Je suis complètement pompette. Je crois que j'ai abusé de la bierraubeurre -Tu crois seulement ?-. Je crois que j'ai bien fait de dire non au verre de whisky pur feu que Finn m'a proposé sinon je serais actuellement entrain de dégobiller mon repas. Ou entrain de rire aux pires blagues antisémites. Parce que là, je suis tellement euphorique que je ris aux blagues les plus nulles, les plus gênantes. Je vous rassure, je n'ai pas perdu tout mes esprits. Je ne vais pas me mettre à crier tout mes secrets. En fait, je crois que je ne tient pas l'alcool -C'est une certitude.-. Je n'aurais pas dû me laisser traîner à cette soirée par Fabian. C'était une mauvaise idée. Mais il a tellement insisté !
Plus la salle de repos se vide, plus je sens mon euphorie redescendre. M'étant un peu calmé, je titube légèrement jusqu'au canapé où est assis un garçon. Je ne saurais pas dire de quelle maison il est. Sans l'uniforme (et en étant alcoolisé aussi), ce n'est pas évident d'attribuer une maison à une tête. Dans ce genre de soirée, j'ai l'impression que les contacts se créent plus facilement sans la barrière de l'uniforme et de la cravate. Même si pour beaucoup, on risque de ne plus leur reparler. En tout cas, tout ce que je peux dire sur ce garçon, c'est qu'il est grand (plus grand que moi en tout cas), sûrement plus vieux et qu'il n'est pas vilain physiquement. Je viens m'affaler à côté de lui sans y faire plus attention. Pour je ne sais quelle raison, un rire s'échappe de ma bouche. Par Merlin j'ai l'impression d'avoir avaler des litres de bierraubeurre alors que j'en ai bu que trois verres. Je ne sais même pas si je vais me souvenir de cette soirée demain. Promis, je ne touche plus un verre d'alcool ce soir. Je pense avoir offert un spectacle assez exclusif aux autres élèves. Putain j'espère qu'ils auront tout oublié demain.

Je suis totalement à l'Ouest et je sens un poids se poser sur mes genoux. Je n'ai... aucune réaction sur le coup. Même quand la chose se met à pouffer de rire en s'installant confortablement et en baragouinant un truc incompréhensible. Je ris légèrement en tâchant de ne pas faire bouger mes jambes pour ne pas déranger la personne venant tout juste de s'installer. Il ne me dérange pas. Ou sinon, je ne suis plus assez sobre pour m'en rendre compte. La garçon qui a la tête sur mes genoux se met enfin à dire quelque chose de compréhensible. Sur le coup, je pense que je suis trop pompette pour m'offusquer d'avoir été confondu avec Pettigrow. A la place, je ris d'avantage. « Non, moi c'est Alex. » informé-je tout de même à mon interlocuteur. « Je crois que j'ai trop mangé de saucisson ces derniers temps. Je m'engraisse. »

Je me penche en râlant, écrasant un peu la tête du garçon sur mes genoux avec mon ventre, pour aller chercher le verre de bièraubeurre à moitié entamé abandonné sur la table basse. Puis je me recale sur le dossier du canapé.
« Normalement, j'suis même pas sensé manger de porc, mais c'est tellement bon par Merlin ! ». J'ai du mal à articuler, mais j'ai quand même l'impression que mes paroles sont compréhensibles. J'ai sorti ce qui me passait par la tête sans vraiment réfléchir. J'amène le bord du verre à mes lèvres et boit une gorgée de boisson alcoolisée. -Tu n'es pas assez bourré comme ça ? Vas-y j'me casse.- Quel doux brevage. J'ai bu combien de verre déjà ? J'sais plus, mais celle là compte pas. Bah elle est à moitié vide ! J'en bois une nouvelle gorgée en en renversant à côté. Je lance un petit juron.

Le dénommé Theo, qui préfère qu'on l'appelle Theo apparemment, se met à l'aise. Il a fait plus d'effort que moi. Lui au moins il a pris la peine de préciser son prénom entier et son diminutif. -T'es encore plus con quand t'es bourré toi.- Theo s'exclame en se redressant quand il reçoit les quelques gouttes de bièraubeurre qui s'étaient échapper de ma bouche. Apparemment ça coule dans son dos, ce qui me fait glousser. Il se met à regarder alternativement mes genoux et ma tête avant de se confondre en excuse, ce qui n'arrange pas mon état d'euphorie caractérisé par le rire. Je dois avouer que je ne comprends rien à ma vie, là. Je peux expliquer ce que je fais mais pas pourquoi je le fais. Et y'a l'autre là qui m'a dit qu'elle se cassait alors qu'elle revient pour me critiquer ! Je me rassure en me disant que Theo est dans le même état que moi.

« T'inquiète mec ! » le rassuré-je en le regardant de la tête au pied avant de finir le verre de bièraubeurre cul sec et de le reposer sur la table basse. « Ça m'dérangeait pas. ». J'essaye d'articuler un minimum mes paroles même si ma voix me semble pâteuse. J'ai l'impression d'avoir perdu toute faculté d'articulation. Je m'étire un bon coup, sentant le bas de mon ventre à l'air libre avant de redescendre mes bras. « J'avais l'impression d'avoir mon chat qui dormait sur mes genoux... En moins poilu... Où à la limite l'impression d'avoir quelqu'un dans ma vie... » dis-je sans réfléchir au fond de mes propos. Bien évidemment je pense à Lindsay. Je lève mes jambes pour les mettre sur le canapé et m'asseoir en tailleur face à mon interlocuteur. Je prends même pas la peine de retirer mes chaussures. Ça va elles sont pas crades ! « T'fais vieux, t'es en 7ème ? » demandé-je en passant ma main dans mes cheveux maintenant complètement décoiffés et désordonnés.