Sujet: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Lun 2 Fév 2015 - 20:55
Pourquoi tu m'suis toi ?!!
ft. Ebenezer & Talya
«Tu as beau faire le fou avec elle, je te juste qu’à la fin c’est toi qui deviendra fou d’elle. »
Talya regarda autour d'elle. La salle commune se vidait peu à peu. Elle fini par monter dans son dortoir en dernière, bien après le couvre feu et vérifia que tout le monde dormait. Et surtout cette casse pieds d'Eleanor. Comme c'était le cas, elle attrapa les affaires qu'elle avait préparé et se faufila dans la salle de bain pour s'habiller. Tout en noir. Collant, sous pull, tunique en laine fine, veste à capuche, bottes. La seule chose qui pourrait la trahir était ses cheveux blonds. Elle fit une tresse africaine bien serrée et rabattit la capuche sur ses cheveux blonds. Elle glissa sa baguette dans ses bottes et fila à l'anglaise. Il n'y avait plus personne dans la salle commune. La Grosse Dame râla un peu quand elle lui fit ouvrir l'ouverture mais elle se rendormit aussi sec sans vraiment comprendre ce qui facilita la vie de Talya. La jeune fille regarda autour d'elle et fila. Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle secoua la tête. Elle ne devait pas se laisser se déconcentrer par sa colère. Elle voulait se venger. Vraiment. Elle en avait trop bavé, ils lui en avaient fait trop bavé. Elle voulait leur montrer qu'elle aussi pouvait leur rendre la pareille. Avec Anne elles avaient décidées de se mettre un peu à l'écart de l'Ordre et de faire un peu leur truc de leur côté. Et vu que les Serpentard aimaient tellement leur faire ingérer des potions multiples dans la nourriture, la jeune fille avait pensé leur rendre un peu la monnaie de leur pièce. Aussi était-elle parti pour piquer quelques plantes dans les Serres pour quelques potions.
Discrètement, sans voir l'ombre qui la suivait, la jeune fille descendit les marches des escaliers et se planqua derrière une armure pour échapper à Rusard qui surveillait le sixième étage puis prit un passage secret jusqu'au quatrième. De là elle se cacha dans un recoin sombre alors que deux professeurs passaient. Ils s'arrêtèrent un instant pour discuter et Talya leva les yeux au ciel. Allez, allez vous coucher ! vous aussi vous devez être crevés non ? pensa t-elle en serrant les dents et en résistant à l'envie de pianoter sur sa cuisse. Cela aurait fait du bruit et elle se serait fait attraper. Et une heure de colle n'était pas vraiment dans ses priorités pour le moment. Une mèche blonde lui chatouilla le bout du nez et elle souffla dessus pour la virer avant de se figer. Les professeurs s'arrêtèrent de parler un instant puis se souhaitèrent la bonne nuit et se séparèrent. Talya attendit quelques minutes puis sorti de sa cachette. Un bruit la fit tiquer. Mais ce n'était pas le bruit des pas d'un professeur ou de Rusard, mais des bruits de pas légers comme si quelqu'un la suivait. En fronçant les sourcils, elle accéléra légèrement et se plaqua contre le mur au détour d'un couloir. Quand la personne arriva elle sauta, se baissant et tournant sur elle même elle le faucha les jambes et atterrissant sur la personne, elle plaça sa baguette sous sa gorge avant de la reconnaître. - Alford ?! s'étonna t-elle en relâchant légèrement la pression - même si elle était toujours à cheval sur lui - avant de froncer les sourcils. Tu peux me dire pourquoi tu me suis ?
code by ORICYA.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mar 3 Fév 2015 - 1:32
Des gens qui la connaissent depuis des années ignorent tout de ses tourments, alors que lui a su lire en elle et a tout compris en quelques semaines.
La nouvelle mission en solo qui lui avait été confié par les S.E.R.P.E.N.T.S avait été de suivre un des membres de l’Ordre, c’était un plan plutôt roublard. Et même si le jeune homme commençait à en avoir marre de faire l’espion, il n’avait pas rechigné à la tâche et il aurait eu le même entrain si on lui avait demandé de trouver le médaillon de Salazar Serpentard. De toute façon, il lui était extrêmement difficile de dormir la nuit, alors pourquoi pas. Et comme à l’habitude, il organisait chacune de ses missions avec le plus grand soin, il se devait d’être consciencieux quand le jour viendrait. Le grand jour qui célébrerait celui qu’il avait toujours rêvé d’être. Il devait être prêt à prouver qu’il en avait les capacités, que sa destinée était bien réelle. Le jour où il rencontrerait celui qui ferait de lui l’un de ses fidèles. Ca l’obsédait. Il en devenait presque dingue. C’était viscéral. Le bruit courrait par quelques informateurs, que quelque chose se préparait ce soir-là, et que Talya Fitzpatrick allait en être. Surement seule. Et le jeune homme avait sauté sur l’occasion. Tout l’attirait toujours vers elle. Concours de circonstances. Peut-être. Mais lorsqu’il la croissait son regard était immédiatement attiré vers elle. Tout était un jeu. Il la fixait d’un regard percent, dans la grande salle, lors des repas, et lorsqu’elle le captait, il stoppait. Et elle se questionnait, il en était certain. Il connaissait sa façon de marcher, si gracieuse, et son rire si envoutant. Il la connaissait si bien qu’elle en aurait été surprise. Et accepter la mission avait un double enjeu pour lui. D’une part renseigner les S.E.R.P.E.N.T.S et d’une autre part faire ravaler sa fierté à cette petite effrontée hautaine. Elle avait été trop loin en l’embrassant, en tentant de lui prouver qu’il n’était que le pantin d’une destinée, privé d’une liberté certaine qu’elle possédait. Mais elle se trompait, il en était persuadé et n’avait pas plus tergiversé sur son cas, elle allait le regretter. Même indirectement, en pourrissant ses plans du début à la fin. En la confrontant à un échec cuisant qui finirait de l’achever. Il était ambitieux et il devait se montrer rusé afin de recueillir les informations dont il avait besoin.
Ce soir-là, il sorti de la salle commune de Serpentard sous le regard de ses comparses. Et à pas feutré avait rejoint l’entrée de la salle commune des Gryffondor, tout en prenant soin de se cacher. Il était en retard, mais par chance après quelques minutes d’attentes le tableau de la Grosse Dame s’ouvrit, laissant place à une jeune femme toute couverte de noir. Il était sûr que c’était elle, rien qu’en observant sa démarche. Tout en gardant une certaine distance entre eux afin de ne pas se faire repérer, il la prit en filature. Elle paraissait plutôt inquiète. Et il en riait intérieurement, eux qui se vantaient d’être si courageux avaient peur d’à peu près tout, et notamment d’une vilaine petite punition s’ils se retrouvaient en mauvaise posture face à Rusard ou un préfet. Il la suivait toujours, arpentant le même chemin qu’elle afin de ne pas la perdre de vue. S’il la perdait ne serait-ce que quelques minutes ça en était fini, et il brûlait d’impatience de découvrir ce qui se tramait sous sa petite tête blonde. Des professeurs passèrent, et discutèrent quelques instants, Ebenezer cru bien à ce moment que ça en était fini et qu’il allait se faire repérer non pas par Talya mais par eux. Parce que sa cachette était bien moins discrète que celle de la jeune femme qui avait un peu d’avance, et il la trouva très ingénieuse. Mais il n’en était rien, ils se dirent bonsoir et repartirent chacun dans des directions différentes sans rien remarquer. Les pauvres ne se doutaient pas le moins du monde de tout ce qui se tramait dans l’enceinte du château lorsqu’eux dormaient sur leurs deux oreilles. C’était d’une tristesse effarante cette volonté de croire que tout irait bien, et que le danger était bien loin. Mais ils se trompaient, ils se trompaient tous sans exception.
