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| [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith | |
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| Sujet: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Dim 24 Jan 2021 - 16:02 | |
| Meredith Hawthorne n’avait pas menti.
Là où d’autres étudiants de seconde année prenaient leur engagement envers leurs cadets de façon légère et détendue, la présidente du Bureau Des Elèves était exigeante et sans concession. Lors de leurs premières séances, au mois de septembre, elle lui avait réservé des plannings intensifs pour contrôler ses acquis. Une heure et demie pour balayer les enseignements de la semaine écoulée, mais cette heure et demie en valait au moins le double ou le triple.
Les questionnements étaient secs et efficaces. Les mises en pratique ne pardonnaient pas, et un sort à demi-maîtrisé signifiait souvent une pénalité immédiate. Et souvent douloureuse, et pas seulement pour l’ego. Ca motivait à arriver fin prêt, cela dit. En bref, elle le tirait vers le haut, comme elle l’avait promis. L’emmenait vers l’excellence.
Les choses changèrent en octobre.
Parce que la vie de Gauwain avait basculé dans les Ombres.
Il lui fallait le reconnaître, avec le recul, il avait merdé. Et en retour, elle avait ajusté sa pédagogie. Si elle avait été intransigeante en septembre, elle se montra impitoyable en octobre. A la hauteur des manquements de son binôme, sans doute.
Les choses ne s’étaient normalisées qu’après la conversation, finale, avec Amelia. Quand il eut renoncé à être présent, à être vigilant, à veiller à distance. De façon ironique, il devint plus performant dans ses entraînements, au moment où il se trouvait dans le creux de la vague. C’était une autre forme de motivation, sans doute ; ne plus penser à elle, ne plus penser à eux. Cette fois, l’acharnement et le ressentiment de Meredith l’aidèrent à double titre. Il avait besoin de cette intensité et de cette colère dirigée contre lui. Il avait besoin de se défouler, et de grandir.
Et puis, petit à petit, tout comme l’amertume de la rupture s’adoucissait avec le temps qui passe, l’ambiance de leurs séances se normalisa.
Jusqu’à les mener à cette séance de mi-novembre, où, chose peu commune…. Meredith Hawthorne était en retard. Pas beaucoup en retard, mais…. La jeune femme était toujours à l’heure. Les aiguilles se rejoignaient sur le cadran de sa montre, et, comme obéissant à une partition millimétrée, les talons fins de la jeune femme claquaient sur le sol. A l’instant exact de leur rendez-vous, elle ouvrait la porte. Et il avait plutôt intérêt à être là.
Jusqu’à aujourd’hui. Les aiguilles avaient joué leur chorégraphie… et il n’y avait eu ni talons, ni porte ouverte, ni regard vert acéré.
Ce devait être un jour spécial, à n’en pas douter. Dans l’expectative, il se résolut à parcourir ses parchemins, au cas où elle arrive. Du rab’ de révisions, ça ne pouvait pas faire de mal.
Dernière édition par Gauwain Robards le Ven 12 Fév 2021 - 14:28, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Dim 24 Jan 2021 - 17:24 | |
| Elle lui avait fait vivre un véritable Enfer sur terre. L’éreintant à le faire recommencer, pour qu’il imprime et comprenne. Septembre avait été un mois atroce pour Gauwain Robards, mais étrangement, il ne s’était jamais plaint. Il avait compris le pacte d’excellence que l’ancienne Serpentard avait mis en place. Entre eux deux. Pour lui faire toucher du doigt la finesse et la gloire. La demi-Vélane n’encourageait qu’à demi-mots, ne se privant pas de lui administrer des corrections verbales. Lui offrant peu d’échappatoire en termes de temps libre. Il devait recommencer, reproduire. Encore et encore. Qu’il en soit fourbu. Et, qu’il n’en puisse plus. Or, il s’employait à la satisfaire et démontrait une certaine hargne qu’elle lui reconnaissait.
Mais tout changea, durant ce mois d’Octobre. Il était irrégulier. Produisait erreurs sur erreurs. L’ancien Serpentard était absent sans raison valable, et quand il était présent, il n’était pas vraiment là. Lorsque les séances étaient finies, il repartait aussi vite qu’il était apparu, alors que Meredith Hawthorne lui offrait toujours un « feed-back » constructif, pour qu’il s’améliore. Pour la prochaine séance. Cependant, il en avait raté quelques-unes, et pour cela la belle blonde avait fait en sorte d’être infernale. Lui faisant payer ses manquements, à coup d’entraînement conséquent. Aucun sourire, juste des claquements de langue réprobateurs et une froideur polaire. Il avait merdé, il devait s’en acquitter au centuple.
Tel était le crédo de la Présidente du BDE et tutrice, par obligation.
Gauwain Robards se reprit, ce qui changea drastiquement les habitudes de la demi-Vélane, qui consentit à relâcher un peu du lest et se montrer bien moins autoritaire et absolue. Les erreurs étaient bien moindres, jusqu’à disparaître entièrement. Et là, les encouragements étaient les bienvenus. Ainsi que les sourires, témoignages d’une réelle sincérité et d’une envie manifeste de progression. Le mois d’Octobre avait bien mal débuté, mais cela avait changé. L’ancienne Serpentard espérait que cela se modifie pour le mieux, durant le mois de Novembre qui venait de débuter. Néanmoins, ce jour qu’elle entamait était spécial et différent des autres, et ça Cole Bronson, le savait. L’employé modèle était là, attendant que la jeune et belle blonde vienne à se lever, pour le lui fêter. Vingt années en ce monde. Un chiffre rond et parfait, que l’Écossais voulait célébrer au mieux.
- Miss ? Votre traditionnel petit-déjeuner d’anniversaire. Avait chuchoté Cole Bronson, en pénétrant dans la chambre de la jeune femme et la trouvant encore somnolente.
Cette dernière se redressa vivement dans son lit aux draps de soie vert émeraude et constata avec une certaine rigueur, qu’elle allait être en retard. Mais, prenant la peine tout de même d’apporter un regard et un jugement pour le moins intéressés, aux préparations culinaires, de son Majordome attitré et préféré. Buvant une gorgée de thé, et prenant une fourchette d’œufs brouillés et de pancake à la confiture de myrtilles, elle dut se résigner à se préparer. Tout en adressant un regard d’excuse au jeune homme stoïque à côté du lit, qui comprenait parfaitement la situation. Se changeant rapidement, elle regardait sa montre. Elle devait transplaner car il devait l’attendre.
En ce neuf novembre 1978, Meredith Hawthorne arrivait en retard à son tutorat, le jour de son anniversaire. Martelant de ses talons, le sol en dalles grises, elle arriva jusqu’au lieu de rendez-vous, réajustant son uniforme et sa queue de cheval haute. Presque dix minutes de retard, mais lui, devait être là. Poussant la porte en soufflant légèrement, elle ne put constater qu’une vérité absolue : il était bien là et étudiait ses parchemins.
- Pardon. On s’y met tout de suite. Elle avait dit cela en posant son sac en bandoulière à terre, s’asseyant en face de lui. Cherchant à la hâte les parchemins, les grimoires et les plumes. |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Lun 25 Jan 2021 - 19:06 | |
| Elle finit par arriver, et il assista alors à un spectacle original : Meredith Hawthorne, un peu essoufflée, troublée et cherchant à rattraper son retard. S’excusant.
La présidente du BDE l’avait habitué à une attitude parfaitement contrôlée, jamais une erreur. Tout était toujours impeccable, chez elle, les mouvements précis, les mots choisis avec une précision mortelle, la tenue tirée à quatre épingles, et jamais une mèche rebelle. En cet instant, elle paraissait embêtée, moins froide et détachée : elle avait l’air, soudain, plus jeune, plus naturelle. Mignonne, mais il était conscient que, s’il lâchait un tel adjectif, elle le giflerait et tournerait les talons.
