Je dors comme un bienheureux quand une idée floue apparaît dans mon rêve. J'étais sur mon balai là, tranquille, je parcours une vallée, et puis d'un coup, je vois le prof de sorts qui fait la course avec moi, en train de faire le poirier sur son propre balai. "Allez, on se dépêche, le cours va commencer !" me lance-t-il d'un air jovial, chose étrange sachant qu'en temps normal, c'est un scrout mal léché. Le cours ?... Le cours, nom de Merlin ! Je me réveille en sursaut, avant de me lever en trombe de mon lit. Quand je vais croiser mes colocs, ils vont entendre parler de moi... Ma robe est vite enfilée et je noue ma cravate de travers, avant de prendre mes livres à l'arrache. J'oublie celui de sorts et enchantements, mais trop tard pour faire demi tour...
Je dérape dans les sous-sols en courant, je ne croise personne. J'ai même pas mangé en plus ! Mais j'ai déjà cinq minutes de retard, alors c'est trop tard, j'attendrais le déjeuner ! J'avale les marches quatre à quatre, bénissant mes longues jambes pour le coup. Allez, je suis dans le bon couloir, encore quelques portes et j'y suis ! Mais alors que je sors des escaliers, je vois juste devant moi la tignasse d'Owen. Je le rattrape en riant, avant de passer un bras autour de ses épaules. "Beh t'es pas en cours toi ?! Qu'est-ce que tu fiches ?" Il était en retard, comme moi quoi. Mais le plus surprenant, c'est qu'il soit ENCORE en retard alors qu'il est préfet cette année. Les préfets ça montre l'exemple normalement ! M'enfin, Owen et les exemples...
Après quelques instants de course, je m'arrête, essoufflé et me tourne vers le Gryffondor.
"Bon, t'es prêt ? Va pas falloir déconner pour le coup." Je souris et me redresse. Pour être acceptés en cours malgré notre retard, faudra trouver le plus gros bobard de Poudlard...

La réponse d'Owen m'arrache un rire. Moi ? Mais c'est chose habituelle, les retards en cours ! Quand j'arrive à me faufiler dans la salle sans me faire voir, ça passe, mais quand le prof s'en rend compte, beh c'est fini, du coup, soit je me fais virer, soit je fais perdre des points à ma maison. J'ai souvent eu le préfet sur le dos l'an dernier d'ailleurs, mais c'est pas ça qui m'a arrêté... Je passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer. Ils ont encore la forme qu'ils ont pris sur l'oreiller, c'est pas terrible. "Non non, j'suis en cours là, tu vois pas ?" Quand Owen me tend sa tartine, je mords à pleine dents le pain et lui fais un clin d’œil. Il a deviné que j'avais pas eu le temps d'aller manger, mais en même temps c'était pas bien compliqué : J'ai à peine eu le temps de m'habiller correctement !
Une fois devant la porte, je finis la tartine en l'enfournant dans ma bouche. "Merchi !" Bon, si ma mère était là je me ferais hurler dessus parce qu'on parle pas la bouche pleine, mais l'urgence est là : si je rentre avec ma tartine dans la main, on est cuits ! Quand le préfet Gryffon ouvre la porte, je le suis en essuyant les dernières traces de confiture de citrouille. Je m'arrête devant le prof, qui a l'air d'un coup beaucoup moins sympa que dans mon rêve. Ah beh il est plus décoincé quand il fait son poirier hein ! Pendant qu'Owen raconte son bobard, je hoche vigoureusement la tête en faisant mine de me tenir l'épaule, comme si on m'avait fait mal. Le vieux sorcier tourne la tête vers moi et me fixe derrière ses lunettes, pour savoir ce que j'allais dire. "Oui m'sieur, j'étais en train de sortir de la grande salle pour arriver à votre cours, quand on m'a poussé, avant de vouloir m'enfermer dans un placard. Alors j'ai résisté, mais sans riposter hein, je suis pas comme ça ! Et Owen est arrivé pour pouvoir m'aider, mais du coup on a été en retard. J'suis désolé m'sieur." Je baisse la tête et prends un air contrit. Après un moment de silence, le prof soupire. "Cinq points en moins pour les maisons Poufsouffle et Gryffondor. Félicitations pour votre intervention préfet Karlson. Maintenant allez vous asseoir." Je grimace un peu. Bon, on aura au moins évité l'heure de colle, c'est déjà ça... Du coup, on file au fond de la classe, à nos places presque attitrées maintenant. Pendant que le sorcier reprend sa litanie, je me tourne vers Owen et le pousse légèrement de mon épaule. "Merci mon pote. Comment ça va toi ?" Je me rends compte alors que je ne l'ai pas croisé depuis un petit bout de temps. Entre l'été pourri et la rentrée, j'ai pas trop eu le temps de discuter le coup moi...

