La curiosité est un vilain défaut ... [Eden] -terminé-

Dernière édition par Prue Bones le Dim 8 Sep 2013 - 13:52, édité 1 fois

Vesper avait tout raconté à Prue qui n'en était pas revenue : Eden était au courant de tout. Il avait manipulé la Serpentard de façon à ce qu'elle lui crache le morceau, faisant croire que Prudence lui avait tout raconté. Comment avait-il osé ? N'avait-elle pas été assez clair ? Ne lui avait-elle pas dit qu'il ne fallait pas qu'il sache, au risque que "i" profite de lui, comme il profitait de Vesper et d'elle-même ?

Prue était envahie par des sentiments différents : entre l'inquiétude à l'idée que son ami ne la voit plus de la même manière, la peur qu'il lui arrive quelque chose et la colère d'apprendre qu'il avait agi de manière fourbe pour connaître le fin mot de l'histoire. Et le fait qu'il l'évite depuis deux, trois jours ne l'aidaient pas à se rassurer ... Cette histoire risquait de virer au cauchemar !

Mais pourquoi avait-il mis son nez là où il ne fallait pas ? Ne lui faisait-il pas confiance ? Quels mots aurait-elle du utiliser pour qu'il évite de se jeter dans la gueule du loup ?
Elle avait beau s'en vouloir et culpabiliser, ça ne changerait plus rien. Il était trop tard. Prue n'avait plus qu'à espérer que "i" ne soit pas au courant de la discussion qu'avait eu Vesper et lui. Mais franchement, elle en doutait fortement.

Déterminée à forcer une altercation ... Prudence attendait dans un couloir. Elle était sortie très vite de la classe, espérant prendre de l'avance et coincer Eden plus loin. Ce qu'elle fit, dès qu'elle le vit au loin, elle se cacha dans une des classes inutilisées, laissant la porte ouverte ... et dès qu'Eden passa devant elle, elle l'attrapa par le col de sa chemise, l'entraîna à l'intérieur de la pièce, ferma la porte à clé d'un coup de baguette magique et lança un sort d'impassibilité pour être sûre que personne ne puisse entendre la conversation qui allait suivre.

Elle jeta un regard qui se voulait en colère envers son ami :

- " Quand je te dis que je peux rien te dire, que je te parle de danger, que "i" pourrait t'en vouloir à toi, tu comprends pas qu'il faut éviter d'en savoir plus ? " s'énervait-elle déjà, ayant peur que ça soit le cas ... que "i" le sache et joue avec Eden comme il jouait avec elle.

- " Nom d'un troll des montagnes, qu'est-ce qui t'a pris, Eden ? Je t'ai dit de pas t'en mêler !!! " ajouta-t-elle à la suite. Elle s'était pourtant promis d'aborder le sujet calmement ... mais c'était plus fort qu'elle. Cette histoire risquait de venir très dangereuse si tout le monde se mettait à provoquer "i" ...

Le matin même, en se levant, Eden avait été surpris de penser que finalement, la mort de ses parents n'était pas si terrible que ça. Tant qu'il était à Poudlard, il lui suffisait de faire comme avant, comme s'ils étaient encore vivants et qu'il ne voulait pas entendre parler d'eux. Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de faire son deuil mais il s'occuperait de ce détail pendant les vacances, quand il sera obligé de se rendre compte qu'il ne reverra plus jamais ses parents et quand il ne risquera pas de se mettre à pleurer au milieu de la Grande Salle parce qu'il ne reçoit pas la lettre de sa mère qui le menace de l'enfermer dans une pièce remplie de livres s'il ne réussit pas toutes ses BUSES, preuve qu'elle se préoccupe un peu de lui.
Il ne savait pas vraiment s'il était plus détendu parce qu'il avait pris des distances avec ses émotions, parce qu'il avait pu se défouler contre les cognards au match de Quidditch qu'ils avaient malheureusement perdu ou parce qu'il avait parlé à Regulus Black le matin même. Mais dans tous les cas, ça fonctionnait.

