Sujet: Le progrès tue | SUJET CLOS Sam 22 Avr 2017 - 12:11
Rien n’ennuyait plus Evan que le monde politique au plus grand damn des Rosier. Il avait certes un avis tranché sur tout car il glanait ci et là des opinions d’un membre à l’autre de sa famille au cours des nombreux dîners qui les rassemblaient tous. Mais s’il adorait être au coeur des manigances il n’aimait pas les lire coucher sur papier. Il n’y avait que lors d’un bon match de quidditch qu’il appréciait la place de spectateur - et encore uniquement s’il était dans la meilleure tribune - tout le reste le faisait bailler aux corneilles. Quand la nouvelle courut au château qu’une attaque s’était produite au musée des arts et objets moldus lors de son inauguration, il avait pourtant éclaté d’un rire sonore et s’était empressé de se fournir un exemplaire de la gazette du jour ne serait-ce que pour contempler vicieusement les corps meurtris et les visages apeurés de ces misérables « progressistes » sur des photographies. Ce n’était que plus tard qu’il avait appris que son oncle Basil s’y trouvait. Une ombre était passée dans son regard avant que son cerveau ne brode autour une histoire qui ne souillerait pas le bon souvenir qu’il avait de son grand oncle. Evan était écarté chez les Rosier comme Basil l’était chez les Carrow. Sans doute sa famille avait-elle trouvé divertissant de l’envoyer en émissaire au saugrenu évènement. Le matricide à qui l’on avait donné Orestes comme second prénom ne connaissait que trop bien les cruelles railleries auxquels leurs piètres ascendants pouvaient parfois s’adonner. Il avait donc écrit un parchemin de sa plus belle plume à son oncle pour lui proposer un rendez-vous à la Tête de Sanglier lors de sa prochaine sortie à Pré-au-Lard.
Il ne se souvenait pas l’avoir vu depuis les fêtes de noël et le verre qu’ils avaient ensemble partagé dans le boudoir en échangeant quelques futilités avait sans nul doute été le meilleur souvenir des vacances - beaucoup trop familiales à son goût ! - de l’héritier Rosier. Son oncle Basil était un homme de monde et un homme de goût - aussi longtemps qu’ils ne parlaient pas politique justement - et avait toujours fait figure aux yeux de l’adolescent d’une figure bien plus brillante que celle que lui offrait son couard de paternel tapi dans l’ombre des appartements de sa défunte épouse. Evan avait notamment emprunté à son oncle sa finesse d’esprit et sa diplomatie. Il était grâce à lui un très beau parleur et se félicitait énormément de cette éducation à l’heure où le parfum des jolies filles de sa maison éveillaient ses sens d’homme.
Evan n’appréciait guère la Tête de Sanglier - il trouvait l’endroit crasseux - et fronça les sourcils dès qu’il s’arracha à l’air frais du printemps pour pénétrer dans ce lieu transpirant la bière mal brassée. Mais il préférait néanmoins le calme de l’endroit à celui des Trois Balais bondé de sang de bourbes à cette heure de l’après-midi. Qu’ils essaient d’oublier leur misérable condition dans de la bièrraubeurre ces vulgaires scélérats, il les rappellerait bien assez tôt à la réalité. Il se dégagea de sa cape d’un ample mouvement du bras pour qu’elle retombe sur le côté et ne soit pas souillée par le bois crasseux du banc et posa pareillement son coude sur son genoux plutôt que sur la table. Il guettait la porte et un sourire éclaira enfin son visage quand le grincement de la porte annonça l’arrivée de Basil Carrow. « Mon oncle » le salua-t-il doucement en se levant pour l’accueillir à sa digne valeur.
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Dernière édition par Evan Rosier le Lun 26 Juin 2017 - 10:53, édité 3 fois
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Sam 22 Avr 2017 - 20:44
Evan Rosier & Basil Carrow... mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
Basil avait grand besoin de sortir se changer les idées après l’Inauguration ratée du Musée des arts et d’objets moldus. Il avait bien difficilement avalé la pilule : sa famille l’avait volontairement envoyé là-bas, il en avait même eu confirmation par son odieux père. Il s’y faisait, à avoir une cible dans le dos. Et le pire n’était même pas encore venu. Si les Carrow savaient Basil plus doux ils ne s’imaginaient pas qu’il poussait le vice jusqu’à sortir avec une sang-mêlée, prof d’étude des moldus de surcroît. La révélation, n’était pas pour tout de suite. Dans quelques années, peut-être, s’il tenait jusque-là. Mais comme pour le changer de ses envies morbides, son neveu lui avait envoyé une lettre pour le voir lors de sa prochaine sortie à Pré-Au-Lard. Sitôt reçue, sitôt répondu. Il avait beau avoir reçu sa lettre au Ministère, Basilius avait immédiatement répondu à Evan Rosier. Evan était sans doute une des rares personnes avec qui il était réellement proche. Il le considérait plus comme un fils que comme un frère, sans doute parce qu’il était le rejeton de sa cousine adorée, Cassandra, décédée tragiquement en donnant naissance à son fils. Si beaucoup dans la famille avaient mal vus ce matricide, Basilius n’avait jamais compris comment on pouvait rejeter un gamin pour un meurtre qui n’était même pas de son ressort. Oh oui, le bureaucrate avait très tôt compris qu’il allait être comme les autres Carrow et Rosiers. Il l’avait vite vu, et l’éducation d’Evan tirait en ce sens. Mais si au moins il pouvait le radoucir un peu, ce ne sera que mieux. Peut-être avait-il trop d’espoir mais l’espoir est à la base de toutes les rébellions. C’était pour cela qu’il ne cachait pas ses opinions politiques avec son neveu qui évitait de toute manière la conversation du mieux possible. À cause des disputes qui pourraient découler. De toute façon, le bureaucrate ne voulait pas se disputer avec lui. Peut-être qu’un jour, il entendra raison.
Il s’était donc apprêté comme il fallait pour aller à la Tête de Sanglier, lieux de son rendez-vous. Il se fichait bien du lieux à proprement parler, en plus Cooper travaillait dans le bar d'à côté, il pourra donc le revoir avant de partir. Etonnemment il le croisait assez peu souvent alors qu'il allait de temps en temps aux Trois Balais boire un verre. Dans un plop sonore, Basil transplana jusque dans l’allée principale du petit village. Il resserra sa cape autour de ses épaules, même s’il ne faisait pas froid, c’était un tac qu’il avait, c’était comme ça. Il était pile à l’heure, comme d’habitude. Le cadet Carrow semblait parfois avoir une horloge parfaitement réglée dans la tête. Il entra dans le pub, la tête légèrement baissée et aperçu son neveu qui se leva en le saluant. Basil lui sourit en posant une main dans le dos du jeune Serpentard : « Evan bonjour, j’ai été ravi que tu m’envoies une lettre pour que l’on se voit » commenta-t-il en s’asseyant en face de la place du garçon. Il leva la main en direction du tenancier pour qu’il vienne et se reconcentra sur le jeune homme. « Comment vas-tu depuis Noël ? » questionna-t-il en retirant sa cape qu’il posa négligemment à côté de lui. C’est que tous les deux ne s’étaient pas vu depuis un moment. Entre l’attaque, les vacances que le bureaucrate s’était pris pour faire plaisir à son dos meurtri et le retour violent au travail, il n’avait pas vraiment eut une seule minute à accorder à son neveu et il s’en voulait un peu. Mais il était là pour rattraper le temps perdu, non ?
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Dernière édition par Basil Carrow le Lun 24 Avr 2017 - 20:54, édité 1 fois
Basil l’avait rejoint et Evan était heureux de constater qu’il semblait bien se porter. L’attaque avait été décrite par la gazette comme particulièrement meurtrière et le sixième année avait été informé par quelque membre de sa famille que son oncle avait eu un moment son adresse à l’hôpital. Il attarda son regard un peu plus longtemps que d’habitude sur son visage pour bien constater qu’il était indemne de blessure. Evan n’était pas plus que son oncle un grand amateur de démonstration de sentiments mais le sourire franc et rassuré qu’il lui adressa en constatant son état de santé valait bien tous les mots. Il s’accorda même le loisir de plaisanter à ce sujet tandis qu’il se rasseyait. « J’ai préféré attendre que vous ne soyez plus à Sainte Mangouste, je vous connais bien mon oncle, et je m’en serais voulu de vous arracher aux soins des infirmières … ». Si la politique était l’un de leur tabou, le sujet des femmes ne l’était plus depuis ces dernières années. Il rit doucement en le regardant encore pour s’assurer une dernière fois qu’il était rétabli puis il se défit à son tour de sa cape.
