Un professeur très particulier ◮ Swann

Tel que c'était parti, c'était plus une chansonnette mais un véritable concerto pour orchestre philharmonique : pourquoi as-tu fais cela ? Pourquoi, pourquoi, pourquooooi ? Anne ne parvenait pas à faire taire cette petite voix dans sa tête qui se lamentait et lui ordonnait de retourner dans sa salle commune fissa. En proie à ce débat intérieur l'opposant à des forces obscures nichées au creux de son crâne, la jeune fille se tenait assise sur un muret à demi-écroulé, non loin du Saule Cogneur, avec le Château pour arrière-plan. Il lui était en effet paru préférable de choisir un lieu un peu isolé, où il serait possible de discuter sans supporter d'oreilles indiscrètes. Merlin, comment en était-elle arrivée à une telle issue ?

Tout était parti d'un simple constat. Anne, tu as seize ans maintenant, et tu n'as jamais eu de copain. Quelques semaines plus tôt, elle aurait balayé ce fait d'un haussement d'épaule digne d'une princesse, mais à présent, cette remarque lui donnait la nausée. C'était Harper qui s'amusait à lui en fait la remarque, sans cesse, sans cesse, et depuis la jeune fille balisait : et si elle avait vraiment un souci ? Si tel était bien le cas, il allait lui falloir le régler, vite et bien si possible. C'était simple, il lui suffisait d'embrasser un garçon. N'importe quel garçon. Ouais, non, peut-être pas n'importe lequel, s'était-elle ravisée en croisant Peter Pettigrow dans la salle commune des Gryffondors. Ce garçon lui donnait des boutons. Anne alors avait commencé à jauger les garçons autour d'elle, afin de déterminer lequel serait en mesure de lui prodiguer le meilleur premier baiser du monde.

Elle avait cherché longtemps, la difficile, avant que son regard ne tombe sur lui dans le couloir, tandis que les Serdaigles et les Gryffondors patientaient pour un cours commun de Métamorphose. Swann Jones. A cet instant, Anne su qu'elle tenait son vainqueur, et décida que cela serait lui, ou cela ne serait personne. Le cours se révéla une torture pour la jeune fille, qui se débrouilla pour se retrouver juste derrière le jeune homme, qu'elle ne connaissait pourtant pas, et qui ne la connaissait pas vraiment non plus. A plusieurs reprises, elle se retint d'attirer son attention, de lui demander une plume ou de répéter ce que le professeur McGonagall venait de dire. A chaque fois, sa timidité reprenait le dessus, et sa main retombait sagement sur son pupitre sans avoir effleuré l'épaule du beau Serdaigle. Toutefois, lorsque sonna la fin du cours, Anne était prête, et se tenait déjà à côté du jeune homme avant que celui-ci n'eut le temps d'esquisser un geste.

Tu as fait tomber ça, avait-elle prétendu d'une voix un peu tremblante en lui tendant un morceau de parchemin, avant de saisir son sac et de déguerpir sans même attendre de réponse de la part de Swann.

Depuis, Anne regrettait son audace. Sur ce parchemin figurait la date et le lieu du rendez-vous, le tout signé de la lettre A. La belle affaire. Allait-il seulement comprendre ? Allait-il la prendre au sérieux ? En avait-il parlé à quelqu'un ? Les questions se bousculaient dans le crâne de la jeune fille, qui ne pouvait s'empêcher de battre des jambes dans le vide, nerveuse. Comme pour l'achever, la cloche du Château donna soudain cinq coups : l'heure de vérité venait de sonner.

Spoiler:

Ces derniers temps, son esprit fonctionnait à mille à l'heure et Swann c'était un peu isolé de ses amis, comme pour ce retrouver seul façe à ses pensées. Il était visiblement préoccupé. Teddy échafaudais des plans digne de son loubard de grand frère et ce dernier n'avait pas mesuré les conséquences de ses actes, et ce qu'ils pouvaient engendrer sur sa petite soeur. Et il ne voulait pas qu'elle s'appuie le même genre de réputation que celle qu'il traînait. N'importe quelle fille de la 5ème à la 7ème année le savait, le jeune Jones changeais de copine tout les mois -ou parfois moins- et les histoires ce terminaient rarement de façon pacifique, et il avait parfois la joue rouge d'une fraiche claque. Soit, ces temps-çi il rôdait autour d'une Serdaigle de son année sans pour autant concrétiser quoi-que-ce soit, et il passait plus de temps à ses études qu'à ses fantaisies.