En sortant de cours, il avait bien l'intention de rejoindre directement la salle commune des serdaigles pour y passer l'heure qui suivait à lire un roman d'un auteur moldu nommé Oscar Wilde qu'il avait emprunté à la bibliothèque mais c'était sans compter sur une personne qui le tira par le col dans une salle vide. Il fut à peine rassuré quand il constata que c'était Prudence qui venait de le kidnapper. Ces derniers temps, il avait l'impression de passer bien trop de temps dans les salles abandonnées pour des conversations importantes, mais cette fois-ci, ce n'était pas lui qui l'avait provoqué, contrairement à celle avec Regulus.
Il se frotta le cou et replaça sa cravate aux couleurs des serdaigles, le dos tourné à Prue. Il était coincé dans cette salle et il avait tout sauf envie de parler à Prudence. Elle lui parlerait forcément de ''i''. Peut-être aussi de Regulus ? A moins qu'il ne lui ait pas encore parlé de la révélation qu'Eden lui avait fait ou alors il ne lui avait peut-être pas cité ses sources. De toute façon, il n'avait pas le choix : la seule sortie était derrière Prue et elle ne le lâcherait pas avant de s'être expliqué. Il savait ce qu'il risquait à s'occuper de ce qui ne le regardait pas. Faisant face à Prue, il se prépara à ses remontrances.

« Je suis désolé, Prue. Je n'aurais pas dû, je sais. »

Il baissait les bras bien vite tout simplement parce qu'il ne voulait pas de cette discussion maintenant, qu'il n'avait pas envie d'expliquer pourquoi il avait joué ce tour à Vesper et qu'il voulait juste plonger dans les actes diaboliques de Dorian Gray pour ne penser à rien d'autre.
Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? C'était évident qu'il ne pouvait pas juste oublier la lettre que ''i'' lui avait envoyé peu avant Noël, qu'il ne pouvait pas faire comme si Prue ne subissait pas un chantage. Jamais elles n'auraient du faire comme si elles n'étaient pour rien dans la mort de Jane, elles auraient du avouer et puisque ce n'était qu'un accident, il n'y aurait pas eu de corbeau. Maintenant, il était trop tard parce que si quelqu'un le découvrait, tout le monde penserait que cette mort n'était pas accidentelle. Il a un peu haussé le ton.

« Si vous aviez dit la vérité immédiatement, il n'y aurait surement eu aucun problème ! Si tu m'avais tout dit, je n'aurais pas eu à aller voir Vesper. Tes secrets ne t'apportent que des problèmes, c'est comme cette histoire de Quidditch ! »

Et de sang mêlé, a-t-il failli ajouter.

(500 mots)

Entendre Eden s'inquiéter pour elle était une chose, mais l'entendre lui faire la morale en était une autre ! Prue avait ouvert de grands yeux, n'en croyant pas ses oreilles. Comment osait-il retourner la situation ? C'était elle qui lui en voulait de s'être mêlé. Il avait l'air de dire que c'était de sa faute à elle ...

- " Comment tu peux dire un truc pareil ! " s'était-elle exclamée. " Parce que tu crois que sur le moment, quand t'as un corps sous les bras, tu arrives à avoir des actes réfléchis ? J'étais paniquée ! Je ne savais pas quoi faire. On a pas pris le temps de réfléchir à ce qu'il serait mieux de faire. " avait-elle continué dans sa lancée, toujours en colère. " Je sais bien qu'on aurait pas dû abandonner Jane. On aurait pas dû fuir. J'ai été lâche. Je le sais. Et y a pas un jour où je ne regrette pas d'avoir agi comme ça. Je m'en veux. Alors inutile de me faire ta leçon de morale, t'arrives trop tard pour ça ! "

Elle s'était retournée, faisant dos à Eden et face à la porte. Elle sentait ses yeux s'humidifier, prise par la colère, l'angoisse ... et la tristesse. Cette histoire commençait à aller trop loin. Elle n'en pouvait plus de vivre quotidiennement la mort de cette pauvre fille ... elle n'en pouvait plus de recevoir des lettres de "i" la menaçant de tout révéler si elle n'agissait pas comme lui voulait.