Talya reprit son chemin, et Ebenezer cru la perdre lorsqu’elle tourna au détour d’un couloir, il pressa le pas, ce qui accentua le bruit de ses pas qu’il ne remarqua même pas. Triste erreur. Son regard allait de droite à gauche, tentant de retrouver sa trace. Tout était calme, bien trop calme. Et lorsqu’il tourna à son tour, une massa s’effondra sur lui et le fit tomber au sol. Erreur de débutant et à cette instant précis il se maudit d’avoir été si peu vigilant. Des cheveux blonds tombaient sur son épaule, et une baguette était pressée contre son cou. Il crut défaillir. Quel con. Il se trouvait dans une position plus qu’inconfortable et tout était de sa faute. Il venait de tout faire foirer, il le savait. Elle le reconnut presque aussitôt. Et malgré la menace de la baguette, il soutint son regard, les yeux du jeune homme virèrent au gris foncé, son énervement était en train de s’accroitre. Des questions, toujours des questions. Elle passait son temps à l’affubler de question, mais il garda tout son calme. « Je ne te suis pas Fitzpatrick » il marqua une pause pour respirer, elle pesait sur son abdomen. « Nous avons simplement eu la même idée, d’une balade nocturne tout simplement ». Il mentait comme il respirait, sans arrêt, sans interruption. « Et dégage de là. » ajouta t’il sans aucune férocité dans la voix. Il l’observa quelques instants, elle était sublime dans son ensemble noir, elle ressemblait à un puma noir, sa crinière attachée par une tresse et ses yeux bleus brillant comme la nuit. Mais elle n’obtempéra pas et malheureusement pour elle, la force physique du jeune homme était bien plus importante que la sienne. Si bien qu’il attrapa les jambes de la jeune femme et qu’il retourna la situation à son avantage. Il bloqua ses deux bras avec ses jambes, ce qui fit tomber la baguette de Talya au sol qui n’était plus libre de ses mouvements. Rapidement, il tira sa baguette de sa poche, et la pointa sur la jeune femme étonnée que la situation ne soit plus à son avantage. « Tu comptais faire quoi avec ta baguette Fitzpatrick ? Me lancer un petit Crache-limaces ? ». Une provocation étrange se lisait dans le regard du jeune homme. « Tu sais que je peux faire pire.. »
Spoiler:
Faire un post de 1000 mots ▬ 4 dragées (1075 mots) Pack serpentard : ambitieux, hautain, rusé, roublard, médaillon ▬ 2 dragées
Dernière édition par Ebenezer Alford le Mar 3 Fév 2015 - 23:36, édité 2 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mar 3 Fév 2015 - 12:32
Pourquoi tu m'suis toi ?!!
ft. Ebenezer & Talya
«Tu as beau faire le fou avec elle, je te jure qu’à la fin c’est toi qui deviendra fou d’elle. »
Tout en marchant Talya laissa son esprit dériver ailleurs. Elle sentit un bout de parchemin dans la poche de sa veste qu'elle sorti. C'était le brouillon d'une lettre qu'elle avait entamée. Une lettre destinée à une personne très particulière. Très particulière dans le sens où cette personne était sa jumelle. Encore plus particulière dans le sens où sa jumelle était décédée quand elles avaient huit ans. Ca pouvait sembler stupide d'écrire à une personne morte depuis presque dix ans mais ça faisait du bien à la Gryffonne de tout raconter à sa jumelle. Elle lui manquait tellement. Et dire qu'elle ne vivait rien de tout ça avec elle. La jolie lionne froissa le parchemin qu'elle remit dans dans sa poche. Et continua sa route. Elle se dissimula à la vue des deux professeurs et attendit quelques minutes avant de reprendre sa route. Et de comprendre qu'on la suivait. Elle accéléra le temps de pouvoir se dissimuler pour attraper celui qui la suivait et le faucha, se retrouvant à terre au dessus de lui. Puisque c'était un lui. Ebenezer Alford pour être plus précis. - Je ne te suis pas Fitzpatrick. Nous avons simplement eu la même idée, d’une balade nocturne tout simplement. Talya lui offrit une moue ironique. - Bien sûr. Et comme par hasard tu t'es retrouvé au septième étage, au même étage que ma salle commune et tu a prit exactement le même chemin que moi alors que ton domaine se trouve dans le cachots, lança t-elle sarcastique. - Et dégage de là, lança le jeune homme en tentant de la déloger. Elle serra un peu plus les cuisses autour de sa taille et lui sourit carnassière comme une lionne qui a trouvé sa proie. - Pourquoi ? Je suis bien installée moi ici, le provoqua t-elle. Cela ne plut pas à Ebenezer qui d'un coup de hanche la bascula et se trouva au dessus d'elle, sa baguette contre sa gorge. - Tu comptais faire quoi avec ta baguette Fitzpatrick ? Me lancer un petit Crache-limaces ? Tu sais que je peux faire pire.. lui susurra t-il. Elle lui sourit et se redressa légèrement approchant son visage du sien. - Oh Alford, ronronna t-elle. Pourquoi vous voulez tous me traiter comme une petite fleur fragile et délicate alors que je suis le contraire ? demanda t-elle. Elle avait l'air effectivement fragile et délicate mais la lueur qui passa dans ses yeux fut tout le contraire. Elle remonta brusquement son genou et frappa à un endroit assez sensible chez les hommes, désarçonnant Eben la laissant reprendre le dessus. - J'ai peut-être l'apparence d'une petite poupée mais tu apprendras assez vite que je ne suis absolument pas faite de porcelaine, lui glissa t-elle à l'oreille alors qu'il se tordait de douleur sur le sol. Elle se redressa en remettant une mèche rebelle derrière son oreille et épousseta ses collants. - Bonne nuit Alford, lança t-elle d'un ton froid.
Elle recommença à s'éloigner, le laissant là, sans voir qu'elle avait laissé tomber son brouillon. Elle marcha le long des couloirs descendant encore un étage quand elle entendit de nouveau le Serpentard derrière elle. Enervée elle se tourna vers lui. - Mais fou moi la paix Alford qu'est ce que tu veux à la ... Elle vit le brouillon dans sa main déplié et se figea. Hé c'est à moi ça ! Elle se rapprocha et essaya de le lui reprendre. Lâche ça immédiatement et rend la moi ! gronda t-elle furieuse, le regard enflammé. Sa force décuplée par la rage elle le plaqua contre le mur en essayant d'attraper sa lettre. Et ils étaient là à se disputer comme un vieux couple quand un miaulement les fit s'arrêter net. Ils se figèrent et tournèrent la tête vers la droite pour voir la chatte du concierge, Miss Teigne. Talya grimaça. Si elle se faisait chopper, elle allait se faire tuer. Et elle ne pourrait pas aller chercher ce qu'elle voulait. - Viens là, maugréa t-elle en le poussant dans une pièce. C'était une salle mais toute petite et très encombrée. Talya ferma la porte et se mit à écouter. Rusard passa et parla à sa chatte. Elle attendit qu'ils se soient éloignés avant de se tourner vers Ebenezer. - Tu me fous la paix. Fais comme si je n'étais pas là tu fais ça tellement bien habituellement. Et bien continue ! lâcha t-elle avant de se tourner vers la porte. Elle voulait sortir d'ici le plus vite possible. C'était trop petit. Elle détestait les endroits trop petits. Claustrophobie. Mais quand elle essaya de tourner la poignée, la porte refusa de s'ouvrir. Elle insista mais rien n'y fit. Elle fini par soupirer. - Tu peux ouvrir la porte ... s'il te plaît ? demanda t-elle même si ça lui écorchait la bouche. Elle essayait juste de ne pas paniquer.
code by ORICYA.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mar 3 Fév 2015 - 23:25
Des gens qui la connaissent depuis des années ignorent tout de ses tourments, alors que lui a su lire en elle et a tout compris en quelques semaines.
L’espace de quelques minutes, il avait cru non sans raisons qu’il garderait le dessus et qu’il la planterait là. De toute façon il n’y avait pas mieux à faire, il avait fait échouer leurs plans à tous les deux. Il aurait donc simplement dit à ses comparses des S.E.R.P.E.N.T.S qu’il avait pu neutraliser Talya avant qu’elle mette ce qu’elle avait prévu à exécution. Leur prouvant que sa mission espionnage avait été bien mieux réussie qu’il n’y paraissait. Mais il avait eu la faiblesse de croire que Talya était une poupée, oui elle en était une, mais elle était bien moins fragile qu’il lui avait semblé. Et puis après tout, elle était une rouge et son sang n’était pas pur. Il aurait dû savoir que les gens de son échelle étaient tous prêt à tout pour faire taire ceux qui croyaient encore à la pureté du sang. Elle lui envoya un coup de pieds si bien placé qu’il vit vaciller le jeune homme sur le côté, la lâchant par la même occasion. Ca faisait un mal de chien. Et elle n’avait pas l’air de s’en préoccuper plus que ça. Intérieurement, il bouillonnait, et notamment lorsqu’elle l’abandonna là avec sa douleur et sa colère naissante. Il entendait ses pas s’éloigner tandis qu’il prenait son mal en patience, lorsque la douleur se fit moins lancinante il se releva rapidement. Son regard tomba sur un bout de parchemin vieillit dont il lut quelques lignes. Un sourire sarcastique ornait son visage fatigué. Il la tenait. Et la suite présageait d’être plutôt drôle. C’est alors qu’il se lança à sa poursuite en pressant le pas.
