Petite ballade entre amies pour oublier [Feat. Amelia Bones]

Je m’étais levée tôt au petit matin dans ma maison à Londre afin de pouvoir me rendre le plus tôt possible au cimetière où reposait ma mère et mon cousin. Que le ce soit pour l’anniversaire de la mort de  la femme qui m’a mise au monde ou du garçon qui était devenu un frère pour moi, je profitais de chaque visites pour aller sur les deux tombes.
C’est donc dans un climat assez tendu que mon oncle et ma tante ainsi que moi-même sommes parti afin de nous rendre sur place ou nous leur avions tout raconté comme si ils étaient toujours là. C’était étrange tout de même… Je perds un parent et mon oncle et ma tante perdent un enfant… J’ai pris une place entière de ce côté de la famille,  devenant l’enfant dans lequel ils placeraient leur espoirs.  

Après un bon moment passé là-bas, nous avons enfin décidé de sortir afin de partir sur de plus grandes réjouissances ; une bonne petite promenade dans le parc ! C’était toujours chouette de profiter du grand air , bien qu’étrange d’être au milieu de tous ces moldus que je trouvais parfois étrange. Il faut dire que je ne viens pas tous les jours par ici, surtout qu’on préfère éviter mon père. Enfin, je ne sais pas trop pour moi mais oncle est totalement contre. « Loin des yeux, loin du cœur » comme il le dit si bien en parlant d’une devise moldu mais moi, je ne pense pas qu’elle soit toujours valable. Pas toujours mais ça peut arriver, même souvent.

J’étais donc tranquillement posée lorsqu’une ombre vint me cacher la vue pendant que j’étais assise sur un banc, visage face au soleil. Il ne me fallut pas  longtemps pour reconnaitre mon amie Amélia. Je lui affichai un sourire et me redressa aussitôt pour la saluer elle et ceux qui l’accompagnais. Nous avons un peu  parlé, les adultes ont fait connaissance et nous, on discutait des vacances. Mais rester planté là, ça devait vite lassant.

-Ca te dit de bouger Amélia ? Je commence à avoir des fourmis dans les jambes comme on dit ici.

Sans plus attendre, nous nous sommes un peu éloignées… Liberté !

Je me promenais avec mes parents dans les rues de Londres en essayant de ne pas penser à mon fréro préféré qui s'éclatait sans moi au Festi'witch pendant que je devais rester tranquillement à la maison. Mes parents avaient pris quelques jours pour pouvoir profiter de leur fille adorée. J'avoue que j'aimais bien jouée le rôle de la fille bien sage, donc nous étions aller en famille nous promener. En se balladant dans les rues moldues, je remarquais des pigeons, toujours présents dans les villes mais si insignifiants aux yeux des humains, qui se chamaillaient un bout de pain sous un banc. Immédiatement, je me pris d'affection pour ses pauvres créatures sans défense. Il faut avouer quand même que dans notre monde les animaux sont souvent négligés et relégués à la place de sous-fifres sous prétextes qu'ils ne peuvent pas s'exprimer avec des mots ! Moi je trouve ça incroyable, une telle injustice ! Enfin, pour en revenir à mes petits pigeons, je les observai un instant en méditant sur leur sort. Comme mes parents ne s'étaient pas arrêter et tournaient au coin de la rue, je laissais ces pensées de côté en me promettant d'y revenir et m'élançais pour les rejoindre. En tournant, je vis une jeune fille sur son banc. Je reconnus presque immédiatement Arellys, une amie de Poudlard, qui était perdue dans ses pensées. Je me plantais devant elle pour la saluer. Après quelques échanges pour présenter ses parents aux miens et vice versa, les quelques remarques de politesse et tout le blabla, je me tourne vers Arellys qui me propose de s’éclipser des discussions parentales. J'acquiesce avec un sourire et je la suis.

Après quelques mètres, nous commençons immédiatement à nous raconter nos vacances et à parler de toutes les anecdotes qui les accompagnent.

« Mon frère est au Festi'witch en ce moment, c'est génial ! En réalité, j'y serais bien allé aussi , mais mes parents n'ont pas les moyens de nous y emmener tous les deux... »

Je regarde par terre un peu triste en pensant à ce que je ratais. Arellys était le genre de personnes avec qui je serais volontiers aller au Festi'witch en sachant que je pourraim me confier à elle sur n'importe quel sujet. C'était le genre d'amie à qui on peut tout dire et qui accepte (plus ou moins) les folies de l'autre. Plus ou moins, parce qu'il faut avouer qu'elle avait parfois du mal à supporter mes remarques un peu trop fréquentes contre la maltraitance des animaux. J'en avais conscience et retins donc une de ces fameuses remarques en voyant les pigeons de tout à l'heure. Ça pouvait encore attendre. D'abord je voulais savoir ce qu'Arellys avait sur le cœur. Il faut avouer qu'elle avait pas l'air super heureuse sur son banc...

Alors que nos parents semblaient bien s’entendre, nous avons commencé à prendre la route histoire de la libérer un peu de l’emprise parentale qui pesait sur nous. Le temps était si agréable qu’il était quasi impossible de s’en plaindre et puis, l’air était si bon de ce côté-ci de Londres qu’on ne pouvait que vouloir en profiter d’avantage. Je devrais peut-être penser à inviter des amis plus souvent maintenant que j’y pense ; ça me ferait de la compagnie et puis, ça distrait toujours un peu des problèmes quotidiens… Lily et Remus étant en plus les bienvenus à la maison, tout comme Amelia qui était certainement celle qui avait le moins de chemin à faire. Ce n’était pas un hasard si on se croisait assez souvent hors de l’école !

Nous avons commencé à discuter de nos vacances… C’est vrai que le festival de Festi’witch était très attendu cette année et malheureusement, Amelia n’avait pas la chance de s’y rendre vu que son frère y était déjà et ses parents ne savaient pas les y emmener tous les deux. Apercevant sa mélancolie, je n’ai pas pu m’empêcher de me placer devant elle.

-C’est nul ça ! J’y vais moi … Je rejoins Remus qui sera avec James et Sirius… Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi ? Et je payerais si tu veux, ce n’est pas l’argent qui manque.

Il faut dire que j’ai toujours été très proche de Remus et on nous charriait souvent là-dessus… Je ne voyais pas trop d’où venait cette prétendue « ambiguïté » entre nous mais bon, j’évitais d’y penser pour ne pas être mal à l’aise. C’était pourtant rare de me mettre dans un état de malaise.
Enfin, ici je préférais passer mon temps avec Amelia à qui je pouvais tout dire ; on était très complices et de véritables confidentes. Ca fait toujours plaisir de savoir qu’on a quelqu’un à qui se confier… Même si je dois avouer que parfois elle va loin dans ses débats sur des choses un peu futiles , ce qui peut parfois m’énerver si je ne le prends pas avec humour.
Je remarquais toutefois qu’elle semblait curieuse de quelque chose, et il ne fallait pas chercher midi à 14h pour comprendre de quoi il s’agissait vu la façon dont elle me regardait.

-T’inquiètes, c’est juste que je suis allée voir ma mère et mon cousin au cimetière … Juste un petit moment sombre mais ça va beaucoup mieux maintenant que tu es là !

Je lui adressai un sourire, peut-être un peu maladroit mais vrai, afin de la rassurer. Après tout, ce n’était pas moi qui allais pleurer tous les jours pour le passé ; j’étais plus forte que ça et je voulais l’être.