Par ailleurs, si il y avait bien un cours que Swann détestait, c'était le cours de métamorphose; de une, l'idée de devoir reluquer MacGonagall pendant plus de deux heures ne l'enchantait pas spécialement, à vrai dire cette semi-vieille harpie avait une tendance à s'exprimer comme une religieuse des années post-antiquité, ce qui avait tendance à agacer le jeune Serdaigle. Pas spécialement mauvais en métamorphose il n'en voyais cependant pas une grande utilité, il préférait l'attaque sans dissimulation. C'est alors trainant les pieds qu'il ce dirigea vers le quatrième étage accompagné de Sean, son meilleur ami. Ils parlèrent ensemble des devoirs de botanique pour la semaine prochaine et du dernier match de Quidditch. Quand aux filles...Le goût du jour n'était pas à débattre sur laquelle avait-été la plus craquante au bal de la Saint-Valentin, et Swann n'était pas d'humeur à écouter son ami parler de ses soucis de coeur, il coupa court au sujet. Arrivé devant la salle de cours, il s'adossa au mur, entouré de quelques-uns de ses compagnons de maison et ne prêta nul attention à ce qui ce passait autour de lui, il écouta les discutions de ses amis d'une oreille distraite et fixa le ciel par la fenêtre. Ce n'est qu'a l'arrivée de MacGonagall qu'il daigna bouger. Il prit place au milieu de la salle, et le cours lui sembla long comme un mauvais match de Quidditch; néanmoins sa voisine de derrière semblait être d'une humeur bouillante et ne cessai de ce tortiller sur sa chaise, il eu même l'impression qu'elle voulu lui dire quelque chose lorsqu'il cru sentir la présence de sa main près de son épaule, puis il cru à son imagination, et à un trop plein de fierté, diantre il suffit, toute les filles ne sont pas à ses pieds !

Malgré son auto-persuasion, il du ce résoudre à penser que son imagination n'avait pas tout à fait tord lorsqu'il reçu une étrange missive donnée par une Gryffondor de son année. Elle avait sembler si pressée de lui donner ce mot qu'il n'eu même pas le temps de voir qui elle était, il aperçu le mordoré de sa chevelure avant qu'elle ne disparaisse dans la foule, au détour du couloir. Elle avait prétexté que Swann l'avait lui même fait tomber, mais de toute évidence elle était soit une messagère, soit elle même l'auteure de cet étrange demande. Un rendez vous près du Saule Cogneur, d'ici une heure. Lui qui voulait faire ses devoirs de botanique, c'était râpé. Il prit bien soin de cacher cette histoire à tout le monde, ses secrets ne regardaient personne d'autre que lui même, et il prétexta ce sentir mal et vouloir prendre l'air lorsque Isobel lui proposa de l'aider à faire sa botanique. Il menti sans scrupules a sa meilleure amie qui n'avait pas à savoir ou il ce rendait, le connaissant bien, elle ne goberai pas le morceau mais ne chercherai pas plus loin.

Après avoir retirer son uniforme sorcier, et enfiler une tenue plus décontractée - a savoir un pull bleu à capuche - il ce rendit au lieu-dit du rendez vous, et aperçu de dos la même chevelure que précédemment. C'est alors sans savoir à qui il avait à faire qu'il s'approcha de la jeune demoiselle, dos à elle. De cinq minutes en avance, il la fixa sans mot dire. C'est lorsque la cloche sonna ses cinq coups qu'il esquissa un sourire, et lança l'air décontracté et espérant faire battre son coeur à la chamade sous l'effet de surprise quelques mots.

- Maintenant qu'il est l'heure, je peu m'annoncer.

Laissant la jeune fille ce retourner et l'apercevoir, il sourit faiblement en coin, le regard profond.

- Je suis la.

Le sursaut d'Anne fut à l'image de sa surprise : tellement énorme qu'elle manqua de dégringoler de son perchoir lorsque la voix du Bleu s'éleva juste derrière elle, à peine le carillon de Poudlard s'était-il tu. La jeune fille se retourna immédiatement, blanche comme un linge, pour le découvrir à quelques pas d'elle, débarrassé de la triste robe noire qui servait d'uniforme aux élèves de l'école. Il avait été très discret, car la Gryffondor ne l'avait pas entendu arriver, toute entière à sa contemplation du saule cogneur, qui bataillait distraitement contre un essaim de roitelets reconnaissables à leur tâche jaune au sommet du crâne. Anne sauta immédiatement de terre et de dos entreprit de lisser les plis de sa jupe abricot, dans le but de se donner une contenance et pour masquer sa gêne au jeune homme. C'est pourtant encore rouge comme un coquelicot que la belle leva les yeux vers son rencard, et nota bêtement que son pull s'accordait à merveille avec ses yeux azur.

