Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 14:33
La maison du bonheur
« Au revoir Docteur Wadge. » Lança Maddy d’une petite voix, un grand sourire aux lèvres. Encore vêtue de sa blouse, son petit calepin en main, la métamorphomage quitta Ste Mangouste à toute allure et transplana dans son logement d’étudiante. Elle n’y était pas retournée depuis la fin de l’année scolaire. En réalité elle pensait le réintégrer en septembre, mais le destin en avait décidé autrement. Ayant eu un mal fou à se voir pendant l’année scolaire –Maddy étant à fond dans ses études, et Lysander passant les trois quarts de son temps à travailler au bar, sans compter les réunions de l’OP et la radio de résistance- les amoureux avaient décidé pendant l’été de louer un petit appartement à partir de fin août. Ainsi ils pourraient passer au moins toutes leurs soirées ensembles, tout en continuant parallèlement leurs diverses activités.
Observant sa chambre avec un léger –très léger- pincement au cœur, la métamorphomage rassembla ses affaires dans plusieurs cartons, de façon un peu désordonnée. Il y avait de tout chez elle ! Mais l’on trouvait principalement des livres de botanique, des photos de ses années Poudlard (des centaines représentant Lysander, Alice et Mary), et une quantité industrielle de plantes de toutes sortes. Maddy regarda toutes ses affaires d’un air perplexe, se demandant comment elle allait s’organiser pour tout transporter à l’appartement. Et, après quelques minutes de réflexion, elle considéra qu’il était plus judicieux de faire plusieurs tours. D’autant que transplaner était un moyen on ne peut plus pratique et rapide pour déménager.
Il lui fallut ainsi une bonne vingtaine de minutes pour tout déplacer. Epuisée, elle s’affala sur le canapé -installé à l’appartement quelques jours plus tôt- et observa avec découragement tout le désordre qui s’était accumulé durant la semaine. Et dire que Lys allait arriver d’une minute à l’autre avec ses propres affaires !
Découragée, Maddy décida d’aller préparer du thé. Après Lysander et Alice, le thé était le meilleur moyen pour lui redonner du courage et de la motivation. Elle se dirigea vers la cuisine, enjambant comme elle le pouvait tous les cartons entreposés là depuis plusieurs jours.
La cuisine, ouverte sur le salon, se trouvait juste derrière le canapé, et offrait une vision complète sur tout l’appartement (ou, en l’occurrence, sur tout le bazar). La métamorphomage esquissa un sourire. Une fois rangé, leur petit nid serait absolument parfait. L’étudiante médicomage attendait Lysander pour commencer l’installation et le déballage des cartons. Ils s’étaient promis de commencer ensemble, afin de pouvoir décider à deux où irait telle ou telle chose. Mais surtout, pour se familiariser avec les affaires de l’autre. Cependant, elle décida de disposer seule ses plantes : elle en mit une sur le rebord du bar, une autre sur la table basse, et installa les plus grandes un peu partout le long des murs, quand soudain, la sonnette retentie. « Ma douce, c’est moi ! » Lança Lysander de l’autre côté de la porte. Heureuse de retrouver son chéri, Maddy se précipita à l’entrée pour lui ouvrir, trébuchant plusieurs fois sur les cartons. « J’arrive ! » Répondit-elle, craignant que son amoureux s’impatiente.
C’est les cheveux –roses- tout ébouriffés, qu’elle ouvrit la porte. Elle attrapa l’un des cartons de Lysander pour le débarrasser, et l’embrassa tendrement. « Tu as fini plus tôt que prévu ? » Interrogea-t-elle, surprise de le voir si tôt. « Tu arrives au bon moment, je viens juste de faire du thé. »
La suite (:
Lysander annonça à Maddy qu’il avait terminé le travail plus tôt en chassant les clients du bistro. Choquée, la jeune femme en resta bouche-bée, craignant que son amoureux ne perde son travail suite à ce comportement. Mais le clin d’œil qui suivi lui fit comprendre qu’elle venait de nouveau de croire une histoire inventée de toute pièce. Lui donnant un coup dans l’épaule, elle secoua la tête de gauche à droite, et s’écarta pour le laisser passer. Et là, le choc : visiblement Lys ne s’attendait pas le moins du monde à découvrir son appartement dans cet état…
Enjambant de nouveau les cartons, la métamorphomage tenta d’accéder à la cuisine, afin de terminer la préparation de son thé, tandis que son chéri installait ses cartons sur une pile déjà bien haute. Lorsqu’elle revint dans le salon avec deux tasses et du sucre, Lysander lui annonça qu’il avait apporté des parts de gâteau au chocolat, tendrement préparé par sa maman. « Paraît que le chocolat remonte le moral... On en aura bien besoin, qu'est-ce que tu en penses ? » Ajouta-t-il en riant. Maddy acquiesça d’un signe de tête, tout en observant avec désolation les montagnes de cartons. « Je pense qu’on ne va pas avoir le temps de dormir cette nuit. » Répondit-elle, en oubliant de préciser que la chambre était dans le même état que la pièce à vivre.
Ils prirent cependant le temps de goûter tranquillement, histoire de prendre des forces. D’un autre côté, comparé aux missions de l’Ordre du Phénix, cet aménagement était de la rigolade. Maddy était sûre qu’ils allaient passer une soirée géniale dans leur « chez eux ». Elle posa sa tasse sur la table basse –juste à côté de l’imposante plante verte- et attrapa un carton au hasard. C’était l’un des siens, que ses parents avaient dû déposer dans la semaine…
Ce gâteau était délicieux, et Maddy s’empressa de le faire savoir à Lysander. « Tu n’oublieras pas de remercier ta maman pour moi. » Ajouta-t-elle en attrapant une seconde bouchée. Elle prit le temps de terminer son thé, son mystérieux carton toujours posé en équilibre sur ses genoux. Elle n’osait pas l’ouvrir, ignorant encore ce que ses parents avaient mis dedans. Elle appréhendait légèrement la réaction de Lys, qui se montrait de plus en plus impatient. Il entama d’ailleurs une chanson, afin d’encourager sa douce à ouvrir le paquet.
« Très bien, très bien. » Murmura-t-elle, se décidant enfin à découvrir l’intérieur du carton. Ses joues virèrent au rouge lorsqu’elle aperçue, un peu honteuse, les posters des Beatles que son père avait ensorcelé de manière à les animer comme chez les sorciers. Ce n’était pas les posters eux-mêmes qui génèrent Maddy (parce qu’elle devait avouer qu’elle les appréciait toujours autant, même après toutes ces années), mais les cœurs qu’elle avait dessiné dessus, traduisant son petit côté groupie, qu’elle aurait bien aimé garder pour elle. C’était son papa, passionné par la vie moldue, qui lui avait fait découvrir le groupe anglais. Et, aujourd’hui encore, elle devait bien admettre que leurs textes ne la laissaient pas indifférente…
Sous les posters (soigneusement rangé sur le dessus du carton pour ne pas les abîmer) se trouvaient un tourne disque, offert à son douzième Noël, ainsi que la collection complète des disques des Beatles. Et bien entendu, tout le répertoire complet de Celestina Moldubec, LA star sorcière. Un petit sourire apparut dans le coin des lèvres de la métamorphomage qui installa le tourne disque sur le rebord du bar avant de lancer son disque préféré… Elle aplati ensuite le carton vide et le posa entre le canapé et la cuisine, histoire de gagner un peu de place au fur et à mesure.