« Hé Fitzpatrick ! » lâcha t’il lorsqu’il l’eut enfin rattrapé, il se trouvait au bout du couloir tandis qu’elle était à une dizaine de mètres de lui. Arrogant comme jamais, il se fichait pas mal du brut qu’il pouvait faire. Elle paraissait passablement énervée, et à juste titre il s’en fichait pas mal. La fixant d’un regard amusé il agitait le petit bout de parchemin au-dessus de sa tête. Fallait juste qu’il fasse gaffe à ne pas revoir un nouveau coup de pied, il avait assez souffert pour aujourd’hui. Lorsqu’elle le vit, les yeux de la jeune femme s’assombrirent. Il la tenait. Elle s’avança rapidement vers lui et le plaqua contre le mur et balança toute la force qui lui restait, il fut projeté contre celui-ci, sans vraiment en ressentir la puissance. « Tu peux toujours courir pour que je te le rende » railla-t-il un sourire vainqueur au coin de la bouche. Il gagnait toujours. Et ils ne cessèrent plus de s’envoyer à la tronche tous les mots durs que leur vocabulaire possédait, lorsque l’un commençait, l’autre répondait du tac au tac. Soudain un miaulement aigu, presque humain, transperça de plein fouet la joute verbale qui s’était engagé entre eux depuis quelques temps déjà. Ils se regardèrent, surpris. Comprenant tout à coup que s’ils ne déguerpissaient pas vite d’ici, ils seraient dans l’incapacité de justifier leur petite escapade nocturne. Bien qu’Ebenezer aurait surement tout mis sur le dos de Talya tout en prenant soin d’inventer avec le plus d’ingéniosité chaque détail de son mensonge afin de l’enfoncer un peu plus. Mais il fut très satisfait de ne pas avoir à le faire, Talya lui attrapa la manche et le conduisit dans la première salle qui leur tombait sous la main. Elle venait de les sauver d’une nuit d’explications et de remontrances acerbes. « Tu me fous la paix. Fais comme si je n'étais pas là tu fais ça tellement bien habituellement. Et bien continue ! » Continua t’elle presque pleine d’amertume en se dirigeant vers la porte qu’elle avait clos. Il la regardait s’acharner sur la poignée qui ne voulait visiblement pas la laisser s’en aller. Elle ne cessait de s’agiter comme une furie, ce qui eut le don de faire rire le jeune homme, d’un rire calme, souple et presque dénué d’émotion. « Tu peux ouvrir la porte ... s'il te plaît ? » lui demanda t’elle d’un regard qui se voulait froid, mais il ressentait en elle l’angoisse qui prenait possession de son corps. Tout commençait à s’agiter et ça l’amusait fortement. Il la fixa longtemps, un sourire amusé ornait son visage froid et ses yeux gris brillaient d’un certain amusement. « Tiens, tu te montres polie maintenant. » Il se dirigea vers la porte d’un pas nonchalant puis se retourna brusquement vers elle. « En effet, je pourrai ouvrir la porte. Mais je n’en ai absolument pas envie. Nous sommes bien ici, tu ne trouves pas ? » Question rhétorique, il jouait avec les nerfs de la jeune femme. Il prit appuis sur l’une des tables poussiéreuses qui trônaient dans la pièce. Et si installa, le visage toujours aussi impassible. Tout en prenant son temps pour que Talya remarque bien ce qu’il comptait faire, il déplia le parchemin qu’il lut à haute voix, d’une voix ricaneuse et insensible.
Ma chère Talya, Je pensais pouvoir résister à tout ça tu sais. Mais j’ai eu la faiblesse de croire qu’ils n’étaient pas tous mauvais, j’ai eu la faiblesse de leur faire confiance. De penser qu’il y avait du bon en certains d’entre eux. Je me suis trompée, et je crois que ma colère dépasse tout aujourd’hui. Tout a été si vite, si gratuit. Je ne comprends pas pourquoi on en est arrivé là, d’où leur vient toute cette haine. J’ai vu leurs visages et leurs yeux c’est ce qui m’a le plus marqué je crois. J’ai l’impression que ça nous est tombé dessus sans que l’on s’y attente vraiment. Et c’est le plus dur. D’avoir fait confiance, alors qu’ils étaient tous là. Ils vont le payer, crois-moi, on leur fera ravaler toutes les convictions qu’ils ont. Je suis prête à me battre maintenant, je n’ai plus peur. J’ai été piqué par ton courage qui dépassait le mien. C’est grâce à toi. A ton souvenir, à la personne que tu étais et je me sens vivre lorsque je me souviens de toi, je sais à quel point tout est si précieux. C’est terrible de savoir que tu n’es pas là, à m’épauler à chaque fois que j’en ressens le besoin. Mais j’ai à la fois l’impression que tu ne me quittes jamais, que tu fais partie de moi. Je sais que tu n’aurais pas approuvé, pas totalement en tout cas. Personne ne comprend vraiment ce que nous ressentons, Anne et moi, je sais pourtant que nous sommes justes. J’aurais tellement aimé te sentir près de moi et que nous marchions ensemble, il me semble parfois que je t’ai laissé derrière moi et que Poudlard est hanté de ta présence. Je crois qu’elle n’est qu’en moi. Et pourtant je n’ai pas le courage de te dire adieu […]
« Bon j’abrège, ça commence à être ennuyeux » poursuivit-il après sa lecture très personnelle de la lettre. Il jetait des œillades perverses à la jeune femme. « Alors comme ça tu t’écris à toi-même ? Je me disais bien que les sangs de bourbes avaient des tares. C’est bien connu après tout ». Il avait cette posture détachée et agaçante. Il ne se doutait absolument pas de ce qu’il avait déclenché. A croire qu’il ne ressentait rien et il avait été plutôt imbécile de ne rien comprendre directement. Ses convictions trop profondément ancrées en lui pour connaître le véritable sens de l’amour et du manque. « Et tu es prête à te battre ? Mais ma jolie c’est si simple d’exploiter tes faiblesses, elles respirent par chaque pores de ta peau ». Il ricana, d’un rire malveillant. Il regardait le visage de la jeune femme se changer en une expression d’un mélange de tristesse et de colère. Et sans qu’il ne s’en rendre vraiment compte, son regard ne pouvait plus se détacher d’elle, un envoutement subtil et indescriptible. Il la trouvait plus belle que jamais, et il la contemplait discrètement, sans se faire remarquer. Même en noir, elle apportait tellement de couleur à la salle terne. A côté d’elle tout n’était que couleur et enchantement. Sa force à elle. Sa faiblesse.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mer 4 Fév 2015 - 1:36
Pourquoi tu m'suis toi ?!!
ft. Ebenezer & Talya
«Tu as beau faire le fou avec elle, je te jure qu’à la fin c’est toi qui deviendra fou d’elle. »
Elle allait le tuer. Vraiment. A main nue. Parce que ce serait plus douloureux. Et plus satisfaisant. Pour elle bien sûr. Le regard flamboyant de rage et de haine elle le plaqua contre le mur en tentant de récupérer la lettre qu'il lui avait dérobé. Ce n'était pas une lettre quelconque. Ce n'était pas une simple lettre. C'était plus que ça. C'était une partie d'elle même. Un appel au secours. Une façade d'elle qu'elle dissimulait à tout le monde y comprit à sa propre famille. Une part d'elle même que personne ne connaissait parce qu'elle était morte avant que quiconque à part elle ne la connaisse. Elle tentait encore de la récupérer en balançant toutes les horreurs qu'elle avait en réserve, devenant plus méchante au fur et à mesure quand quelque chose les stoppa net. Miss Teigne. La chatte du nouveau concierge, Rusard. Si ils se faisaient attraper MacGonagall allait les tuer sur place. Talya plissa les yeux en jetant un oeil à la dérobée à Alford. Tant pis, elle jouerait les pleurnicheuses. Elle n'aurait qu'à dire que son chaton s'était enfui et qu'elle l'avait poursuivi dans le couloir et qu'il l'avait attaqué. Depuis cet été bizarrement les Serpentard sang-pur étaient encore plus mal vus qu'auparavant. Elle allait jouer sur ça. Ce n'était pas franc. Absolument pas courageux. Et très vicieux. Digne d'un Serpentard d'ailleurs. Mais pour le moment elle s'en fichait. Elle ne devait pas se faire attraper. M'enfin pour sa mission c'était fichu pour ce soir. Maudit Alford.