Au lieu de ça, il opta pour un sourire apaisant :
« T’inquiète. J’en ai profité pour réviser un peu. »
Il faillit lui fournir des excuses (‘c’est pas grave, c’est que 10 minutes, ça arrive’) voire même faire une proposition bienveillante (‘on peut reporter, si ça t’arrange pas aujourd’hui’), mais il la connaissait suffisamment, à présent, pour se douter que la réponse serait cinglante, qu’elle prendrait ça comme une légèreté de sa part, ou un manque de sérieux. Et il ne voulait provoquer ni l'un ni l'autre ; il avait suffisamment à rattraper pour remonter dans son estime, on n'allait pas en rajouter. Alors, il la laissa tranquillement reprendre le contrôle, organiser ses affaires, sélectionner les ouvrages et les passages de son choix dans les grimoires.
Il aurait dû s’en tenir à ça, enchainer plutôt sur les exercices de la semaine, sur le débrief des nouveautés vues en cours, ou sur un débat sur la question du moment (La légitimité des sorts d’espionnage de grande ampleur, dans un contexte d’alerte sécuritaire maximale). Mais, sachant qu’il avait une chance sur deux de se faire renvoyer dans ses brancards, il demanda :
« Tout va bien? »
Venant de n’importe qui d’autre, il aurait juste pensé à un retard sans conséquences. Mais venant d’elle… Quelque chose d’inhabituel devait s’être produit. Ce n’était sans doute pas ses oignons et elle ne voudrait pas lui en parler. Cependant, il ne pouvait s’empêcher une inquiétude. Et si…. Si elle avait des difficultés? Elle s’était acharnée à le pousser vers le haut depuis la rentrée, un peu violemment, mais c’était le résultat qui comptait. Et son exigence l’avait aidé ces dernières semaines.
Si quelqu’un l’emmerdait ou qu’elle avait un passage à vide, il voulait l’aider. Lui renvoyer l’ascenseur, en quelque sorte. La préoccupation était sincère, dans les prunelles brunes. D’autant qu’il obéissait à un instinct profondément ancré en lui. Rien à voir avec ses talents de Velane, cette fois-ci, grâce à l’inhibiteur. Non, l’appel auquel répondait Gauwain Robards, en cet instant, c’était celui de son âme. L’instinct du protecteur.
« La journée est chargée? »
Chargée en quoi, c’était la question. En rendus de projets? En dossiers à arbitrer pour le BDE? En abrutis de toute sorte?
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| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Lun 25 Jan 2021 - 20:32 | |
| Elle était arrivée dix minutes en retard et elle détestait ça. Même si c’était indépendant de sa volonté. Et que c’était une journée spéciale en ce qui la concernait, étrangement elle s’en voulait. C’était un manquement, qu’elle lui avait reproché quand il n’avait pas fourni le meilleur de lui-même. Et là, elle se permettait une outrecuidance en arrivant en retard à son propre tutorat. Encouragée par la gentillesse de Cole Bronson à son encontre. En y repensant sciemment, elle avait été sensiblement odieuse en ne mangeant qu’à moitié son petit-déjeuner d’anniversaire. Elle n’avait pas eu le temps de s’excuser mais l’employé modèle comprenait très bien. Il n’haussait jamais le ton, n’avait jamais de propos désobligeants. L’Écossais était une perle. Et pour cela, elle n’en changerait jamais.
Sortant ses affaires à la hâte, elle restait concentrée néanmoins. Le regard absinthe perdu dans les livres, qu’elle était en train de poser sur la table entre eux deux. Remettant des mèches blondes derrière ses oreilles, dévoilant ses boucles d’oreilles dorées en quantité notable, la jeune et belle blonde ne répondit pas aux interrogations de son camarade de promotion. Cadet d’une année. Et, la demi-Vélane avait apprécié que ce dernier n’avait pas perdu son temps en l’attendant : il révisait. C’est ainsi, qu’elle avait simplement hoché la tête à cette constatation. Ouvrant un énorme grimoire, où elle y avait mis un marque-page animé, son ongle manucuré de rouge bordeaux étudiant la page manuscrite, elle ne relevait pas encore sa tête blonde. Toujours en pleine application de sa relecture de notes.
Tout va bien ? Il y avait simplement ces trois mots, remplis d’une étrange sollicitude à l’envers de la Présidente du BDE, qui doucement, se mit à relever sa tête vers lui et poser son regard absinthe sur sa personne. Doucement, et silencieuse, tout en se pinçant les lèvres, avant de choisir ses mots. Des propos qui pourraient lui donner un indice mais pas trop. Quelque chose qui ferait en sorte de le rassurer, lui qui semblait préoccupé par elle. Et par ce qu’elle pouvait « endurer ».
- Tout va bien, Gauwain. Merci, de t’en soucier. Avait-elle dit avec un petit sourire, tout en reportant son regard vert absinthe vers ses livres. Prenant un parchemin et une plume, ses jambes s’étant croisées, naturellement.
Il y eut un silence singulier, quand Gauwain Robards posa son ultime question et que Meredith Hawthorne releva de nouveau son regard pour le contempler. Cette sincérité était bien présente dans les prunelles cacao et il ne mentait pas dès lors qu’il s’adressait à elle. Fermant son livre doucement, elle en tapota la tranche avant de croiser ses mains sous son menton pour le mettre sur ces dernières. Le fixant, sans ciller. Un sourire apparaissant sur les lèvres rouges et pleines. Contrastant avec son entraînement drastique des mois précédents.
- Je ne sais pas si la journée est chargée mais elle a bien commencé. Entama-t-elle sérieusement, mais restant souriante. Je dirais même qu’elle est spéciale.
Un souffle.
- J’ai eu vingt ans, aujourd’hui.
En espérant que cela calmera l’inquiétude présente dans les prunelles brunes.
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| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Jeu 28 Jan 2021 - 19:36 | |
| Il n’y avait eu ni étudiants lourdingues, ni dossiers à plaider, ni difficultés impromptues. Pas plus qu’il n’y avait eu d’attaques, de découverte de cadavres ou de membres de sa famille égorgés, sacrifiés. Meredith Hawthorne souriait, d’un air heureux et comblé.
D’accord, peut-être que Gauwain devrait se calmer un peu à l’avenir, sur les réflexes d’inquiétude. La vie n’était pas TOUJOURS catastrophique. Il se traita d’imbécile intérieurement, avec un brin d’autodérision. Quelque part, après le tumulte de ces derniers mois, il trouva apaisant de voir ce bonheur simple. Il avait eu trop souvent l’impression que le quotidien était devenu sombre, avait trahi face à ses attentes d’adolescents ; le sourire de la jeune femme ramenait un rayon de lumière.
« Penblwydd Hapus, Meredith. ...Joyeux anniversaire. »
Il avait veillé à accentuer son accent pour ses premiers mots. Espérant que ça l’amuserait.
« T'as commencé à le célébrer, si je comprends bien ? »
Avait-elle été accueillie à son arrivée à l’école par une montagne de paquets ? Des courriers à n’en plus finir ? Ou cela avait-il commencé dès son réveil, lui plaçant sur les lèvres ce sourire tendre qu’elle parvenait à peine à réprimer, semblait-il. Il se demanda qui avait pu ainsi la combler, et de quelle façon.
De façon fugace, lui passa en tête le souvenir d’un autre anniversaire. Sagement, il chassa l’amertume, et se concentra sur le sourire qu’il offrit à son aînée.
« 20 ans, ça doit être quelque chose. Tu fêtes ça en famille ? avec des amis ? Ou… ? »
Le « ou » était un motif de spéculation parmi les aspirants Aurors mâles de première et de deuxième années. Les conjectures revenaient régulièrement sur le tapis, lors de pauses. Il avait également surpris des élèves extérieurs à leur formation, se posant des questions comparables, au self de l’Ecole. L’ « Imprenable Hawthorne », c’était ainsi qu’elle était surnommée, dans les rangs masculins ; avec un mélange d’envie et de ressentiment, devant cette beauté qui ne faisait qu’éconduire. Certains avançaient qu’elle devait avoir un petit ami dans des cercles sang-purs qui préférait garder secrète leur liaison et qu’elle lui restait fidèle sans pouvoir le nommer. D’autres qu’elle sortait avec un moldu et qu’elle en avait honte ou bien qu’elle avait peur de sa réaction, parce qu’elle avait sous-entendu plusieurs fois l’existence d’un garçon, sans qu’on aie jamais vu ce type. Les plus amers l’accusaient de voir le Doyen après les heures de cours.