La vie d’Evan étant celle d’un étudiant de Poudlard, elle avait été soumise à moins d’évènements que celle de Basil depuis les vacances de Noël. Il y avait certes eu cette histoire de changement de promise car il avait souhaité délaisser l’héritière Travers au profit de sa cousine Yaxley mais il ne doutait pas que la nouvelle qui avait ébranlé les petites affaires personnelles de trois illustres familles sorcières en même temps soit déjà parvenue aux oreilles de son oncle. C’est qu’il avait fâché plusieurs personnes avec cette histoire et pas uniquement la promise éconduite. Et si le père d’Evan n’avait rien trouvé à y redire - il était plus proche d’une ombre embrassée par un détraqueur que d’un homme depuis dix-sept ans - son grand-père qui menait la famille Rosier avec une main de fer tolérait mal cet énième caprice de l’adolescent devenu homme. Evan profita encore du fait d’avoir atteint ces derniers mois la majorité sorcière pour commander un drambuie - mélange de scotch, d’épices et de miel de bruyère - au serveur et laissa son invité en faire de même avant de lui répondre. « Plutôt bien … disons que je profite comme il se doit de ma sixième année d’études ». Cette année qui suivait les BUSE et précédait les ASPIC ressemblait à une parenthèse enchantée à Poudlard. Sa mâchoire se serra et il regarda brièvement ailleurs car il avait été tenté de cracher son venin sur la mise en place d’une pièce de théâtre d’origine moldue au château. L’époque était dure pour qui souhaitait éviter de parler politique. Heureusement qu’il restait le sport préféré des sorciers ! « Et je me remets de ma blessure à l’épaule, je devrais pouvoir retrouver l’équipe de quidditch l’année prochaine … ». Il avait eu la malchance de se prendre un mauvais cognard et la chaleur des matchs lui manquait depuis énormément. « Et vous ? Vous avez l’air d’avoir connu une rentrée plus agitée … ». Le serveur revint avec leur consommation et Evan adressa un sourire en coin à son oncle avant de déguster un premier trait de sa liqueur. Il reposa sa boisson sur le dessous de verre qui était venu avec - ce qui était assez déroutant vu le peu de cas qui était fait au reste de l’hygiène ici - puis il reporta toute son attention sur Basil.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Mar 25 Avr 2017 - 18:49
Evan Rosier & Basil Carrow... mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
Basil eut l’impression que le regard de son neveu s’était attardé plus longtemps qu’à l’accoutumé sur son visage, mais il ne fit aucune réflexion. Il s’était donc assit en lui rendant son sourire. Le jeune homme semblait rassuré, peut-être s’était-il plus attendu à voir apparaître un fantôme que Basil lui-même. Ce qui s’était passé dans sa vie en si peu de temps pouvait en effet y contribuer et même s’il ne lui dit rien, Carrow savait que son neveu n’en pensait pas moins. Il y avaient des signes, dans ces familles qui ne trahissaient pas : si la démonstration physique n’était pas très présente, les sentiments qui traversaient les regards étaient plus puissants que n’importe quels mots. Ce qu’il lui dit à propos des infirmières élargit le sourire de Basil. Si seulement… « En vérité on m’a collé un stupide interne aux basques, j’étais désespéré » dit-il en roulant ses yeux bruns. Il n’en revenait toujours pas. Qu’on lui ait mit un étudiant, sans doute médiocre, pour s’occuper de lui. Et oser en plus le mettre dans une chambre avec une femme qu’il détestait. Véritablement, si son séjour à Sainte-mangouste devait être comparé à un verre de vin, il ne ferait pas parti des grands crus. Mais c’était amusant cette manière dont l’oncle et le neveu parlaient ensemble des femmes. Basil ne cachait pas son caractère de coureur de jupons, et il lui semblait qu’Evan prenait le même chemin que lui. Au diable les mœurs, ça donnait de charmants sujets de conversations. Les yeux plissés à cause de son sourire et ses tempes barrées d’une ride amusée, il lui lança sans détour : « Mais je crois que tu n’as pas besoin d’infirmière pour te trouver quelqu’un ? ». C’était plus un sous-entendu qu’autre chose, et il ne doutait pas que la perspicacité du Serpentard allait saisir de quoi il voulait parler. Qu’il change de promise avait beaucoup fait rire Basil. Il s’était tellement battu bec et ongle pour s’éviter lui-même un mariage avec Rowle, que savoir qu’Evan avait fait la même chose pour s’éviter Travers le faisait franchement sourire. Enfin, il avait une nouvelle promise, mais s’il pouvait donner des cheveux blancs à son père c’était très bien.
Carrow lui avait tout naturellement demandé comment s’était passé sa rentrée, tandis que le tenancier se dirigeait vers eux pour prendre leur commande. Il sourit devant la commande de son neveu. Il eut la très vague impression que les rôles entre lui et Evan s’étaient inversés et que l’adolescent de dix-sept ans, c’était lui, surtout lorsqu’il dit d’une voix plate : « Une bierraubeurre sera suffisante pour moi ». Eh oui, il ne supportait pas l’alcool pas plus qu’il le tenait, d’ailleurs. Il avait vraiment du mal, il n’en prenait que lorsqu’il avait eu une journée chargée. Ce qui n’était pas le cas aujourd’hui, il avait même quitté le Bureau plus tôt. Il n’allait pas tarder à partir en Allemagne, la semaine qui arrivait. Il écoutait avec attention le jeune Rosier, s’intéressant sincèrement à sa situation actuelle. Ça lui rappelait lui-même ses années à Poudlard. Basil fronça les sourcils lorsqu’il évoqua sa blessure à l’épaule. Lui et le Quidditch, c’était une histoire aussi. Il portait mal les balais dans son cœur et même s’il aimait bien ce sport, les seuls matches qu’il regardait étaient ceux des Harpies de Hollyhead. Comme si on pouvait se demander pourquoi… « Apparemment, il y a de futur bons joueurs à Poudlard » commenta-t-il simplement. Ou alors il n’était pas assez leste pour éviter un cognard. Mais il ne précisa pas cela, parce qu’il savait son neveu doué quand même, comparé à lui.
Evan lui retourna la question et Basil prit son temps pour répondre. Il pouvait le dire, oui, une rentrée agîtée... Lui qui commençait plutôt bien son année, s’était retrouvé dans une situation rocambolesque aboutissant à un plafond effondré sur lui. Merveilleux. Tout ça à cause de son père. « En effet » dit-il simplement, avant de se dire qu’il lui devait quand même un récit. « Ton merveilleux Grand-Oncle a trouvé judicieux de m’envoyer à l’Inauguration du Musée pour Moldus, en sachant sans doute pertinemment qu’il y aurait une attaque, je le vis très très bien » dit-il d’un ton qui aurait pu paraître détaché s’il n’avait pas appuyé sur le mot « très ». En fait, Basilius puait la rage. Il avait passé deux semaines à l’hôpital, juste parce que son père avait trouvé amusant de l’envoyer là-bas, avec une cible dans le dos. Bien sûr que Basil était au courant des idées politiques de son père, et du mouvement duquel il faisait partie. Il avait beau l’éviter du mieux qu’il pouvait, Ollender ne se privait pas pour exhiber sa belle marque lors des dîners familiaux. Et il ne voyait aucun problème à en parler à son neveu, qui de toute manière (et à son grand désespoir) avait les mêmes idées politiques que son père. « On nous a confisqué nos baguettes à l’entrée, une idée saugrenue, si tu veux mon avis. Au final, si un Auror n’était pas venu m’aider, un type m’aurait fait exploser la tête, c’est formidable. Comme quoi, avoir un certain nom n’empêche pas certains de se croire tout permis… ». Basil ne digérait pas d’avoir été pris pour cible et il pouvait largement remercier Aaron de lui avoir sauver la mise. Enfin, presque : « Bon au final un plafond s’est effondré sur nous et à part deux côtes cassées et un gros bleu sur le front, je n’ai rien eut de plus. Certains n’ont pas eu cette chance » finit-il en regardant son verre. Il en avait vu des corps tomber ce jour-là, des hurlements de torture, il en avait entendu. Il préférait ne pas s’en souvenir. C’était assez horrible comme cela.
« Tu as une idée de ce que tu veux faire après Poudlard ? » demanda-t-il après une très longue pause. Il se sentait vraiment concerné par l’avenir de son neveu. Il lui souhaitait un futur heureux, loin des préoccupations politiques de leur temps, et loin des idées sombres de leurs deux familles. Tenir cependant un jeune homme tel qu’Evan à l’écart, était quelque chose de particulièrement compliqué pour lui, qui n’était qu’un oncle pas vraiment le bienvenue.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Jeu 27 Avr 2017 - 14:21
Si Evan avait souri en évoquant les douces infirmières de Sainte Mangouste, il éclata de rire quand elles se transformèrent en interne maladroit et qu'il imagina son oncle soudainement plus Carrow que Basil. Il porta ses doigts à ses paupières pour finir de rire plus franchement. « Je suis désolé d’entendre ça … » s’excusa-t-il sincèrement malgré son hilarité devenue sourire. « J’aurais dû trouver un artifice pour vous sortir de là plutôt que de m’inquiéter de votre convalescence, j’ai manqué à mon devoir ». Il aurait aimé trinquer mais leur verre n’avaient pas encore trouvé le chemin jusqu’à leurs mains. L’héritier Rosier pouvait parfois se montrer généreux et aurait bien trouvé un usage aux gallions qui dormaient dans son coffre de Gringotts pour envoyer un meilleur cadeau à son oncle qu’un hibou inquiet.
Il pouvait certes se montrer aussi audacieux qu’un rouge et or quand la fin n’était pas noble, une qualité que son oncle ne manqua pas de souligner en matière de conquêtes. Cela lui arracha un sourire flatté car c’était du maître qu’il avait tout appris. « Disons que je sais jouer de mon nom quand il le faut ». Aussi bien auprès de ses ascendants qui redoutaient cette audace que des jeunes filles impressionnables. « J’ai hâte que vous la rencontriez, elle est moins jeune que la première … ». Evan était un garçon très orgueilleux et considérait l’alliance avec Cassiopeia comme déjà conclue. Au diable son nom de Rosier, il la courtiserait comme Basil le lui avait appris. Une chose qu’il avait appris à ses côtés était qu’un homme était plus fiable qu’un nom de famille aussi illustre soit-il. Quant à Azelma, il l’avait toujours considéré comme sa plus tendre amie et il ne souhaitait pas la voir autrement du haut de ses quatorze jeunes années.
L’historique du jeune Rosier en matière de femmes ne commençait néanmoins pas avec les deux cousines. Il n’avait pas attendu sa majorité pour s’intéresser au sexe faible. Et dans ses errances, il avait eu le malheur de séduire une blairelle qui lui avait fait mordre le gazon sur le terrain de quidditch l’année passée. Autant dire que on égo le préservait de raconter l’évènement à son oncle. Quand celui-ci qualifia pourtant sans le savoir la sotte jeune fille de bonne joueuse, les mâchoires d’Evan Rosier se resserrèrent pour ne pas laisser échapper la fatale correction avait. Si l’avenir de la jeune femme avait peut-être été prometteur fut un temps, Rosier s’était arrangé pour qu’il ne le soit plus. Ses acolytes avaient brisé le balais de la gamine et l’avaient suffisamment humiliée le lendemain du match pour qu’elle ait trouvé une nouvelle direction à ses rêves naïfs. Il respectait le sport et ses règles mais non ses joueurs quand le sifflet annonçait la fin des sportives hostilités pour que commencent les autres plus réelles.
