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Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON]

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MessageSujet: Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] 129196351Sam 15 Mar 2014 - 0:19

Il faisait beau et, contrairement à une croyance répandue dans les couloirs de Poudlard, non les serpentards ne cultivaient pas un teint pâle comme la mort juste pour avoir l'air plus méchant ou pour faire peur aux premières années en leur faisant croire que chaque serpentard doit devenir un vampire au cours de sa scolarité pour être pleinement accepté dans les rangs de Salazar et qu'ils se nourrissent du sang des élèves des autres maisons... Même si cette rumeur de rite initiatique à la première pleine lune de l'année scolaire était assez drôle... Et que les triplés prenaient un certain plaisir à faire courir encore plus la rumeur et même à l'alimenter.
Ainsi, Amaury prenait le soleil et il n'était pas le seul vampire à le faire. Maddison avait la peau si claire qu'il pensait sérieusement à l'embarquer dans une aventure avec son frère et sa sœur pour faire flipper une dernière fois les poufsouffles qui parcouraient les cachots pour se rendre en cours, au moins une fois avant qu'ils quittent Poudlard.
Dans le parc, la plupart des élèves était avachie dans l'herbe ou chahutait au bord du lac. Depuis que le temps était au beau fixe, le château était facilement déserté à la moindre pause ou à la fin des cours, même par les septièmes années qui laissaient alors de côté leurs révisions. Les ASPICs ne dépendaient pas d'une promenade dans le parc après tout.
Demain commençaient les vacances et les jeunes sorciers avaient d'autant plus relâché la pression en cette fin de journée. Ils avaient deux semaines pour se rattraper chez eux ou au château. Les triplés restaient, comme toujours, à Poudlard pendant les vacances, mais Maddison rentrait chez elle. Derrière conversation de vive voix avant deux semaines.
Fuyant la surpopulation du reste du parc et, il fallait l'avouer, un peu le soleil – un coup de soleil en plein mois d'avril, avec des peaux claires comme les leurs, c'était totalement possible ! –  Amaury et Maddison s'étaient dirigés vers la forêt interdite, restant à sa lisière pour préserver un peu leur intimité et parler tranquillement sans craindre que des oreilles étrangères les écoutent.

« Alors, tu as hâte de rentrer chez toi ? »
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MessageSujet: Re: Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] 129196351Sam 15 Mar 2014 - 19:24

La veille des vacances, un soleil rayonnant, le ciel sans l’ombre d’un nuage à l’horizon et l’herbe verte chatouillant les pieds de tous les élèves qui s’étaient précipités au parc après les cours, enfin bref, toutes les conditions rêvées pour être heureuse et souriante et… Non. Pas pour moi. Les vacances que je redoutais le plus depuis le début de ma dernière année. J’aurais de loin préféré rester à Poudlard, profiter d’un temps radieux pour une fois, et passer mes journées dans l’herbe avec mes amis, le peu d’amis que j’aie. On aurait pu s’allonger les uns sur les autres, comme à chaque fois, et passer notre temps libre à rigoler et penser à nos ASPICs. J’aurais enfin pu mener la vie qui pouvait enfin me plaire et penser à ma future majorité qui approchait à grand pas. La suite de mes études, loin de ma famille. Les soirées New-Yorkaises tous les week-ends avec Lyl.

Les cours s’étaient passés sans encombre pour une fois, on savait tous que les examens approchaient et qu’on avait plutôt intérêt à se bouger si on ne voulait pas devenir la risée de l’école et passer à autre chose après sept ans d’enseignement magique à étudier diverses choses, certaines plus utiles que d’autres. Le dernier cours était le cours de soin aux créatures magiques. Un vrai calvaire pour moi. Je ne supportais pas la vue de ces bêtes affreuses et encore moins leurs blessures. Mettre les mains dans la bave et les potions au jus de sang de dragon séché, sans façon. Même si on rigolait bien avec Amaury, il était mon binôme depuis toujours en SCM, c’était dans ce cours que nous étions devenus amis. Il faisait tout ce que je ne voulais pas faire, même si parfois, ça l’amusait de me dégouter encore plus, et moi aussi. En général, mes rares moments de « normalité », je les passais avec lui. C’était plaisant. Sans ambiguïté ni malentendu. Rarement un homme me regardait avec autant d’amitié dans le regard.