Prudence se calma un peu, et tête baissée, se cachant toujours des yeux de son ami, elle enchaîna à mi-voix :

- " Toute cette histoire me concernait moi. T'avais pas à savoir. Il va te considérer comme un de nos complices ... tu vas devenir sa marionnette, toi aussi. " avait-elle dit en se retournant petit à petit vers Eden. " Je me sentais déjà assez coupable pour Jane ... maintenant je vais l'être encore plus que tu sois à sa merci de ma faute. " dit-elle en laissant une larme coulée le long de sa joue. " T'aurais jamais du savoir. Tu devais me laisser seule avec cette histoire. Je voulais te préserver de tout ça ... je voulais que pour une fois, ce soit moi qui te protège. " avoua-t-elle sentant d'autres larmes couler. Le poids de la culpabilité la faisait craquer. Mais voir Eden être mêlée dans une histoire qui l'empoisonnerait comme elle avait pu empoisonner celle de Prue, rendait cette dernière responsable ...

La goutte qui faisait déborder le vase ...

Prudence avait raison, Eden arrivait un peu trop tard pour lui faire la leçon et qu'il s'énerve contre elle ne servait à strictement rien. Elle lui tourna le dos un instant. Le ton d'Eden s'était un peu radouci.

« Vous aviez besoin de mettre quelqu'un dans la confidence. Je n'aurais pas dû vous piéger pour être cette personne, je l'avoue, mais vous en aviez besoin, toi comme Vesper. »

Il avait pu le sentir quand la blonde lui avait avoué tout de l'affaire Jane, du moins il en avait eu l'impression sur l'instant. Prue continua sur sa lancée et il la laissa parler sans rien dire.

« Tu vas devenir sa marionnette, toi aussi. »

Il était déjà trop tard pour lui, il était déjà la marionnette de ce "i". Il avait reçu sa première lettre peu après le dernier match et il n'avait pas perdu plus de quelques jours avant de réaliser ce que le corbeau lui avait ordonné. Il avait dit à Regulus que Prue était sang-mêlée le matin même mais ne s'en voulait pas le moins du monde : il préférait que Prue ait des soucis avec son serpentard plutôt qu'elle soit morte. Il pouvait lui réparer quelques os brisés mais il ne pouvait pas la ramener à la vie.
Enfin, elle lui fit à nouveau face. Si Eden pouvait gérer les reproches en y restant plus ou moins impassible, il était bien incapable de faire face aux larmes de quelqu'un d'autre. Un Moriarty ne pleurait pas et surtout Eden ne savait pas consoler. Alors que les larmes de Prue s'imposaient à elle, Eden aurait voulu lui dire de ne pas pleurer. Il était dans la même situation que lorsqu'il avait menti à Vesper et qu'elle s'était mise à sangloter. A la différence qu'il n'avait pas envie de fuir face aux pleurs de Prue et qu'il aurait voulu qu'elle s'arrête parce que cela lui serrait le cœur, parce qu'il n'aimait pas la voir ainsi et non parce que ses larmes le mettaient mal à l'aise.

« Je n'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi, Prue. »

Personne ne s'était jamais vraiment préoccupé de lui et il ne s'en était d'ailleurs jamais plaint. C'était pour cette raison qu'il n'avait dit à presque personne que ses parents étaient décédés, il ne voulait pas risquer que les autres le prennent en pitié.

- " Tu te trompes. " s'était-elle exclamée alors qu'il lui faisait remarquer qu'elle avait besoin de se confier. Prudence devait reconnaître que ça faisait du bien de sentir un allier de plus derrière cette histoire, mais elle gardait dans l'idée qu'elle préférait se sentir seule avec Vesper plutôt que de mettre en danger un de ses proches amis.

