- Je n'arrive toujours pas à croire ce qu'il s'est passé ...

Marmonna-t-il plus pour lui même que pour entamer la discussion. Les deux individus, après la découverte de l'imperium sur leur collègue, marchaient en direction du bureau de la jeune professeure à la recherche d'un quelconque indice. Peut-être que la personne qui avait pris possession de son esprit avait laissé quelques preuves sur son identité dans son bureau, mais aussi, peut-être que sous le couvert de Mirall avait manigancé d'autres choses aussi terribles... Il fallait découvrir tout ce dont il s'agissait.

- Albus, comment cela a-t-il été possible .. au château .. je ne comprends pas....

D'ordinaire si joyeux et chaleureux, c'était l'inquiétude qui teintait à présent son discours. Et si ils étaient en danger, même au sein de Poudlard ?

Le professeur Dumbledore marchait d'un pas rapide et ferme en direction du bureau du Professeur Mirall. Accompagné du maître des potions, tous deux avaient bien dans l'intention de découvrir les plans du professeur d'astronomie qui, sous imperium, avait peut être planifié des choses tout aussi dramatiques que le meurtre d'un élève.
Poudlard, jadis si sécurisé, comme cela avait-il pu échapper au vieil homme a qui, pourtant, on ne pouvait rien cacher ? Mais la sécurité des élèves des surveillants et de toute menace extérieure avait fait qu'il en avait oublié ses propres professeurs en lesquels il avait une confiance aveugle.

- Cela me dépasse également, Horace... souffla Albus, le regard rivé sur la porte du bureau qu'il poussa rapidement avant de s'engouffrer dans la pièce.

Le bureau était jonché de papiers et quelques cadres étaient tombés sur le sol. Plusieurs fioles s'étaient retrouvées brisées en mille morceaux sur le parquet et il suintait une forte odeur de poussière et de fumée. Au fond de la salle se trouvait une armoire dont la porte était entrebâillée. D'un signe de tête, Albus indiqua le bureau au professeur Slughorn tandis qu'il se dirigeai en silence en direction de l'armoire. Merlin seul sait ce qu'ils allaient pouvoir trouver dans tout ce foutoir...

C'est avec intérêt et prudence que le professeur s'approcha du bureau. Il sortit sa baguette et murmura un "Revelo" afin de déceler un quelconque piège. Une volute indigo enveloppa le bureau puis s'évapora assez rapidement. Aucun piège. Prudemment, Horace avança sa main sur la surface plane et en parcouru le contenu. Des parchemins vierges, des devoirs de quelques élèves éparpillés, rien de bien transcendant. Il se lança alors dans la fouille des tiroirs. Le premier ne contenait rien d'autre qu'une pile de revues d'astronomie. Le second était rempli de papiers vides de chocogrenouilles. A la vue des cartons violets, Horace esquissa un sourire. Il ignorait le penchant de Circée pour ces friandises. Dans le dernier reposaient une fiole d'encre noire et plusieurs plumes de différentes tailles. Le butin d'Horace était finalement bien maigre. Il se redressa et regarda en direction du directeur :

- Albus, tu trouves quelque chose ?

Il laissa les tiroirs ouverts et se dirigea vers son ami. Il se positionna derrière lui, presque sur la pointe des pieds et regarda par dessus son épaule le contenu de l'armoire.
Il questionna :

- Soyons prudent. Qui sait ce que nous pourrions découvrir ..

Parfois, il parlait vraiment pour ne rien dire ...

Le visage impassible et la main ferme, Albus ouvrit l'armoire. Tout sourire amusé qui le définissait habituellement l'avait quitté car l'instant était grave, ils étaient peut être, Horace et lui, sur le point de découvrir quelque information concernant un meurtre ou autre et chaque seconde de perdu était une sécurité en moins.
L'armoire, contrairement au reste de la pièce, était rangé à la perfection. Dans la rangée du haut étaient alignés les livres de cours dont le professeur d'astronomie avait besoin pour assurer son enseignement, ainsi que plusieurs boîtes de bois que le professeur Dumbledore entreprit d'ouvrir. L'une d'elles contenait des friandises, une autre des cartes représentant les astres et le ciel et la dernière contenait des cartes postales et des photos, probablement de la famille du professeur. Albus reposa le tout à sa place et continua son inspection. Son regard s'arrêta alors sur une petite trappe, tout en bas, au dernier étage de l'armoire. Il était difficile de la voir car elle était cachée sous des nappes et des paires de manteaux usés mais le loquet en fer noir était visible. Le directeur de Poudlard s'abaissa, faisant craquer les articulations de ses genoux puis repoussa tout le textile d'un geste de la main. Une petite trappe était bien là, elle devait faire la taille d'un gros grimoire tout au plus et lorsque Dumbledore l'ouvrit, il découvrit qu'elle était remplie jusqu'au bord de parchemins, sur lesquels était cette phrase : "Ton heure a sonné !!! Les sangs impurs vont mourir, prépare-toi à subir la volonté du Seigneur des Ténèbres."

- Horace, par ici... dit le directeur d'une voix qui laissait paraître la gravité de la situation. L'attaque dans sa salle de classe n'était que le début, continua-t-il lorsque le maître des potions l'eut rejoint. Il faut la suspendre de ses fonctions. Tout de suite ! ajouta-t-il d'une voix à présent forte en se relevant rapidement, ses longs doigts toujours serrés sur l'un des parchemins.

Mais les deux hommes n'eurent le temps de rien que déjà, des bruits étranges, des cris, se faisaient entendre à l'extérieur du château.