EVENT — St Valentin

HJ :

14 février 1979, 20h00, dans la salle de duel
Philippa Yaxley et Dowey Spencer Jr. avaient tous les deux reçus le même parchemin sur lequel était inscrit « Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur » ainsi qu’un lieu de rendez-vous et une heure bien précise. En l’occurrence pour eux, ce lieu s’avérait être la salle de duel.
A l’intérieur de la salle de duel, tout avait été prévu pour que la soirée soit romantique. Un chemin en pétales de roses indiquait la route à suivre et une table pour deux personnes avaient été dressée au centre. Sur la table, deux assiettes blanches reprenant le contour d’une rose, des couverts en argent, des verres à vin (qui ne contiendraient rien d’autre que du jus de cerises, évidemment), un bouquet de roses rouges bien kitsch et des bougies, le tout sur une nappe rouge épaisse. Au-dessus de la table tombaient des confettis en forme de cœurs et une jolie musique classique, tout droit sortie d’un tourne-disques, les faisait virevolter en rythme.
Un elfe de maison avait été attribué à chaque couple. Son rôle : servir les élèves tout en étant le plus discret possible pour ne pas les déranger durant leur dîner. L’elfe qui avait été choisi pour servir Philippa et Dowey s’appelait Kiki et s’était orné pour l’occasion d'un collier de tomates-cerise.
Au menu, cuisses de crapauds grillés à l’ail et au persil, filet de Sharak aux petits légumes et en dessert, un seul cheesecake aux fruits rouges pour deux.
De quoi passer une excellente Saint-Valentin… Ou peut-être pas.

Quelle potion allait séduire Philippa (lancer numéro 1) et Dowey (lancer numéro 2) ?
PAIR – Jus de cerises
IMPAIR – Potion euphorisante

Philippa avait reçu un parchemin concernant la Saint-Valentin, il y était inscrit tout en haut de celui-ci « Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur » avec l’heure et l’endroit où elle devait se rendre. La salle de duel, ce n’était pas l’endroit le plus romantique, mais il y avait pire comme endroit si on pensait à la voilière.  Philippa s’était donc préparé avec les autres filles de son dortoir où robes, maquillage et chaussures trônaient. Chacune avait des théories sur qui elle allait retrouver ce soir dans leur salle respective. Après tout, ne devait-elle pas trouver son âme sœur ?  Pippa pensa à qui elle allait retrouver ce soir dans cette salle. Bram ? Le Gryffondor auquel elle pensait beaucoup dernièrement ? C’était peut-être même quelqu’un qu’elle ne connaissait pas personnellement. Elle s’était donc mise sur son trente-et-un. Elle avait enfilé une jolie robe rose et or, parfaite pour l’occasion, qui lui arrivait à la mi-cuisse. Pour agrémenter le tout, elle mit quelques bracelets or et dans ses pieds, des escarpins de couleur nus. Merci à toutes les soirées sang-pur auxquelles elle avait participé, marcher avec ces souliers-là pour plusieurs heures n’était pas difficile pour elle.

Vers 19h50, Philippa se rendit vers la salle de duel. En chemin, elle croisa quelques autres personnes qui se rendaient eux aussi à leur rendez-vous. C’était assez excitant de ne pas savoir qui on allait rencontrer. Elle poussa donc la porte de la salle de duel, personne ne s’y trouvait encore, la préfète était donc la première. À l’entrée, se trouvait un petit plateau avec deux coupes. Philippa prit celle de gauche et but une gorgée, c’était du jus de cerise. Elle garda sa coupe dans ses mains et s’avança vers la table qui était dressée au milieu de la salle. C’était super jolie, tout était rouge et romantique. Alors qu’elle était dos à la porte, celle-ci s’ouvrit.

Spoiler:

Philippa se retourna lorsque la porte s’ouvrit derrière elle. Mais qu’est-ce que Dowey Spencer Jr. faisait là ? Il devait s’être trompé d’endroit, c’était certain. Ce crétin ne pouvait pas être son âme sœur, c’était impossible. Chaque fois qu’il ouvrait la bouche en cours, elle grinçait des dents, il était stupide et un sale traitre à son sang. Philippa referma la bouche qu’elle avait ouverte sous l’effet de surprise, un peu plus et elle se décrochait la mâchoire. Au moins, le poufsouffle semblait s’être bien habillé pour l’occasion, avoir fait un effort, enfin, avec ce qu’il avait. Savoir d’avance qu’elle rejoignait Dowey, elle n’aurait pas mis autant d’effort dans ses vêtements. Enfin, savoir qu’elle rejoignait Dowey ici, elle serait probablement juste pas venue.

- Spencer.

La préfète finit son jus de cerise d’un trait. Pour survivre à cette soirée, elle avait besoin de beaucoup plus que du jus de cerise en fait ! Il lui aurait fallu quelque chose comme du Whiskey pur-feu, du coup, elle aurait oublié qu’elle était en mauvaise compagnie et avec un peu de chance, elle se saurait souvenue de rien. Mais bon, la vie avait fait en sorte qu’elle devait passer cette soirée à jeun avec Dowey. Soudainement, ce dernier la complimenta d’une voix ridicule, enfin,  c’était probablement la voix sexy de Dowey, mais cela eut l’effet contraire sur la verte et argent, elle éclata de rire. Et son rire continua en fou rire. Pippa ne pouvait pas arrêter de rire, elle avait même de la difficulté à reprendre son souffle tellement elle riait. Sacré Dowey, s’il voulait séduire les femmes, il avait intérêt à ne plus prendre cette voix. L’hilarité de Philippa s’atténua et elle essuya les larmes qui perlaient à ses yeux, elle avait tellement rie qu’elle en avait pleuré !

- Me fait plus rire comme ça, tu vas me tuer !

Philippa s’assit à la table. Le plus vite qu’ils allaient commencer leur repas, le plus vite qu’ils pourraient retourner chacun de leur côté. Elle déplia sa serviette et la plaça sur ses genoux, les bonnes manières étaient toujours présentes.

- Je suis pas une madame.

Philippa lui dit ça plus pour l’embêter que d’autre chose. Enfin, elle espérait qu’elle n’avait pas l’air d’une madame, vous savez, le genre de fille qui s’habille comme une madame de quarante ans et qui a l’attitude qui venait avec l’habit. Mais bon, Dowey jouait un personnage assez rigolo de gentleman ce soir et au moins, il était drôle, même si sa stupidité était toujours présente. On ne peut quand même pas sortir l’idiot du village !

Son compagnon pour la soirée décida finalement de s’asseoir, ils allaient pouvoir commencer à manger quand Spencer allait trouver une position confortable, ce qui semblait lui prendre du temps.  Alors qu’il semblait finalement installé, Philippa sentit quelque chose sur son pied, est-ce que c’était le pied du Poufsouffle ? Était-il en train de lui faire des avances ? Avant même qu’elle puisse répondre à sa question, le pied de Dowey se retira et il renversa presque la table avec lui. C’est ce qui arrivait quand on avait des jambes longues comme un cou de girafe. Pippa se retint pour ne pas soupirer, rien n’avait tombé, donc pas besoin de lui rappeler qu’il n’était pas très agile avec ses échasses. Et puis, la seule chose d’étrange pour cette soirée, c’était l’attitude de Dowey et le fait qu’il était des âmes sœurs…Il y avait eu une erreur, elle en était certaine.

- Calme-toi Dowey. La température est parfaite. Et tu m’as à peine effleuré le pied ou mollet, peu importe, on va faire comme si cet incident ne s’était pas produit.

Philippa se trouvait bonne, elle était calme, elle n’avait toujours pas crié après le Poufsouffle et elle n’avait pas encore pleuré pour s’apitoyer sur son sort. Même si elle avait déjà pensé à devenir alcoolique une fois depuis le début de la soirée, cette dernière s’annonçait plutôt drôle. Et pourquoi Dowey était-il aussi stressé en sa présence ? Pendant que l’elfe Kiki remplissait leur verre de jus de cerise, Pippa se demanda avec qui Regulus et Bram partageait leur repas ce soir.

- Tu pensais rejoindre qui ce soir dans la salle de duel ? Tu y as sûrement pensé aujourd’hui,  je crois qu’on y a tous pensé. Y a des gens qu’on espérait plus voir que d’autres.

En d'autres mots, elle n'avait même pas penser une seule seconde que son âme sœur pouvait être Dowey Spencer Jr. Parce que oui, Pippa était le genre de fille qui y avait crue à cette histoire d'âme sœur, mais quand elle avait vu son compagnon, elle n'y croyait plus.

Le ventre de Philippa grogna de faim. Elle avait faim depuis le début de la soirée et elle avait bien hâte que le petit elfe vienne les servir. La verte et argent reporta son attention sur son compagnon de la soirée. Il ne semblait pas avoir bien compris sa question puisqu’il lui répondit par une autre question. Alors qu’elle s’apprêtait à lui expliquer de nouveau, Dowey lui répondit quelque chose qui lui donna la nausée : - Mon coeur est libre, tu sais. Avec un clin d’œil. ET OUI, AVEC UN CLIN D’ŒIL. Philippa fit une grimace de dégoût et ravala son vomie. Elle regarda Dowey dans les yeux et essayait de comprendre son problème. – C’est bien que ton cœur soit libre Dowey, je vais en prendre note. dit-elle en roulant des yeux. Elle ne laissa pas savoir à Dowey qu’elle aussi, son cœur était libre. Elle ne voulait pas qu’il se fasse des idées sur elle, et qu’il croie avoir une chance avec Philippa Yaxley.

Heureusement, Kiki l’elfe arriva avec l’entrée : des cuisses de grenouilles. Elles avaient l’air vraiment délicieuses. Elle s’attaqua à son assiette tout en réfléchissant à la question que lui avait retournée le Poufsouffle. Philippa décida de jouer la carte de l’honnêteté, elle releva la tête de son assiette et le regarda. – Je ne vais pas te mentir, j’attendais quelqu’un d’autre. J’ai jamais pensé une seconde que c’était toi qui allait me rejoindre ici. dit-elle en souriant. Elle se découpa un autre morceau de grenouille. – Jamais je n’aurais cru te voir passer la porte. On ne va pas se mentir, on ne s’est jamais vraiment adressé la parole à Poudlard et encore moins, en dehors de Poudlard. Chaque fois que tu parles en classe, je grince des dents. Elle mangea le morceau qu’elle avait découpé, elle n’avait pas finie de parler, mais elle n’allait sûrement pas parler la bouche pleine. – Et en plus, les Spencer, vous êtes des traîtres à votre sang. Donc aucun de mes vœux les plus chers sont comblés. fini-t-elle. Philippa lui avait sortie tout cela, sans broncher, sans élever la voix une seule fois. Elle avait finalement dit ce qui lui trottait dans la tête depuis le début.

Philippa savait que Dowey était un sang-pur parce qu’elle connaissait très bien les familles à fréquenter et ceux à ne pas fréquenter. Depuis qu’elle était toute petite, on lui bourrait le crâne, on lui nommait le nom des gens qui avaient le sang-pur et ceux qui avaient souillé le leur en épousant des moldus ou en les fréquentant. – Je connais la plus part des familles de sang-purs. Ta grand-mère est une gentille dame. Je ne me suis pas personnellement renseigner sur toi, mais ta grand-mère aime bien nous renseigner à ton sujet. dit-elle malicieusement tout en lui faisant un clin d’œil. Philippa avait déjà rencontré la grand-mère Spencer lors de soupers mondains, c’était une dame qui avait de très bonnes valeurs. Le problème devait alors provenir des parents de Dowey. Mais elle décida de ne pas s’aventurer sur le sujet, surtout suite aux problèmes que la mère du Poufsouffle éprouvait avec la justice.

Philippa s’attarda à finir son entrée, les cuisses étaient tout simplement délicieuses. Par contre, le dernier morceau eut de la difficulté à passer sa gorge suite à la remarque de Dowey. Elle ne savait pas si elle devait en rire ou être offusquée. Tout passait mieux avec le rire, non ? Pippa ricana légèrement. – Nous ne sommes pas tous reliés par le sang, Spencer. Il y a des familles avec qui les Yaxley n’ont jamais eu d’alliances depuis plusieurs décennies. En plus, il y a les familles pures des autres pays. Tu n’es donc pas mon unique chance. lui dit-elle en lui rendant son sourire moqueur. Philippa se retenait pour ne pas lui tirer la langue, ce qui aurait été vraiment immature de sa part.

L’elfe Kiki arriva et débarrassa les assiettes. De sa voix nasillarde, il annonça le plat principal : un filet de Sharak aux petits légumes. Philippa fit une moue de dégoût, elle n’était pas très fan du Sharak. L’assiette apparue devant elle et elle regarda Dowey avec des grands yeux, comme s’il pouvait faire quelque chose pour changer le plat. – T’aimes ça le Sharak ? Parce que moi, pas vraiment… se plaigna-t-elle. Pauvre petite Philippa, elle ne pouvait pas toujours avoir ce qu’elle aimait ou voulait dans la vie, et ce soir en était une preuve.