En réfléchissant rapidement, la jeune fille les entraîna, Ebenezer et elle dans une salle vide et attendit que Rusard ne s'éloigne avec sa chatte pour pouvoir sortir. Elle avait remarqué que la salle était beaucoup plus petite qu'une salle de cours. Et trop encombrée. Et y avait pas de fenêtre. C'était trop petit. Beaucoup trop pour elle. Elle commença à paniquer. Essaya de ne pas le montrer à Alford et essaya d'ouvrir la porte. Qui resta bloquée. La merde. Pourquoi ça lui tombait toujours dessus à elle hein ? En jurant entre ses dents, la Gryffonne tenta de l'ouvrir encore puis se tourna vers le Serpentard et à contre coeur, lui demanda son aide. Qui ne perdit pas une seconde pour se moquer d'elle. - Tiens, tu te montres polie maintenant. En effet, je pourrai ouvrir la porte. Mais je n’en ai absolument pas envie. Nous sommes bien ici, tu ne trouves pas ? Et il s'éloigna. Elle voulu le frapper. Mais il attrapa sa lettre et commença à la lire d'un air nonchalant et moqueur. - AlorsBon j’abrège, ça commence à être ennuyeux. comme ça tu t’écris à toi-même ? Je me disais bien que les sangs de bourbes avaient des tares. C’est bien connu après tout. Elle s'étrangla à moitié. Le chagrin, la douleur et la rage le disputaient sur son beau visage. Elle ne voulut pas fondre en larmes. Mais elle était sur le point de ... et de le tuer derrière aussi. Et lui, il continua sur sa lancée. Moqueur. Désinvolte. - Et tu es prête à te battre ? Mais ma jolie c’est si simple d’exploiter tes faiblesses, elles respirent par chaque pores de ta peau. S'en était trop. Plus furieuse qu'elle ne l'avait jamais été, la Gryffondor s'approcha de lui et fit une chose qu'elle rêvait de faire depuis un bon moment. Elle le gifla. Une fois. Violemment. Si violemment que la joue du jeune homme rougie presque instantanément. La respiration de Talya était rapide, courte, ses joues rougies par la colère, ses yeux emplis de larmes. - Ah tu veux savoir pour qui était la lettre ? Je vais te le dire puisque tu y tiens tant. Je l'ai écrite pour ma jumelle. Parce que c'est elle Talya. Et qu'elle est morte. Elle lui cracha ces mots au visage avec violence, avec dureté et avec une douleur infinie, une cassure au fond de la voix et au fond de ses prunelles cobalt. Tu n'est qu'un petit con imbu de sa propre personne Alford ! Tu ne sais rien de la vie ! Rien du monde ! Rien des gens ! Et rien, non tu ne sais rien de moi ! Alors ne prétends pas détenir plus d'informations que tu n'en possède ! Tu n'est rien d'autre qu'un petit garçon qui recherche l'attention des autres et ne parvient qu'à se rendre plus ridicule qu'il n'est. Tu es pitoyable ! Elle se redressa, s'éloignant de lui. Et essaya d'ouvrir de nouveau la porte qui refusa de bouger. Furieuse, elle donna un coup de pied dans le bois sombre. - Ouvre toi bordel ! jura t-elle furieuse. Mais rien n'y fit. Pas même la magie. La panique refaisant surface, la jeune femme se laissa glisser le long du mur jusqu'au sol, fermant les yeux, essayant de garder son calme et ne réussissant qu'à laisser couler ses larmes. Elle tenta de les chasser. N'y parvint pas. Laissa tomber. Et tenta d'oublier. La douleur. Le manque. L'absence. Tenta de les remplacer par la colère, la haine, l'amertume. Mais ça la fit plus souffrir qu'autre chose. Ouvrant les yeux, elle se mit alors à jouer avec son pendentif composé de deux bagues en argent montée d'une petite pierre terne. Son regard glissa dessus. La voix d'Ebenezer la fit sursauter. Tiens elle l'avait presque oublié celui là.
code by ORICYA.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mer 4 Fév 2015 - 16:51
Des gens qui la connaissent depuis des années ignorent tout de ses tourments, alors que lui a su lire en elle et a tout compris en quelques semaines.
Il ne la connaissait pas comme ça. Il la connaissait furieuse. Nonchalante. Agressive. Souriante lorsqu’il avait pu l’observer. Mais il ne la connaissait pas malheureuse. Et étrangement, lorsqu’il la vit glisser le long de la porte, lorsqu’il vit les larmes de douleur dévaler ses joues habituellement roses, son cœur se serra. Sans qu’il ne sache pourquoi. Elle ne paraissait plus le voir. Et il se sentit con, très con. Et il ne parvint pas à chasser le flot de remords qui commençaient à l’habiter, ils prenaient cette route sinueuse et lente, il les sentait passer à travers ses veines, son corps tout entier réagissait à la surprise que ça créait en lui. Et il se paralysa complétement sans savoir comment, il ne parvenait plus à faire aucun geste. Regardant la jeune femme pleurer devant lui dans une absence totale de réaction. Elle le mettait dans un embarras profond. Ne sachant ni comment réagir, ni quoi lui dire. Tout être normalement constitué aurait eu la présence d’esprit de tenter de la consoler, même si c’était peine perdue. Quant à lui, il restait planté là, tiraillé entre toutes les options qui s’offraient à lui. Il n’arrivait plus à réfléchir correctement, de façon logique comme il en avait l’habitude. Tout fusait en lui. Son cœur s’accélérât et il se sentit défaillir. Il lui était presque insupportable de rester face à Talya qui ne lui prêtait plus aucune once d’attention. Et pourtant il se sentait observé comme jamais. Des centaines de doigts accusateurs pointés sur lui. Il n’avait jamais perdu personne, la mort n’avait jamais était tabou chez les Alford. On avait tué comme on mangeait. Si bien que ça avait fini par paraitre naturel à l’enfant qu’il avait été. Si bien qu’aucunes questions ne se mettaient en travers de son chemin. La morale n’existait pas. Le pouvoir était de mise. Et il se retrouvait face à la réalité, face au fait que derrière les morts il y avait des gens bel et bien vivants. Qu’elle les touchait sans qu’il ne le comprenne jamais jusqu’à aujourd’hui. Il se sentait incapable de faire front à la responsabilité d’avoir balancé les mots de Talya, la giflant du ton qu’il avait pris, l’écrasant du poids et de la force qu’il y avait ajouté. Il n’avait été qu’un grain de sel dans la mer, et pourtant elle avait débordée de ses berges. Une grosse vague balançant tout sur son passage. Une horreur parmi dans d’autre. Mais tuer était sa destinée, et d’autres personnes que Talya pleureraient leur morts, ça ne lui posait pourtant aucun problème, et malgré son jeune âge il le savait, il l’avait vu, il l’avait senti cet excès de puissance lui traversant chaque pores et il en voulait encore. Cependant, ce dont il se sentait incapable était encore une fois de croiser le regard embué de larme de la jeune blonde. Il n’aurait pu s’y résoudre. Jamais. Alors qu’il était encore là, la solution la plus envisageable fut celle de la fuir, de fuir cette situation qui était en train de la bouffer et à laquelle il ne comprenait pas. Il était incapable de compassion, et d’amour et il s’en rendait lentement compte. La vérité lui explosait en pleine gueule.
Reprenant toute conscience de ses mouvements, le jeune homme se dirigea vers la porte tentant à son tour de balancer quelques sorts qu’il connaissait pourtant bien. Il s’acharnait. Sortir, sortir, il voulait partir. Fuir, ce qu’il était incapable d’assumer. Fuir ce qu’il avait fait remonter à la surface. Et courir, courir jusqu’à ce que l’épuisement ait raison de lui. Sans jamais se retourner, c’était si dur d’affronter ce qu’il attendait qu’il ne préférait plus jamais y penser, il ferait ce qu’on lui intimerait de faire. Les ordres seraient les ordres et rien d’autre. Puisque de toute façon il était incapable de s’émouvoir. « Tu n'es qu'un petit con imbu de sa propre personne Alford ! Tu ne sais rien de la vie ! Rien du monde ! Rien des gens ! Et rien, non tu ne sais rien de moi ! Alors ne prétends pas détenir plus d'informations que tu n'en possède ! Tu n'es rien d'autre qu'un petit garçon qui recherche l'attention des autres et ne parvient qu'à se rendre plus ridicule qu'il n'est. Tu es pitoyable ! » Les mots précédents de Talya résonnait dans son esprit, comme des coups de massue portés de plus en plus fort. Lui martelant le visage. Tu es pitoyable. Tu es pitoyable. Pitoyable, la voix de la jeune femme se déformait au fils des raisonnements. Et dans son imagination elle prit le visage d’une sorcière aux traits déformés, presque verte de rage. Et soudain il eut envie d’hurler, de s’arracher les tympans. De ne plus rien entendre. Ne plus rien voir. Les sorts sortant de sa baguette se faisaient de plus en plus violents, il ne pensait plus il agissait, comme lorsqu’il se battait en duel contre son père. Comme quand il avait envie de gagner. De le tuer. A en perdre la raison. Il voyait déjà le sang exploser en bride dans la pièce, et il se voyait hurlant de plaisir. Mais ce con finissait toujours par le désarmer, s’il ne lui balançait pas un petit doloris au passage « Pour que tu vois ce qu’ils te feront si tu es aussi mauvais mon fils ». Il en devenait dingue. Il avait envie de s’arracher les cheveux, tandis que les sorts fusaient encore. Il allait bien finir par la détruire cette porte. Mais rien n’y faisait. Peut-être trop embué par la colère il n’y parvenait. « Trop faible » pensa t'il, à deux doigts de s’écrouler, c’est ce que disait papa. Et puis il se souvint que Talya était une garce de lui avoir balancé ça a la gueule, les mêmes mots durs que Sir Alford avait eu l’occasion de prononcer. Mais il lâcha prise, dans un immense contrôle de sa personne. Si la porte ne souhaitait pas s’ouvrir et bien elle ne le ferait pas. De toute façon il n’était qu’un lâche.
