Une petite pause entre midi et deux heures. Histoire de manger, prendre un verre. Et qui sait encore quoi d'autre. Et puis pourquoi aller loin quand le chaudron baveur n'est qu'à quelque pas de son magasin ? Certes, ils n'ont pas les meilleurs talents gastronomiques de la région, mais bon, c'est toujours mieux que le vieux sandwich au pain à moitié rassit qu'elle a sous le comptoir du magasin. Elle devrait d'ailleurs vraiment songer à le foutre à la poubelle avant que cela n'attire les fourmis. Ou pire : des Nargoles.

Elle pousse la lourde porte poussiéreuse de la taverne et inhale l'odeur familière. Combien de fois est-elle venue ici ? Lorsqu'elle ne voulait pas rentrer chez ses parents. Quand elle disait qu'elle allait chez des amis mais qu'elle préférait simplement les vielles chambres miteuses plutôt que de voir sa famille. Ces gens horribles prétendant être nobles et supérieurs au reste des mortels sous prétexte qu'ils sont d'une lignée de sorciers-nés. Conneries.

" Salut, Tom ! Tu me sert un plat du jour et un pichet de vin de sureau s'il te plaît ? " Elle demande avec un sourire aimable.

Il hoche la tête, alors la blonde décide d'aller s’asseoir à une table, attrapant la Gazette du jour sur la table d'à côté pour s'y pencher. Les nouvelles sont toujours les même que d'habitude. Publiquement rien n'est à déclaré. Mais Marlène sait que ce soir, lors du rendez-vous de l'Ordre, d'autre catastrophes seront probablement annoncées. Elle soupire.

Quelque minutes plus tard, une assiette de bois est posée d'un coup sec sur la table, ainsi qu'un verre et un pichet rempli de vin.  La sorcière remercie le serveur et prend la fourchette sur la table pour aller remuer la purée de brocoli peu appétissante dans son assiette. Sous la bouillie verte se trouve un cordon bleu à la panure ramollie par la purée visqueuse. La blonde prend un air un peu dégoûté. Mais bon, elle n'est pas aussi riche qu'avant, et c'est toujours mieux que le sandwich. Ça lui apprendra à s'acheter une télé ! Superbe invention moldue, elle avait pensé. Mais ça lui a coûté un bras, et en cette fin de mois, elle est un peu sur la paille.

Elle attrape le pichet, positionne la coupe de bronze en dessous, et verse le vin dedans. Elle monte le liquide à ses lèvres. C'est à la fois acide et amer, et le goût n'est pas là. Mais bon, il fait froid, alors ça réchauffe un petit peu. Elle regarde autours d'elle, voir si elle trouve quelqu'un qu'elle connaît.

Le Londres moldu peut-être terrifiant parfois. Si grand, et plein de gens, plein d'inconnus. Et la blonde trouve cela assez fascinant. Mais encore plus que ça, elle est fascinée de voir que, une fois dans le monde sorcier, tout le monde se connaît d'une façon ou d'une autre. Certaines personnes pensent que c'est une bonne chose, mais Marlène déteste ça. Quand on se ballade dans le chemin de traverse, on sent les yeux s'attarder. Les gens regardent et décryptent. 'Celle là est la fille de telle famille' ou encore 'celui là est sortit avec la fille du meilleur ami du ministre !'. Pitoyable.

Une personne est une personne. Elle n'est pas sa famille, ou sa condition sociale. Et rien que de penser que les gens puissent la regarder et se dire qu'elle n'est rien d'autre que la fille de Monsieur McKinnon et d'une ancienne Moon.. Ça la met hors d'elle. Elle a déjà été assez jugée pour avoir reniée sa famille comme ça sans que des inconnus s'en mêlent. Au moins, dans le Londres moldu, personne ne sait qui elle est. Et pendant un moment, elle a l'impression de redevenir anonyme. On ne la juge pas.

