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(adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK

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MessageSujet: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Dim 13 Oct 2013 - 16:58

Avril 78.
« — C’est la dernière fois, je te le jure, dis-je en tamponnant délicatement l’œil tuméfié de mon frère. C’est la dernière fois qu’il te touche, on va trouver un moyen, je vais trouver une solution, je… Je… Je vais nous sortir de là, dis-je à nouveau alors qu’Adrian ne bronchait pas, que son visage était aussi lisse, neutre et impassible que je ne l’avais jamais vu. J’ai eu vraiment très peur en le voyant ainsi. Je te promets que les choses vont s’arranger, que je vais nous tirer de là », dis-je alors qu’une larme coulait le long de ma joue, pour mourir sur ma lèvre fendue en deux.

***

Juillet 78.
« — Allison Bluebell… Avec un nom pareil, vous auriez dû vous lancer dans la botanique plutôt que les petits gâteaux ! s’exclama l’avocat du Magenmagot chargé de notre audience, visiblement très fier de sa blague.
— Je préfère cuisiner des petits gâteaux plutôt que de cultiver des plantes ou des fleurs que des maris achèteront à leurs femmes pour se faire pardonner, fusa ma réponse, sèche, nette et tranchante, accompagnée néanmoins d’un sourire affable.
— … Je vois, répondit l’avocat en haussant les sourcils, ses yeux globuleux s’arrondissant comme des soucoupes en une expression de stupéfaction et de gêne. Il fit semblant de replonger le nez dans notre dossier et d’en feuilleter quelques pages. Bon et bien je crois que tout est en règle. Miss Steele, Mr Steele, bon courage pour votre vie future, et très bonne continuation ! » A tour de rôle nous lui serrions la main sans rien dire, et partions.

***

26 Juillet 78.
« — Ok, j’en peux plus, on fait une pause. »
Je ne cherchais même pas à comprendre et me laisser tomber en tailleur là où je me trouvais c'est-à-dire en plein milieu de la pièce centrale qui nous servait de living-room et de cuisine, pile sous la fenêtre qui baignait la grande pièce vide d’une lumière crue. Nos parents venaient de mourir, de la main d’un ou de plusieurs mangemorts je ne le savais pas encore très exactement, c’était pourtant passé dans la gazette, mais j’avais évité de la lire. Je ne ressentais aucune émotion si ce n’est un soulagement terrible, et une pointe de peine pour ma mère. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Même si au final, ce n’était pas volé. Je chassais cette idée en secouant la tête, et essuyais du revers du poignet mon front moite de sueur. Depuis ce matin, nous n’avions pas chômé Adrian et moi. Une façon de nous occuper l’esprit, de vite faire notre deuil, de passer à autre chose et d’aller de l’avant. Surtout d’aller de l’avant. De tourner la page, de nous reconstruire. J’espérais de tout cœur que ce serait le cas. Qu’Adrian terminerait sa scolarité décemment, et ne se perde pas en chemin. Que nos enfances et adolescences gâchées ne soient pas un frein à son épanouissement personnel. Je tournais la tête de la fenêtre par laquelle je regardais, et le cherchais des yeux.
« — Hey, ça va ? Tu veux un truc à boire, ou que je te prépare quelque chose à grignoter ? » lui demandais-je en m’étirant comme un chat.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Lun 14 Oct 2013 - 22:11

01 septembre 67.
« Pourquoi Papa n'a pas voulu venir ? » ai-je demandé à ma mère, le nez collé contre la vitre de la voiture sur la banquette arrière.
Nous venions de déposer Allison à la gare de King's Cross et étions à présent sur le chemin du retour. Maman avait pris la voiture sous les ordres de Papa qui refusait qu'elle utilise la magie.
« Papa était très fatigué, trésor, a répondu ma mère, et d'ailleurs, tu vas devoir être bien sage, quand on rentrera, d'accord Adrian ? N'embête pas ton père, reste dans ta chambre avec tes jouets, et... et sois gentil, tu veux bien ? Tu me promets ?
— Oui Maman. »
J'allais sur mes cinq ans, je n'étais encore qu'un môme et pourtant, tout était sur le point de changer.

~~~

Début juillet 78.
« Vos parents ne sont pas sorti à temps, je suis désolé... »
Mon coeur a fait un bon dans ma poitrine.
« Ils ont péri dans l'incendie. »
Je me suis retourné vers Allison. Au loin, on pouvait voir la fumée noire s'élever de ce qui restait de notre maison. Un tas de cendre. On s'est regardé un moment, ma soeur et moi et je savais que c'était pareil pour elle, je le sentais ça. Nous étions incapable de ressentir la moindre tristesse.
De la culpabilité, peut-être, de mon côté.

~~~

26 juillet 78.
« Ok, j’en peux plus, on fait une pause. »
Allison s'est assise en tailleur au milieu du living-room de notre nouvel appartement. Alors j'ai déposé le carton que je portais à bout de bras sur un autre carton près de la cuisine, puis j'ai été m'adosser à la porte d'entrée, le regard perdu dans une lame de plancher. Les mains dans les poches, j'ai repris doucement ma respiration en pensant à tout ce qui nous arrivait en ce moment.
Nos parents étaient morts. C'était terminé. Et à présent, on se retrouvait tous les deux, Allison et moi, dans cet appartement de Londres fraîchement loué. Était-ce vraiment la fin du calvaire ? N'allais-je pas, comme la nouvelle « Le coeur révélateur » d'Edgar Allan Poe, ressentir ces remords qui me courraient à ma perte ? Pour le moment, j'étais soulagé, juste soulagé. Comme Allison, d'ailleurs.
« Hey, ça va ? a demandé Allison en se retournant vers moi. Tu veux un truc à boire, ou que je te prépare quelque chose à grignoter ?
— C'est bon, merci » ai-je répondu en relevant la tête dans sa direction.
Je n'avais pas faim, je n'avais pas soif et j'étais pâle, vraiment pâle, je l'avais remarqué ce matin dans le rétro de la voiture. Je me suis forcé à sourire à ma soeur, je ne voulais pas qu'elle s'inquiète de quoi que ce soit. Tout allait bien se passer, maintenant.
« Un nouveau départ, c'est cool, ai-je dit en faisant glisser mon regard sur toute la pièce. L'appart' est sympa, on va être bien, ici. »
Plus de sang, plus d'hématome, plus rien.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Ven 18 Oct 2013 - 14:06

1er Septembre 72.
« — Alli… Ne le prend pas mal, hein, mais… T’es sûre que c’est ton frère ? » Je relevais vivement le nez de mon assiette vers Carlotta Salinger, camarade de maison avec qui je partageais mon dortoir, et la regardais avec des yeux ronds. Nous étions assises à la table des serdaigle dans la grande salle, et elle, elle regardait vers la table des serpentard. Je suivais son regard pour trouver le visage de mon frère, impassible, qui mangeait du bout de sa fourchette, l’air solitaire. Je connaissais ce regard.
« — Non parce que toi à serdaigle, lui à serpentard, l’air un peu… Tout seul, dans son monde quoi, poursuivait Carlotta, dont les yeux bleus faisaient l’aller retour entre son porridge et mon frère. La ressemblance physique est indéniable hein, je ne dis pas le contraire, mais… » J’avais cessé d’écouter et regardais Adrian. Ce soir c’était la rentrée à Poudlard. Pour moi en septième année, pour mon frère en première. Je me prenais à espérer que tout allait s’arranger.