Salut, lança-t-elle d'une voix qu'elle essayait de rendre dégagée, mais qui devait ressembler d'avantages au couinement apeuré d'une souris acculée par un gros chat, je suis Anne, lâcha-t-elle un peu bêtement en haussant les épaules, le tout assorti d'un petit sourire gêné.

Se souvenant alors des leçons de bienséance dont sa mère avait cru bon lui donner pendant plusieurs années, la jeune fille tendit de manière très formelle la main vers le jeune homme, se souvenant que telle était la manière de sceller une première rencontre. Une fois cette formalité accomplie, Anne, toujours aussi nerveuse, chercha des yeux un endroit où ils pourraient s'asseoir. Si la pelouse avait retrouvé une couleur d'un vert tendre et se couvrait de jolies petites fleurs des champs mauves et roses, la Gryffondor était trop frileuse pour tenter une incursion en territoire herbeux, aussi s'adossa-t-elle de nouveau à son muret.

C'est gentil à toi d'être venu. Tu dois te demander pourquoi je t'ai envoyé ce message, supposa-t-elle en se tordant les mains de nervosité, cherchant dans sa tête comment expliquer sa requête sans le faire fuir en hurlant. C'était pas gagné !

Spoiler:

Quelle ne fut pas la surprise du Bleu, lorsque l'auteure du message ce tourna, et qu'il pu contempler son visage et surtout constater qu'il ne la connaissait absolument pas. Au début, il cru à une plaisanterie de Mélicendre, la petite Gryffonne de deuxième année qui passait sa vie à le coller depuis le jour ou il voulu lui faire une farce, Swann ce souvenait encore bien de la tête qu'elle fit lorsqu'il la mit sur son balais pour lui apprendre à voler, et que cette dernière ce trouva les quatre chaudrons en l'air après avoir chut au bout du troisième mètre. Il cru l'énerver à jamais, mais au lieu de ça elle ce découvrit une passion soudaine pour le Serdaigle de quatre ans son aîné. Il n'empêche que la fille qu'il avait en face de lui avait manifestement son âge, puisqu'elle était dans sa classe.

La stratégie qu'il avait mise en place avait fonctionné, elle était complètement décomposé, et Swann appréciait son approche, au moins les choses étaient claires. Elle lui avait donné rendez-vous, mais il fixait les règles et contrôlait la situation, il était comme ça, il fallait que les choses aillent dans son sens, il fallait que tout ce passe comme il le voulait. Après avoir manqué de choir de son perchoir elle ce décomposa et immédiatement, elle adopta un comportement très féminin: elle repassa sa jupe. Swann sourit de façon à ce retenir de rire, puis une phrase lui vint immédiatement en tête, il ne put s'empêcher de faire partager ses talents de poète du dimanche à la rouge, pour la détendre...Ou la faire le prendre pour un fou.

- "Les gens ne savent plus choir ! Ils savent s'asseoir... mais ils ne savent plus choir ! Ils s'imaginent que choir, c'est déchoir... Choir n'est pas déchoir ! Une femme qui a chu n'est pas déchue... à condition qu'elle choie bien !"

Il rit de bon coeur après sa boutade, qui n'en était pas vraiment une, il ce moquait du comportement décati de la jeune fille, on aurait cru qu'elle venait de rencontrer le grand méchant loup-garou, alors que Swann était un garçon très simple poursuivit d'une réputation de coureur. Ironie du sort. Poursuivit et coureur, de jupes ! Celle d' Anne - Qui venait de ce présenter comme elle l'aurai sûrement fait à un entretient pour une place à l'école supérieure de magie - était abricot. Une couleur qui plaisait au jeune homme qui ne pu s'empêcher de caresser du regard sa camarade de classe, elle n'était pas son genre, mais était admirablement bien faite, c'était une très jolie fille, mais lui préférait les brunes aux yeux clairs, et surtout les blondes glaciales, comme les Serpentardes, elles étaient de terribles sournoises et magnifiques filles. Mais Anne semblait d'une grande innocence, on aurait-cru qu'elle rencontrait un homme de cette manière pour la première fois, et c'était touchant, Swann lui trouvait une beauté candide loin de lui déplaire. Il la laissa parler sans mot dire et l'observa avec un oeil d'aigle, cet oeil bien propre aux Serdaigles, très observateurs.

