Elle fixa durement l'homme qui se trouvait face à elle et celui ci grimaça. La jeune femme avait tout l'air d'un ange mais quand elle travaillait et qu'elle était en plein procès, elle était impitoyable. Pire que la plupart des autres avocats. Elle fixa son "collègue" d'un regard aussi froid que la mort elle même. Celui ci était en train d'accuser un de ses clients de pratiquer couramment la Magie Noire et de faire parti des Mangemorts. Ce qui était tout à fait faux. Le pauvre homme à côté d'elle tremblait, terrifié et en temps normal elle ne l'aurait pas défendu mais il avait payé des honoraires de folies et son père le lui avait demandé comme un service. Aussi le défendait-elle contre son abruti de collègue qui pensait tout connaître, tout savoir et être le meilleur en tout. Elle allait se faire un plaisir de le faire redescendre sur terre. La juge, de l'autre côté de la table les fixa tour à tour avant de se racler la gorge.

- Vous n'avez aucune preuve que mon client pratique la Magie Noire ! Pas de marque, pas d'antécédent, une famille, un boulot ordinaire, fit Taryn avec froideur.
- Nous l'avons surpris plusieurs fois sur l'Allée des Embrumes, il semblait nerveux comme si il cachait quelque chose, il a essayé de fuir et ...
- Non, le coupa Taryn. Il était nerveux parce qu'il se trouvait justement sur l'Allée des Embrumes qui n'a pas une très grande réputation, qu'il devait absolument trouver du produit contre les limaces pour son potager et qu'il avait peur de tomber dans une embuscade.
- Maître Selwyn n'a pas tord Maître Howard. Vos preuves ne tiennent pas la route. Je clos donc le dossier et libère votre client ici présent.
- Mais ... protesta Howard.
- Dossier clos.

Et la juge sorti. Son client lui serra la main d'un air écoeurant de reconnaissance et Taryn du se retenir de le secouer. Elle faisait ça pour son père. Juste pour son père. Aussi se força t-elle à sourire avec gentillesse avant de le laisser partir. Avant de s'en aller elle aussi elle se pencha vers son collègue.

- Si c'est là tout ce que vos Aurors savent faire Howard, vous me décevez. Je m'attendais à mieux même de votre part. Accusez un pauvre homme ne vous offrira ni gloire ni reconnaissance, siffla t-elle.

Puis elle sorti de la salle d'audience et se rendit dans son bureau pour reprendre son dossier là où elle l'avait laissé. Depuis quelques temps, une personne en particulier attirait son attention. Une "collègue" a elle encore. Une avocate. Mais elle était bizarre. Il y avait quelque chose dans son histoire, dans sa vie qui attirait son attention. Et pour elle, cette femme avait beaucoup trop d'influence à son goût et elle n'était pas de leur côté au contraire. Donc, elle était à éliminer. Il était tard quand elle quitta finalement son bureau et le Ministère. Elle marcha le long des couloirs vides avant de transplaner jusqu'à son Manoir , un peu en dehors de la ville. En réalité, c'était celui de ses parents. Ils en avaient un peu partout dans le pays en résidence secondaire, leur principale étant à Edimbourg. Son père lui avait laissé le Manoir pour qu'elle ai un endroit où habiter ici. C'était un endroit magnifique que Taryn adorait mais gigantesque et parfois elle se sentait un peu seule. Mais c'était quand même chose rare. Elle entra chez elle en terrain conquis pendant que l'un des elfes lui prenait sa cape et qu'un autre lui servait un verre de vin rouge dans le salon. En soupirant, elle détacha ses longs cheveux qui dégringolèrent en une cascade de soie blonde dans son dos tout en enlevant ses escarpins à talons haut. Elle enleva sa veste de tailleur restant en chemise de soie blanche et en jupe de tailleur noir, entrouverte sur le côté puis prit le verre. Elle buvait tranquillement en regardant la nuit qui tombait sur le parc par la fenêtre quand une voix grave la fit légèrement sursauter. Elle aurait reconnu cette voix entre mille et un petit sourire en coin étira ses lèvres désirables alors qu'elle se tournait vers Rodolphus.

- Et bien, tu as pris une soirée de congé ? le taquina t-elle d'une voix enjôleuse.

Vous avez dit douce et tendre ? Vous ne deviez pas penser à Taryn alors. Elle s'approcha de son amant d'une démarche gracieuse.

- Un verre de vin ? lui proposa t-elle. Ou quelque chose de plus fort ?

Spoiler:

Rodolphus dans toute sa splendeur. Il arrivait sans frapper, sans se présenter, sans saluer personne. Il arrivait et il prenait, il s'installait comme si il était maître chez lui. Il était brute de décoffrage derrière son masque d'aristocrate. Mais ça faisait parti de son charme et c'était une des choses que Taryn appréciait chez lui.