Mais elle ne peut cependant pas nier que toutes ses attaches sont au monde sorcier. Ses amis, son travail, ses passions. Mais pour elle, cela ne veut pas dire qu'elle ne doit pas respecter la civilisation moldue. Elle la trouve intéressante aussi, et c'est pour cela qu'elle se bat pour la protéger. Pour cela qu'elle est dans l'ordre et qu'elle se battra contre Voldemort et ses Mangemorts.

Elle touille sa purée et en prend une fourchetée. Pour ce à quoi elle ressemble, elle n'est pas si mauvaise. Un mélange de petit pois et de brocolis. Mais pour le moment, elle n'ose pas goûter le cordon bleu. Elle boit une longue gorgée de vin lorsqu'elle entend son nom. Elle pose alors sa coupe sur la table en bois et lève les yeux.

« Miny ! » Elle dit avec un sourire. « Non, je n'attend personne. Tu peux me tenir compagnie si tu en as envie. » Elle sourit et désigne la chaise en face d'elle. « Qu'est-ce que tu fais dans le coin ? Te voir au Chaudron Baveur est la dernière chose à laquelle je m'attendais, pour être honnête. »

Il est vrai que les gens de leur 'statut social' vont rarement dans ce genre d'endroits. Une Moon dans un pub/restaurant de seconde classe ? Il n'y avait bien que Minerva pour faire ça. Mais après, elle n'était probablement que de passage. Mais c'est déjà ça, non ? Marlène pourrait jurer que sa mère n'a même jamais mit les pieds dans cet endroit.

La blonde se souvenait la première fois qu'elle était venue ici. Elle ne sait plus trop pour quelle occasion c'était, cela dit. Elle se souvient juste avoir trouvé l'endroit fascinant. Tout en bois, un peu poussiéreux.. Elle se sentait comme une héroïne dans un roman d'aventure. Déjà petite, elle n'aimait pas les endroits trop riches. Selon elle, un endroit comme celui-ci est bien plus accueillant que la maison dans laquelle est a grandit.

( PS : Défi • Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées. Ici, 523 mots.)

Les deux filles ne s'étaient pas vues depuis longtemps. Trop longtemps. Et une fois de plus les Moon n'y étaient pas indifférents. La rousse avait entendu dire que Marlene avait ouvert sa boutique de quidditch, sur le Chemin de Traverse, mais étant donné qu'elle ne s'y intéressait pas, elle n'avait pas jusqu'à présent eu l'occasion d'y mettre les pieds. La dernière fois qu'elle avait mis les pieds au Chaudron baveur sa voisine de table, probablement une harpie, dégustait du foie cru à la petite cuillère comme d'autres se délectent de chocolat. De quoi la rendre malade, et c'était bien suffisant. Les Moon n'avaient pas pour habitude de fréquenter un lieu aussi mal famé. Trop proche du monde moldu, pas assez chic et que dire du personnel! Mais la jeune rousse ne s'en souciait pas vraiment, enfin moins depuis qu'elle passait ses journées sur le Chemin de traverse. Elle s'ouvrait chaque jour un peu plus au monde et à sa diversité.

- Je reviens tout juste du côté moldu, et tout en disant cela elle ouvrit son manteau rose pour découvrir une tenue tout ce qu'il y avait de plus moldu puis s'installa face à sa cousine, Mère m'a chargé de déposer une invitation pour Melody, elle habite Oxford Street.

Evidemment elle faisait allusion au futur mariage de sa mère et de Tiberius Avery. Marlene n'était pas conviée, mais elle doutait sincèrement qu'elle en ai envie.
La rousse coula un regard sceptique au contenu de l'assiette. Pauvre Marlene, cette sorte de bouillie verdâtre n'avait pas l'air appétissante, et c'était le genre d'endroit bon marché où les bourses percées venaient se nourrir. Elle était assez gênée de se faire ce type de réflexions, mais il ne fallait pas être né de la cuisse de merlin pour faire le lien. Quoiqu'il en soit la rouquine se garda bien d'être désagréable et poursuivit la conversation naissante sur le même ton léger.

- Je suis épuisée, j'ai rarement vu une foule aussi compacte!

