Ca faisait du bien parfois de passer une journée totalement normale. S'occuper de ses animaux, laver le linge, faire le ménage, cuisiner. Une journée banale dans la vie d'une femme au foyer mais Maëlyn devait avouer que ce n'était pas trop son style habituellement. Elle avait du mal à tenir en place généralement, il fallait toujours qu'elle bouge, qu'elle sorte, qu'elle voit du monde mais aujourd'hui elle n'avait pas eu envie. Aujourd'hui, elle avait décidé d'être une femme normale. D'ailleurs elle n'utilisa pas la magie de la journée. Ou a peine pour le ménage parce qu'elle détestait ça. Mais elle prit un bain en lisant son courrier en retard - et il y en avait après une semaine d'absence - et en sortant elle se rendit dans son bureau pour répondre aux différentes lettres et en écrivit ensuite une très longue à sa grand-mère paternelle, Nonna, pour tout lui raconter. Elle écrivit en vieil italien, une sorte de code entre sa grand-mère et elle, comme ça, si on interceptait la lettre au moins, on aurait du mal à la lire. Puis elle passa un long moment aux écuries à "discuter" avec ses animaux tout en prenant soin d'eux. Antigone avait grandi, il serait bientôt temps de la débourrer. Elle s'en occuperait au printemps quand les beaux jours reviendraient.
Le soir venu elle se mit à la cuisine. Elle cuisinait rarement de "bons plats" pour son homme mais il le méritait le pauvre, il en avait bavé récemment et en grande partie à cause d'elle. Elle même se demandait encore comment elle avait osé partir sans rien lui dire. Mais elle avait encore si peu l'habitude de s'appuyer sur quelqu'un. Toute sa vie n'avait été qu'une succession de foyers malfamées, de familles d'accueils désastreuses, d'orphelinats délabrés et cauchemardesques depuis la mort de son père. Chaque personne sur qui elle s'était appuyée avait fini par la laisser tomber à un moment où à un autre alors comment lui en vouloir d'être aussi paumée en ce qui concernait les relations de couple ? Kinglsey rentra alors qu'elle préparait la mousse au chocolat. Il l'embrassa avant de piquer une cuillerée de mousse. Elle lui tapa légèrement sur la main en souriant avant de lui demander comment s'était passé sa journée. -
Bien occupée. Il a fallu lever l’état d’alerte sur ta disparition en inventant une raison crédible pour que personne ne s’inquiète et ne cherche plus loin… Maëlyn grimaça et se concentra sur sa mousse pour essayer de la rendre encore un peu plus légère.
Faudra peut-être que je te mette au courant, histoire que tu ne racontes pas un autre bobard, on aurait l’air malin... Il redevint un peu plus sérieux. A moins que tu ne veuilles mettre d’autres personnes dans la confidence ? L'italienne haussa les épaules le regard toujours baissé, se sentant encore coupable. -
Oui faudrait. Qu'as tu dis ? murmura t-elle. Puis elle réfléchit à sa question.
J'irais peut-être parler à mamie elle aura sûrement des conseils à me donner mais sinon non, personne d'autre. Par mamie, elle entendait Paulie. Cela faisait plusieurs années qu'elle et son mari, Fearghas, l'avait prise sous leur aile et qu'elle les considérait comme ses propres grands-parents.
Ils passèrent à table et mangèrent en silence. Maëlyn voulait vraiment se rattraper mais ne savait pas comment faire. Et puis elle décida de laisser faire les choses. Elle faisait la vaisselle quand elle sentit les bras puissants de Kingsley enserrer sa taille fine. Elle sourit et se laissa aller contre lui. Tournant la tête, elle déposa un baiser dans son cou. -
Je t'aime, murmura t-elle tendrement. Elle termina rapidement la vaisselle puis elle le rejoignit dans la chambre. Elle vint s'allonger près de lui et lui offrit un baiser brûlant avant de le regarder. -
Je ne le referais plus jamais d'accord ? C'est promis, murmura t-elle en l'embrassant une nouvelle fois.
La prochaine fois je te laisserais un mot, rajouta t-elle derrière avec malice. Elle rit quand pour se venger, King la fit basculer et s'abandonna à son étreinte. Il lui avait manqué. Dieu qu'elle aimait cet homme. De tout son coeur, de toute son âme. Et elle savait qu'il l'aimait aussi même si elle était cassée à l'intérieur. Mais depuis qu'il était entré dans sa vie, elle avait l'impression que ses blessures se refermaient peu à peu. Et ça faisait du bien. Alors elle décida d'en profiter sans plus se prendre la tête.