Aussi avions nous décidé de nous rendre au parc du château, comme tous les élèves d’ailleurs. Amaury avait insisté, prétextant que mon manque de couleurs allait finir par me tuer et me transformer en une de ces créatures de la nuit. Mais ma peau blafarde était une de mes fiertés. Dans la haute société, il faut garder une peau impeccablement immaculée et parfaitement claire pour être reconnu et briller. Et je voulais briller. Sans compter que si je rentrais chez moi avec la peau hâlée… Mes parents ne me le pardonneraient pas. Ils me faisaient confectionner ces potions de soleil dès le retour des beaux jours. De plus, les séances de mannequinat prévues pendant les vacances ne pourraient pas se faire sans ma peau blanche et c’était mon seul échappatoire pour ces deux longues, très longues semaines. A mon arrivée, nous allâmes à la lisière de la forêt interdite, comme d’habitude. Il restait si peu de place loin d’oreilles indiscrètes. « Alors, tu as hâte de rentrer chez toi ? » demanda-t-il avec le sourire. Je ne parlais jamais à personne de ma famille, ou de moi-même d’ailleurs. Ni de ma situation… Compliquée. Et c’était aussi bien comme ça. Lyleïa ne pouvait pas supporter ça, Amaury était… Lui. Je pourrais sans doute lui en parler, à lui et rien qu’à lui. L’ombre d’un doute me parcourra l’échine et me crispa. Contractant davantage mon dos déjà encore plus douloureux depuis deux semaines. Je le frottai pour essayer de me soulager en vain. Comment allais-je pouvoir lui répondre ? Lui dire que non, que je voudrais que le temps s’arrête ? Que je voudrais que mon père meure dans d’atroces souffrances, loin de mon tourment ? Non. Je ne pouvais pas. Parce que je ne voulais pas admettre que de telles pensées pouvaient me traverser. « Non, non, pas vraiment. » Une sensation de froid m’envahit. La tête me tournait. S’en était trop, trop pour ces quelques jours. Je ne voulais plus avoir à supporter ça. Plus me sentir aussi faible.
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MessageSujet: Re: Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] 129196351Dim 16 Mar 2014 - 20:05

Parfois Amaury aurait lui aussi aimé rentrer chez lui pendant les vacances. Certes il était bien mieux au château avec son frère et sa sœur que chez sa tante qui de toute façon ne voulait plus d'eux depuis qu'ils avaient la majorité sorcière et lui avaient volé quelques gallions pour aller à la coupe du monde de Quidditch en France, l'été passé. Mais tout de même, il aurait bien aimé avoir un point d'ancrage en dehors de Poudlard... Et rester en permanence dans les environs du château commençaient à être lassant, surtout quand une majorité des élèves était partie. Mais il n'allait quand même pas se plaindre d'être en vacances.
En observant Maddison, il remarqua qu'elle semblait tendue mais n'y accorda pas une grande attention. Maddison paraissait la plupart du temps tendue et crispée. Mais pour quelle en était la raison à cet instant, alors qu'ils ne parlaient que de futilités, de quelque chose qui n'avait rien de très important. Tout l'enjeu était de la décrisper, ce à quoi Amaury était devenu assez bon au fil des années. Elle répondit à sa question à la négative, ce qui ne manqua pas de le surprendre. Quel gamin n'était pas content de pouvoir rentrer chez ses parents et se reposer pour deux semaines ? Étrangement, Amaury ne voyait qu'une seule réponse : les enfants malheureux. Il détestait l'idée que Maddie soit malheureuse pendant deux semaines et n'en comprenait pas la raison. Même s'il avait dans l'idée que les parents sang-purs étaient plutôt sévères et rigides, il n'imaginait pas que même dans ce cas des vacances en deviennent détestables.