Ce qui était amusant, c'est qu'elle était de toute évidence de bonne famille. Quelle était donc cette façon peu commune de saluer ? Elle lui tendit la main l'air de rien, comme çi c'était normal de serrer la main à un garçon de sa classe. Swann s'exécuta mais ne manqua pas de la regarder bien dans les yeux, toujours sans rien dire, pour la mettre un peu mal à l'aise et pouvoir mieux détendre l'atmosphère après. Il la regarda sans bouger, scruter les environs, attardant son regard sur l'herbe. Puis finalement s'adosser timidement à un muret à moitié cassé sur lequel Swann n'aurai pu s'installer que très collé à la jeune Gryffonne, ce qui ne lui aurai pas déplu.

Finalement, après avoir réfléchi il eu une idée qui le fit sourire, et Anne avait surement du apercevoir dans ses yeux naitre une idée. D'un coup il retira son sweat à capuche bleu, ce retrouvant vêtu d'un tee shirt blanc, et déposa son sweat au sol, dans l'herbe. Puis il s'approcha doucement d'elle, sans avoir répondu à sa dernière phrase. Puis prit doucement ses mains, celles qu'elle tordaient dans tout les sens de nervosité. Il approcha doucement son visage du sien et lui embrassa chaque joue, très délicatement et sans gestes déplacés. Puis il ce recula légèrement sans lui lâcher les mains, la trainant doucement et l'invitant à s'assoir sur son sweat, et donc dans l'herbe mouillée. La jeune fille garderai alors sa jupe abricotée parfaitement au sec. Lui lâchant doucement les mains et la regardant des les yeux, il prit alors enfin la parole.

-" Ma chère, on ne salue pas un homme de cette manière, surtout s'il à votre âge ! Serrer la main, c'est pour les grandes personnes, on pourait vous prendre pour une demoiselle...Hum - Il fit mine de réfléchir - Coincée. "

Il ce tourna puis prit place sur l'herbe mouillée, installé à côté de son pull, abandonné la. Il sourit à Anne, et ne lui laissant pas le temps de parler il poursuivit.

-" Maintenant que l'herbe possède un demi mètre carré de sec, il serai dommage de ne pas y prendre place, on est quand même bien mieux installé que sur le petit muret. "

Il regarda au loin, l'air absorbé, puis ce tourna de nouveau vers elle, il était toujours comme ça, très déroutant, très inattendu, c'était sa manière de faire.

- " Je suis Swann, mais tu peu m'appeler Artie, ma soeur m'appelle toujours comme ça, parce que " Arthur " est mon deuxième prénom, mais ça fait un peu trop vieux. Alors Anne, pourquoi voulait tu me voir en tête à tête ? "

Il termina sa phrase par un sourire sincère. Après cette comédie, elle aurai pu faire comme 10% des filles: Le baffer, et partir. Mais Swann avait la conviction qu'elle n'était pas assez bête pour cela, mais surtout qu'elle avait quelque chose à lui demander. Sinon pourquoi le faire venir ici ? Il attendit patiemment qu'elle accepte de ce poser à côté de lui.

Spoiler:

Un sourire furtif échappa à la garde d'Anne lorsque Swann se moqua ouvertement (bien qu'à mots couverts) de son comportement : il avait raison, évidemment, elle devait paraître totalement ridicule, ce qui la frustrait considérablement. Il n'était pas dans ses habitudes de se montrer timide de la sorte, mais les circonstances étaient telles que la Gryffondor ne pouvait agir comme si de rien n'était, et cela l'horripilait franchement que Swann se moque de la sorte, qui plus est gentiment (c'était bien le pire dans toute cette histoire), ce qui l'amenait à commencer à regretter d'avoir à lui avouer ce qu'elle avait à lui avouer. Un ample mouvement dans le champ de vision d'Anne l'amena toutefois à sortir de ses pensées, et la jeune fille nota avec consternation que les températures en chute libre ne semblaient pas arrêter Swann, qui venait de se débarrasser de son pull pour... Oh, eu tout juste le temps de soupirer la petite voix dans sa tête avant de s'emballer sérieusement en réalisant qu'il s'approchait, qu'il lui attrapait les mains le plus délicatement du monde, qu'il approchait sa bouche de son visage, qu'il l'embrassait sur une joue, puis déplaçait de nouveau sa bouche pour embrasser son autre joue. Anne, totalement dépassée par les événements, se laissa gentiment faire en dardant sur lui un regard mêlé d'incompréhension et de curiosité, et se retrouva gentiment mais fermement dirigée vers le sweet couleur azur du jeune homme, qui gisait désormais par terre.