Alors que je m'apprête  à renchérir après Owen, je vois que le Gryffondor me fixer avec un air à moitié rassuré. Beh quoi ? Sérieux, il pense que je vais pas le suivre ? Mais j'ai eu le maître en la matière, niveau baratin !... Bon, que pour les profs, j'avoue que si on me demande d'embobiner une fille c'est même pas la peine de compter sur moi. Mais je les fais craquer autrement, je les embête, je leur fais des câlins, tout ça quoi. Et ça marche ! Pas tout le temps, mais ça marche. Bref, en attendant j'ai réussi à faire gober notre bobard au prof, et il nous laisse allez nous installer. Bon, j'ai bien vu qu'Owen avait eu envie de répliquer et de se défendre, mais c'était peut-être pas une bonne idée.
Du coup, je m'installe et j'essaye de changer de sujet. C'est que cinq points, en deux réponses on peut les rattraper !... Mouais, mais je pense pas que ce soient NOS réponses qui puissent rapporter des points. Je croise le regard d'une camarade Poufsouffle, qui me fusille du regard. Je lui fais un signe discret de la main, alors que je sais qu'elle m'en veux. Oui, beh elle va pas commencer, sinon elle a pas fini, je compte pas m'arrêter là... Allez, je laisse tomber la sorcière et demande à Owen comment il va. Sans surprise, il me répond que tout va bien. Mais le léger frisson et le silence qui ont précédé sa réponse ne trompe pas vraiment. « Enfin, nickel, nickel, on a les buses à la fin d’l’année quoi. Et j’me tape des Trolls dans chaque matière… » Il est préoccupé, comme tout le reste de Poudlard, et pas que pour les BUSE. Mais j'ai appris très vite à ne pas me montrer trop curieux : S'il veut me parler de quelque chose, je préfère que ce soit de son initiative, pas parce que je le force. Du coup, je souris, et je me tourne vers le prof pour surveiller au cas où il se tournerait de nouveau vers nous.
"Bah comme toi, j'ai eu droit au sermon de mes parents pour mes BUSE en plus. Autant dire que si j'ai encore des Trolls à mes devoirs, je suis bon pour des cours particuliers avec mon cousin." Je l'aime bien mon cousin, mais il est soporifique quand il s'agit de cours... Et bon, j'ai envie de faire autre chose de mes vacances quoi. Mais je reprends mon sourire, avant de jeter un oeil sur Owen. "Mais bon, je sais qu'on va encore écraser tout le monde au Quidditch, alors ça égaye mon année !" Je rajouter un petit ricanement moqueur, avant de prendre ma plume et de faire semblait d'écrire quand le prof parcourt la salle du regard. Mais je garde toujours un oeil sur mon voisin pour épier sa réaction. En tant que batteur des Gryffons, il va pas tarder à réagir, non ? C'est son honneur qui est en jeu quand même, il me décevrait s'il ne répond rien !

Quand j'annonce à Owen que la coupe de Quidditch est déjà jouée d'avance, je le vois qui s'étouffe. Souriant, la tête baissée sur mon parchemin, je l'écoute s'enflammer comme un crabe de feu, avant de lui jeter un regard d'avertissement à moitié sérieux quand sa voix s'élève un pu plus haut que celle du prof. Ce dernier se retrouve et menace mon ami, et je reste la tête baissée, pour ne pas rire face à la fausse déconfiture du Gryffondor.
Faut avouer qu'il joue bien la comédie. Il parait vraiment confus de parler pendant le cours et tout ! Mais bon, c'est du chiqué, ça se sent, en tout cas pour qui sait bien regarder. Mais il a la chance d'avoir une Gryffone devant lui pour lui souffler la réponse, et je tousse pour cacher mon rire quand Owen bute sur le focifère. Genre, un fossile de fer... Toujours plus mon gars. Mais au moins il s'en sort bien, et les points ne sont pas retirés. Bon après, c'est un Gryffondor, les points en moins ça fait toujours plaisir... Quoi ? Non moi j'ai rien dit ! Genre j'oserais pas quand même ! Mais au moment où le prof menace de nous envoyer un sortilège, je ne me retiens pas et je pouffe, avant de me cacher derrière mon bouquin. De potions, bien évidemment, parce que j'ai oublié mon livre de sortilèges. Du coup, sans le voir, je sens le regard du sorcier. Oups... Je vais y passer là, je le sens venir ! "Vous vous amusez bien monsieur Goldsmith ? Je vous rappelle qu'ici, vous n'êtes pas en potions, mais je me ferais une joie de vous envoyer vers le Professeur Slughorn, il a besoin de mains pour récolter ses veracrasses." Je grimace en silence avant de secouer négativement la tête. "Bien, pour montrer votre investissement dans ce cours, vous me ferez un essai sur le sortilège d'Amnésie et ses dangers. Pour demain" Quoi ? Non mais geeeeenre ! Je vais pas y passer ma nuit non plus !... Si ? Je me tourne vers Owen en faisant une grimace, mimant le prof et son nez de corbeau. "Non mais sérieux, pourquoi on est venus en fait ? On aurait du sécher moi j'dis..." Et le pire ! C'est que je suis sérieux.