***

Fin Août 73.
« — Tu veux bien me faire un sourire ? Juste un, au moins ? Je soupirais, lasse, souriant doucement à mon frère. C’est le dernier jour des vacances d’été, demain c’est la rentrée… On pourrait au moins profiter d’être encore tous les deux aujourd’hui, non ? » Je ne savais plus quoi faire ni dire pour tirer Adrian de son mutisme et de ses idées noires. Demain c’était la rentrée à Poudlard pour mon frère qui entrait en seconde année, mais moi… J’avais quitté Poudlard à la fin de ma septième année, ayant réussi mes ASPIC. Nous étions chez nous, à Shaftesbury, près du lac qui se trouvait pas très loin, derrière notre maison. Allongés côte à côte, j’étais partagée entre l’égoïste excitation d’intégrer le campus de l’école supérieure de magie et de quitter ce trou paumé et mes parents qui l’étaient tout autant, et la désolation de laisser mon frère à son triste sort.
« — Pour les vacances, je ne reviendrai pas. Ce sera toi qui viendras me voir, sur le campus. Et tu resteras avec moi, jusqu’à ton retour à Poudlard. On est bien d’accord Adrian ? » Oui, comme ça, ce serait bien.

***

26 juillet 78.
« — C'est bon, merci » m’a dit Adrian, et j’ai caché mon soulagement car vu mon état de fatigue, je ne me sentais même pas en mesure de  préparer ne serait-ce qu’un sandwich. Mon frère a sourit, je lui ai souri en retour également, mais que s’imaginait-il ? Que je n’avais pas remarqué son extrême pâleur ? Je ne dis rien et faisais comme si de rien n’était, je savais qu’il détestait qu’on s’inquiète trop pour lui, et je n’avais pas envie d’une confrontation dans laquelle il gagnerait et je céderai comme toujours.
« — Un nouveau départ, c'est cool, a-t-il dit en regardant toute la pièce dans son ensemble. L'appart' est sympa, on va être bien, ici.  J’ai souri et me suis relevée.
— Il te  plait vraiment ? Ais-je répondu d’un ton un peu misérable qui me surpris moi-même. J’avais tellement envie de ce nouveau départ, j’y avais tant pensé, tant réfléchi, tant rêvé. Je le trouve sympa aussi. Un peu défraîchi, mais on va l’arranger, lui dis-je en lui faisant un clin d’œil. De la positivité, Alli, voilà. J’avais pensé qu’on pouvait peindre les murs de cette pièce en blanc, ou alors en beige clair ou taupe. Histoire de capter un maximum de lumière, chose que nous n’avions absolument pas dans notre ancien chez-nous, me retins-je de préciser. J’espère que les voisins sont sympas et qu’ils viendront nous filer un coup de main ? »
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Ven 18 Oct 2013 - 18:50

12 avril 1977.
« Aller, à mon tour. Ad', action ou vérité ? »
On était tous rassemblés dans la salle commune. Tous les élèves de cinquième année, tous ceux de ma classe. Les cours étaient terminés pour la journée et on était déjà revenus de la Grande Salle pour le repas du soir. La salle commune était plongée dans l'obscurité, éclairée seulement par quelques bougies qui créaient un jeu d'ombre sur les murs de pierres.
Et tous ensemble, on jouait un jeu dangereux.
Pippa m'a posé sa question et j'ai levé la tête dans sa direction en signe de défi.
« Vérité, j'ai répondu, pensant avoir fait le bon choix.
— Très bien, alors dis-moi, quelle est la nature de ton sang ? »
La question piège. Je me suis retourné vers Cléo, qui m'a regardé le temps d'une seconde avant de fuir mon regard. Elle savait ce que j'étais et je savais qu'elle était comme moi. Alors j'ai fixé Pippa d'un oeil mauvais avant de lui répondre d'une voix sèche :
« Mêlé. »
Il y a eu des « Oh... » et des « C'est pas vrai... » et je me suis retourné à nouveau vers Cléo qui n'a pas bronché. Alors j'ai attrapé mon écharpe sur la table basse et j'ai quitté la salle commune, sachant très bien que je quittais une bonne partie de mes amis, pour de bon.

~~~

Lettre du 18 octobre 1973.
Allison,
Je ne pourrai pas venir te voir sur le campus, pendant les vacances. Comme tu t'en doutes, Papa me l'a interdit et Maman trouve que c'est mieux de se retrouver en famille. Tu parles, elle a surtout intérêt à être d'accord avec lui. Bref, je suis très déçu, j'avais énormément de choses à te raconter.
J'espère que tes débuts à l'université se passent bien. Pour ma part, j'ai déjà eu pas mal de devoirs et j'ai réussi à obtenir un Optimal en Histoire de la Magie. Le professeur Binns trouve ça très prometteur. Sinon, j'essaye d'être un peu plus sociable, aimable et tout ça avec mes camarades mais parfois, c'est trop difficile et je préfère rester dans mon dortoir.
Tu me manques beaucoup et j'espère qu'on pourra se revoir avant la fin de l'année...
Ton frère qui t'aime,
Adrian.


