Réunion de famille sur l'île de Wight [Alix-Garance]

Alix se retourna dans son lit, en plein rêve. La pénombre de sa chambre d'enfant et d'adolescente, dans laquelle elle dormait avec Noah, laissait encore le doute quant à l'âge de la jeune femme. Sur les murs, des affiches de Poudlard, des cadres photos d'amis, de la famille. Des visages enfantins et heureux, rayonnants d'une jeunesse aujourd'hui étiolée. Alix n'était pas vieille : vingt-sept ans. Mais elle se rendait compte qu'elle vivait les années de sa vie les plus décisives, les plus belles s'enfuyant derrière elle. La période à Poudlard avait été une époque merveilleuse, excepté le décès de son père. Elle s'était fait des amis qu'elle avait encore et elle espérait qu'un jour Noah puisse ressentir la même chose. Mais à trois ans, rien n'était certain quant à ses pouvoirs. Même si parfois, le biberon se retrouvait par terre, sans qu'aucun des deux n'ait fait un mouvement.
La porte s'ouvrit et une ombre furtive se glissa jusqu'aux pieds d'Alix avant de sauter sur elle, criant son nom. Alix s'éveilla en sursaut, se frottant les yeux. A côté, sur son petit matelas, Noah s'assit et regarda, les yeux lourds de sommeil, vers sa tante de dix-sept ans qui s'accrochait à présent au coup de sa grande soeur.

<< Tu es rentrée, tu es rentrée, tu es rentrée ! >> ne cessait-elle de répéter, en couvrant sa soeur aînée de baisers. << Comment va mon neveux préféré ? >> demanda Eve en se laissant tomber à côté de Noah, qui sauta sur elle, pour le coup parfaitement réveillé. << Quand êtes-vous arrivés ? >> demanda Eve tout en chatouillant Noah.
<< Pendant la nuit, en portoloin >> répondit Alix en serrant sa cadette dans ses bras.

Elle ouvrit les volets, inspirant profondément l'air marin qui flottait autour de la grande maison des Folkhart. L'odeur de son enfance, les effluves de la mer dans la baie de Portsmouth. La maison était perchée sur un éperon rocheux, loin de toute civilisation. Coupés du monde, le couple Folkhart avait élevé ses enfants en toute tranquillité, sans avoir à cacher la magie qui habitait leurs veines et leur quotidien. Alix laissa son fils et sa soeur jouer ensemble et descendit au rez-de-chaussée, descendant les deux grands escaliers en bois blanc qui rejoignaient les deux ailes de la maison au bâtiment central. A la base, la demeure Folkhart - le manoir des Landes, Moor's Manor, comme on la connaissait sur l'île de Wight - n'était qu'un bâtiment central, de style colonial. Une façade en bois blanc, une grande porte avec un loquet d'ivoire et de larges vitres. Et puis lorsque les enfants finirent par peupler les lieux, Meryl et Perceval se rendirent copte qu'ils étaient tombés amoureux de cet endroit et, ne souhaitant pas quitter leur havre de paix, ils avaient fait ajouter deux monumentales ailes au bâtiment central, tout en conservant la légèreté et la finesse des origines. La maison pouvait à présent abriter tous les enfants lorsqu'ils étaient de passage, ainsi que leur famille respective. Au dernier étage, le troisième, Meryl et Perceval avaient installé une suite pour eux deux et puis au décès de son mari, Meryl l'avait louée, redescendant vivre au premier, près de la chambre d'Eve. La suite logeait à présent depuis deux ans un vieux couple de sorciers dont Meryl, en tant qu'ancienne médicomage, avait la charge.

<< Bonjour chérie ! >> lança Meryl en voyant Alix entrer dans la grande cuisine où était déjà attablée une grande partie de la famille.

Ils accueillirent Alix avec des cris de joie, des bisous et des embrassades. La jeune femme était tellement heureuse de se retrouver avec sa famille, chose qu'elle n'avait faîte depuis ce qui lui paraissait être une éternité. Heureusement qu'elle conservait des liens forts avec chacun d'entre eux. De plus, elle voyait son cousin Charlie presque toutes les semaines, pareil pour sa nièce Garance et sa demie-soeur Chelsea. Alix s'étonna alors que son frère aîné ne soit pas là.