Glissant le long de la porte comme la rouge, il se sentait faible, alors qu’il avait gagné, il était parvenu à la déstabiliser. « Je suis désolé… » Lâcha-t-il, plus pour la douleur qu’il venait de causer à Talya, que pour la porte qu’il ne parvenait lui non plus pas à ouvrir. Il ne savait pas comment s’y prendre, ses mots sortaient glacés par le géant de glace qu’était son cœur. Et pourtant, il n’avait jamais été aussi sincère. Il ne s’excusait jamais, sauf pour papa. Il n’était qu’un monstre d’orgueil et elle était cette poupée à sentiments. Cette poupée de bonté qu’il ne comprendrait surement jamais. Cet être chaud et vivant. Les yeux d’Ebenezer reprirent une couleur terne, moins foncée que le gris presque noir qu’il abordait chaque jour, dans les moments où il était le plus en colère, et malgré son calme naturel, ses yeux étaient la seule chose qui pouvait le trahir. Mais personne ne le connaissait aussi bien pour le comprendre. Et il se sentit encore plus différent d’elle, qu’il pensait pourtant connaître à force d’observations. Soudainement, il se souvint des mots de la jeune femme à propos de sa sœur, et il comprit. « Tu as pris le nom de ta sœur… » Ajouta-t-il, plus pour lui que pour elle. « Mais pourquoi ? Vous êtes étranges les enfants de moldus ». Il n’avait pas dit sang de bourbe.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mer 4 Fév 2015 - 21:35
Pourquoi tu m'suis toi ?!!
ft. Ebenezer & Talya
«Tu as beau faire le fou avec elle, je te jure qu’à la fin c’est toi qui deviendra fou d’elle. »
Talya fixait le vide, se replongeant dans ses souvenirs. Elle n'avait vécu que huit ans avec sa jumelle mais huit ans c'est assez pour créer un lien profond et indestructible. Huit ans c'est assez pour qu'une partie de la jeune fille soit morte en même temps que sa jumelle, son autre, sa moitié. Elle avait tout perdu ce funeste jour et même si aujourd'hui, grâce aux Fitzpatrick, elle était une personne équilibre, stable et relativement heureuse ayant une famille qu'elle adorait et qui le lui rendait bien, il manquait toujours une partie d'elle même. Cette partie qui était morte ce jour là en compagnie de sa jumelle. Talya attrapa les deux bagues qui pendaient au bout de son pendentif et joua avec. Les deux petits diamants bien que brillants et toujours aussi beaux après toutes ces années, semblaient plus ternes qu'auparavant. Très certainement parce qu'ils étaient sensés être pour deux personnes unies et qu'il en manquait une.
Un grand bruit fit sursauter la Rouge & Or qui tourna la tête. Ebenezer était en train de s'acharner sur la porte comme un batteur s'acharnait sur un cognard quand il était de mauvaise humeur. Le jeune homme lui lança quantité de sorts avant de s'attaquer à elle en lui filant des coups de pieds. La jeune femme soupira l'air exaspérée. Elle ne comprendrait jamais ce mec. Il était si caractériel, si changeant. Encore plus qu'elle. Il ressemblait à un serpent froid et calculateur, arrogant et méprisant mais à l'intérieur il semblait bouillir comme un volcan. La Gryffondor ne comprendrait jamais ces sangs-purs qui préféraient suivre des ordres sans comprendre plutôt que de tenter de prendre eux même leur vie en main. Enfin quoi, qu'y avait-il de si génial à massacrer des gens, à suivre le troupeau comme un mouton bien éduqué et à proclamer une pureté inexistante d'un sang aussi rouge d'un corps à un autre ? C'était complètement débile. Ce n'était pas la haine et la cruauté qui bâtissaient des villes, des nations, des peuples. Quand une maison a des fondations pourries, elle s'écroule. Pourquoi donc continuer à bâtir alors ?
Le jeune homme fini par s'asseoir près d'elle contre le mur, le souffle court. La belle blonde ne lui prêta aucune attention, repartie qu'elle était dans ses souvenirs. Elle ne voyait plus rien d'autre que le sourire de sa jumelle, n'entendait rien d'autre que le rire tonitruant de son père, ne sentait plus rien d'autre que la caresse des doigts de sa mère sur sa joue. On disait que lorsqu'on perdait quelqu'un, la première chose que l'esprit oubliait c'était le son de la voix de la personne en question. Mais elle, elle n'oubliait pas. Elle ne pourrait jamais oublier. La chaleur du ton de son père. La douceur dans la voix de sa mère. Le rire dans celle de sa soeur. Non elle ne pourrait jamais oublier ni tourner complètement la page. Et c'était ce qui l'empêchait d'avancer vraiment aujourd'hui. C'était à cause de ça qu'elle n'arrivait pas à dépasser le stade de la colère et qu'elle s'y accrochait. Par culpabilité. Parce que la douleur lié au manque, à l'absence, ne s'effaçait jamais. - Je suis désolé… entendit-elle prononcer. Elle ne répliqua rien. Elle aurait été méchante. Parce qu'elle se fichait de ses excuses. Elles n'étaient pas sincères. Rien ne l'était chez ce fils d'aristocrate. Et même si elles l'étaient, la jeune fille n'en voulait pas. Surtout pas de lui. - J'ai pas besoin de ta pitié Alford. J'ai déjà assez à faire avec la mienne. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Ca avait été plus fort qu'elle. Elle ne voulait plus l'entendre. Elle voulait qu'il se taise. Qu'il disparaisse. L'avantage à tout ça, c'est qu'elle ne paniquait plus à cause de l'étroitesse de la pièce. Elle était bien trop lasse pour ça. Mais Alford ne se tut pas. - Tu as pris le nom de ta sœur… Talya soupira. Elle voulu lui dire de la boucler. Elle n'en n'eut pas le temps. Mais pourquoi ? Vous êtes étranges les enfants de moldus. Ce fut plus fort qu'elle, elle n'y tient plus. Poussant un léger cri de désespoir elle se tourna vers Alford. - Mais arrête avec ça ! Ma famille entière est composée de sorciers depuis au moins trois générations et même si ça n'avait pas été le cas on n'a rien de différent par rapport à vous ! s'écria t-elle véritablement exaspéré par l'attitude bornée du Serpentard. Il l'énervait, il l'exaspérait, il ne comprenait rien et ne voulait pas comprendre. Il restait figé dans ses convictions, répétant sans cesse ce qu'on lui avait apprit sans chercher à voir plus loin que le bout de son nez.
En soupirant, Talya s'adossa de nouveau contre le mur. Elle ne voulait pas lui parler. Mais la salle semblait avoir décidée de n'en faire qu'à sa tête. Fichu château. Limite si il n'était pas doué d'une conscience ce maudit tas de pierres. Elle.Ne.Voulait.Pas.Lui.Parler. C'était clair non ? Mais il semblait vouloir absolument savoir pourquoi elle avait prit le nom de sa jumelle. Elle fini par parler sans en avoir vraiment conscience. - J'ai pris le nom de ma soeur, confirma t-elle même si il n'avait pas posé de question. Il avait comprit. La lettre était assez explicite de toute manière. Parce que c'est moi qui aurait du mourir ce jour là et elle qui aurait du vivre. Elle senti le regard du Serpentard sur elle. Il ne comprenait pas. Rares étaient ceux qui comprenait. Rares étaient ceux qui était au courant de toute manière. Elle soupira une nouvelle fois. C'était la fête de ma mère. On s'étaient organisées. L'une faisait un dessin, l'autre allait cueillir des fleurs. En général je dessinais et Tal sortait. Mais ce jour là j'ai insisté pour qu'on fasse l'inverse. J'ai supplié ma soeur de me laisser sortir et elle a accepté d'échanger nos places. Elle ferma les yeux, appuyant sa tête contre la pierre froide, laissant couler les larmes.Il y avait tant de chagrin sur son visage, tant de douleur et de culpabilité. J'suis sortie. Le feu a prit très vite. Je les aient entendus crier. J'ai entendu Tal pleurer. Elle m'appelait. Je l'ai senti mourir petit à petit. Et j'avais l'impression de mourir avec elle. J'avais l'impression qu'on m'arrachait mon coeur et mon âme. Elle rouvrit ses yeux embués de larmes, fixant le mur du fond. Elle parlait d'une voix atone, au delà de tout. L'incendie à emporté tout ce que j'avais. Mon père. Ma mère enceinte de huit mois de mon petit frère. Ma maison. Mon enfance. Et il a prit aussi ce que j'avais de plus cher au monde, la moitié de moi même, ma jumelle. Talya. J'suis tombée dans le coma pendant quelques semaines. Quand je me suis réveillée j'ai décidé d'abandonner mon prénom pour le sien. Et d'être un peu plus elle, un peu moins moi. Elle racontait, elle parlait, comme si la personne qui l'écoutait n'était pas quelqu'un qui voulait à tout prix lui faire du mal. Elle avait juste besoin de parler. C'était elle la fille extravertie, pétillante et pleine de vie dans notre duo. Moi j'étais une gamine plus douce, plus calme, plus sérieuse. On étaient à l'opposé l'une de l'autre au niveau du caractère. Et on se complétaient comme les deux parties d'une même pièce. Elle bougea et tira un papier plié en quatre d'une des doublures de sa bottes. Elle la déplia pour la regarder, laissant a Ebenezer le choix de faire pareil ou non. Tu juge trop vite. Tu agis trop violemment. Tu ignore ce que c'est que de perdre la moitié de soi même ... Tu veux toujours tout contrôler. Mais il est impossible de tout contrôler. Un jour tout fini par partir en vrille. Et a ce moment là tu es désarmé face à ta propre impuissance. Apprends à lâcher prise. Apprends à vivre. La vie est trop courte pour être gâchée ainsi, murmura la jeune fille le regard rivé sur la petite fille qui riait aux éclats. Sur Talya. Elle ne parlait pas forcément pour le Serpentard. Sa voix avait l'écho d'une sagesse belle et bien acquises au profit de la douleur. Mais ses paroles pouvaient convenir. Elle soupira, rangea la photo et regarda Ebenezer plongeant ses prunelles cobalt dans celles, plus sombres du jeune homme.