~~~

26 juillet 78.
« Il te plait vraiment ? a demandé Allison en se relevant, au sujet de l'appartement.
— Mh, ai-je répondu en acquiesçant d'un hochement de tête.
— Je le trouve sympa aussi. Un peu défraîchi, mais on va l’arranger », a-t-elle ajouté en faisant le tour de la pièce du regard, avant que je ne limite.
Alors elle s'est mise à m'expliquer ses plans et j'ai acquiescé à tout ce qu'elle m'a dit. Je n'y connaissais rien en décoration d'intérieur, c'était le rayon des filles, tout ça et franchement, je préférais peindre les murs plutôt que de réfléchir à quelle couleur irait avec quelle autre couleur.
Puis Allison a mentionné les voisins. Je suis sorti de l'appartement et j'ai été voir le nom inscrit sur la sonnette de la porte d'en face. « Mr. Z. Glass ».
« C'est un certain Mr Glass, par ici. Glass, ça fait vieux, c'est surement un grand-père, ai-je fait en retournant dans notre appartement et en refermant la porte d'entrée derrière moi. T'attends pas à ce qu'il t'aide, à mon avis. En tout cas, tu pourras probablement mettre des disques à fond, les vieux sont toujours sourds comme des pots. »
J'ai souri. Enfin, je me suis forcé à sourire pour tout dire. Un déménagement, les parents morts, une nouvelle vie, c'était censé être joyeux. Pourtant, je savais que j'avais fait une connerie. Et puis surtout, j'avais peur, peur d'être un poids pour ma soeur, peur d'être hanté toute ma vie par tout ce que j'avais vécu, peur de péter un boulon, un de ces jours.
« Tu peux m'attendre ici et commencer à déballer, si tu veux, ai-je proposé en haussant les épaules. Je peux remonter d'autres trucs pendant que tu te reposes un peu. C'est comme tu veux. »
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Mar 22 Oct 2013 - 17:55

12 Décembre 71.
« — Comment ça " tu ne peux pas venir ", Allison ? Carlotta Salinger leva ses deux mains en l'air, et imita des guillemets, les sourcils haussés d'incompréhension.
— Je ne peux pas venir comme dans, je ne peux vraiment pas venir, répondis-je d'un ton las en me laissant partir en arrière sur mon lit, allongée sur le dos. A mes pieds je sentis un poids, signe que quelqu'un venait de s'y asseoir.
— Mais Alli... C'est la sortie à Pré-au-Lard ! On avait dit qu'on y irait toutes ensemble faire nos achats de noël ! Geint Mary Bracken, sa frimousse mutine aux nombreuses tâches de rousseurs et aux yeux bleus pétillants triste à vous en déchirer le cœur.
— Et on avait dit qu'on en profiterait pour refaire le stock du dortoir chez Zonko ! Renchérit Dana Dickens dont la mine contrite n'arrangeait pas ma contrariété.
— Je sais ce qu'on avait dit mais... Mon père n'a pas voulu signer mon autorisation de sortie, répondis-je piteusement, sans oser regarder mes camarades de dortoir dans les yeux.
— Et ta mère ? Elle pouvait pas la signer, elle ? Insista Carlotta, même si ça ne changerait rien.
— Elle était... Du même avis que mon père, répondis-je évasivement. Et elle avait plutôt intérêt à l'être. Je suis vraiment désolée les filles... Rapportez-moi un paquet de dragées de Bertie Crochu, vous voulez bien ? J'ai regardé mes trois camarades de dortoir enfiler manteaux, bonnets, écharpes et gants, et sortir. Moi je suis restée sur mon lit, à maudire mon salaud de père.

***

Lettre du 18 octobre 1973.
Adrian,
Malgré ma déception, je dois t'avouer que je ne suis pas plus étonnée que ça. Papa ne changera jamais ! Mais il vaut mieux éviter de le contrarier. Je sais que j'écris quelque chose que tu sais déjà, mais essayes de ne pas le chiffonner ou de lui déplaire, j'en mourrai de souci.
Je meurs aussi d'excitation d'entendre tout ce que tu as à me raconter sur Poudlard ! Je suis fière de toi, continue de bien travailler comme tu le fais, je suis sûre que tu obtiendras encore de nombreux Optimals ! Et d'ici là, je te prépare une petite surprise... Sinon, à l'université tout va bien.
Tu me manque aussi, on se voit très rapidement je te le promets. Je t'embrasse.
Ta sœur qui t'aime et pense à toi,
Allison.


***

26 juillet 78.
Adrian fila à travers la pièce en direction du palier, puis revint au bout d'un moment tandis que j'étirais mon dos. J'étais pressée d'en finir avec cet aménagement, et de pouvoir vivre décemment.
« — C'est un certain Mr Glass, par ici. Glass, ça fait vieux, c'est surement un grand-père, a-t-il dit, et j'ai levé les yeux au ciel, amusée. T'attends pas à ce qu'il t'aide, à mon avis. En tout cas, tu pourras probablement mettre des disques à fond, les vieux sont toujours sourds comme des pots.
— Pas faux, j'aime assez l'idée ! Dis-je en riant. Mais c'est peut-être un vieux actif ? Un petit coup de pinceau par-ci, par-là, il en est peut-être capable ? Ce soir je cuisinerai un truc, un truc sucré, j'irai lui amener pour qu'on se présente. Tu n'es pas obligé de venir si tu n'en as pas envie, ne me regarde pas comme ça ! Ajoutais-je avec un sourire goguenard. Je mettrai beaucoup de miel dedans, voire même du nougat, histoire d'en faire un truc dur à mâcher. On verra s'il est si vieux que ça, comme ça... » Renchéris-je en lui faisant un clin d'œil malicieux. Mais ce soir... Ce soir, à ce rythme là, nous ne serions pas rendus ! Je regardais la grande pièce vide, et les cartons qu'il nous restait encore à déballer. J'ai eu un gros coup de flemme, j'ai voulu sortir ma baguette et tout régler en un claquement de doigt. Jusqu'à ce que mon frère ajoute ;
« — Tu peux m'attendre ici et commencer à déballer, si tu veux. Je peux remonter d'autres trucs pendant que tu te reposes un peu. C'est comme tu veux.
— J'ai l'impression d'avoir cent ans quand tu me parles comme ça ! riais-je, essayant de détendre l'atmosphère et le visage soucieux de mon frère depuis trop longtemps maintenant. Je détestais le voir comme ça. J'ai l'air au bout du rouleau ? Non parce que ce n'est pas un petit emménagement qui va m'achever aussi facilement, crois-moi ! On va plutôt écourter la pause, dis-je en me dirigeant vers la porte d'entrée et mon frère. Il reste encore quelques cartons et surtout... Le canapé » soupirais-je en pensant à l'épreuve que ce serait.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Lun 4 Nov 2013 - 16:52

