— Nous allons nous marier, répétai-je en pivotant sur le ventre, mes mains serrées dans celles de Lucius.
J'allais quitter d'ici quelques temps la demeure des Black dans laquelle j'avais grandi pour foncer dans l'inconnu et si c'était effrayant pour la petite fille à Papa que j'étais, c'était tout autant excitant d'endosser un nouveau rôle, celui d'épouse et d'amante. Je me savais faite pour jouer à ce jeu, c'était ce à quoi j'aspirais depuis toujours et, si en apparence je comptais bien incarner la petite soumise qui savait rester en retrait, j'étais fermement décidé à mener cette maison d'une main ferme. C'était ma spécialité, je savais berner mon monde et manipuler mon entourage afin que toujours tout me profite. Si j'aimais Lucius d'amour, il n'en était pas de même de ses parents (quoique s'ils ne me dérangeaient pas, ce n'était pas pour ça que je leur vouais un culte) et il était hors de question qu'ils décident à ma place comment organiser notre nouvelle vie. Quand héritier il y aurait, il était clair qu'ils n'auraient pas leur mot à dire sur quoi que ce soit.
Le vent souffla très fort à l'extérieur et siffla bruyamment dans le conduit de la cheminée. Je dardai mon regard sur Lucius et fronçai le nez lorsqu'il dit de moi que j'étais le plus beau cadeau que lui ait offert la vie. C'était beaucoup mieux que de me comparer à un zéro.
— Je ne peux pas te contredire, dis-je en pouffant avant de baisser la tête, faussement timide. Je saurai te rendre heureux, Lucius, ajoutai-je en relevant les yeux que je plongeai dans les siens. Je saurai te rendre fier et jamais je ne ferai quoi que ce soit qui puisse te nuire. Je te serai fidèle ad vitam aeternam, quoi qu'il se passe, quoi que tu fasses, tu auras toujours tout mon soutien. Le silence s'imposa entre nous, que je brisai en murmurant faiblement : Toujours... j'espère que tu le sais.
Il était important pour moi qu'il sache dans quoi j'acceptais de m'engager. Dès notre union scellée, il passerait avant tous les autres, avant Cygnus, avant Druella, même avant Bellatrix. Seul notre futur enfant le détrônerait et je ne doutais pas qu'il en serait de même pour lui.