La neige et le froid s’abattaient sur Poudlard en ce mois de décembre 1974. Peu d'élèves étaient restés au château entre noël et jour de l'an et Daisy faisait partie de ceux-ci. Elle avait bien passé noël auprès des siens mais était retournée au château le lendemain du 25 Décembre avec une nouvelle amie à son annulaire. Un solitaire. Quel joli nom qui lui allait si bien. L'anneau offert pour celer les fiançailles entre deux jeunes gens qui ne le désiraient pas. Recroquevillée sur elle-même sur le canapé de velours vert de la salle commune, Daisy tenait une lettre manuscrite d'Augustus Rookwood. Son futur mari avait une jolie plume, celle des amours courtois. Il était tard et elle était seule, pouvant se laisser aller à son propre chagrin. Elle n'avait rien contre lui, vraiment, il avait tout pour plaire, mais elle ne l'avait pas choisi. Père s'en était chargé.
Quelques semaines plus tôt sur le chemin de traverse …
Daisy et son père se rendaient à Gringott's par le chemin de traverse. Ils avaient rendez-vous avec un gobelin pour parler finance et placement autour des fiançailles de Daisy. Elle se moquait absolument de ce à quoi cela correspondait mais Edgar avait visiblement besoin de sa signature sinon il ne se serait pas encombré de son aînée. Une heure et demi plus tard, les deux Blackstone sortirent de la banque et partirent rejoindre la mère et les trois sœurs. Dans la foule du chemin, une chevelure blonde vint bousculer violemment le patriarche et sa fille qui s'emporta instantanément en voyant que ce n'était qu'un adolescent :
- Ne peux-tu pas regarder où tu vas ?
Moran J. Powell
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J’étais rentré après Noël. Mon oncle était venu puis reparti comme il était arrivé. Ça m’avait fait du bien de le revoir un peu, lui qui était perdu au fin fond du Pays de Galles. J’avais passé de bonne vacances, mais je préférais toujours revenir pour le jour de l’an. C’était sympa, Poudlard pendant les vacances. Là, je revenais du parc. J’étais de bonne humeur. L’air frai m’avait fait du bien et ça faisait toujours réfléchir. J’avais envoyé une lettre à mon oncle justement et je revenais au château, l’esprit bouillonnant, occupé comme souvent en ce moment par quelqu’un qui ne méritait peut-être pas tant de place dans ma tête : Daisy Blackstone.
Quelques semaines plus tôt
- Je suis à la bourre pardon, désolé, bon noël !
Je zigzaguais entre les gens, mes paquets sous le bras. Je m’excusais comme je pouvais, mais alors que je trébuchais je percutais quelqu’un de plutôt grand et fis tomber mon plus gros paquet par terre. Le plus fragile aussi, qui m’avait coûté cher. Cadeau de Noël l’oblige. Je ramassais mon paquet, en essayant de ne pas faire tomber les deux autres que j’avais sous le bras lorsqu’une voix que je trouvais glaçante comparé à l’atmosphère générale qui régnait sur le chemin de traverse, s’adressa à moi. Je relevais la tête pour me retrouver face… A Daisy et son père. Merveilleuse surprise. Je jetais un coup d’œil à ma camarade préfète puis à son apparent géniteur. La conversation avec elle autour d’une formidable tasse de thé en cours de divination me revînt en mémoire. Mon doigt entaillé s’en rappelait aussi, d’ailleurs. C’était donc l’homme qui mariait sa fille de force comme au Moyen-Âge. Daisy lui ressemblait à mes yeux moyennement. Peut-être parce que je n’appréciais pas ce qu’il faisait à sa fille qui ne l’aimait pas. Qui en avait peur même, d’après ce que j’avais compris cet été.
- Blackstone lançais-je à ma camarade. Avec…ton père.
J’avais dit ça d’une voix plus froide que prévu.
- Navré de vous avoir percuté, mais je suis comme d’habitude en retard. Vous étiez au mauvais endroit, au mauvais moment.
Je disais ça comme si c’était de sa faute. Façon de voir les choses, en fait. Question de point de vu, tout ça.