Une gorgée de drambuie avait commencé à chasser ses sombres idées de son esprit et il comptait sur l’histoire de son oncle pour finir la tâche. Evan avait beau partagé les idées de Ollender et même s’accorder avec lui pour condamner celles plus progressistes de Basil, c’était malgré tout à ce dernier que son allégeance irait toujours. Et il fronça les sourcils en écoutant attentivement son récit. La sensation d’avoir une cible marquée dans son dos, il la connaissait aussi pour des raisons différentes, et par dessus-tout c’était leur propre famille qui le répugnait. « J’espère que cette infamie le conduira jusqu’à Azkaban un jour » le condamna-t-il sans appel et sans aucun sourire. Il avait tout retrouvé de son sérieux. Si Basil menait son combat en dehors de la famille, Evan entendait bien le mener à l’intérieur. Il était le fruit de la cruauté Carrow et Rosier et il ne considérait personne, au sein même de sa famille, à l’abri de sa funeste rébellion. Pas plus que le gouvernement en place. Il soupira avec un réel désespoir quand il entendit qu’on avait retiré leur baguette à des sorciers comme s’ils n’avaient été que de vils elfes. Il ne dit rien sur la suite et hésita avant de parler car, qu’un mage noir ait pu passer outre le nom de son oncle pour le prendre pour cible, il l’envisageait plus facilement. « Et tu n’as jamais pensé … » hésita-t-il prudemment en baissant les yeux vers son verre car il était malgré tout suffisamment respectueux de son aîné et regrettait de l’avoir tutoyé. « … à jouer le jeu ? ». Il releva un regard plus franc vers Basil avant de s’expliquer. « Au diable ce que vous pensez mon oncle ! » balaya-t-il de la main - car il répugnait à entrer là-dedans - en s’exprimant avec une violence que seule contenait sa voix basse. « Une guerre se prépare et est-ce que vous souhaitez vraiment être dans le camp de ceux qui vous retirent votre baguette quand elle éclatera ? Tu ne peux pas … ». Il ferma les yeux et serra le poing pour reprendre contenance un moment. « Vous ne pouvez pas rester neutre. Il y a ceux qui vous retirent la baguette et ceux qui la pointent vers vous. Ralliez les plus forts ! » lui conseilla-t-il finalement en oubliant le bois crasseux du banc pour s’adosser contre. Ses yeux brillaient d’une rage silencieuse car Evan tenait farouchement à son oncle en dépit de ses idées. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose et comment pourrait-il l’éviter s’il finissait par se retrouver dans le camp d’en face ? La neutralité n’existerait pas pour les familles du registre de Nott dans cette guerre.
Il eut un petit rire ironique - à la fois triste et amusé - quand Basil lui demanda ce qu’il voulait faire après Poudlard. Il tapota brièvement de ses cinq doigts la table de bois et osa la franchise. Il lui avoua simplement à voix basse en regardant son verre de scotch. « Je ne veux pas rallier le gouvernement ». Il avait balayé la neutralité et balayait maintenant leur gouvernement, quel autre destin lui resterait-il ? Il se redressa et but un nouveau trait de son verre avant de sourire de manière plus innocente à son oncle. « Pourquoi pas joueur de quidditch ? Ou bien juste héritier qui dilapide son argent pour les femmes ? Je me plais à imaginer la honte que cela créerait dans la famille ! ». Et il eut un rire sincère car son destin n’était pas encore scellé. Si tout le poussait à rejoindre les forces du sombre lord qui se rassemblaient, elle restait tentante la perspective d’humilier des ascendants qui le rejetaient depuis sa naissance. Ce titre d’héritier Rosier qu’il avait toujours eu dans son sang sans qu’on ne le lui accorde, il le chérissait autant qu’il le haïssait.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Ven 28 Avr 2017 - 13:48
Evan Rosier & Basil Carrow1195 mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
Basil répondit à l’éclat de rire d’Evan par un sourire amusé. Il aurait bien voulu l’y voir, dans sa situation ! Il lui avoua avoir manqué à son devoir et son oncle hocha la tête de manière théâtrale. Là où on a besoin des mains douces d’une infirmière on avait droit à celle beaucoup plus masculines d’un interne stupide. De quoi tomber de haut, mais apparemment il ne fallait jamais avoir trop d’espoir. C’est pour ça que lorsqu’il avait appris que son neveu était fiancé à Travers, Basil lui avait surtout souhaité d’être heureux avec elle, plutôt qu’il ne change de promise. Trop d’espoir, il ne fallait pas en avoir. Eh pourtant ! Qu’elle agréable surprise de voir qu’il avait échappé à ces filets. S’il avait fait annulé les fiançailles avec cette fille, Basil ne doutait pas qu’il avait eu son mot à dire pour trouver sa future fiancée. C’était triste pour elle, qui peut-être n’avait rien demandé, mais au moins Evan n’était pas bloqué dans une situation qu’il ne voulait pas. Il s’en sortait mieux que lui, à ce niveau-là.
Le jeune Serpentard au moins n’était pas fiancé à une fille de dix ans sa cadette comme l’avait été son oncle. Travers était jeune, mais ça restait envisageable. C’était raisonnable. Si sa nouvelle promise était plus vieille par contre, ce n’était que mieux. « C’est une bonne chose » commenta-t-il avec un sourire joueur, « il vaut mieux après tout être fiancé à une fille plus âgée qui sera beaucoup plus à même de faire preuve de maturité ». Il lui lança un clin d’œil équivoque qui voulait dire bien plus que les mots. Il valait mieux une fille à même de comprendre ses besoins, à lui. Qu’est-ce qu’une gamine de quatorze ans pouvait y comprendre, à ce genre de choses ? « Je comprends donc que tu as eu ton mot à dire dans le choix de ta nouvelle promise ? » demanda-t-il quand même. Il n’avait pas été content de le savoir fiancé de prime abord, surtout à une fille plus jeune. Pas de beaucoup, mais quand même. Basil voulait qu’il ait le choix de sa vie future sans que cela ne soit dicté par son père. Les mains du bureaucrate étaient posées sur la table, croisées à côté de sa chope tandis qu’il racontait ce qui lui était arrivé. Sur ses mains, il y avait encore des marques, reliques de cette fameuse soirée où il avait découvert le goût particulier du plâtre mélangé à la poussière. Evan cracha son avis plus qu’il ne le dit, à propos de l’homme qui l’avait tenu fermement en joue, le menaçant de lui exploser le crâne. Les épaules de Basil sursautèrent dans un léger rire. Oui, il voudrait bien qu’il finisse à Azkaban aussi, mais avec son masque, il était difficile de savoir qui c’était même si sa voix lui avait semblé être familière.
Néanmoins, il vit que son neveu voulait lui dire quelque chose. Il avait l’air d’hésiter et une telle attitude lui fit froncer les sourcils. Il demeura encore plus étonné lorsqu’il oublia sa politesse au point de le tutoyer. Honnêtement, qu’il le vouvoie ou le tutoie, Basil s’en fichait un peu, cela tenait plus à cœur au garçon qu’à lui. « Jouer le jeu ? ». Le commercial mit ses mains à plat sur la table et s’enfonça dans son siège, comprenant pertinemment où cette conversation les menait tous les deux. Les y voilà. Mais en tant que personne raisonnable – hum hum – il le laissa parler. Evan s’emportait et sa fureur se laisser d’autant plus entendre à travers sa voix basse. Durant tout son discours, Basil avait gardé les yeux irrévocablement fixés sur la table grasse, préférant ne pas croiser les yeux bleus d’Evan. Mais lorsqu’il eut fini, il darda sur lui ses yeux sombres. Comment pouvait-il lui dire cela ? Carrow ne pouvait pas adhérer à des idées ou à un mouvement qui l’avait traumatisé toute son enfance au point de le rendre suicidaire. Mais ça, le Serpentard ne le savait pas, il n’en savait rien et le bureaucrate n’avait aucunement l’intention de lui en parler. Son père l’avait dressé à coup de Doloris et de châtiments physiques, lui répétant sans arrêt les glorieuses lignes de conduites que tout bon sang-pur devait avoir. Il ne pouvait pas adhérer à une telle violence, ce n’était pas lui. Evan avait tendance à oublier bien souvent que Basil était un Gryffondor, et non pas un Serpentard. « Tu sais bien que je préfère me faire tuer plutôt que de me battre dans un groupuscule qui prône la violence et l’intolérance » dit-il comme si c’était suffisant. Comment pouvait-il envisager de se battre contre ses amis ? Son meilleur ami était le sous-chef des Aurors, il était un sang-mêlé, il ne pouvait pas plus qu’il ne voulait faire partie de ce groupe comme ses frères et son père. Ce n’était pas lui. C’était tout sauf lui. Et son père l’avait compris. Basilius tapait ses doigts distraitement sur la table sans détourner les yeux de l’individu en face de lui. Evan était au courant de ses idées progressistes. Son père ne l’était pas. Son père pensait juste que Basil ne voulait pas se mouiller au Ministère en prenant le risque de se retrouver avec un tatouage ignoble sur le bras. Il pensait sincèrement que son fils était d’accord avec ses idéaux. Un bon acteur, Basil était un bon acteur. Un bon manipulateur, aussi. Mais il n’avait jamais menti à Evan et il ne comptait pas le faire. Omettre des choses, oui. Lui mentir, non. « Je ne torturerai jamais personne. Je ne tuerai jamais personne. Et si cette moralité doit conduire à ma mort, qu’il en soit ainsi » dit-il d'une voix particulièrement calme en portant sa chope à sa bouche.
Il regarda les gens attablés dans le pub et personne ne faisait attention à eux. Tant mieux. Basil avait préféré changer de sujet plutôt que de partir dans une bataille qu’il savait perdu d’avance. Il savait reconnaître un cas désespéré quand il en voyait un et même si cela lui faisait de la peine, il savait qu’Evan restera planté droit dans ses idéaux. Il l’informa qu’il ne voulait pas rallier le gouvernement ce que son oncle approuva. Basil détestait farouchement leur Ministre incompétente, qui donc allait prendre sa suite, hein ? Mieux valait ne pas y penser et savoir que le Serpentard n’allait pas tomber dedans rassurait le commercial. Les propositions de son neveu le firent sourire. « J’aime bien ta seconde solution mais attention, l’argent disparaît bien trop vite » dit-il d’une voix bien sage. « Mais si ta future épouse a une fortune à Gringotts ne te gêne surtout pas. Je pense que tu seras particulièrement généreux avec les femmes que tu paieras pour ton bon plaisir » continua-t-il. Il disait ça à moitié sérieux, à moitié rieur. Parce que s’il préférait qu’il trouve un emploi stable il savait aussi qu’Evan n’aurait aucun scrupule à devenir ce jeune homme qui se perd dans des jupons féminins au point d’en dilapider tout son argent. Secouant la tête il ajouta : « De toute façon, tu as bien le temps ».