Spoiler:

L’ex joueuse de Quidditch était plus que surprise de la présence de sa cousine ici. Elle savait bien que Minerva n’était pas comme le reste des Moons, mais cela restait une surprise de la voir s’aventurer dans ce coin du monde sorcier. Mais une bonne surprise. Et d’entendre Miny dire qu’elle revenait tout juste du côté moldu fit naître un léger sourire en coin sur le visage de la blonde, qui restait cela dit discrète. Une autre personne de leur famille ne se serait jamais abaissée à aller du côté moldu. Ils auraient envoyé un elfe, ou même tout simplement un hibou. Mais pas Minerva.

« Je vois… Et bien entendu c’est toi qui te charge de ça. Ça aurait plus la contaminer de faire ça elle-même, qui sait. » Elle ne peut s’empêcher de dire, bien qu’elle prononce la seconde phrase juste dans un souffle inaudible. Pas besoin de s’engager dans une bataille.

La haine pour les moldus est pour l’ancienne Gryffondor une chose insupportable. Sous prétexte d’avoir des pouvoirs, les sorciers se sentent supérieurs. Foutaises.  Et puis se marier avec Avery. Vraiment ? De tous les hommes et sorciers trônant sur la planète, il avait fallu que la mère de Minerva en choisisse un de la pire espèce.
Mais bon, ce n’était pas son choix, et elle avait décidé d’arrêter de se soucier des problèmes de la famille Moon il y a longtemps. Mais la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de se demander la position de Miny, dans tout ça. Ce qu’elle pensait de cette pourriture d’Avery. Mais cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas vue sa cousine, et elle ne voulait pas gâcher le moment en faisant une remarque négative.

« Le Londres moldu peut-être assez intimidant au début, c’est vrai. Beaucoup de gens, et beaucoup d’inconnus. Mais ça me plaît, j’ai l’impression d’être à nouveau anonyme. » La blonde sourit doucement. « Et puis quand on est habitués, la foule devient moins impressionnante et plus confortable. » Ajoute la sorcière.Elle finit sa purée et commence alors à découper son cordon bleu, après avoir avalée une longue gorgée de vin.

« Alors, comment vas-tu ? Cela fait bien longtemps que l’on s’est vues, et depuis, tant de choses ont changées… J’ai l’impression de ne plus rien savoir de toi, c’est frustrant. »

La jeune femme soupira, se souvenant des nombreuses années qu’elles avaient passé à s’amuser ensemble lorsqu’elles étaient petites. Avant que tous les problèmes ne commencent, lorsque la petit fille qu’elle était ne comprenait pas encore à quel point sa famille était pourrie jusqu’aux entrailles. Et maintenant, du fait que l’ex poursuiveuse ait décidé de renier tout attachement aux Moons et aux McKinnons, elles ne se voyaient que très peu.

( PS : Défi • Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées )

Il ne fallut pas plus qu'un regard sur la rousse pour que Marlène comprenne qu'elle l'avait froissée. Elle n'y pouvait rien. Dès qu'il s'agissait des Moons, elle s'emportait systématiquement. Mais elle devait faire un effort, au moins pour Minerva. Elle aimait beaucoup sa cousine, et elle ne voulait pas être en froid avec elle juste par manque de tact. Elle bredouilla un mot d'excuse rapidement après sa remarque, mais ce qui est dit est dit.

Bien sûr, leur lien avait évolué, ça, elle n'y pouvait rien. Mais il ne tenait qu'à elle de faire en sorte qu'elles ne se perdent pas de vues. La blonde ne voulait pas laisser la rousse se faire trop influencer par sa famille. Elle devait être à ses côtés pour faire contre-poids. Sinon la famille de Minerva finirait par la convaincre de leurs idées.

« On a changé, c'est certain... Mais rien ne nous empêche de bien nous entendre quand même. » Fit remarquer la blonde avec une esquisse de sourire, tentant de se racheter. Il fallait qu'elle apprenne à peser ses mots.