- Pourquoi ? demanda t-elle alors. Sa question en contenait tellement d'autres. Pourquoi cette colère alors qu'il avait tout pour lui ? Pourquoi toujours rabaisser les autres ? Pourquoi suivre des directives, des ordres qu'il ne comprenait pas ? Pourquoi l'observait-il chaque jour ? Pourquoi l'avoir suivi cette nuit ? Pourquoi lui en faire baver comme ça alors qu'elle ne lui avait rien fait ? Elle ne comprenait pas. Mais elle voulait comprendre. Vraiment.
Photo des jumelles
Spoiler:
code by ORICYA.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Dim 8 Fév 2015 - 1:14
Ses grands yeux sombres sont emplis de tourment. Je peux le sauver. Le rejoindre un bref instant dans les ténèbres, pour le ramener dans la lumière.
Elle ne parut pas entendre ses excuses, ni encore moins les croire. Et sans qu’il ne le veuille vraiment ça le vexe. Pour une fois qu’il était sincère, que les mots avaient franchis sa bouche sans qu’il ne s’y attende. On ne le croyait pas. S’il lui avait balancé une quelconque insulte, elle y aurait cru toute suite. Et il se rendit compte que ses mensonges étaient plus virulents que la vérité, qu’il était plus facile d’y croire, plus facile de les laisser transpercer. Qu’il lui était complétement impossible de dire la vérité, personne ne l’écouterait et jamais il ne voulait perdre l’assurance et le charisme qu’il possédait, parce que c’était justement tout ce qu’il avait, tout ce qui lui permettrait l’accession au pouvoir. Il ne souhaitait que ça. « J'ai pas besoin de ta pitié Alford. J'ai déjà assez à faire avec la mienne. » Et à ces paroles, il se promit de ne plus jamais recommencer. Les mots avaient débordés de ses lèvres sèches, et il les avait laissé faire, parce qu’il avait cru bon de le faire, mais la réaction de la jeune femme n’avait fait qu’accentué son envie de contrôle de lui-même. Il ne devait rien laisser transparaître, ni la colère, ni la tristesse et encore moins la pitié. C’était le pire sentiment qui existait, s’il avait eu pitié de toutes les personnes qu’il avait fait souffrir, et qu’il manipulait encore il n’aurait été capable de rien. Le sentiment des faibles. Il ne répondit rien de plus, attendant avec la plus grande patience la réponse à sa question, elle allait répondre il en était sûr, il attaquait toujours de plein fouet et cette fois si il ne l’avait pas fait. Il avait cessé de l’insulter, mais il ne connaissait pas d’autres mots que « sans de bourbe » il avait tenté d’être le plus poli possible, mais elle ne semblait pas l’avoir compris, et à la seconde réplique cinglante de la rouge, il ne répondit pas non plus. Et lorsqu’elle s’adossa une nouvelle fois contre le mur et qu’un soupir de courage la traversa il comprit que tout allait commencer.
Et elle parla. Elle parla de sa voix claire, et pleine de sanglots étouffés. Sa voix colorée. Il l’écouta, il l’écouta sans même se poser de questions, sans réfléchir une seconde à si c’était bien, s’il devait le faire ou s’il ne ferait pas mieux de lui balancer une de ses réflexions horribles dont il avait le secret, hors de propos mais qui la toucherait. S’il ne devait pas faire un geste qui le caractérisait. Mais il n’en fit rien, parce qu’il n’en avait pas envie. Alors il attendit, se concentrant sur chaque bribe de phrase qu’elle entamait. Sur chaque battement de paupière, sur chacune des larmes qui dévalaient ses joues. Il sentait son mal être, sa tristesse, mais il ne le comprenait pas, ces sentiments lui étaient inconnus, et au fond il savait que si ses propres parents mourraient en de pareilles circonstances, il ne ressentirait rien. Parce qu’il n’était pas comme elle, ils ne ressentaient pas les émotions de la même façon, et puis il ne ressentait pas grand-chose non plus. Elle était si différente, si réactive et si pudique à la fois. Elle avait envie de se battre, de vivre et de ressentir les choses, de se cogner à la vie. Ils étaient si différents que ça en était déconcertant. Et bien sûr, il trouvait ça triste ce qu’il lui était arrivé, et une certaine empathie s’emparait de lui, mais il ne parviendrait jamais à comprendre, non pas qu’il ne le voulait pas, mais parce qu’il ne le pouvait pas. Il était devenu ce monstre de fer, que les émotions tentent d’attaquer mais qui rebondissent misérablement contre son armure. En l’écoutant, il avait fait preuve d’une certaine compassion, que personne jusqu’ici ne lui aurait cru détenir. Lorsqu’elle se tut, arrachant à sa poche une photo froissée dont les couleurs étaient devenues un peu ternes, son regard s’attarda sur le visage de deux petites têtes blondes, rieuses, accrochées l’une à l’autre comme à leur propre vie et jouant comme deux sœurs dans un intime moment d’innocence et d’amour. Indissociables. Il comprenait maintenant. Pour sa sœur. Mais pour ses parents ça restait encore pour lui un mystère. Sans interruption, il regardait encore la photographie par-dessus l’épaule de Talya qui paraissait fixer un point, sans bouger. Son bras s’approcha de la main de la jeune femme qui tenait encore le petit bout de papier où était fixé son souvenir et passa son doigt sur le visage blond de l’enfant qui faisait une piqure à l’autre qui riait aux éclats. Sans le savoir il avait deviné, il avait mis le doigt sur Ange et traça un cercle imaginaire autour de son visage. Puis, il retira immédiatement sa main, sachant très bien qu’il avait transcrit une des règles qu’il s’était imposé, aucune proximité si elle n’est pas prévue, si elle n’est pas fausse. Elle le faisait frissonner sans même s’en rendre compte, sans le prévenir.
« Tu juges trop vite. Tu agis trop violemment. Tu ignores ce que c'est que de perdre la moitié de soi-même ... Tu veux toujours tout contrôler. Mais il est impossible de tout contrôler. Un jour tout fini par partir en vrille. Et à ce moment-là tu es désarmé face à ta propre impuissance. Apprends à lâcher prise. Apprends à vivre. La vie est trop courte pour être gâchée ainsi. » Avait-elle recommencé d’un ton détaché de la réalité, d’un ton qui ne laissait pas place à la réflexion. Mais à ces paroles il s’était senti horriblement visé. Elle se trompait il ne gâchait pas sa vie, il était celui qu’il avait toujours désiré être et bien plus encore il allait devenir celui que son père souhaitait qu’il soit et ils seraient enfin égaux. Dans une adversité presque certaine. Il était passablement énervé, ne comprenant pas pourquoi elle se permettait ce genre de réflexion à son égard parce qu’il savait très bien qu’au fond elle pensait aussi à lui. « Je contrôle tout. » lâcha-t-il de but en blanc « et tu serais naïve de croire le contraire, et tu n’es pas naïve Fitzpatrick. » il la regarda droit dans les yeux, ils redevinrent un peu plus foncé. « Toi, tu ignores qui je suis, tu ignores tout. Alors commence par appliquer tes conseils à toi-même » lui avait-il dit fermement. Il ne comprenait pas à quoi elle jouait. Et puis il avait raison il contrôlait tout, ses gestes, ses mots, ses attitudes et les autres, il avait ce besoin de contrôle permanant, de ne jamais le perdre. Alors pourquoi voulait-elle tenter de tout remettre en question ? De chercher à faire défaillir celui qu’il était ? Pourquoi vouloir qu’il remette tout en question. Il la regardait toujours fermement, mais sa question le déstabilisa sans qu’il n’en montre rien. Pourquoi ? Toujours des pourquoi, des comment. Il comprenait où elle voulait en venir, et elle était la première à lui poser la question si brutalement, elle se confrontait à lui et il n’aimait réellement pas ça. Habituellement on se contentait de faire ce qu’il disait sans se poser de question. Il dirigeait, il avait le pouvoir et il aimait ça. Il s’approcha un peu plus d’elle si bien qu’elle pouvait sentir le parfum dans son cou. Il pencha lentement la tête et parla d’un calme si déconcertant. « L’ambition est un moteur. Tu comprends ? Si tu n’en as pas, tu te laisses écraser, ce sont tous des ennemis et si tu n’as pas le courage de les réduire en miette ce sont eux qui le feront. Ça fonctionne comme le désir, beaucoup de gens en ont, mais combien les réalisent ? » Il marqua une pause, le regard dur presque effrayant. « Tu te poses bien trop de questions Talya, et les réponses sont souvent si simples. Et parfois il n’y en a pas. Tu crois que ta douleur te permettra de te battre, que toute cette violence que tu as en toi t’aideras à être plus forte. C’est bien, mais tu te trompes quand tu penses qu’elle durera toujours, les sentiments s’installent et repartent, tu vas finir par te retrouver démunie au milieu d’un carnage dont tu ne sauras même plus que tu en es l’auteure. Ça doit être si difficile de ressentir