- Vin des elfes, 1934. Bonne année, lança le Lestrange.
- Effectivement, très bonne année, acquiesça la blonde en s'approchant de lui.

Rodolphus posa alors une main sur sa nuque. Une main possessive qui exigeait plus qu'elle ne demandait. Qui exigeait une soumission totale. En règle générale, Taryn ne se soumettait qu'à de rares personnes. Son Lord. Son père à la rigueur. Et Rodolphus. Mais à personne d'autre. C'étaient les trois hommes qui méritait qu'elle se soumette, qui avaient réellement son respect. Whisky. Bah oui. Pourquoi posait-elle donc la question hein ? Un petit sourire étira le coin de ses lèvres.

- Bien Monsieur, rétorqua t-elle légèrement moqueuse.

Il la lâcha et alla s'asseoir sur le canapé. Elle attrapa la jolie carafe en cristal posé sur le petit meuble à côté du canapé et versa un verre de whisky à son amant. Il venait ici trois fois par semaine environ, quand il commençait à exploser là bas, dans son manoir avec son épouse folle. Taryn respectait Bellatrix pour ce qu'elle était mais elle ne comprenait pas pourquoi elle rejetait Rodolphus. Une toute petite partie d'elle s'en voulait de piquer le mari d'une autre mais c'était vraiment une toute petite partie, bien enfouie au fond d'elle même. Ce peu de conscience qu'elle avait avait et qu'elle refoulait en disant que Bellatrix n'avait qu'à prendre soin de ce qu'elle avait plutôt que de l'éloigner d'elle. Elle s'approcha du mangemort et lui tendit son verre de whisky.

- Tes elfes ne sont bons à rien. Ils ne m’ont même pas entendu entrer. Tu devrais t’en débarrasser.
Un petit sourire orna les lèvres de Taryn.
- Oh ils t'ont entendus entrer. Mais ils ont ordre de te laisser passer. Ils savent qu'ils vaut mieux ne pas te barrer la route, lança t-elle d'un air vaguement amusée.

Rodolphus se cachait toujours derrière un masque d'impassibilité. On ne lisait jamais rien sur son visage ou dans son regard parfois vide. Taryn elle, s'amusait des émotions. Elle s'amusait à montrer tout un panel d'émotions qu'elle ne ressentait pas forcément. Elle était un véritable caméléon, la reine de la manipulation. Et elle s'en amusait profondément. Elle s'assit à son tour dans le canapé et croisa délicatement une jambe sous l'autre en se tournant vers Rodolphus.

- Tu as dîné ? demanda t-elle

Taryn tendit son verre de whisky a Rodolphus qui le prit et le porta au niveau de ses yeux en admirant la couleur ambré. La jeune femme le regarda faire un petit sourire aux lèvres. Il était tellement concentré comme si il cherchait à percevoir le secret de fabrication rien qu'en le fixant du regard. Ou bien qu'il y voyait autre chose que du whisky. Il était beau comme ça. Terriblement beau, et terriblement attirant. Ce qu'il était les trois quart du temps. Mais ça, Taryn ne le lui dirait pas. Elle n'était pas une midinette intimidée et qui cherchait à se faire bien voir. Elle ne recherchait pas le grand amour, la fidélité éternelle et compagnie. Surtout qu'elle était l'amante d'un homme marié alors pour la fidélité on repassera hein.

Lorsque Rodolphus eu finit d'admirer son whisky il le but et tourna son regard sombre sur l'héritière des Selwyn. C'était un regard brûlant, possessif qui disait "à moi" et qui la réchauffait toute entière. Il n'y avait que lui pour provoquer de tels frissons en elle. Des choses qu'on n'était pas sensés ressentir aussi violemment. Pourtant elle ne montra rien, elle garda son sourire un peu mystérieux, un peu provocateur, très enjôleur. Elle aimait le séduire un peu plus chaque fois qu'il venait. C'était un jeu entre eux. Il s'approcha, respira son parfum et elle le laissa faire avant de lui demander si il avait dîner d'une voix un peu rauque.

- Qu’as-tu à me proposer ? demanda Rodolphus.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Taryn.
- Je crois qu'il y a un rôti de boeuf bien saignant accompagné de salade, légumes et de pommes de terre au four. Son regard s'embrasa d'une petite lueur espiègle et brûlante. Oh et en dessert je crois qu'il y a des poires au chocolat. Elle approcha ses lèvres de l'oreille de son amant. Peut-être qu'on pourrait trouver une manière de manger le dessert autre qu'avec une cuillère et une coupe en cristal, murmura t-elle d'une voix rauque et séduisante.

