"Je me croyais fort, tu sais" ✝ Isobel

Il y a là cet amas de gens, stupides âmes errantes sur un chemin qui ne mènera nulle part. Sur un chemin qu'ils pensent juste et bon, sur ce chemin de la vie paisible et tranquille. Sur le chemin de la lâcheté, celle d'affronter la personne qu'ils sont réellement, pas celle qu'ils se doivent d'être. Un monde empli de contradictions incertaines, de contradictions à en perdre la tête oscillant entre le bien et le mal, penchant sensiblement désormais du côté du mal. Lui, était de ce bord là, il l'avait toujours su et son avancée dans le monde de la magie noire était de plus en plus rapide, grâce aux membres du cartel, grâce à son paternel, et surtout à cause de la sombreur de son âme. Il était né pour faire le mal, et il le ferait, le prix d'âmes innocentes ne pèseraient jamais sur sa conscience, parce qu'il n'en possédait tout simplement pas. Le bien avait été éradiqué de son corps, comme on avait tenté pendant des années d'éradiquer la rage avant d'en trouver le vaccin, on le lui avait administré au berceau, brisant ses rêves, fixant son visage sur un chemin qui lui était déblayé, il n'aurait aucune embûches à contourner, rien qu'un sentier dans la nuit à traverser. Et désormais, il était prêt. Rosier avait la dent dure, et tout le monde à Poudlard le savait, il était détesté et respecté, et si ce n'était pas le cas, il était prêt aux pires vices pour que ça le soit. Et finalement qui était-il vraiment en dehors de ce garçon froid et hautain, hait de tous ? Rien qu'une ne loque, sachant manier à la perfection chacun des fils de ses marionnettes. Il n'avait de considération pour personne en dehors de lui même, mais il n'était finalement rien qu'un pion, lui aussi manipulé à grande échelle, par un paternel et un seigneur des ténèbres qui le souhaitent parmi les rangs du mal. Et leur souhait, allait être réalisé, aucun des trois n'en doutait, à vrai dire personne n'en doutait, tout Poudlard savait, savait que Rosier n'était fait que pour les ténèbres de ce monde. Et il n'en sortirait jamais, ils ne se trompaient pas. Et Poudlard, était désormais du passé.

DÉBUT DU FLASHBACK

Le vent de ce début d'été était sifflant, brûlant chaque pores de peau qui n'était pas couverts et bien heureusement, la plupart des élèves de l'école étaient en classe durant toute la journée. Evan n'échappait pas à cette règle, en plein cours théorique de défense contre les forces du mal, la tête posée contre la fenêtre glacée, il s'ennuyait à mourir. Il connaissait déjà chacun des sortilèges interdits, et ne souhaitait pas s'en défendre, et il était d'ailleurs impossible de s'en défendre, il riait intérieurement face aux âneries que débitait le professeur, et aurait bien aimé lui faire comprendre que face à un sortilège de la mort, face à la mort elle même, il était impossible de résister. Le jeune homme réprima un sourire malsain et sans équivoque, que le professeur de manqua pas de remarquer, cependant il fut coupé dans la réprimande qu'il allait administrer à cet arrogant de Rosier, qu'il n'avait pas l'air d’apprécier particulièrement, par la fin des cours de la journée. Evan attrapa son sac à la volé, et sans un regard à son professeur lui adresse un salut poli, d'une ironie presque tintée, mais qui sonnait violemment aux oreilles. Le cour de la semaine dernière avait été particulièrement éprouvant pour le jeune homme, qui n'en avait absolument rien laissé paraître. Par groupe de deux, ils devaient réaliser un patronus. Un putain de patronus, ou le seul et unique sortilège qu'il était incapable de réaliser. Il ne savait pas réellement pourquoi, mais quelques recherches l'avaient menées au fait qu'il fallait posséder du bon en soit. Cependant ce qu'il ne savait pas était, qu'en parvenant à se souvenir de quelque chose d'heureux il était possible de réaliser un patronus, il l'apprendrait bientôt. Isobel Rockwood, la magnifique et ténébreuse Isobel avait été son binôme pour ce sortilège et elle était parvenue à lui sauver la mise devant l'ensemble de la classe.