« Je crois que c’est ton tour ! » Lança-t-elle à son chéri en revenant à sa place, tout en tournoyant sur elle-même au rythme de la chanson. Elle attrapa un carton au hasard, vérifiant tout de même qu’il s’agissait bien de l’un de Lys et lui tendit, un immense sourire aux lèvres.
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 14:43
Cours particuliers
Comme chaque jour depuis le mois de mai, Maddy s’était rendue à Sainte Mangouste, où elle effectuait un stage en alternance avec ses cours à l’école supérieure de magie. Cependant, en arrivant ce matin-là, l’infirmière de son service, Nancy, lui annonça que le docteur Wadge avait une réunion de la plus haute importance et qu’il ne pourrait, par conséquent, s’occuper d’elle de toute la journée. Un peu déçue par cette annonce, la métamorphomage remercia l’infirmière, et quitta son poste, se rendant au troisième étage (celui qu’elle souhaitait intégrer une fois son diplôme en poche), espérant trouver un médicomage prêt à la prendre sous sa tutelle. C’est dans le couloir de cet étage qu’elle croisa Hyacinth Jones, rencontré lors des réunions de l’Ordre du Phénix. La jeune femme louait une admiration toute particulière pour cet homme, mais devait avouer qu’elle éprouvait un certain sentiment de honte suite aux problèmes rencontrés au manoir de la ministre. Quoiqu’il en soit, Maddy le salua et, à sa plus grande surprise, le sorcier l’invita à le suivre pour l’aider dans la réalisation de ses potions. C’était la première fois depuis le début de son stage que la jeune femme allait réaliser autre chose que des soins et, même si elle adorait soigner ses patients, elle n’était pas contre un peu de changement. Etonnée, mais ravie, que Hyacinth ait lu son dossier (c’est ce qu’elle croyait en tout cas), elle le remercia et le suivit avec joie. « Docteur Jones ? Je voulais m’excuser pour l’autre fois, chez la Ministre. Nous aurions dû nous en sortir seules. » Annonça-t-elle, honteuse, de ne pas avoir su gérer la situation…
La suite (:
Accélérant le pas afin que la distance entre le docteur Jones et elle reste suffisamment courte, Maddy observa avec curiosité l’environnement qui les entourait. Elle ne s’était jamais aventurée dans cette partie de l’hôpital, et entrer dans les laboratoires était pour elle un véritable privilège. Hyacinth ne semblait pas avoir été particulièrement choqué par l’appel à l’aide de Maddy et Maëlyn et, à la plus grande surprise de la jeune étudiante, il avoua même qu’elles s’en étaient plutôt bien sorties. Les cheveux de la métamorphomage virèrent au bleu roi, tant elle était heureuse de recevoir un tel compliment de la part de cet homme.
« bien, la potion que je voudrais faire et que j'essaye de faire depuis plus de vingt ans, a pour objectif de soigner la lycanthropie ou au moins de réduire ses effets. » Maddy acquiesça d’un signe de tête, écoutant avec attention les consignes de son tuteur du jour. Elle était ravie de pouvoir apporter son aide dans une étude aussi importante que celle-ci. Aussi, elle s’exécuta lorsque le chercheur lui demanda d’installer les chaudrons sur des feux. Elle fit apparaître de l’eau dans le premier chaudron à l’aide de sa baguette, fit venir à elle un bocal contenant la bile de crapaud qu’elle versa dans le second, et décida d’ajouter dans le dernier une infusion très légère d’aconit tue-loup. Elle connaissait les propriétés de cette fleur et n’ignorait pas ses effets toxiques mais, selon elle, correctement diluée, et mixée à d’autres ingrédients, l’aconit tue-loup perdait ses pouvoirs mortels. Ceci fait, l’ancienne Poufsouffle adressa un regard interrogateur à Mr Jones, afin de connaître ses prochaines indications. Elle ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire en l’entendant chantonner les paroles des chansons de la chorale de Poudlard, mais son visage se referma rapidement lorsque le médicomage posa une question quelque peu embarrassante. « vos parents, ils savent que vous êtes dans l'ordre ? »
Consciente que le docteur Jones était lui-même père, Maddy tenta d’ignorer la question, mais elle réalisa qu’elle lui devait au moins une réponse. Ne serait-ce que par politesse étant donné qu’il avait la gentillesse de l’accueillir dans son laboratoire. « Non. » Lança-t-elle dans un murmure, craignant la réaction de Hyacinth. « Ils l’ignorent. Je ne veux pas les inquiéter davantage. Bien sûr, j’imagine qu’ils se sont doutés de quelque chose en voyant mon visage le lendemain de la mission chez la ministre » Ajouta-t-elle en grimaçant, tandis que ses cheveux prenaient une couleur verte. Bien qu’elle parvenait désormais à maîtriser à la perfection les changements de couleur de sa chevelure, Maddy avait décidé de ne plus cacher son don aux personnes de l’Ordre. Ils devaient faire preuve de confiance les uns envers les autres pour parvenir à leur fin et, masquer cette part de sa personnalité, c’était détruire cette confiance. « Ils ont des soupçons, mais ils n’essaient jamais d’aborder le sujet, parce qu’ils savent très bien que cela n’aurait aucun intérêt. » Finit-elle par dire, reconcentrant toute son attention sur les chaudrons.
Maddy ignorait comment interpréter la réponse du médicomage. Etait-il véritablement d’accord avec elle ? Ou pensait-il qu’elle devait leur en parler malgré tout ? Sa phrase était dénuée d’intonation, et la métamorphomage trouvait cela assez déconcertant. Cependant, voyant que l’homme n’enchaînait pas la conversation à ce sujet, elle n’insista pas, préférant que leur discussion se recentre sur les potions. C’est d’ailleurs ce que fit Hyacinth en lui demandant de réduire en poudre le bézoard avec l’échine de poisson-diable. Elle acquiesça, et en moins de temps qu’il en faut pour dire « lycanthropie », le travail était fait. Elle ajouta la poudre dans le premier chaudron comme il lui avait demandé, puis observa tous les ingrédients avec interrogation. Maddy se demanda comment le médicomage s’y prenait pour concevoir ses potions. Ajoutait-il des ingrédients un peu au hasard ou avait-il une véritable idée derrière la tête ? Il avait dû en tester des combinaisons depuis vingt ans ! Pour sa part, c’était la première fois que l’étudiante inventait une potion, et elle ne savait pas réellement comment s’organiser. Si l’infusion d’aconit tue-loup lui était apparue comme une évidence, la suite restait assez floue dans son esprit. Finalement, après un moment d’hésitation, elle décida de couper un morceau de peau de dragon en fins copeaux, parce qu’elle considérait que les dragons étaient bien plus puissants que les loups-garous et que, peut-être, insérer une partie d’eux dans la potion pourrait détruire le loup présent chez le lycanthrope. Mais ce n’était qu’une supposition, bien entendu.