Daisy Blackstone
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Quand Daisy se rendit compte que c'était Moran qui les avait percuté, elle écarquilla les yeux et se sentit soudain très mal à l'aise. Elle n'esquissa aucun mouvement pour l'aider à ramasser ses paquets, ni son père d'ailleurs. Elle ne répondit pas lorsqu'il prononça son nom. Et oui, c'est moi.. avec mon père.. Pensa-t-elle. Jamais elle n'aurait imaginé que ces deux là se rencontrent un jour, surtout après tout ce qu'elle lui avait dit sur lui, consciemment ou non d'ailleurs. La jeune femme ne le quitta pas des yeux durant ses « excuses » et eu honte des paroles de son géniteur :
- Excuses tout juste acceptables mais le ton n'y est pas … Ni l'attitude …
Edgar observa le jeune homme et se tourna vers sa fille puisqu'ils semblaient se connaître.
- Dis moi le nom de ce garçon ! Dit-il de son ton toujours froid et autoritaire.
- Moran Powell. Lâcha- t-elle un peu crispée.
- Et bien Moran Powell, la prochaine fois que vous bousculez un Blackstone, tâchez d'offrir des excuses plus convaincantes.
Daisy baissa les yeux vers le sol. Pourquoi fallait-il toujours que son père marque son territoire comme cela ? Elle finit par jeter un coup d’œil vers Moran dans l'espoir qu'il ne réplique pas comme il avait l'habitude de le faire. S'il pouvait s'écraser une seule fois, c'était bien aujourd'hui, devant son père.
Moran J. Powell
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Je l’observais d’un œil mauvais me dire que mes excuses étaient limite. Il se prenait pour qui, celui-là ? Pour le Ministre ? Va falloir redescendre hein. Je comprenais mieux maintenant l’attitude globale de Daisy ces dernières années. Son père était à l’exact opposé du mien. Là où le sien semblait rigide et austère le mien était plaisantin et toujours ouvert. Différents caractères, différentes éducations. Je le regardais d’un regard ahuris lui demander mon nom. N’étais-je pas assez digne pour qu’il m’adresse la parole ? Daisy répondit mais je ne savais pas si elle était plutôt honteuse ou mal-à-l’aise. En tout cas, elle n’était pas très bien. Un sursaut de courage que je n’avais pourtant jamais eu me fit ouvrir la bouche… Alors que je n’aurais peut-être pas dû.
- Vous savez que je comprends ce que vous dîtes et que je connais mon nom ?
Puis Blackstone père reprit la parole. Je levais un sourcil à l’entente de ses paroles.
Se pensait-il trop supérieur pour ne pas être bousculé ? Non mais sérieusement. Si quelqu’un comme lui était supérieur à quelque chose, il allait falloir me dire quoi. Malheureusement pour moi, j’étais lancé. Il était rare que j’ouvre la bouche pour dire des choses que je ne réfléchissais pas. Mais un tel personnage, après tout ce qu’on m’avait dit sur lui, me donnait la nausée. La conversation entre Daisy et moi en cours de divination dans la tête, je continuais :
- Vous vous pensez respectable mais quelqu’un qui marie sa fille au premier venu ne l’est pas. Inutile de me regarder de travers, ce n’est pas comme si c’était un secret.
Je réajustais mes paquets sous le bras. J’en avais peut-être un peu trop dit… J’espérais juste que Daisy n’allait pas avoir de problèmes à cause de moi. Au moins j’étais resté poli… C’était déjà un bon début. Mais maintenant, j’allais avoir des problèmes, sans doute. Tant que ça ne retombait pas sur mon père, je m’en fichais un peu. Je ne savais pas trop comment j’allais me sortir de là, d’autant plus que j’étais maintenant très en retard. Si fuir, en règle générale ne m’aurait pas posé de soucis, je doutais que Blackstone père me laisse m’en sortir si facilement.
Daisy Blackstone
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Et si vous me laissiez en dehors de ça hein ? Pensa Daisy lorsque Moran évoqua le sujet du mariage. En même temps qu'elle devenait écarlate, elle dévisagea le serpentard et fut surprise qu'il donne le fond de sa pensée. Non pas qu'elle ne savait pas ce qu'il pensait des mariages arrangés, elle le savait très bien, ils en avaient parlé. Par contre qu'il dise ce qu'il pense à Edgar Blackstone, comme ça de but en blanc alors qu'il venait de le bousculer dans la rue … Passée la surprise, son regard s'adoucit et elle se dit que Moran avait eu un excès de courage.. ou d'inconscience.. ou bien les deux. Personne dans son entourage proche n'osait jamais ouvrir la bouche face à son père. Pour formuler un désaccord encore moins. Qu'est-ce qui lui prenait à Moran pour ainsi contredire Edgar, et sur ce sujet en particulier ? Daisy n'osait pas jeter un simple coup d’œil à son père qui devait être vert de rage de peur qu'elle se retourne contre elle. D'ailleurs heureusement que Moran avait terminé sa phrase sinon papa aurait imaginé que c'était elle qui lui en avait parlé.