FIN DU FLASHBACK

Rosier n'avait pas l'habitude qu'on l'aide et il n'avait encore moins l'habitude de demander l'aide de quelqu'un. Seulement la situation était différente. Étrangement, peut-être par fierté, mais pas tout à fait, il avait besoin d'apprendre à en produire un. Alors son ton froid un peu radoucit, et pour la première fois de sa vie, il avait demandé de l'aide à cette ambitieuse Serdaigle. Oui, elle était ambitieuse et curieuse, avide de savoir, il lisait dans son regard. Alors en échange, le deal avait été qu'il lui en apprendrait sur la magie noire.
Lentement, il déambulait dans les dédales des couloirs du manoir familial afin de se rendre à leur lieu de rendez-vous, la salle de duel, son paternel ne devait rien en savoir, s'il apprenait que son fils cherchait à apprendre un patronus. Il avait donc donné rendez-vous à Isobel, dans son manoir, un jour où son père était absent, et en ce moment, il l'était très souvent. Sa soeur était dans sa chambre comme toujours en ce moment, elle n'en bougeait pas étudiant ses manuels pour l'année prochaine, évitant Evan, aussi, par la même occasion, qu'elle ne comprenait plus. Elle avait toujours été différente, trop sensible et ne s'était jamais tourné vers les forces du mal, elle essayait aussi d'en dissuader son frère. Auparavant si proches et fusionnels, ils était aujourd'hui des étrangers qui ne se comprenaient plus. L'elfe de maison avait déjà du faire entrer Isobel, on ne devait pas les voir ensemble, personne. Il poussa la porte de la salle de duel d'un geste sec, elle était déjà la assise, ses pieds se balançant dans le vide. Il ferma un instant les yeux, passant machinalement sa main sur la douce cicatrice lui barrant une partie du visage droit. Il doutait. Il plongea son regard gris ténébreux dans celui de la jeune femme, cherchant à la déstabiliser, son assurance lui était bien trop familière, la distance, c'est tout ce qui comptait. "C'est le croisement entre le monde des morts et des vivants n'est-ce pas ?" Il marqua une courte pause. Nouveau sourire. "Bonjour Isobel, j'espère que Mani n'a pas été trop désagréable, pour un elfe de maison je le trouve très antipathique."

Voilà maintenant quelques temps que Isobel connaissait Evan, le célèbre Evan Rosier. Il a fallut d'un cours, d'un professeur exigeant, pour que le serpentard et la serdaigle se retrouvent ensemble. Au début cela n'a pas été simple, Isobel le connaissait de réputation, et on ne peut pas dire que celle-ci était bonne. Etant en binôme, le professeur demanda à ses élèves de réaliser un sort, pas n'importe quel sortilège puisqu'il s'agissait d'un patronus. Réaliser un patronus était sans aucun doute un des sort les plus dur à exécuter, en effet pour le voir apparaître il faut penser à un moment heureux de sa vie. Isobel elle pense, à l'instant même où elle a sut que les Fitzgerald l'adoptaient, elle se rappelle de la joie qu'elle avait ressenti, des larmes qui coulaient sur ses joues, car pour la première fois de sa vie elle avait une famille qui la reconnaissait. Lors du cours Isobel lui a sauvé la mise en faisant apparaître sans trop de difficulté sa magnifique louve. A la fin du cours, les deux élèves firent un marché, Isobel devait apprendre à Evan à réaliser un patronus et en contre partie il lui faisait découvrir la magie noire. La serdaigle a toujours été très curieuse, et la découverte de sa soeur jumelle, la poussait à connaître d'avantage ce monde mystérieux, ce monde auquel appartient ces parents biologiques. Cela pouvait paraître idiot, voir enfantin, mais Isobel voulait voir les ficelles de la magie noire peut-être pour mieux les connaître, comprendre pourquoi ils l'ont abandonné il y a maintenant 17 ans alors qu'elle n'était encore qu'un bébé.