<< Arthur, Judith et Garance seront un peu en retard >> répondit Rose, vingt-neuf ans, en tendant un toast à Matthieu, son compagnon français.
<< J'ai hâte de revoir Garance ! >> dit Aaron en jouant des coudes pour récupérer la marmelade faîte par sa mère. << Ça fait presque quatre ans que je ne l'ai pas vue ! >>

Alix sourit. Son petit frère avait toujours adoré sa nièce. Peut-être leurs deux ans de décalage jouaient-ils en leur faveur ? Après tout, avoir un oncle de dix-neuf ans alors qu'on en n'a que seize, c'est plutôt rigolo !
Alix avala rapidement une tasse de café avant de remonter s'habiller et de demander à Eve de faire déjeuner Noah, tandis qu'elle dressait la table dans le salon donnant sur la mer. Alix compta combien ils allaient être. Elle ouvrit de grands yeux ! Vingt-et-un Folkhart dans la même maison ! Non de non, ça allait être du sport ! Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Le soleil brillait sur l'île. Une occasion inespérée de déjeuner dehors ! Ni une ni deux, Alix sortit sa baguette et la table finit dehors. Elle se débrouilla pour en changer la forme, la longue table de bois devenant un cercle parfait. Ainsi, personne ne serait laissé pour compte. Les deux plus jeunes, Samuelle et Noah, mangeraient sur une petite table au centre du cercle, histoire d'alléger la table. Les renforts ne se firent pas attendre : Nora - trente-six ans- et son époux, Carl, vinrent aider Alix à dresser les vingt-et-un couverts. La journée allait être mémorable ! Surtout au vue du rôti que Meryl avait passé la moitié de la nuit à préparer !

Spoiler:

Appuyée contre le guéridon, Alix s'amusait de la joie de vivre qui régnait chez elle. Aurait-on pu imaginer que cette famille si soudée et si heureuse avait perdu deux membres ? Un père et un frère, ou un grand-père et un oncle, pour Garance. Et si dans certains cas la douleur fait éclater les plus unis, chez les Folkhart, elle rapprocha même les pires ennemies. Le regard d'Alix s'aventura sur sa mère. Méryl releva la tête de ses pommes de terre et croisa le regard de sa benjamine. Un sourire s'aventura sur ses lèvres. Les deux femmes avaient tant vécu...

Les Vega arrivèrent et Alix se hâta d'aller les serrer dans leurs bras, murmurant un "heureuse de t'avoir avec nous" dans l'oreille de sa demie-soeur, demie seulement par les mots, car la symbiose entre Chelsea et les autres enfants de Perceval Folkhart fonctionnait si bien, qu'elle était partie intégrante de cette grande famille, tout comme ses parents qu'Alix considérait un peu comme son oncle et sa tante. Alix retourna s'affairer, tout en entendant sa soeur aînée, Nora, qui proposait à Chelsea de venir lui rendre visite dans son parc naturel, en Afrique du Sud.

<< Fais gaffe Chels' de pas te faire bouffer par Gilbert ! C'est le croco de Nora et il est toujours de mauvais poil ! >> lança Alix tout en redressant un arbuste qui piquait sérieusement du nez sous le poids de ses fruits mûrissant.

Alors qu'elle déposait les couverts sur la table, Alix entendit un bruit de verre brisé provenant de derrière elle. Elle se retourna et vit Chelsea, assise en tailleur et visiblement légèrement déprimée. Autour d'elle, des tessons de verre, des toasts dans l'herbe. Oups. Alix sortit sa baguette et, en un tour de main, répara les verres, remit les toasts sur le plateau et sécha Chelsea qui s'était pris tout le contenant sur la tête.

<< Et voilà, chérie ! >> dit-elle en faisant léviter le plateau à nouveau plein jusqu'aux pieds de sa soeur. Elle lui fit un clin d'oeil puis continua à disposer les couverts.

Lorsqu'elle eut fini, elle tenta d'attraper Noah qui jouait parmi les gnomes en poterie du jardin familial, son petit noeud papillon défait et les cheveux en bataille. Le petit garçon courut se réfugier dans les jambes de sa grand-mère qui arrivait avec des gâteaux apéritifs à la citrouille, sortant tout juste du four.

<< Attention mon petit coeur, je vais te brûler ! >> dit-elle en sortant sa baguette pour faire léviter le plat jusqu'à la table et ainsi, prendre son petit-fils dans ses bras, le faisant éclater de rire.
<< Moi aussi je veux un câlin ! >> lança la petite Samuelle en tirant sur les pieds de son cousin pour que sa grand-mère se baisse.

Alix leva les yeux au ciel. Les deux cousins, Samuelle et Noah, étaient le jour et la nuit. Et pourtant, ils étaient les meilleurs amis du monde. Samuelle, plus âgée que son cousin, commençait déjà à développer ses pouvoirs magiques. Alix savait que Noah en avait, mais il avait encore le temps avant de recevoir son premier hibou de Poudlard. La lettre serait encadrée : sa place attendait déjà sur le manteau de la cheminée, chez Alix et Aaron. Soudain, un trio fit irruption dans le jardin des Folkhart. Un sourire éclatant se dessina sur les lèvres de la jeune médicomage. Elle courut se jeter dans les bras de son frère aîné. Elle n'avait pas vu Arthur depuis des lustres et se retrouver dans ses bras lui inspira encore plus de bonheur. Pendant toute son enfance, Arthur avait été son frère le plus proche. Excepté Joémy, bien sûr. Il lui avait appris tellement de choses. Et lorsqu'il avait rencontré Judith, la jeune Française avait rapidement intégré la grande famille et Alix l'avait considérée comme sa soeur. La jolie brune claqua un bisou sur la joue de sa belle-soeur et serra sa nièce dans ses bras.

