Même si la chose était logique, je ne m'étais pas attendue à ce que le meurtre de mes parents figure en première page de la Gazette. Je savais qu'ils voulaient tenir la population sorcière au courant des derniers événements, et pourtant j'aurais espéré qu'ils gardent cette information un peu plus longtemps. Je ne m'étais toujours pas vraiment remis de leur départ. C'était normal, nan ? Pour un ado de mon âge, vivre sans ses parents était... Insurmontable. Et pourtant, il fallait que j'aille jusqu'au bout, que je me relève et que je rebondisse. C'est ce qu'ils auraient voulu.

Oui mais, en lisant l'article, mes yeux commencèrent à piquer. Plus la lecture avançait et plus ma vue se brouillait. Je n'avais plus le cœur à voir ce qu'on disait d'eux. Qu'ils ne s'étaient pas rendus sans se battre. Que les enfants Prewett avaient été épargnés grâce au festival. Et quel festival... Moi qui avait pensé passer une bonne soirée avec Gid, c'était pourtant tout le contraire qui s'était passé. Je m'étais attendu à tout, en voyant ces Aurors, tout, sauf à ça. Comment aurais-je pu prévoir que les Mangemorts allaient attaquer ma maison ? Je n'aurais pas pu. Et aujourd'hui, il allait falloir que je comble ce vide, ce trou béant au fond de moi.

Dépité, je repliai le journal en fermant les yeux. Il ne servait à rien de lire le reste. Un seul article avait suffit pour changer mon humeur. Je me levai après avoir jeté un coup d’œil au petit déjeuner que je n'avais pas touché et quittai la Grande Salle. Je ne voulais pas croiser les regards des autres élèves après qu'ils aient lu la Gazette, ces regards de pitié, de tristesse et de condoléances. Je voulais rester seul un moment...

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