Mais rien que le fait que Minerva soit sortie dans le monde moldu faisait plaisir à Marlène. Cela montrait une volonté de la part de sa cousine de se démarquer un peu, et surtout de penser autrement que comme ses parents. L'ex-joueuse de Quidditch ne demandait pas à ce que sa cousine réalise soudain qu'elle est du côté du bien et qu'elle laisse tout tombé comme elle l'a fait. Non, il n'y avait qu'elle pour être assez folle pour cela. Son seul souhait était que la rousse pense par elle-même. Et visiblement, cela semblait s'être réalisé.

Alors que Minerva s'était levée pour aller aussi chercher à manger, Marlène prit une bouchée de son cordon bleu. Bien que la panure n'ait pas la consistance de panure, en soit, ce n'était pas mauvais. Elle regarda la jeune fille se rasseoir en face d'elle et sourit.

« Tu as l'air au moins aussi occupée que moi, si ce n'est plus. » Fit remarquer la blonde. « Mais tu devrais prendre soin de toi cela dit, te tuer au travail ne rapportera rien de bon, crois moi. »

Tom posa alors le repas de Minerva sur la table avec la délicatesse d'un troll des cavernes en colère, faisant sursauter la blonde un petit peu. Elle le regarda partir du coin de l’œil ensuite, et reporta son attention sur sa cousine.

« Je trouve ça assez déprimant qu'on travaille toute les deux sur le chemin de traverse, et que malgré tout, on trouve si peu de temps pour se voir. » Elle soupire, et fait un peu la moue. « Il est vrai que tu es très occupée avec ta boutique, et que ma boutique commence également à se faire sa réputation, et que je commence à avoir de moins en moins de temps... Mais je trouve ça quand même ennuyeux. »

Elle prit à nouveau une bouché de son cordon bleu, raclant avec le fond de l'assiette en bronze pour récupérer le reste de purée. Elle mâche, avale, et prend une gorgée de vin avant de reporter son attention sur la rousse.

« Tu sais, Miny, j'ai beau détester la famille, je te déteste pas toi. J'ai pas envie que quoi que ce soit change entre nous. Je sais que je dis des choses pas toujours très gentilles, mais tu me connais... J'étais déjà comme ça avant. Mais tu comptes beaucoup pour moi, et j'aimerais vraiment qu'on prenne le temps de se voir plus souvent. Si tu veux bien. » Elle lui offrit alors un sourire tendre. « Tu es la seule véritable famille qu'il me reste, avec Marvin. Je ne veux pas vous perdre. »

Défis :

Spoiler:

Les paroles de sa cousine Marlene lui allèrent droit au cœur. A la fois car elle se montrait touchante de sincérité, ce qui lui faisait un bien fou dans un monde de faux semblants, et aussi car elle appréciait à sa juste valeur son affection. Malgré tout ce temps, ces non-dits et leurs différences leur lien de sang demeurait intact. L’amour qu’enfant elles s’étaient portées ne s’était pas éteint, il brûlait encore, même si parfois la flamme vacillait. Les Moon n’étaient en fin de compte pas si puissants qu’ils le pensaient. La famille, à la fois force et faiblesse, eux qui privilégiaient avant tout l’intérêt du plus grand nombre au détriment, souvent, de l’individu.

- Tu te souviens, lorsqu’on étaient petites, la rouquine posa sa main sur celle de Marlene, et la serrant avec toute son affection, elle poursuivit de sa voix la plus douce, Cousines pour toujours. C’est encore valable aujourd’hui, et ça le sera toujours Marlene. Rien ne pourra changer ça, pas même ton caractère de troll!.

Moon ôta sa main, son sourire affectueux se transformant en un rire doux, malicieux. C’était si bon de retrouver Marlene et son caractère bien trempé, sa fraîcheur. Parfois, à force de jouer un double jeu, elle se perdait, et ne savait plus si le masque était le reflet de son for intérieur, ou si au contraire ce n’était rien de plus qu’un jeu. Pour duper, avancer, se protéger sans jamais se dévoiler, car dans un océan de requins, elle ne se sentait pas de taille à nager sans protection.

- Comment va Marvin ? Je n’ai pas eu de ses nouvelles récemment .

