« Eh bien demande lui », répond Theo faussement indifférent en fixant Proserpine lorsqu'elle lui dit qu'elle invitera Dowey au concert à sa place. Puis elle poursuit et lui fait remarquer qu'en fait, s'il s'amuse tant à la faire enrager c'est juste parce qu'il est amoureux d'elle. Face à un tel argument de gonzesse, Theo rigole. « Bien sûr que je suis amoureux de toi, voilà juste que tu le remarques ? J'aime tes cheveux qu'on dirait constamment en bataille, j'aime cette voix si particulière que tu as quand tu t'énerves, qui me rappelle beaucoup les cris des cochons-d'inde que j'avais chez ma grand-mère, j'aime ta passion pour les gommes et les ventouses à chiottes... Non mais vraiment, je comprends même pas pourquoi tous les gars de cette école n'ont pas encore craqué pour toi. » Theo l'observe de son air malicieux pour voir le petit effet qu'ont eu ces mots sur elle, puis il ajoute : « Je crois plutôt que c'est toi qui es amoureuse de moi, tu me colles tout le temps, c'est trop flagrant, limite gênant. Un peu de dignité, madame ! »

Quand Theo lui lâcha « demande lui » elle fronça les sourcils et maugréa dans sa barbe : « - Oui je vais le faire … ». Puis à son argument il se mit à rire et lui sortit tout un tas de raisons toutes aussi débiles les unes que les autres pour lesquelles il pourrait être amoureux d'elle. Cela la fit sourire et lui enleva un peu sa mauvaise humeur. Elle croisa ses bras, feignant la blase-attitude et finit par répondre à tout son blabla :
« J'ai cessé d'être digne en te fréquentant mon cher … »
Le ton était celui de l'humour mais elle disait quelque chose de bien plus sérieux et profond que ce qu'il paraissait. La jeune Proserpine était lasse de leur discussion et décida de quitter la pièce. Avant de partir elle ramassa les objets moldus qu'elle avait emprunté, les fourgua dans son sac et vint lui glisser à l'oreille juste avant de s'éclipser : « Et peut-être bien que je suis amoureuse de toi …. ». Bien sur qu'elle ne l'était pas. Ou peut-être que si.. Ou peut-être pas .. qui sait ..?

Theo ricane lorsque Poppy s'approche de son oreille et lui glisse un « Et peut-être bien que je suis amoureuse de toi … ». Il se contente de lui répondre un « C'est ça ! » en la regardant filer mais s'il rigole, en vérité, la petite phrase fait son chemin à l'intérieur de lui, jusqu'au creux de son estomac. Lorsque la Poufsouffle disparaît de son champ de vision, le sourire de Theo fait de même et le jeune sorcier déglutit en reniflant bruyamment. Poppy, amoureuse de lui ? N'importe quoi, jamais de la vie. Et c'est la tête ailleurs qu'il se remet à son Rubik's Cube l'espace de quelques secondes avant de le laisser tomber sur le sofa à côté de lui, visiblement plus d'humeur à poursuivre son entraînement.