- Je me moque royalement de ce que peut penser un adolescent dans ton genre. Avait-il dit en tutoyant Moran, signe qu'il perdait légèrement son sang froid. Je fais ce que bon me semble avec mes filles. Tu feras ce que tu veux avec ta famille le jour où tu en auras une … si cela arrive.. Son ton était glacial et on aurait même pu croire qu'il glissait une menace insidieuse au cœur de sa phrase. Daisy resta aussi silencieuse qu'elle était honteuse et finit par articuler :
- Maman et les filles nous attendent Père. Allons y …
C'était sa façon à elle de le détourner de sa colère envers Moran et ainsi de l'épargner. Elle lui jeta un regard implorant et déjà plein de gratitude, puis chuchota : « Tu ne veux pas faire ça …. »
Moran J. Powell
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J’avais remonté tout le parc et débouchais maintenant dans le Hall. Autant aller directement à la Salle Commune, il n’y avait de toute manière pas âme qui vive. Maintenant que ma lettre était envoyée (j’avais délogé un hibou de l’école vu que ma chouette était toujours portée disparue), je pouvais vivre tranquille. Je parcourais le couloir des cachots, tournais à droite pour finir devant le portrait qui cachait l’entrée de notre salle commune. L’endroit était froid, insensible comme a plupart des gens qui arpentaient quotidiennement ces couloirs.
- Sacré.
Quelques semaines plus tôt
Une fois l’excès de courage passé, je me rendis compte de ce que j’avais dit. J’étais vraiment un bon gros malade, moi. J’observais Edgar Blackstone comme on regardait une chouette se nettoyer les ailes, c’est-à-dire avec désintérêt. Il me répondit et je percutais de suite qu’il me tutoyait. Mais en fait, je n’avais pas grand-chose à faire de ce qu’il pensait ou me répondait. Je saisi juste la potentielle menace avec les légères pauses qu’il effectuait dans son rythme. J’étais assez mal-à-l’aise face au silence de Daisy. Elle s’écrasait devant son géniteur d’une manière que je n’avais pas cru imaginable. Pourtant, cela avait été au cœur d’une de nos conversations cette été. Mais je n’en avais pas mesuré la portée de suite. Alors que je me disais ça, c’est elle qui m’offrit une chance de répit. Son père sembla mordre à l’hameçon énorme qu’elle lui avait lancé. Je le regardais se détourner d’un œil mauvais lorsque la Serpentard ajouta quelque chose à mon intention à voix basse. Elle avait l’air d’avoir apprécié mon geste ô combien suicidaire. Je la regardais partir accompagné de son père. Autant ne rien répliquer, cela valait mieux pour tout le monde… Et puis… Nom d’un centaure, j’étais horriblement en retard !
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Daisy Blackstone
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Moran avait semblé avoir compris le message. Il restait finalement muet à la réponse menaçante de son père. Avec ses lèvres elle mima un merci inaudible et détourna le regard . Son père, peu enclin à accorder davantage d’intérêt à un jeune adolescent tel que lui suivit les indications de sa fille et amorça son départ. Daisy le suivit et ils retournèrent à leur occupation. Arrivée au bout de la ruelle, Daisy jeta un ultime regard en direction de là ou se trouvait le préfet mais il était déjà noyé dans la foule, invisible.
____________
Les larmes l'empêchaient de relire le parchemin tant ses yeux étaient imbibés. Elle le serrait et finit par le froisser dans sa main froide et crispée. En boule, elle arma son bras en direction de la flamme et le jeta avec une colère sourde. Malgré ses talents de poursuiveuse, le parchemin ricocha contre le coin de la cheminée et retomba sur le sol au pied d'un fauteuil. Elle maugréa quelque chose dans ses dents et finit par se lever pour achever la lettre. Daisy la ramassa, s'approcha du foyer et la laissa tomber. Hypnotisée par les flammes qui brûlaient les mots de son futur mari, elle s'assit devant en tailleur pour admirer le spectacle... Lorsque quelqu'un finit par pénétrer dans la salle commune.
Moran J. Powell
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Mar 3 Jan 2017 - 17:34
Je pénétrais dans la salle commune immédiatement. Je n’allais pas passer trois plombes devant ce fichu portrait. J’avais le sentiment du devoir accomplis. Ma lettre postée à temps, je me voyais bien travailler encore quelques heures. Enfin, sauf si quelque chose venait changer mes plans.