10 octobre 72.
Le jour de mes dix ans. J'étais en train d'ouvrir le cadeau que tante Helen avait envoyé (un ballon de football bien moldu) quand, en reculant d'un pas, j'ai heurté la commode derrière moi. Je n'ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit que le vase chinois de ma mère a basculé et s'est fracassé en mille morceaux sur le sol. J'ai sursauté et, persuadé que j'allais prendre une gifle, j'ai commencé à paniquer. Alors aussitôt, les milliers de petits morceaux se sont mis à bouger et à se recoller comme par magie. J'aurai du sauter de joie, ma mère aussi, mais au lieu de ça, on s'est tous les deux retournés vers mon père qui, sans voix, avait le regard rivé en direction du vase intact, les doigts crispés autour de son verre de Scotch suspendu à hauteur de sa bouche. Il a reposé son verre, on voyait bien qu'il se retenait d'exploser, et il a quitté la pièce en claquant la porte derrière lui.
Deux heures plus tard, j'avais un coquart à l'oeil droit et la lèvre fendue.

~~~

25 juillet 78.
« Tu es un monstre, mon fils. Une erreur de la nature. »
Mon père s'est approché de moi en contournant la table du salon. Il a levé la main haut au-dessus de sa tête et je me suis protégé le visage avec mes bras, redoutant la douleur de la gifle. Mais au moment de s'abattre sur ma joue, la main de mon père s'est enflammée littéralement, comme si mon père tenait une torche au bout de son bras. Il a regardé sa main, incrédule tandis que je reculais pour éviter un nouvel assaut. Alors le salon autour de nous s'est enflammé à son tour, commençant par les rideaux, puis les flammes, comme des vagues, ont englouti les meubles, le plafond, mes parents. Ils ont hurlé, moi aussi, j'ai crié, j'ai essayé de me frayer un passage jusqu'à eux pour les sortir de là mais je les voyais se transformer en véritables torches humaines et leurs visages se tordaient de douleur. J'étais paniqué, je criais « Papa ! Maman ! » mais rien n'y faisait.
« Comment as-tu pu ? Comment as-tu pu tuer tes parents, Adrian ? » ont été les derniers mots prononcés par mon père avant que je ne me réveille, en sueur, le coeur battant à mille à l'heure.

~~~

« Ce soir je cuisinerai un truc, un truc sucré, j'irai lui amener pour qu'on se présente, a fait Allison et j'ai grimacé. Tu n'es pas obligé de venir si tu n'en as pas envie, ne me regarde pas comme ça ! »
Rencontrer les voisins, faire ami-ami avec eux, ça ne me tentait pas plus que ça. Rencontrer des gens tout court, d'ailleurs. J'étais bien, dans ma bulle.
« Comme tu veux, ai-je répondu évasivement avant de proposer à ma soeur de remonter le reste des affaires.
— J'ai l'impression d'avoir cent ans quand tu me parles comme ça ! a-t-elle dit en riant. J'ai l'air au bout du rouleau ?
— Non.
— Non parce que ce n'est pas un petit emménagement qui va m'achever aussi facilement, crois-moi !
— J'te crois.
— On va plutôt écourter la pause, a-t-elle dit en se levant et en se dirigeant vers moi. Il reste encore quelques cartons et surtout... Le canapé. »
J'ai levé les yeux au ciel, le canapé, ça allait être très saoulant. Surtout qu'allez utiliser un sort de lévitation dans une cage d'escalier aussi exiguë. Et tout seul. Car je n'étais pas majeur, je n'avais pas l'autorisation d'utiliser ma baguette comme ça, en dehors de Poudlard, Allison devrait se débrouiller niveau magie.
« Après toi... ai-je fait en laissant passer ma soeur devant moi. On ira visiter le quartier, ce soir ? J'ai repéré un Pub, pas loin, au coin de la rue, si t'es pas trop "au bout du rouleau", bien sûr... »
J'ai esquissé un sourire, tandis qu'on descendait tous les deux les escaliers qui grinçaient sous nos chaussures. C'était le début d'une nouvelle vie dans un quartier moldu et j'avais envie de découvrir où nous allions vivre après toutes ces années de calvaire. Et peut-être le temps d'une soirée, oublier que j'étais à l'origine de la mort de mes parents.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Mar 12 Nov 2013 - 16:37

14 février 72.
« — Aah, distribution du courrier les filles ! S'écria Dana Dickens avec son entrain habituel, ses longues boucles noires sautillant autour d'elle tandis qu'elle trépignait comme une puce. Nous étions, mes camarades de dortoir et moi, assises à la table des serdaigle le matin de la saint valentin. Sans surprise, Carlotta Salinger avait reçu six lettres passionnées, Carlotta et ses grands yeux bleus avaient toujours eut beaucoup de succès auprès de la gent masculine. Dana en avait reçu deux, et même la douce et timide Mary Bracken en avait reçu une. Les filles décachetaient leurs enveloppes en gloussant et moi je les observais, amusée, le nez plongé dans mon café fumant du réveil. Carlotta lisait l'une de ses lettres à Dana qui riait, quand soudain Mary s'écria avec ravissement, lorsqu'un hibou lâcha une lettre devant moi, qui tomba dans mon bol de café ;
— Alli ! Toi aussi tu en as reçu une ! Son menu visage criblé de tâches de rousseur était lumineux, et moi j'étais si surprise que j'observais la lettre s’imbiber de liquide et brunir, tandis que Carlotta, la rationnelle de notre chambrée, attrapa d'un geste sec l'enveloppe pour que son sort évite de subir le même que celui du titanic : la noyade.
— Qu'est-ce que tu attends pour l'ouvrir ? me dit-elle dans un sourire, aussi curieuse qu'une concierge. Je n'en revenais toujours pas. Moi, la timide, l'effacée, l'invisible, la transparente Allison Steele, je recevais une lettre. Qui pouvait donc bien avoir envie de m'écrire ? A moi ? J'ouvris l'enveloppe et la lu.
— Elle est à moitié effacée à cause du café, je n'arrive pas à lire la signature...
— Donne moi ça ! » s'exclama Mary en m’arrachant la lettre des mains. Sa précipitation et l'humidité du papier fut que la missive se déchira. Mary, dont la sensibilité égalait la violence de mon père, en eut les larmes aux yeux. Ce n'était pas grave, lui assurais-je, j'avais eu le temps de la lire. C'était une bien jolie lettre, comportant une très belle déclaration. Malheureusement de qui, je ne le savais pas.