<< Ah, je suis trop heureuse te voir, ma Garance ! >> dit-elle en embrassant la jolie Gryffondor. << Comment ça va ? Chels' ! Regarde qui est là ! >> lança-t-elle en appelant sa soeur.

Les deux Gryffondor, aussi étonnant que cela puisse paraître, avaient le même âge et étaient de la même maison, bien qu'une génération les sépara. Chelsea était, biologiquement, la tante de Garance. Mais elles avaient pris l'habitude de se présenter comme des cousines. Bien plus facile que d'expliquer tous les secrets de famille !

<< Noah, viens dire bonjour à Garance et à Chelsea, s'il te plaît ! >> dit Alix en cherchant son fils du regard parmi la grande assemblée dont elle connaissais par coeur chaque visage, chaque caractère. Il ne manquait qu'eux. Le maître de maison et le fils cadet. Et ce serait comme à chaque réunion de famille. Après le repas et le café, l'habituel passage au cimetière de Brading pour rendre hommage à Perceval et Joémy Folkhart, enterrés juste à côté. Un moment de tristesse et de recueillement, mais que toute la famille respectait depuis le départ du patriarche et de son benjamin.

Tandis que sa sœur et sa nièce retrouvaient les membres de la famille, Alix remonta dans sa chambre. Elle était aux anges, de pouvoir se retrouver avec chaque personne qu’elle aimait. Ses frères, ses sœurs, sa mère, ses beaux-frères, ses belles-sœurs et ses nièces. Elle admirait le lien qui s’était crée entre Garance et Chelsea. Les deux jeunes filles, bien que de deux générations, étaient devenues deux sœurs. Et c’était assez drôle de penser que même si elles avaient le même âge, c’était le père de Gary, qui était le frère de Chelsea. Bien étrange famille, que celle des Folkhart ! Mais ils étaient tous habitués à ce qu’on les trouve un peu… décalés ! Imaginez tant d’enfants au même nom de famille sur les registres de Poudlard ! Pire qu’une épidémie de choléra ! Heureusement, la fratrie Folkhart n’avait jamais vraiment été insupportable. Il y avait bien eu Arthur pour faire le pitre pendant toute sa scolarité, mais il s’en était sorti avec un Optimal à ses ASPIC et un diplôme de médicomage quelques années plus tard ! De quoi faire jaser ses anciens professeurs, persuadés qu’il finirait dans le mur. Et bien non ! Il avait réussi sa vie, épousé une femme extraordinaire et fait une magnifique fille ! Aux yeux de Méryl Folkhart, le bonheur de son fils aîné était le symbole même de la réussite telle que la voyaient Meryl et Perceval. Ils avaient tous deux rêvé au meilleur pour leurs enfants et voilà qu’ils étaient tous épanouis dans leur vie d’adultes et d’adolescents. Certes il y avait Eve encore à Poudlard et Chelsea, mais leurs vies futures n’avaient aucune raison d’être moins brillantes que celles de leurs frères et sœurs. Et la nouvelle génération était arrivée ! Samuelle, Noah et Garance rendaient leur grand-mère tellement fière d’eux ! Les trois plus jeunes de la famille avaient une place de choix dans l’arbre généalogique magique peint sur le haut de la cheminée et qui s’épanouissait d’une nouvelle fleur à chaque naissance. Alix songea au jour où, peut-être, John et elle auraient un enfant… Elle n’avait toujours pas présenté son compagnon à sa famille, malgré les quelques mois qu’ils partageaient leur vie.

La jeune femme rangea le sac de couchage de Noah. Son regard se posa sur le cadre ornant son bureau d’adolescente. Au milieu des lettres éventrées, des petits mots d’adieux d’amies de Poudlard dont elle avait oublié jusqu’au nom et les lettres de supplications de son petit ami de l’époque qu’elle avait éconduit, était un cadre de bois. Une photo de famille au Noël de ses quatorze ans, un an avant le décès de son père. Depuis lors, les Folkhart avaient fait une croix sur les photos de famille. Meryl avait garni sa maison de photos de ses enfants et de ses petits-enfants, mais plus jamais de photos tous ensemble. Elle s’y refusait. Et bien sûr, la matriarche avait, dans sa chambre, la photo de son mariage avec Perceval, pendant la guerre. Ils s’étaient mariés en une après-midi, sous le soleil de Brading. Le ventre rond de Meryl pointait sous sa robe blanche dont les manches agrémentées de dentelle couvraient ses fins poignets. Elle était tellement belle, sur cette photo. Pendant toute son enfance, Alix avait cherché à lui ressembler, se disant qu’elle la rendrait fière si elle était comme elle. Et puis la jeune fille avait compris que pour s’aimer elle-même, elle ne devait pas être comme sa mère. Mais être la personne qu’elle souhaitait devenir. Oh bien sûr les concessions seraient un jour de mise, mais elle devait être qui elle voulait. On dit que la copie est toujours moins bonne que le modèle. Alors Alix était devenue bien différente de sa mère, mais les deux femmes avaient fini par se retrouver, réunies par une même douleur : le décès de Joémy.