Et justement, il fallait que ce soit Blackstone qui me les change. Enfin, techniquement la pauvre ce n’était pas de sa faute. Elle ne me demandait rien, elle était là assise devant l’âtre brûlant à… Pleurer. Pourquoi fallait-il toujours que je la vois dans une situation particulière ? Pourquoi n’avions-nous pas de relation simple, comme c’était le cas avant ? Je crois que plus perdu que nous, il n’y avait pas. Non parce qu’elle avait changé aussi, je n’étais pas le seul à me poser des questions. SI tout était comme avant je n’aurais pas fait un pas dans la salle commune sans que l’on s’agresse mutuellement. Ça me faisait mal de la voir comme ça. Ma rencontre brève avec son père avait suffi à me faire comprendre certaines choses. Et Daisy me faisait de la peine. Peine saupoudrée avec d’autre sentiments que j’apparentais à un attachement réel à elle. Finit les vacheries et les insultes. Nous parlions maintenant de tout, de notre vie privée comme des cours, comme si nous étions amis. Alors que notre situation m'avait l'air d'être plus ambiguë que cela. Je n’avais pas bougé depuis que j’étais entré et je la fixais comme si je ne m’attendais pas à la voir. Bon, je ne m’attendais pas à la voir, en même temps. Je ne savais pas très bien comment réagir. D’un côté elle pourrait vouloir m’assassiner et de l’autre elle pourrait me parler… Qu’est-ce que la vie sans prendre quelques risques, hein ?
- Quelque chose ne va pas ?
Je n’avais toujours pas bougé. Je devais paraître bien idiot, debout à un mètre ou deux de l’entrée de notre salle. Je m’avançais vers elle et m’assit en tailleurs à côté. Quelques mois auparavant, une scène pareille nous aurait semblé irréaliste autant à elle qu’à moi. Mais les gens changeaient en quelques mois. Ils changeaient même beaucoup.
Daisy Blackstone
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Jeu 12 Jan 2017 - 15:36
Behind blue eyes …
Spoiler:
Lorsque quelqu'un pénétra dans la salle commune, Daisy se figea, comme si le fait de ne pas bouger permettrait qu'on ne la voit pas. Peut-être cette personne irait directement dans son dortoir sans l'apercevoir, la laissant paisible dans sa solitude. Les bruits de pas se turent et la jeune Daisy ne broncha pas immobile devant son feu. Le silence se fut et elle retint presque sa respiration pour demeurer invisible aux yeux de l'intrus. Finalement l'individu ouvrit la bouche, dévoilant ainsi son identité. Moran Powell, bien évidemment. Décidément ce type était partout. La suivant comme une ombre, planant au dessus d'elle comme un oiseau de mauvaise augure. Daisy porta machinalement sa main à ses yeux, essuyant ses larmes discrètement et ne répondit pas. Peut-être partirait-il... Elle planta son regard dans les flammes et le sentit s'asseoir auprès d'elle.
Si tout va bien … Mentit-elle.
Il ne croyait quand même pas qu'elle allait se confier ? Déjà il en savait un peu trop, elle lui en avait beaucoup trop dit. A croire qu'il avait un don pour dénouer les langues. Alors moins elle parlait, moins elle se dévoilait. Il restait toujours un fond de méfiance, même s'il avait prouvé qu'il pouvait garder ses petits secrets pour lui. Au bout de quelques secondes elle finit par articuler autre chose :
Je m'excuse pour l'autre jour … Tu sais mon père …
Hop au moins elle détournait pour un temps le sujet qui la tourmentait.
Moran J. Powell
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Dim 15 Jan 2017 - 13:55
Je m’étais assis avec elle. Elle avait pleuré. Daisy essuya furtivement ses quelques larmes et je me dis qu’il fallait être un fou pour la faire pleurer ainsi. Qui donc l’avait ainsi poussé à bout ? Le feu crépitait sous mes yeux noirs et le vent battait les vitres. Ma question avait résonné dans la pièce et je ne m’attendais pas à une réponse sincère de sa part. Alors quand elle me dit qu’il n’y avait rien, je su de suite qu’elle me mentait. Je baissais les yeux vers le tapis vert, sur lequel nous étions assis en marmonnant plus pour moi que pour elle :
- Ce n’est pas très joli de mentir.
