—  Ça remet les idées en place. un peu qu'ça remettait les idées en place d'faire rentrer sa tête dans les chiottes. J'voulais pas l'croire, les chiottes, ça fout la merde dans le crane et tout. Parce que... oh! tenez vous bien, j'vous apprends un truc, les chiottes, comme vous vous en doutez pas du tout, c'est tout plein de merde. Et y a des gars assez crétins ou trop déchirés pour plonger la tête dedans, y avait mon frangin, y avait Andy.
Et puis, y avait l'autre con qui mettait la main sur les cheveux de son frère pour savoir ce que ça faisait. 
— Eh mais... elle tient vraiment bien ta coupe, t'as mis quoi dedans, hein? j'ai demandé en sortant des chiottes, parce que voilà, fallait peut-être penser à changer d'endroit, j'aimais pas, c'était très spirituel comme atmosphère. J'soutenais Andy parce qu'il boitait, il marchait pas droit et tout, et peut-être que la partie de son cerveau "marcher correctement" avait été atteinte par l'eau des chiottes, j'sais pas, j'étais pas expert dans ces trucs là, moi.
— Faut que j'm'allonge, Wood... il a fait d'une petite voix, mais vraiment très petite voix, voix petite fille qui vient d'perdre ses dents, y a aucun rapport, je sais.
— Attentionnnnnnn, sorcière et sorcieeeeer, cracmols je diraiiiiis. Laissez donc passer monsieur CAPET. ANDY CAPET. Wouhouuuuuuuu. Il reviendra, la racaille revient touuuuujours. MERCI AU RE VOUAAAAR. bon, ils semblaient pas avoir tellement envie d'nous revoir, mais voilà, ils nous reverraient, j'vous l'jure. C'est une promesse itout.
On est monté à l'étage, dans la chambre de Barry haha, ça allait lui faire vachement plaisir, j'en étais certain, vraiment, il keapherait de nous voir là.
—  J'te suivrais plus jamais dans tes combines... T'es le pire frangin de la terre, Wood, j'te jure ! J'te maudis dans ma tête : j'imagine une poupée vaudou avec ta sale tronche et j'enfonce des épingles dans tes oreilles, tes pieds, partout, j'te jure, j'en met partout.. il m'a dit en se laissant tomber sur le lit. Ouah le salaud, ouah le malotru, ouah ce con.
— Ouah... Je... AIE..  j'ai mis ma main sur mon coeur, c'était le mauvais côté, mais vous avez rien vu, genre, j'vais avoir une attaque. C'était marrant et j'étais super sérieux. Apres tout ce que j'ai fait pour vouuus. Toutes ces nuits à votre chevet. Ohhhh misère de mon existence. Ingraaaat, ignoble fils de... de... ta mamannnnnnn. ok, ça craignait vers la fin, mais rien à foutre, j'étais trop à fond dedans. J'me trouvais convaincant, doué, parfait, toujours.
— je... me ... meurs... dis... à ... Ash... que je ....... l'aimait. et j'ai fait le
mort, comme ces insectes là, qui se mettent sur le dos et qui bougent plus.
Voila.

Andy plissa les yeux quand il vit son frère mimer sa propre mort. Genre, la main sur le coeur à droite (Andy savait depuis un moment que son frère avait pas tout à la bonne place, vraiment),  les paroles saccadées et tout, franchement, ce mec avait un souci. Mais quand Woody mentionna Ashton, Andy se fâcha et il attrapa le réveil-matin (qui utilisait encore ça putain, à part des foutus cracmols ?) qu'il balança en plein dans la tempe de son frère.

"Parle pas d'elle, imbécile !"

