Ils vivraient ensemble, ils seraient ensemble, plus rien ne pourra faire douter Gideon. Il n'aura plus à se demander comment elle allait, ni à s'inquiéter qu'elle l'oublie, le remplace par un garçon qu'elle voit tous les jours. Dans quelques mois, ils seront un vrai couple sous le même toit et il avait plus que hâte. Les semaines lui sembleront sûrement encore plus longues mais maintenant qu'il y avait ce projet au bout du chemin, l'attente serait bien plus supportable.

Elle s'amusa à barbouiller son visage de mousse et il fronça les sourcils avec une moue, fermant la bouche pour ne pas avaler du produit vaisselle et les mains ancrés sur les hanches de Deidre. Il ne comprit pas le début de sa phrase en espagnol mais saisit parfaitement le sens de sa fin. Te quiero, c'était bien le seul mot qu'il connaissait. Il allait bien falloir qu'il se mette à l'espagnol étant donné qu'elle faisait bien souvent des remarques dans cette langue. Il adorait quand elle se mettait en colère et semblait jurer alors qu'il ne comprenait rien, mais il ne disait pas non aux sous-titres, surtout s'ils venaient un jour à se disputer et qu'elle l'engueule sans qu'il ne comprenne rien. Vivre avec Deidre et le sang chaud qui coulait dans ses veines, ça promettait quelques petits éclats. Sa mère avait toujours dit qu'un couple sans engueulade, c'était comme un chaudron sans fond.

Elle descendit du plan de travail et exposa ses idées pour la cheminée, pour leur installation. Ça amusait Gideon mais il n'avait aucun mal à imaginer le résultat final ou alors leurs amis entrer dans la petite demeure des Velasquez-Prewett. Il voulait déjà être le jour de leur emménagement, déballer les cartons de chacun et mettre sa brosse à dents à côté de celle de Deidre sur le rebord du lavabo. Elle revint vers lui et il posa à nouveau ses mains autour de sa taille. « Alors imagine-toi heureuse comme ça tous les autres jours. »