Janvier était… froid. « Glacial » auraient dit certains élèves. « Petites natures » aurait pensé la jeune fille. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, Mairead Aubrey avait passé une bonne partie de son enfance au grand air, à courir dans le jardin avec ses frères et soeurs, à explorer la campagne ou encore à découvrir les créatures magiques des environs de Paisley – le hameau sorcier où vivait sa famille – avant de rentrer se documenter sur eux dans l’ouvrage Les Animaux Fantastiques de Norbert Dragonneau. Sa référence ultime. Aussi lui arrivait-il de ricaner doucement quand elle entendait les plaintes de certains qui aimaient pourtant jouer les durs en temps normal. Aujourd’hui, elle était d’humeur clémente. Pas de moqueries à l’horizon et… oh ?! Était-ce un sourire sur les lèvres de la jeune Aubrey ? Les élèves risquaient d’avoir du mal à la reconnaître sans son éternelle resting bitch face.

Comme à son habitude, elle s’était levée tôt. Un coup d’oeil par la fenêtre lui avait appris qu’il avait encore neigé pendant la nuit. Un passage rapide dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner et elle fut de retour dans le dortoir pour se préparer. Aurore et elle avaient l’habitude de se retrouver au moins une fois par semaine. Ce petit rendez-vous n’avaient pas eu lieu depuis longtemps en raison des vacances et Mairead était heureuse que la tradition reprenne. Les deux filles s’étaient rencontrées avant même d’arriver au château et avaient vite sympathisé, même si la répartition les avait séparées, envoyant la blonde chez les lions et la brune parmi les aigles. Elles se chamaillaient certes régulièrement, mais cela n’avait jamais beaucoup d’importance. Au moins, elles n’avaient vraiment pas peur d’être honnêtes l’une envers l’autre. C’était certainement signe d’une relation saine. Avant de rejoindre son amie dans le hall d’entrée, la Serdaigle prit soin de s’équiper correctement : pull en laine, gants, écharpe bleue et bronze, bonnet et lourde cape. Elle était parée. Ou presque. Elle s’agenouilla à côté de son lit à baldaquins et allongea son bras sous le sommier. Elle en sortit un gros et un petit paquet soigneusement emballés d’un papier doré ensorcelé sur lequel scintillaient des étoiles. Elle avait bien envoyé une carte de voeux à son amie, mais n’ayant à sa disposition que le vieux hibou familial, elle n’avait pas osé prendre le risque d’envoyer des paquets. Le premier d’entre eux contenait un énorme paquet de caramels, en provenance directe de l’épicerie de ses parents. Mairead et Aurore avaient en commun un penchant pour cette sucrerie, si ce n’était que la Gryffondor y était probablement bien plus accro.  Sa gourmandise face à ces douceurs avait presque un côté obsessionnel qui amusait la Serdaigle. Le second renfermait une paire de gants de Quidditch, rouges bien entendu, couleur de l’équipe des Lions. Ils tenaient non seulement chaud aux mains pendant les acrobaties aériennes, mais permettaient aussi d’agripper bien plus sûrement le manche d’un balai. Aurore aimait beaucoup voler, et Mairead espérait l’encourager. Avec un peu de chance, elle serait bientôt sélectionnée dans l’équipe de sa maison. Sans être toutefois enthousiaste à l’idée de jouer contre elle.

Enfin prête, elle sortit de la salle commune et dévala les escaliers de la tour jusqu’au hall d’entrée. Aurore l’y attendait déjà. « Salut ! Ça fait longtemps que tu attends ? » lança la brunette en arrivant. Elle ne pensait pas être en retard, mais jeta un rapide coup d’oeil à la grande horloge face à la porte d’entrée. « Prête à affronter le froid ? » ajouta-t-elle, enthousiaste. Elle avait hâte de sortir du château où ne traînaient pas d’oreilles indiscrètes. Elle resserra son écharpe, ferma sa cape et, vérifiant que son amie la suivait, s’élança dehors. Le ciel était bleu et ensoleillé, ce qui n’empêcha pas les filles de frissonner à la rencontre des températures négatives. C’était vivifiant. Cela plaisait bien à la Serdaigle. Elles commencèrent à marcher, leurs pieds s’enfonçant dans la neige fraîche. Scritch scrotch. « Oh. Avant que j’oublie… » fit Mairead en sortant ses cadeaux d’en dessous de sa cape. « Joyeux Noël ! … avec un peu de retard »

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