Ce qui est bien, avec Owen, c'est que quand tu dis un truc, il est très vite parti dans le même délire que toi. Parce que le truc logique, quand tu entends quelqu'un te dire qu'il veut sécher, c'est... Beh c'est de lui dire que c'est une mauvaise idée. Mais Owen, lui, non, au contraire il trouve un plan pour nous sortir de là. Je regarde par dessus son épaule lorsqu'il marmonne en griffonnant sur son parchemin, avant de faire semblant de suivre. Son cerveau en ébullition va nous trouver une solution très rapidement, il n'avait pas encore besoin de moi ! "Dis-moi ce que je peux faire, je suis prêt !" Un petit sourire en coin étire mes lèvres alors que je regarde le prof d'un air inspiré.
Après quelques instants de réflexion intense pour mon collègue, je l'entends me demander comment plonger la pièce dans l'obscurité. Pas de souci, je vais trouver ça direct !... Ouais, ou pas. Le problème, c'est que je n'ai pas bougies à éteindre, la lumière du jour éclaire la salle. Mais attends... Je sais ! Je sors discrètement ma baguette  et me concentre. "Diffindo !" mon murmure permet au sort de filer entre les tabourets, pour pouvoir couper les cordons qui retiennent les rideaux occultants autour des fenêtres. Fier de mon exploit, je me redresse dans la soudaine obscurité. "Expulso !" Suite à mon sort, le bureau du prof recule de quelques centimètres d'un mouvement sec, ce qui fait tomber diverses copies et plumes par terre. Je prends mes affaires, et tire Owen par le bras. "Maintenant mon pote. Avec de la chance, on pensera que Peeves est venu mettre le dawa en plein milieu d'un cours !" je murmure alors que les élèves commencent à s'affoler et parler dans tous les sens. Là, c'est notre meilleure chose !

Une fois la salle dans le noir, je suis Owen, mes affaires sous le bras, avant de courir dans les couloirs pour mettre un maximum de distance entre nous et la salle des sortilèges. Une fois assez éloignés, on s'arrête et je m'appuie contre le mur pour reprendre mon souffle, avant de donner un coup de poing léger dans l'épaule d'Owen quand il lève son pouce vers moi. En même temps j'ai fait fort là, digne de Peeves ! Qui d'ailleurs se pointe en chantant une de ses chansons. Owen l'arrête tout de suite et lui demande de mettre un peu de bazar en salle des sortilèges, en échange d'un service. En même temps, vu le regard appuyé du fantôme, il n'attend que ça. Il rigole, avec son rire narquois et se remet à chantonner. Raaaaah je l'aime pas trop Peeves, il est bien quand il faut secouer le château, mais il est vite agaçant. Surtout quand on a une dette envers lui. "Je garde la surprise les amis, mais attendez ma visite ! Je viendrais à coup sûr..." Et il file dans un souffle narquois.
Je soupire et me tourne vers Owen. On est enfin tranquille ! Dire qu'on vient à peine de reprendre les cours, qu'on sèche déjà. Si Rusard nous trouve ici, on est bon pour une colle, voire plusieurs ! Mais le jeu en vaut la chandelle, ça c'est indiscutable. Bon ! Maintenant on fait quoi ? On bouge un peu, non ? Parce que si on reste là, on est presque sûrs de se faire repérer en moins de deux. Je me décolle du mur, réajuste ma cravate qui a glissé pendant notre course et vérifie que personne n'arrive. "Bon allez, on se tire de là. On va dehors ? Ou sinon on essaye de choper un truc à manger dans les cuisines ! J'ai faim, j'aurais du manger ce matin... Mes trolls de colocataires vont m'entendre, ils m'ont laissé pioncer ce matin, au lieu de me secouer..." Quand j'y pense, je suis même sûr que ça a fait rire Julian ! Ils ont intérêt à faire gaffe, parce que ce soir c'est bouse de griffon dans leur pieu, rien à cirer !