Gauwain, au vu de son passif et parce qu’il n’avait pas nécessairement envie de s’exprimer sur ce sujet, s’abstenait de commenter ce genre de conversations. Mais, tout au fond, soyons honnêtes : lui aussi s’interrogeait, sur ce « ou… ».
Or, si elle avait une fête d’anniversaire, si elle célébrait ses 20 ans, ce serait forcément dans les bras de son petit ami, si petit ami il y avait, non ? Ca paraissait logique. Sauf que, bien sûr, elle n’était pas tenue de lui dire la vérité. Ou de lui dire quoi que ce soit.
Autre pensée, qui succéda rapidement à la première : c’était un jour spécial, pour elle. Et Gauwain Robards était homme à accorder de l’importance à ce genre de choses. Cependant, il ignorait jusqu’à présent qu’elle avoir 20 ans ; il n’avait rien prévu, rien dans les poches, rien dans le sac, pas même une carte, pas même une fleur cueillie à un parterre. Ca craignait. Il chercha, rapidement, ce qu’il pouvait lui offrir. Peut-être… du temps ? L’occasion de ne pas courir, d’être moins exigeante avec elle-même, ou bien de retrouver des êtres chers.
« Si jamais tu voulais, pour ce jour très très spécial, sécher notre séance pour retrouver quelqu’un, je fermerais les yeux, tu sais ? »
Et puis, avec un sourire amusé, il ajouta :
« Seulement pour aujourd’hui. Je ne renonce pas à mon objectif de finir mon année brillamment. Ne me frappe pas. »
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| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Jeu 28 Jan 2021 - 23:10 | |
| C’était son anniversaire, aujourd’hui. Vingt ans. L’âge du renouveau et des révolutions. Elle savait pertinemment qu’en rentrant chez elle ce soir, elle trouverait des courriers provenant de sa très chère Mère, de son Parrain ou bien encore de Samuel. Ce dernier ne se privant nullement de lui offrir des présents chaque année, depuis qu’il la connaissait. Présents, qui avaient eu plus ou moins de succès, sous le regard couleur absinthe de la jeune femme. Cole Bronson avait débuté la journée d’anniversaire sous de meilleurs auspices, mais il n’y avait pas de repos pour les âmes désireuses d’apprendre. Alors, elle était à sa place. Avec Gauwain Robards, qui venait de lui souhaiter un « Joyeux Anniversaire » dans leur langue commune.
Cela eut le mérite de la faire rire, vu que son interlocuteur ne s’est nullement privé d’accentuer sa petite phrase. Un regard vert absinthe des plus tendres à son encontre, ce qui ne l’empêche pas d’occulter son rire cristallin avec sa main manucurée de rouge.
- Diolch yn fawr iawn, Gauwain. Cela allait-il le surprendre ? Elle se languissait de constater pareille chose. Merci beaucoup.
Les remerciements étaient sincères. A l’image de celle qui était en train de les prononcer. La question posée par son vis-à-vis était tout à fait pertinente. En tant que Présidente du BDE, elle avait déjà eu quelques offrandes de la part de ses collègues, mais aussi du Doyen lui-même. Ce dernier lui avait envoyé un hibou rapide afin qu’elle passe dans la journée à son bureau. Ses camarades, quant à eux, souffraient de délicates attentions. Elle trouvait ça touchant, mais peut-être un peu trop intrusif.
- Peut-être bien. Avait-elle répondu avec un petit sourire espiègle, les mains toujours croisées sous son menton. La suite en revanche, fut tout autre.
Lentement, elle se mit à décroiser ses doigts auparavant liés, pour les poser de nouveau sur le grimoire présent devant elle. Il en venait à questionner. Encore. Mais ce fut ce ou, qui interpella la belle blonde. Meredith Hawthorne n’était pas dupe, elle connaissait les surnoms qu’on lui attribuait dès lors qu’elle pénétrait dans un Amphithéâtre ou qu’elle circulait dans un couloir. La demi-Vélane était connue et reconnue pour ses refus catégoriques, envers tous les représentants masculins de la session Auror au sein de l’EMS. Certains s’étaient littéralement cassé les dents, d’autres pris des gifles. Jamais, l’un d’entre eux n’en était sorti « vainqueur ». Sauf, peut-être celui présent et assis en face d’elle.
Il avait obtenu, -grâce à Sir Edmund Sanders-, qu’elle le tutore. Et, jusqu’à présent, il ne s’en était pas mal sorti. Même si, l’Enfer qu’elle lui avait montré, était par moments dur à digérer.
Naturellement, Meredith Hawthorne reporta son attention sur Gauwain Robards, lorsqu’il se fit plus curieux. Plus, étrange dans ses propos. L’aspirante Auror eut d’ailleurs un hochement de tête et un petit rire. Ainsi donc, il fermerait les yeux, si elle en venait à retrouver quelqu’un ? S’il savait. Une légère ombre passa dans le regard vert couleur d’absinthe pure, contrastant avec l’immense sourire présent sur les lèvres pleines et rouges. Ce que l’ancien Serpentard ne savait pas, c’était que pour rien au monde, elle ne troquerait sa place.
- Je suis très bien ici. Avait-elle répondu du tac au tac, le fixant. Intensément. Je suis la Présidente, je dois montrer l’exemple. Et surtout, j’ai un élève qui doit exceller.
Elle ne put s’empêcher d’éclater de rire, devant une affirmation réelle. Le première année avait entièrement raison, il se peut qu’elle en vienne aux mains, si jamais.
- Je reste et comme ça, tu ne finis pas roué de coups. Ça te va comme deal Gauwain ? Le questionna-t-elle tout en lui tendant une main fine et assurée pour qu’il s’en empare. Afin de sceller, un pacte. Implicite. |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 11:05 | |
| Il allait, dans cette conversation, de surprise en surprise. Mais la plus notable vint des mots que prononça la présidente du Bureau des Elèves. Avec un accent moins prononcé que celui auquel il était habitué, mais sans la moindre trace d’hésitation. Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent : il la fixa comme si il venait de lui sortir un botruc de l’oreille.
« Ti'n siarad Cymraeg? » « Tu parles Gallois ? »
C’était que la vieille langue se mourrait doucement. Bien peu d’élèves à Poudlard la pratiquaient, ce qui n’avait pas aidé ses propres compétences. Car Gauwain lui-même n’était pas bilingue ; il avait une excellente compréhension orale du dialecte parlé par son grand-père et sa tante. Mais pour ce qui était de s’exprimer, il ne maîtrisait que les bases, même si son accent était excellent.
La réponse de Meredith le stupéfia donc ; non seulement parce qu’elle prouvait qu’elle n’aurait a priori pas eu besoin de traduction. Mais parce qu’elle avait su quoi répondre. La question était superflue, sans doute : oui, Meredith Hawthorne parlait le gallois, et pas de façon hésitante. Quel était ce miracle, qui le laissait impressionné et pantois ?
Peut-être qu’elle parlait toutes les langues du monde. Qu’elle les avait toutes apprises, juste pour prouver qu’elle était bonne. En tout. L’hypothèse n’était pas à exclure, et lui tira un rire léger, dans un souffle, encore un peu incrédule.
La jeune femme, en tout cas, ne se démontait pas. Elle semblait ravie de sa journée, jouant les mystérieuses, avec ses manières coquettes et son sourire qui refusait d’en dire trop. Ce n’était pas l’élève aux yeux ardents, et aux talons martelant le pavé, qu’il avait devant les yeux. Non, c’était une Meredith aux anges, qui lui rappelait, en partie, la familiarité joyeuse qu’elle lui avait témoignée lorsqu’elle l’avait guidé sur le campus, le premier jour. Il espéra pouvoir profiter de cette ambiance plus longtemps qu’alors. Parce que, même s’il la respectait et lui était reconnaissant de la façon dont elle le coachait…. La Meredith qui était là en ce moment avait un quelque chose de plus. De plus sucré, de plus vivant, de plus accessible.
