"Entre Euphorie et Musique à la Festi'witch" [ Daisy & Moran] : Finit

COTÉ DU BIEN

Je voyais du coin de l'œil Blackstone qui était déchainée. Je ne l'avais jamais vu autant extravertie, elle qui était d'habitude posée, un brin manipulatrice peut-être, hypocrite sans doute, là elle semblait tout simplement naturelle… Et un peu éméchée. Je ne savais pas ce qu'elle avait bu, mais elle n'avait pas dû prendre la dose conseillée ou alors, elle avait gouté au whisky pur feu. Alors que j'avais reporté mon attention sur la scène où le groupe était véritablement au taquet, j'entendis la voix de Daisy m'appeler. Elle était juste à côté de moi et me tirait désormais le bras pour me traîner à côté d'Avery. Il semblait tout aussi étonné que moi de son attitude. Pourquoi semblait-elle aussi heureuse de me voir alors qu'elle aurait dû m'ignorer comme elle m'avait dit vouloir le faire, l'autre jour au château ?

- Daisy tu es sûre que ça va ?

J'étais certain que Daisy pouvait être heureuse certains jours, mais pas de manière aussi exacerbé et … extravertie. Encore moins avec moi. Elle qui venait de la sphère la plus noire des familles de sorcier il était évident qu'elle ne devait pas beaucoup s'amuser. Mais il y avait ici beaucoup de monde et sa réputation pouvait prendre un sacré coup dans les dents, surtout si elle était comme cela avec n'importe qui. Enfin, il était de notoriété publique que nous ne nous aimions pas. Je finis bien vite ma bierraubeurre et la posais sur une table qui l'évitait en évitant les spectateurs. Daisy sautillait, souriait et la voir comme ça m'arracha un sourire. Moqueur ? Non pas vraiment. Presque attendrie parce qu'elle me faisait rire.
Je préférais encore qu'elle soit de bonne humeur plutôt qu'elle m'envoie paître comme elle savait le faire. Et puis elle était tellement mieux avec un réel sourire sur le visage, bien différent de celui, plus sarcastique qu'elle me réservait habituellement. Elle ne m'avait pas lâché le bras et continuait de chanter les paroles en bougeant dans tous les sens. Je baissais les yeux vers sa main en repensant à notre dernière conversation.

Le moins que l'on puisse dire, c'était que je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi heureuse de me revoir. J'essayais de faire abstraction de ses cris et mouvements pour me reconcentrer sur la musique, mais c'était franchement difficile. Je levais les yeux au ciel. Ce festival n'allait peut-être pas être si mal, après tout.

Daisy sautillait en chantant. Ses cheveux virevoltaient au gré de ses mouvements agités, elle se moquait bien de ce qu'on pouvait penser, elle se sentait bien, elle se sentait libre. Même la tête surprise de son grand ami du jour Powell ne la perturba point.

- Ça va tellement bien … Laisse toi porter Moran … Cria-t-elle pour qu'il l'entende malgré la musique.

Elle lui leva la main dans les airs, lui faisant onduler au son du refrain entêtant des Strangulots qui venait de passer à la chanson « Madness »,

Madness:

puis dans un sursaut, elle le tira derrière elle pour se faufiler tout devant :

- Viens on se rapproche !!

C'est sans aucune délicatesse qu'elle l'amena tout devant, bousculant de nombreuses personnes au passage. Aussi près Daisy pouvait sentir la chaleur des projecteurs braqués sur le groupe.
Le groupe continua avec « Unintended» !!

Unintended:

Quelle bonne chanson, songea Daisy … La foule s'apaisa et s''illumina petit à petit du scintillement de milliers de baguettes. Daisy imita les autres spectateurs et chuchota un lumos à sa baguette qu'elle pointa vers les étoiles. Ils étaient quichés comme des sardines et d'ordinaire, cela l'aurait gêné... Mais pas ce soir … Son bien-être était total et rien ne pouvait la contrarier, même les poufsouffles hystériques à côté d'elle, même Moran qu'elle détestait pourtant, même son père … Cet instant était si magique qu'elle étreignit la main de Moran de sa main libre avec tendresse …..

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Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, Daisy la tornade m'entraîna plus proche encore de la scène, laissant en plan Avery. Nous étions donc tous les deux, et Blackstone bougeait dans tous les sens pour danser. Si j'étais un quelque peu stupéfait de la voir si naturelle je décidais de ne pas trop le montrer. A la place, je lui souris et sans m'en rendre vraiment compte je me dis que je la trouvais adorable comme ça. Mais je savais bien qu'une fois son euphorie passée, la froideur reprendrait sans doute sa place entre elle et moi. Elle chantait, virevoltait et je devais bien admettre que sa joie de vivre me donnait envie de m'amuser tout autant qu'elle. Aussi je me laissais entraîner, alors que j'aurais dû refuser, sans doute. Alors que des centaines de baguette s'illuminaient autour de nous, je vis Daisy faire de même, et je décidais dès lors de sortir la mienne. Je ne faisais sinon pas trop attention aux gens surexcités autour de nous, qui de toute manière ne nous calculaient pas.

- Lumos murmurais-je.

Je ne me rendis compte que lorsqu'elle l'étreignit que Daisy n'avait pas lâché ma main, et qu'elle ne semblait pas décidé à le faire. Le visage illuminé par mon sort, je fixais cette fille que je détestais, ou croyais détester depuis ma première année. Je m'étais souvent demandé ce qui nous avait menés à nous détesté tant, et je ne trouvais guère la réponse. On se détestait, et c'était tout. Mais ce soir, Daisy était de bonne compagnie et je me demandais à quoi cela était dû. Je ne savais pas ce qu'elle avait consommé, mais ce devait être assez puissant pour lui faire oublier son aversion pour moi, qui avait sans nulle doute été renforcé par notre rencontre dans la salle commune la dernière fois.

- Pourquoi tu me détestes tant, Daisy ? lâchais-je malgré moi.

J'espérais une réponse plus claire que celle que j'avais eu quelques mois auparavant. Et, je lui posais la question parce que je me rendais personnellement compte avec le temps qui passait que je ne la détestais pas du tout. J'avais déjà commencé à m'en rendre compte la dernière fois, mais j'étais toujours assez mal-à-l'aise quand à ce qui c'était passé dans la salle commune des Serpentards, alors... J'évitais de repenser à cette soirée. En y réfléchissant bien, je m'amusais simplement à entretenir ces relations violentes entre nous mais… Non, je ne la détestais pas. Je ne la détestais pas malgré les insultes, les regards noirs et les faux-semblants. Alors, je me demandais si cette soirée ne faisait que partie de mon imagination ou si Daisy était vraiment là, devant la scène à me tenir la main. les yeux illuminés par les baguettes autour de nous, je ne cessais de la fixer, sans réellement faire attention à la scène où les chanteurs avaient de toute manière finis de chanter.

Au fond, autant profiter de cet instant où nous avions de bonne relation et une entente agréable. A la rentrée hélas, les choses allaient sans doute reprendre leur cours. Mais, ce n'était pas ce que je voulais, je crois.

C'est les yeux émerveillés qu'elle scruta le public, puis le groupe, puis les étoiles... Les dernières notes retentirent, la voix du chanteur se fit plus lointaine. Un silence religieux s'installa de longues secondes, brisé par les applaudissements et les acclamations qui s'ensuivirent. Daisy était détendue et ressentait une paix intérieure qu'elle ne connaissait pas. Moran lui posa une question qu'elle ne comprit pas vraiment. Elle tourna sa tête et le détailla à la lueur des baguettes. Il la fixait. Son regard d'un noir profond lui sembla insondable. Le détester ? A cet instant, ce n'était pas de la haine qu'elle ressentait à son égard, ni à l'égard de personne d'ailleurs. Tout le monde semblait beau et gentil avec le filtre de la substance ingérée ce soir... Lui plus que les autres d'ailleurs. La question resta en suspens, non parce que Daisy avait voulu l'éluder mais car un autre groupe vint prendre la suite des strangulots et attira toute son attention. Après un bref soupir, Daisy tira le garçon au bord de la foule en marmonnant quelque chose comme « trop nul ce groupe ».

- J'ai envie de faire quelque chose de fou … Tu viens ? Finit-elle par lui lancer à quelques mètres des spectateurs.

Sans attendre, dans l'euphorie du moment, la candide Daisy se posta à l'orée du bois qui bordait le concert et qui menait au lac près du camp. Elle avait chaud, très chaud … il fallait qu'elle se raffaichisse ... Elle lui offrit un sourire franc un peu lointain et attendit sa réponse …

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Daisy ne répondit pas à ma question, et je n'étais donc pas certains qu'elle l'ait entendu… Ou même comprise, parce qu'il était évident qu'elle n'était pas très claire, la pauvre. Elle avait les yeux grands ouverts et fixait la scène avec des étoiles dans les yeux avant de se détourner pour me regarder… Puis elle me proposa de partir, parce que visiblement le prochain groupe ne lui plaisait pas. Dans une circonstance normale je ne serais pas venu, en fait, elle ne me l'aurait même pas proposé donc rien ne serait arrivé, mais là, j'étais réticent à la laisser seule dans son état d'euphorie. J'acquiesçais à sa proposition et la suivais à l'orée des arbres, plus loin des spectateurs, là où personne ne pourrait nous voir. Il y avait moins de bruit d'un coup, et c'était comme si le son était cantonné à la scène, c'était assez bizarre.
Je détaillais Daisy de la tête au pied, en m'attardant sur son visage. Elle était toute rouge, il faisait chaud en cette soirée d'été.

- Qu'est-ce que tu entends par quelque chose de fou ? Demandais-je en me rappelant le début de sa phrase.

Vu l'état actuel des choses, elle pouvait vraiment faire quelque chose de fou, et je me doutais qu'avec elle, ce devait être assez énorme. J'étais toujours partant pour faire des bêtises, mais en même temps je culpabilisais de le faire avec elle alors qu'elle était complètement bourrée, ou pétée, je ne savais pas très bien ce qu'elle avait ingéré. J'aurais préféré faire des conneries avec elle dans son état normal, pour être certain qu'elle n'oublie pas. Au fond, j'avais l'impression de vouloir qu'elle m'accorde de l'importance… Plus qu'aux autres. Je voulais qu'elle me remarque alors qu'habituellement je me plaisais dans l'indifférence des gens. Mais pas avec Daisy. Et j'avais du mal à comprendre pourquoi.

- Tu as l'air d'avoir chaud, tu veux peut-être boire quelque chose …

Son teint rougeâtre était assez impressionnant mais je me retins de lui demander ce qu'elle avait pris. Ça ne me regardait pas. Mais maintenant qu'elle était avec moi, autant que je la surveille de près toute la soirée. Surtout que cela ne me dérangeait pas du tout de le faire. J'aimais bien la compagnie de Daisy, qu'elle soit dans son état normal ou non.
Je m'adossais contre un arbre, les bras le long du corps sans cesser de la regarder. Je me demandais comment réagirait Blackstone père s'il voyait sa fille comme ça… Rien qu'à voir l'attitude habituelle de Daisy, je n'osais imaginer celle de son géniteur. Elle aurait une sacrée correction si quelqu'un la voyait avec moi (première faute) et surtout dans cet état là (deuxième faute). Je déglutis. Je vivrais très mal qu'elle se fasse corriger par ma faute. Mais il ne semblait y avoir personne dans les environs.

Nous étions seuls, véritablement.

La musique semblait lointaine, comme étouffée par les épais feuillages. Il faisait sombre et on avait peine à distinguer les deux silhouettes qui évoluaient petit à petit vers le lac. Elle manqua de trébucher lorsqu'il lui demanda ce qu'elle avait en tête.

- Je ne sais pas …. quelque chose … d'un peu moins ordinaire …. Répondit-elle du tac au tac à sa question.

Le chemin était broussailleux et des branches barraient la route par endroit. Il fallait slalomer entre les arbres et surtout éviter les ronces ou enjamber un tronc. Petit à petit, ses pupilles s'habituèrent à la pénombre et Daisy prit de l'assurance à marcher (oui bon elle titubait un peu).

- On pourrait partir à la chasse à la licorne …. Ou bien grimper dans un arbre … Oh non attends, on va se baigner dans le lac tout habillés …

Finalement, quelque chose de fou pour Daisy, c'était en réalité des choses simples, des plaisirs enfantins qu'elle n'avait jamais pu expérimenter.
Moran s'était adossé contre un arbre et elle s'approcha pour lui saisir une main et le tirer en direction du lac :

- T'as décidé de prendre racine ou quoi ? Lui lança-t-elle pour le taquiner.

Lorsqu'ils arrivèrent au bord de l'étendue d'eau, elle le lâcha et enleva ses chaussures. Sans attendre elle fonça dans l'eau fraîche et s'y enfonça jusqu'aux genoux. Un sourire aux lèvres, elle mit sa main en coupe et aspergea le jeune homme d'une gerbe d'eau.

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J'écoutais Daisy m'énumérer tout ce qu'elle voulait faire et je me dis qu'elle n'avait pas dû avoir une enfance bien joyeuse. Je ne lui dis rien à propos de cela, de peur de la vexer et je me contentais de l'écouter. Pour une fois que c'était elle qui parlait et pas moi. Mais j'étais joueur, alors je souriais à tout ce qu'elle me proposait. Elle marchait un peu, titubait beaucoup et plusieurs fois j'amorçais un mouvement de peur qu'elle tombe par terre. Elle me prit la main et m'emmena au bord du lac, parce qu'elle était déterminée à se baigner toute habillée. Soit. En la voyant faire j'éclatais de rire, mais je ne put résister à l'envie de faire de même. J'enlevais mes chaussures, et me jetais dans l'eau, tout sourire alors qu'elle m'aspergeait aussi. Ah, elle voulait jouer ? D'accord.

Je l'aspergeais à mon tour d'un grand coup dans l'eau sans cesser de rire. Le lac était aussi noir que celui de Poudlard et même si nous n'étions pas bien loin des berges, je me demandais ce qui pouvait nager dans le lac. Je haussais les épaules pour moi-même et décidais de rentrer complètement dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle m'arrive à l'épaule. S'il fallait faire une bêtise autant allé jusqu'au bout, après tout.

- Tu as peur de te noyer, Daisy ? C'est vrai que tu avais déjà du mal à marcher…

J'avais toujours pied, heureusement, je n'irais pas plus loin et je n'étais qu'à deux brassées de la berge. Elle souriait et j'étais ravi qu'elle soit heureuse en faisant une activité avec moi. Nous allions ressortir trempés, frissonnant et nous allions sans doute avoir besoin d'une potion pour un rhume mais j'étais bien. Je me sentais bien dans cette eau fraîche.

- Tu sais qu'il y a un monstre normalement dans le lac dis-je d'un air moitié pédagogue moitié provocateur.

Je continuais de sourire, et finalement, l'eau n'était pas si froide que cela. Il fallait s'y habituer. Je sorti ma baguette de ma poche et murmurais à nouveau un Lumos. Ma baguette s'illumina et je la pointais au-dessus de l'eau où une petite boule de lumière vînt flotter à un mètre au-dessus de ma tête.

Aucun risque de se faire attraper par des moldu, ici. Il n'y avait personne, sauf peut-être quelques garçons de l'autre côté du lac, mais ils étaient à Poudlard.

Moran se décida à venir dans l'eau et il y prenait visiblement beaucoup de plaisir. Son rire se mêla au sien et cette fois, ils étaient sur la même longueur d'onde positive. Ils s'amusaient simplement, comme deux adolescents de leur âge, loin de toutes préoccupations. Ils étaient dans l'ici et maintenant et la jeune fille ne se souvint pas la dernière fois où elle avait été aussi bien. Lorsque Moran se trempa en entier et la taquina, elle se mit à rire et partit le rejoindre en mettant la tête sous l'eau. Un frisson la parcourut lorsqu'elle remonta à la surface. Daisy n'avait presque plus pied et maintenait sa flottaison par des mouvements de bras réguliers.

- Un autre monstre que toi ? Elle rigola de bon cœur à sa propre plaisanterie et lui envoya une autre gerbe d'eau en pleine face.

Quand sa baguette s'illumina, la jeune fille ne put s'empêcher d'en fixer l'intense boule de lumière, jusqu'à s'aveugler. Elle se positionna à l'horizontal, laissant flotter son corps détendu à la surface de l'eau. Malgré la lumière qui les éclairait, Daisy distinguait les étoiles scintillant dans le ciel. Elle les fixait et laissa échapper :

- J'aimerais que cet instant ne s'arrête jamais ….

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Daisy me rejoint bien vite, je n'en attendais pas moins d'elle. Et elle avait le même sourire conquit que moi. Je souri un peu plus à sa réponse et j'allais répondre lorsqu'elle m'aspergea à nouveau. Je m'approchais d'elle avec un sourire narquois avant de lui renvoyer une gerbe d'eau à la figure, histoire qu'on soit quitte et qu'on ait tous les deux les cheveux trempés. Je ne voulais pas être le seul à tomber malade. Elle se mit à flotter sur l'eau, se laissant porter par le courant mais je ne fis pas de même. Je ne voulais pas qu'on s'éloigne trop du bord du lac. Je n'en cru presque pas mes oreilles lorsqu'elle me dit qu'elle voudrait que cela ne s'arrête jamais, mais au fond, elle disait à voix haute ce que je pensais moi-même.

- Moi aussi.

Je m'étonnais de l'avoir dit et je soupirais. Plus le temps passait et moins je comprenais ce qui se passait entre elle et moi… Et plus le temps passait et plus je m'embrouillais. Je regardais à mon tour les étoiles en me disant qu'il s'agissait là d'une bien belle nuit. Il y en avait beaucoup dans le ciel, et au loin on voyait la lumière de la scène. La soirée était loin d'être finit et je n'étais personnellement pas vraiment fatigué. J'étais juste content de trouver une pause reposante ici, dans le lac avec Daisy. Je me mouillais un peu plus les cheveux et avant de secouer ma tête. Je devais avoir l'air d'un chien, mais je m'en fichais pas mal, et je n'étais même pas sûr qu'elle m'ait vu.

- Je suis content que tu passes une bonne soirée, Daisy.

Je le pensais sincèrement et… Je devins tout rouge, étonné moi-même de cet aveu. Je ne comprenais pas très bien pourquoi la voir sourire me faisait aussi sourire mais cela m'allait. Elle était heureuse, elle était naturelle et au moins je pourrais me dire que j'avais au moins une fois dans ma vie passé un bon moment avec elle. Je faisais des mouvements dans l'eau en regardant les vaguelettes que je provoquais, en évitant soigneusement de la regarder. Je me passais de l'eau sur le visage en essayant vainement de faire partir mes rougeurs mais apparemment elles étaient décidées à rester.

Au moins, elle aurait une bonne occasion de se moquer de moi, la prochaine fois.

La quiétude du lieu et de l'instant avait eu raison d'eux. Ils étaient paisibles, comme l'eau du lac qui les entourait, comme le ciel sans nuages qui les surplombait. Elle ne pensait à rien d'autre et elle ferma les yeux, se laissant porter. Sa phrase lui vola un sourire de contentement.

- Moi aussi, Mo.. commença-t-elle lorsqu'une vague plus importante que les autres passa sur son visage, déstabilisant toute sa position.

De nouveau droite dans l'eau, les sens en alerte, Daisy chercha des yeux son acolyte. Il n'était pas bien loin, mais elle se décida à nager vers lui lorsqu'un bruit venant du large se fit entendre. Sitôt rejoint, elle sonda l'expression du serpentard à la recherche d'inquiétude. Un autre bruit d'eau plus proche d'eux provoqua une vague encore plus grosse. Était-ce le monstre dont il venait de parler ? Se faisant tout un tas de film dans sa tête embrumée, la blonde ne réfléchit pas et nagea, puis courut aussi vite qu'elle le put en direction de la berge …

(ps 1 : Tu nous mets à l'abri ? Ps 2 : Tu peux décider de ce que c'était : Monstre ou juste un gros poisson, ou on sait pas parce qu'on est parti se cacher très loin ^^)

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J'attendais patiemment la réponse de Daisy, et je fus rassuré qu'elle n'ait pas remarqué mon rougissement lorsque je l'entendis parler. Mais elle ne finit pas sa phrase. Elle s'arrêta au milieu de mon prénom, et je n'eux pas le temps de me satisfaire de ce qu'elle avait dit qu'elle s'était mise droit comme un piquet. Elle se rapprocha bien vite de moi et je fis de même avec elle, jusqu'à qu'on se touche presque.

- On devrait sortir affirmais-je en regardant l'eau.

Je liais le geste à la parole et je la pris par la main pour nager vers le bord du lac. Nous faisions beaucoup de remous mais j'avais moi aussi senti quelque chose me frôler dans l'eau. Je tenais à mes jambes, je ne voulais pas qu'elles soient arrachées par je ne sais quoi. Nous avions donc nagés vers la berge, mais en fait, nous nous étions beaucoup éloignés de là où nous avions laissés nos chaussures. Ma baguette à la main, je fis d'abord sortir Daisy de l'eau en la poussant et je la suivis de près. Je m'écrasais sur le sol après avoir trébuché sur une pierre. Mais je n'étais plus dans l'eau, alors j'éclatais de rire, le cœur battant. Nous l'avions peut-être échappés belle, mais le jeu en valait la chandelle, puisque ce bain nous avait fait du bien.
Un léger vent était levé et je frissonnais un peu, n'ayant sur mes épaules que mon tee-shirt, trempé. Je me mis sur le dos, les mains derrière la tête avant de lancer :

- Je ne sais pas ce que c'était, mais c'était vachement gros ! Imagine un peu que c'était le monstre dont je te parlais tout à l'heure ! Ce truc est légendaire !

J'étais excité comme une puce, alors que j'aurais très bien pu me faire manger. Mieux valait être optimiste et j'essayais tant bien que mal de faire sourire Daisy, qui semblait quand même un peu crispée. Je soupirais. Je me demandais franchement ce qu'il y avait dans ce lac…

- J'espère qu'il te reste de l'énergie pour marcher, parce qu'on est vraiment loin de nos chaussures !

Je m'étais relevé en position assise mais en fait, je n'avais pas du tout envie de marcher. Je voulais rester là, trempé et frissonnant devant ce lac qui hébergeait toute sorte de créatures incroyables… Je fixais le lac d'un air pensif avant de voir quelque chose sortir de l'eau un peu plus loin. Je plissais les yeux et passais une main dans mes cheveux. Il s'agissait d'une nageoire. Je crois. Il faisait sombre et je n'étais pas sûr de ce que c'était… Étais-je seulement sûr de ce que j'avais vu ?
Non, pas vraiment.

A l’abri sur la berge, la tension redescendit et Daisy explosa de rire en se tenant les côtes. Elle frissonnait et son cœur battait à tout rompre.

- Attends qu'on raconte ça aux autres …. Ajouta-t-elle toujours sous l'effet euphorisant de l'adrénaline et de la mixture préparée par sa cousine.

Elle chercha des yeux ce que pouvait bien regarder Moran vers le large, mais l'obscurité était telle qu'elle ne distinguait absolument rien à la surface de l'eau qui était redevenue parfaitement calme. Le souffle court elle vint s’asseoir à côté de lui après avoir essoré du mieux qu'elle le put son t-shirt, son short et ses cheveux. Elle ne ressemblait plus à grand chose et lui non plus à vrai dire, trempés comme ils étaient, mais elle s'en moquait. Les jambes tendues et croisées, elle s'affaissa en arrière, appuyée sur ses avant bras et bascula sa tête en arrière, les yeux rivés vers le ciel.

- Si mon père nous voyait, il me tuerait de ses propres mains …. Et je crois bien que je préférerais encore être dévorée vivante par la créature du lac …. Lâcha-t'elle sur un ton léger.

- Pour une fois que je fais quelque chose de mon propre chef.... Il me prend pour une de ses marionnettes qu'il peut manipuler à sa guise … S'il croit qu'il peut me contrôler ….

C'était la première fois et probablement la dernière que Daisy prononçait ses phrases. Pourtant elle en pensait chaque mot. Mais pouvait-elle seulement se le permettre lorsqu'on naissait aînée d'une famille telle que la sienne ? Elle n'avait connu que le devoir … Mais maintenant qu'elle avait goûté à la liberté .. de penser, d'être, d'exister, avait-elle envie de revenir en arrière. Ses pensées se mélangeaient dans son esprit embrumé et une étoile filante bienvenue balaya tout d'une traite.

- Fais un vœu … Dit-elle en pointant le ciel à l'endroit ou la traînée fugace n'était déjà plus visible.

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Daisy me rejoint bien vite dans mon fou rire et je me désintéressais du lac pour la regarder essorer ses habits. Je tiquais en entendant sa première phrase et je baissais les yeux vers le sol.

- Tu prendrais le risque de dire aux autres que tu es resté avec moi toute la soirée ?

Ma voix n'était pas très assurée, parce que je n'en croyais pas mes oreilles. Je n'étais pas ce qu'on pouvait appeler une "bonne fréquentation" pour toute cette haute société… Et elle voulait dire qu'on avait senti un truc nous frôler dans le lac alors que nous nous y baignions tout habillé ? Elle aurait le droit aux railleries et moqueries mais je me dis qu'elle était juste toujours sous l'effet de sa drogue. Elle ne prendrait jamais le risque de s'afficher avec moi en public si elle était sobre. Mais je ne dis rien d'autres et me contentais d'écouter la suite de son discours. Ses paroles sur son géniteur ne m'étonnaient pas du tout… C'était tout à faire normal pour un homme avec une telle stature de punir ainsi ses enfants pour s'être amusés une soirée. J'entendais presque un peu de résignation dans sa voix, comme si elle était consciente que demain, tout serait finit, et qu'il lui faudrait reprendre sa vie d'avant : celle de la noble qu'elle était.

- Je sais. Je ne peux pas dire que je comprends puisque je ne suis pas du tout dans la même situation, mais je connais certaines pratiques pour avoir laissé traîner mes oreilles par-ci par-là.

J'avais dit ça avec une voix neutre, qui ne laissait pas imaginer mon point de vue sur la question. Je ne voulais pas l'offenser avec mes visions sur la société dans laquelle elle évoluait. J'étais un sang-pur sans être noble et c'était sans doute mieux : pas d'obligations, j'étais libre de faire ce que je voulais. Et en réfléchissant à cela, je me dis que son futur devait aussi avoir été planifié par papa Blackstone. Mais je n'osais pas lui demander parce qu'au fond ça ne me regardait pas… Pourquoi voulais-je savoir, d'ailleurs si elle avait un mariage planifié comme Fluvia Avery et Niclas Travers ? A quoi cela m'avancerait de savoir cela ? Je n'étais de toute manière pas concerné et ne le serait jamais. C'était bizarre d'ailleurs que je ne sois pas au courant de la situation de Daisy, moi qui étais quasiment au courant de tout.

- Profite juste de la soirée, ne pense pas à ce que papa Blackstone aurait fait en te voyant ici avec moi dis-je en fustigeant ma lâcheté de ne pas lui demander ce que je voulais savoir.

Je souri en l'entendant me dire de faire un vœu. Je n'avais aucune idée de quoi faire comme vœu et au final je crois qu'il était trop tard. Cette constatation me fit rire et je me tournais vers Daisy pour lui dire de but en blanc :

- J'espère que tu en as fait un, parce que je crois que j'ai grillé ma chance.

J'étais d'habitude très réactif mais au fond, qu'est-ce qui méritait que je fasse un vœu ? Qu'est-ce que je pouvais bien vouloir au point d'en faire la demande à une étoile filante ? J'avais beaucoup de rêves, mais je comptais assez sur moi pour les réaliser seul… Je n'étais pas malheureux. Je n'avais rien à demander. J'espérais déjà suffisamment avoir une belle vie, je n'allais pas non plus en faire un vœu. Ne pas mourir en souffrant, c'était un peu trop glauque pour demander. Je coulais un regard vers mon accompagnatrice et en voyant le sourire sur son visage je me dis que j'aurais pu demander à ce que cette soirée ne s'arrête jamais.

Spoiler:

Toujours en admiration devant le ciel étoilé, détaillant les constellations apprises en cours d’astronomie, Daisy écouta attentivement son interlocuteur.

- Tu as raison, répondit-elle pensivement, elle ferait mieux de laisser son père de côté et profiter de cette soirée qui ne durerait pas.

- J'en ai fait un mais je ne peux pas te le dire …. sinon il ne se réalisera pas …. Dit-elle en mettant un doigt sur sa bouche comme si il ne fallait rien dire.

Daisy bascula sur le côté tenant sa tête dans sa main, le bras plié. Elle sortit sa baguette de sa main libre et commença à tracer des formes sans sens sur la terre meuble avec son extrémité.

- Que pourrais bien souhaiter un garçon comme toi .. ? Laisse moi deviner..

Elle hésita un peu, réfléchissant à ce qu'elle savait de lui :

- Devenir professeur de métamorphoses ?

Il se vantait toujours d'être excellent dans cette matière, alors pourquoi pas …. Et puis elle se souvint de ce qu'il venait de dire. Moran avait les oreilles qui traînaient partout, à l’affût de la moindre information concernant untel ou untel. Elle tenta :

- Etre legilimens pour pouvoir connaître les petits secrets de tout le monde ?

Tandis qu'elle réfléchissait, elle le dévisageait pour voir une quelconque réaction sur son visage ou dans son langage corporel qui pourrait la mettre sur la piste.

- Sortir avec la plus jolie fille de Poudlard .. Non tu n'es pas si superficiel..

