Find what you love and let it kill you . [ LIBRE ]

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« La nuit, toute chose prend sa forme et son vrai aspect. De même qu'on ne distingue que la nuit les étoiles du ciel, on aperçoit alors sur la terre bien des choses qu'on ne voit pas le jour. » Selma Lagerlof

Marlon avait attendu la tombée de la nuit durant de longues heures, observant par la fenêtre de sa chambre les passants qui se pressaient sur les trottoirs de la rue voisine. Il avait pu ainsi observer ce manque certain de convivialité et d’amabilité qu’avait engendré cette atmosphère de terreur. Sa longue expérience sur Terre et sa proximité constante avec les êtres humains lui avait appris qu’avec le temps, les relations humaines étaient de moins en moins amicales et serviables. Son observation du jour n’avait fait que vérifier ses soupçons. Mais à dire vrai, le vampire n’en avait que faire. Ce qui lui importait, c’était d’avoir de la chair fraîche à se mettre sous la dent. Et bien sûr, la nuit était plus propice dans sa quête de sang humain. Ainsi, lorsque le jour se fut totalement couché, Marlon quitta la chambre qu’il avait louée le matin même, pour regagner la rue qu’il avait espionné toute la journée. Elle lui sembla moins bondée que quelques heures auparavant, mais cela ne l’empêcha pas de trouver une victime adéquate. Une jolie jeune femme aux courbes délicieusement charnue croisa son chemin. Sa plus grosse erreur fut de croiser le regard de l’immortel qui, en l’espace d’une demie seconde, l’entraîna dans la ruelle la plus proche, avant de la vider de son sang. Le vampire avait un certain penchant pour les femmes. En règle générale il aimait les séduire, les charmer, puis leur voler un dernier baiser afin de déguster leur sang de femmes amoureuses. Ce soir-là en revanche, il avait décidé d’apaiser sa soif avec des litres de sang considérables. Il ne savait pas s’il allait pouvoir s’abreuver encore longtemps dans cette ville avant d’être démasqué. Il lui était cependant aisé de profiter de l’effroi qu’avait instauré le maître des ténèbres pour se désaltérer, bien qu’il fût convaincu que cela ne durerait guère longtemps.

Très vite, il se retrouva dans l’allée des embrumes, qu’il connaissait assez bien pour l’avoir déjà emprunté une bonne vingtaine de fois depuis son arrivée. Sa faim était désormais assouvie, mais il n’était pas contre une petite balade nocturne pour digérer. C’est alors que son regard croisa celui d’un homme, imposant de par sa taille et son visage médisant. Intrigué, Marlon se dirigea vers l’humain qu’il n’avait jamais vu, mais qui semblait effrayer bon nombre de passants. Il ne comprenait pas comment une simple créature humaine pouvait autant terrifier les gens. C’était, à ses yeux, quelque chose de mystérieux.
Il s’approcha alors silencieusement, fixant l’homme droit dans les yeux, sans ne jamais prononcer un mot. Il n’avait pas peur. Il connaissait sa force et savait qu’en cas de duel il serait le vainqueur. Néanmoins, il n’était pas là pour provoquer, mais bien pour comprendre. Il cherchait à mettre une raison sur la frayeur qu’il pouvait lire dans les yeux des passants.

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Oui, comment puis-je aidé quelqu'un de ta race ?

- Oui, comment puis-je aidé quelqu'un de ta race ? La voix de l'homme raisonna dans la ruelle, tandis que le regard de Marlon se durcit et que ses sourcils se froncèrent. Sa façon de parler était à vrai dire assez étrange, mais le vampire adressa sans gène à son interlocuteur un immense sourire découvrant ses dents pointues, encore tachées de sang.

"Quelqu'un de ma race..?" Lança-t-il ironiquement. Il trouvait particulièrement déplacé ce genre de remarque étant donné que lui aussi avait été un simple mortel un jour. "J'imagine que tu n'es plus humain non plus pour avoir découvert ma condition ?" Lacha-t-il dans un murmure, avide de connaître la réponse de la personne qui lui faisait face.

La lumière de la lune se reflétait sur la peau du vampire, lui donnant un air plus imposant que d'ordinaire. Les passants accéléraient le pas en apercevant les deux créatures, évitant par tous les moyens de croiser leurs regards effrayants. D'autres, plus courageux -ou plus suicidaires- s'arrêtaient à leur hauteur afin d'écouter leur conversation... A leurs risques et périls...

HJ:

Tu es assez perspicace à ce que je vois.

Fawley. Ne me dit pas que ce nom ne te dit rien.

Marlon se mit à rire lorsque son interlocuteur prononça son nom. Il y avait dans la voix de ce dernier une once de colère que le vampire ne comprit pas. "Ce nom est le mien sombre idiot ! Bien sûr qu'il me dit quelque chose." Lança-t-il alors, tout en fixant son rival d'un regard noir. Marlon n'était pas le moins du monde effrayé par la créature qui lui faisait face, aussi, il ne se retenait pas de le provoquer, ne craignant pas le duel... Cependant, il ne comprenait pas comment cet homme avait découvert son nom, ni pourquoi cela le mettait dans un état pareil...

Peut-être connaissait-il sa sœur ? Après tout, les deux vampires étaient les derniers descendants de cette famille, et par conséquent les deux derniers à porter ce nom... Non, ce n'était pas possible. Marlon s'en fit la remarque à lui même. Emely ne pouvait connaître un type pareil... "Maintenant, si tu veux bien me dire d'où tu connais mon nom, tu m'en verrais ravi." Ou peut-être pas d'ailleurs...

«Ce nom est le mien sombre idiot !»

Tu portes la même odeur qu’elle… Une odeur de buveur de sang.

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