Il aurait dû s’en vouloir un peu de ce dernier qualificatif, vu le contexte, mais refusa tout simplement de relever.
Un instant, quelque chose passa dans ses yeux, et il crut qu’elle allait se refermer. Peut-être parce qu’il avait été trop familier, qu’il avait trop questionné. Cependant l’ombre passa aussi vite qu’elle était venue, remplacée par une intensité qui le fascina, peut-être aussi que son rire, vif, spontané, le premier rire qu’il lui entendait, un éclat de vie et de fougue qui lui allait bien. Enfin, la petite pique, dissimulée dans sa proposition.
Avec un sourire similaire, et sans quitter ses yeux, il lui tendit la main, par-dessus les livres, d’un air professionnel et faussement sérieux.
« J’accepte ce deal, Miss Hawthorne. Du moins, je l’accepte, si vous acceptez de me libérer dix minutes avant la fin de cette séance, et d’attendre ici quelques instants. »
A défaut de temps, il lui était venu une autre idée.
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| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 12:23 | |
| L’étonnement se lisait facilement dans les prunelles couleur cacao du tutoré. Ce dernier n’en revenait pas et ne savait pas comment réagir face à une Meredith Hawthorne sûre d’elle et de ce dialecte vieillissant. Il pensait la surprendre en lui parlant en Gallois, ce fut elle qui gagna la partie. La demi-Vélane, ne pouvait décemment plus s’empêcher de sourire. Ce n’était pas comme si elle avait clamé haut et fort, qu’elle était à la fois : française mais avant tout galloise. Un petit sourire mutin, s’était logé sur les lèvres rouges et pleines, entendant avec une certaine malice, le première année continuer sur sa lancée. En Gallois, donc ? Mae'r marw yn cael ei gastio.
Les dés sont jetés.
- Syndod ? Cymraeg yw fy nhad, a chefais fy ngeni yng Nghaerdydd. Son père, Colin Hawthorne étant un Gallois pure souche, il était évident qu’elle parlait cette langue.
Sa Mère, la Comtesse de Vermandois, n’appréciait pas ce dialecte. Ce dernier étant jugé trop barbare pour franchir les lèvres délicates de sa fille unique. Fille unique, qui dans un état de perpétuelle opposition, aimait à converser par ce biais. Surtout avec le journaliste présent à Cardiff, journaliste qui était son père. Ayant surpris Gauwain Robards par son Gallois parfait, Meredith Hawthorne ne poursuivit pas cette voie. Y préférant quelque chose qui s’apparentait à un défi ou plutôt à un jeu. Lui tendant une main assurée mais notamment sérieuse pour sceller un pacte. Le regard absinthe était clair et vif, il n’y avait plus d’ombre qui y transparaissait, et la main tendue, elle aussi au-dessus des livres ne souffrait d’aucune hésitation. Tentant de garder un visage neutre, la Présidente du BDE avait ce petit sourire de provocation, que peu de personnes lui connaissaient. Mais, en ce jour exceptionnel, l’ancien Serpentard en faisait partie.
Secouant sa main avec une détermination non feinte, sa tête blonde quant à elle restait fière et altière mais toujours avec ce petit sourire bravache présent sur les lèvres charnues et rouges. En revanche, un froncement de sourcil fut imperceptible, quand l’étudiant proposa quelque chose à la belle blonde. Il fallait donc, qu’elle interrompe son cours magistral, et le libérer dix minutes ? Qu’avait donc en tête, l’aspirant Auror ? Curieuse néanmoins, elle n’en vint pas au questionnement. Bien qu’elle était doublement intriguée. Meredith Hawthorne avait baissé sa garde, et offert à Gauwain Robards l’opportunité de quelque chose ? Mais, la méfiance fut bien vite balayée par l’appétence.
- Bien. Avait-elle concédé avec un sourire discret. Je te libèrerais dix minutes avant la séance. Mais, d’ici là, nous avons du travail.
De nouveau, le regard absinthe s’était posé sur ses prises de notes, mordillant la plume avec une certaine concentration. Observant, où ils en étaient arrivés la fois passée. Méticuleuse, elle annotait tout. Les interrogations souvent impérieuses de son élève tutoré, auxquelles, elle répondait au mieux. Le Doyen avait fait un choix stratégique, en les mettant en binôme. En espérant, que son ancien camarade de maisonnée s’en sorte malgré tout. Malgré, l’aide apportée par la demi-Vélane, qui même si elle le voulait, ne pouvait pas prétendre à faire des miracles. Elle donnait les clés, c’était à Gauwain Robards de s’en servir. Étrangement, elle voulait savoir. S’il s’en sortait grâce à elle. Ce qui était sans conteste, une certaine envie de reconnaissance déguisée et de fierté totalement assumée.
- Gauwain … Avait-elle commencé doucement. Nos sessions de révisions, est-ce qu’elles t’aident ? Je veux dire, tu te sens préparé mais surtout prêt pour les examens futurs ?
Elle avait besoin de savoir. C’était plus fort qu’elle. |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 14:34 | |
| Meredith Hawthorne était Galloise ?? En partie, du moins, vu la précision qu'elle venait d'apporter sur son père. Mais enfin, même si sa mère ne l'était pas, son lieu de naissance la rendait tout à fait légitime à revendiquer l'héritage du dragon rouge.
« Banging... »
Sans qu'il puisse le réprimer, un sourire fasciné s'était invité sur ses traits. C'était que, sans être un acharné comme Tante Blodwen, Gauwain était fier de ses racines. On l'avait emmené à suffisamment de festivals, il avait emprunté suffisamment de chemins, écouté suffisamment d'histoires, pour le Pays de Galle coule dans ses veines. Il se créait instantanément, entre lui et une personne avant le même héritage, un lien qu'il ne pouvait ignorer.
Aussitôt, il se redressa, une lueur particulière dans les yeux.
« Je suis de Saint Davids ! Enfin ma famille maternelle. Les Jernigan, de Saint-Davids. Près de la côte- Dans le Pembrokeshire. J'ai grandi là-bas ! »
A nouveau, de l'incrédulité, et un rire, comme s'il avait trouvé un artefact légendaire.
« J'en reviens pas- Meredith Hawthorne qui a des origines galloises ! T'as habité à Cardif, alors ? Tes parents y sont toujours ?….Comment ça se fait qu'on en aie jamais parlé ? Est-ce que tu fréquentes les festivals ? On s'est croisés sans le savoir toutes ces années, si ça se trouve- »
L'idée l'amusa, mais il lui semblait quand même s'il se serait aperçu de la présence de la jeune femme blonde, qui avait tendance à attirer l'attention générale, de part ses traits et ses talents. Si elle avait participé à des concours de danse, d'éloquence ou même de poésie, il imaginait qu'il aurait fini par le savoir ou l'apercevoir. De plus, si sa mémoire ne le trahissait pas, Meredith avait plutôt parlé de Londres ; la famille avait dû bouger entre temps.
Il se montrait, disons-le, un peu indiscret. Cependant, ses origines faisaient d'elle une membre d'une grande communauté. Il voulait en savoir plus, sur ce quelque chose qui les liait. C'était plus fort que lui. En tant que Gallois, il se définissait par son territoire d'origine, sa lignée. Y était-elle liée ? Ou connaissait-elle des Jernigans ? Ou des cousins éloignés, peut-être ?
Enfin ils n'allaient pas non plus sortir leurs arbres généalogiques respectifs, hein. Il réalisa assez rapidement que le sujet gallois devait s'effacer, au profit des échanges plus stratégiques. Les contrôles et révisions. Tout du moins, après une petite anicroche à l'habitude.