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Mar 2 Mai 2017 - 13:02
Les fiançailles entre héritiers de grandes familles étaient inéluctables pour préserver autant la pureté de la descendance que le patrimoine des ascendants. Evan ne s’était pourtant appesanti sur la question que tardivement. Il était promis à Azelma Travers depuis aussi longtemps qu’il pouvait s’en souvenir et une douce providence avait voulu que sa dite future dame soit la seule à trouver grâce à ses yeux. Et au-delà de toutes les raisons pour avoir brisé leur fiançailles dont il pouvait se défendre - séduire la très belle Cassiopeia à la barbe de son cousin Tsadkiel notamment - existait une vérité encore plus inavouable. Il ne souhaitait pas condamner Azelma à se fiancer aussi jeune, plus encore il ne souhaitait pas condamner Azelma à se marier à lui. Il rit un peu absent au clin d’œil de son oncle avec lequel il était d’accord car il était somme toute plutôt pressé de posséder Cassiopeia. « On ne m’a pas vraiment invité à placer mon mot … » ajouta-t-il en s’esclaffant plus franchement. Evan avait dès son plus jeune âge montré une violence à l’égard de sa famille - physique même concernant ses cousins mâles - pour asseoir sa position d’héritier qu’il avait toujours eu dans son sang mais non aux yeux de ses pairs. Et le soumettre au doloris n’avait pas suffi à calmer son tempérament impétueux et capricieux. « Je les ai pris au dépourvu en annonçant publiquement la nouvelle au cours des fêtes … Heureusement qu’on redoute encore plus l’image d’une famille dissolue que d’un mariage dissolu chez les Rosier ! ». Son grand-père ne s’était même pas étouffé avec sa coupe de champibulle, il préférait de loin étouffer le scandale et avait conservé son air ineffable. Evan avait plus tard été convié à monter jusqu’au bureau où l’attendaient son père et son grand-père qui avaient sans aucun doute discuté de la meilleure manière de se comporter suite à ce nouveau caprice. Une lettre avait finalement été envoyée par Laomédon aux Travers et aux Yaxley. Et Evan, de nature très orgueilleuse, considérait depuis qu’il avait gagné. Sans doute l’enverrait-on également à quelque évènement mondain aux côtés de son oncle Basil un jour prochain. Carrow et Rosier avaient créé un monstre qui menaçait de se retourner contre eux.
Si Evan partageait farouchement les idées les plus classiques des membres de sa famille, l’animosité plus forte encore qu’il éprouvait à leur égard le rapprochait davantage de Basil. Il entretenait une réelle affection pour son oncle qu’il aurait préféré appeler son père. Mais les années passaient et le monde politique creusait chaque jour plus l’écart entre leurs idées. Evan avait été convié à passer les prochaines vacances en Transylvanie avec d’autres élèves de sa maison - Travers, Avery, Mucliber, Wilkes - et était autant excité que craintif à l’idée de ce que cela laissait présager de son futur. Il n’y avait que deux camps dans cette guerre et il aurait aimé que son oncle rejoigne le sien. Il resta fermé aux arguments beaucoup trop gryffondoresques de Basil. Mourir pour l’honneur ? Voilà bien une chose que jamais Evan ne comprendrait et pas uniquement parce que les deux hommes ne partageaient pas la même vision de cet ‘honneur’. L’héritier Rosier appelait ça ‘horreur’, ‘erreur’ … mais pas ‘honneur’. Il considérait qu’il partageait bien plus son sang avec Merlin qu’il ne le partageait avec les sang de bourbe. Que cette masse immonde et grossissant chaque jour les rangs de Poudlard puisse prétendre à des métiers de sorciers, c’était pour lui révoltant ! La mixité et la tolérance n’étaient que des mensonges proférés par leur gouvernement pour tromper une inégalité qui était naturelle. De la violence, Evan n’avait jamais connu la torture ou le meurtre - et il ne lui tardait pas spécialement de s’y adonner - mais quel autre moyen existait-il pour lutter efficacement contre le gouvernement ? « Ce ne sont pas des personnes comme vous ou moi, mon oncle. Même chez les elfes, la transmission de la magie est plus naturelle … » répondit-il à voix basse en fronçant les ailes de son nez car cela le répugnait de se disputer avec son oncle pour la cause des sangs impurs, les étudier était à son goût trop proche de les considérer.
Pourtant, aussi séduit Evan puisse-t-il être par les idées et pratiques des mages noirs se faisant appeler les Mangemorts, il était tout aussi séduit par la perspective d’y échapper. Il ne voulait pas se retrouver sous la même bannière que ses ascendants et de son cousin qu’il haïssait. Alors cela lui plaisait de rêver à un avenir loin de tout engagement politique dans lequel il aurait pratiqué le quidditch comme les filles sans se fatiguer … Il rit sincèrement quand Basil évoqua les ressources financières qu’il pourrait trouver chez Cassiopeia et l’idée de faire des cadeaux à des maîtresses avec l’argent de son épouse lui plut assez. « Cet avenir me plaît assez, j’achète ! Héritier Rosier qui remercie la générosité des femmes avec la générosité de son épouse, je deviendrai donc ! On ne pourra pas reprocher à Cassiopeia d’être une triste épouse qui s’ennuie au foyer, je ferai d’elle une vraie investisseuse, une femme du monde qui paie des mondaines ! » plaisanta-t-il encore en profitant que le bar soit vide de toute oreille indiscrète. Il trinqua à cela avec son oncle avant de boire une nouvelle gorgée de sa chaude boisson. « Et vous mon oncle ? Ne venons-nous pas de trouver un argument qui vous conduise finalement à vous « ranger » ? ». Il lui sourit gentiment car de tous les hommes qu’il connaissait, son oncle Basil était bien le dernier qu’il parvenait à imaginer heureux en ménage. C’est qu’avec trente-cinq années de célibat, il s’était certes habitué à la grande vie …
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Jeu 4 Mai 2017 - 17:11
Evan Rosier & Basil Carrow... mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
Basil avait beau être proche d’Evan, il y avait bien des points entre eux qui étaient irréconciliables. Ils étaient bien différents, et une fois encore il en avait la preuve. S’il avait été dégoûté d’être fiancé à Rowle, il n’avait pas fait grand-chose pour faire changer les choses. Il s’était réfugié dans le travail, à un point même qu’une fois, il avait passé une semaine entière dans son bureau. Et son dévouement pour son travail avait convaincu son père d’annuler les fiançailles. Mieux valait une brillante carrière au Ministère qu’une femme qui nous handicap inutilement. Là, son neveu avait pris les devants, ou au moins, il avait montré son intérêt pour quelqu’un d’autre. Basil n’avait montré de l’intérêt pour personne : Ni pour elle, ni pour une autre. Il s’était surtout marié à son travail.
Ainsi, il acquiesça silencieusement, sans doute un peu admiratif du tempérament si explosif du jeune Rosier. Et une fois encore, leurs différences lui sautaient aux yeux. Ils ne pouvaient pas s’entendre du point de vue politique, et si la mère d’Evan n’avait pas été sa cousine qu’il appréciait tant, sans doute tous les deux n’auraient pas pu se voir. Basil au contraire du jeune homme était plutôt haineux des Sang-Pur, qu’il ne supportait plus du tout, à quelques exceptions près. A une exception près : son neveu. Au contraire ce dernier ne supportait pas « les sang-de-bourbe » tel qu’il le disait alors que lui-même les trouvait bien plus fréquentables que ceux qui se targuaient d’avoir le Sang-Pur. Ses amis étaient des sangs mêlés, selon la vision arriérée ils seraient des « traîtres » ? Sérieusement ? Ils valaient tellement plus que certains abrutis qui se pensaient supérieurs… Néanmoins il ne partagea pas son avis avec autant de violence qu’il l’aurait voulu, il écouta même les arguments de défense du Serpentard silencieusement, sans grimacer, sans essayer de le couper. Lorsqu’Evan compara les nés-moldus à des elfes, Basil leva les yeux au ciel, prêt à relever et à mettre en avant ce que lui-même pensait : « D’accord, et donc le premier sorcier, il était quoi, alors ? » demanda-t-il comme si c’était évident. « C’est gens ont la chance d’avoir de la magie en eux, et je suis persuadé que cette magie qu’ils ont n’apparaît pas miraculeusement. Et puis, même si c’était le cas, il est où le problème ? En quoi ça nous regarde ? Ce sont des gens avec des sensibilités. Comment moralement peut-on les rejeter à cause de leur sang ? » demanda-t-il avec l'air provocateur qu'il avait toujours eut quand il savait avoir raison. Il parlait en sachant que ce discours moralisateur n’allait pas trouver d’écho chez le jeune homme. La grimace d’Evan suffisait à faire comprendre au commercial que c’était peine perdue. Au point où ils en étaient…
Le bureaucrate avait toujours trouvé le garçon un peu paradoxal. Fier d’être un sang-Pur, revendiquant leurs idées, mais désireux en même temps d’échapper à leurs griffes. Basil n’avait jamais su trouver d’explications à cela. Sans doute était-ce parce qu’il était mal vu pour son matricide. Sans doute, sinon il ne voyait pas comment il pouvait avoir un tel point de vue. Basil ri sincèrement de l’idée du Serpentard. Pauvre Yaxley. « Elle risque d’être folle de rage » souligna-t-il, railleur, « fais attention dans quoi tu t’engages, une femme en colère est toujours dangereuse ». Evan retomba sur ses pattes et lui renvoya la question. Ah ah. Que répondre à cela ? Basil n’était pas comme ça, à profiter outrageusement de l’argent d’une femme pour aller en courtiser d’autres, bien que cela eut sans aucun doute flatté son égo. Parce qu’il connaissait ses atouts non négligeables et que sa facilité d’élocution aidait grandement à séduire des femmes (ou jeunes femmes qu’importait) un peu naïves. Mais enfin, il était toujours très clair sur ses intentions. Du bon temps sans prise de tête et surtout, surtout sans rien de sérieux derrière. Ses dernières années pouvaient être résumées ainsi. Alors il arrivait que certaines s’accrochent un peu trop à lui. C’était dérangeant mais il finissait toujours par s’en dépêtrer même s’il manquait de se faire toucher par un Furonculus. « Je ne crois pas que ton argument soit suffisant. Aussi triste que cela puisse être, une femme est une préoccupation pour laquelle je ne suis pas forcément préparé » commenta-t-il. Ce n’était pas complètement faux, en soit. Il avait beau être « rangé » comme le disait Evan, il regrettait ses heures de bon temps avec une collègue, une intermédiaire, une parfaite inconnue. Mais il faisait avec. « Puis bon, je pense que la fidélité est important pour avoir un couple solide, entends par là pour ne pas avoir de crises de jalousies intempestives, aussi dramatique cela puisse être » continua-t-il en réfléchissant. « C’est un terrain dangereux » conclut-il en manquant de gaffer pour rajouter « et je prend le risque ». Mieux valait qu’il ne soit pas au courant de son exploit de fréquenter une femme qui n’était qu’à moitié anglaise, et à moitié sorcière finalement, vu qu’elle était de sang-mêlé. Il n’était pas sorti, les ennuis allaient lui exploser au visage. Esprit de Gryffondor ou simple témérité, mais Basil avait hâte, plus que hâte. « Qu'est-ce que tu vas faire de ton été ? » finit-il par demander.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Mar 9 Mai 2017 - 11:02