Spoiler:

Parfois, Marlène se dit que sa relation avec sa cousine n'est qu'un paradoxe sans fin. Elle déteste pourtant tout ce qui se rapporte aux Moons, et concernant ses autres cousins et cousines, elle considère simplement qu'ils sont causes perdue. Mais pas pour Minerva. Minerva a toujours été à ses côtés, et les années qu'elles ont passé à Poudlard à se parler très peu font partie de pires années de sa vie. La rousse lui manquait sans arrêt. Jamais la blonde n'aurait pensé qu'être répartie à Gryffondor aurait eu un effet papillon aussi important. Et si elle n'avait pas été mise à Gryffondor, aurait-elle suivit ses parents ? Serait-elle rentrée dans le moule qu'on avait construit pour elle à sa naissance ? Serait-elle devenue un Mangemort ? Souvent, elle aimait croire que non. Que malgré tout, elle serait comme elle est aujourd'hui. Que grâce au fait que Minerva ait encore la tête froide, elle l'aurait aussi. Mais qui sait ? On pourrait refaire des mondes avec les si, mais cela prendrait l'éternité. Et l'éternité n'était sûrement pas une chose que Marlène avait devant elle. De plus en plus, la jeune fille prenait conscience d'à quel point la ligne temporelle d'une personne est courte. Malgré tout, l'ex-poursuiveuse n'était certainement pas prête à voir la lumière blanche. Elle comptait encore vivre de longues années sur la Planète Bleue.

Sortie de ses pensées, Marlène baisse les yeux pour apercevoir la main de Minerva au dessus de la sienne. Elle sourit à ses paroles, et serre sa main dans la sienne un petit peu, ses yeux azur plongés dans les yeux verts de sa cousine.

« Tu es adorable, tu sais ça ? » Dit la blonde avec tendresse. « Enfin, même si tu viens de dire que j'ai un caractère de troll, je veux dire. Notre amitié est sans âge, et sera éternelle. » Elle glousse un petit peu.

Marlène n'est pas dupe. Elle se doute bien de tous les efforts que doit faire sa cousine pour rester saine dans sa famille. ' Stay sane inside insanity ' comme il est dit dans ce super film, The Rocky Horror Picture Show. Elle doit sans doute prendre sur elle systématiquement. Marlène retient un soupire d'inquiétude avant de se re-concentrer sur la question que venait de lui poser sa chère cousine à la longue chevelure orange.

« Très honnêtement, ça fait maintenant un moment que je ne l'ai pas vu. Mais de la dernière lettre que j'ai reçue, il avait l'air de bien aller. Je crois qu'il était en voyage en Californie pour le travail, et qu'il avait profité du sable doré et de la mer turquoise. » Elle sourit, se souvenant de la carte que lui avait envoyée son frère cette fois là. « Je crois qu'il est rentré depuis, mais il est très occupé avec son travail. Il ne voit plus beaucoup les vieux non plus, je crois. »

Marlène avait cette habitude de ne plus appeler ses parentes comme tels. Cela l’insupporte, l'idée que ses parents puissent être de si mauvaises personnes. Mais ça, ce sont des choses qu'elle ne dit pas, ou alors à très peu de monde. Et puis, c'est aussi un tantinet inconscient de toute façon. C'est pas comme si un jour, elle avait décidé d'arrêter d'appeler ses parents 'parents', mais c'était juste arrivé.

Le regard topaze de la blonde tombe sur la table marron foncé, puis sur le contenu jaunâtre de son assiette, qu'elle est sensée associer à un cordon bleu. Son appétit se réfugie dans ses chaussettes, et la jeune femme repousse son assiette sur le côté de la table, se resservant une coupe de vin rougeâtre. Elle se sent un peu stupide, parce qu'elle ne peut pas demander à Minerva comment va sa famille. Tout d'abord parce qu'elle ne veut pas savoir, et puis parce qu'elle sait pour le mariage. Pour éviter un silence trop long, Marlène décide de reprendre la parole.