***

14 juin 72.
« — Allison ! Longeant le hall d'entrée pour rejoindre le panneau d'affichage, je me retournais en entendant mon nom. Derrière moi courait un garçon que je ne connaissais pas, essoufflé, portant l'uniforme de poufsouffle. Serrant mes grimoires de cours contre ma poitrine, j'attendais qu'il arrive à ma hauteur et le laissais reprendre son souffle.
— Tommy, me dit-il en souriant, voyant que je ne le remettais pas. MacFarlane. J'ai le chaudron à côté du tien en cours de potions ajouta-t-il.
— Ah oui ! Dis-je en le remettant enfin, ne sachant quoi d'autre ajouter. Dans la famille Steele, exprimer ses sentiments était une chose aussi étrange que de manger des cuisses de grenouilles ou des escargots. Il sourit de nouveau.
— Je voulais savoir... Commença-t-il en se grattant l'arrière de la nuque, d'un air gêné. Oh non. J'étais tétanisée. J'avais peur d'entendre la suite. Je n'étais peut-être pas douée avec les sentiments, mais je n'étais pas tout à fait idiote non plus et savais reconnaître lorsque je plaisais à quelqu'un, et que ce quelqu'un s'apprêtait à laisser parler son cœur. Dans le mien justement, je voulais que personne n'entre.
— Écoute je dois... Commençais-je, sentant venir le fiasco, voulant m'éclipser au plus vite.
— Non attends, j'en ai pour deux minutes ! Me coupa-t-il. Je voulais t'envoyer un hibou, mais je crois que le tien a perdu toutes notions de géolocalisation car... Les lettres que je t'ai envoyé jusqu'à présent sont restées sans réponses. Oh non. Oh non. Enfin bref, dans quelques jours c'est la fin de l'année et je ne voulais pas partir pour l'été entier avant de te le dire... On y était. Je serrais encore une fois mes grimoires contre moi, comprimant ma poitrine, manquant presque de ne plus respirer. Et je me rappelais cette jolie lettre que j'avais reçue à la saint valentin. Venait-elle de Tommy MacFarlane ? Était-ce lui qui m'avait écrit toutes ces belles choses ? Je t'avais prêté mon grimoire de potions lors du dernier cours car tu avais perdu le tien et... Ça me gêne de te demander ça mais ces fichus grimoires coûtent une blinde alors... Ça t'embêterait de me le rendre ? » Acheva-t-il en lorgnant ma poitrine. Effectivement, dans mes mains, j'avais son bouquin. A court de mots je le lui donnais et le regardais partir en sens inverse, vide de toutes émotions.

***

26 juillet 78.
Adrian et moi étions maintenant dans la cage d'escaliers. Une fois encore, en toutes connaissances de la tâche qui nous attendait, j'avais envie de baisser les bras, mais un nouveau départ impliquait de la volonté et de la force de caractère. Et en parlant de caractère, mon frère restait fidèle à lui-même.
« — On ira visiter le quartier, ce soir ? J'ai repéré un Pub, pas loin, au coin de la rue, si t'es pas trop "au bout du rouleau", bien sûr... J'ai esquissé un sourire ironique que je lui ai adressé, avant de ravaler une blague sur l'alcool qui n'était au final même pas drôle, et qui me paraissait absolument déplacée tant elle me faisait penser à notre père, et à sa récente mort. Mon sourire flancha un instant, mais tint bon.
— Tu ne perds pas le nord toi, hein ? Répondis-je tandis que nous arrivions devant « la bête ». Ce vieux canapé ne m'avait jamais parut aussi grand, lourd et dépenaillé qu'en cet instant même. Quoique je ne dirai pas non à une bonne bière, ajoutais-je en passant une main sur mon front, les yeux rivés au canapé. Puis les vrillant vers mon frère, j'ajoutais pour le taquiner, Et puis qui sait, l'alcool délie les langues, tu as peut-être quelque chose sur le cœur que tu voudrais me confesser ? dis-je dans un sourire, pensant avec affection à la petite blondinette qui rodait autour du Hibou Qui Lit depuis qu'elle savait que je m’appelais Steele comme un camarade à elle de poudlard... Il s'appelle comment ton pub ? demandais-je tandis que je me positionnais du côté droit de l'accoudoir. J'attendais que mon frère aille en face. Allez, à trois... »
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Mer 11 Déc 2013 - 17:29

10 octobre 72.
L'oeil encore douloureux et la lèvre piquante, je pleurais pathétiquement sous ma couette lorsque ma mère est entrée dans ma chambre. Je l'ai entendu refermer doucement la porte derrière elle puis elle s'est assise aux pieds de mon lit avant de poser une main délicate sur mon pied dont la forme ressortait à travers les draps.
« Chéri ? Aller, sors la tête, j'ai un cadeau pour toi. »
Je n'ai pas bougé. J'étais en colère contre mon père mais également contre ma mère qui ne m'avait pas défendu, qui ne me défendait jamais.
« Adrian, c'est de la part de ta soeur. »
Un cadeau de la part d'Allison ? Doucement, j'ai retiré la couette de mon visage. Ma mère m'a sourit tendrement. Elle m'a tendu le paquet emballé dans du papier kraft et je me suis redressé dans mon lit, les joues encore trempées des larmes qui avaient coulées pendant des heures. D'une main hésitante, j'ai attrapé le cadeau et j'ai commencé à déchirer le papier. A l'intérieur, trois gros grimoires de magie et une carte d'anniversaire.
« C'est un joli cadeau, non ? Adrian... »
J'ai levé les yeux vers ma mère.
« ...Cache bien ces livres, mon ange. »
Elle m'a déposé un baiser sur le front puis elle est sortie de ma chambre. Aussitôt, je me suis empressé de feuilleter les grimoires.

~~~

14 février 77.
La Saint-Valentin. Le jour le plus pathétique de l'année. Chaque année, je rasais les murs, j'évitais la grande salle, le parc, tout pour ne pas voir les décorations ridicules et les couples à deux noises.
J'étais tout seul dans le couloir du deuxième, en chemin pour le prochain cours de métamorphose, lorsque j'ai entendu une voix, derrière moi.
« Adrian ? »
J'ai tourné la tête vers la jeune fille qui venait de m'appeler, une petite blonde qui s'avançait vers moi la tête légèrement baissée. Elle avait les joues roses et on sentait bien qu'elle était gênée.
« Je... Je voulais t'offrir quelque chose... a-t-elle dit en arrivant à ma hauteur. Joyeuse Saint-Valentin... »
Elle m'a tendu une boîte rose, carrée, avec un gros noeud rouge sur le dessus. Probablement des chocolats, j'aimais pas les chocolats. J'ai levé la tête vers elle en attrapant son paquet et j'ai vu qu'elle me souriait timidement. J'ai marmonné un « Merci. » bref et froid puis j'ai tourné les talons en la plantant dans le couloir. Après avoir tourné à l'angle, j'ai vérifié qu'elle ne pouvait pas me voir puis j'ai balancé sa boîte de chocolats minable dans les toilettes du deuxième.