Basil avait eu une grande influence dans l’éducation de son neveu. Il lui avait appris l’émancipation par le travail et l’art de bien parler, il avait encore égayé sa curiosité pour les femmes en lui racontant très tôt ses meilleures histoires. Mais son éducation avait des limites et se confrontait à celle des Rosier dans laquelle Evan évoluait malgré lui ou encore aux idées d’une importance grandissante des meilleurs amis qu’il s’était fait à Poudlard. Le jeune homme avait toujours été élevé dans l’idée de sa supériorité, sinon de son nom duquel il se méfiait, de celle de son sang. Et cette conviction se renforçait chaque jour qu’il passait au château. Il laissa parler sa nature provocatrice en répondant simplement « Sorcier ! » à Basil avec le même ton dénotant de l’évidence quand il l’interrogea sur les origines de leur race. Certains étaient nés sorciers, d’autres étaient nés moldus ou véracrasses … les deux derniers genres étant plus proche entre eux à son sens que de celui illustre auquel il appartenait. Il baissa les yeux vers son verre de drambuie en retenant férocement une grimace de dégoût tandis qu’il écoutait la suite des inepties de son oncle mais la contraction du muscle de sa mâchoire était visible et le trahissait. « De la magie apparaît là où elle ne devrait pas apparaître tout comme il arrive que des cracmols souillent les branches des meilleures familles … ce n’est pas une raison pour crier à l’égalité et à la mixité … » répondit finalement l’héritier en s’intimant à parler à voix plus basse encore pour en contenir la colère. « Mais je suis d’accord, ce n’est pas un problème. Ou du moins, ça n’en était pas un avant qu’on les invite à notre école, qu’on les laisse exercer les mêmes métiers que nous, qu’on les intègre à notre société … comme si c’était normal ! ». Il était tellement évident pour Evan que les sang de bourbe et les mêlés qui en étaient issus étaient différents de leur race. La magie était un héritage transmis par la famille et par le sang, quelques tares qui apparaissaient ne faisaient pas la règle. Les sang de bourbe ne méritaient pas mieux que d’être éradiqués avant de contaminer les dernières personnes pures de leur société. L’héritier Rosier respectait d’une certaine façon bien plus les moldus qui avaient eu la brillante idée de conduire au bûcher ces tares apparus dans leur monde que les sorciers nés moldus qui avaient péri par le feu. Car cette magie là ? Leur bizarre magie ? Eh bien elle n’était pas naturelle ! Le symptôme de cette maladie dans leur magie était apparu le jour où les sorciers avaient été bridés dans l’apprentissage de la magie noire. Cette théorie de l’histoire de la magie n’était évidemment pas enseigné au château mais de nombreux grimoires la défendait dans les étagères des Rosier, des Carrow, et d’autres grandes familles encore …
Aussi la passion d’Evan pour les femmes s’arrêtait-elle à celles qui avaient le sang pur. Jamais il n’aurait pris le risque d’aller souiller une lignée Rosier avec de monstrueux enfants illégitimes de sang impur. Cela était heureux pour sa future épouse d’une certaine façon car cela limitait la liste des maîtresses possibles à quelques Travers, Black, Fawley … L’héritier Rosier sourit devant la mise en garde de son oncle car son caractère était également suffisamment brillant pour le pousser à sous-estimer les femmes. « En voilà d’autres à qui on aurait jamais dû confier de baguettes … » rit-il cette fois-ci plus amusé que réellement provocateur. « Avant un silencio suffisait à ranger la langue des plus bavardes ! » argumenta-t-il encore car il n’attribuait d’autre pouvoir à des femmes en colère que celui de casser les oreilles des hommes les plus braves. On disait pourtant que derrière chaque grand homme se cachait une grande femme et secrètement, c’était une théorie qu’il aurait bien aimé éprouver. Peut-être était-ce pour cela qu’il aimait aussi les femmes qui lui tenaient tête comme la jeune Azelma Travers … car les autres l’ennuyaient certes bien vite. Il était curieux de savoir de quel genre relevait Cassiopeia Yaxley car il n’avait pour l’instant réussi à la classer dans aucune catégorie. Elle piquait sa curiosité de Rosier et c’était un heureux signe. Mais Evan acquiesça tandis que son oncle Basil sortait de sous sa cape un argument de taille. Les femmes, quel que soit leur caractère, demandaient toujours un minimum d’attention qui, s’il était distrayant avant de les posséder, devenait lassant par la suite. L’héritier Rosier n’avait jamais connu de longues relations pour cette unique raison. Quant à la fidélité ? Il voulait bien feindre de se préoccuper de son épouse si cela lui permettait de prendre la poudre de cheminette pour continuer ailleurs ses petites affaires hors mariage … mais il n’était pas prêt à d’autres concessions. Il ne put s’empêcher de s’amuser de son propre caractère en l’occurrence et sourit en levant son verre à cette curieuse union qui s’annonçait à la fois heureuse et désastreuse avant de se délecter d’une nouvelle gorgée.
Evan retrouva immédiatement son sérieux quand son oncle le questionna sur le sujet des grandes vacances qui aurait pourtant dû s’accompagner d’oisiveté. Il saisit l’écorce d’orange qui décorait son verre pour la pincer entre ses doigts. Il était embêté car il aimait encore moins mentir à son oncle qu’il n’aimait se disputer avec lui. Il resta volontairement vague dans sa réponse. « Il semblerait que je ne sois pas complètement sorti des grâces de l’héritière Travers puisqu’elle m’invite cet été, ainsi que d’autres camarades de ma maison, à passer les vacances dans le château de sa famille en Transylvanie ». Ce que Evan ne confessa pas à son oncle - mais dont il pouvait malgré tout se douter vu ce que portait le nom de Travers - était que les élèves invités avaient été soigneusement sélectionnés. Ce n’était pas uniquement des élèves de sang pur ou de la maison verte et argent. C’était des élèves dont les parents ou grand parents portaient de manière plus ou moins ostensible un sombre tatouage sur le bras. Alecto Carrow faisait également partie des conviées. Et Thanatos Rosier avait enjoint à son petit-fils une semaine après cette invitation l’obligation de s’y rendre. « Si j’ai pu échapper à notre mariage, je ne pense pas que j’échapperais à ces vacances … » confia-t-il à son oncle avec un mystérieux sourire en coin mais moins d’excitation que d’habitude dans la voix. Une partie de lui redoutait ce que ces vacances d’été présageaient car, en dépit de ses idées les plus sombres, il n’était et ne voulait pas encore être autre chose qu’un gamin vieux de dix-sept années.
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Dernière édition par Evan Rosier le Lun 15 Mai 2017 - 13:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Jeu 11 Mai 2017 - 20:15
Evan Rosier & Basil Carrow... mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
Basil savait que le débat avec Evan au sujet du sang n’allait pas être fertile. Ils allaient s’enterrer dans des tranchées comme des soldats de la Grande Guerre, ne désirant pas aller sur le terrain pour éviter de finir enterré par l’autre. Mieux valait rester sur ses propres points de vues plutôt que d’écouter ceux des autres. Le bureaucrate était hermétique aux non-arguments du Serpentard qui ne faisait que répéter des phrases qu’on lui disait depuis qu’il était enfant. Il en avait perdu jusqu’à sa capacité de critique et l’ancien Gryffondor trouvait cela particulièrement triste. Evan Rosier était un esprit brillant malheureusement arrêté par des préjugés qu’on ne pourra jamais lui retirer. Le garçon d’ailleurs, n’eut pas grand-chose à dire à son oncle sur les origines du tout premier sorcier. Il était donc né sorcier, d’ancêtres forcément moldus. « Un Né-moldu, donc ? Si les gènes sont apparus comme par magie… » commenta-t-il, particulièrement satisfait de l’avoir bloqué. L’énormité des paroles du garçon pouvaient être fatigantes mais il en avait vu tellement qu’il ne faisait même plus attention. Evan était le seul garçon avec qui Basil pouvait se permettre de dire ce genre de choses. Ce n’était pas comme s’il allait crier sur tous les toits que son oncle était un traître. La confiance, était un sentiment bien particulier et le jeune homme était le seul parmi les sang-pur, à avoir celle du commercial. Les propos qu’il enchaîna affligèrent le bureaucrate qui laissa une main passer sur son visage fatigué. « C’est la nature » affirma-t-il lorsqu’il eut finit. « Qui sommes-nous pour aller contre cela ? » continua-t-il. C’est qu’il avait un esprit assez… Eh bien, contestataire. Il savait répondre, il avait appris c’était la base même de son métier. S’il n’était même plus capable de répondre à un jeune homme de dix-sept ans, il valait mieux qu’il prenne sa retraite anticipée. « Quant aux sang-mêlés, ce n’est pas de leur faute si leurs parents ont fautés » finit-il. Les sang-mêlés, mieux valait ne jamais y toucher en face de Basil. Il avait volontairement repris une tournure de phrase bien connue dans la haute société sorcière. Comme si être avec un moldu et un moldu avec un sorcier devait être considéré comme une faute.
D’ailleurs cela ne dérangeait guère de fréquenter une sang-mêlé. Heureusement d’ailleurs, parce qu’il n’avait jamais aussi bien qu’avec elle. Le commentaire sexiste d’Evan fit sourire Basil qui ne s’en offusqua pas. Que pouvait-il dire, lui qui avait un meilleur ami furieusement mysogine ? C’était amusant, ce genre de boutade. Bon, après il ne souriait pas si Carolyn était dans le coin, mais il n’y avait aucune chance qu’elle soit dans ce bar en même temps qu’eux. Alors forcément il c’était permis un sourire, et même, il ajouta : « Elles sont surtout douées pour les sortilèges qui défigurent, à bon entendeur ». Il avait de la chance de courir vite. Certaines étaient déçus qu’il ne leur apporte pas plus d’attention qu’une nuit au lit, et elles étaient vexées. L’égo d’une femme était exceptionnel de complexité. La remarque de son neveu rappela à Basil un malheureux évènement justement survenu dans le village de Pré-Au-Lard au mois de Novembre : « En parlant de ça ! Y’a une fille de Poudlard qui m’a abordé en début d’année, parce qu’elle voulait que je milite pour le droit des cornes d’éruptifs, je sais pas trop quoi, j’ai écouté la moitié des énormités qu’elle m’a sorti… Et comme elle ne s’arrêtait pas de parler, je lui ai envoyé un silencio, en pleine poire. Tu aurais vu sa tête ! Ce devrait être le premier sortilège qu’on apprend aux garçons qui entrent en première année à Poudlard ! » lança-t-il. Qu’est-ce qu’elle l’avait gonflé cette gamine ! Basil leva son verre en même temps qu’Evan. Le sujet féminin ne manquait pas de perspectives d’ouverture. Il y avait toujours des choses à dire sur ces créatures qui les satisfaisaient bien assez. Le bureaucrate ne les déconsidérait pas spécialement mais voilà, il était libre comme l’air. Enfin, avant d’être avec Hoover. Maintenant ce n’était plus trop le cas. Découragé par cette idée, il se réfugia dans son verre. Autant ne plus y penser, ça allait lui passer. Mais c’était dur de passer sous silence des années et des années de célibat couplées de bon temps fréquent.