« Pas vraiment ? »


Les sourcils froncés, il chercha à capter son regard, bien décidé à lui faire avouer ce qui ne la motivait pas dans ces vacances. Puisqu'elle s'était montrée sincère en affirmant qu'elle n'avait pas vraiment hâte de rentrer chez elle, elle désirait probablement en parler. Si ce n'était pas le cas, il ne laisserait pas tomber le sujet aussi facilement. Il voulait savoir ce qui rendait Maddison inquiète à propos des deux semaines à venir. Peut-être pourrait-il y faire quelque chose...
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MessageSujet: Re: Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] 129196351Jeu 20 Mar 2014 - 12:14

Comment lui dire ? Comment lui dire que je n’ai pas eu une enfance aussi idyllique qu’elle ne peut le paraître ? Ma chambre fait la taille des trois quarts des logements des élèves de cette école. Tout a toujours été démesuré dans mon monde. Il en va de même pour les sentiments, quels qu’ils soient. Allant de l’amour inconditionnel à la rancœur la plus profonde, des gestes les plus tendres aux manifestations les plus douloureuses. Ma mère dit que c’est un fait qui traverse les générations de notre famille depuis longtemps, mais elle est aussi fière de dire que cette tare – bien la seule des Serana – a manifestement sauté la sienne, celle de mon père en réalité, rien de grave n’est jamais arrivé au sein de notre famille. Si seulement elle savait. S’ils savaient tous. Peut-être que leur regard sur moi changerait. Peut-être que je ne paraîtrais plus comme cette fille froide, distante avec ce rire narquois et ironique sur les lèvres mais plus comme un dommage collatéral. Mais je ne veux pas que les gens me prennent en pitié, loin de là. Juste qu’ils comprennent que les évènements que nous subissons nous forgent et tracent notre destin.

Lyleïa est mon âme sœur. Mais Amaury, avec lui, c’est autre chose. D’aussi loin que je me souvienne ici, il a toujours été présent, à mes côtés, même dans les moments les plus difficiles à surpasser, et Dieu sait qu’il y en a eu. Il a fait des prouesses avec moi. Je crois que c’est le tout premier à m’avoir fait sourire. Avec lui, tout est plus simple, plus léger. Le moindre petit nuage devient une nouvelle plaisanterie. Une nouvelle occasion de rire, de sourire à pleines dents et de se laisser aller. C’est ce qui est le plus dur pour moi, le laisser aller. Lâcher prise, totalement, perdre le contrôle de soi-même et se laisser porter. C’est une chose inconcevable pour moi. Mais avec lui, je commence, un peu. Il m’emmène dans son jardin secret. Même si je ne l’ai jamais emmené dans le mien. Le sien ressemble plus à une énorme bulle rose, avec plein de bonheur tout autour – même si je sais qu’il n’y a pas que ça – mais le mien ressemble plus à un chemin épineux, suspendu au-dessus des flammes sur lequel il faut marcher pieds nu, les yeux bandés. C’est un autre monde.

« Pas vraiment ? »
Il me surprit. D’habitude, il ne cherchait pas à en savoir plus que nécessaire. Il savait seulement. Et je l’en remerciais chaque jour pour cela. Seulement maintenant, j’ai besoin de lui dire. Parce que j’ai besoin d’aide. J’avoue en avoir besoin. Mais ce qui me terrifie, c’est son propre bonheur. Je ne veux pas l’embêter avec mes problèmes, il en a déjà assez je crois, et j’ai peur qu’il ne soit pas capable de supporter ça, toute cette souffrance que je vais lui livrer. Il n’a pas à subir ça. Toute la compassion qu’il peut avoir ne peut pas être balayée par une seule et même personne. Une autre partie de moi me dit de me jeter à l’eau, d’enfin lui avouer après toutes ces années, qu’il doit savoir, et que je peux être égoïste avec lui, parce que c’est mon ami. Le meilleur que je pourrais rêver avoir. « Oui. » Fut le seul mot que j’arrivai à sortir de ma bouche, en un souffle douloureux. Je m’appuyai contre un tronc d’arbre et me laissai glisser. Son regard plongeant dans le mien, il me donna du courage. Lui, il était courageux. Pourquoi ne pouvais-je pas l’être à mon tour ? « Mon père sera là. Sous ses allures de Dieu bienfaiteur, il… » ... me fait peur, terriblement peur. Le souvenir de son regard bleu d’acier, ses mains énormes creusant ma chair me hante et me ronge chaque nuit.
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MessageSujet: Re: Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] Qui sont ces bourreaux qui me tuent sans un mot. [MADDISON] 129196351Ven 11 Avr 2014 - 12:11