Elle semblait avoir hésité, mais lui avait concédé cet aménagement à leur emploi du temps ; il serra sa main fine, se sentant à la fois satisfait (qu'elle ait dit oui) et flatté (qu'elle reste, finalement, malgré sa proposition initiale). Enfin, ils pouvaient se mettre au travail.
Il la laissa se replonger dans ses notes, et s'attendait à une question pour vérifier qu'il se rappelait bien de leur dernière séance. Elle ne vînt pas. A la place, elle l'interrogea sur l'impact de leurs séances communes. D'une voix douce. Il fut surpris, ayant l'impression de lire dans son questionnement une sorte de vulnérabilité. Alors, d'un air rassurant, il lui sourit.
« Bien sûr. Je suis à flot. Tu n'auras pas à rougir de mes notes aux prochains examens. »
Il chercha dans les yeux verts, ce qui avait pu provoquer cette crainte.
« Ecoute, je sais que... j'ai pas fait le meilleur démarrage qui soit. Y a eu des trucs extérieurs, et je- j'arrivais pas à me concentrer correctement. Je m'excuse pour ça. Encore une fois. Mais... Ca m'a fait vraiment du bien, nos séances. Ca m'a remis sur les rails, si tu veux. Ca m'a permis de me focaliser, et... Heureusement que c'est avec toi que je suis tombé, parce que je doute que tous les autres deuxièmes années se seraient acharnés à ce point pour me pousser dans mes retranchements. »
Ohla. C'était un long laïus. Qu'il conclut d'un sourire, à nouveau.
« Je ne sais pas ce qui t'inquiète, mais... de mon point de vue, je ne peux que te dire merci, Meredith. Diolch yn fawr. »
Dernière édition par Gauwain Robards le Ven 29 Jan 2021 - 18:08, édité 3 fois |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 17:13 | |
| Monsieur Gauwain Robards, allait vraisemblablement de surprises en surprises. Fier, apparemment, d’avoir une compatriote partageant le même attrait pour l’ascendance familiale typiquement galloise. Meredith Hawthorne la devait grâce à son très cher père, Gallois, de père en fils. N’ayant de ce fait jamais quitté l’endroit. Il y était resté, malgré que la Comtesse de Vermandois ait gardé sa fille près d’elle. A Londres, plus exactement. Où Fenella de Vermandois résidait quelquefois, quand l’envie de voir sa fille unique éclipsait tout le reste. Mais, les moments étaient rares et ils se comptaient sur les doigts d’une main.
La belle blonde avait captivé son seul et unique auditoire, qui, véritablement sous le charme s’était montré comblé, tel Saint-Georges terrassant le Dragon. Faisant alors écho, au Dragon rouge présent sur leur drapeau. Les mains jointes, suite au discours du Chevalier Robards, -car oui le prénom de l’ancien Serpentard était présent dans la légende arthurienne-, elle se mit à applaudir. Car la demi-Vélane connaissait très bien l’endroit qu’il mentionnait à l’instant. Euphorique, elle l’était. Vu l’immense sourire présent sur les lèvres rouges et la lueur satisfaite dans le regard couleur d’absinthe pure.
- Ah bon ? Vraiment ? Je n’y suis pas allée souvent, mais je connais très bien. Elle rit, amusée de cette singulière et étrange situation. Répondant au rire, de son homologue Serpentard.
Son rire doux s’accentuant quand il continue ses interrogations, de plus en plus troublé. Repassant une mèche blonde derrière son oreille, elle se pince les lèvres. Toujours ce même sourire présent. Peut-être se sont-ils croisés finalement ? Sans s’apercevoir pour autant ? Cela était fort plausible et quelque peu saugrenu, mais l’idée de l’avoir peut-être déjà vu, ne semblait pas à exclure. En même temps, Colin Hawthorne était sensiblement fier que sa fille partage ses racines. Alors, l’emmener avec lui, dans des festivals glorifiant la culture galloise était un plus non négligeable.
- Ça te surprend tant que ça, Gauwain ? Elle ne peut s’empêcher d’avoir un petit rire entendu. Mon père, Colin Hawthorne habite à Cardiff oui. Il y est journaliste. Au Western Mail, pour être plus précise. Je pense qu’on a dû se croiser de nombreuses fois, sans vraiment se voir. Mon père, n’a jamais manqué une occasion de me faire participer à ces héritages. Et, c’est de ta mère, que tu possèdes ce sang gallois, alors ?
L’ancienne Serpentard était décidément de plus en plus amusée. Bien qu’un peu refroidie durant un court instant. Instant fugace qui ne dura que quelques secondes, avant qu’elle démontre encore son autorité avec sa main tendue et serrée. Toujours dans une sensation de défi perpétuel, elle l’avait challengé. Et il avait accepté. Néanmoins, elle devait être certaine d’une chose : est-ce que son tutorat était efficace ? Rigoureusement attentive, elle avait mis sa plume en suspend et attendait. Intérieurement, elle était partagée. Avait-il assez d’entraînement ? Était-elle assez exigeante et juste dans ses notations ? Elle estimait qu’après chaque leçon ou session d’exercices, elle se permettait une annotation. Gauwain Robards n’était pas là par hasard et il devait en avoir conscience.
- Je veux les savoir. Directement. A peine, tu sortiras de l’Amphithéâtre ! S’était-elle exclamée. Définitivement sérieuse. Elle devait être sûre et certaine, qu’il était le meilleur de son année.
Cela influait d’office sur la réputation de la Présidente du BDE. Le laïus suivant, lui fit froncer les sourcils, mais pas contre lui. Plutôt, contre elle. La demi-Vélane s’était montré odieuse. Caractérielle. Ne lui laissant aucune échappatoire et elle avait resserré ses enseignements, pour qu’il « oublie ». Qu’il se fasse dévorer par la tâche et qu’il n’en souffre pas. Peut-être était-ce cela son moyen de fonctionner ? Meredith Hawthorne souriait. Il était temps de s’excuser.
- Je vais tout de même me permettre quelque chose. Commença-t-elle doucement. Pianotant avec ses ongles manucurés sur son grimoire. Même, si je t’amène jusqu’à l’excellence, j’ai été odieuse. Je m’en excuse. De ne pas avoir compris rapidement, ce qui pouvait t’affecter. Alors, moi aussi, je m’excuse une seconde fois.
Elle était sincère. Douloureusement sincère.
- Si je ne tutore pas bien mon élève, il en va de mon crédit, Gauwain. Et, le Doyen ne nous laisserait plus avoir ces séances. Une pause. J’en serais peinée.
Une nouvelle pause, avec un large sourire.
- Diolch i chi. Merci à toi. D’être un élève appliqué et assidu. Qui n’a pas failli. Elle sourit, tandis qu’elle récupère la page où ils s’étaient arrêtés la séance précédente. As-tu des questions, par rapport à la fois passée ?
Dix minutes en moins. Elle n’oubliait décidément pas. |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 20:44 | |
| Il eut un rire un peu surpris, quand elle se mit à applaudir, légèrement, avec enthousiasme et spontanéité. Ses réactions étaient mignonnes, innocentes ; à mille lieues de ce qu'affichait d'ordinaire la jeune femme toujours en contrôle. Est-ce qu'il était en train de rencontrer la jumelle bénéfique de Meredith Hawthorne ? Plutôt sa part de lumière, d'enfance, sans doute, la part qu'elle cachait habituellement pour se protéger.
A vrai dire, s'il n'avait pas assisté à son changement abrupt, en septembre, il aurait commencé à la soupçonner d'être sous polynectar. Mais.... non. Ce qu'il comprenait, là, c'était qu'elle s'autorisait à lâcher du lest, à laisser tomber une part de la pression qu'elle s'imposait. Et qu'elle s'autorisait cela en sa présence, ce dont il lui était reconnaissant. Ca le faisait se sentir privilégié ; il était convaincu que peu de personnes sur ce campus avaient eu l'occasion de voir cet aspect d'elle, enfoui profondément.
Elle étonna à nouveau l'étudiant Gallois, et cette fois, il croisa les biceps, haussa un sourcil amusé.