« il y a beaucoup d'aurors mais on a besoin de médicomages, c'est important. on pourrait penser l'inverse mais qu'est-ce qu'on ferait sans nous pour recoller les morceaux après ? et même pendant. » Il avait raison. Néanmoins il n’était pas toujours facile d’intervenir. La jeune femme resongea à la mission chez la ministre. Si elle s’était écoutée et avait soigné Maëlyn, elles seraient probablement mortes à l’heure actuelle ; le mangemort n’aurait pas eu pitié d’elles. « C’est vrai que cette guerre est assez dévastatrice. On ne peut pas dire qu’ils fassent dans la délicatesse. » Dit-elle en secouant la tête de gauche à droite, revisualisant la rubrique nécrologique de la gazette, le nom d’Elber lui revenant en tête. « Et le pire de tout, c’est qu’ils semblent aimer ça. Je veux dire, faire souffrir les gens, puis les tuer. » Le ‘ils’ désignait les mangemorts, mais elle ne le précisa pas, elle était convaincue que le médicomage comprendrait. Un frisson lui parcouru l’échine, puis elle se concentra de nouveau sur sa potion. « Mr Jones ? Comment avez-vous décidé d’étudier la lycanthropie ? » Demanda-t-elle un peu hésitante, craignant que sa question soit un peu indiscrète. Peut-être avait-il dans son entourage une personne atteinte de ce "petit problème" ? Ou peut-être lui-même était un loup garou. Maddy regretta aussitôt sa question. Comment réagirait-elle si son tuteur du jour lui annonçait qu’il était lycanthrope ? Soudain prise de panique, elle tenta de se rassurer en essayant de se convaincre que, même si c’était le cas, jamais il ne lui avouerait. Mais loin, de la rassurer, cela l’inquiéta davantage.
Maddy fut doublement soulagée. Non seulement parce que le docteur Jones ne lui reprocha pas son indiscrétion, mais aussi parce qu’il accepta de lui répondre et lui assura qu’il n’était pas lui-même lycanthrope (bien qu’il ait sérieusement pensé à le devenir). Imitant son formateur, la jeune femme attrapa un bocal d’yeux de crapauds et en déposa trois dans son propre chaudron. Lorsqu’il évoqua l’évidence avec laquelle il avait choisi sa voie, un sentiment agréable envahi la jeune femme. C’était le cas pour elle-aussi et elle réalisa à quel point le médicomage affectionnait son métier. D’ailleurs, plus qu’un simple métier, cela avait plus l’apparence d’une véritable passion. C’est cette impression qu’avait Maddy.
« et vous, si vous pouviez choisir dès maintenant une spécialisation ou même un domaine de recherche, que choisiriez-vous ? » « Je vise l’étage des empoisonnements par potions et plantes. » Annonça-t-elle en souriant, tout en restant concentrée sur la préparation de son filtre. Une fois cette déclaration faite, elle sentit la pression s’accentuer. L’étage qu’elle souhaitait intégrer demandait une rigueur parfaite en potion, et faire exploser un chaudron devant l’un des médicomages les plus réputés de Sainte Mangouste n’avait rien de très vendeur. Elle augmenta le feu et tourna la préparation quatre fois et demi dans le sens des aiguilles d’une montre puis deux dans le sens inverse. « En fait, c’est un peu comme vous. Une sorte d’évidence. J’ai toujours aimé les plantes. Les potions un peu moins… mais j’ai travaillé dur pour atteindre un niveau acceptable. » Précisa-t-elle en réfléchissant déjà au prochain ingrédient qu’elle allait ajouter dans son mélange… « J’espère arriver à intégrer le troisième étage de l’hôpital, parce que je dois dire que je n’ai pas de plan B. » Ajouta-t-elle, songeuse, se demandant si une réorientation serait éventuellement possible dans le cas où aucune place ne serait disponible à cet étage une fois son diplôme en poche.
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 14:51
Écailles de dragons, pommade et bézoard.
Assise aux côtés de Deidre, Maddy écoutait avec attention le professeur de potion. Celui-ci était en train leur détailler avec passion comment introduire délicatement la goutte de venin de vipère. « Voyez-vous, cette potion demande une concentration extrême, une précision infinie et une pointe de folie. Vous devez abandonner votre esprit à la préparation de votre potion. Une goutte de venin en trop et votre patient risquerait de perdre son bras. » Expliqua-t-il, tandis que Maddy sentait la pression l’envahir. Elle jeta un coup d’œil à son amie, écarquillant les yeux avec angoisse. Comment allait-elle préparer une potion si compliquée ? « On va y passer la journée à ce rythme là ! » Annonça-t-elle tandis que le prof quittait la salle, allant, très certainement, se détendre devant un bon café. « Il n’est pas gonflé quand même ! » Lâcha la métamorphomage en se levant pour aller chercher, elle-aussi, une partie des ingrédients. Deidre ne semblait pas ressentir la même pression qu’elle. En effet, les potions n’étaient pas primordiales pour l’obtention de son diplôme puisqu’elle se dirigeait vers les soins d’urgences ; le coefficient n’était pas le même que celui de Maddy qui se destinait à l’étage des empoisonnements par potions et plantes. « Parles pour toi ! » Marmonna-t-elle avec un sourire lorsque son amie de Poufsouffle lui annonça qu’elle était ravie de ne pas s’orienter vers la concoction de potions.
Installant son chaudron en cuivre sur le feu, Maddy pointa sa baguette à l’intérieur du récipient et y fit apparaître de l’eau, observant avec un regard déterminé la recette de la potion. Deidre, quant à elle, regagna sa place les bras chargés d’ingrédients, se plaignant à voix haute du caractère désolant des anciens serpentards. « Je ne te le fais pas dire ! » Répondit la métamorphomage en riant, tout en organisant chacun des éléments nécessaires à la potion dans un ordre bien précis sur sa paillasse.