Je ne pensais plus du tout à ma lettre de laquelle j’attendais avec impatience la réponse. J’eus pourtant l’agréable surprise de l’entendre s’excuser de l’attitude de son paternel. Je tournais la tête vers elle en repensant au ton froid qu’avait utilisé Edgar Blackstone. Effrayant personnage, je n’avais réalisé cela qu’après coup, même si j’avais compris de suite pourquoi Daisy s’écrasait devant lui. Car c’était ce qu’elle faisait, à accepter un mariage monté de toute pièce avec un homme sans doute beaucoup plus vieux qu'elle. Cette société et cette façon de faire m'horrifiaient. Je trouvais cela tellement arriéré !
- Tu n’as pas à t’excuser de son attitude… Je l’ai bien cherché il faut dire.
Je marquais une pause en détournant la tête d’elle. Oui, j’avais poussé le bouchon un peu loin. Mais je n’avais pas pu m’en empêcher. Je m’étais découvert un courage assez étonnant, moi qui était habituellement plus lâche qu'atre chose. Étonnante après-midi, étrange altercation. J’avais eu peur de lui attirer des ennuis, mais Daisy avait habilement détourné son attention de moi.
- En fait, je devrais te remercier de l’avoir détourné de moi. Alors merci, Daisy.
Parce que bon, si elle ne l’avait pas incité à partir, j’aurais sans doute eut le droit à une volée de remarques supplémentaires, rien de bien méchant, mais venant de lui, ce devait être impressionnant. Surtout que je n'aurais pas tenu ma langue.
- J’espère que je ne t’ai pas attiré d’ennuis, je ne sais pas du tout ce qui m’a pris de réagir ainsi.
Daisy Blackstone
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Dim 15 Jan 2017 - 14:50
Daisy ne releva pas sa phrase mais avait bien saisi le message. Il n'était pas dupe de sa réponse, mais par contre lâcha l'affaire. Elle lui en était gré et par ce simple fait, elle ne se mit pas sur la défensive. Peut-être commençait-il à la connaître assez pour employer la bonne méthode avec elle. Ou plutôt, n'avait-il plus envie d'utiliser cela contre elle. C'était drôle parce que la préfète se reconnaissait de moins en moins. Du moins avec Moran. Elle laissait couler de plus en plus ses remarques alors qu'avant un seul mot dit de travers ou juste une remarque l'aurait fait démarrer au quart de tours. Fixant toujours les flammes, elle le laissa finir et surtout la remercier. Esquissant un simple sourire qui n'était pas pour une fois vainqueur ou ironique, elle commençait à triturer ses doigts. Son regard se porta sur ses mains à lui et elle finit par lui répondre :
Tu n'as jamais su tenir ta langue voilà tout … C'est pour ça que tu as réagi … Tu ne peux pas t'en empêcher, il faut que tu dises ce que tu penses .. Un jour ça te jouera des tours …
Elle ne croyait pas si bien dire. C'est ce qui lui arriverait à vouloir dire la vérité à tous prix. Moran ne savait pas tenir sa langue, elle en avait fait les frais longtemps et d'ailleurs ça l'agaçait. Est-ce que c'était toujours le cas ? Elle ne savait pas trop.
Tu ne m'as pas attiré d'ennui. Mentit-elle de nouveau... Mais tu peux être sûr que tu es dans son collimateur pour la vie. Tu figures sans doute sur sa liste noire à présent... là elle ne mentait pas.
Edgar avait bien reporté sa colère sur ses cinq femmes sans distinction et avait menacé Daisy de ne pas fréquenter un tel garçon. Elle lui avait assuré de ne même pas lui parler de toute façon. Tout comme ses trois sœurs. C'était lui mentir car elle n'avait aucune intention de le faire. Et le mensonge n'était-il pas le début d'une rébellion ?
Il nous a ... elle hésita à prononcer le mot ... demandé de ne pas être en contact avec toi ...
Ce n'était pas vraiment une demande à proprement parlé. Le mot "ordre" était plus approprié à ce genre d'injonction.