La jeune femme redescendit se joindre à sa famille. Elle attrapa au passage une petite enveloppe contenant de l’argent destiné à Rose et son copain, Matthieu, pour fêter leur cinq ans. Elle savait que sa grande sœur avait dans l’optique de partir en vacances au soleil et avec cet argent qu’Alix économisait depuis plusieurs mois, son aînée pourrait enfin visiter l’Egypte, comme elle en rêvait depuis son enfance. La jeune femme de vingt-neuf ans, professeur d’histoire de la magie à Beauxbâtons, avait une fascination très prononcée pour les civilisations antiques. Egyptiennes, babyloniennes, sumériennes, celtes, romaines, saxonnes, grecques, toutes les civilisations européennes attiraient son attention. Et avec un voyage en Egypte, elle pourrait enfin admirer les pyramides de Guizèh et monter en felouque, comme ces peuples d’antan qu’elle admirait tant.

Alix s’approcha d’Arthur et Judith qui discutaient avec Galaad, revenu exprès de Bolivie où son épouse, Giuliana, était restée, pour assurer la plantation de coca. Leur mère avait tant insisté que sa femme l’avait mis de force dans un avion pour l’Europe, prétextant qu’elle pouvait s’occuper de tout toute seule.

« Alors Arthur » dit-elle en enlaçant son frère. « Ca se passe bien, au travail ? »
« Tu peux pas savoir les tuiles qui nous tombent dessus ! »
« Je te rappelle que je travaille deux étages au-dessus de toi ? » demanda Alix avec espièglerie.

Arthur éclata de rire puis l’attrapa par les hanches, l’emmenant à l’écart pour ne pas gêner les autres dans leur conversation plus ou moins sérieuse. Le frère et la sœur étaient particulièrement proches, surtout depuis la mort du jumeau d’Alix. Ils avaient beau avoir sept ans d’écart, ils étaient comme les deux doigts de la main et ils auraient été bien incapables de survivre sans se voir. D’ailleurs, lorsque Arthur avait épousé Judith, Alix avait été piquée par la jalousie, par la peur de voir cette belle Française emmener son frère chéri loin d’elle. Et puis il s’était avéré que sa belle-sœur était une femme incroyable qu’elle avait très rapidement considérée comme sa sœur, au plus grand bonheur d’Arthur.
Les deux jeunes gens allèrent s’asseoir sur un banc au fond du jardin, derrière le massif de roses qui faisait la fierté de leur mère. Le jeune homme prit la main d’Alix dans la sienne et ils échangèrent un regard et un sourire. Ils se comprenait sans avoir à dire un mot et cette complicité, ce lien fraternel, Alix y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il avait été sa bouée de sauvetage lorsque Joémy avait succombé lors de son accident de voiture, mais aussi lorsque Mark l’avait quittée, la laissant seule avec Noah. Et aujourd’hui, Alix lui cachait quelque chose d’important. Elle était fiancée à John et personne n’en savait rien. A vrai dire, seul Aaron était au courant de sa relation. Même sa mère l’ignorait. Et elle comptait sur cette réunion de famille pour l’annoncer, en montrant la bague qu’elle tenait cachée sous la superbe opale de sa grand-mère paternelle.

« Ne crois-tu pas que nous devrions rejoindre les autres ? J’ai peur que Garance, Chelsea et Aaron ne nous jouent à tous un mauvais tour ! Tu les connais, ils sont incapables d’être sages lorsqu’ils sont tous les trois ! » s’amusa Arthur, avant de serrer sa sœur cadette dans ses bras. « Je sais ce que représentent pour toi ces réunions de famille, depuis la mort de Joémy. Et cette plaie que je sais être toujours ouverte en toi, nous l’avons tous, ma chérie » dit-il en plongeant ses yeux dans ceux de sa sœur, où se peignit une larme qu’il essuya du bout des doigts.
« Merci d’être comme tu es » murmura Alix. « Je t’aime tellement… »
« Et moi donc, mon Alix. Et moi donc… » répondit-il en l’enlaçant, déposant un baiser sur ses cheveux.

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