L’hispano-irlandaise semblait totalement démoralisée par la complexité de l’exercice et, hochant la tête avec vigueur, Maddy l’encouragea à commencer la préparation. « Et c’est parti ! » Annonça-t-elle en détaillant en morceau parfaitement égaux les racines de mandragore. Il fallait ensuite piler des épines de porc-épiques dans le mortier en les écrasant à l’aide d’un bézoard, afin que les propriétés de la pierre imprègnent la poudre d’épines. « Si Slughorn était là ! Au moins il nous aiderait un peu. Ne serait-ce qu’en nous encourageant. » Maugréa-t-elle. L’étudiante médicomage avait toujours apprécié le professeur de potion de Poudlard et avait définitivement beaucoup de mal à supporter celui de l’école supérieur de magie. Elle soupira, puis se concentra de nouveau sur son travail. « Je peux faire infuser le bubobulb dans ton chaudron en étain ? » Demanda Maddy dont le regard était encore fixé sur ses notes. Le bubobulb, généralement utilisé dans les potions anti-acné, était en réalité très utile pour régénérer la peau et lui rendre un aspect convenable. Utilisé dans le filtre anti-brûlure de dragon, il permettait d’éviter les cloques. Cependant, il devait être préparé en parallèle de la potion, dans un second chaudron et devait infuser trois quart d’heure, avant d’être filtré puis ajouté dans le chaudron en cuivre contenant le reste des ingrédients. « Tu as l’air fatigué. Vous êtes sortis hier soir ? » Questionna-t-elle alors, un petit sourire en coin.
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Devant l’acquiescement de son amie, Maddy attrapa le chaudron en étain et commença à extraire le pus de bubobulb au dessus du récipient, y ajouta trois gouttes d’essence de belladone avant de recouvrir d’eau et de laisser infuser à feu doux. La jeune femme leva alors les yeux au ciel lorsque Deidre lui fit part de la conversation ayant eu lieu au célèbre club de Slugh. Elle était bien entendu du même avis que sa collègue et ne pouvait concevoir que de telles réflexions restent impunies. « Ça vient de l’éducation, probablement. Je ne sais pas ce qui est le plus ironique d’ailleurs : qu’ils se considèrent comme supérieurs alors qu’ils n’ont pas plus de talents que d’autres ou qu’ils se jugent sang-purs, oubliant que rares sont les véritables familles dépourvus d’origines moldues…? » Marmonna-t-elle, songeant à sa propre famille. Considérés comme « purs », les Bow étaient en réalité des nés moldus… Peter l’avait expliqué à Maddy dès son plus jeune âge, lui enseignant avec fierté comment son arrière-arrière grand père avait, à l’âge de huit ans, découvert ses pouvoirs par l’intermédiaire de faits pour le moins étranges. « Au moins, nous, nous ne sommes pas consanguins ! » Lâcha-t-elle avec un sourire, en lançant un regard insistant à l’ancien de Serpentard devant elles, qui rencontrait visiblement quelques soucis avec sa potion puisqu’une épaisse fumée noire se dégageait de son chaudron.
Maddy entreprit alors de découper ses feuilles d’orties, qu’elle ajouta dans le chaudron de cuivre, ayant vérifié que le mélange épine-bézoard-foie de dragon y avait été inséré préalablement. Elle mélangea alors trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre à feu doux, puis quatre dans le sens inverse à feu vif, tout en écoutant avec un petit sourire en coin le récit de Deidre au sujet de leur sortie de la veille. « Nous ? Rien de spécial. » Répondit-elle en attendant patiemment que le contenu du chaudron se mette à bouillir. « Lys est rentré assez tard. Il est resté au travail un peu plus longtemps. » Ajouta-t-elle dans un murmure. En réalité son petit ami ne faisait pas d’heures supplémentaires, mais ne pouvant faire confiance à personne dans la salle de classe, la métamorphomage évitait de crier à voix haute que c’était Lysander qui chantait à tue-tête ses chansons à la radio de la résistance. Deidre connaissait le discours de toute façon, elle n’avait pas besoin de lui expliquer en détail… « Et moi j’ai profité du calme pour réviser un peu. » Précisa-t-elle en riant, parce qu’entre les réunions et les missions de l’ordre, les devoirs de Maddy, le travail de Lys et leurs sorties entre amis, les deux amoureux profitaient de leurs rares moments ensembles pour faire autres choses que des révisions. (sans arrières pensées, s’il vous plait). Le mélange se mit alors à bouillir et, baissant l’intensité du feu, la métamorphomage rassembla toute sa concentration pour ajouter la fameuse goutte de venin de serpent dans la préparation. La seule et unique goutte de venin. Prenant une profonde inspiration, elle fit tomber délicatement la gouttelette au centre du chaudron. « Ouh ! Je crois que c’est bon ! » Lâcha-t-elle dans un soupire de soulagement.
Comme elle l’avait supposé, la potion prit la couleur bleue demandée, pour le plus grand plaisir de Maddy qui s’accorda enfin une pause. Le chaudron en cuivre devait rester sur feu doux pendant cinq minutes, tandis que celui en étain chauffait sur feu vif durant encore sept minutes. De quoi laisser un peu de temps aux jeunes femmes pour papoter et, comme souvent, leur conversation s’orienta sur leurs années Poudlard. La métamorphomage ne pu retenir un fou rire au souvenir de cet accident. Elle se souvenait très précisément de la tête de Slughorn à ce moment. « Il a dû être traumatisé le pauvre. Il ne parlait plus que de ça aux soirées du Club, répétant à quel point Jaena était empotée ! » Bien sûr, il se contentait de raconter que le chaudron avait explosé, sans préciser que le contenu lui avait fini dessus…
L’étudiante médicomage jeta alors un œil en direction du bureau du prof. « Non mais je rêve ! Il n’est toujours pas revenu ! » Maugréa-t-elle en attrapant de nouveau ses notes afin de connaître la prochaine étape. « Une fois que l’on aura transvasé le contenu de ce chaudron dans celui-ci on aura une attente de trente minutes » annonça-t-elle à Deidre en désignant lesdits chaudrons. « Je t’offre un café pendant la pause. Il n’y a pas de raison, nous aussi on doit tenir le coup... » Ajouta-t-elle en baillant. Elle ignorait quelle était l’orientation politique du professeur de potion de l’école supérieure de magie, mais elle était sûre qu’il ne passait pas son temps libre à se battre pour la paix… Et, autant dire que les missions de l’Ordre épuisait Maddy chaque fois un peu plus.
Jetant un coup d’œil à sa montre (une jolie montre dorée à douze aiguilles), la métamorphomage augmenta le feu sous le chaudron en cuivre et tourna quatre fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, attendit encore les deux minutes nécessaires puis introduit le contenu du chaudron en étain dans celui en cuivre. « Bien, trente minutes, top chrono ! » Annonça-t-elle en attrapant son sac. Elle lança un sort de protection à la potion (avec l’ambiance tendue de la classe, mieux valait rester prudente afin d’éviter toute détérioration… les règlements de compte se faisant de moins en moins rares…) puis elle quitta la salle de classe en compagnie de Deidre. « Ca me rappelle nos escapades nocturnes à Poudlard ! » Lança-t-elle en riant. Sauf que sortir d’un cours durant les temps d’attente n’était pas un crime en sois –Maddy avait lu et relu le règlement intérieur de l’école, et aucun paragraphe n’évoquait ce détail. Elles arrivèrent alors à la cafétéria et l'ancienne Poufsouffle se dirigea vers la caisse. « Café ? Thé ? Cappuccino ? » Demanda-t-elle à son amie avant de prendre leur commande et de régler la grosse dame qui faisait le service.
