Je cessais bien vite de jouer avec ma baguette. Pas que la cours commençait, loin de là ! La prof n’avait pas l’air pressé, pas comme moi. Mais bien parce que je fus dérangé. Dans le bon sens du terme, heureusement. Ce n’était pas Travers qui voulait affirmer une nouvelle fois sa supériorité de sang pur ni son cousin, Avery, tout aussi exécrable que lui. Non, c’était un ami que j’avais espéré voir aujourd’hui. Dowey s’installait déjà près de moi en commençant la conversation. Un large sourire s’étala sur mon visage.
- Spécialement pour toi, le rêve non ? Lui répondis-je en posant ma baguette sur le bureau. Comme si j’étais exaspéré, je croisais les bras sur la table et posais mon menton dessus tout en regardant le professeur McMillan. - Elle a l’air cool comme prof. Enfin … Stricte et tout. Mais bon, je relevais la tête vers Dow’, les yeux pétillant d’excitation. C’est une ancienne Auror, c’est pas merveilleux ?! J’avais vraiment hâte que le cours commence. J’étais sûr qu’elle allait mettre tout le monde au pas mais que nous allions apprendre des tas de choses super intéressantes cette année ! Et puis comme dit, en tant qu’ancienne Auror, elle allait certainement pouvoir me conseiller quant à mon orientation. Et qui sait, peut-être allait-elle pouvoir me recommander l’année prochaine pour l’école d’Auror ! Enfin, si elle restait l’année prochaine bien entendu.
- Je sais pas… Je me rappelait soudain de la question de Dowey sur l’ancien prof’. Peut-être qu’il avait d’autres choses à faire. Peut-être qu’il s’est fait étrangler par un strangulot en voulant l’attraper pour ses cours. Mais c’est trop horrible. Ou alors il en avait juste marre de nous, qui sait ? Fis-je en riant.

Le cours commença à la seconde même où je finissais ma phrase en riant légèrement. Je me tus immédiatement, oubliant pendant un instant que j’avais un ami à côté de moi, un ami qui ne demandait qu’à se distraire et à rire, pour plutôt me concentrer sur les mots du professeur. C’était le premier cours. Il n’y avait généralement rien de bien intéressant. Les règles à respecter, les présentations de l’enseignant et tout ce qui va avec. Pourtant, aujourd’hui, ce n’était pas comme d’habitude. Bien que les règles qui s’écrivaient au fur et à mesure sur le tableau noir étaient en quelque sorte atypiques. La première n’avait rien de sorcier, c’était la base même du respect à l’école mais les deux autres …
"L’effort prime toujours sur la performance." Ça changeait bien des autres disciplines où l’on cherchait à nous faire atteindre l’excellence en négligeant les efforts parfois immenses que nous devions fournir pour arriver à la performance. Cette maxime était intéressante quoique pénalisante pour moi. La performance était quasiment toujours au rendez-vous au DCFM, était-ce pour autant que McMillan allait me reconnaître comme bon élève dans son cours ? Grande question que celle-ci. Et puis, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer le professeur McGonagall en train d’écrire ces quelques mots au tableau. Ça m’aurait été d’une utilité fabuleuse. J’aurai pu, d’un coup ou presque, justifier mon incapacité en cours de métamorphose. Je n’étais pas bon, mais j’essayais au moins. Oh ! Ça serait le rêve !
"Ne m’appelez jamais Madame." Je ne pouvais m’empêcher de lever un sourcil de stupéfaction face à cette directive tout en m’interrogeant sur ses origines. Avait-elle été mariée mais la séparation avait été difficile ? Voulait-elle farouchement garder son indépendance en ne tolérant pas qu’on l’appelle autrement que Mademoiselle ? Ou bien estimait-elle que le titre de "Madame" était trop vieillissant pour elle ? Et à côté de ça, j’éprouvais l’irrésistible envie de tenter le coup, de lever la main et de l’appeler par le mot interdit. Juste pour voir. Comme beaucoup d’élèves dans la classe à mon avis.

- Qu'est-ce que c'est, les Forces du Mal ? Sérieusement ? Elle nous prenait pour des Premières Années qui n’avaient jusqu’à lors connu que le monde doux et protecteur de la maison ? On n’avait certes jamais rencontré personnellement de détraqueurs ou de partisans de Vous-Savez-Qui mais j’estimais qu’après ne serait-ce qu’un an à Poudlard, tout le monde devait pouvoir définir le terme de force du Mal.
Mais trop outré par cette question basique, j’en oubliais de lever la main pour répondre. Et bien sûr, certains en profitèrent pour donner des réponses. Il y eut d’abord la petite de Poufsouffle qui donna une définition basique mais juste des forces du Mal. Je m’’apprêtais alors à évoquer les créatures des Ombres quand un autre donna la réponse avant moi. Mes dents grincèrent en entendant Aubrey dire, à peu de choses près, ce que je voulais dire. Soit plus réactif, McLane !

- Puisqu'on utilise des Détraqueurs pour nous protéger des dangereux criminels, donc faire le bien... quelque part, on peut vraiment les considérer comme des "forces du mal" ? Crystal posa une question très intéressante. Immédiatement, je levais la main pour lui apporter ma vision des choses. Certes elle avait demandé à la prof’ mais j’avais une conception peut-être un peu étrange des cours. Pour moi, il ne fallait pas qu’ils soient un savoir distillé par un éminent professeur mais ils devaient plutôt être un débat, une discussion entre élèves, surtout sur des sujets comme celui-ci. - Parce qu’ils sont fondamentalement mauvais ? Laisse un détraqueur t’approcher, il aspirera ton âme sans faire de distinction. Que tu sois digne d’aller à Azkaban ou complètement innocente, ça ne fait pas de grande différence pour eux. S’ils nous "aide à faire le bien" comme tu dis, c’est, je pense, parce qu’on les a soumis en quelque sorte. Mon regard se posa sur la professeure pour chercher son acquiescement.

Citation :

• Faire un post de plus de 500 mots - 2 dragées
  

Le Professeur Macmillan avait le mérite de poser d'emblée les règles. Fluvia tiqua légèrement quand elle ordonna que les élèves ne l'appelassent pas "Madame". C'était intriguant, mystérieux, et Fluvia comprit de suite que Pénélope savait y faire.

▬ Je vais commencer par vous poser une question : qu'est-ce que c'est, les Forces du Mal ?

Effectivement, c'était commencer les choses à l'envers. Cela ne perturba pas les autres élèves qui tentèrent d'y répondre. Certaines interventions étaient pertinentes et Fluvia, désireuse de paraître sérieuse, notait de temps à autres les mots clés de ses camarades. Puis, régissant aux paroles de MacLane - comme si Minerva n'était jamais intervenue -, l'héritière leva la main et dit :
▬ Les Détraqueurs sont des créatures que l'on maîtrise. Ils font le bien dans le sens où le Ministère les utilisent pour faire le bien. Ils ne sont que des instruments et n'ont aucune volonté.

Elle rangea une mèche de cheveux dorés derrière son oreille avant d'ajouter :
▬ On ne peut pas prêter de conscience aux Détraqueurs. Ils n'ont pas l'intention de faire du mal car ils ne peuvent pas vraiment réfléchir à leurs actes.

Fluvia conclut, avec une pointe de mépris dans la voix :
▬ Ce ne sont que des pantins.