En tant que bon oncle, il avait tenu à savoir ce qu’avait prévu Evan pour l’été. Ca lui aurait fait plaisir de passer le voir à l’occasion. Mais la réponse qu’il lui livra le prit un peu au dépourvu. En Transylvannie ? Si loin ? La région n’était déjà pas propice à des pensées rassurantes, quand on savait que le célébrissime Comte de Dracula y avait son château. Basil observa le geste du Serpentard qui semblait pensif. Qu’il y aille en soit ne le dérangeait pas. Les gens avec qui il y allait, par contre, c’était une autre histoire. Sans détourner ses yeux sombres du charmant visage de Rosier, il commenta « Et tu sais ce que vous allez y faire ? ». Il espérait une réponse sincère. Il ne voulait pas que ces gens pervertissent encore un peu le jeune homme. Evan méritait de garder encore son humanité. Ce que Basil ne savait cependant pas, c’était qu’il ne restait plus grand-chose de cette humanité chez son neveu. La distance, ça sépare. Ça change les gens, et le bureaucrate avait raté quelques petites choses. Le commentaire du garçon fit de la peine à Basil qui but une gorgée de sa bière en réfléchissant à ses paroles. Lui, en tant qu’élément dissident, ne pouvait qu’enjoindre son neveu à refuser, envers et contre tout. Mais il ne voulait pas non plus qu’il se fasse punir par sa faute. Il ne lui souhaitera jamais cela. Le grand-père d’Evan, était suffisamment perché. « C’est bien dommage que tu ne puisses pas annuler. En soit, la Transylvannie est une très belle région mais je doute que vous y alliez pour admirer les cèdres … »
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Lun 15 Mai 2017 - 15:31
Ce n’était pas la première fois que l’oncle et le neveu débattaient pour savoir qui de l’oeuf ou de la poule était arrivé en premier. Pour Basil, les êtres étaient arrivés en premier. Pour Evan, la magie était arrivée en premier. Il ne poursuivit pas leur discussion sur ce sujet et se contenta de couler un regard incrédule - et un peu blasé - vers son aîné. A quoi bon le bassiner avec la théorie des origines de la terre et de la vie que partageait leurs grandes familles ? On leur avait raconté les mêmes histoires tirées des mêmes livres quand ils étaient enfants. Basil avait fini par ne plus y croire le jour où il avait cédé au chant - prétendument moderne ! - des sirènes de leur gouvernement. Quand son oncle lui indiqua par contre que les moldus qui développaient des pouvoirs faisaient partie de la nature, Evan ne put que grimacer de son air le moins convaincu. « La nature ? Ce sont au mieux des erreurs de la nature ! » protesta-t-il calmement en levant les yeux au ciel. « La magie est un flux et elle a injustement éclaboussé quelques crétins de moldus le jour où les sorciers ont souhaité l’endiguer en se détournant de l’étude de la magie noire … il est aujourd’hui du devoir du gouvernement de renverser le phénomène plutôt que de l’encourager » répondit très sereinement le garçon de dix-sept années. Il avait fini par faire siennes les théories des auteurs de magie noire dont sa bibliothèque et la tête de ses amis étaient pleines. Evan n’était malgré tout pas de mauvaise foi et quand Basil déclara innocents les fruits des terribles unions entre sangs pur et impur, il se contenta de boire un nouveau trait de sa boisson dans un vague haussement d’épaules davantage désintéressé que désolé. « La société est un endroit violent où le déterminisme social - et également génétique - a toujours existé. Je comprends que les sang de bourbe et les mêlés souhaitent voir des lois à leur avantage crées, mais quel est votre intérêt à vous mon oncle ? ». Si la naissance d’Evan avait eu lieu dans des circonstances médicales assez terribles, ce n’était pas le cas socialement. Basil et lui étaient nés avec un grand nom, une petite richesse, et par dessus tout avec le sang pur, pourquoi diable auraient-ils souhaité que cela change ?
Evan s’était un peu radouci et avait retrouvé un ton plus calme. Les discussions sur les femmes, avec un bon verre à la main, avaient sur lui cet effet-là. Et il retrouva vite son sourire le plus amusé tandis que son oncle et lui sautaient élégamment de la suprématie et la misogynie. Il eut un petit rire amusé quand son oncle laissa entendre que certaines furies avaient déjà tenté de le défigurer par le passé. « Puisque nous en sommes aux aveux honteux, ma blessure de quidditch n’a pas touché que mon épaule … et il se peut qu’elle ait été causée par une joueuse qui mériterait littéralement de rejoindre l’équipe des harpies ! » confessa-t-il avec un certain amusement. Maintenant que l’offense avait été punie, il parvenait de nouveau à en rire. C’est que la violence pouvait parfois être étrangement salvatrice … L’anecdote de Basil qui allait également en ce sens déclencha chez son neveu un sincère éclat de rire. Il salua son geste d’un verre levé et d’un sonore assentiment. « Bien fait ! Je n’ai pas encore essayé cette technique mais ça peut être intéressant de la tester avant les fiançailles ! ». Son rire finit par s’éteindre mais pas son sourire. Ce n’était pas parce qu’il courtisait farouchement la jolie Yaxley qu’il pensait arrêter de courir les pouliches. Il comptait simplement faire montre de discrétion et le silencio lui serait sans doute utile.
Rosier ne pouvait s’empêcher de trouver assez étrange la perspective de passer les prochaines vacances d’été en tant que célibataire pour la dernière fois de sa vie. Et sans cette invitation à l’est de la carte, sans doute aurait-il voyagé dans des destinations plus ensoleillées où les jeunes femmes portaient un peu moins de vêtements. Son sourire finit ainsi par s’évanouir quand Basil l’interrogea sur son programme sans doute plus frugale que ce qu’il avait d’abord espéré. Il releva les yeux vers son oncle mais resta d’abord silencieux. Il ne savait pas de manière certaine ce que le reste de ses camarades et lui allaient faire là-bas. Il n’avait que de sérieux doutes mais les taire s’assimilait de trop près pour lui à mentir à son oncle. En dépit des idées qui les opposaient - et même de son ami sous-chef du bureau des aurors à ce que l’on racontait parfois dans la famille - Basil était bien la seule personne en qui Evan avait une confiance absolue. « Étudier la magie qu’on ne nous enseigne pas à l’école, ça c’est sûr … » n’eut-il aucun problème à avouer. « Certains de mes amis et grand-père également pensent - ou tout du moins espèrent - que nous y ferons des rencontres intéressantes ! » ajouta-t-il davantage partagé. Lui-même ne savait quoi penser de la véracité de ces rumeurs et préférait très volontairement rester dans l'ignorance. Le nom de Lord Voldemort avait même été prononcé dans les fantasmes les plus fous de certains de ses meilleurs amis. S’il trouvait la cause défendue par le mage noir juste et ses méthodes efficaces, il n’était pas pour autant certain de vouloir répondre positivement à l’honneur qu’on lui ferait sans doute de rejoindre ses partisans. Il pensait que cela arriverait, comme cela avait été le cas pour son cousin, à la fin de sa scolarité. Evan se trouvait peut-être bien une conscience, ou alors une excuse à sa couardise, mais il s'estimait pour l’instant encore trop jeune pour s’enrôler dans quoi que ce soit d’aussi sérieux à son âge. Aussi écœuré et révolté puisse-t-il être contre la vermine de sang de bourbe, la perspective d’être un agent direct de leur extermination le laissait encore perplexe.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Sam 20 Mai 2017 - 22:59
Evan Rosier & Basil Carrow833 mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
C’était sans doute la faute aux gènes Carrow, mais Evan comme Basil étaient têtus comme des mules et refusaient de voir une autre vérité que celle qu’ils clamaient. D’où les débats interminables entre eux sur les gènes moldus, sorcier, sur la taille du dernier Brossdur, ou même sur le prix des bierraubeurre au Chaudron Baveur. Ils restaient résolument campés sur leurs positions, les idées bien en place, prêts à dégainer et à mettre à mort l’autre avec leurs arguments. C’était exactement ce qu’ils faisaient à ce moment-là. L’attitude nonchalante du jeune Rosier rappelait furieusement à Basil sa propre manière d’agir ce qui eut le don de le faire sourire. Sans doute d’ailleurs, son interlocuteur n’allait-il pas comprendre pourquoi un léger rictus étirait les lèvres de son aîné. Il ne fit guère attention à ce qu’il ajouta ensuite, préférant se concentrer sur l’humidité qui collait au verre de sa bierraubeurre. « La magie noire n’a rien à voir là-dedans, il faut que tu sortes ton nez des bouquins de ton père » commenta paisiblement le bureaucrate. « Il s’agit juste d’une branche différente de magie, bien plus dangereuse et difficile à manier. Après avoir vu ses méfaits au musée, je t’assure que la seule chose que je souhaite c’est ne plus jamais y avoir à faire » continua-t-il comme si rien n’était. Il ne pouvait pas pousser son neveu à étudier la magie noire après avoir vu l’effet de certains sortilèges sur des victimes innocentes. Il s’en voudrait trop ce n’était pas lui. Et il ne voulait pas que son propre neveu, le fils de sa cousine si douce, soit comme cela. Il ne pouvait pas le tolérer. Néanmoins et à sa grande surprise, Evan fit preuve d’objectivité dans la suite de sa réponse. Voilà que le débat devenait une réelle discussion entre deux partis calmes et prêts (peut-être ?), à écouter l’autre. « Je suis d’accord avec toi sur le déterminisme, et tu remarqueras d’ailleurs que c’est injuste, comme concept. Mais je ne comprends pas ce que tu veux dire concernant mon intérêt » dit-il. Basil était plus intelligent que ça. Il voulait juste voir jusqu’où pouvait aller le jeune Serpentard dans ses idées étroites. Nul doute d’ailleurs, que le jeune homme allait comprendre la manœuvre. Après tout, il n’avait rien fait pour être discret.