les choses aussi durement que vous ». Il détournait carrément la question, non pas qu’il n’avait pas envie d’y répondre, ou si peut-être un peu, mais il ne sentait surtout pas capable de savoir pourquoi lui-même. « Le monde dans lequel je vis possède des règles qui te paraissent si simples lorsque tu les regardes de l’extérieur. Prenons l’exemple de la politesse, c’est ce qu’on apprend en premier à un enfant n’est-ce pas ? Mais lorsque tu tombes face à des gueules de goules qui tentent par tous les moyens à te rabaisser on t’apprend normalement à te taire et à accepter la critique n’est-ce pas ? Parce que tu es plus jeune et que tu connais beaucoup moins l’existence. Je considère que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, justement, je reste d’une politesse incroyable tout en passant par dix chemins pour lui faire comprendre d’aller se faire voir. Mais elle ne peut rien dire, parce que j’ai été poli. Pas un mot plus haut que l’autre. Tu détournes toujours les choses, c’est comme ça que ça fonctionne. Ce n’est pas si compliqué quand tu pratiques » Il lui expliquait en gros ce qu’il était en train de faire pour répondre à sa question, il détournait, détournait sans interruption. « Alors si tu as compris ça, tu as compris où je veux en venir, tu ne peux ne pas faire ce qu’on te dit quand on t’apprend ce genre de chose dès que tu es en âge de la pratiquer. Vous pensez tous que c’est facile de vivre dans une famille de sorciers aristocrates qui ont de l’argent à s’en tordre le cou. C’est sûr que ça facilite les choses dans un sens. Mais dans l’autre, il y-a une exigence dont tu n’imagines même pas l’emprise et si tu ne marches pas droit c’est la défaite assurée. Et ça me convient parfaitement, parce que j’aime savoir où je vais. » Dans un sens avec elle, il ne savait pas bien où il allait, la situation lui avait échappé sans même qu’il ne s’en rende compte, il n’avait plus aucun tour d’avance, ils étaient au même niveau. Mais il disait les choses avec une certaine intelligence et une retenue presque contrôlée. « Et je crois que tu ne nous apprécie pas parce que tu ne nous comprends pas et ne pas comprendre ça te fait peur. Cependant, je sais que tu me vois, et si je te vois toi, c’est parce que tu es différente et que je cherche à comprendre qui tu es et ce que tu caches, mais je te remercie, tu m’en as appris beaucoup ce soir. » Il était plein de suffisance, mais son regard brillait comme jamais, il la fixait toujours, se rapprochant un peu plus d’elle, forme d’intimidation ou action de son corps qu’il ne contrôlait plus. Mais il ne lui dirait certainement pas pourquoi il l’avait suivi, il était loin d’être crétin, surtout s’il s’agissait de se trahir, il ne la rabaissait pas, il était sûr qu’elle s’en serrait servi. « Et ton vrai prénom…c’était quoi ? » Lui demanda-t-il curieux de savoir qui elle était vraiment. « Je ne te dirais rien d’autre, parce que j’ai cru comprendre que tu étais bien plus maline que tu ne le laisse paraitre, tu fais si poupée fragile, mais c’est des filles comme toi dont il faut se méfier parce que tu n’es pas vraiment ce que tu prétends être. Pour moi c’est un peu pareil, sauf que je suis bien pire que tu ne l’imagine Talya. Quand tu vois les choses et quelles te touchent, dis-toi toujours quelles ne me font rien. C’est une question de vision, rien de plus, soit tu es, soit tu subis ». Il était méfiant et à la fois si fou des yeux qui le fixaient encore interrogateur. « Mais je ne te veux pas de mal… » Avait-il lâché s’en voulant déjà tandis que son corps se raidissait d’horreur à ses paroles.
Spoiler:
Faire un post de 2000 mots ▬ 6 dragées (2057 mots)
Dernière édition par Ebenezer Alford le Lun 9 Fév 2015 - 4:11, édité 1 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Dim 8 Fév 2015 - 13:14
Pourquoi tu m'suis toi ?!!
ft. Ebenezer & Talya
«Tu as beau faire le fou avec elle, je te jure qu’à la fin c’est toi qui deviendra fou d’elle. »
Le regard fixé sur la photo elle parla encore et encore jusqu'à ce que ses larmes se tarissent, que ses sanglots s'apaisent, que sa colère se rendorme et qu'elle ne ressente plus que lassitude et fatigue. Elle n'avait pas parlé de tout ça depuis longtemps. La dernière personne à l'avoir apprit c'était Sean et c'était l'année précédente. Elle parlait rarement de tout ça. Voire jamais. C'était son fardeau, son secret. Et puis elle ne voulait pas faire de mal aux Fitzpatrick. Ils l'avaient recueillie, aimée, choyée comme leur propre fille, elle ne trouvait pas ça juste de les poignarder en leur rappelant qu'elle ne l'était pas justement. Elle en parlait parfois avec sa mère. Elena pouvait tout comprendre. Elle était la douceur incarnée, elle était géniale. Son père lui la faisait toujours rire même quand elle était au fond du gouffre. Il avait été le seul à y arriver à leur sortie de l'Institut, en septembre dernier. C'était aussi à cause de lui que son patronus était une souris. Une petit souris adorable qu'elle n'avait fait apparaître que deux fois. Il l'appelait comme ça, "souricette" ou "ma petite souris" depuis qu'elle était arrivée chez eux. Ils lui avaient tout donné. Alors elle n'en parlait pas. Elle gardait ça pour elle. Peu de monde était au courant pour elle. Nate. Sean. Lillias. Ebenezer maintenant. Elle ignorait si il y en avait d'autre. Mais ça faisait du bien d'en parler parfois. Même si c'était à une personne à qui elle n'aurait jamais pensé en parler un jour.
Ebenezer l'écoute jusqu'au bout sans l'interrompre une seule fois. Il s'approcha d'elle et regarda les deux soeurs sur la photo. La jeune fille eu un sourire triste. Elles étaient très liées toutes les deux. Inséparables. Un lien profond et indéfinissable les unissaient toutes les deux. C'était ça des jumelles. On ne pouvait pas comprendre si on en avait pas. Mais le Vert & Argent sembla comprendre sa peine. Elle vit la compassion adoucir ses traits même si ça ne se voyait pas vraiment. Il fallait le connaître un peu pour le voir. Elle le vit tendre la main, effleurer la photo du bout de ses doigts longs et fins. Des doigts de pianiste. Etrangement ce fut son visage qu'il caressa. Comme si il savait. Comme si il l'avait reconnue alors que c'était impossible. Talya et elle était parfaitement identiques. Les mêmes cheveux, le même visage, le même nez, la même lueur espiègle dans leur prunelles bleues. Cette photo prouvait à quel point elles s'étaient aimées toutes les deux. Après avoir vu ça, on comprenait mieux pourquoi la Gryffondor avait failli suivre sa jumelle quand cette dernière était décédée. Quand il effleura la photo, leurs doigts se frôlèrent. Il retira sa main immédiatement alors qu'elle se raidissait. Ce qui ne l'empêcha pas d'essayer d'expliquer sa vision des choses au jeune homme.
- Je contrôle tout et tu serais naïve de croire le contraire, et tu n’es pas naïve Fitzpatrick. Toi, tu ignores qui je suis, tu ignores tout. Alors commence par appliquer tes conseils à toi-même. Il avait reprit une voix dure, froide, intransigeante. Mais pour une fois elle ne déclencha aucun sentiment à la jeune fille. Du moins aucune colère. Elle se contenta de pencher la tête sur le côté en fronçant légèrement les sourcils. - C'est vrai. Mais tu ne laisse personne t'apprendre et tu n'apprends personne non plus. Ca marche dans les deux sens tu sais, fit elle avec une douceur dont elle faisait rarement usage avec lui. Mais elle le laissa parler. Il ne répondit pas vraiment à sa question mais il essaya. A sa manière. Alors comme il l'avait fait avec elle, elle le laissa parler, lui expliquer qui il était, comment il avait été élevé. Remontant ses jambes contre sa poitrine elle les entoura de ses bras et posa le menton sur ses genoux pour écouter. Elle avait les sourcils froncés. Elle essayait de comprendre, vraiment, mais elle n'y arrivait pas vraiment. Enfin, elle comprenait mais elle n'arrivait pas à visualiser la manière dont les parents élevaient leurs enfants. Et toutes ces règles, tout ces protocoles, elle, elle serait devenue cinglée. - ... Je considère que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, justement, je reste d’une politesse incroyable tout en passant par dix chemins pour lui faire comprendre d’aller se faire voir. Mais elle ne peut rien dire, parce que j’ai été poli. Pas un mot plus haut que l’autre. Tu détournes toujours les choses, c’est comme ça que ça fonctionne. Ce n’est pas si compliqué quand tu pratiques. Talya pencha la tête sur le côté en le regardant de ses yeux d'azur. Elle ne parlait toujours pas, elle écoutait avec attention, comme une élève écoute un professeur sur une nouvelle leçon qui la passionnait.