« Alors, raconte-moi un peu ta vie. A part le boulot, je veux dire. Est-ce que tu as un garçon qui te plaît ? » Plus banal comme conversation, tu meurs. Mais que raconter à sa cousine à laquelle on a pas parlé depuis longtemps à cause des différents familiaux ? Elle voulait reprendre la même relation qu'elle avait avec elle avant. Mais pour cela, il fallait reprendre par les bases. Pas vrai ?

Défis :

Spoiler:

Elle sourit alors que sa cousine semble rêveuse à la mention du sable et du soleil. Il est vrai que l’on peut penser que Marvin a la belle vie, mais la vérité, c’est qu’il doit prendre sur lui chaque jour pour satisfaire la famille de Marlène. Son frère lui dit parfois dans ses lettres à quel point il aimerait juste pouvoir rester au même endroit plus de deux semaines, et à quel point le fait de toujours devoir se déplacer partout n’est pas pratique pour les relations sociales. En plus de cela, les peu de fois où il reste à Londres plus d’une semaine, les parents de Marlène trouvent toujours le moyen de lui organiser un rendez-vous avec une potentielle fiancée. Malgré tout, son frère semble plus heureux dans ses dernières lettres : son père lui a promis qu’il pourrait enfin bientôt arrêter de bouger partout, et le plus âgé des enfants McKinnon voit enfin la lumière au bout du chemin, la fin de son calvaire arriver.

« Ca fait envie, hein ? » Dit la blonde avec un demi-sourire. Marlène n’a malheureusement pas de souvenirs comme ceux de sa cousine. Les seuls souvenirs qu’elle a de la plage sont des souvenirs avec ses parents, et le plus possible, elle tente de bloquer ce genre de souvenirs. Bien entendu, elle a eu de joyeux moments avec ses parents, elle a passé de bons étés quand elle était petite. Mais maintenant, chaque souvenir est terni d’une tache noire s’étandant un peu plus chaque jour. Plus rien de paraît sain, et les souvenirs heureux de son passé lui paraissent comme formant tous un gigantesque mensonge.

La blonde penche la tête sur le côté quand sa cousine lui dit que sa vie amoureuse n’est qu’un vaste néant depuis son flirt avec Jick Magger. Ah, Jick. Quand elle avait entendue l’histoire pour la première fois, Marlène avait été verte de jalousie : depuis son adolescence, elle rêve de rencontrer Jick, le trouve beau et respectable. Mais bon, ça lui a passé depuis, et l’ex-poursuiveuse est juste passée à autre chose. Après tout, Jick n’est qu’un homme. Marlène avait idéalisé Lockhart à une époque aussi, jusqu’au jour où elle l’a rencontré. Elle est tombée de haut ce jour-là, tant il a été odieux avec elle. Alors depuis, elle se dit que rencontrer des célébrités n’est pas forcément si bien, si c’est juste pour être déçue.

« Ton avocat ? » La blonde demande, un sourcil levé. Déjà, elle ignore pourquoi sa cousine peut avoir besoin d’un avocat, et puis elle ne sait pas non plus qui il est. Alors autant se renseigner. « Moi en revanche, je crois bien que je vais finir comme ça… » Dit-elle avec un soupire. Elle ne veut pas trop étaler sa vie alors que Minerva est déjà en train de lui raconter la sienne, mais la rousse a aussi beaucoup à rattraper du côté de la vie de Marlène. Non pas qu’elle soit très mouvementée, mais Minerva ne sait probablement pas tout. Elle avait dut entendre qu’elle s’était faite jetée par Bertram en sixième année, et aussi qu’elle était sortie avec Raphaël… Mais ça, tout le monde le sait. Ce que peu de gens savent en revanche, c’est que sa relation avec Raph’ était fausse : mais ils se sont fait règle d’or de le tenir secret, cela étant dit. Mais Marlène laisse Minerva parler d’abord : la blonde est curieuse et veut tout savoir. « Alors, dis m’en plus à propos de cet avocat. Déjà, pourquoi tu as besoin d’un avocat, tu as des soucis ? » Elle demande avec les sourcils légèrement froncés. « Et ensuite, c’est qui ? Il est mignon ? Il était à Poudlard avec nous ? » L’ancienne joueuse de Quidditch se rend bien compte qu’elle inonde sa cousine de questions mais bon. Elles ont du temps à rattraper.