~~~

26 juillet 78.
« Tu ne perds pas le nord toi, hein ? a fait Allison en arrivant en bas de l'immeuble, et j'ai souri. Quoique je ne dirai pas non à une bonne bière, et puis qui sait, l'alcool délie les langues, tu as peut-être quelque chose sur le cœur que tu voudrais me confesser ? »
Aussitôt, mon sourire s'est évanoui. Loin de me douter que ma soeur pouvait faire allusion à la Serdaigle Mona Howard, j'ai commencé à paniqué à l'idée qu'elle pouvait être au courant pour les parents. Et puis non, c'était impossible et elle m'en aurait parlé plus tôt.
Je me suis donc contenté d'hausser les épaules et de secouer la tête de droite à gauche.
« J'ai rien à dire, ai-je fait tout en me penchant en avant pour attraper le canapé. Un, deux... Trois. »
A la force de nos bras, on a soulevé le monstre et on s'est dirigé vers les étroits escaliers. Après plusieurs minutes d'effort, on a fini par arriver dans l'appartement. En sueur et les bras douloureux, je me suis laissé tomber dans le canapé une fois passé la porte d'entrée.
« J'en peux plus, j'suis mort, faut que tu me masses les pieds ! » ai-je dit en retirant mes baskets et en étirant mes chaussettes dans la direction de ma soeur, un sourire amusé aux lèvres.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Jeu 23 Jan 2014 - 15:50

Février 72.
Dans la salle de repos, j'étais assise sur mes genoux, face à la table basse de bois, près du feu. En face de moi, un échiquier sorcier, et de l'autre côté, mon jeune frère.
« — Cavalier en E 5, le pion s'avança, mais je ne le regardais pas, je regardais Adrian. La chaleur de l'âtre nous réchauffait peut-être, même pas le cœur. La partie d'échecs sorciers n'était qu'un subterfuge, un moyen de se changer les idées, de se détourner l'esprit de la rancœur actuelle. Écoute, moi aussi je suis triste, moi aussi j'aurais voulu aller à Pré-au-Lard, mais je veux dire... C'était à prévoir, non ? Que papa ne signerait jamais notre autorisation de sortie ?, j'ai ajouté, face à la mine renfrognée de mon frère. Ça fait sept ans que c'est comme ça, ça n'allait pas changer maintenant... », grinçais-je tout bas entre mes dents, tandis que le pion de mon frère avançait. Avoir vu nos camarades respectifs s’emmitoufler chaudement dans leurs capes et leurs écharpes pour partir à l'assaut du petit village sorcier avoisinant le château avait été un crève-cœur. Auquel j'étais malheureusement habituée, mais une déception nouvelle et de plus pour mon frère, à ajouter à la belle collection qu'on se trimbalait depuis l'enfance. Je détestais lire la désillusion dans son regard et savais que je n'obtiendrais plus rien de lui si ce n'est un mutisme obstiné. Mais pour cela, impossible de lui en vouloir.

***

Juillet 76.
« — Tiens, bonjour mon chéri ! » Entendant Mrs Sirlan saluer l'arrivée de Lysandre, je relevais immédiatement la tête. Frappant doucement le balai quelques coups sur le sol, pour faire tomber les restes de poussières accrochés aux franges, je prenais une minute pour observer la mère et le fils, et contempler une vraie scène d'amour familial, comme je n'en avais jamais connue. Bien sûr, notre mère nous aimait, Adrian et moi, mais j'avais toujours pensé qu'elle ne nous aimait pas suffisamment pour nous protéger de notre père. Je ne lui en voulais pas, ou alors pas beaucoup, car j'avais très vite compris que dans notre famille, il y avait quelque chose qui clochait avec les sentiments et la façon de les exprimer. J'avais sans doute du fixer ma patronne et son fils longuement car quand je repris mes esprits, ils me regardaient tous deux en souriant.
« — Salut Lysandre, ça fait plaisir de te voir, j'ai dit en souriant doucement. Ça se passe bien à Poudlard ? » ajoutais-je, refrénant l'envie de lui demander des nouvelles de mon frère, sachant très bien qu'ils ne se fréquentaient pas.

***

26 Juillet 78.
« — J'ai rien à dire, m'avait répondu mon frère, et je n'avais pas relevé, le laissant tranquille. Je savais reconnaître ces moments où la discussion était close, et où il ne désirait pas poursuivre. De toute façon, nous nous penchions déjà sur le canapé pour le monter à l'appartement. L’ascension de la chose me parut aussi longue que l'unique année que j'avais passée à l'école supérieure de magie, et aussi pénible et éreintante. Si j'avais encore un doute sur la lourdeur du meuble, il s'était envolé, ainsi que quelques unes de mes vertèbres. A peine posé à terre, Adrian se jeta dessus en enlevant ses chaussures.
— J'en peux plus, j'suis mort, faut que tu me masses les pieds ! me dit-il, avec son insupportable petit sourire amusé aux lèvres. Je me laissais tomber à mon tour sur le canapé, tandis qu'il étirait ses jambes sur mes genoux, et agitait ses orteils dans ses chaussettes. J'esquissais une grimace.
— Tu plaisantes, j'espère ? Ça se voit que t'as fait du sport mon grand, elles sentent d'ici ! j'ai répondu, en pointant du doigt ses chaussettes d'un air moqueur. J'ai consulté rapidement ma montre à mon poignet, et ai soupiré. J'suis morte aussi, le canapé m'a tuer. Et si on y allait maintenant, à ton pub ? Je commence à avoir faim, et je me suis fait venir une envie de fish & chips dans la cage d'escaliers. En plus, prendre l'air ne nous ferait pas de mal, bien au contraire... J'ai ajouté en gigotant des genoux, faisant sauter les jambes et les pieds de mon frère. On peut reprendre en rentrant, t'en dis quoi ? »
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Mar 11 Fév 2014 - 18:56

17 juillet 76.
Papa était absent pour la journée. Il était parti très tôt et devait rentré tard, à cause du boulot à l'usine. Alors Allison et moi, on était seuls avec Maman, on était contents. Vers quatre heures, on s'était rendus à la cuisine car Allison voulait faire un gâteau au chocolat. Je devais me charger de la chantilly et bien sûr, ça a fini en combat de bouffe. La cuisine a été redécorée, les cheveux d'Alli était recouvert de chantilly et mes joues étaient noires de chocolat. Mais Maman n'a rien dit car ça lui faisait plaisir de nous voir rire, pour une fois.
A trop rire, on n'a pas entendu la voiture de Papa se garer dans l'allée du garage. On n'a pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir non plus. Alors quand Papa est arrivé dans la cuisine et qu'il nous a vu en train de salir toute sa maison, ça ne lui a pas plu du tout, tu penses. Il a hurlé, il était rouge comme une écrevisse et sa grosse panse menaçait de faire exploser les boutons de sa chemise. Il a balancé son sac à travers la pièce et briser des verres, il a même lancé une assiette au visage d'Allison. Par chance, il l'a manqué. On a essayé de s'excuser, de s'expliquer, de se sauver. Mais on savait, au fond, que c'était trop tard pour nous.
A la fin de la journée, Allison avait la joue écarlate et les empreintes de mon père en relief sur sa peau. Moi, j'avais des bleus aux poignets car j'avais essayé de me débattre, en vain. J'avais l'arcade sourcilière en sang et un bout de verre s'était enfoncé dans mon avant-bras. On avait eu de la chance, ça aurait pu être pire.

~~~


23 décembre 77.
« Adrian, tu rentres pas chez toi ? a demandé Carrie, une fille de ma classe.
— Non.
— A cause de ton p...
— Ça te regarde pas », ai-je répondu d'un ton froid.
Bien sûr que c'était à cause de mon père. Je ne voulais pas le voir, pas prendre le risque de revenir le trois janvier avec les yeux explosés et un bras cassé. J'avais fait part de ma décision à Maman, et à Allison aussi. Chacune m'avait dit de rester à Poudlard, que j'y serai plus tranquille. Ce que j'ai fait.
« Hé... Ça va ? »
Carrie s'est approché et a posé une main sur mon épaule. Ça m'a fait l'effet d'une décharge électrique. J'ai attrapé son poignet et je l'ai brusquement retiré, sans prendre la peine d'y aller doucement.
« Me touche pas ! » ai-je hurlé avant de me lever et de monter dans mon dortoir, en rage.