- Et je crois que tu ne nous apprécie pas parce que tu ne nous comprends pas et ne pas comprendre ça te fait peur. Cependant, je sais que tu me vois, et si je te vois toi, c’est parce que tu es différente et que je cherche à comprendre qui tu es et ce que tu caches, mais je te remercie, tu m’en as appris beaucoup ce soir. Il avait un ton suffisant et méprisant mais Talya ne s'en formalisa pas. Elle aussi avait apprit beaucoup ce soir. Beaucoup plus qu'elle ne le pensait. - Tu m'a aussi beaucoup apprit. Tu as peut-être raison. Sur le fait que je ne vous apprécie pas parce que je ne vous comprends pas. Mais la réciproque est vraie, fit-elle avec une douceur égale à sa suffisance. Parce que au fond, même si ça faisait un peu cinglé de dire ça, elle n'était pas que Talya. Elle était aussi Ange et la petite fille qu'elle avait été aurait très certainement fini à Serdaigle. Elle avait été douce et curieuse d'apprendre, compréhensive et ouverte sur le monde. Moins porté sur les émotions intenses que Talya. Moins virulente, moins passionnée. En ce moment, elle avait laissé la colère de côté ce qui faisait qu'elle était un peu plus douce. - Et ton vrai prénom…c’était quoi ? demanda alors Ebenezer d'un air curieux. Talya releva ses yeux bleus vers lui. Elle avait l'air si douce, si vulnérable. - Ange. Je m'appelle Ange, murmura t-elle. - Je ne te dirais rien d’autre, parce que j’ai cru comprendre que tu étais bien plus maline que tu ne le laisse paraitre, tu fais si poupée fragile, mais c’est des filles comme toi dont il faut se méfier parce que tu n’es pas vraiment ce que tu prétends être. Pour moi c’est un peu pareil, sauf que je suis bien pire que tu ne l’imagine Talya. Quand tu vois les choses et quelles te touchent, dis-toi toujours quelles ne me font rien. C’est une question de vision, rien de plus, soit tu es, soit tu subis. Sans savoir pourquoi, un sourire apparut sur les lèvres de la jeune fille. Ca pouvait sembler stupide mais ça l'amusait qu'il la voit comme une poupée fragile. Ou du moins en apparence. Personne ne lui avait jamais dit qu'elle ressemblait à une poupée. Elle baissa la tête pour dissimuler son sourire. Tel qu'elle le connaissait, il l'aurait mal prit. Elle ne voulait pas le braquer. Il s'était ouvert à elle et elle avait fait de même. Il n'était pas aussi mauvais qu'il le prétendait. Il ne connaissait juste rien d'autre cet espèce de malade du contrôle. Elle allait lui montrer elle qu'on ne pouvait pas garder le contrôle en permanence.
- Mais je ne te veux pas de mal… fit alors Ebenezer. Talya se raidit et releva la tête doucement. Elle plongea son regard azur dans celui, si sombre, du Vert & Argent. Le silence s'étendit quelques instants alors qu'elle semblait peser le pour et le contre. Il semblait effrayé de lui avoir dit ça comme si il regrettait. Très certainement parce qu'il était sincère. Puis elle hocha la tête. - D'accord, murmura t-elle. Elle le croyait. Ca pouvait sembler étrange et même incroyablement stupide de sa part mais elle le croyait. Elle ne pensait pas qu'il lui voulait du mal. Vraiment. Mais elle n'arrivait pas à le cerner. Il était si lunatique. Et ils étaient si proches l'un de l'autre. Trop peut-être. La jeune fille se souvenait encore de leurs baisers dans la salle sur demande. Leur premier avait été doux, tendre, elle voulait juste lui montrer qu'il pouvait ressentir des choses et elle en avait été l'instigatrice. Leur second avait été dur, violent, possessif, il voulait reprendre le contrôle par rapport à son premier baiser. Lui montrer qu'il était celui qui contrôlait. Et si ils s'embrassaient là maintenant, qui contrôlerait ? Et comment serait leur baiser ? Leurs lèvres se frôlèrent mais ce n'était pas une bonne idée. Vraiment pas. Pourtant ça arriva. Ils s'embrassèrent une nouvelle fois. Et ce fut différent. Talya en profita mais elle senti qu'Eben comme à son habitude, essayait de reprendre le contrôle. Et elle le laissa faire. Elle le laissa prendre le contrôle. Elle sentait qu'il en avait besoin. C'était comme ça qu'il avait été élevé, c'était ce qu'il était. Elle le laissa faire. A ce moment là, ils entendirent un cliquetis. La porte s'ouvrit. Ils se séparèrent. Maudit château. Talya secoua la tête. - Il faut vraiment qu'on arrête de faire ça, murmura t-elle. Puis elle se releva et se dirigea vers la porte. Avant de sortir elle tourna la tête vers Ebenezer. - Bonne nuit. Et elle sorti, retournant vers la tour des Gryffondor. Sa mission était compromise pour cette nuit elle la reprendrait une autre fois. Mais une chose était sûre. C'était une nuit riche en émotion.
code by ORICYA.
Invité
Invité
Sujet: Re: Ebe&Tal • Pourquoi tu m'suis toi ?!! Mar 10 Fév 2015 - 0:36
Un regard profond et destructeur. Celui du mal. De la haine. De la mort et de l’amour dans toute sa splendeur, dans tout son éclat. Et toutes ses hantises. Elle devait le détester et non pas l’embrasser. Elle devait le haïr, et non pas être de cette douceur inouïe. Elle devait vouloir sa destruction. Sa mort même. Elle devait souhaiter tout cela, sans qu’il ne ressente jamais la même chose. Tout était si contradictoire entre eux. Il était cet être détestable et sans aucune morale, et elle l’embrassait de cette douceur, et avec cette passion naissante. Lorsque leurs lèvres entrèrent en contact il eut un frisson de désir, que tous ses muscles ressentirent. Et tandis qu’elle l’embrassait, il résistait à l’abandon complet, il résistait à toutes les émotions qui auraient dû naître en lui. Détruis là. Détruis là. Tout résonnait. Tu la tiens. Tu la tiens. Mais il n’y parvenait pas. Il hurlait à l’intérieur. Il détestait cette position. Si bien qu’il lui attrapa le visage, plaquant un peu plus sa bouche contre la sienne, violement, sans douceur, passionnément, intensément. Détestablement. Ca hurlait toujours. Pourtant un peu moins fort. Déteste-moi. Déteste-moi. Tu es un ange. Je suis un monstre, une raclure, une morsure de loup garou. Je ne suis rien. Tu es tout. Déteste-moi. Et elle se laissa entrainer dans cette danse macabre, d’un bouche à bouche obstruant leur respiration. Leurs pensées. Et il se sentit vivre. Comme jamais. La domination pure. Il était fort et pourtant la satisfaction de cette maitrise le touchait peu. Il ne le comprenait pas encore, pas maintenant. Ses yeux devinrent d’un gris aussi clair que la lune face au brouillard. Ange déployait ses ailes. Doucement, à petits pas, mais elle le faisait.
Soudain, la porte s’ouvrit dans un cliquetis. A croire que le château était doté d’une conscience, les escaliers n’en faisaient qu’à leur tête alors pourquoi pas les portes maintenant ? Ce qui mit fin à leur baiser. Il regarda Talya une dernière fois avant qu’elle ne se relève. « Il faut vraiment qu'on arrête de faire ça » avait-elle dit presque rieuse. Non, pensa-t-il tandis que son esprit se battait contre cette pensée. Il ne comprenait pas. Mais il s’avait qu’une fois qu’elle aurait quitté la pièce, il retournait se coucher d’une sale humeur. D’une humeur massacrante. Et il le ferait payé demain aux quelques incertains qui viendraient le déranger, ou même qui passeraient en riant à côté de lui. Il reviendrait le fantôme qu’il était. Le monstre qu’on avait façonné. Le jeu auxquels ils jouaient était dangereux et pourtant il tentait de se persuader qu’il menait la danse, que ce n’était rien et que de toute façon il ferait d’elle son objet et qu’il serait sa décadence. Son immensité qu’il se ferait une joie de détruire. Parce qu’il ne ressentait rien que de la haine, et souvent de l’impassibilité. Elle était ce sang de bourbe, cette horreur de la nature. Et sur des générations un moldu avait enfanté sa mère ou sa grand-mère. Tandis que son arbre à lui, était pur, incestueux. Il ne répondit rien aux paroles de la jeune femme ressassant sa nuit, le regard devenu d’un gris presque noir, noircit par la peur. Parce qu’il regrettait le comportement presque poli qu’il avait adopté à son égard.
« Bonne nuit. » ajouta-t-elle avant de s’en aller sans se retourner. « Bonne nuit, Ange » lui répondit-il sans voix. Elle quitta la pièce d’un pas nonchalant. Il la détestait, cette fille sous ses traits d’ange, en un regard elle aurait sauvé n’importe quel homme de la folie. Mais pas lui, non pas lui. Il laissa longtemps passer le temps, les minutes, les secondes et quitta la pièce au petit jour. D’une démarche de fantôme il rasait les murs, sachant très bien qu’à cette heure-là, tout le monde dormait, y compris la chatte de Rusard. Y compris Talya. Et l’imagina la visage posé sur son oreiller, dormant à poing fermé.