En cette matinée d'été, Isobel devait se rendre au manoir des Rosier afin d’honorer sa part du marché. Evan lui avait promis que son père ne serait pas dans les parages, qu'elle n'aurait aucune chance de le croiser, car oui Isobel avait peur de tomber nez à nez avec son géniteur. S'il y avait bien une réputation qui surpassait celle de Evan, c'était bien celle de son père, elle avait confiance en lui du moins elle savait qu'elle ne risquait rien avec lui. Elle ne saurait l'expliquer, mais elle savait que Evan ne lui ferait aucun mal, elle avait confiance en lui, elle ne savait pas d'où elle venait. Certains la prendrait pour une folle, mais pour elle c'était normal, car malgré tout ce que l'ex serpentard pouvait montrer, elle savait qu'il y avait du bon au fond de lui, et elle comptait bien l'aider à révéler cette part de lui qu'il préfère cacher aux yeux de tous. Elle arriva pile à l'heure devant la porte du manoir, elle frappa sans plus attendre et ce fut un elfe qui lui ouvrit la porte, elle suivit la petite créature sans tarder, celle-ci la conduisit dans une salle qui devait être une salle de duel.

"Attendez ici!" lâcha sèchement l'elf

Isobel fit d'abord quelques pas dans la salle, puis s'installa sur un des tabourets qui s'y trouvait. Elle attendit son hôte, qui ne mit pas longtemps à arriver. En le voyant entrer, elle crut que c'était une illusion, la lumière du jour donnait une couleur d'or aux cheveux d'Evan, et ces yeux n'en parlons pas, ils étaient tout simplement magnifiques. La serdaigle se remit rapidement les idées en place, elle était là pour travailler et non pour admirer la beauté d'Evan, au bout de quelques secondes elle se convaincu qu'elle ferait les deux, car elle était une fille après tout.

"Bonjour Evan, oh non ne t'inquiète pas ça a été" répondit-elle tout en plaçant son regard dans celui de son interlocuteur avant d'ajouter "Tu veux commencer par quoi?" lui demanda t-elle.

Les vacances étaient arrivées, et il avait enfin quitté Poudlard, sans amertume, heureux de voir enfin naître son destin. Mais tout d'abord il devait se perfectionner, devenir le meilleur dans l'art du duel, ne laisser aucune chance à son adversaire, l’écraser comme une araignée que l'on craint mais que l'on vainc. Pour se faire il devait connaître les points forts des partisans du bien afin de pouvoir les maîtriser et les retourner contre eux. Sa préparation était intensive, il ne pensait qu'à cela, jour et nuit, il ne dormait presque plus son objectif était à porté de main. Voilà pourquoi, aujourd'hui il avait besoin de la belle et mystérieuse Rookwood qui excellait dans toute les matières, mais qui possédait aussi la connaissance du patronus. Rosier avait eu beau lire de nombreux livre, penser à tout ce qui aurait pu le rendre heureux, puis agiter sa baguette, rien n'y faisait tout ce qui en sortait était un simple petit filet bleu qui retombait pitoyablement sur le sol. Et même si ce n'était pas si important d'en produire un pour lui, il détestait tout ce qu'il ne parvenait pas à faire, il haïssait l'échec si bien qu'il était capable de s'acharner des heures sur la chose en question. Il avait donc convié Isobel chez lui, afin qu'elle lui enseigne l'art du patronus. Isobel ne souhaitant pas rencontrer le paternel Rosier, connaissant sa réputation, Evan avait donc choisi un jour où il n'était pas présent.
Lorsqu'il la vit seule dans l'immense salle sombre de duel, ce fut comme si une lumière sortant de nul part venait l’éclairer de toute part. Son visage était angélique, et elle portait les stigmates d'une fragilité étonnante et mystérieuse. Elle paraissait inaccessible, alors que sa beauté était si vive, son regard transperçait et son corps frêle menaçait de tomber à tout moment. Mais elle ne bougeait pas, debout face à lui, non elle ne tomberait pas. Evan passa la main dans ses cheveux signe de désapprobation qu'il s'adressait à lui même. Mélanger pensées masculines et intellectuelles n'était pas une recette fiable, il tenta donc de chasser l’envoûtante beauté de son interlocutrice de son esprit, et pour se faire reprit le ton froid qui lui était désormais habituel. "Le deal, était tu me m'enseigne d'abord et ensuite, je t'expliquerais une ou deux choses que tu dois savoir sur la magie noire." Il ne prit même pas la peine de lui demander si cela lui convenait, il devait rester ferme et froid afin de ne pas se laisser tenter, alors qu'elle paraissait être une sainte venue d'ailleurs.