Moran J. Powell
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Mar 17 Jan 2017 - 19:48
Je n’étais définitivement pas aveugle, et Daisy semblait apprécier mes sincères excuses. Il fallait dire que si j’avais pu m’excuser plus tôt, je l’aurais fait. Sur le coup même, si j’avais eu l’occasion de lui parler. Je la voyais mal à l’aise, et il fallait dire que je ne privais pas trop pour l’observer. Elle triturait ses doigts et j’étirais mes jambes devant moi en m’adossant au canapé de derrière, pour être plus à l’aise. Lorsqu’elle prit la parole ce fut pour faire une courte mais remarquable analyse de ma personne. Je l’observais en étirant un sourire satisfait. Avait-elle remarqué cela depuis longtemps ou était-ce récent ? Mais son avertissement à la fin de sa phrase me fit baisser la tête et regarder le sol, comme un enfant prit en faute.
- Je sais lâchais-je pourtant. C’est le but, à quoi bon vivre si on ne peut même pas dire ce qu’on pense, hein ? Puis s’il doit m’arriver quelque chose… Bah, ce sera arrivé pour une bonne cause, je pense.
Ma désinvolture face à un possible futur me concernant me déconcertait au fur et à mesure que les mots franchissaient mes lèvres. C’est vrai que je ne me demandais pas quelles pouvaient être les représailles. Réaliser que je n’étais pas immunisé me faisait un peu redescendre sur terre. Mais c’était les aléas du métier, au fond c’était peut-être ça qui me motivait ? Perturbé, je l’écoutais pourtant attentivement, anxieux à l’idée qu’elle ait pu être réprimandé par son géniteur. J’eus un rire nerveux en l’entendant parler de sa liste noire. Ahah, il n’avait vraiment pas apprécié qu’un gosse de seize ans lui tienne tête, qu’elle fierté ! Il devait en avoir des choses à cacher, le père Blackstone ce devait être intéressant de fouiller un peu dans le passé de cet homme. Mais je ne partageais pas mes pensées et écoutais la suite tout aussi attentivement que ce qu’elle avait dit précédemment. Je me brûlais les yeux à fixer le feu mais je réfléchissais à la portée des paroles de ma camarade. Elle me parlait là, non ? Ne passait-elle pas outre les conseils de son père ?
- J’espère que tu ne comptes pas suivre ses « conseils », tu raterais quelque chose à ne plus me parler. Puis, moi j’aime bien discuter avec toi.
C’était vrai, cela ne servait à rien de le nier. J’aimais bien sa compagnie, j’appréciais autant nos moments que ceux que nous partagions avant, et qui étaient beaucoup plus explosifs. Finalement, notre relation n’avait été qu’évolution. Nous nous détestions, étions passés à un stade de tolérance l’année dernière, pour finalement quoi ? S’apprécier ? Même un peu ? Je ne savais même pas ce qu’on était en fait. Notre relation était trop ambiguë pour la désigner en tant qu’amitié. Je n’explosais pas un verre à cause d’une mauvaise nouvelle concernant une fille que je ne devais même pas apprécier.
- Tu… Euh… Tu as eu des nouvelles de ton futur mari ? Demandais-je d’un air faussement détaché.
Je me demandais bien qui était cet homme choisit par le père de Daisy. En même temps, je me sentais un peu mal de mettre le sujet sur le tapis mais je n’avais pas pu m’en empêcher parce qu’apprendre qu’elle était fiancée m’avait vraiment retourné.
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Daisy Blackstone
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Mer 18 Jan 2017 - 0:00
« A quoi bon vivre si on ne peut pas dire ce qu'on pense … » Ses mots raisonnèrent en elle comme un écho lointain. Toute sa vie tournait autour de cela. Daisy avait appris très tôt que pour évoluer dans sa famille et à plus grande échelle dans la société sorcière, les apparences étaient reines. Qu'importe ce que l'on pensait, l'hypocrisie, le mensonge, la duperie ou mieux encore le silence seraient ses maîtres mots. Chez les Blackstone, on ne parlait que pour acquiescer les ordres du père. L'obéissance sans résistance. Lorsqu'on est un jeune enfant, on ne pense pas à remettre en cause le dogme familial, on considère l'éducation reçue comme universelle. Ce n'est que lorsque les enfants sont confrontés aux autres, in extenso leur famille, qu'ils comprennent qu'il existe autre chose. Jusqu'à tard, Daisy buvait les paroles de son père et n'aurait jamais osé émettre une contradiction ou simplement une réserve. En somme dire ce qu'elle pensait. Si on suivait le raisonnement de Moran, à quoi bon vivre … ? Un fossé semblait s'étendre entre eux deux. Leur éducation avait été diamétralement opposée tout comme leurs caractères l'étaient. Alors qu'est-ce qui les poussait l'un vers l'autre ? Sans doute était-ce cela … Daisy jeta un coup d’œil dans la direction de Moran alors qu'il répliqua. Elle n'avait aucune intention de suivre les ordres de son père. Loin de lui, le château était un peu comme son espace de liberté, un lieu dans lequel elle pouvait être à peu près elle-même et faire ses propres choix.