Daisy ne se souvenait pas avoir vu le garçon avec une quelconque jeune fille au château. Il n'avait pas vraiment l'air de s'y intéresser. Peut-être qu'il n’aimait pas les filles …. Ou alors il entretenait une relation avec quelqu'un en dehors de Poudlard.... Pire, une moldu. Elle balaya cette idée de son esprit comme elle gribouilla au sol le signe qu'elle venait de tracer. Et puis depuis quand ça l'intéressait … ?

- T'es un bon joueur, tu souhaiterais peut-être intégrer une équipe professionnelle de quidditch ..

Farfouillant encore dans sa tête à la recherche d'une idée, elle commença à dessiner des volutes, laissant au garçon une fenêtre pour en placer une.

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Je souri à nouveau de son attitude enfantine et décidant de jouer le jeu, je posais mon index sur ma bouche avec une mine conspiratrice. A tous les coups, d'ici demain, elle aurait oublié cette conversation de nuit. Appuyé sur mes coudes, je regardais du coin de l'œil les formes qu'elle dessinait dans la terre. Je m'amusais à l'écouter émettre des suppositions sur ce que je pouvais bien vouloir. Professeur de métamorphose aurait de la gueule mais… Non. Animagi oui, mais pas prof et voir des gamins ne rien comprendre à ma matière, je ne le supporterai pas. Je fis la moue en écoutant la suite. Legilimens ? Mmh non, j'aimais en savoir sur les gens, mais pas violer leur intimité. Je souri à propos de la plus jolie fille de l'école. Daisy n'était pas la plus belle fille de l'école, mais elle restait très jolie… Et puis, les goûts, c'est comme les couleurs, on ne contrôle pas. Pourquoi je pensais à elle ? Je n'étais pas attiré par elle à ce que je sache. Je fronçais les sourcils en y réfléchissant mais je relevais les yeux vers elle en entendant sa dernière proposition.

- Je ne pense pas avoir le caractère pour être professionnel… Ni même le niveau. Le Quidditch est un défouloir pour moi et je ne voudrais pas gâcher ça en devenant pro. Le stress, la pression, je ne veux pas de ça sur ma passion.

J'étais moi-même étonné de ces aveux, parce que je n'y avais jamais pensé. Ça ne m'avait jamais traversé l'esprit d'être professionnel et aussi loin que je m'en souvienne j'avais toujours voulu être journaliste.

- J'aimerais être journaliste lançais-je sur le ton de la confidence. J'aime savoir des choses sur tout le monde, et être journaliste me donnerait une bonne excuse pour fouiner parce que je veux dire la vérité. Je ne veux pas de ces informations tues et tronquées… Je le constate à chaque une de La Gazette du Sorcier. C'est flagrant et la plupart des gens n'ont pas idée de ce qui se trame sous leur nez.

Je reposais mes yeux sur le lac en repensant à cette même conversation que j'avais eu avec Crystal Odrinth. La vérité, c'était très important pour moi. J'étais quelqu'un d'assez sincère, étonnant d'ailleurs vu la maison que je représente, mais je ne supportais pas que l'on mente aux gens. C'était le meilleur moyen de déclencher une guerre. Je plantais mes doigts dans le sable en réfléchissant.

- Tu devrais peut-être chercher quelque chose de moins bateau la taquinais-je. Je suis maître de mon destin et je suis bien déterminé à faire le métier qui me plait.

En fait je la laissais chercher parce que je n'avais moi-même aucune idée de ce que je pourrais souhaiter. Je pris du sable dans ma main en faisant une petite boule. Et elle, alors ?

- Tu ne me diras rien, parce que sinon ton vœu ne compte pas mais je peux quand même émettre des suppositions, non ?

Je marquais un silence en la regardant et repensais à ce qu'elle avait dit plus tôt. Je lâchais alors de but en blanc :

- Être libre, voilà ce que tu voudrais.

Spoiler:

» "Je vois un mariage dans une tasse de thé" {Daisy & Moran} FINIT
» "Dis moi un secret et je t'en confierai un autre" [Daisy & Moran]
» "Entre serpent et blaireaux au pub" {Hazel, Luzia, Moran}
» La smala de Moran ~ Moran, Maddison et Darius
» Déposition de Svetlana Vassiliev, membre du staff du Festiwitch

"Entre Euphorie et Musique à la Festi'witch" [ Daisy & Moran] : Finit

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