Et il se laissa retomber sur l'oreiller trempé de Barry. Avec ses cheveux dégoulinant d'eau de pisse, il avait inondé le lit. D'ailleurs, il attrapa un pan de la couette et se passa le tissu sur le visage et sur les cheveux histoire de nettoyer un peu sa sale gueule. Il avait encore un mal de chien et un affreux coup dans le nez. Mais les idées un peu plus en place, il arrivait à se rendre compte que cette soirée était un fiasco. Il se mit même à rigoler en imaginant ce que les autres en bas pensaient d'eux.

"J'crois qu'on sera jamais plus invité ici, va falloir te faire de nouveaux amis, Wood..."

En laissant son regard flâner à droite et à gauche, il remarqua l'imposante  armoire postée juste aux pieds du lit. Alors il se dit que, d'une façon ou d'une autre, il était dans de sales draps. Autant continuer...

"C'est pour ça qu'on devrait en profiter avant qu'ils nous foutent dehors", poursuivit-il en se redressant sur le lit et en s'avançant à genoux jusqu'à l'armoire de Barry.

D'un geste rapide, il ouvrit la porte de l'armoire et sauta aux pieds du lit. Alors il entreprit de fouiller dans l'intimité du cracmol...

"Qu'est-ce que tu caches, Barry, dis-moi ? OH NOM D'UN CHIEN, Wood, regarde ça ! Et aussitôt, il balança à la tronche de son frère un caleçon à motif de sirènes. Ce type aime les femmes ? Ou les hommes ? Bonne question, n'est-ce-pas, mon vieux Watson ?"

Andy attrapa un chapeau en feutre noir qu'il posa sur sa tête puis, il piqua une cape en velours rouge qu'il passa autour de son cou.

"Mon gars, prépare-toi à te battre ! s'écria-t-il en attrapant un cintre libre et en menaçant Woody du bout de son arme. En garde, gros tas ! Attends, deux secondes."

Alors il fouilla dans sa poche et en sortit la petite fiole de potion d'allégresse dont il avala une longue gorgée avant de menacer de nouveau son frangin.

"C'est parti, cochon, j'vais te démolir !"

Spoiler:

— Andy, t'es tellement inutile et mal aimé que j'en pleure.» et j'pleurais vraiment, j'avais tellement mal.
La vie, c'est comme ça, j'y comprends fichtrement rien, j'vous jure. On arrive à une époque où votre frère vous lance un réveil matin à la gueule sans crier gare, je l'ai même pas cherché pour une fois, ni rien, j'suis tellement du genre pacifiste comme mec, si vous voulez savoir. Le fait est que mon frère est un vrai salaud. Voilà. Il lui manque quelque chose que tout le monde a. J'sais pas tellement quoi et je cherche pas trop non plus, mais j'suis sûr de ce que j'avance. J'me passe la main sur l'endroit où il m'a touché et tant mieux pour lui, rien du tout. Enfin, quand j'dis rien du tout, ça veut dire pas de sang, j'me réveillerai surement avec une bosse. Tu t'réveilles avec la bosse que t'as fait un réveil, sans déconner, est-ce que ce monde est sérieux?
— J'crois qu'on sera jamais plus invité ici, va falloir te faire de nouveaux amis, Wood...»
—La faute à quuuui, hein ? La faute à toooooooi.» ma deuxième phrase, elle était pas correcte, mais j'peux pas rester correcte dans de pareilles circonstances, essayez, vous y arriverez pas. J'peux plus, j'perds espoir en toute l'humanité. «J't'inviterai plus, j'te laisserai crever dans ta salle commune à faire tes devoirs, tu verras, tu verras. J'te jure que tu verras.» J'reste à terre, à m'débattre contre je sais pas quoi, un peu comme si j'faisais une crise d'épilepsie, un peu comme si c'était la fin de ma vie. Ouais, des gens qui organisent des fêtes et tout, y en a pas partout, j'suis désolé, c'est comme ça, il avait qu'à nous trouver d'autres potes, lui.
Après, j'ai bien eu l'impression qu'Andy venait d'avoir une illumination, mais j'ai été con d'y croire, faut pas s'attendre à grand chose avec ce con, tout ce qu'il voulait, c'était foutre encore plus la merde. Il voulait fouiller dans les affaires de Barry et tout, pas bonne idée en gros. Pas bonne du tout. Surtout qu'à un moment, j'avais un caleçon sur la face.
—Mais t'es pas bien akhiiiiiiii, t'es pas bien du tout, dégage de là.» j'avais encore le caleçon sur la tête, j'y voyais rien. Rien du tout, que dalle. Mais je l'ai pas envie, préférerai rien voir que d'voir l'autre con foutre ma vie en l'air, vous voyez. Ouais, c'est très sérieux, c'est de ma vie qu'on parle.
J'étais au calme, un caleçon sur la gueule, allongé par terre, mourant, fatigué, épuisé, mort.  
— C'est parti, cochon, j'vais te démolir ! » j'me suis relevé d'un coup, j'y comprenais plus rien à la vie, j'étais debout, un caleçon sur la gueule, en position défensive, j'sais même pas comment elle est la position défensive, c'est pour dire, mais j'imagine que c'est comme j'étais à ce moment précis.
Rien n'aurait du troubler notre calme (je suis drôle en toute circonstance.) rien, sauf Dowey. En fait, j'étais sûr qu'il viendrait pas, il était tellement à la bourre que j'me disais qu'il avait du s'endormir ou un truc comme ça, ou qu'il était trop con pour réussir à sortir, mais finalement, il était là, et pas seul, enfin, j'voyais que d'un oeil, l'autre était recouvert par les sirènes et tout. Il nous a demandé de nous barrer et tout, il croyait que la vie, c'était une chose toute simple, ce paysan.
— Ecoute, mec, j'ai pas envie de savoir où tu veux en venir, j'en ai pas du tout envie, tu vois dans quel état j'suis, tu l'vois ? Comment tu peux m'parler comme ça dans mon état, comment vous pouvez m'faire ça. J'vous voulais tellement d'bien, j'aurais pu faire n'importe quoi pour vous, j'sais pas, ohlala. J'en ai marre.» j'me suis encore effondré sur le lit, il était mouillé, j'ai pas compris. C'était l'eau des chiottes qui sortait des cheveux d'Andy tout à l'heure, j'ai compris après.

"Woody, bordel, t'as quand même pas dit à ce blaireau de venir ?" s'écria Andy en balançant son cintre en direction de Dowey.

Blaireau. Remarquez comme le jeu de mot est bien trouvé pour un Poufsouffle.
Andy retira son chapeau et sa cape et, vexé comme un pou de voir que son frère avait invité cet abruti de Spencer, il quitta la chambre en se faufilant entre la demoiselle ("ouah, quelle paire !" pensa-t-il) et la bibliothèque personnelle de Barry. Il claqua la porte derrière lui et, ragaillardi par la potion qu'il venait de s'enfiler, il décida de profiter de la soirée en solitaire.
Il passa par la cuisine où il dénicha une bière en fouillant bien dans le frigo des parents du cracmol. Il décapsula la canette et avala une longue gorgée avant de se faire bousculer. Il se retourna vivement, prêt à sauter à la gorge de celui qui venait de lui rentrer dedans lorsqu'il remarqua qu'en fait, il s'était retrouvé nez à nez avec deux sublimes créatures en mini-jupette.

"Oups, désolée ! gloussa l'une d'elles.
- On a un coup dans l'nez, on voit plus trop où on va, rigola la deuxième.
- Eh bien mesdemoiselles, c'est votre jour de chance !" fit Andy en passant ses bras autour de leurs épaules.

Comme il aimait cette merveilleuse potion et tout ce qu'elle lui procurait. En temps normal, il aurait rougi et se serait tiré mais là, le Andy, il avait envie de passer à autre chose. Il voulait prouver qu'il était pas l'imbécile simplet que tout le monde croyait.