Mais non mais ton sweet, protesta-t-elle pour la forme, consciente qu'il ignorait royalement sa remarque. Ce faisant, la belle pinça des lèvres, contrariée, tandis qu'il recommençait à se moquer ouvertement d'elle et lui faire la leçon. Il n'attendait visiblement pas de réponse, aussi Anne croisa-t-elle les bras d'un air buté et lui lança un regard peu amène : elle commençait à sincèrement regretter de l'avoir fait venir afin de lui donner l'opportunité inespérée d'être son premier baiser. Maintenant il lui enjoignait de prendre place sur le petit siège confortable qu'il lui avait confectionné, toujours avec ce petit sourire en coin qu'Anne interprétait comme moqueur et suffisant. A présent piquée au vif, la jeune fille inspira un grand coup, en plein dilemme. Que devait-elle faire : le planter là et retourner au Château, et classer cette affaire sans suite ? Ou alors continuer d'agir gentiment et le laisser mener la danse ? N'était-ce après tout pas pour cela qu'elle l'avait appelé ? Incapable de se décider, la jeune fille opta pour un compromis, et se pencha pour ramasser le vêtement de Swann, qu'elle lui jeta dessus.

C'est ridicule, je sécherai plus vite, marmonna-t-elle avec humeur en se baissant, la voix un peu étouffée par la vague de cheveux qui lui tombait devant le visage. Aussitôt dit aussitôt fait, la jeune fille se retrouva assise à même le sol à peu de distance du Serdaigle - à dire vrai à l'endroit même où avait été déposé le sweet, de sorte que l'herbe était déjà un peu sèche. Eh oui, pas folle la guêpe ! Anne avait beau avoir sa fierté, si cette dernière pouvait être épargnée sans que sa jupe ne devienne couleur citrouille, cela avait de quoi l'arranger. Toujours contrariée, la jeune fille posa son regard nettement plus froid sur Swann, et fronça immédiatement les sourcils, désormais consciente que la situation allait devenir ubuesque si jamais elle ouvrait la bouche. Comment en effet, annoncer à Swann d'une voix qu'elle allait essayer de rendre glaciale qu'elle attendait de lui qu'il l'embrasse ? Anne secoua la tête, sans réaliser que ledit jeune homme se tenait face à elle et devait s'interroger face à son silence et son comportement.

D'accord, attaqua-t-elle en portant la main à son front, comme pour remettre ses idées en place, tu vas trouver ça un peu fou peut-être, mais j'ai quelque chose à te demander.

Ce faisant, la jeune fille posa calmement les mains sur ses genoux, vrilla son regard déterminé sur celui de Swann qu'elle n'osait essayer de définir : elle tentait de retrouver le fil de sa pensée, de prendre un ton dégagé, de résister à cette envie lancinante de lui arracher son sourire en coin avec les ongles, et de réfléchir à comment elle allait bien pouvoir lui exposer sa requête. Un point d'importance lui traversa alors l'esprit, et Anne adopta un ton de voix plus bas et confidentiel, se rapprochant sans le réaliser un peu plus de Swann.

Tu dois d'abord me promettre de ne pas rire, le prévint-elle le plus sérieusement du monde, voire d'une voix un peu menaçante, et de n'en parler à personne.

Ben oui, il en allait de sa réputation, quand même. Sa règle énoncée, la Gryffondor se redressa et jeta un regard aux alentours, histoire de vérifier que personne ne faisait mine de s'approcher.

Spoiler:

La jeune fille agissait de façon peu commune. Depuis quand donne-t'on rendez vous à un homme à qui l'ont à jamais parlé, le tout par missive écrite sur un bout de papier pas plus gros qu'une rognure de crayon, pour finalement s'y présenter vêtue avec une petite jupe affriolante, le visage trop bien fait et agir comme une princesse-tutu effarouchée. Certes Jones était un mec insupportable et déconcertant pour des jeunes filles non-initiées, mais cette fois il c'était montré très bien élevé et avait presque rangé son éternel sourire moqueur au placard tant il était curieux de savoir ce que la belle Gryffone lui voulait.

Il avait même voulu être sincèrement gentil le bleu, il ne voulait pas que la demoiselle humidifie son postérieur en le déposant sur de l'herbe grasse et humide, pour cela il avait prit soin de retirer son sweat, s'affichant en Tee-shirt par quinze degrés avec une certaine fierté, après tout il était admirablement bien fait et le savais très bien, et il suffisait parfois de peu pour qu'il suscite une émeute dans les couloirs, bien que la plupart du temps c'était plus parce qu'il était entrain de faire une connerie avec ses potes que parce qu'il avait une trop belle gueule pour le commun des mortels.