Défis :

Spoiler:

La tante Muriel donne aussi à la blonde des remontées de vomis... Oui, à ce point là. Vous ne connaissez pas la Tante Muriel, mais elle a tous les attributs nécessaires pour être la personne la plus repoussante du monde. Le genre de personnes à manger ses crottes de nez en secret, vous savez. La jeune sorcière se souvient même que, pendant les réunions de famille, des rumeurs circulaient comme quoi elle ferait pipi la porte ouverte. A la limite, si elle est seule, pourquoi pas... Mais quand il y a des gens... Ouais, peut-être pas. Et en plus d'avoir des habitudes dégoûtantes, elle est aussi aimable qu'un strangulot.

« Je suppose.. Mais j'espère vraiment être un peu plus aimable que ça... »  Elle rit avec elle. « Sérieusement ?! Non mais j'y crois pas, t'es tellement jolie comme fille ! Elle a du caca dans les yeux, vraiment. »  Répondit la blonde en roulant des yeux nonchalamment. Minerva, plate et maigre ? Bon, la rousse n'avait certes pas beaucoup de graisse, mais de là à dire qu'elle est plate, certainement. Elle la les formes d'une jeune femme, et la tante Muriel... Elle a les formes d'une gigantesque bouse de goule.

Minerva et la plus jeune des McKinnon ont toujours partagé ce manque d'amour pour la Muriel. Bon, il et vrai qu'à présent, la blonde a un manque d'amour pour pratiquement toute sa famille, mais à l'époque, ce n'était pas le cas. Mais la tante Muriel, sa haine pour elle remonte à loin. Jamais un mot gentil, jamais un cadeau. « Tu sais c'est quoi l'ironie du sort ? Marvin l'a vue y'a pas longtemps, et ils ont parlé de moi à table, il paraît. Et elle aurait dit un truc du genre ' Au moins ta sœur a eu l'audace de partir, on peut pas lui enlever ça, mai toi tu es toujours aussi lâche '. Comme quoi, cette femme marche pas normalement. Je donne une raison à toute la famille de me mépriser, et elle sort ce qui se rapproche le plus d'un compliment. »  La blonde rit un peu. Ah, la tante Muriel lui manque presque. Au moins, elle, elle n'a pas tellement changé après qu'elle ait renié la famille : elle l'a toujours détestée, quelles que soient les circonstances.

Ne pas s'inquiéter. Mais bien sûr ! L'ex-poursuiveuse avait beau ne pas être généralement protectrice, elle s’inquiète toujours pour sa cousine. Ce n'est qu'une preuve de son affection pour elle, après tout, non ? La jeune sorcière a beau avoir souvent le caractère d'un hibou mal plumé, quand elle tient à quelqu'un, elle fait se plie en quatre pour cette personne.

« En France hein ? Ah, ça fait rêver. Je n'y suis allée qu'une fois quand j'étais gamine, j'aimerais bien y retourner un de ces quatre.. Mais bon, je me rend compte d'à quel point la vie est chère, maintenant que je dois tout payer moi-même. »  Dit la blonde un peu pensivement, puis écoutant la rousse poursuivre, son sourire s'étalant sur son visage alors qu'elle écoute Minerva, qui s'est penchée pour parler un peu plus bas. Un sourire espiègle s'étant sur le visage de la blonde, ses yeux bleu/verts pétillant. « Vraiment ?! Ça serait vraiment génial que la boutique te revienne ! Surtout que c'est toi qui fait tout, comme tu dis... Comme ça, on aurait notre propre boutique toute les deux ! »  Elle sourit, excitée pour sa cousine. « J'espère vraiment que tu vas y arriver. »  Elle se ressert un verre de vin et se renfonce dans sa chaise, se mettant plus à l'aise. « Et ce Yaxley, il te plaît ? C'est pas un vieux moche au moins, rassure moi ? »  Elle demande, revenant au sujet abordé plus tôt.