Elle lui mordilla le lobe de l'oreille puis s'éloigna le regard chargé de promesses brûlantes au moment même où un elfe annonçait que le repas était servi. Aussitôt, elle se leva avec grâce, rejeta ses cheveux en arrière et prit son verre de vin. Elle commença à se diriger vers la salle à manger avant de se tourner vers son amant.

- Tu viens ? Personnellement j'ai un petit creux, lança t-elle taquine. 

Taryn savait qu'elle jouait avec le feu. Rodolphus n'était pas l'homme le plus stable de la planète bien au contraire il était un peu - beaucoup - fou. Mais elle savait gérer. Elle savait même très bien gérer. Quand Rodolphus l'attrapa par le poignet pour l'attirer vers lui. Elle se laissa faire alors qu'il plaquait ses lèvres contre les siennes pour un baiser empli de fougue. Un mélange de violence et de passion. Et Taryn se laissa happer par ce tourbillon de sensations toutes aussi brusques et aussi explosives les unes que les autres. Un gémissement traversa ses lèvres, elle ne put le retenir. C'était tellement bon. C'était comme ça qu'elle aimait leur relation. Ce mélange à la fois doux et épicé qui lui faisait totalement perdre la tête. Elle perdait le contrôle en sa présence. Ce contrôle si chèrement acquis, ce contrôle qu'elle gardait en permanence. Elle n'était pas la Reine des Glaces, elle n'avait pas toujours un visage inexpressif mais elle luttait toujours pour garder le contrôle. Mais à chaque fois Rodolphus parvenait à tout faire voler en éclat. Leur baiser se prolongea, fiévreux, puissant. La jeune femme blotti son corps contre celui de son amant et posa une main sur sa joue. Mais bientôt, elle sentit les mains de Rodo se poser sur son cou et elle comprit. Comprit qu'il avait perdu le contrôle lui aussi. Qu'elle, elle le perde ce n'était pas très grave. Elle pouvait toujours se rattraper. Mais pas Rodolphus. Si il entrait en crise, ça bousillerait leur moment, leur soirée. Au lieu de se brusquer elle se détendit et posa ses mains sur celles de son amant. Délicatement elle les éloigna de son cou puis elle rompit leur baiser et s'écarta de lui avec souplesse.

- Rodo. Rodolphus regarde moi, l'appela t-elle d'une voix douce sans plus aucune séduction. Rod' reprend le contrôle. Tu peux le faire. Là, écoute ma voix. Calme toi.

Et elle continua à lui parler d'une voix douce, sans séduction, sans rien d'autre que pour l'aider. L'aider à reprendre le contrôle de lui même. Elle ne le touchait plus mais elle planta ses yeux cobalt dans les siens. Disparue la séductrice elle était à présent calme et attentive pour calmer son amant. 

Spoiler:

Il était en pleine crise. Ce n'était pas la première fois et chaque fois, Taryn arrivait à le ramener. Mais elle savait, au fond d'elle même, qu'un jour elle n'y parviendrait pas. Un jour, elle n'arriverait pas à l'apaiser et qu'elle en mourrait. Cette pensée aurait du la terrifier, lui glacer le sang et la faire couper les ponts avec Rodolphus - en dehors des mangemorts bien sûr. Mais elle n'allait pas le faire. Ne le ferait jamais. Elle tenait à Rod' plus qu'elle n'oserait se l'avouer à elle même. Ou a quiconque d'autre. Elle était bien trop fière pour ça et contrairement à certaines personnes, elle avait un certain sens de l'honneur.

Pourtant cette fois là encore elle tenta de l'apaiser et y parvint. Il revint vers elle, se calma, puis il alla boire un verre de whisky qu'il but cul sec. Et se tourna vers elle pour lui dire qu'ils passaient à table. Sans plus aucune explication. Mais Taryn avait l'habitude. Elle connaissait bien l'homme maintenant. Aussi se rendit-elle dans la salle à manger et s'installa à table. Un des elfes vint leur servir l'entrée. Taryn attendit un peu puis mangea son entrée en silence. Le plat suivant, un rôti de boeuf bien saignant accompagné de légumes et de pommes de terre au four était vraiment délicieux. Taryn savait que c'était Meryth qui avait cuisiné. Meryth était dans sa famille depuis qu'elle était enfant et elle avait toujours été la meilleure cuisinière que Taryn ai jamais connu. Son père la lui avait cédé quand elle avait prit son indépendance. Quand vint le moment du dessert, Taryn décida que l'ambiance plombée avait assez durée. Elle prit les poires et la sauce chocolat et se leva.

- Je t'avais promis un super dessert non ? fit-elle. Alors viens avec moi.

Elle se dirigea vers sa chambre posa le dessert sur la table basse puis se retourna vers Rodolphus et commença à défaire les boutons de sa chemise.

- Tu viens jouer ? le provoqua t-elle, taquine.