~~~


26 juillet 78.
J'ai baillé à m'en décrocher la mâchoire, affalé dans le canapé, un bras sur le dossier et l'autre devant ma bouche. Allison a mentionné l'envie d'un fish & chips et ça m'a tout de suite fait envie.
« On peut reprendre en rentrant, t'en dis quoi ? »
J'ai hoché la tête, puis je me suis redressé pour remettre mes baskets. J'ai baillé de nouveau, surpris moi-même par mon état d'épuisement si soudain. J'ai frotté mes yeux humides puis je me suis levé en poussant un soupir. J'étais claqué, vanné, mort. Mais j'avais aussi une faim de loup.
« J'aurai le droit de boire une bière ? ai-je demandé dans un sourire. Une vraie, je veux dire. »
J'avais seize ans, certes, mais après ce déménagement, je pensais la mériter. Et puis, on a rien sans rien, je pouvais toujours essayer.
Je me suis approché du carton qui contenait une partie de nos manteaux. Je l'ai ouvert en retirant le scotch, puis j'ai fouillé à l'intérieur à la recherche d'un Teddy que j'ai enfilé un peu maladroitement dû à la fatigue. Puis je me suis retourné vers Allison.
« Tu as les clefs ? On y va ? »
Je suis sorti sur le palier et mon ventre a grogné, comme s'il voulait dire à ma soeur de se dépêcher un peu, qu'il avait la dalle, qu'il survivrait pas à une seconde de plus.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Mar 18 Mar 2014 - 16:22

Mars 76.
« — As-tu perdu l'esprit ?
— Jusqu'à preuve du contraire, je ne crois pas Maman...
— Imagines-tu seulement la réaction de ton père ?
— Justement, je compte sur ta discret...
— Enfin Allison, on dirait que tu ne connais pas ton père encore ! s'emporta ma mère.
Nous étions elle et moi installées en terrasse d'un tout petit salon de thé qui relevait plus du boui-boui qu'autre chose, dans une des artères principales de Pré-au-Lard. Connaissant l'aversion de mon père pour tout ce qui touchait à l'univers de la magie, nous étions sûres d'être tranquilles au moins ici. Portant une main à son front, ma mère la baissa ensuite sur ses yeux, puis se massa les tempes avant d'expirer longuement. C'était sans doute un des pires moments de ma vie, le genre de moment durant lequel on annonce quelque chose qui vous change une vie, des plans pour le futur.
— Tu m'annonces que tu veux quitter l'école supérieure de magie, dans laquelle j'ai du batailler pendant des jours et des nuits avec ton père pour que tu puisses y mettre un pied à ta sortie de Poudlard, tu me dis que les études ce n'est pas fait pour toi, que tu perds ton temps et que tu as l'impression de gâcher ta vie, et que tu veux... Monter un salon de thé ? elle s’étouffa presque en prononçant la dernière partie de la phrase. Et tu attends ma bénédiction ?
— Oui.
— Que veux-tu que je te dise ? soupira-t-elle en levant les mains au ciel, désabusée.
— Que tu ne me laisseras pas tomber, Maman. »

***

Janvier 78.
Entre ici étranger si tel est ton désir
Mais à l'appât du gain, renonce à obéir,
Car celui qui veut prendre et ne veut pas gagner,
De sa cupidité, le prix devra payer.
Si tu veux t'emparer, en ce lieu souterrain,
D'un trésor convoité qui jamais ne fut tien,
Voleur, tu trouveras, en guise de richesse,
Le juste châtiment de ta folle hardiesse.

Pensive, je restais un moment interdite face aux immenses portes d'argent sur lesquelles étaient gravés ces quelques vers. Le trésor que je venais trouver aujourd'hui dans les souterrains de Gringotts était bien plus précieux que n'importe quelle pièce d'or ; je venais chercher ma liberté. Poussée comme par des ailes, je me décidais enfin à pénétrer la vaste salle tout en marbre, bordé du caractéristique long comptoir où travaillent la centaine de ces sournois gobelins qui ne m'inspiraient absolument pas confiance. Me dirigeant vers le premier qui semblait libre, je m'obligeais à ne pas fixer ses longs doigts aussi fourchus que des griffes, et lui donna le numéro de mon coffre, que je venais vider.

***

26 Juillet 78.
J'ai regardé mon frère bailler à s'en décrocher la mâchoire d'un air amusé, bien que mon état équivalait au sien. Pourtant la perspective d'un repas chaud sembla le revigorer, et bien qu'en soupirant, je le vis se lever.
« — J'aurai le droit de boire une bière ?
— Tant qu'il y a du beurre dedans...!
— Une vraie, je veux dire.
— Faudra attendre le dix octobre prochain alors ! j'ai renchéris dans un clin d’œil. Bien que mon frère et moi n'avions pas tant que ça d'années d'écart, j'étais désormais aux yeux de la loi sa garante, et me devais jusqu'à sa majorité de veiller sur lui. Une fois ses dix-sept ans passés, il serait libre de faire ce que bon lui semblait. Mais jusque là, j'avais encore mon mot à dire. Bien que je ne savais absolument pas ce qu'il faisait lorsqu'il était à Poudlard, et que je n'étais pas avec lui pour le garder à l’œil. Déjà habillé, sur le seuil de la porte, Adrian m'intima à me dépêcher, et au ralenti, cassée par l'effort, j'enfilais un trench par dessus mon pull et mon jean usé, ne prit même pas la peine d'échanger mes baskets pour une paire de chaussures plus sympas, ni même de défaire le bandana qui retenait mes cheveux en arrière. J'allais faire des ravages comme ça, sûr de chez sûr. Claquant la porte de « chez nous », on descendit en hâte les escaliers, et une fois dehors, j'humais à pleins poumons.
— Ça change de l'air campagnard ! ais-je dis moqueuse, bien contente d'avoir troqué ma misérable vie à la campagne pour vivre dans une grande ville, animée, pleine de vie, dans laquelle je passerais inaperçue. Droite ou gauche pour le pub ? Je te suis ! »
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Sam 19 Juil 2014 - 14:25