Maddy rejoignit Deidre, songeuse. Elle réalisa que jamais elle n’avait eu à s’inquiéter de savoir si son petit frère s’apprêtait à faire de nouvelles bêtises. Etre fille unique était l’un de ces plus grands regrets, mais elle ne pouvait blâmer ses parents pour cela. En soit, la naissance d’un deuxième enfant dans la famille Bow aurait été quelque chose d’extraordinaire pour Maddy qui aurait pu, à l’heure actuelle, partager ses craintes et ses doutes avec son cadet. Néanmoins, elle devait bien reconnaître qu’elle se serait fait chaque jour un sang d’encre en sachant son frère (ou sa sœur) exposé(e) à un tel danger. Comment aurait-elle vécue l’horreur de cet été ? Deidre la sortit alors de ses pensées, expliquant à quel point sa mère appréciait les vertus apaisantes du thé noir. La métamorphomage eut un léger rire. « Je connais tout un tas de propriétés concernant le thé noir, mais je dois dire que c’est la première fois que j’entends ça. » Avoua-t-elle en souriant, avant de boire une gorgée de son café.
« Il ne faut pas qu’on revienne en retard. » Ajouta-t-elle en jetant de nouveau un regard à sa montre. Une seule minute de retard et leur potion pouvait virer à la catastrophe. Levant le nez, Maddy aperçue, juste face à elles, le professeur de potion, en pleine conversation intense avec la prof de botanique avancée qui était, de loin, l’enseignante préférée de l’étudiante médicomage. « Je rêve ou il la drague ouvertement ? » Murmura-t-elle à l’oreille de Deidre, visiblement déçue de voir qu’une personne aussi adorable que Miss Mandrake se laisse berner par ce fainéant mal aimable….
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 14:57
Huit à table.
Sourire aux lèvres, sa chevelure violine flottant sur ses épaules, Maddy Bow s’adonnait avec joie à la préparation de sa table. Elle ajouta les dernières bougies dorées puis, après un court moment d’hésitation, choisi de placer deux présentations florales dans des teintes vermeilles afin d’égayer un peu sa décoration blanche et or. Une nappe immaculée recouvrait la totalité de la table à la manière d’un fin manteau de neige, sur laquelle elle avait disposé huit assiettes, ainsi que quelques détails décoratifs tels que des étoiles de bois et des pommes de pain.
Satisfaite de cet ensemble aux airs discrets de Noël, elle regagna la cuisine où se trouvait son petit ami. Elle posa un vif baiser sur ses lèvres, le laissant achever la préparation de la soupe de potiron qu’il avait entreprit de préparer pour l’entrée, puis s’occupa de la tarte aux myrtilles. « Tu as pensé à acheter des patacitrouille ? » demanda-t-elle soudain, inquiète. Elle souhaitait que cette soirée soit parfaite et comptait sur des petits éléments nostalgiques de Poudlard pour lancer les conversations. Bien sûr, elle aurait apprécié pouvoir préparer un buffet digne de l’école de sorcellerie, mais avait jugé inutile de concocter une ratatouille et un pudding en plus des autres plats prévus, puisqu’ils se seraient retrouvés avec des restes pour le mois à venir. Et puis, autant dire que selon la métamorphomage, préparer un buffet de la sorte suite aux événements de l’été, était un véritable paradoxe. Après les vacances, plus proches du cauchemar que du songe, des élèves de Poudlard, l’étudiante médicomage ne pouvait se résoudre à gaspiller la nourriture. De plus n’ayant plus beaucoup de temps pour eux, Lysander et Maddy, qui n’avaient pu s’éterniser dans la préparation du repas, avaient demandé à leurs amis d’apporter quelques mets pour le diner.
Abandonnant Lysander quelques instants, elle se rendit dans leur chambre afin de choisir sa tenue. Ils célébraient ce soir leur crémaillère, fêtant ainsi leur nouvelle vie à deux, et elle souhaitait justement profiter de la fête pour se mettre sur son trente et un. En effet, entre les missions pour l’Ordre du Phénix où elle enfilait généralement de vieux vêtements, et son stage à Ste Mangouste où le port de la blouse était obligatoire, Maddy n’avait plus vraiment l’occasion de revêtir robes et jupes élégantes. L’hésitation était à son comble… Assise sur le rebord du lit, la jeune femme faisait défiler d’un habile mouvement de baguette chacun des ensembles les plus habillés qu’elle avait. Robe azure ou jupe magenta ? Ne s’attardant pas davantage, la métamorphomage enfila finalement la jupe avec une paire de collants opaques et un petit haut noir à la fois simple et raffiné, n’oubliant pas de glisser ses pieds dans de hauts talons vernis.
« Je suis prête ! » Annonça-t-elle en s’approchant de son chéri, l’embrassant de nouveau. Elle s’éloigna alors de lui, tournant sur elle-même pour qu’il puisse observer son effort vestimentaire. Cela devait faire une éternité qu’il ne l’avait plus vu ainsi. Mais c’était indéniablement l’effet papillon de leur nouvelle vie : de la vie qu’ils avaient choisie. Et malgré tout ce que cela pouvait engendrer, Maddy était fière de cette vie-là. Evidemment, elle était loin de celle qu’ils avaient pu imager lors de leurs années Poudlard, mais désormais l’espoir d’une existence ordinaire et sauve n’était plus qu’un simple fantasme. Et, mêmes si les difficultés étaient bel et bien présentes, ils s’étaient promis de garder leur loyautésans âge et de se montrer chaque jour plus travailleurs afin de surmonter cette guerre ensemble. Ils étaient obstinés par leur réussite et leur brillant avenir de couple.
« Ils ne devraient plus tarder à arriver maintenant. » Marmonna-t-elle, sentant l’angoisse l’envahir. Pourtant elle n’avait aucune raison de stresser. Leur appartement était pour le moins agréable ; s’ils avaient eu quelques difficultés à tout ranger, l’endroit était désormais parfaitement aménagé à leur goût. Maddy avait apporté sa touche personnelle en disposant des plantes un peu partout, tandis qu’on reconnaissait la patte de Lys à ses instruments. Leurs origines sorcières étant mises en avant par les chaudrons et la multitude de fiole de potions présentes dans la cuisine. Quant aux origines moldus de Lysander, on pouvait les discerner grâce aux photos immobiles de sa famille. La ligne temporelle de leurs vies était d’ailleurs représentée par toutes ces photographies. On pouvait y voir leurs familles, bien entendu, mais également leurs plus proches amis : Alice Nolami et Mary Elizabeth, ainsi que Cooper Buckley et bien d’autres, la plupart étant réuni sur des clichés de groupe, afin d’éviter l’étalage de photos sur tout le buffet. Maddy les regarda avec nostalgie, espérant pouvoir en rajouter bien d’autres au fil des années. Mais peut-être n’était-ce que chimère de souhaiter de telles choses avec les événements actuels..? L’ancienne Poufsouffle soupira, repensant au meurtre de sa copine Elber. Mais elle secoua la tête avec détermination, se forçant à oublier les tragédies de l’Angleterre, au moins jusqu’à l’arrivée de leurs invités. Elle avait promis à Deidre d’éviter au maximum le sujet, cependant Gideon et Tybalt faisant eux-mêmes partis de l’Ordre, cette promesse ne serait visiblement pas facile à tenir, mais elle jura de faire de son mieux. D’autant plus qu’elle savait que tous ses amis n’avaient pas choisi de prendre part à la guerre, préférant rester neutres, peut-être afin d’éviter les ennuis. Ils avaient raison et elle respectait leur choix. Néanmoins elle devait avouer qu’il serait plus que compliqué d’empêcher une telle conversation sachant que Nora et Deidre, qui partageaient respectivement les vies de Tybalt et Gideon, tous deux (apprentis) aurors étaient baignées chaque jour dans l’ambiance terrifiante de l’Angleterre. Mais ce n’était pas le cas de Rolanda et Drew. Ou du moins, pas totalement. Parce qu’avec toutes les nouvelles des journaux, il était impossible qu’ils passent à côté de telles informations.
Soudain, quelqu’un frappa à la porte. « Tu es prêt ? Tout est en ordre ? » Demanda la jeune femme en ajustant les vêtements de Lysander sur ses épaules. Qui étaient donc les premiers arrivés ? Maddy pensa tout de suite à Deidre, puisqu’elle partageait chaque jour ses cours avec elle, mais peut-être avait-elle tord. Anxieuse, elle lança un dernier regard à Lysander, puis se faufila vers la porte, qu’elle ouvrit, un grand sourire aux lèvres.
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 15:04
Mission et discussion
Jetant un dernier regard dans le miroir, Maddy tourna les talons et transplana. Elle réapparue quelques secondes plus tard dans les rues de Pré-au-lard. Méconnaissable, la jeune femme avait travaillé dur pour transformer la totalité de son apparence. C’était la première fois qu’elle réalisait une métamorphose de la sorte de son physique. Son stage à Sainte Mangouste et le fou rire de l’un de ses petits patients lui avaient fait prendre conscience de la chance qu’elle avait de posséder un tel don. Aussi, à peine rentrée chez elle ce soir-là, elle avait reprit ses entraînements avec acharnement, préparant sa prochaine mission pour le compte de l’Ordre du Phénix.
Traversant les rues de Pré-au-Lard la tête haute, elle croisa son reflet dans la vitrine d’un commerce. La capeline bordeaux posée sur sa longue chevelure brune lui donnait un air de femme mûre, totalement opposée à la petite étudiante rouquine de dix neuf ans qu’elle était. Ses yeux, habituellement verts, avait pris une teinte azure profonde, et son nez était plus long et plus fin que d’ordinaire. Seules ses tâches de rousseurs restaient reconnaissables, telle une signature. Lançant des regards francs aux passants, elle déposa ses lunettes de soleil sur son nez, afin de protéger ses yeux des légers rayons hivernaux.
Au loin, elle aperçue, à la terrasse d’un café, ses deux partenaires de mission : Marlène et Emmeline. Elle les salua alors d’un signe de la main et s’installa à leurs côtés. « C’est moi. » Précisa-t-elle en murmurant, baissant les lunettes de son nez, rendant à ses yeux leur couleur d’origine, afin qu’elles comprennent à qui elles avaient à faire. Si elle donnait l’impression d’une femme sûre d’elle, cette mission ne la rassurait guère. Ce n’était pas la surveillance en elle-même qui la faisait appréhender, mais le comportement d’Emmeline. Elle ne comprenait décidemment pas cette jeune femme. Ancienne camarade de classe, et meilleure amie de Marlène, elle se montrait continuellement distante avec la métamorphomage qui, malgré tout, tentait de comprendre la raison de cet éloignement. De ce qu’elle avait entendu d’elle, l’ancienne Serdaigle avait un tempérament plutôt agréable, et Maddy restait persuadée que toutes deux passaient à côté d’une éventuelle amitié. Peut-être la présence de Marlène permettrait d’atténuer les tensions…
Afin de ne pas trahir leur couverture, elles commandèrent une boisson, se faisant passer pour de simples passantes. Elles avaient mis au point leur journée, décidant de jouer des retrouvailles entre vieilles copines. Ainsi, elles pourraient discuter tranquillement de leurs propres vies, de leurs études, de leur travail, tout en surveillant les rues de Pré-au-lard, le pub qu’elles avaient choisi étant pour ainsi dire en plein centre du village. C’était une première pour Maddy qui, jusqu’à maintenant n’avait participé qu’à des missions pleines de danger, bravant tant bien que mal les mangemorts et les divers obstacles s’étant mis sur sa route. Mais elle devait bien avouer que ce genre de mission était le bienvenu. Lysander n’en étant que plus rassuré de savoir sa douce assise à la terrasse du café où il travaillait. D’ailleurs c’est lui qui leur apporta leur commande, un sourire aux lèvres, se contentant de poser les tasses sur la table, sans adresser de regard particulier à sa petite amie, toujours dans le but de ne pas trahir sa couverture.
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 15:16
Inauguration et petits fours
« Inauguration ce mercredi soir à partir de 20h du parc botanique Mimbulus Mimbletonia. Une coupe de champagne et ses petits fours vous seront offerts à la fin de la présentation du parc. » Maddy reposa la gazette du sorcier brutalement sur la table basse du salon, poussa Shadow (son sacré de Birmanie) de ses genoux et chercha avec précipitation un morceau de parchemin et une plume. Il fallait qu’elle aille à cette inauguration. Et elle savait déjà avec qui. Elle griffonna quelques mots sur son bout de papier, mais l’horloge de la cuisine lui indiqua qu’il était déjà prêt de dix-neuf heure quinze. Lolotte, sa chouette hulotte risquait d’être trop longue à transmettre le message, aussi décida-t-elle d’utiliser son patronus comme messager. D’un habile mouvement du poignet elle fit apparaître sa petite grenouille qui quitta l’appartement en bondissant joyeusement, de longs filaments blancs la succédant. Attendant la réponse de Luzia, elle fila dans la salle de bain afin de se préparer, puis elle laissa un petit mot sur la table pour prévenir Lysander.
Luzia répondit par l’affirmative à son message, pour le plus grand bonheur de la métamorphomage qui, à dix-neuf heure cinquante transplana à l’adresse indiquée. Elle avait décidé de joindre l’utile à l’agréable, profitant de cette inauguration pour passer du temps avec son amie espagnole avec qui elle partageait la même passion pour les plantes. Néanmoins, l’ouverture d’un parc botanique lui semblait pour le moins assez spéciale dans cette atmosphère terrifiante qui avait envahi l’Angleterre. C’est pourquoi elle garda sa main bien serrée contre sa baguette, toujours prête à intervenir au nom de l’Ordre en cas de problème. Maddy attendit ainsi quelques instants, attendant son amie qu’elle finit par apercevoir quelques mètres plus loin.