Mais voila, la rouge avait un petit problème avec la détente et ce montrai très coincée, à vrai dire Swann avait même l'impression qu'elle était prête à le baffer sur le champ et à partir, il remballa rapidement son sourire et prit instantanément une mine plus grave lorsque la demoiselle lui jeta son pull au visage: Tiens Jones ! La prochaine fois met la direct sur tes genoux ! Trop de fierté, Swann ce rappela instantanément pourquoi il n'aimait pas les rouges, ils étaient tous trop fiers et suffisants, derrière leurs sourires de gentils et leur popularité, derrière leurs remarques inintéressantes en classe, ils étaient tous pathétiques aux yeux du bleu, et heureusement pour la détentrice de la jupe abricot de l'année, ses beaux yeux -et sa jupe- sauvaient l'affaire.

Le bleu venait de trouver aussi la sorcière la plus lunatique qui soit, c'était invraisemblable, tantôt elle souriait, tantôt elle ce tortillait comme si elle avait une envie pressante, tantôt elle affichait un air disant " dans ma tête, tu es déjà mort trois fois, et je t'ai cousu la bouche pour que tu arrêtes de sourire, c'est bien clair ? " si bien que Swann ne savait sur quel pied danser, et quelque chose lui disait que l'idée de l'inviter à ce rouler dans l'herbe avec lui ne plairait pas non plus à la jeune fille. Alors avec un air mi-dragée mi-patacitrouille il ce posa au sol, en tee-shirt, dans l'herbe. Et son Sweat termina alors son triste rôle dans l'herbe, ou il aurait pu pleurer s'il le pouvait.

Peut après, princesse-tutu daigna tremper sa jupe dans l'herbe, a quelques centimètres du prédateur, qui lui mata discrètement les jambes durant tout le procédé, et qui lui trouva un air sauvage particulièrement attrayant lorsqu'il vit ses cheveux mordoré onduler sur son visage. Le silence était assez pensant, le cadre ne faisait qu'accentuer le ridicule de la situation, Jones était bien la, assis dans l'herbe - en tee shirt - à côté d'une sorcière loufoque et déconcertante qu'il ne connaissait pas. Il refit le chemin dans sa tête pour savoir comment il en était arrivé la, et ce souvint qu'il était la invité avec une technique digne d'un mec, il ce sentait un peu jeune fille en fleur, c'était attendrissant.

Enfin, la propriétaire de la mini-jupe parla.
tu vas trouver ça un peu fou peut-être, mais j'ai quelque chose à te demander.

Inattendu, quoique prévisible, elle ne l'aurai pas invité la juste parce qu'elle avait envie de lui dire qu'il était beau, qu'il sentait bon, et qu'il avait une voix virile digne de Jick Magger. Quoiqu'elle était tellement spéciale que ça ne l'aurai même pas étonné. Swann ne dit rien, il décida de la laisser parler, l'air sérieux, la rouge ne pouvait douter de son oreille attentive, il était vraiment disposé à l'entendre et le sourire moqueur était parti à milles lieux d'ici. Elle semblait douter, elle semblait ne pas être sûre de ce qu'elle allait lui dire, et pourtant elle semblait vraiment avoir envie de le dire. Soudain, elle ce rapprocha, le bleu pouvait sentir sa chaleur, son parfum, et diantre qu'elle sentait bon, la tension était palpable, elle était enivrante et piquante, la belle rouge.

Tu dois d'abord me promettre de ne pas rire -et de n'en parler à personne.

Belle et menaçante, décidément il ne regrettait pas le déplacement, il aurai même aimé s'y piquer sur le champ, son regard resta pendu à ses lèvres, à la douceur de l'envie d'y goûter, malgré son sérieux, Swann restait Swann. Et tandis qu'Anne prenait soin de regarder autour d'eux si personne n'observait, le bleu prit la parole d'une voix sincère et douce.

Personne ne sait ou je suis, hormis toi.

Il tourna la tête vers la forêt interdire, marquant une pause et un silence pensant car malvenu en pleine phrase, comment faire comprendre à la gryffonne qu'elle pouvait laisser tomber les masques et lui dire ce qu'elle voulait vraiment lui dire ? Il ce pinça les lèvres, et la regarda droit dans les yeux.

Je ne rit jamais de personne, hormis de moi. Que veut-tu ? Parles sans attendre, il me tarde à moi de savoir.

Il lui pinça doucement la joue, comme pour la faire sourire.

Spoiler:

La tension d'Anne redescendit d'un sacré cran lorsque le jeune homme lui assura d'une voix qu'elle trouvait sincère que personne ne savait qu'il était ici avec elle, et un profond soupir lui échappa - soupir de soulagement ? peut-être bien. De lassitude ? sans doute aussi. Soudain, Anne avait l'impression d'avoir cent ans, comme si tout ce stress idiot lui pesait sur les épaules et la fatiguait aussi efficacement qu'un match de Quidditch. Mais en même temps ses nerfs restaient en pelote, son coeur battait à la chamade et son cerveau carburait à cent à l'heure tandis qu'elle sentait qu'elle approchait inexorablement de l'instant fatidique où elle allait devoir lui avouer ce pour quoi elle l'avait fait venir ici. Swann venait de le lui avouer, elle avait réussi à piquer sa curiosité et il lui tardait d'apprendre la raison de ce rendez-vous cavalier avec une parfaite inconnue. C'en était presque touchant de remarquer comment il essayait désespérément de la mettre à l'aise, alors que plus il essayait plus Anne se troublait et perdait ses moyens. Un rire nerveux lui échappa lorsqu'il lui pinça la joue pour qu'elle lui rende son attention, et elle dégagea doucement la tête en le fixant d'un air songeur, glissant machinalement sa main sur sa pommette rougie.

C'est bien, répondit-elle simplement à l'assurance du jeune homme selon laquelle elle pouvait lui faire une entière confiance tout en arrachant une poignée d'herbe au niveau de son genou.

Merlin, cela devenait proprement insupportable, comme situation, et pour quel genre de gourde pouvait-elle passer auprès de ce séduisant jeune homme ? Anne commençait à cuire sous le feu de l'humiliation, sans pouvoir se résoudre à sauter le pas ; et s'il refusait, après tout ? D'un côté, il y avait le fait qu'il devait actuellement la prendre pour un cas désespéré en matière de relations sociales, qui était déjà gênant pour l'ego de la jeune fille. D'un autre côté, il y avait le risque qu'il ne rompe sa promesse et ne rit en entendant sa requête non moins désespérée : quel scénario pouvait bien être le pire ?

Bon d'accord, capitula-t-elle soudain d'une voix ferme en levant son regard désormais assuré vers celui de Swann, j'ai seize ans et je n'ai jamais eu de copain. Voilà, c'était dit. Et cette situation doit cesser. Et un Optimal pour le degré d'autorité digne d'une Minerva McGonagall des grands jours contenu dans ces quelques petits mots. J'ai donc pensé que tu pouvais m'aider. Enfin, si tu veux. Alerte, la détermination commençait à montrer quelques signes de faiblesse ! Enfin, si ça ne te dérange pas. Merlin, tu t'enfonces Anne, ne dis plus rien ! Enfin voilà. Sacrée conclusion. Bravo, Anne, bravo.

La jeune fille, une fois sa requête formulée, ne trouva rien de mieux à faire que de piquer un fard prodigieux qui contrastait étrangement avec l'éclat de défi qui brillait dans ses beaux yeux : oui, elle l'avait fait, elle avait surmonté cette situation humiliante au possible, et elle allait à présent pouvoir faire étalage du peu de dignité qu'il lui restait à cet instant. En lissant de plus belle sa jupe, par exemple. Oui, c'était faire preuve de dignité, ça.

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Par Morgane, mais quel baratin ! La gryffone s'enfonçait à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour tenter de soutenir ses propos, c'était comme un talent né chez elle, le talent des gaffes. Mais en fait, c'était plutôt attendrissant, quoique très risible et Jones ce disait qu'il lui faudrait encore la rassurer, parce que ses joues s'étaient empourprées comme deux tomates trop mûres, et il s'imagina déjà courir après la fille, après qu'elle eu tenté de fuir. Elle semblait si peu sûre d'elle qu'ont aurai pu croire à une combine mal échafaudée, à un plan mal abouti, mais c'était tellement peu crédible que l'Aigle décida d'y croire, ce refusant d'accepter que la si jolie sorcière tentait de lui monter un traquenard.

Jamais eu de copain ? Jamais embrassée ? Était-elle vraiment sérieuse ou ce jouait-elle vraiment le lui ? Swann n'avait qu'a essayer de croiser son regard pour comprendre qu'elle était parfaitement sérieuse, parce qu'elle le fuyait complètement, en fait. Par Merlin ! Une fille de seize ans ayant jusque la conserver sa virginité buccale, c'était encore possible ? Swann hésita un court instant entre échapper un rire nerveux, ou prendre ses jambes à son balais en imaginant que c'était parce qu'elle cachait un immense furoncle quelque part.

Le pire fut lorsqu'elle lui fit comprendre qu'elle lui avait donné rendez-vous pour qu'il soit précisément son premier copain, en fait c'était un peu la demande la plus étrange du monde sorcier - en imaginant que les moldus étaient bien plus sauvages - S'il comprenait bien, il avait face à lui une jeune prude lassée par sa condition, qui lui demandait de mettre un terme à cette condition, en clair - sors avec moi, ce serait gentil, s'il te plait. - On était bien loin du moment ou elle avait sembler vouloir lui arracher son sourire avec les deux, quoique les deux idées mélangées s'approchait trop d'un mauvais scénario d'histoire sado-masoshiste. Scié, il bafouilla à son tour, au moins ça rassurerai la jolie princesse.

- Et bien, je...Tu ? N'a jamais eu de copain ? Vraiment ? Hum...Pourquoi moi ? Pas que ça me dérange, mais je trouve ça un peu...Enfin c'est pas commun quoi.

Nom d'un scroutt à pétard, Jones tu la rassures pas la. Elle avait un peu tapé dans du brut de décoffrage, enfin habituellement ! Parce que la Swann ce contenait d'être rustre en ce comportant comme il faut, même s'il semblait très décontenancé, rapidement il repris ses aises en marquant un silence, il fit un sourire qui ce voulait rassurant à la sorcière aux vêtements abricot et passa une main dans ses propres cheveux, les ébouriffants. Et lorsqu'il croisa son regard, il vit comme une étincelle de défi dans ses yeux, comme si elle venait de ce délivrer d'un poids énorme, le bleu sourit de plus belle.

- Très bien, j'accepte, dit moi ce que je dois faire.

C'était complètement fou, mais fou, le bleu l'était, alors quelle importance ?

Délivrée d'un grand poids, la jeune fille laissa un court instant à Swann pour digérer la nouvelle puis releva la tête, déjà tellement plus détendue et combative. Surpris, le Serdaigle l'était assurément, et Anne se doutait depuis le début qu'il le serait, mais il n'était pas parti en courant pour autant, le bougre !

On va prendre ta surprise pour un compliment, hein, ironisa-t-elle d'une voix froide et digne en le fusillant du regard, soudain bien moins gênée. Au moins n'avait-il pas pensé à lui demander pourquoi elle n'avait jamais eu de copain, auquel cas elle l'aurait de toute évidence terriblement mal pris. Impossible pourtant de déterminer si c'était par délicatesse ou par omission, mais cela suffit à la fougueuse Gryffondor pour passer à autre chose, renonçant à l'agresser plus longtemps. Son assurance naturelle était revenue au galop, tandis que celle de Swann venait un court instant de s'envoler : pourtant cela ne dura qu'un instant, et une seconde plus tard le Bleu avait retrouvé sa contenance habituelle, revenant sur ce terrain qu'il semblait si bien connaître, celui de la drague dissimulée. Pourquoi lui... Parce que tu as fait du mal à Shannon, avait envie de lui jeter à la figure la jeune fille, se retenant à grand-peine de lui arracher les yeux sur place. Parce qu'il venait de tromper sa meilleure amie, certes, et...

Parce que je sais que tu as de l'expérience en la matière, répondit-elle avec un bel aplomb (parce que c'était vrai, aussi !), et puis bon, marmonna-t-elle un ton plus bas en baissant les yeux, parce que t'es pas mal dans ton genre, on va dire.

Se retrouver rendue à faire un compliment à l'ex-copain de sa plus proche amie, quel calvaire mes amis ! Mais il fallait certainement en passer par là, Anne le savait, aussi avait-elle une nouvelle fois mis sa fierté de côté, laquelle boudait désormais dans un coin de son esprit. Alors Swann n'avait pas intérêt à trop la ramener, car si jamais il lui venait l'envie de fanfaronner, elle se sentait de force à lui faire avaler tout rond ses sarcasmes ! Mais c'est alors que le garçon la surprit, en lui annonçant qu'il acceptait de se prêter au jeu et de l'aider, et Anne écarquilla les yeux, une nouvelle fois prise au dépourvu. Un très court instant.

Ce que tu dois faire ? répéta-t-elle d'une voix un peu hébétée, eh bien je ne sais pas, moi. C'est toi l'expert en relations amoureuses, pas moi !

Cette scène était vraiment surréaliste, elle allait décidément de surprise en surprise : en s'écoutant s'indigner de la sorte, un léger rire échappa soudain à la jeune fille. Anne Bowes-Lehnsman, ou comment achever de dé-romantiser une scène qui se devait de l'être.

• Complimenter un autre personnage (de manière explicite) ▬ 2 dragées

Sujet: Re: Un professeur très particulier ◮ Swann