Peeves file, trop heureux de mettre le château sens dessus dessous. Fantôme taré ouais... Mais je préfère tomber sur lui plutôt que sur le Baron Sanglant... Ou Nick, j'aime pas quand il fait tombé ça tête là, c'est moche. Bref. Du coup, le fantôme nous laisse et je soupire, en cherchant où on pourrait aller. Les cuisines, ça me parait cool, mais je sais pas où c'est. Pourtant, c'est pas faute d'avoir arpenter le couloir de la salle commune. Je suis persuadé qu'elle est par là, ça sent la bouffe une demi-heure avec les repas à chaque fois ! Bref, Owen sait pas non plus où elles sont, donc on oublie. Raaah mais j'ai faim moi !
Mais alors que je cherche où aller, je vois Owen se mettre à rire. Comme ça, sans aucune raison. Alors, soit il est timbré, soit... Oh punaise je sais, il se paye ma tête. Pourquoi il se paye ma tête ? Ca va pas le faire mon vieux, j'aime pas qu'on se moque de moi et tu le sais ! "Et Owen, fais gaf-..." Mais j'ai pas le temps de finir, que déjà le Gryffondor repart quand il entend un bruit. Je le suis en courant, marmonnant comme lui, pour les tableaux, au sujet d'un malaise dont j'avais été témoin. Ouais, je mens de mieux en mieux.
Du coup, on dérape dans les couloir et on entre en trombe dans une salle inutilisée pour se planquer. Je m'écroule sur une table avec fracas, déjà crevé de ma course. Mais je n'entends pas que le bruit de mon auguste fessier qui se pose sur la table... Un bruit etouffé me vient du fond de la salle. OH MERLIN C'EST QUOI ?! C'est Mimi Geignarde ? Ou Miss Teigne ? Ou McGonagall qui fricote avec quelqu'un ? Je sais pas ce qui me ferait le plus peur, peut-être la dernière hypothèse. OU PEUT-ETRE LES TROIS ?! Genre McGonnagal en chat, qui fricote avec Miss Teigne alors que Mimi Geignarde regarde ? Argh, je vais vomir. Non sérieux.
Mais du coup, quand le bruit approche, je monte sur la table en tremblant. "C'est pas nous madame on le jure !!" Mais comme seule réponse, j'entends un feulement. C'EST LA TEIGNE QUI ME FIXE ! AAAAAH IL ME FAIT PEUR CE GREFFIER ! Je prends une chaise par son dossier et la brandis au dessus de ma tête. "Owen vire là de là avant que je l'écrase, sinon je fais un massacre. Je te jure je fais un massacre !!" Non mais elle est moooche cette bête ! Et puis elle va nous ramener Rusard si on fait pas gaffe !

Je fixe la chatte avec un regard méchant, même si ua fond de moi je suis mort de peur. Punaise elle va me bouffer, j'en suis persuadé, elle va me sauter dessus, me lacérer la face puis partir appeler Rusard. Elle va nous balancer, Owen et moi ! Faut que je lui bazarde la chaise sur la tête ! Comme ça, ça l'assomme, et nous on file ! Mais le Gryffondor est plus calme que moi et, après avoir ouvert la fenêtre, il ance le chat dehors. Ca va qu'on est pas au dernier étage quoi ! Quoi que, ce chat est une teigne, alors ça sera pas une grande perte... Je soupire, descend du bureau et pose la chaise.
Je fais comme ci de rien était, mais ça ne passe pas. J'ai eu l'air d'une poule mouillée de première catégorie, alors avant de pouvoir effacer cette vision de l'esprit de mon pote, j'ai de quoi faire je pense... Owen me demande ce qu'on peut faire, et je me mets à réfléchir. C'est vrai qu'on va pas pouvoir rester là sans rien faire, sinon on va se faire rattraper. Il nous reste encore quelques temps avant le prochain cours, on va trouver de quoi s'occuper ! "Après sortilèges j'ai potions avec les Serdaigles... Désolé mon pote !" Je lui fais un air désolé, avant que mon visage ne s'éclaircisse. "Je sais ! On se fait une petite course de balais ? J'ai pas pu voler durant l'été et ça me manque... Ca te dit ?" Ca me paraissait être une bonne idée, fallait juste pas se faire prendre ! Je fis une petite grimace discrète quand j'évoquais cet été. C'était pas vraiment le sujet approprié pour le moment, et j'avais pas envie de pourrir l'ambiance en en parlant quoi !