03 janvier 77.
« Steele ! Dans quel état êtes-vous encore, par Merlin !
— C'est rien, Professeur McGonagall. J'ai joué au football avec des amis pendant les vacances et...
— Par ce temps ? »
Le Professeur McGonagall m'a empoigné par l'épaule et m'a tourné en direction de la fenêtre. Le parc était recouvert d'un épais rideau de neige et la Grande-Bretagne elle-même connaissait un pic de froid comme elle n'en avait pas connu depuis des années. Mon excuse n'était pas crédible et les cocards à mes yeux ne jouaient pas en ma faveur.
« Ecoutez, Steele. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, d'une aide quelconque ou...
— Ça ira, merci. Je sais me débrouiller tout seul. »

~~~

03 janvier 77 (un peu plus tard, dans la soirée).
« Hé, Ad. Tu viens avec nous ? a fait Carl, à la porte du dortoir. Y a une représentation du club de chorale, pour fêter le retour de tout le monde à Poudlard.
— Non, ai-je répondu d'une voix glaciale.
— Non ? T'es sûr ? Ça peut être...
— J't'ai dit non, t'es sourd ou quoi ?
Carl a soupiré, mais il savait qu'il ne fallait pas insister. Alors il a quitté le dortoir en refermant la porte derrière lui. Je me suis retrouvé seul, tout seul entouré de tous ces lits vides. Je me suis jeté sur mon matelas et je me suis mis à pleurer comme un imbécile.


~~~

26 juillet 78.
« Ça change de l'air campagnard ! » a fait Allison et un sourire s'est dessiné au coin de mes lèvres.
C'est vrai que c'était différent. En mieux, peut-être. A la campagne, on était éloignés de tout. Du coup, quand notre père était sur notre dos, il était difficile de lui échapper. Tous les voisins se connaissaient, adoraient le paternel alors quand on se tirait, t'avais toujours une balance pour lui dire où on se planquait. Tandis que dans une grande ville, c'est difficile de connaître tout le monde, et c'est facile de s'échapper, de s'évader physiquement et mentalement.
« Droite ou gauche pour le pub ? a demandé Allison. Je te suis !
— Hm, tu sais, ai-je répondu, ma mémoire me joue de sales tours, en ce moment. J'veux dire, peut-être à gauche, peut-être à droite, je n'me souviens plus. Je sais pas, si j'avais la certitude de pouvoir boire une bonne bière, peut-être que... Enfin moi c'que j'en dis... »
Je me suis retourné vers Allison, une expression de petit ange sur le visage.
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MessageSujet: Re: (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK (adrian) Failure is the opportunity to begin again more intelligently. #FLASHBACK 129196351Dim 2 Nov 2014 - 18:26

Mai 75.
« — Les filles... Vous dormez ? Fit Carlotta.
— Non...
— J'y arrive pas, je suis trop angoissée... » répondirent respectivement Dana et Mary. Moi, je me contentais de ne rien répondre. Dans notre dortoir, on entendait les mouches voler. Cependant, de toute évidence, aucune de nous quatre n'arrivait à trouver le sommeil. Cette nuit, c'était la veille de nos ASPICs. J'étais allongée dans mon lit, dans le noir, sur le côté, la main près de mon visage sur l'oreiller. Mes trois comparses semblaient en prise avec le stress des examens, même Carlotta qui, de notre chambrée, était la plus confiante de nous toutes en ses capacités, et plus profondément encore, en ce qu'elle était tout simplement. Moi, à l'inverse, je n'étais pas stressée du tout. Et dans l'obscurité même, alors que mes amies avaient le ventre noué, je souriais. Je souriais parce que j'étais sereine et une bosseuse, qui n'avait pas ménagé sa peine tout au long de cette année et des six précédentes en cours. Et j'étais sereine, car j'avais des motivations plus solides encore que toutes celles des trois autres filles qui partageait ma chambre ; j'avais envie de m'arracher au trou à rat dans lequel j'avais vécu jusqu'à présent avec mes parents, et envie de construire ma vie, une vie bien différente et tout à fait nouvelle. Et rien que pour ça, j'étais sûre de ne pas rater mes examens de demain.

Septembre 75.
« — Les filles... On y est, ça y est ! L'école supérieure de Magie ! Toutes les quatre, on a réussi ! Il faut absolument qu'on fasse une collocation. Et qu'on s'inscrive dans des clubs. Et dans l'équipe de quidditch aussi, j'ai entendu dire qu'elle était plutôt réputée !
— Oh Mary... Pitié les filles, faite-la taire ! soupira Carlotta avant d'éclater de rire. C'était notre rentrée à l'école supérieure de magie, notre tout premier jour. Je me sentais renaître.

26 Juillet 78.
« — Hm, tu sais, ma mémoire me joue de sales tours, en ce moment. J'veux dire, peut-être à gauche, peut-être à droite, je n'me souviens plus...
— Ah oui, vraiment ?...
— Je sais pas, si j'avais la certitude de pouvoir boire une bonne bière, peut-être que... Enfin moi c'que j'en dis... Adrian et moi marchions côtes à côtes, mains dans les poches, dans les rues de Londres, le petit vent frais du début de soirée jouant avec les mèches rebelles sur mon front. Je tournais la tête vers lui et son beau visage qui n'avait pas l'air d'y toucher, avec un sourire en coin ;
— Tu n'essayerais pas de m'amadouer pas hasard, mhh ? Non, hein ? J'ajoutais, puisqu'il avait l'air de dire que non. Je soupirais, et évaluais nos options. Après tout, après ce que nous venions d'accomplir comme effort aujourd'hui, il avait bien le droit d'être remercié par un tout petit remontant inoffensif ? Et puis, il fallait bien que l'on trinque à notre nouvelle vie ? Je rejetais la tête en arrière en râlant, puis la remit droite et le fixai avec un air vaincu ;
— D'aaacord pour la bière, consentis-je. Mais au verre, et le plus petit, non négociable. Bon alors, à droite ou à gauche, tu as retrouvé la mémoire finalement ? »
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