Défis :

Spoiler:

La jeune McKinnon ne pouvait pas s'empêcher de sourire lorsque la tante Muriel était évoquée. A entendre les cousines parler, on pourrait carrément penser que la vieille femme est en réalité une genre de chimère que l'on priait pour ne jamais apercevoir. Pas même dans son pire cauchemar. Et c'est un peu le cas, finalement. Mais contrairement à Minerva, la jeune blonde n'avait jamais vraiment eut l'occasion d'être vraiment proche du grand-père. Elle avait entendu dire par Minerva qu'il avait été un homme bon et tendre. Mais la jeune sorcière ne l'a jamais connu, alors elle ne peut pas vraiment se prononcer... Et puis par habitude, elle a tendance à ne pas croire ce qu'on lui dit sur sa famille – bien qu'elle fasse totalement confiance à la rousse.

Ne comprenant pas l'hilarité soudain de sa cousine, la blonde penche la tête sur le côté, les sourcils légèrement froncés, ses yeux bleus/verts reflétant l'étonnement. Visiblement, ce Yaxley doit être bien différent de ce qu'elle a décrit plus tôt. Elle sourit quand Minerva lui assure qu'il est encore relativement jeune, un peu soulagée.

« Oh, bah ça va alors. » La McKinnon dit en gardant son verre dans la main, sirotant son vin amer lentement. « Et en t'y penchant, quelque chose te viens à l'esprit ? Je veux dire, je suis pas en train de te demander si tu fantasmes sur ton avocat hein. Mais si le trouve mignon et qu'il est sympathique.. Pourquoi pas ? » Elle dit avec un gloussement léger et amusé. Elle aime toujours autant taquiner sa cousine. Et surtout, elle a toujours l'espoir que Minerva, malgré sa loyauté pour sa famille, puisse être avec quelqu'un qui lui plaît vraiment.

La voix de Miny la sortit de ses pensées, et elle songe un moment avant de réagir à ses mots. Minerva parle assez vite quand elle est excitée, et puis elle a beaucoup de choses à raconter, il faut dire. Sa vie semble aussi pleine que le ventre d'un ogre après manger.

« Venir en France ? Ça serait vraiment génial ! Cela dit il faudrait que je réussisse à prendre des vacances pour ça... » Elle dit avec un petit sourire. C'est vrai qu'en étant propriétaire de sa boutique, et s'en occupant toute seule, elle n'a plus de vacances du tout. Et il est encore bien trop tôt pour qu'elle ne puisse se permettre de fermer la boutique pour une semaine. Elle perdrait sa renommée naissante sur le champs, et c'est bien la dernière chose qu'elle veut. « Mais dès que je peux, je te fais signe. » Elle lui donne un tendre sourire. « J'espère bien que tu réussira à avoir la boutique. De toute façon avec son nouveau mari, elle aura moins de temps, non ? Alors tu as toute tes chances. » La blonde s'étire, étalant un sourire quelque peu mystérieux sur ses fines lèvres roses. « Oh, pas vraiment. Tu sais, depuis Bertram, j'ai pas tellement eut l'envie de me mettre avec qui que ce soit... » Elle dit avec un petit sourire triste. « Mais j'ai eu une vie assez mouvementée quand même... Et je dois te parler d'un problème que j'ai eu, avec Malik. » Elle dit, les sourcils à nouveau froncés. « Disons que, un soir, on a un peu abusé du whisky et on a 'dérapé'. Et je sais pas trop ce que je devrais faire. On en a parlé, on a décidé de faire comme si rien ne s'était passé, mais j'ai peur que ça soit bizarre la prochaine fois qu'on se voit.. Tu penses que je devrais agir comment ? » Elle demande avec un visage inquiet.

Puis, un sujet plus sérieux lui vient, et l'inquiétude sur son visage se fait de plus en plus sérieuse. « Dis Miny.. J'espère que tu fais bien attention à toi. » Elle commence. « Avec les Mangemorts qui sont de plus en plus nombreux... J'ai toujours peur qu'il t'arrive quelque chose. Dis mois au moins que tu n'es pas mêlée à tout ça. »

Défis :

Spoiler: