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| Les petites confidences d'Elise Lerouge | |
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Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Les petites confidences d'Elise Lerouge Jeu 3 Nov 2016 - 21:10 | |
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Pour beaucoup ma vie ne commence qu’après que je sois devenue Mrs Talbott et être venue vivre en Angleterre. Tout simplement parce que personne ne s’intéresse vraiment à une jeune fille pas même première née de sa famille ni même la dernière. La place du milieu n’a jamais été simple à occuper. Mais malgré tout je restais la première fille, ce qui était toujours à prendre. Mais puisqu’il en est ainsi, je vais commencer par ce que vous connaissez.
C’était il y a maintenant 25 ans. J’avais alors à peine 20 ans, j’étais donc plus jeune, plus fraîche, tout ce que vous voudrez. N’allez cependant pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas encore une croulante pour autant, loin de là. C’était simplement autre chose. Comme beaucoup d’autres filles de mon âge, je n’avais bien entendu pas choisi la personne avec qui on s’attendait que je passe le reste de mes jours. Il n’était pas horrible, ni même trop vieux. C’était le genre de choses qui pouvaient arriver. Qui arrivaient même plutôt souvent. Quelque part on pouvait considérer que j’avais de la chance. Il était employé du Ministère, ce qui était plutôt une bonne place finalement. Je n’avais pas vraiment à me plaindre. Ian était plutôt distant avec moi. C’était un mariage de convenance. Il n’y a jamais rien eu de vraiment sérieux entre nous. Au niveau des sentiments j’entends, nous étions tout de même mariés et vivions sous le même toit. Mais sans pour autant faire dans le sentimental. Nous savions nous entendre. Parfois même très bien. Disons que nous cohabitions sans trop de mal. Surtout quand il n’était pas là. J’étais sa femme, sa petite fierté parfois. Il savait m’introduire là où cela pouvait m’arranger. J’avais une certaine autonomie malgré tout. Je savais pourtant quelle était ma place et savais m’y tenir lorsqu’il le fallait. Nous aimions faire parfois de petites réceptions où nous savions mieux que personne nous mettre en valeur. L’un pour l’autre tout comme seuls. L’image avait son importance pour tous les deux et nous savions très bien la manier.
Enfin, l’entente, tout ça, ça n’avait duré qu’un temps. Nous étions ensuite passés à quelque chose de plus lourd. Plus le temps passait, plus il avait envie de m’exposer, ne me considérant plus comme son épouse mais comme une de ses œuvres d’arts qu’il montrait à qui voulait bien venir les voir et prétendre qu’il en était fan. Je savais que je n’aurais sans doute pas l’homme de mes rêves ni même la vie qui allait avec. Mais pourtant j’avais espéré, ne serait-ce qu’un peu. Je faisais partie des meubles. Ou c’était tout comme. Le bonheur n’avait plus sa place chez nous, si ce n’est le faux, celui qui passait quand les regards extérieurs se posaient sur notre situation. J’avais alors commencé à sortir, appréciant la compagnie d’autres personnes. Tout d’abord un peu gênée et plutôt rarement. Mais cela ne dura bien entendu pas très longtemps. Disons que je m’y suis rapidement faite. Ian n’en a bien entendu jamais rien su. Preuve de l’attention qu’il me portait.
Pour ce qui est de nos activités, il était très clair pour lui que je n’avais rien à faire d’un emploi. Je n’ai pas insisté outre mesure, c’était peine perdue. Il voulait que je reste à la maison pour m’occuper des enfants puisqu’il était hors de question qu’il s’occupe de tout cela. Là encore, je n’allais pas m’en plaindre, je ne demandais que cela de m’en occuper. Au moins, j’étais à peu près sûre qu’ils suivraient mes idées, celles de notre famille, et que je pourrais faire selon mes envie. Et heureusement, pour combler un minimum ce gouffre que je ne souhaitais remplir que de bonheur, environ un an après notre mariage, notre petit Amaury avait pointé le bout de son nez. Sa naissance était aussi celle d’une toute nouvelle vie pour nous.
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| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Mer 16 Nov 2016 - 23:41 | |
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Avec la naissance d’Amaury, les choses ont forcément beaucoup changé. Parfois pour quelque chose d’un peu moins enviable. J’ai notamment compris beaucoup de choses sur Ian. Mais pour la plupart, c’était des changements pour le mieux. J’étais déjà tante depuis plusieurs années. Je m’occupais déjà régulièrement des enfants de mon frère. C’était donc une immense joie pour moi d’avoir mon premier enfant, un petit garçon qui a immédiatement su se faire aimer par toute la famille. Enfin, c’était un bien grand mot. Ian avait l’air surtout content que j’ai mis au monde un mâle, un héritier pour son nom. C’était une fierté, c’est certain, mais une petite fille, une petite princesse, cela m’aurait plu tout autant. Mais après tout, je n’avais encore que 21 ans, nous avions le temps de retenter notre chance et peut-être voir cette petite fille arriver. C’était d’ailleurs ce que j’espérai. J’avais moi-même grandi dans une famille assez nombreuse, j’en espérai autant une fois dans le rôle de mère. Un rôle qui me rendait tellement heureuse !
Pour changer c’était Ian qui semblait en décalage. Il ne s’occupait pas tellement d’Amaury. Ni même de moi du coup. Il était pris par son Ministère et toutes autres affaires qui lui évitaient de rester trop longtemps avec nous. J’imagine qu’il aurait aimé que je laisse d’autres m’occuper de notre fils pour que je prenne le temps de m’intéresser à lui et ses petites affaires. Tant pis pour lui, je n’aurai laissé notre fils à quelqu’un d’autre pour rien au monde. Il est vrai que j’aime aussi que d’autres fassent les choses pour moi, c’est toujours agréable de ne pas avoir à faire toutes ces petites tâches ingrates de la maison. Mais mon fils, je ne l’aurai laissé pour rien au monde. Alors la plupart du temps, nous étions juste tous les deux. De très bons souvenirs, c’est une période de ma vie que j’ai vraiment apprécié. Régulièrement nous allions aussi voir Daniel et Ambre. Eux aussi donc étaient déjà parents et nous partagions tous de très bons moments. Il était très rare qu’Ian se joigne à nous. Pourtant il n’avait jamais rien eu contre mon frère ou son épouse, mais il n’était simplement pas du genre à partager ce genre de moments. Comme toujours. On aurait dit que cela ne l’intéressait simplement pas.
Même si nous voulions tous les deux un autre enfant sans trop tarder, il ne semblait pas que cela soit possible. Mais au fond, Amaury n’ayant encore que quelques mois, je n’étais pas tellement inquiète. En fait, il semblait même qu’avec le temps, Ian acceptait de plus en plus d’accorder du temps à son fils. C’était surtout pour lui montrer des choses dont le petit chouchou n’avait sans doute pas grand-chose à faire. Je ne disais rien, au moins il acceptait de le prendre un peu avec lui, ce qui était assez important pour moi. Petite, j’étais sans cesse en quête de la reconnaissance de mon propre père. Notre mère n’était ceci dit pas spécialement plus présente. Je ne leur en veux pas, mais je n’avais pas envie de reproduire un tel schéma. Pour le reste ils n’ont fait aucune faute. Pour moi, un enfant a simplement besoin d’un minimum d’attention de ses parents. D’attention et d’affection surtout. J’ai toujours essayé de leur apporter tout cela en grandes quantités. Enfin, pour le moment, il n’y avait qu’Amaury pour en profiter. Et cela dura encore un bon moment.
Notre petit amour grandissait, et il grandissait seul. Son premier anniversaire, puis le second, et toujours pas de petit frère ou sœur. Ian était déjà assez satisfait, il avait déjà son héritier mâle. Moi j’attendais autre chose. J’avais vraiment envie d’avoir cette famille juste un peu plus fournie. Presque besoin à force, car plus le temps passait, plus j’y pensais. De temps à autres, je tombais tout de même enceinte, mais cela ne durait jamais que quelques semaines. C’était désespérant. Heureusement Amaury était déjà là pour me rassurer et me laisser déverser mon affection sur lui.
Dernière édition par Elise Lerouge le Lun 17 Juin 2019 - 14:30, édité 3 fois |
| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Lun 6 Fév 2017 - 19:21 | |
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Je ne prendrais pas la peine de me placer en victime d’un monde cruel et d’une époque difficile. Cela serait inutile et hypocrite. Je ne suis pas une victime, loin de là. Les victimes, elles sont à moi, et je suis le bourreau. Mais je ne peux pas non plus affirmer avoir eu la vie simple. Depuis mon mariage j’ai essayé de reprendre un minimum le contrôle sur ma vie et de faire mes propres choix. Ce n’était pas ce que l’on attendait de moi, loin de là, mais qu’importe. C’était ma décision et ma volonté. Mes choix n’ont pas toujours été exemplaires, ils restaient ma volonté. Ils seraient peu à réellement tout savoir, et ils pourraient toujours penser ce qu’ils veulent. Je me moque de votre morale et de vos convenances. Et c’est après mon mariage que je l’ai réalisé. Quelques mois après, avec le retour dans ma vie de quelqu’un d’assez particulier. Lycaon Vikaris et moi avons fait nos études ensemble. Il n’avait qu’un an de plus que moi et j’admets avoir toujours été un peu curieuse sur ses origines, sa lignée. En France, ils étaient bien connus tristement la plupart du temps. Moi il savait déjà m’intriguer. Et il n’était visiblement pas contre. Nous nous sommes un peu suivi, et si j’étais très concentrée sur ma scolarité, il était l’une des rares personnes avec qui je pouvais parfois passer un peu de temps.
J’étais mariée et installée depuis plusieurs mois déjà quand il est revenu. Comme ça, en Angleterre, je l’ai vu devant ma porte. J’ai été très surprise de le voir, surtout ici, chez nous, après tout ce temps. Nous n’avions pas parlé depuis un bon moment. Tout s’était un peu enchainé pour moi. La fin des études, le mariage, le déménagement. Et lui avait sans doute été bien occupé avec son clan. Quoi qu’il en soit, il était là, devant moi, chez moi. Lycaon était venu de France, et pour moi, il me l’avait affirmé. Même si ce n’était pas tellement habituel chez moi, j’avais été touchée par son geste. Il était le premier, le seul à venir vers moi, même mon frère n’était pas encore venu. L’Angleterre, ce n’était certainement pas moi qui avais demandé à y aller. Cela m’avait éloigné de tout, et surtout de tous. Revoir Lycaon c’était renouer avec tout ça. Autant dire qu’une fois la surprise passée, j’avais été plutôt contente qu’il soit là. Et encore, au moment où je lui avais fait passer ma porte, je ne savais pas à quel point cela pourrait changer les choses.
Evidemment, nous nous sommes rapidement revu, et cela a changé plus de choses encore. Avec mon mariage, j’avais commencé à vouloir faire les choses seule, sans que l’on puisse avoir le contrôle sur moi et mes actes. En revoyant Lycaon, j’avais changé mon point de vue sur beaucoup de choses. Il m’avait fait prendre conscience que rester enchaînée à Ian, ici, et faire uniquement ce que l’on attendait de moi, une femme au foyer, docile, sage, belle, bientôt une mère si possible : Tout ça c’était m’enfermer dans quelque chose qui ne me plaisait pas. C’est avec Lyc’ que j’ai réellement plongé dans autre chose. Il a été mon premier amant, le début de cette série de décisions qui ont fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Nous ne nous sommes plus réellement quitté. J’ai connu d’autres histoires, beaucoup. Mais lui est resté, depuis près de 30 ans qu’il est dans ma vie. Notre relation a évolué depuis ses débuts, pour mon plus grand plaisir. Et il reste là, est entré chez les Mangemorts lui aussi, a été un ami, et un amant assez impressionnant. Il a même été parfois plus attentif que Ian avec mes enfants. Il les a vu grandir, tous les trois. Et même si ils ne me l’ont pas forcément toujours dit, je sais qu’après la mort de leur père, ils ont trouvé de l’aide auprès de lui. J’ai toujours voulu être indépendante et libre. Mais je ne peux nier qu’il a été un soutien important.
Alors après la naissance d’Amaury, alors que je cherchais à agrandir notre famille sans jamais y arriver, il avait été là. Il était la seule personne avec laquelle je pouvais partager ce genre de choses. En plus de partager avec lui des moments bien plus agréables et intimes. Mais pour l’un comme pour l’autre, Ian était loin du compte. Jusqu’à ce jour où enfin, presque quatre ans après la naissance d’Amaury, Evan était arrivé dans ma vie. Un petit ange pour me combler aux côtés de son frère.
Dernière édition par Elise Lerouge le Lun 17 Juin 2019 - 14:33, édité 3 fois |
| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Mar 19 Juin 2018 - 22:23 | |
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Il y a toujours eu dans les relations humaines quelque chose de fondamentalement faux. Quelque chose qui faisait que toute actions en entrainait forcément une autre, si possible pas dans le bon sens. Ce qui était d’autant plus vrai lorsque l’on parlait de cette petite communauté qui vivait au-dessus des autres. Au-dessus des lois même bien souvent. Et c’est sans doute ce qui m’avait tant plu d’ailleurs. Il ne m’avait pas fallu longtemps avant de répondre à cet appel, celui du Lord. Oh ce n’était clairement pas un milieu féminin. Mais pour ce qui était des motivations, je n’en manquais pas. Encore l’un de ces moments où mon cher Ian n’aurait pas eu le cran de faire ce que j’ai fait. Et aussi amusant que cela puisse être, il semblerait que mes relations diverses (celle que l’on peut se faire à l’horizontale j’entends) m’aient facilité les choses. Une nouvelle raison pour moi de ne pas me priver de ce genre de petits plaisirs. Après tout, pourquoi ne pas mêler l’utile à l’agréable. Oh oui, mon mari. Oui, mais il serait assez difficile pour moi de ne pas maintenir qu’il l’avait un peu cherché. Je ne crois pas qu’il ait eu de liaisons. Pas avec son précieux travail et tout le temps qu’il pouvait lui prendre.
Et si il n’avait pas de temps pour moi, je vous laisse imaginer celui qu’il pouvait accorder à ses enfants. C’est sans doute avec la naissance d’Evan que les ennuis ont réellement commencé. Il semblait passer mes envies comme des caprices pour Amaury. Avec Evan il semblait prendre les choses bien plus à coeur. Comme si je ne pouvais plus avoir cette excuse du premier né tant attendu. Il aurait sans doute dû remarquer que ce n’était pas seulement cela. J’ai eu une éducation, particulière, comme beaucoup d’autres jeunes sorciers de sang pur. Et si je suis d’accord avec beaucoup de choses, je ne peux pas oublier ce manque que j’ai si souvent ressenti. Je ne voulais pas de ça pour mes enfants. Pour moi, les idées peuvent tout aussi bien passer si on leur accorde le temps qu’il faut. Et du temps, ce n’était pas de ça que je manquais. Mais une fois encore cette petite différence d’opinion avait conduit à de nombreuses disputes. Enfin, si on peut encore en parler de cette façon. Des altercations seraient sans doute plus appropriées. Je crois qu’il nous aura fallu un peu moins de trois mois pour que tout le service de mariage soit cassé au moins une fois, nous avons fait réparer la table deux fois et les fenêtre du grand salon ont dû être remplacées 4 fois entre trois semaines. Un sort n’aurait pas permis de rendre à certains de ces objets toute leur splendeur d’origine. Mais disons que cela donnait un aperçu de cette si douce entente qui régnait chez nous. Et les choses ne s’étaient pas arrangée avec le temps. Bien qu’il ne soit pas réellement contre, mes petites sorties pour le Seigneur des ténèbres ne semblaient pas totalement à son goût. Le soin que j’apportais à nos garçons non plus d’ailleurs. Et pourtant je faisais attention aux deux. Dure période pour ce cher Ian. Je n’avais aucun intention de lui faciliter les choses pour autant…
Dernière édition par Elise Lerouge le Lun 17 Juin 2019 - 14:34, édité 1 fois |
| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Mar 2 Oct 2018 - 21:30 | |
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J’ai tendance à penser que si la violence est souvent facile à réveiller chez l’être humain, elle n’est pourtant pas innée. Il faut la faire grandir, la nourrir, pour finalement la laisser exploser, se laisser emporter par ces sensation enivrantes et salvatrices. Bien nourrie chez moi, il n’est pas rare que je m’accordes quelques distractions dont on évite de parler aux repas de famille. Des moments devenus presque indispensables avec le temps. Inutile il me semble de chercher très loin différents éléments déclencheurs. Ils sont à mon avis communs à une majorité de ceux que je retrouve aujourd’hui autour de la table du Lord.
Dans mon cas, il faut commencer par le début. Je suis la troisième enfant du couple Lerouge, première fille, mais pas la dernière. En tout nous sommes arrivés à cinq. Dans l’ordre Edouard, Daniel, moi-même, Clara et Nathanaël. Chaque enfant était arrivé deux ou trois ans après le précédant. Ce qui faisait une fratrie assez groupée malgré les dix ans entre Edouard et Nathanaël. N’étant pas la première née, je pouvais faire une croix sur la fierté de mes parents. N’étant pas non plus de sexe masculin adieu reconnaissance. Mon seul atout était d’être la première fille. La première donc à pouvoir élever notre rang par un mariage avantageux. Ce qui nécessitait une conduite irréprochable, une attention toute particulière à l’image renvoyée aux autres, et une grande culture. Cela a donc été mon travail acharné pendant de longues années. J’ai été irréprochable, un véritable modèle. J’y ai laissé une énergie folle et créé une montagne de frustration. Le tout dans une compétition sans fin avec mes chers frères et soeur. Non, surtout ma soeur. Elle aussi fournissait de gros efforts. Faisant tout son possible pour tenter de me dévaloriser. Une teigne aux allures d’ange, cachant merveilleusement bien ses cornes de diablotin sous son auréole. Non, ce n’était pas l’amour fraternel qui nous étouffait… Il n’y a qu’avec Daniel que les choses se sont toujours bien passé. Il n’y a d’ailleurs que lui que je fréquente encore. De nombreuses années donc entre compétition extrême et indifférence parentale quasi totale. J’ai été habituée à n’exister que pour être exhibée. Un joli trophée qui fait ce que l’on attends de lui tranquillement, de bonne allure et qui sait rester à sa place. Même si j'ai longtemps espéré avoir plus, j'ai assez vite compris que c'était sans doute peine perdue.
Quand Daniel s'est marié, j'ai eu comme un regain d'espoir. Après avoir plaidé sa cause (et celle d'Ambre) auprès de nos parents avec succès, mon frère réussit à faire un mariage d'amour. Il y avait donc des chances que je puisse faire de même malgré tout. Je savais que mon frère irait dans mon sens au près de nos parents. Mais une fois encore il semblerait que ce ne soit pas possible.
Alors que je me concentrais pour finir au mieux mes quelques maigres années d'école restantes il avait été plus rapide que moi. Ian s'était déjà présenté et avait visiblement déjà largement plaidé sa cause. Je n'ai pas eu le choix, comme je l'avais très peu eu à cette époque. Je savais qu'une fois sortie de l'école, j'irais avec lui en Angleterre. Pas de place pour la contestation.
En effet, je l'ai suivi, j'ai joué mon nouveau rôle, accumulant de nouvelle frustrations. Il aura suffit d'une rencontre, une seule. Certains diraient une mauvaise rencontre. Pour moi c'est peut-être la plus belle de ma vie. Je suis entrée au service d'une cause plus grande que moi, bien plus importante. Un choix que beaucoup contesteraient, que certains me reprocheraient même. Mais ce choix, je l'ai fait seule. C'était sans doute à cette époque la seule prise sur ma propre vie. Et elle me permettait une telle liberté. Comment ne pas pleinement embrasser cette option ? Comment ne pas se laisser pleinement guider par ces moments pleins d'adrénaline ? Le Seigneur des ténèbres a su me montrer une voie sur laquelle je me suis engagée avec joie et un certain plaisir. Cela avait le mérite de mettre une peu de vie (si je peux dire) dans ma vie d'épouse monotone.
Dernière édition par Elise Lerouge le Lun 17 Juin 2019 - 14:39, édité 1 fois |
| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Dim 4 Nov 2018 - 18:22 | |
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J’ai beau aimer passionnément mes deux fils, la période suivant la naissance de mon petit Evan a sans doute été la plus difficile de ma vie. Prendre soin de mes deux beaux garçons a été un bonheur. C’était plutôt tout ce qui se passait autour qui faisait défaut. Pour une fois Ian et moi étions en accord sur un point. Nous voulions élargir notre petite famille. Même si il était plus que clair que j’étais celle qui s’en préoccupait le plus. Comme pour beaucoup de choses. Je ne sais pas réellement ce qui m’a poussé à m’acharner autant sur le sujet. Beaucoup d’autres grandes familles se contentent d’un premier fils, garantie que leur nom ne serait pas oublié. J’avais d’autres ambitions. Et c’est sans doute un tord de ma part ou un acharnement mal placé, mais chaque échec frappait dans mon amour propre… Ce qui n’avait en soi pas de sens. Mais difficile de contrôler l’inconscient, surtout le sien.
J’ai connu beaucoup de ces échecs… beaucoup d’hommes aussi. Il semblerait que plus le premier nombre grandissait, plus il entrainait le second… Je ne vais pas non plus dire que je regrette ces excès. Ce n’est pas mon genre. Non, je regrette mon manque de contrôle à cette période. Un tel manque que je suis tombée enceinte d’un autre que Ian. J’étais épuisée de cette situation que je ne voyais pas progresser, de mes échecs, de mon manque de raison. Mais pour atteindre mon objectif, j’étais prête à prendre ce risque. J’avais commencé trop de grossesses sans arriver à les mener au bout. Je voulais saisir toutes les chances. Je voulais donc prendre ce risque, presque sûre que Ian ne ferait pas même le lien. Pour le peu de temps qu’il passait avec ses enfants…
J’ai réellement tout tenté, tout essayé. Que ce soit le classique repos, les régimes alimentaires strictes, les potions, et tout ce que j’avais pu trouver. Et ça avait plutôt bien marché. Pendant un temps seulement. Si proche, si proche de mon but, et une fois de plus il a fallu que tout s’arrête. J’ai tenu six mois, j’ai pris soin six mois de cette petite fille que n’a jamais eu le temps de vivre. Un nouvel échec qui a été très dur à intégrer. Et pour changer ce n’était pas auprès de mon cher époux que j’allais trouver le moindre soutien. Il faisait comme si rien ne s’était passé, comme si c’était un nouveau caprice de ma part. Après un temps où je me suis plongée avec plus de ferveur encore dans les projets du Lord, comme si il suffisait que j’abandonne, je suis de nouveau tombée enceinte. De mon époux cette fois. Difficile de dire si il s’agissait d’une chance ou non à ce moment. J’ai repris mes contrôles, plus attentive que jamais, je faisais attention à tout. Après sept trop longs mois, ma petite Lindsay finit par rejoindre ces deux frères.
Je reconnais aujourd’hui que je l’ai sans doute un peu surprotégé au début. J’avais eu tellement peur et je l’avais tellement attendu. Ma petite princesse avait même fini par toucher le coeur de son père. En soi c’était déjà un exploit. Je n’ai pas cherché à nouveau les ennuis, une fois ma petite Lindsay près de nous, j’ai estimé que notre famille était complète. J’avais deux garçons magnifiques et en pleine santé, et une petite fille adorable. Elle a d’ailleurs très vite conquis les coeurs de toute la famille. Moi la première. Difficile pourtant de faire entendre raison à ce cher Ian qui ne semblait pas encore enclin à aller dans mon sens avec ses enfants.
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| | | Elise Lerouge MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Sam 18 Avr 2020 - 21:03 | |
| Je sais que mes activités ne sont pas toutes approuvées par le plus grand nombre. Ce qui ne m’a jamais réellement perturbé à vrai dire. Et si certains ont des doutes, j’essaye au mieux de faire preuve d’une grande prudence pour ne pas leur laisser de traces. Je n’ai malheureusement pas eu la présence d’esprit de faire de même dans ma vie de famille. Il était courant que notre entourage puisse s’apercevoir que l’entente était tout juste cordiale entre mon époux et moi. J’ai pourtant essayé de faire certains efforts, surtout au début. D’ailleurs il était bien moins évident de le savoir les premières années. Je crois que les choses sont devenues plus compliquées avec l’arrivée des enfants. Pour la très simple raison que nous n’étions pas en accord l’un avec l’autre à leur sujet. Si cela tenait plutôt du détail dans les plus jeunes années des garçons, Ian avait réussi à aller encore plus loin alors qu’ils grandissaient.
J’ai en mémoire une journée particulière qui pour moi est assez représentative des quelques “dérapages” que nous avons pu avoir à cette époque. Une journée très calme pourtant. Lindsay était encore toute petite, Evan devait avoir 5 ans et Amaury 9 ans. J’étais avec Liny dans sa chambre alors qu’elle venait de s’endormir. J’adorais la regarder dormir quand elle était bébé, elle était tellement mignonne… En fait j’ai toujours aimé regarder mes petits dormir… Les deux garçons jouaient au rez-de-chaussée. Ils étaient un peu excités mais rien de bien méchant, ils avaient simplement besoin de se défouler et le temps pluvieux ne leur permettait pas de le faire en extérieur. Ils riaient, courraient, ne criaient même pas. Après quelques minutes j’ai jeté un sort pour éviter que le bruit ne réveille leur soeur, j’ai donc arrêté d’entendre ce qui se passait en-dessous. Je suis resté là quelques minutes encore, avant de décider de rejoindre les garçons.
Mais à peine la porte de la chambre passée, une fois les sons de l’extérieur retrouvés, ce n’était pas leurs rires que j’avais entendu. De toute évidence Ian était sorti de son bureau et semblait mécontent de leur énergie. Je n’avais pas mis longtemps à les rejoindre, presque en courant. J’étais furieuse, je savais qu’il profitait que je sois occupée pour dispenser une de ces corrections dont il avait le secret. Une chose que j’ai toujours détesté. A mon sens ce n’était pas nécessaire, surtout avec eux qui n’étaient vraiment pas difficiles. Je les ai trouvé dans la salle à manger. Les elfes avaient avaient déjà mis la table pour le dîner et semblaient avoir bien rapidement quitté la pièce en voyant Ian dans cet état. Le ton n’avait pas tardé à monter. Je ne supportait pas qu’il s’en prenne aux garçons. Evan était en pleurs, la joue rouge et Amaury qui était encore entre ses mains avait les larmes aux yeux mais fusillait son père du regard. Je me suis emporté, c’était plus fort que moi. Visiblement ça l’avait surpris et il avait lâché Amaury. J’avais fait signe aux garçons qui ne s’étaient pas fait prier pour aller derrière mes jambes. Comme souvent, aucun de nous-deux n’acceptait de changer de position. Nous hurlions l’un contre l’autre, des assiettes furent brisées (par moi, je l’admet… ) et plus cela durait, plus nous nous rapprochions. Nous étions bientôt à quelques centimètres l’un de l’autre quand il a dérapé le premier. Ian était fou de rage et ne supportant pas ma dernière réponse (qui je dois l’avouer était assez piquante). Alors avant que je ne puisse reprendre en constatant son silence, il avait anticipé et il m’a giflé. Je me suis sentie tellement humiliée. Et lui eut un sourire si satisfait. Cela m’a mise d’autant plus en rage. Prise dans l’action j’ai attrapé une fourchette et lui ai planté dans la main qu’il avait posé sur la table. J’ai ensuite pris Evan dans mes bras, Amaury par la main et je les ai emmené dans la chambre de Lindsay. Une fois la porte fermée et toujours sous ce sort qui nous empêchait d’entendre Ian fulminer de l’autre côté, je me suis laissé couler contre elle, tenant mes fils contre moi. J’ai tenté de les détourner en leur racontant des histoires jusqu’à estimer que leur père devait être plus calme.
Je n’ai jamais su si ils avaient réellement vu ou compris ce qui se passait. Ce que je sais, c’est que ce n’était pas la seule fois où nous en sommes venu aux mains après cet épisode. Mais j’ai essayé au mieux d’en éloigner les enfants. Je n’ai jamais osé leur demander depuis, dans le doute. Dans l’optique où ils auraient fini par oublier ce genre de scène, serait-il bon que je leur rappelle? Ils ont assez eu l’occasion de voir qu’ils n’étaient pas nés de l’amour de leurs parents, inutile de leur rappeler qu’en plus de cela ils étaient incapables de s’apprécier.
Forcément, quand Ian a fini par nous quitter, il ne fallut pas longtemps pour qu’on se pose des questions à mon sujet. Et si je n’ai en toute franchise rien fait à mon défunt mari, je ne peux que les comprendre. Sans voir le pire, les gens avaient largement eu l’occasion de nous voir nous chamailler. Que voulez-vous, on ne peut passer sa vie avec un inconnu sans s’exposer à quelques désagréments. Visiblement les pires ne furent pas pour moi... |
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| Sujet: Re: Les petites confidences d'Elise Lerouge Lun 21 Juin 2021 - 13:45 | |
| Si j’en avais eu le choix ma vie aurait sans doute été bien différente. Il s’agit sans doute là de l’un de mes grands drames. Avoir manqué de cette possibilité de faire certains choix.
Dans ma vie rêvée, et je vous parle là d’un rêve que j’ai rapidement arrêté de faire, confrontée jeune à la réalité des choses, je pouvais avoir cette chance de faire une rencontre merveilleuse. Un homme qui me plairait autant physiquement que dans ses manière forcément irréprochables. Sans doute un homme grand, aux yeux doux et aux paroles aussi charmantes que délicates. Un homme pour qui je serai importante et qui saurait s’intéresser à ma personne sans obligations ou faux-semblants. Les choses pourraient se faire facilement et nous serions partis dans un endroit calme, paisible, nous éloignant de la demeure familiale et de leurs ordres constants. Une grande maison, un manoir, un château pourquoi pas, proche de la mer, avec de grandes écuries. Un foyer chaleureux où nous aurions rapidement eu l’occasion d’ajouter de nouveaux membres.
J’ai grandi en étant la troisième enfant d’une fratrie de cinq. Et j’ai souvent pensé que l’entente moins que cordiale avec certains de mes frères (et surtout ma soeur) était en grande partie due à notre éducation et le comportement de nos parents. Pour moi, cinq enfants c’était un minimum, et j’étais persuadée qu’il ne me serait pas difficile de savoir donner une autre histoire à cette famille que je voulais grande et sereine. J’avais sincèrement envie, presque besoin, de cette grande famille, de ce foyer empli d’amour et qui saurait me donner mon rôle, me laisser finalement me sentir à ma place, celle que j’aurais eu le loisir de choisir.
J’ai compris que c’était compromis le jour où mon frère aîné s’est retrouvé fiancé. Je n’ai pas tardé tellement à l’être également et inutile de dire que je n’ai pas du tout choisi cet homme. J’allais être une femme exilée, loin de mon pays, de mes traditions, de ce qui avait été mon ancienne vie, se trouvant bien obligée de composer avec. Et c’est bien ce qui s’est passé. Ian n’était pas mon homme tant imaginé, ni particulièrement grand, particulièrement beau, encore moins attentif à ce que je pouvais penser. J’ai pourtant fait avec et j’ai été bien obligée de devoir faire avec ma seconde désillusion.
Si cela semblait être une chose évidente et simple à mettre en place, je n’ai pas eu cette grande famille que j’avais tant fantasmé. J’aime mes enfants plus que tout et ils sont une fierté pour moi. De plus ils ont été un soutien les uns pour les autres, grandissant dans une harmonie relative par moments mais bien présente. Ils n’en restent pas moins trois et seulement trois. Impossible pour moi d’aller plus loin malgré de grands efforts. C’est donc avec quelques réussites tout de même que je reste avec de nombreux regrets voire de grands moments de tristesse lorsque les émotions peuvent me revenir. Heureusement pour moi ce n’est pas très courant, mais cela peut arriver. Je tente de faire en sorte que cela arrive le moins possible. Mais par moment cela semble inévitable. Mon défaut étant de ne pas parvenir à ces moments de maîtriser les choses et rapidement me retrouver submerger. J’imagine simplement que c’est le cas de toutes celles qui comme moi n’ont pas eu le choix et ont enterré rapidement leurs rêves de petites filles… |
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