- " C'est ça, l'amitié, Eden. C'est faire des sacrifices, avoir peur pour l'autre et vouloir le protéger. Mais c'est aussi se faire confiance. " ajouta-t-elle sur un ton accusateur. " T'aurais du me faire confiance quand je t'ai dit que tu ne devais pas savoir ! J'ai le droit aussi de veiller sur toi, que tu le veilles ou non ! J'ai pas besoin de ton accord pour ça. " surenchérit-elle par la suite, sentant la colère lui revenir peu à peu, effaçant les quelques larmes qui s'étaient échappées de ses yeux. Le fait que Eden soit au courant lui donnait l'impression de perdre pied, de ne plus avoir de contrôle sur les conséquences de ses actes. Rien qu'à l'idée qu'il soit mêlé dans l'histoire dont elle était responsable la rendait malade ...

Mais ce qui était fait, était fait ... Inutile de continuer à lui lancer des reproches à ce sujet. Le message qu'elle avait voulu lui faire passer était clair. Maintenant ... il fallait qu'elle le sauve de tout ça.
Après un long soupire, se calmant peu à peu, elle passa une main dans ses cheveux et redressa la tête :

- " Je veux que tu me dises chaque message que "i" t'envoie ... je veux t'aider dans ce qu'il te demande de faire. Ne garde pas tout ça pour toi, laisse-moi gérer la situation ... Tu me dois bien ça, hein ? " avait-elle enchaîné, essayant comme elle pouvait de retirer le fardeau qu'Eden venait de s'ajouter sur le dos, et surtout ... elle voulait continuer à assumer ses actes en évitant à son meilleur ami de récupérer le fruit de ses erreurs.

Prue était têtue et comme elle le disait, Eden ne pouvait pas rien n'y faire, il ne l'empêcherait pas de s'inquiéter pour lui. Après son discours sur l'amitié, il ne savait plus quoi répondre, les mots de la serdaigle raisonnant dans sa tête.

« Oui... » a-t-il simplement murmuré, la tête baissée.

Elle a continué à parler en retrouvant peu à peu son calme. Il a failli lui répondre un nouveau oui et enchaîné en lui révélant qu'il avait déjà reçu une lettre de « i » et qu'il lui avait demandé d'avouer à Regulus Black que Prue était sang-mêlée, qu'il l'avait déjà fait le matin même parce que « i » menaçait qu'il lui arrive quelque chose au Quidditch mais ce sont des mots totalement différents qui sont sortis, une réponse à ce qu'elle avait dit un peu plus tôt.

« Je voulais savoir, j'avais besoin de savoir, je... je ne pouvais pas faire comme s'il n'y avait rien, te savoir peut-être en danger mais ne pas y prêter attention et ne pas savoir pourquoi. Je ne veux pas... qu'il t'arrive quelque chose. »

Prudence faisait partie des rares personnes auxquelles Eden tenait au point de pouvoir leur montrer et leur avouer. Il avait été piégé au moment même où il avait accepté de s'informer sur des solutions pour soigner ses blessures. Le Quidditch et maintenant les lettres de ''i'' ne l'avaient que plus convaincu de la sorte de responsabilité qu'il lui semblait avoir sur Prue. Il n'avait jamais vraiment eu l'impression d'aimer ses parents lorsqu'ils étaient encore vivants, pourtant leur mort avait été un mur en pleine face. Qu'en serait-il si la serdaigle venait à disparaître elle-aussi ?

« Je ne veux pas te perdre... Toi aussi... »

Une larme coula sur sa joue sans qu'il ne s'en rende compte au départ mais lorsqu'elle commença à rouler sur sa peau, il l'effaça d'un revers de la manche en se détournant et en priant pour que Prue n'en ai rien vu. Il ne voulait pas se mettre à pleurer devant quelqu'un, il ne voulait pas pleurer du tout... Il avait dans l'idée que c''était être faible et que ça ne servait à rien.