Mais les conversations sérieuses entre eux ne duraient jamais éternellement. Certains sujets en rattrapaient d’autres, les entraînant tous les deux dans un tourbillon de sourires et d’anecdotes parfois moralement douteuses. L’aveu de son neveu vînt compléter le sien et Basil pouffa avant de boire une gorgée de bière. « J’ai mal pour toi » commenta-t-il, sans doute avec un peu de cynisme dans la voix. « Les Harpies sont jolies, j’espère qu’elle l’est ». C’est que Basil suivait avec une attention peut-être un peu perverse et malsaine, tous les matchs des Harpies de Hollyhead. Il pouvait discuter autant qu’il voulait avec d’autres supporters, sa joueuse préférée restait l’attrapeuse, qui semblait diablement agile avec ses doigts. Et c’était sans compter sur ses qualités (atouts) physiques indéniables. Le silencio était vite devenu le sortilège préféré du bureaucrate qu’il utilisait à outrance sur les jeunes fille qu’il parvenait à faire venir dans son lit. Bien évidemment, l’élève de Poudlard était sa dernière victime et sans doute la moins agréable de toute. Il leva son verre à son tour pour le faire tinter sur celui de son neveu : « Vise-la dans le dos, c’est là mon seul conseil ».
L’attitude d’Evan face à son voyage en Transylvannie laissait Basilius perplexe. Il restait silencieux pendant de longues secondes en le regardant, comme s’il se demandait s’il devait lui dire la vérité. Mais là-dessus, Basil n’avait aucun doute sur sa future sincérité. Il ne voulait cependant pas lui faire dire des choses qu’il ne souhaitait pas partager. « Si tu ne veux rien… » commença-t-il avant d’être interrompu par le jeune Serpentard. Le bureaucrate fronça les sourcils, ce n’était pas une surprise. Mais la suite le laissa encore sur sa faim. Rencontrer des gens intéressants ? Cette idée ne lui plaisait pas trop, pas du tout, même. Ce seraient des gens qui pourraient l’influencer. Basil avait déjà été spectateur de l’éloignement d’Evan sur une route trop glissante pour que lui-même puisse l’emprunter. Et savoir qu’il allait s’enfoncer encore sur ce chemin boueux ne lui plaisait pas du tout. « Je te conseillerai simplement de ne pas trop accorder d’importance à ce que te disent ces rencontres intéressantes » dit-il en reprenant ses mots. Il ne pouvait guère faire plus. « Et je vais agir comme un oncle poule, mais fais attention à toi, là-bas » finit-il sans le quitter du regard. Pratiquer la magie noire nécessitait forcément une cible. S’il ne doutait pas qu’ils allaient trouver un animal quelconque pour s’entraîner, Basil craignait que dans un élan sadique, certains proposent de s’entraîner sur eux-mêmes. Le premier qui touchait à un cheveu de son neveu ne risquait pas de revenir en vie de Transylvannie.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Lun 22 Mai 2017 - 18:28
Le Manoir de la famille Rosier à Gloucestershire abritait de rares ouvrages comme on en trouve que dans les familles au lignage pur qui se les transmettent de génération en génération. Bien que Evan n’ait jamais eu un goût très prononcé pour la lecture - contrairement à ses autres cousins - il avait toujours été profondément immergé dans les sombres théories gribouillées dans les poussiéreux manuels. Et, comme bon nombre d’étudiants curieux, la magie noire exerçait sur lui une étrange fascination. Elle semblait offrir un infini de possibilités qu’on ne trouvait pas dans la magie qu’on leur enseignait à l’école. Certains de ses camarades de maison se vantaient déjà de maîtriser quelques sortilèges et de s’entraîner secrètement aux impardonnables. Evan aurait aimé se targuer de la même pratique mais ne le pouvait sans mentir. Son père avait négligé cette partie de son éducation comme toutes les autres ; et il n’avait aucune envie de se tourner vers son grand-père auprès duquel il ne voulait contracter aucun sentiment de dette. « Vous avez déjà étudié la magie noire ? » demanda-t-il franchement à son oncle. Il trouvait cela dommage que Basil ne veuille plus rien à voir à faire avec cette branche de la magie car il était bien le seul tuteur de son entourage qu’il aurait respecté. « Et ma mère ? » voulut-il encore savoir en baissant les yeux vers la rondelle d’orange de son verre pour en écraser la pulpe entre ses doigts. Il n’aimait pas parler de sa mère et il était rare que cela advienne. Il se remémorait le souvenir dont il avait été spectateur dans la pensine et de la tristesse dans la voix de Cassandra Carrow lorsqu’elle se confessait à son futur époux. Je ne peux pas t’offrir d’héritier Laomédon … Il se demandait parfois si le décès de sa mère et sa naissance à lui n’étaient pas liés par quelque acte de sorcellerie noire. Il secoua brièvement la tête pour taire la douce voix de la jeune femme et ajouta aussitôt. « Oubliez mes questions, c'est stupide ! ».
Rosier releva finalement les yeux vers son oncle le regard fort mais l’esprit encore engourdi par la pensée éphémère qui venait de le quitter. Il ne sut d’abord quoi répondre car cela prit quelques secondes à ses idées pour se remettre en place. Il haussa finalement une nouvelle fois les épaules. « Nos familles ont toujours dominées la société que ce soit au gouvernement ou dans les affaires. Ca ne vous effraie pas ? L’idée d’un monde administré par des sang mêlés ? C’est qu’avec leur amour stupide pour le monde non magique ils pourraient bien finir par dilapider nos gallions dans des politiques pro-moldus et faire de nous les chiens de ces chiens ! » Evan imaginait déjà des gros titres tels que ‘les médicomages sauvent des enfants moldus’ et cette idée qui aurait pu faire briller les yeux d’un naïf ne faisait absolument pas luire les siens. Les moldus avaient tout à gagner d’un rapprochement avec les sorciers et par conséquent eux avaient tout à y perdre. Leur société évoluait et l’héritier du nom des Rosier n’approuvait évidemment pas cette nouvelle distribution des cartes plus égalitaires. En bon oligarque né, la démocratie l’effrayait. De longues années auparavant, sans doute l’un de ces ancêtres avait-il tenu le même discours lorsqu’on avait déclaré que les femmes avaient le droit de jouer au quidditch. Et voilà qu’aujourd’hui les hommes ne pouvaient pratiquer ce sport sans craindre que leurs exs ne s’en prennent littéralement à leur virilité, menaçant ainsi toute leur descendance, alors il fallait bien le rejeter ce 'vivre ensemble'. Quand Basil le questionna sur le physique de la joueuse qui l’avait mis hors compétition, Evan leva ses yeux au plafond avec un sourire en coin pour signifier que la jeune fille était un véritable optimale. Il se retrouvèrent une nouvelle fois à rire ensemble et à trinquer aux sages conseils de son oncle qui, il n’en doutait pas, lui sauveraient un jour la mise ! Si seulement Basil avait été aussi enfoiré avec les mêlés qu’avec les femmes, qu’est-ce qu’ils se seraient amusés ne pouvait s’empêcher de penser Evan …
Mais pour rire à ses blagues suprémacistes de mauvais goûts, il n’y avait que ses camarades de maison vers lesquels ils pouvaient se tourner et les prochaines vacances en seraient l’occasion. Evan était content de fuir sa famille pour s’amuser avec Avery, Mulciber, Wilkes, Rogue et Travers. Mais si ça se transformait en rassemblement de mangemorts ? Son cousin Achilles en faisait partie et il ne souffrait déjà pas partager son nom avec lui … alors un cercle dans lequel il aurait été son aîné ? Il n’y aurait pas de place pour eux deux ! « Je ne rejoindrai aucun cercle dont mon cousin fait partie … » rassura-t-il son oncle dont il devinait les doutes. Il leva son verre pour dissimuler un sourire sincère quand son aîné l’enjoignit encore à la prudence. Il n’était pas habitué à recevoir des propos paternalistes - il n’en recevait d’ailleurs que de son oncle - et cette attention le réconfortait dans la solitude dont il se murait. Il reposa son verre mais ce n’était pas son contenu ambré qui lui avait insufflé cet air bravache. « Je vous donnerai régulièrement de mes nouvelles si cela peut vous rassurer » lâcha-t-il avec son air d’adolescent ingrat bien heureux de se voir offrir un prétexte pour écrire à son aîné. « Où est-ce que je devrai envoyer mes hiboux cet été ? Chez les Bavaroises ou les Espagnoles ? Ou est-ce que vous prenez enfin des vacances ? » interrogea-t-il à son tour son bourreau de travail d’oncle sur son programme estivale.
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Jeu 25 Mai 2017 - 19:43
Evan Rosier & Basil Carrow... mots ▬ dialogue en italique
"Le progrès tue"
L’âge de Basilius Carrow lui donnait de l’expérience. Il lui donnait du vécu. Il en avait sur toutes sortes de sujets : les femmes bien sûr, étant le premier ; ensuite venait probablement les relations humaines, en grand manipulateur qu’il était ; et enfin, sans doute pouvait-on ajouter à la liste la magie noire. Le cadet l’avait étudié. Il y avait d’une part été forcé, au début. Mais ensuite, tout avait fait place à une curiosité qui le prenait tout entier. Ce n’étaient plus des séances obligatoires. Sans dire qu’il prenait du plaisir à la tâche parce que n’était pas le cas, Basil se disait qu’après tout, mieux valait en connaître le plus sur le rayon pour ne pas se faire avoir, un jour. Son pessimisme se ressentait depuis toujours. Même adolescent, il savait qu’il allait se retrouver en face d’un être humain maniant la magie noire. Son père déjà, était un candidat. Et il préférait pouvoir s’en défendre. Alors oui, l’enseignement de Poudlard était assez riche dans ce domaine. On pouvait s’en défendre avec les cours dispensés par l'école de sorcellerie. Mais difficilement. Les Mangemorts actuels utilisaient des manières qui n’étaient pas justes. Elles ne permettaient pas un combat équitable. Basil le savait. S’il avait eu sa baguette le soir de l’attaque au musée, il ne doutait pas qu’il en aurait fait usage, quitte à finir devant un juge pour avoir utilisé une magie proscrite. Carrow savait son neveu curieux comme lui, en la matière. Qui ne l’était pas ? Le plus peureux des hommes peut-être. Mais Evan n’était pas de cette trempe-là. Evan en fait, était comme lui, refusant l'éducation qu'on leur avait donné. Mais lui, il revendiquait ces idéologies transmises par leur éducation. Finalement, il lui posa la fameuse question à laquelle Basil comptait bien répondre, puisqu'il s'y attendait. Mais il enchaîna presque immédiatement en lui demandant si c’était le cas pour sa mère, Cassandra.