Elle était assise sur un tabouret, il ne prit pas la peine de s’asseoir sur celui d'en face préférant garder toute sa contenance en restant debout. Il lui tendit la main, afin qu'elle puisse grimper plus facilement sur l'estrade où se déroulaient habituellement les duels entre son paternel et lui. Il ajouta un "Je t'en prie" afin de l'inviter à saisir sa main. Lorsqu'elle s'en saisi, il ferme les yeux quelques millièmes de secondes à son contact. Et secoua la tête une fois de plus, la colère de ne pouvoir se maîtriser bouillonnais en lui, alors qu'il s'imposait une discipline de fer. Il grimpa à son tour, et se plaça debout face à elle. De son ton froid quelque peu éraillé, il ajouta "C'est à toi, je t'écoute." Et effectivement c'était à son tour et le fils Rosier attendait impatiemment qu'elle ouvre la bouche.

La présence de son hôte la troublait quelque peu, cependant elle ne voulait rien montrer, et surtout rien ne lui montré à lui. Elle devait resté cette fille forte qu'elle s’efforcait d'être depuis des années, cette fille qui se relève après une chute, cette fille qui donne l'impression d'être inaccessible hors d'atteinte. Alors qu'en réalité rien de tout ça n'est vrai, Isobel est une personne toujours prête à aider autrui, elle se doit de garder son rôle, de paraître être une fille forte alors que le soir encore il lui arrive de pleurer toutes les larmes de son corps. Elle voulait garder cette image, car au fond d'elle la serdaigle savait que ça lui permettait de ne pas couler, d'être comme tout le monde, d'être comme Evan qui paraît si sûr de lui. Elle aimerait être comme lui, qu'on la craigne, qu'on la convoite. Rosier avait repris son rôle, il était froid, ni moins ni plus qu'à Poudlard, il était tout simplement lui, celui qu'il devait être. Mais Isobel savait qu'il existait une autre part de lui, elle savait qu’il avait du bon, même si il ne voulait pas se l'avouer, elle savait qu'il n'était pas aussi noir qu'il ne le prétendait. Mais elle aimait ça, oui elle aimait la compagnie de Evan. Il s'approcha d'elle, lui tendit la main, et répliqua un « je t'en pris », Isobel attrapa sa main et esquissa un léger sourire avant d'ajouter « merci » tout en plaçant son regard dans celui de son interlocuteur. Le contact avec sa peau lui fit un drôle s"effet puisque cela la fit frissonner de l'intérieur, toutefois elle ne montra aucun signe du fait qu'elle était troublée. Une fois sur l'estrade Evan l'invita à commencer, Isobel sortit alors sa baguette de sa poche.

"D'accord" répliqua t-elle avant d'ajouter " Alors pour réaliser un patronus il faut que tu penses à un moment heureux, moi je pense au moment où ma famille m'a adopté, puis dès que tu visualises ce moment, tu lances ton sort" expliqua t-elle

Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait parlé de son adoption, car c'était vraiment quelque chose d'intime, quelque chose que très peu de personne sont au courant, la rumeur court que Isobel aurait une soeur jumelle à Poudlard, cependant personne n'a fait le lien entre Alshain et la serdaigle. Elle recula de deux pas et lança le sort "Regarde je vais te montrer" dit-elle, elle pensa à son adoption, et formula " Expecto Patronum"

Un filet bleu sortit alors de la baguette de la jeune fille afin de prendre la forme d'une louve. Elle avait réussit son sort, elle espérait que ces explications aller pouvoir aider Evan.

"Vas-y à toi, dès que tu as trouvé le bon moment, tu lances le sort" dit-elle délicatement

Sujet: Re: "Je me croyais fort, tu sais" ✝ Isobel