- J'ai décidé de ne pas suivre ses conseils en effet …. je m'en voudrais de te priver de nos charmantes conversations et de ma présence plus généralement. Avait-elle répondu sur un ton presque plaisantin.
Son léger sourire se changea en une moue entre l'incompréhension et la gêne. « Puis, moi j’aime bien discuter avec toi. » Était-ce un compliment ? Peu habituée à cela, la préfète ne sut pas vraiment comment réagir et ne répondit pas. Elle ne pensait pas qu'« Aimer » était le terme adéquat. « Apprécier » sans doute. « Prendre du plaisir à » peut-être. Son regard vrilla vers les flammes, soudain envahie d'un sentiment singulier. Avant d'avoir pu bredouiller autre chose, Moran changea de sujet. L'évocation de son futur mari dans la bouche du garçon la fit se figer et son visage se crispa. Desserrant les dents elle décida de se livrer …
- Je... Oui …. Nous nous échangeons des banalités … Une à deux fois par mois …. Elle osa le regarder dans les yeux et y chercha un écho.. C'est un homme intelligent, doux … qui essaie de créer des liens … de trouver des points communs....
A mesure qu'elle parlait, Daisy ne s'était pas rendue compte qu'elle faisait tourner sa bague de fiançailles autour de son annulaire. Ses yeux avaient rougies et elle détourna les yeux pour regarder le sol.
- Je ne suis pas très à l'aise à parler de ça …dit-elle doucement... avec toi ….
Moran J. Powell
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Ven 20 Jan 2017 - 22:36
Il y avait des moments de silence dans nos conversations. Et je n’arrivais pas à savoir si c’était gênant ou pas du tout. Si on réfléchissait juste à la portée de nos paroles ou si on ne savait pas quoi dire. Je dirais à première vue que c’était un peu les deux, en fait. J’étais assez gêné d’être là avec elle à discuter de choses dont nous avions déjà parlés, alors que nous nous étions brièvement croisés quelques temps auparavant au chemin de Traverse. Je n’arrivais pas à savoir si Daisy était à l’aise ou dans le même état que moi. J’étais assez partagé. D’un côté j’étais ravi de passer du temps avec elle, parce que bon, il fallait bien admettre que nos rapports sociaux c’étaient considérablement améliorés. Mais d’un autre, je sentais toujours une certaine distance entre nous liée à je ne sais trop quoi.
Le ton plaisantin qu’avait adopté Daisy m’avait un peu étonné. Je ne m’attendais pas spécialement à ce qu’elle réponde favorable à ma plaisanterie. Mais bon, les réactions de l’héritière Blackstone me perturbaient depuis quelques mois. En fait, j’étais perturbé depuis cette fois où j’étais descendu à la salle commune en pleine nuit et où je l’avais croisé. Rencontre bien étrange. De toute manière depuis cette fameuse soirée, je me sentais irrésistiblement attiré vers Daisy, d’une manière que je ne saisissais même pas. Parce qu’à l’origine je ne l’aimais pas du tout. Mais maintenant, il me semblait vouloir la comprendre un peu plus… Et sortir un peu du giron dans lequel j’avais toujours vécu.