« Qu'est-ce que tu es venue faire à Saint Davids, si ce n'est pas indiscret ? Je dois te prévenir: si tu réponds que c'était dans l'espoir de venir me voir, j'aurai quelques doutes sur cette explication. »
Il avait beau adorer sa CITE, il était bien conscient qu'elle présentait peu d'attraits pour les touristes. Hormis sa côte et les îles environnantes. A moins que l'ancienne Serpentard soit une amoureuse de nature, auquel cas, il faudrait qu'il lui parle de deux trois chemins de randonnée sympas.
Avec fascination, il l'écouta détailler ses racines galloises. Hochant la tête en réponse, tout en essayant de situer le journal où travaillait son père.
« Ouais, mon père est de Birmingham ; alors que les Jernigan vivent à Saint Davids depuis des générations. Je crois que j'ai la même chambre que mon arrière-arrière-arrière-grand-père, au minimum. ….Mais attends- le Western Mail ? Ton père est moldu, alors ? »
Il venait de se rappeler du journal. Ils ne le lisaient pas, parce que la famille ne se raccrochait qu'à la presse sorcière. Ca aurait été amusant, qu'ils ait été de fidèles lecteurs, peut-être Gauwain aurait-il aperçu le patronyme de son père, signant certains articles ; aurait-il alors fait le lien avec son aînée ? Il y avait d'autres choses qu'il voulait lui dire, trop de réactions simultanées : mais ta mère ne vit pas à Londres ? Ils sont séparés ? Ca aurait sans doute été délicat, blessant. Si ça te dit, prochain Eistedfodd, je suis ton homme ! Mais elle n'avait certainement pas besoin de cavalier, et ça aurait été franchir une limite qu'ils avaient établi implicitement, même si la proposition ne cachait rien.
La conversation sur les notes et les révisions fit revenir la Meredith plus réservée, plus contrôlée. Il n'était plus question de sourires ou d'éclats de rire, à présent. Elle était sérieuse, intensément, en lui intimant de lui communiquer ses futurs résultats en priorité, et il le lui promit de bonne grâce, hochant la tête. Elle l'avait poussé, l'avait épaulé, elle méritait de savoir, avant les autres, comment il s'en était tiré. …......Même si ça signifiait que, s'il se plantait, elle n'aurait sans doute aucune hésitation à lui lancer un Avada Kedavra. Ou un Crucio, s'il avait du bol.
Ah, la pédagogie à la Serpentard.... On ne dirait pas que ça ne se basait pas sur des éléments motivants, au moins.
Il ne pensait pas entendre ces excuses. Sincères. La peine qui perçait dans ces mots l'attendrit. Il la laissa finir, sans la couper. Avant de répondre, décidé à lui offrir la même sincérité.
« T'excuses pas. J'avais besoin de ça, je crois. Qu'on me botte les fesses et qu'on m'offre une manière de ne pas trop réfléchir à des trucs négatifs, tout en me rendant utile. T'as été dure, mais... c'est exactement ce qu'il me fallait, je crois. Bon, je vais quand même faire ce que je peux pour monter dans ton estime ; les coups de fouet c'est motivant, mais- c'est cool de te voir sourire, aussi. Vraiment très cool. »
Et en parlant de sourire, l'étudiant lui en offrit un, chaleureux et sincère, avant de relire rapidement ses parchemins, pour pouvoir lui répondre. Il ne mit pas longtemps à trouver.
« Par rapport à la dernière fois, non, ça va, tout est intégré. Je me suis pas mal débrouillé pendant l'exercice d'attaque furtive. Mais on a un TD pratique de filature mardi prochain, et.... je vois pas bien comment je peux me rendre discret malgré ma stature. A moins de prendre du polynectar, ou de mettre la main sur la cape d'invisibilité, comme dans les vieux contes, je vois pas trop comment je suis censé passer inaperçu avec mon gabarit. » |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Ven 29 Jan 2021 - 22:00 | |
| Ce tutorat prenait une drôle de tournure. Meredith Hawthorne était en confiance et affichait un autre visage. Visage affable, que peu de gens pouvait se permettre de côtoyer. Elle n’offrait pareille vision, que quand elle était en confiance ou connaissait depuis des années, ses interlocuteurs ou interlocutrices. Ici, c’était différent et somme toute délicat, elle connaissait le première année, depuis de longues années déjà. Mais jamais, elle ne s’était trouvée à discuter ainsi. Aussi « facilement ». La demi-Vélane avait l’impression que la conversation se faisait aisément, sans nulle anicroche. Que ce jour d’anniversaire, le sien en l’occurrence, y faisait pour beaucoup. Montrant alors, ce qu’elle occultait plus facilement à la face du monde et que Gauwain Robards connaissait, désormais.
En voyant les bras croisés et le lever de sourcil amusé, elle ne put réprimer de nouveau un rire. Surtout, après la petite tirade que venait d’énoncer l’ancien Serpentard. Posant un doigt manucuré sur son menton et le tapotant avec un petit rire, elle faisait mine de réfléchir, non sans jeter une œillade à la dérobée au principal concerné. Laissant planer le doute, Meredith Hawthorne observait Gauwain Robards, avec son regard vert absinthe malicieux. Espiègle, jusque dans les mots.
- Tout ne tourne pas autour de Gauwain Robards. Entama-t-elle avec un large sourire, tout en s’évertuant de devenir sérieuse. J’aime bien la côte, ça m’apaise. J’y viens, pour m’aérer l’esprit. Quand, j’ai trop de choses en tête.
La belle blonde aimait par-dessus tout cette ambiance calme et reposante que pouvait apporter Saint-Davids, et ce même, lorsqu’il pouvait y avoir une certaine affluence. C’était rare, mais ça pouvait arriver. Et, quand c’était le cas, elle essayait de se retrancher dans des promenades, seule. L’ancienne Serpentard n’avait pas besoin de compagnie, elle qui était solitaire. Mais, il fallait croire qu’elle en était venue à bouleverser ses certitudes. Surtout quand cet échange, s’avérait des plus intéressants.
- Ça se transmet donc de père en fils, et ainsi de suite ? Ta chambre doit être chargée d’histoire, je parie. Est-ce que tu y as trouvé des trésors familiaux ? Le questionne-t-elle en riant, faisant exprès de baisser sa voix pour la suite de ses propos. Y’a-t-il des lourds secrets dans votre famille Monsieur Robards ?
Un léger silence, avant de redevenir sérieuse. Et de hocher la tête. Silencieuse.
- Oui, mon père est Moldu. Tu as déjà lu certains de ses articles ? Ou tu ne lis que la presse sorcière ? Avait-elle demandé par pure et simple curiosité. Étant quant à elle, habituée à jongler entre les deux, vu le travail éminent de son cher paternel.
Puis, il en était venu simplement aux excuses et elle en avait fait de même. Consciente, qu’elle avait été infernale mais qu’inconsciemment, cela avait été pour son bien. Pour l’amener vers des sommets et le tirer vers le haut. Parce que son ancien camarade de maisonnée avait des capacités et qu’il devait les utiliser. Ne pas le laisser s’endormir et se montrer digne, du parcours qu’il venait d’emprunter. Que rien ne lui serait acquis, mais qu’elle l’aiderait. En conséquence.
Tout à l’écoute de sa diatribe, elle en venait à hocher la tête. Sauf à la toute dernière phrase, celle où il venait d’avouer qu’il trouvait ça cool de la voir sourire. Vraiment. Il y eut un léger trouble, dans le regard d’un vert absinthe pur. Quelque chose de léger mais cependant perceptible. Il était certain, qu’il n’avait pas vu d’agréables sourires venant de son aînée, depuis des mois. Là, elle lui en offrait bien plus que pouvait en contenir une vie.
- Alors. A chaque bonne réponse, un sourire. A chaque mauvaise, un coup de fouet. Cela me semble assez juste et équitable, non ? Le questionna-t-elle avec de nouveau ce petit sourire badin présent sur ses lèvres vermeilles.