Prudence n'avait plus envie d'être fâchée après son ami. Les explications du jeune Serdaigle firent réfléchir Prue ... et elle vint à se demander comment elle aurait réagi, elle, si elle avait pu être au courant d'une affaire qui tracassait son ami. Elle aurait sûrement agi comme lui.

Alors qu'elle devait bien reconnaître que les motivations du jeune garçon étaient excusables, ce dernier fit échapper un détail important dans sa conclusion qui fit tiquer la joueuse de Quidditch. Rapidement, elle releva la tête, surprise d'entendre ce "aussi" qui annonçait une perte qu'Eden n'avait pas encore évoquée ... Elle crut apercevoir une larme coulée sur la joue du Serdaigle, mais Prue était plus inquiète quant aux personnes qui se cachaient derrière ce petit mot de trop : aussi !

- " De quoi tu parles, Eden ? Que s'est-il passé ? "

Une unique larme avait suffi à diminuer au moins de moitié la pression sur les épaules du jeune serdaigle. C'était autant un soulagement que s'il avait déversé un torrent de larmes. Inspirant doucement, il retrouva son sang-froid rapidement et le visage neutre et sans émotion qu'il avait l'habitude d’arborer, à l'exception de ses yeux bleus foncés brillants et mouillés. Au point où il en était, Eden n'avait plus rien à perdre sinon l'amitié de Prue. Il pouvait au moins lui confier ça mais quels mots utiliser ? Comment dire ce qu'il savait depuis des jours sans jamais en avoir parlé, comment pouvait-il banaliser le sentiment d'être orphelin en l'expliquant avec de simples mots, des mots que tout le monde utilisait alors que cette situation était unique à chacun.

« Il s'est passé... Mes parents. Ils ont... Ils ont été tués. »

D'accord il n'avait jamais été proche de ses parents et d'accord ceux-ci avaient été assassinés parce qu'ils étaient eux-même à l'origine bien qu'indirectement de la mort de certaines personnes. Il n'empêchait qu'ils étaient ses parents et que tout en les ignorant, Eden les aimait, comme n'importe quel enfant aimait ceux qui lui avaient donné la vie. Ils n'avaient jamais été irréprochables mais ils n'avaient rien fait contre lui. Au fond, il ressemblait bien plus à ses parents que ce qu'il s'imaginait, sa conversation avec Regulus Black le matin même en était la preuve.

Prue avait eu pour seule réaction des yeux fortement écartés par la frayeur que provoquait les mots d'Eden et le claquement de sa main sur sa bouche pour montrer l'horreur que dégageait cette affreuse nouvelle. La jeune Serdaigle s'en voulait de lui monter la tête avec cette histoire de "i" alors qu'il vivait un moment beaucoup plus dramatique. Ils auraient dû passer ces dix minutes à parler de lui plutôt qu'à se concentrer sur les problèmes de Prudence.

- " Je ... " avait-elle réussi à prononcer. Que pouvait-on dire face à une telle révélation ? Prue savait qu'aucun mot n'arriverait à soulager la peine qu'Eden pouvait ressentir. Ce genre de tragédie demandait de la patience ... afin que les blessures causées ne deviennent plus que des cicatrices. Que pouvait faire Prue ? A part le serrer dans ses bras ? Chose que Eden n'affectionnait pas particulièrement. Mais tant pis.