Il n'avait que rarement vu Maddison comme une petite chose fragile. Elle avait toujours eu un comportement adapté à toutes les situations, elle ne s'était jamais laissée débordée par ses sentiments et paraissait, à l'image d'Atlas, tenir un monde sur ses frêles épaules. Elle était la parfaite serpentard, celle qu'on s'attend à rencontrer quand on présente la maison de Salazar, froide et distante. Amaury avait toujours pensé qu'il y avait un peu de chaque maison dans chaque élève, même s'il y avait une dominante de l'une d'elles. C'était presque triste de trier les élèves dans des cases fermées. Mais chez Maddi aussi, il y avait une part de gryffondor parce qu'il savait qu'elle était forte et courageuse, sans savoir pourquoi. Il y avait une part de poufsouffle, parce qu'elle avait cette fêlure en elle, que son caractère de serpentard masquait plutôt bien, et cette volonté têtue des jaunes et ors qu'il avait observé chez Luzia Ozores.
Amaury connaissait Maddi assez bien pour savoir qu'elle n'était pas que cette apparence confiante et hautaine. Mais au fond, il ne savait pas grand chose d'elle, il ne savait rien de ses secrets. Amaury avait aussi ses secrets bien sûr, mais il avait parfois l'impression d'être le total opposé de Maddi, serpentard aussi mais différent. Et pourtant meilleurs amis. Leurs différences étaient d'ailleurs sûrement à l'origine de leur amitié, il détesterait se retrouver face à son jumeau ou à sa jumelle de caractère, c'était déjà parfois assez compliqué d'avoir son reflet autonome, version masculine et version féminine tous les jours.
A la Saint-Valentin, il avait fait un premier effort pour prendre le temps de comprendre autrui en s'interrogeant sur son bien-être ou sur les causes de son mal-être. Il aimait Sasha et c'est ce qui l'avait poussé à essayer de la connaître mieux. Au fond, s'il considérait Maddi comme sa meilleure amie,c 'était qu'il l'aimait aussi, différemment mais aussi, il pouvait donc faire ce même effort avec elle. Et il voulait qu'elle lui parle, parce que ça n'avait jamais été trop comme ça entre eux, jamais une discussion sur la vie, sur les choses trop difficiles qui la composaient mais à la fin de l'année, ils ne seraient plus des enfants, ils quitteraient Poudlard et ils n'auraient plus qu'à faire face au monde magique, un peu dénués d'expérience pour y survivre. Amaury avait besoin de grandir.
Elle s'arrêta et s'appuya contre un arbre. Il l'imita et s'installa un peu à droite d'en face d'elle, les jambes croisées, le regard plongé dans le sien. Il voulait l'encourager à se confier mais ne savait pas trop comment s'y prendre, comment lui dire qu'elle pouvait tout lui dire. Ça n'aurait pas été naturel de lui déclarer ça de cette manière et en même temps, il ne voulait pas l'obliger si elle ne voulait rien dire.

 « Mon père sera là. Sous ses allures de Dieu bienfaiteur, il… » 

Il ne voulait pas la presser. Elle était lancée mais il n'avait encore aucune idée d'où elle voulait en venir. Bien sûr, dans sa tête, la plupart des pères pro sang-pur sont exigeants et assez durs. Mais il ne s'imaginait pas encore qu'il pouvait y avoir quelque chose de pire chez les Serana bien qu'il se doutât qu'[s]il y avait dragon dans grotte[/s].

« Pourquoi est-ce que tous les pères font en sorte que je les déteste ? »

Ce ne serait jamais que la deuxième fois qu'il envisage d'assassiner un père.
________
Expression magique : dragon dans grotte (anguille sous roche)
500 mots.
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