La suite (:
Emmitouflée dans sa cape, Maddy souffrait de la température glaciale de ce début d’hiver. Frissonnant, elle aperçue Luzia quelques minutes après son arrivée et se dirigea vers elle, un sourire discret fixé aux lèvres. Les deux jeunes femmes se saluèrent, tentant toutes deux d’afficher un air détendu, presque indifférent aux récents événements. Cependant, malgré toutes ces précautions et ces sourires forcés, leurs efforts restaient vains et leur gaité sonnait faux. La métamorphomage rendit sa bise à l’espagnole, puis toutes deux entrèrent enfin dans le parc botanique.
Serrant toujours sa baguette entre ses doigts, Maddy ne pouvait s’empêcher de jeter des regards anxieux autour d’elle, ne parvenant à apprécier à juste titre la beauté du parc. Sa passion pour les plantes avait toujours pris une place importante dans sa vie ; cependant, suite à son implication dans l’Ordre et aux dernières missions qu’elle avait effectué au nom de cette association, l’ancienne Poufsouffle n’avait plus que la guerre et la menace en tête. Elle avait appris que les mangemorts étaient des personnes pour le moins imprévisibles, et savait désormais qu’une attaque pouvait avoir lieu à tout moment.
▬ Ça fait plaisir de te voir. C'était quand, la dernière fois ? demanda alors Luzia, sortant Maddy de ses songes. « Je suis heureuse que tu sois là aussi. » Affirma-t-elle en posant sa main sur l’épaule de son amie, tentant de se souvenir quelle était la dernière fois qu’elles s‘étaient vu. Officiellement, elles s’étaient parlées pour la dernière fois durant l’été, suite à la libération du camp Clevergrace. Mais l’étudiante médicomage ne souhaitait pas évoquer cet évènement ; surtout pas en présence de Luzia qui avait vécu à l’intérieur tout l’été, subissant les barbaries des mangemorts. Bien sûr, elles s’étaient croisées quelques fois à l’institut, mais n’avaient jamais pris le temps de se parler. Peut-être par crainte que l’une des deux ne finisse par aborder le sujet tant redouté. « Je crois que l’on s’était aperçue à Pré-au-Lard lors de la rencontre des septième année avec les élèves de l’école supérieure. Mais pour être honnête, notre dernière vraie journée ensemble remonte à tellement longtemps que je ne parviens pas à me souvenir de la date. » Avoua-t-elle un peu honteuse…
▬ Hum...il me semble que c'était pendant la coupe du monde, non ? Tu bossais au stand de hot-dogs et j'étais allée me chercher une barquette de frites.
Maddy esquissa un sourire à cette remarque. Elle ne souvenait que trop bien de cet été. Bien plus joyeux que le dernier, elle avait passé ses deux mois de vacances à servir hot-dogs et frites, profitant de ce séjour en France pour se ressourcer et passer un peu de temps avec sa famille maternelle. « Tu as raison, je me souviens ! C’est bien trop dommage de se voir si peu. » Se désola-t-elle. Avec cette ambiance noire et terrifiante, peu de gens osaient encore sortir de chez eux, craignant attaques et dangers. Cependant, la métamorphomage réalisa que cette atmosphère était en réalité la meilleure des excuses pour passer un peu plus de temps avec ses proches.
Cette exposition était ravissante. Maddy appréciait la beauté du parc, et espérait pouvoir y revenir régulièrement. Peut-être installeraient-ils bancs et tables à l’extérieur, permettant ainsi aux étudiants de venir réviser ? Les jeunes femmes continuèrent leur visite, arrivant alors dans une serre servant de salle de réception en ce jour d’inauguration. ▬ Champagne ? « Avec plaisir ! A nos retrouvailles. » Annonça-t-elle en cognant doucement sa coupe dans celle de Luzia. Ebahit par l’aménagement de la serre, Maddy s’avança de chaque plante, s’amusant à en deviner les noms. « Avant de choisir la médicomagie, je rêvais d’ouvrir un centre de botanique comme celui-ci. Enfin, pas exactement. Je voyais plus une immense serre où j’aurai cultivé tout un tas de variété de plantes afin de les revendre pour les potions. » Après-tout il n’était pas trop tard. L’ambiance de l’Angleterre et la montée au pouvoir de Lord Voldemort avaient quelque peu influencées ses choix de carrière, mais peut-être une fois cet effrois passé, pourrait-elle réaliser ce projet rêvé…
Le regard de Maddy s’attarda un instant sur une plante qui, bien qu’elle soit totalement moldue et dépourvue de propriétés médicinales, restait de loin la préférée de la métamorphomage. En effet, les fleurs en trompette de la bignone et leur belle couleur orangée faisaient chaque fois remonter en elle une multitude de souvenirs joyeux. Elle se revit alors, des années en arrière, petite fille aux couettes rousses, ses tâches de rousseurs contrastant parfaitement avec la pâleur de ses joues. Assise dans le jardin, elle riait tandis que son papa arrachait ardemment les mauvaises herbes au pied de la bignone qui recouvrait la presque totalité de la pergola.
Luzia prit de nouveau la parole, sortant alors l’étudiante médicomage de ses pensées. « Oui, en quelque sorte. » Répéta-t-elle en murmurant. « Peut-être que je finirai par l’ouvrir un jour, lorsque j’aurai pris ma retraite en médicomagie. » Ajouta-t-elle en riant. Pour l’heure, elle souhaitait simplement obtenir son diplôme et exercer enfin ce beau métier.
L’heure des confidences sembla arriver. Luzia partagea avec Maddy ses craintes concernant l’obtention de son diplôme, détournant indirectement la conversation vers le sujet tant redouté. Pour la première fois depuis leurs retrouvailles, l’espagnol évoqua l’horrible été qu’elle avait vécu au sein de l’institut Clevergrace. Une grimace se dessina sur le visage de la métamorphomage. Si elle avait échappé à l’enfer de l’établissement, elle s’était particulièrement sentie concernée par cet enlèvement. Des semaines durant, le détournement du Poudlard Express avait été la priorité absolue de l’Ordre du Phénix. « Je suis d’accord avec Deidre. J’imagine que c’est une réaction normale après cet… épisode de ta vie. » Confirma-t-elle, d’une voix hésitante, ne sachant pas vraiment comment nommer cet évènement face à Luzia. « Tu sais, il est aussi possible que ça soit la peur de se lancer pour de bon dans la vie adulte. C’est vrai que ce n’est pas simple de quitter Poudlard. On se voit attribuer tout un tas de responsabilités d’un seul coup. Et puis avec les incidents de cet été, on ne peut pas dire que ta sortie de Poudlard se soit fait dans les meilleures conditions. »
Elle marqua une pause dans la conversation, jetant un regard vers la fenêtre, observant avec un discret sourire toutes les lumières parsemées ça et là entre les différentes plantes du parc. « Oui oui, ça va. J’habite avec Lysander depuis quelques mois. Je crois que c’est la meilleure chose qu’on ai fait depuis longtemps. Avec toutes nos activités on avait un peu de mal à se voir. » Elle n’entra cependant pas dans les détails, bien qu’elle soupçonnait Luzia d’en savoir un peu plus à son sujet qu’elle ne le disait. Notamment concernant l’OP. Il était normal qu’elle se doute de quelque chose, la présence de Maddy le jour de la libération étant pour le moins suspect. Néanmoins, elle ignorait si Luzia était au courant que Lys donnait de la voix pour la radio de la résistance. Elle n’évoqua pas ce détail devant les visiteurs car, bien qu’il ne participait pas directement aux missions organisées par l’Ordre du Phénix, Lysander n’en était pas moins protégé… « Je mangerais bien quelque chose… » Annonça-t-elle alors en s’approchant de nouveau du buffet.