Dans un élan de tendresse, Prue le prit dans ses bras et le serra. Elle pensait que ce geste était bien plus évoquant que quelques mots de condoléances ... Et dans un murmure, elle lui dit : " Je sais que t'aime pas les câlins, mais dis-toi que c'est moi qui en ai besoin. " Elle avait les yeux humides de culpabilité et de tristesse pour son ami.
- " Je suis désolée, Eden. Je sais pas quoi dire, vraiment. " continuait-elle tout en le gardant dans ses bras. " Et moi qui t'engueules en plus, t'aurais pu me prévenir avant, hein ? " fit-elle remarquer en s'écartant un peu de lui, le sermonnant encore une fois. " Je recommence ! " se rendit-elle compte. Elle le reprit une nouvelle fois dans ses bras. " Oh, excuse-moi. Tu sais que je suis là, hein ? "

Un... câlin ? Mal à l'aise, Eden restait tendu entre les bras de Prue. Même dans une telle situation, alors qu'il était au plus mal, il détestait les marques d'affection. Mais alors qu'elle lui murmurait que c'était elle qui en avait besoin, il tacha de se détendre un peu ou du moins d'avoir moins l'air d'une statue de marbre et l’enlaça à son tour en posant son menton sur le haut de la tête de son amie. Pourtant, il n'avait pas l'impression de mériter Prue et son câlin. Il se faisait l'impression de lui mentir à cause de ce qu'il avait demandé le matin même à Regulus et surtout parce qu'il lui avait dit qu'elle était sang-mêlée. Clairement, il ne méritait pas une telle amie. Alors qu'elle s'excusait et le sermonnait encore, il ne trouva même pas la force de sourire.

« Quoi qu'il arrive et quoi que je fasse, tu seras toujours là, tu me le promets ? »

Il la repoussa légèrement pour la regarder dans les yeux. Elle avait peut-être besoin de lui pour soigner ses blessures à la fin des matchs mais lui avait autant besoin d'elle même s'il n'admettait pas facilement avoir besoin de quelqu'un d'autre que lui même.

Prudence avait été surprise par les paroles de son meilleur ami. Il était rare d'entendre qu'il avait besoin de quelqu'un. Alors quand il lui demandait de lui promettre de toujours être là pour lui, Prue prit ça comme un privilège, une marque d'affection dont il faisait rarement cadeau à un de ses amis ... Elle en était fière et si touchée.

- " Je te le promets. " dit-elle dans un sourire confiant, le lâchant peu à peu, le laissant respirer et retrouver sa bulle d'intimité dont rare était les personnes qui s'y aventuraient. " Je suis pas prête de te lâcher, mon gars, va falloir t'y faire une raison ! " ajouta-t-elle avec une touche d'humour, histoire de détendre l'atmosphère.

- " Bon, on bouge ? On va manger ? Ashton serait encore capable de manger notre assiette si elle nous voit pas arriver ... " fit-elle remarquer en ouvrant la porte d'un coup de baguette magique. Et en partant tous les deux, Prue fit une dernière remarque à son ami, un sourire taquin aux lèvres :

- " Je vais devoir t'apprendre à faire des câlins, parce que t'es vraiment pas doué ... "

Spoiler:

Le câlin ne s'éternisa pas, au grand soulagement d'Eden qui avait beau adoré Prue mais n'aimait décidément pas les marques d'affection prolongées. D'ailleurs les marques d'affection tout court non plus. Mais il était rassuré de la réponse de Prue et il se promit de faire tout ce qu'il pouvait pour ne pas perdre son amitié à partir de maintenant. Il avait fait beaucoup de gaffes depuis Noël et la découverte de l'existence de ce "i" mais à chaque fois elle avait passé l'éponge. Un jour, elle finirait par en avoir assez de lui pardonner. Il était temps qu'il lui fasse confiance, qu'il s'ouvre un peu à elle et se confie.
La touche d'humour de Prue termina de le faire se sentir un peu plus à l'aise maintenant qu'elle ne l'étreignait plus. Un léger sourire étira ses lèvres et alors qu'elle proposait d'aller manger, remarquant le risque de laisser son assiette sans surveillance à la table des serdaigles. Il ne put qu'hocher la tête, bien d'accord avec sa proposition. Par contre, il n'était pas sûr d'être très emballé par la suivante : apprendre à faire des câlins, quelle idée !

« Euh oui, bien sur... Enfin pour le moment, allons juste manger... avant qu'Ashton ne nous laisse plus rien. »

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