"C'est quoi vos p'tits noms ? demanda-t-il en souriant à l'une puis à l'autre.
- Adele !
- Suzy !
- Adele et Suzy... Dites les filles, vous savez que j'suis un sorcier ?
- Ouah, sérieux, t'es pas un cracmol ? J'croyais qu'il y avait que des gens comme nous, ici ! s'écria Suzy.
- Barry d'habitude, il invite jamais de sorciers, problème d'ego ! ajouta Adele.
- Ouais ben moi, il m'a invité, 'voyez. Et vous savez quoi ? J'ai une grosse baguette super puissante... Vous voulez la voir ?"

La goutte de trop. Un type attrapa Adele par le poignet et la tira des bras d'Andy. Celui-ci se retourna et esquiva juste à temps un violent coup de poing qui lui effleura la joue. Raté mon gars.

"Alors comme ça, tu veux montrer ta grosse baguette à ma copine ? qu'il gueula et tout le monde se retourna vers eux.
- C'est pas ce que tu crois, Johnny, ce mec est sorcier, il a une vraie baguette ! se défendit Adele.
- Que t'es naïve, ma fille !"

Et VLAN, un deuxième coup de poing passa juste près de l'oreille d'Andy. Alors il lâcha Suzy et sortit sa baguette magique. Là il entendit tous les invités s'écrier "Ooooohhh", bah oui, une baguette, ça impressionne. N'empêche, il était dans la merde, là.

Spoiler:

— eh mec, c'est quoi son problème à ton frère ? il vient genre d'me balancer un cintre dessus ou il vient pas genre d'me balancer un cintre dessus ? moi, j'en avais rien à foutre, tant que c'est pas sur moi qu'on avait balancé un cintre, non, sérieux.
— JE SUIS AU BOUT DE MA VIE. AU BOUT DE MA TRÈS LONGUE VIE. JE » je... je... je ne sais plus, mais je sais que je... wow. bref, je suis à bout. Ça pue la pisse et je supporte pas, j'suis quelqu'un d'très propre vous voyez. Bref, ça commençait à m'saouler pas mal, alors, moi, j'voulais rentrer discrètement quoi, parce que vous voyez, la soirée se passait pas du tout comme ça dans ma tête, c'était beaucoup plus posé et j'étais censé être le fouteur de merde, pas l'guignol de Dowey ou mon frère qui a trop consommé d'potion. Bref, j'avais l'impression d'être le foutu vieux de deux adolescents. J'veux pas être le paternel de deux adolescents.
Ensuite, quand j'avais prévu d'me lever, tu vois, quand tu t'dis, dans 30 sc, j'me lève, ce petit con de Dowey, il s'est jeté sur le lit et tout ce que je sais, c'est qu'à la fin, j'avais mal, trop mal. Alors, voilà, j'puais et j'avais mal, triste vie.
— ECOUTE MEC. JE SUIS A DEUX DOIGTS... » je sais pas trop. Oohlala. « JE SUIS A DEUX DOIGTS D'EN AVOIR DOUZE TU COMPRENDS. » ouais, ça résumait bien mon dépassement.
J'suis sortie, c'était badant tout ça, moi, j'voulais bien prendre une douche, ouah, juste une douche, j'demandais qu'ça, alors, j'suis redescendu, tranquille quoi. Mais... c'était pas mieux. Nan. C'était pas mieux du tout, Andy, il avait sorti sa baguette avec des filles et des gens autour de lui et j'ai pas envie d'savoir ce qui c'était passé.
— Géniale, ta soirée, Barry, vraiment. Merci. Au revoir.  » fallait que j'me barre le plus vite possible, sans rire. J'ai pris Andy par le bras et je l'ai traîné dehors. Dowey, Dowey, même s'il savait pas rentrer tout seul, je m'en foutais. C'qui comptait, c'était moi et mon odeur de pisse.