Malheureusement, la préfète ne me répondit pas au sujet de nos conversations. Oui j’aimais bien discuter avec elle, parce que comme je l’avais dit je me sentais attiré par sa personne. Je m’en étais rendu compte depuis quelques temps, d’ailleurs, nous ne nous étions pas trop vu. Pour la simple et bonne raison que depuis l’épisode dans la tour de divination, j’essayais un peu de l’éviter. Je n’avais pas assumé avoir explosé une tasse à cause de sa vie privée à elle. Je me sentais assez jaloux, en fait. Qu’un autre ait son attention ou qu’elle soit destinée à quelqu’un d’autre. Alors que bon, nous n’étions sans doute pas faits pour être ensembles. Mais je la considérais dans mon cercle, un cercle très étroit où peu de monde résidait. Un cercle où je devenais assez égoïste, un cercle dans lequel je n’acceptais pas grand monde. C’était un cercle que je considérais comme proche, et je n’aimais pas que ces personnes se trouvent approchés par d’autres. Un peu comme un territoire, si on devait imager un peu ça. Alors forcément, lui poser une question sur son fiancé avait été un peu calculé. Sa réponse était évasive et je ne la sentais pas totalement emballée par l’idée de me répondre. Considérait-elle que je m’incrustais dans sa vie privée ? L’idée ne me déplaisait pas trop, mais peut-être qu’elle ne résonnait pas de la même manière. Elle faisait beaucoup de pause et je constatais qu’elle essayait de me dépeindre une vision honorable de son futur époux. Se mettait-elle déjà dans le rôle de la femme idéale ? J’allais justement lui poser la question lorsqu’elle ajouta qu’elle se sentait un peu mal-à-l’aise d’en parler avec moi. Moitié vexé, moitié amusé je me redressais pour m’asseoir en tailleur en la regardant. Je considérais que nous nous étions dit pas mal de choses, déjà. Mais si j’étais curieux je ne voulais pas non plus qu’elle se sente mal. En fait, c’était là aussi contradictoire avec ma vision habituelle des choses. Moi qui étais curieux et qui poussais toujours le bouchon très loin pour tout savoir, là j’étais presque soulagé de n’avoir qu’une réponse partielle.
- Je… bah… Pourquoi ?
Mon charisme venait de s'envoler, de tomber au fond des chiottes, là. Non mais sérieusement. Ne trouvant rien d'autre à dire je passais une main sur mon visage en me demandant comment je pouvais être si stupide.
- Enfin, moi ça m'intéresse. Mais si tu ne veux pas m'en parler Daisy, c'est pas grave, hein. C'est pas comme si on était proche.
Daisy Blackstone
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Sujet: Re: Lâcher prise .... (Moran Powell) Sam 21 Jan 2017 - 15:31
Moran semblait.. décontenancé. Pour une fois, il n'avait rien à répondre. Pas d'interminable tirade ou d'argumentation. La vérité c'était qu'elle était gênée. Daisy ne parlait jamais de ce qu'elle ressentait aux autres. Ses conversations étaient toujours en surface, jamais sur le fond. Comment évoquer ses désirs quand ils ne sont pas entendus ? Comment exprimer ses envies lorsqu'elles sont jugées ? Plongeant de nouveau son regard dans les flammes, elle lui répondit avec sincérité :
- Tu sais déjà beaucoup plus de choses que certains de mes amis …
- Nous ne sommes pas proches tu as raison. Ni amis. Ni ennemis à présent. Ajouta-t-elle sans savoir ce qu'ils étaient réellement. Elle rapprocha ses genoux repliés et les entoura de ses bras. Elle posa sa tête dessus, tournée vers Moran.
- Cet intérêt que tu portes tout à coup .. à cela … Je pourrais penser que c'est de la curiosité mal placée, mais je sais que ce n'est pas cela. Tu sembles te soucier de mon sort et je n'arrive pas vraiment encore à déterminer pourquoi …
Daisy reporta son regard sur le feu. Elle le fixait, hypnotisée par la danse des flammes, oscillante. Elle était comme aspirée par elles, dans une sorte d'état second.
- Je crois que je ne veux pas en parler tout simplement parce que si je n'en parle pas, cela n'est pas réel. Peut-être que je veux garder cet espace de liberté. Peut-être que je veux être encore moi-même pendant le temps qui me reste ici, à l'école. Peut-être que je veux être simplement moi, que je veux vivre, être libre avant d'être l'épouse que mon père veut que je sois.
Poudlard et plus précisément, la salle commune des serpentards était devenu son refuge. Ici, personne ne pouvait la contrôler. Elle était libre de penser ce qu'elle voulait. Elle faisait tout de même attention à ce qu'elle disait, à qui elle le disait ou comment elle se comportait. Certains camarades étaient les dignes héritiers de leurs parents, et assez proches d'Edgar. A présent elle était sûre que Moran et ses parents n'évoluaient pas dans les mêmes sphères que les sang purs, même s'ils l'étaient. Elle ne craignait absolument rien à lui parler. Et c'était peut-être pour cela qu'elle le faisait. Après tout ce temps passé à le détester, il était finalement .. un allié ? Un confident ? Un peu des deux ou bien complètement autre chose. Dans la pénombre, on voyait mal. Daisy laissa une larme déferler sur sa joue. Elle lâchait prise. Doucement, sûrement. L'espace d'un instant, elle était telle qu'elle était, une enfant, vulnérable. Elle l'essuya machinalement du revers de la main et laissa le silence s'emparer d'elle.