Maddy fut rassurée de voir que la conversation ne s’éternisa pas sur le sujet de l’institut. Accompagnée de Luzia, elle s’approcha du buffet, et se servit discrètement plusieurs petits fours : le choix étant trop compliqué, mieux valait tout gouter. Elle s’apprêtait à placer un toast de foie gras accompagné d’une gelée de potiron dans sa bouche, lorsqu’un mouvement de foule et des cris l’alarmèrent. D’un rapide mouvement, elle attrapa sa baguette, prête à faire face à l’attaque, parce qu’elle en était sûre, les mangemorts venaient de faire leur apparition… quelle ne fut alors pas sa surprise lorsqu’elle s’aperçue qu’en réalité, l’objet des cris n’était autre que l’énorme Tentacula vénéneuse qui tentait d’atteindre les visiteurs avec ses tentacules.
Par malchance, les responsables du parc de botanique, qui se trouvaient quelques minutes plus tôt juste devant la vitre protectrice de la plante, furent atteints les premiers et gisaient désormais au sol, le corps couvert de blessures sanguinolentes. Trop choqués par cet épisode soudain, personne ne semblait en état de venir en aide aux pauvres gérants du jardin, qui étaient visiblement les seuls à pouvoir gérer la Tentacula vénéneuse. Néanmoins, consciente des connaissances de Luzia en matière de plantes, Maddy était convaincue que toutes deux pouvaient limiter les dégâts afin de ne pas aggraver le nombre de blessés. « Je m’occupe d’eux. » Annonça-t-elle en désignant le couple de propriétaires. « Tu neutralises la plante ? » Ajouta-t-elle en lançant un regard d’encouragement à Luzia. En réalité, elle était persuadée que réussir une telle chose devant autant de personnes aiderait la jeune Espagnole à reprendre confiance en elle. Ne lui laissant pas vraiment le choix, la métamorphomage s’approcha des victimes, tentant de se souvenir de ses cours de soin d’urgence qu’elle avait suivi l’an passé.
Sans attendre une seconde de plus, Maddy s’approcha des victimes en zigzagant, afin d’éviter d’être touchée par la tentacula vénéneuse. Elle lança un dernier regard d’encouragement à son amie, puis elle se détacha complètement du reste du monde afin que les blessés restent son entière priorité. « Tentacula vénéneuse, tentacula vénéneuse… » Murmura-t-elle pour elle-même tandis qu’elle essayait de rassembler toutes ses connaissances à ce sujet. Se mordillant les lèvres, elle réalisa qu’elle avait besoin d’aide, ainsi que de matériel.
Soudain, une tentacule effleura sa chevelure, qui vira au vert, traduisant l’instant de panique que venait de ressentir l’étudiante médicomage. Elle réalisa alors que la plante n’était pas encore hors d’état de nuire. « Luzia, je sais que tu peux le faire ! Tu DOIS le faire ! » Hurla-t-elle en évitant de justesse une nouvelle attaque de la tentacula vénéneuse.
« Accio pansements ! Accio bézoard ! » Tenta-t-elle, vainement. Visiblement, les propriétaires de l’établissement n’avaient pas prévus qu’une telle catastrophe pouvait survenir… Prise de panique, la jeune femme se révéla être pour le moins autoritaire avec les visiteurs trop passifs à son goût. Elle ordonna à l’homme près d’elle de lui donner sa cape qu’elle stérilisa à l’aide d’un sort avant de la découper en pièce dans le but de l’utiliser pour stopper l’hémorragie qui s’écoulait de la jambe de l’une des victimes.
Sujet: Re: ✿ Maddy Bow/ L'histoire d'une vie Jeu 9 Avr 2015 - 15:28
Une petite pause.
Cela faisait pratiquement dix mois que Maddy travaillait en alternance à Sainte Mangouste. Durant cette période, elle avait eu la chance de visiter chacun des étages de l’hôpital, avait, durant une journée complète, participé à l’élaboration de potions en compagnie du célèbre docteur Hyacinth Jones, et avait eu l’opportunité d’effectuer la majorité de son travail sous les ordres du docteur Rory Wadge. Ce dernier s’était d’ailleurs avéré être un excellent tuteur, toujours à l’écoute de l’étudiant sous sa tutelle, cherchant à faire ressortir toutes ses connaissances afin de les mettre en lien avec la pratique et les soins réalisés à l’hôpital. Si Maddy avait longuement hésité entre se lancer dans des études de médicomage ou ouvrir un centre de botanique, ces dix mois au cœur de Ste Mangouste avaient nettement confirmé ses choix. Elle était faite pour ça, et désormais elle le savait.
Depuis quelques semaines elle avait été affectée à l’étage qu’elle affectionnait le plus : celui des empoisonnements par potions et plantes. Se préparant tout particulièrement depuis deux ans à rejoindre cet étage en tant que médicomage, elle s’était montrée impliquée et avait mis en pratique chacune de ses connaissances afin de montrer sa motivation. Ce qui avait porté ses fruits puisque, ce matin-là, la médicomage l’avait invité à réaliser toutes les visites des patients, seule. Ravie, la métamorphomage s’était appliquée à questionner chacun des patients sur leur état de santé, notant toutes les remarques et l’évolution de leurs blessures sur un petit carnet. Elle prit du temps pour chacun d’eux, réalisant les soins bénins, et soulignant en rouge dans son calepin tous les noms des patients nécessitant des soins plus complexes, qu’elle ne pouvait effectuer seule. Lorsqu’elle eut fini son tour de garde, presque deux heures plus tard, l’étudiante s’empressa d’aller faire son rapport à la médicomage responsable, qui sembla plutôt satisfaite de son travail. « Très bien Maddy. Prends donc une pause. Nous n’avons pas d’urgences aujourd’hui, on s’occupera des soins ensemble après. » S’exécutant, la jeune femme s’empressa de monter au cinquième étage afin de se détendre un peu devant une bonne tasse de thé. Une voix familière attira alors son attention. Une voix qui semblait d’ailleurs parler seule… Un immense sourire aux lèvres, Maddy s’approcha d’Enzo et, sans le moindre bruit, s’installa face à lui. « Et bien, Docteur Fitzgerald, vous m’avez l’air bien sérieux ! » Annonça-t-elle en riant doucement.