« Tu m'emmèneras voler, un jour ? demande Elsa.
— Bien sûr », répond Andy dans un sourire.
Puis Elsa se redresse, le regarde, dépose un baiser sur la joue du Serdaigle. Andy sourit de nouveau, passe sa main dans son dos et la fait glisser doucement de bas en haut.
« Tu sais quoi ? dit-elle. J'ai envie d'un chocolat chaud avec des guimauves. Tu sais celui que ta maman nous fait toujours pendant les vacances d'hiver quand on rentre d'une bataille de boule de neige et qu'on est trempés. »
Andy bascule la tête en arrière et soupire de plaisir à l'évocation de ce souvenir. Il a l'impression qu'il n'a pas bu le chocolat chaud de sa mère depuis une éternité. Ça date tellement, c'est comme une époque révolue. Ce chocolat, ces guimauves, et son insouciance, tout ça disparus à jamais, engloutis par le passé.
« Oh arrête, ça me donne trop envie, maintenant ! dit-il en rigolant. Et les cookies de ta mère, oh lala... Tu te souviens ? Une fois, j'avais fait un concours avec ton frère, à celui qui en avalerait le plus. J'ai gagné, mais j'ai regretté. J'ai été malade comme une bête toute la journée et toute la nuit. Je sais pas si ça en valait la peine... »
Andy repose son regard sur Elsa, lui sourit tendrement. Il est heureux qu'elle soit son amie. Alors il lui prouve, lui dépose un baiser léger au coin des lèvres. Un baiser d'amitié mais qui le réconforte. Il n'est pas tout seul.
« Merci d'être là » lui dit-il.
Puis il se met à bailler. Il est vanné, mais il refuse de dormir. Il aura tout le temps de dormir quand il sera mort.

Ils sont bien là. Ils parlent de choses et d'autres. Ils évitent de penser que peut-être, un jour, la vie va les séparer. Ca les tue. Elsa ne supporte même pas l'idée de vivre sans Andy. Elle sait que c'est impossible malgré tout ce qu'il lui dit. Elle n'est pas assez forte pour vivre sans lui. Tout comme Jonathan a eu du mal à encaisser la mort de Sid, même si il n'a rien dit. Mais Elsa la bien vu elle. Et elle ne veut pas que ça lui arrive. Que ça leur arrive. Sans Andy, la vie ne vaut même pas la peine d'être vécue. Alors elle n'y pense pas. Elle essaye d'oublier. De se perdre dans d'autres conversations. Comme le vol. Elle a horreur de ça, elle a le vertige, ça lui fiche la trouille mais pour Andy, elle veut bien essayer.

La jeune fille se redresse, elle sent la main de son meilleur ami qui caresse doucement son dos. Ca la rassure. Il est là, avec elle et son sourire est comme une lumière dans l'obscurité ambiante. Elle lui parle de leur enfance, des batailles de boules de neige et du merveilleux chocolat de la mère d'Andy. Elle aurait bien aimé pouvoir lui en faire un pour lui remonter le moral. Peut-être qu'elle pourrait aller voir dans la Grande Salle. En ce moment, en fin de journée, il y a souvent des boissons chaudes que les elfes préparent.

- Oh arrête, ça me donne trop envie, maintenant ! Et les cookies de ta mère, oh lala... Tu te souviens ? Une fois, j'avais fait un concours avec ton frère, à celui qui en avalerait le plus. J'ai gagné, mais j'ai regretté. J'ai été malade comme une bête toute la journée et toute la nuit. Je sais pas si ça en valait la peine... Elsa éclate de rire. Un rire chaleureux, un peu rauque, féminin mais plein de vie. - Je me rappelle oui ! J'ai cru que ma mère allait étrangler mon frère de t'avoir lancé un défi pareil ! Sans parler de la tienne ! Mais je crois que ça en valait la peine. Au moins ça a fait retomber mon frère de son piédestal !Ta ralenti sur les cookies je trouve après ! qu'elle lui lance malicieuse. C'est trop bon ces moments là, elle voudrait qu'ils ne s'arrêtent jamais. Les lèvres du jeune homme se pose au coin de ses lèvres, elle sourit. Ca avait toujours été comme ça entre eux. Des moments de complicité extrême, de fou rire et d'agacement, entrecoupés de tendresse et de quelques disputes pour mettre un peu de piquant. Mais ils n'avaient jamais réussit à rester fâcher plus d'une heure. Ils tenaient trop l'un à l'autre pour ça.

- Merci d'être là, murmure Andy. Elsa sourit tendrement et caresse sa joue alors qu'il baille. - Je serais toujours là. Dors, je veille sur toi, souffle t-elle. Elle glisse sa main dans ses cheveux comme elle a toujours aimé le faire. Elle attend qu'il s'endorme et une fois qu'il a les yeux fermés elle laisse son sourire disparaître peu à peu. Une larme roule sur sa joue, unique et précieuse. Elle se blottit de nouveau contre lui et elle reste là, les yeux ouverts à fixer un point invisible en revivant leur enfance, les souvenirs qu'ils ont en commun. Elle se rassure en se disant qu'il est là. Qu'il ne partira pas. Elle a tellement peur de le perdre. Et elle est en colère contre Ashton qui lui fait tant de mal. Elle voudrait la voir disparaître. Qu'elle ne fasse plus souffrir Andy. Elle ne le mérite pas. Mais il est amoureux cet idiot. Elle soupire doucement et se redresse pour le regarder dormir. Elle sourit alors tendrement. Ce qu'elle lui a dit c'est vrai. Elle sera toujours là pour lui. A jamais. Qu'importe ses choix et qu'importe ce qu'il fait. Elle sera toujours de son côté.

« Je serais toujours là. Dors, je veille sur toi. »
Andy ferme les yeux, le sourire aux lèvres. Il est calme, reposé, il respire normalement comme si quelques minutes plus tôt, il n'avait pas pété un plomb au milieu d'un couloir. Il est comme coupé du monde, seul avec Elsa pour lui tenir compagnie. Plus rien d'autre n'existe, pas même Ashton.
Il ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil.
Il est en bout d'une longue table rectangulaire. Tous les regards sont rivés sur lui et les sourires paisibles qu'on lui adresse lui donne froid dans le dos. Tout le monde est là : ses parents, ses frères, même Sid, Elsa, les frères d'Elsa, Ashton, sa famille plus ou moins proche, le peu d'amis qu'il a, tout le monde est rassemblé et le regarde d'un oeil tendre. Il sait pourquoi il est au centre de l'attention. Il va mourir. C'est un banquet d'adieu.
Sa mère est la première à prendre la parole. Assise à la gauche d'Andy, elle tend le bras vers lui et délicatement, elle fait glisser ses doigts sur sa joue blanche et froide.
« Ça va aller, mon chéri » dit-elle et Andy lui sourit en retour.
Son père pose sa main sur la sienne et hoche la tête d'un air compatissant. Alors tous, chacun à leur tour, font leurs adieux au Serdaigle qui ne bouge pas, ne bronche pas, se contente d'acquiescer, le menton tremblant. Puis ses poumons se contractent, il a du mal à respirer. Sa vue se brouille et tous les visages familiers disparaissent un à un.
Alors il se réveille en sursaut, sa main toujours ancrée dans celle d'Elsa. Son front est brûlant et moite, il ne sait pas combien de temps il a dormi. Il est désorienté et son bras, qui soutient la nuque de la Serdaigle, est engourdi.
« Elsa ? Il est quelle heure ? » demande-t-il d'une voix rauque.

Andy s'endort. Elsa ne tarde pas à le suivre. Elle a mal dormi la nuit dernière. Elle a beau adorer Poudlard, sa famille et son Ecosse natale lui manque. Elle a envie de rentrer avec Andy. Envie qu'ils aillent se planquer dans leur grande cabane en bois dans la forêt qui borde les environs de leurs fermes. Elle a envie que le temps s'arrête et que la maladie d'Andy disparaisse. Elle a peur de le perdre. Si peur. Elle ne sait pas ce qu'elle ferait sans Andy. La mort de Sid a déjà été un gros choc à encaisser, elle a eu du mal, mais alors si ce devait être Andy ... elle n'y survivrait probablement pas. Sa conscience profonde se demande d'où lui vient cet attachement si profond et si il n'y a bien que de l'amitié derrière tout ça mais elle ne s'y attarde pas. Elle se contente de profiter de la présence d'Andy à ses côtés, de sentir son corps contre le sien, brûlant, de voir sa poitrine se soulever en rythme régulier, d'entendre son coeur battre. Elle s'endort profondément.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, le soir était déjà tombé. Andy dort encore près d'elle, d'un sommeil agité. Son front est brûlant. La jeune fille regarde l'heure et se prépare à se redresser pour aller chercher une serviette mouillée pour rafraîchir son ami. Il se réveille à ce moment là, désorienté, terrifié et l'angoisse qu'elle lit dans ses yeux, serre le coeur de Elsa. - Elsa ? Il est quelle heure ? demande t-il d'une voix rauque. Elsa se redresse, elle lui fait un petit sourire. - C'est presque l'heure de dîner, répond elle tout doucement. Elle se lève, attrape une petite serviette blanche, met de l'eau tiède dans un broc, la trempe dedans puis l'essore pour la poser sur le front d'Andy. Elle cache son inquiétude derrière son sourire et des blagues stupides. - Ta intérêt à te remettre vite, je ne vais pas non plus jouer les infirmières à domicile tout le temps hein ! qu'elle lui lance. Me manque plus que l'uniforme tiens. J'aurais l'air maligne là dedans ! Elle plaisante. Elle a peur, elle ne le montre pas. Elle remet le linge dans l'eau, le mouille de nouveau, l'essore. Elle évite son regard de peur qu'il ne perce sa faible carapace. Elle lui sourit de nouveau. - Ca va aller. On va aller manger, y'a des frites ce soir ! Et de la dinde rôtie ! On aura qu'à en manger jusqu'à n'en plus pouvoir ! Et j'ai des bonbons sous mon lit. Ca nous achèvera, lance t-elle d'un air enthousiaste.