Il était revenu le temps des relectures et de l’étude approfondie. Comme tout bon professeur, elle avait demandé s’il avait compris la séance précédente et s’il avait eu des questionnements. Fouillant dans ses notes, elle était prête à lui répondre, quand, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Tout en l’observant et assurant qu’il avait doublement raison. Un peu trop grand et un peu trop musclé pour passer inaperçu lors d’un examen pratique de filature. Sa carrure devait le désavantager. Gauwain Robards en avait conscience.
- J’avoue qu’un petit gabarit comme le mien, passe assez vite inaperçu dans une foule, surtout quand la cible est à proximité. Hormis le fait que tu paraisses imposant, par Lilith, ce n’est pas péjoratif, tu peux prétendre à être en couverture ? En soutien, protecteur ? Elle sourit. Si tu veux, on peut faire un exercice pratique et je vois comment tu te débrouilles. Sans que tu me le dises, un jour tu me suis. Et, je verrais bien si ton gabarit joue en ta défaveur ou non. Ça te dit ?
Encore un deal. Décidément. |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Sam 30 Jan 2021 - 9:36 | |
| Meredith Hawthorne lui offrit un nouveau petit spectacle fascinant : se donnant le temps de la réflexion, mutine et manifestement amusée…. Avant de trouver LA formule qui réussit à la fois à le renvoyer dans ses foyers et à le faire rire, stupéfait de la répartie de la jeune femme. Ah, alors tout ne tournait pas autour de Gauwain, hm ? Il fit mine d’être blessé dans son ego, mais, dans la mesure où lui-même continuait à sourire, il n’y avait que peu de mystères quant au fait que le ton de la conversation lui plaisait.
« Dis-moi, la prochaine fois que tu veux faire une pause. Je connais peut-être des coins que je pourrais te conseiller. Même si tu connais très bien le coin, hm ? »
Il avait failli proposer autre chose, avait failli suggérer de l’accompagner, mais c’était trop envahissant, trop…. Trop tout. A n’en pas douter. De même, il fit très attention à son choix de mots concernant ce qu’on trouvait dans sa chambre. Il se rappelait encore certaines de ses réactions devant des formules un peu ambiguës ; ça n’amusait jamais beaucoup la jeune femme, et ce, même si Gauwain n’avait pas fait exprès d’énoncer les choses de cette manière.
« C’est la chambre du fils aîné de la maisonnée, oui. C’est une coutume. Mais au risque de te décevoir, la chambre n’est pas un capharnaüm de trésors. J’ai deux vieux bustes enchantés qui m’énoncent des maximes pleines de sagesse, en revanche. Je suis pas sûr que ça compte, tu les verrais probablement pour ce qu’ils sont : terriblement rasoirs. Pas de secrets de famille honteux dans cette pièce, non, pas à ma connaissance. »
Il eut un rire amusé, secouant la tête. C’était résumer bien vite la situation. Si Gauwain avait su, si ses parents avaient parlé des choses qui fâchent…. Toutes les familles traînent leurs histoires peu reluisantes, les zones d’ombre qu’on préfère taire, enfermer à double tour dans des placards. Ce sont ces histoires qui donnent naissance aux Epouvantards, dit-on. Les choses que l’on craint d’affronter.
Obéissant sans doute à une vision stéréotypée, il n’aurait pas imaginé que Meredith Hawthorne, l’une des sorcières les plus douées qu’il connaissait, soit fille de moldu ; de né-moldu, d’accord, mais de moldu tout court…. ?
« Non, je suis désolé, je ne pense pas avoir jamais lu un de ses articles. On ne lit que la Gazette, à la maison ; je connais seulement le journal de ton père parce que je l’ai aperçu à Cardiff, dans des boutiques moldues. Mais… j’en achèterai peut-être un numéro, une prochaine fois. Histoire de voir sur quoi il écrit. ….Ca doit être sympa d’avoir un père journaliste ; tu devais être au courant de plein de choses, il devait tout te raconter…. »
Le père de Gauwain racontait pas mal d’histoires relatives à son travail cependant il passait sous silence nombre d’informations qu’il jugeait sensibles, et ne s’étalait que rarement sur le contenu de certains dossiers.
Décidément, aujourd’hui, ils parlaient beaucoup. Ils s’autorisaient une discussion comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant, et même si le Doyen aurait sans doute objecté, quant à la démarche et à son intérêt pédagogique, Gauwain prenait plaisir à ce moment. Même si, au vu du marché que venait de lui proposer Meredith, s’ils ne se mettaient pas au travail, il allait prendre moult coups et récolter peu de sourires. Ca ne l’empêcha pas d’accepter, dans un rire.
Pour le reste, il grogna, grimaçant ; l’analyse qu’elle faisait était juste.
« T’inquiète, j’le prends pas mal, faut dire ce qui est : je vais avoir du mal à jouer les petites souris. Et vu mon Patronus, y a peu de chances que devenir Animagus m’aide à passer plus discrètement dans une foule. Même pas dans un cirque. »
Elle, en revanche, avec sa démarche souple et sa taille plus modeste…. Encore fallait-il qu’elle dissimule ses traits et choisisse une tenue qui ne souligne pas ses formes, sinon il pariait dix Gallions qu’une partie des humains présents la remarqueraient.
« C’est sans doute pour ça que le Département fonctionne sur des équipes équilibrées. Parce que ouais, ça aurait plus de sens que je sois en soutien plutôt que de me mettre à la manœuvre sur une filature…. Mais pour l’exam, j’ai pas trop le choix. A moins d’accepter de me payer une sale note. »
La proposition qu’elle lui fit récolta aussitôt son intérêt ; ce serait doublement un défi, la jeune femme s’attendrait à ce qu’elle le suive.
« On peut faire ça, ouais. Tout est permis, je peux tenter n’importe quelle stratégie pour que tu ne me remarques pas ? »
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| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Sam 30 Jan 2021 - 11:55 | |
| Il se proposait guide touristique, d’un lieu qu’elle connaissait déjà ? Grâce à son père, Meredith Hawthorne connaissait tous les recoins, même les plus extravagants de Cardiff ou de Saint-Davids. Les nombreux festivals qui étaient une consécration quant à son côté Gallois. Et surtout, il était sensiblement différent de Fenella de Vermandois. Comment un homme comme Colin Hawthorne, d’une gentillesse et d’une bienveillance accrue, avait-il pu aimer une femme aussi venimeuse que la Comtesse ? La réponse était somme toute, toute trouvée. Il avait été « charmé », et l’était toujours.
Tout comme Gauwain Robards, qui était préposé à faire découvrir à la demi-Vélane des coins insoupçonnés ? Le regard couleur d’absinthe pure était toujours teinté de malice et le sourire qui en résultait l’était tout autant. L’ambiance poussait aux confidences et était légère. A contrario, des mois passés. Malgré elle, l’ancienne Serpentard appréciait ce délicieux moment.
- J’ai hâte de voir ça. Avait-elle dit avec un petit sourire, sentant qu’il y avait des questionnements sous-jacents. Des interrogations, qu’il ne voulait pas poser de peur d’être trop intrusif. La prochaine fois, tu voudrais m’accompagner ? C’était elle, qui avait lancé la manœuvre, finalement.
Elle en était venue à s’interroger sur le domaine familial de Gauwain Robards, et plus précisément sa chambre. Qui semblait auréolée d’un certain mystère même s’il en attestait le contraire. Surprise de ne pas découvrir de fantômes d’ancêtres Robardsien ou de squelettes présents dans une vieille armoire ou dans un grenier poussiéreux, elle se mit à rire. Imaginant alors, les deux bustes distiller des conseils avisés à l’ancien Serpentard qui devait faire montre de respect, tandis qu’il lui était sûrement difficile de les écouter. Les trouvant terriblement rasoirs, pour le paraphraser.
- Dommage. J’imaginais vraiment quelque chose avec des légendes familiales et non pas des bustes, qui comme à Poudlard avec les tableaux, nous abreuvaient d’aphorismes, tous aussi barbants les uns que les autres.
