Un grand mariage ...

Tu fixes ton mari d'un air sombre. Il t'offres un petit sourire amusé en sachant très bien à quoi tu penses. Il te connaît mieux que personne. Tu n'as pas envie d'y aller. Tu n'aimes pas la foule, tu n'ai pas à l'aise en société et tu as horreur des mariages. Et là, y a les trois qui cumulent au mariage Avery-Travers. Mais tout comme ces deux familles, celle à laquelle tu appartiens maintenant, les Selwyn, fait partie des grandes familles de sang-pur, des familles de la grande société et on ne peut pas échapper à ce genre de rassemblement sans que ça ne ressemble à une déclaration de guerre. Il le sait. Tu le sais. Et il sait que tu le sais. Donc t'es coincée. Et tu le regardes s'habiller avec élégance, une lueur particulière dans le regard. T'aurais préféré rester là et lui enlever son costume sur mesure couche par couche. Mais non. Au lieu de ça tu portes une robe fourreau rouge en soie, alors que tu détestes les robes. Avec des escarpins à talons en plus de ça. Un joli brushing, un maquillage élégant, bref tu es parfaite. Et tu as horreur de ça. Vivement ce soir déjà ! Quand Ares te tend la main tu soupires et tu l'a prend. Vous transplanez ensemble dans les bras l'un de l'autre. Et c'est main dans la main que vous arrivez à cette fichue réception. Il y a déjà plein de monde. Trop de monde. Ta main se crispe dans celle de Ares alors que tu ressens une vive envie d'attraper une sucette pour affronter ça. Tu te retiens de justesse surtout parce que Ares est là, à tes côtés. Avec lui tu pourrais affronter un milliers de foule sans avoir peur. Tu te raccroches à lui sans que personne ne le remarque et tu fais un sourire de circonstance alors que vous allez vous asseoir en attendant le début de la cérémonie qui ne tarde pas à commencer. Fluvia est très belle, tu ne peux que l'avouer mais autant elle que Niclas n'ont pas l'air ravis de se marier. Tu peux voir dans leurs yeux qu'ils n'apprécient ça ni l'un ni l'autre. C'est tellement différent de ce que Ares et toi ressentaient que ça te fais comme un choc. Et tu serres la main de ton mari comme pour te rassurer, te dire qu'il est là et qu'entre vous il y a autre chose qu'un contrat entre deux familles. C'est triste pour les autres. Mais comme les autres, c'est pas toi, tu continues d'essayer de t'intéresser au mariage sans un mot. 

AVENGEDINCHAINS

Robe/coiffure/maquillagel:

Devant l'autel, bras croisés dans le dos, Niclas n'attendit pas longtemps avant d'apercevoir enfin Fluvia, escortée de son père, marcher jusqu'à lui. Elle était d'une beauté à couper le souffle, comme en témoignaient les murmures dans l'assemblée, dont ceux de ses frères, Christian et Warren, tous deux témoins du jour, postés à ses côtés. Sa cousine marchait d'une allure princière, le menton fièrement dressé comme si elle s'apprêtait à mettre le monde à genoux à ses pieds d'un seul regard – elle en était tout à fait capable –, drappée de sa robe, celle qu'elle avait mis tant de temps à choisir, qui l'enveloppait comme une seconde peau, à l'instar de cet aura qui la caractérisait tellement, mélange d'assurance et d'impertinence qui n'appartient qu'à ces gens qui connaissent leur valeur et leur pouvoir. La vision était troublante de magnétisme, tout comme l'était le regard de la blonde lorsqu'il l'accrocha, cependant la seule chose que Nick ne voyait était... La trahison.
Fluvia se détacha de son père très symboliquement, comme la jeune femme qu'elle était quittait le monde de l'enfance pour se jeter dans le grand bain. Lorsqu'elle fut face à lui, Nick saisit délicatement sa main qu'il porta à ses lèvres, sans l'embrasser. Il en avait presque mal dans les viscères.
Ce... Brankovitch. Cet immonde, abjecte, disgracieux impur. Cet infâme pèquenaud, celui qui avait posé ses mains, sa bouche, son corps sur celui de la sienne.
Les muscles de son cou se tendirent imperceptiblement tandis qu'il faisait face avec sa promise à celui qui était sur le point de les unir.
Niclas avait l'impression d'être en dehors de son corps. Flottant dans un costume de cirque, ou à l'inverse trop à l'étroit, engoncé dans un rôle que l'on avait déjà écrit pour lui, sur lequel il n'avait aucun contrôle, et dont il était le Guignol, tout en haut de l'affiche, le cocu de ses noces.
Face à Fluvia, il fixa le visage finement ciselé de la belle blonde, tandis que la question fatidique lui était posée.
— Et vous, Niclas Archer Dale Travers, consentez-vous à prendre Fluvia Eddeline Avery ici presente pour épouse, lui jurez-vous fidélité dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
Niclas observa un instant son reflet dans les prunelles de Fluvia, trouvant une étrange raisonnable à ces paroles.
— Oui, je le veux.
Leurs destins étaient désormais liés.

Un silence religieux prit possession de l'assemblée quand la mariée fut enfin devant son fiancé. Oui, sa robe était jolie, oui, les deux ne manquaient pas de classe, mais Sirius s'en moquait royalement !
Pour l'instant, jamais ses parents ne lui avaient parlé de mariage - Dieu merci ! Ils devaient probablement attendre que leur fils se calmât un peu et leur convînt davantage avant de le mettre sur le marché des enfants de bonnes familles à marier. Il pensa alors à la conversation qu'il avait eu avec Marlene McKinnon et renouvela mentalement le serment de ne jamais se plier aux choix de ses géniteurs.

Autour de lui, l'assemblée applaudit quand les jeunes mariés échangèrent platement leurs vœux et Sirius frappa mollement ses mains l'une contre l'autre. Ce spectacle le révoltait et le blasait terriblement. Il n'eût soudainement qu'une hâte, s'enfuir chez James pour ne plus jamais contempler de scène aussi pathétique.

Lorsque la jeune mariée fit son apparition, accompagnée de son essaim de demoiselles d'honneur et de son très élégant géniteur, l'assemblée se leva et se tourna vers eux, admirant la beauté de la mariée et la fraîcheur des demoiselles d'honneur.
Augustus repéra Daisy, et la trouva encore bien trop jeune. Qu'espérait-il ? Qu'en six mois elle prenne une dizaine d'années ? Bien-sûr, la robe et la mise en beauté accentuaient sa féminité, mais elle ne restait pas moins une jeune fille.
Il répondit à son bonjour par un signe de tête et esquissa même un de ses sourires en coin qui ne laissait jamais les femmes indifférentes, mais ce fut tout.

Le Mangemort regarda sans suivre la cérémonie et, lorsque les époux échangèrent leurs vœux, se mit à applaudir comme le reste des invités. Enfin, tout le monde se leva pour se diriger vers un imposant buffet sur lequel les attendaient des rafraîchissements et des amuses-gueules. Augustus suivit son futur beau-père, échangeant des commentaires à voix basse sur le double meurtre des Prewett.
▬ L'étau se resserre, dit doucement Augustus en se saisissant d'une coupe de champagne bien fraîche, avec ça, le monde sorcier commence à comprendre qu'on ne rigole plus...

Fluvia constata d'emblée que Niclas était particulièrement tendu. Était-ce le fait d'être en public ? Il la dévorait du regard tout en gardant une certaine retenue qui lui était caractéristique mais qui, en de telles circonstances, déstabilisait Fluvia.
▬ Lui jurez-vous fidélité dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, jusqu'à ce que la mort vous sépare, demanda solennellement le prêtre.

Niclas leva les yeux vers elle et sembla la sonder. Pourquoi ne répondait-il pas de suite ? Fluvia garda son attitude majestueuse mais sentit poindre un doute terrible. Il savait. Il savait et pouvait tout laisser tomber, l'humilier devant toute le gratin sorcier... !
▬ Oui, je le veux.

Fluvia lui fit un sourire éblouissant, en même temps qu'une bulle de soulagement éclatait dans son ventre. Ils s'échangèrent les alliances sous les applaudissements.
▬ Vous pouvez embrasser la mariée, conclut le prêtre.

Fluvia approcha son visage de celui de Niclas et il échangèrent leur premier baiser de leur vie maritale. Puis, une procession se forma jusqu'au chapiteau sous lequel se trouvait les rafraîchissements. Fluvia, au bras de son époux, remonta la file. Se séparant des familles, les époux s'en allèrent un moment poser sous le saule du parc, à la demande du photographe mandaté pour l'occasion. Enfin, il rejoignirent leurs invités.
▬ Mrs Black, faisait Fluvia, merci d'être venue. Oh, Ares, quel beau costume.

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