Dans l’immense bâtisse de Vermandois, présente en France, il y avait sûrement des spectres du passé. Entités familiales que Meredith Hawthorne n’avait pourtant jamais rencontrées. Il n’y avait pas de bustes, pas de tableaux animés. Juste des armures enchantées qui défendaient l’immense domaine si par malheur des regards trop aventureux, se focalisaient sur le château. En plus de la rangée de domestiques essentiellement masculins, qui était en permanence présente dans la demeure familiale, aux côtés de la maîtresse de maison. Souriante, la demi-Vélane, avait posé sa tête blonde entre ses paumes, écoutant son camarade de première année, lui avouer qu’il n’avait jamais lu les articles de son père, mais qu’il concèderait peut-être à changer d’avis.
Elle était touchée. Vraiment touchée.
- Ça me ferait idéalement plaisir, que tu puisses lire les articles de mon père. Une pause. Je crois que c’est de lui, que je tiens cette envie de résoudre des enquêtes ou de fouiller pour parvenir à les résoudre, justement. En effet, il ne s’est jamais privé de me raconter tous ses exploits ! Une nouvelle pause. Que font tes parents, Gauwain ? Ils sont tous deux sorciers ?
Cela la perturbait dans un sens, qu’ils en viennent à se connaître plus facilement. Sans ces barrières, qu’elle avait érigées des années auparavant. Là, c’était fluide. Simple. Sensible. Et, malgré qu’elle en fût affectée, pour rien au monde, elle ne modifierait ce jour d’anniversaire. Ne se privant pas de rire, suite au léger grognement que son interlocuteur avait produit, à cause de son intuition. Gauwain Robards avait un gabarit assez conséquent, qui lui poserait sûrement des problèmes, à l’avenir. Il devrait composer avec. Faire potentiellement de ce qu’il considère comme étant une faiblesse, une force.
- Ton Patronus ? Elle fit mine de réfléchir à ce que cela pouvait bien être. Le détaillant alors de haut en bas et juxtaposant les indices qu’il venait de lui donner. Il pouvait être un lion, un tigre … Quelque chose d’immense et de protecteur. Et, comme si elle était poussée par une intuition. Un Ours ? C’est ça ? Ton Patronus est un Ours ?
Même si elle n’en était pas convaincue au pourcentage le plus fort, quelque chose lui intimait que cela pouvait être correct. Au pire, l’aspirant Auror rectifierait.
- Les paires ainsi formées, sont judicieuses. Je te vois de toute manière plus en soutien. Tu es taillé pour. Si ton examen est mardi prochain, on va tenter de te faire avoir une bonne note. Je te le promets.
Le défi qu’il devait relever avait apparemment, suscité son envie et décuplé son intérêt. Elle le vit facilement dans les prunelles couleur cacao. Couplé au questionnement, plus qu’intéressant.
- Tous les coups sont permis, si ça peut t’aider. Mais sache, que je n’en suis pas moins observatrice et m’arrêtant aux détails les plus infimes. Peut-être que tu pars déjà perdant ? Qui sait ?
Le petit sourire mutin teinté d’une ombre de provocation.
Dernière édition par Meredith Hawthorne le Sam 30 Jan 2021 - 15:08, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith Sam 30 Jan 2021 - 14:00 | |
| Ce qu'il avait pensé sans oser le verbaliser, ce fut elle qui le proposa ; à son grand étonnement, il ne s'agissait pas d'une proposition forcée, polie, d'une offre faite en l'air. Ou peut-être que si. Mais alors, c'était une erreur stratégique, car lui-même n'avait rien mentionné, elle aurait pu feindre d'omettre l'idée qu'ils fassent promenade commune. Ca ne lui aurait rien coûté, et il n'aurait rien suggéré, à près tout. Pourtant, elle avait offert cette idée, spontanément. Et, avec un hochement de tête, il accepta.
« Très bien, j'attends ton hibou. Je ne refuse jamais de dévoiler les meilleurs aspects de ce petit coin du monde. Qui sait, peut-être que tu seras surprise. »
Il était en train de se lancer un défi à lui-même : elle pensait connaître Saint-Davids, hm ? Il allait la surprendre, d'une façon ou d'une autre. C'était une question d'honneur. …...même si la tâche s'avérait ardue. Enfin il avait quand même quelques jokers dans sa poche, qui, il le savait, feraient leur petite impression.
Cela dit, Meredith Hawthorne semblait avoir des standards élevés. Il grimaça avec un amusement palpable.
« Eh non, côté Jernigan, tu trouves des paysans et des artistes locaux. Pas vraiment de quoi écrire de grandes légendes dramatiques et une saga familiale. Mais si tu imagines tout ça, c'est que de ton côté, il y a des histoires familiales croustillantes ? »
Que savait-il d'elle, finalement ? Pas grand chose. Ils s'étaient côtoyés à distance, à Poudlard, des moments rares où on échangeait des regards et parfois des sourires, et, en une occasion, beaucoup plus. Mais sorti de ça... En deux mois de tutorat, ils n'avaient pas fait beaucoup mieux. Quand il voyait à quel point c'était simple, de parler avec elle, il regrettait un peu d'avoir perdu tant de temps. C'était agréable et naturel. Qu'elle partage des petites pointes d'humour, ou qu'elle l'écoute, ses mains soutenant délicatement sa tête. Il y eut un éclat particulier dans les yeux verts, quand elle lui parla de son père.
« Je vois. Donc... C'est en partie de lui que te vienne tes talents d'enquêtrices ? Il sait ce à quoi tu te destines ? Ca ne le frustre pas, que tu ne marches pas exactement dans ses pas ? »
La vraie question aurait été 'ça ne l'inquiète pas ?', cependant, il l'avait remarqué très vite : aucun des étudiants ne semblait vouloir évoquer à haute voix les risques inhérents à la carrière qu'ils souhaitaient tous embrasser. C'était peut-être par superstition. Ou pour mieux dormir.
« Mon père travaille pour le Ministère. Il supervise les opérations qui se déroulent au Pays de Galles. Et ma mère a une boutique.... Ah, tu connais peut-être ? Ca s'appelle Sidan, c'est situé sur la ruelle magique de Cardiff. Une petite devanture, vachement rose. Très chargée. »
Il doutait un peu qu'elle soit cliente. Sa mère avait une clientèle de dames de plus de 50 ans, qui a-do-raient littéralement les accessoires magiques et les babioles surchargées de fleurs et d'angelots surannés, mais, il fallait le reconnaître : c'était loin d'être à la dernière mode. Il ne voyait pas Meredith Hawthorne, toujours impeccable, y traîner régulièrement ses escarpins.
Cela dit, ce ne serait pas la première fois depuis le début de cette conversation qu'elle le surprendrait. Tout comme, pour le Patronus, son intuition lui fit lâcher un sifflement impressionné.
« Bien joué, Miss Hawthorne. Des talents de déduction dignes d'une grande enquêtrice. »
Avec un sourire fier, il tira sa baguette, pour le plaisir de lancer un Expecto, et de voir le massif plantigrade fait de volutes bleues s'élever dans l'air, comme s'il ne pesait rien. Il était fier de son Patronus, cependant, les Patronus et formes Animagus étant souvent liées, il fallait reconnaître que faire le long chemin pour acquérir cette technique ne lui accorderait aucun bonus stratégique à la filature. Délaissant l'ours de lumière qui allait disparaître bientôt, il lança à sa camarade un regard, qui signifiait, peu ou prou, 'et le tien ?'.
C'était un autre des aspects la concernant qui soulevait sa curiosité, son intérêt, quoi que ça ne fut rien comparé au petit jeu qu'ils se proposaient de mettre en œuvre, pour l'aider à passer avec brio le test de filature. Il eut un rire, piqué, de la bonne manière, par sa petite provocation finale.
« Je pars désavantagé, mais pas perdant. Après tout, c'est souvent dans les difficultés qu'on se révèle, non ? » |
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| | | | [Flashback 9 Novembre - 27 Décembre - 31 Décembre 1978] Special Days - Meredith | |
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