Basil qui avait ouvert sa bouche pour répondre en toute honnêteté la referma immédiatement, désarçonné par la question. Cassandra, sa douce cousine Cassandra, bien sûr qu’Evan voulait savoir. Sans doute que s’il avait été dans sa position il aurait demandé aussi. Il aurait tout voulut savoir d’Aurianne Bulstrode. Cette femme immonde était loin de l’image sans doute idéalisé qui apparaissait dans l’esprit du bureaucrate quand il pensait à la mère du garçon en face de lui. Le souvenir de sa tendre cousine le rendit muet, au moins jusqu’à ce que son neveu lui demande d’oublier ses questions. Il le regarda pendant un temps, les pupilles plutôt parcourues de vieux souvenirs que de l’image du Serpentard. Basil était absolument désolé que le jeune homme en face de lui n’ai pas connu la brillante femme qu'était sa mère. Cassandra aurait sans aucun doute protégé le gosse des idées sombres de leurs familles pourries. La vie d’Evan aurait été tellement différente… Cette pensée rappela à Basil qu’il aurait dû prendre d’avantage en compte l’éducation de son neveu, faire plus d’effort pour le faire réfléchir. Le simple souvenir de sa cousine disparue faisaient ressortir un flot de regrets dans les yeux sombres du cadet. Il se réfugia une fois encore dans sa bière, avec l’espoir qu’une gorgée emporterait toutes ces images.
Brusquement, il prit le contre-pied de la réponse du garçon qui lui disait d’oublier ses questions : « Non, je vais te répondre » commença-t-il sans détourner le regard, « j’ai étudié la magie noire, oui. J’y étais forcé au début mais ça a réveillé chez moi une… Certaine curiosité. J’étais intéressé d’apprendre toutes ces choses, parce que je savais que j’en aurais besoin un jour ou l’autre. Ta mère par contre… ». Mais Basil se coupa. Il n’en savait rien en fait. Aussi proches étaient-ils, ils n’avaient jamais discuté de cela. Sa cousine l’aidait à penser à tout sauf à ce qu’il devait subir chez lui. Elle connaissait toutes ses plus sombres peurs. Elle connaissait chaque pan de son enfance. C’était comme si elle avait été là pour y assister. Elle était au courant pour sa claustrophobie, et elle savait ce qui l’avait déclenché. Cassandra connaissait tout. Mais certainement pas son attrait pour la magie noire. Mais sans doute s’en doutait-elle. « Je ne sais pas. Nous ne… Nous évitions de parler de ce genre de choses lorsqu’on se voyait. Mais Evan, ta mère était une femme remarquable. Elle était tendre, elle était douce je doute franchement qu’apprendre cela l’ai intéressé un jour » finit-il enfin. Il lui disait là, la pure et simple vérité. Cassandra avait été comme sa sœur, à peine plus âgée que lui, elle avait été son ancre dans un océan déchaîné. Il comprenait le manque d’Evan. Lorsqu’elle était morte, Basil c’était dit qu’il venait de perdre la seule personne de confiance dans sa famille de cons. Mais au final, si son fils n’était pas aussi délicat et tendre qu’elle, il était digne de la confiance du bureaucrate. Evan, c’était presque son fils au final. Basil le considérait comme tel. S’il avait pu être le tuteur du garçon, il aurait accepté immédiatement. Mais évidemment, la charge revenait au père.
Le haussement d’épaule de dédain précéda une réponse que Basil n’attendait pas forcément. Il n’attendait pas cette réaction-là. C’était comme si c’était normal, que cela importait peur et surtout qu’il avait raison concernant l'injustice du déterminisme social. Cette assurance médusa Carrow. La peur motivait tous les actes monstrueux des Mangemorts. C’était assez triste. Ils n’avaient donc pas assez confiance en eux pour ne pas compter sur leur sang. C’était pathétique. Oui, Basil trouvait cela pathétique, alors que lui-même avait eut droit au piston de papa pour entrer directement dans son département sans passer par les stages. « Je ne vois pas où est le problème avec les sangs-mêlés » dit Basil d’une voix bien froide, « ils sont plus responsables que nous le sommes, avec notre égo surdimensionné de sang-purs. Ils connaissent la récompense du dur labeur, là où le travail est mâché pour nous » continua-t-il sans changer de ton. « L’égalité te ferait-elle peur ? » demanda-t-il enfin. La réaction d’Evan face au physique de la joueuse l’amusa. Si c’était son ex bien sûr qu’elle était jolie. L’héritier Rosier n’avait pas de l’ectoplasme dans les yeux. En bons garçons qu’ils étaient, ils avaient trinqué à leur machisme pathétique avant de rebondir sur les vacances d’été.
Basil n’avait pas pu s’empêcher de tenir des propos paternalistes. Il ne connaissait que trop bien les penchants sadiques des enfants, Mangemorts en devenir. Il n’avait pas de grands pouvoirs sur l’avenir d’Evan, mais s’il le devait, il ferait tout son possible pour l’empêcher de faire la plus grosse erreur de sa vie. Qu’il étudie la magie noire en soit, cela ne le dérangeait pas trop. Il était passé par là, et ce n’était pas pour ça qu’il l’utilisait à tout bout de champ. Le jeune homme essaya de rassurer Basil qui ne l’était pas tant que ça. S’il était de bonne volonté maintenant, le sera-t-il lorsqu’il sera entouré de gens voulant l’enrôler ? Le Serpentard avait beaucoup d’ambition et malgré toute la confiance que pouvait lui accorder son oncle, il avait sans doute tendance à se croire moins influençable qu’il ne l’était vraiment. Aussi pour toute réponse, Carrow hocha légèrement la tête et esquissa un sourire lorsque son neveu lui promit de lui donner des nouvelles. Mais la suite de ce qu’il dit le fit partir dans un grand éclat de rire, à tel point qu’il se pinça l’arête du nez. Il voudrait bien répondre qu’il sera plutôt « Polonaise » cet été, considérant les origines de Soyle, mais il s’abstint. Basil ne parlait pas un mot de polonais et Evan le savait. Ce serait suspect d’aller là-bas. Alors à la place, il répondit : « Russes. Tu n’es pas le seul à voyager en Europe de l’Est cet été. Je m’en vais voir un clan de dragonniers avec une prof de Poudlard qui était mon intermédiaire ». Son ton était rieur, et il continua d’un air malicieux : « Mais je vais assurément passer une semaine ou deux chez les Bavaroises, j’aime beaucoup lorsqu’elles me servent une de leurs excellentes bières… ». Nulle pensée perverse dans ses paroles, bien évidemment, il n’était pas comme cela. Il avait furieusement besoin de vacances, et il comptait bien en profiter un maximum. « Je t’enverrai moi-même une lettre pour te faire part des brûlures dont je vais hériter… ».
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Sujet: Re: Le progrès tue | SUJET CLOS Ven 2 Juin 2017 - 10:13
Chez les Carrow comme chez les Rosier, la magie noire faisait partie du socle d’enseignements que l’on transmettait aux enfants. Evan se souvenait encore des fascinantes contorsions des insectes sur lesquels son cousin Achilles s’entraînait à pratiquer le doloris avec Thanatos et Hypnos quand il était plus jeune. Ses yeux avaient encore brillé devant la lueur verdoyante et mortuaire du plus définitif des sortilèges impardonnable. Mais il s’était détourné de ce spectacle en feignant son désintérêt le plus nonchalant. On avait toujours peu soigné son éducation dans sa famille et il ne s’attendait pas à ce qu’on l’invite à rejoindre le cercle d’apprentissage. Il pouvait pourtant aujourd’hui sentir l’étendard portant la marque des ténèbres flotter au-dessus de sa tête et la main à la blancheur diaphane qui se tendait vers lui le laissait perplexe. La magie noire ne le rendait pas simplement curieux mais le fascinait aussi fut-il content que son oncle choisisse de lui répondre. Il posa ses mains sur la table au-dessus de laquelle il se pencha légèrement pour l’écouter avec attention. « Et vous en avez eu besoin ? » s’enquit-il aussitôt de cette interrogation qui lui brûlait les lèvres.
Quand Basil poursuivit pour répondre à la seconde question qu’il lui avait adressé, Evan se figea un instant. Cassandra Carrow lui avait toujours été décrite comme le fleuron de la pureté mais aussi comme un cocon d’innocence. Elle semblait avoir foulé le monde des vivants comme une lueur spectrale bien avant son décès. Il fronça légèrement les sourcils en se surprenant à ne pas savoir quelle réponse il souhaitait recevoir. Basil qui connaissait sa mère mieux que quiconque - hormis peut-être son père mais comme il ne parlait jamais … - ne put lui apporter aucun élément de réponse. Il savait faire revivre la présence caressante de sa mère avec ses mots. Et Evan qui n’avait grandi avec aucune trace de tendresse se surprenait à chaque fois à être gêné. Il baissa les yeux et se caressa la nuque comme pour éloigner la fantomatique main de sa mère qui aurait pu s’y égarer. Sa vie aurait peut-être été différente si Cassandra n’était pas décédée et que son père ne s’était pas muré dans sa solitude mais il n’aimait pas imaginer cet autre adolescent qu’il aurait pu devenir. Il lui semblait trop loin d’un portrait de Rosier. Il souhaitait la fuir loin, elle et son enfant qu’elle n’avait jamais eu, et aurait pu s’engouffrer loin dans les tréfonds de la magie noire pour leur échapper. Une envie de sacrifier son cousin Achilles sur l’autel des Rosier et de prendre sa place chez les Mangemorts le foudroya avec la clarté d’un éclair avant de s’éloigner aussi subrepticement qu’il était apparu. Une nouvelle violence insuffla ses propos contre les sang mêlés.
Son oncle défendit froidement mais avec la même véhémence les sang mêlés que Evan avait été prompte à condamner. Les sang mêlés descendaient directement du problème et étaient le symbole même de la décadence de leur vieille société. Evan eut un petit rictus quand l’égo surdimensionnée des sang pur fut évoqué car il se reconnaissait au moins là. Mais quoi de plus normal qu’une vision magnifiée de sa personne quand on se regarde du point de vue inférieur d’êtres de bas étage ? « Tout comme les elfes, ce n’est pas pour ça que je souhaite étudier avec eux à Poudlard … » se moqua gentiment le garçon quand son oncle évoqua le dur labeur des mêlés. Basil ne tarda néanmoins pas à enfoncer son doigt là où cela faisait mal et piégea Evan dans les fils de sa propre argumentation. L’adolescent plissa les yeux car il répugnait à éprouver de la peur pour ces gens là et pourtant … « L’égalité n’existe pas dans la nature, le gouvernement devrait se garder de vouloir la créer avec ces artifices qu’il appelle des lois … » se défaussa-t-il pour ne pas répondre à la question qui lui avait été adressée. Si pour Basil, les avantages liées à la pureté du sang pipaient les dés, pour Evan c’était les lois qui se prononçaient contre. Voici bien un sujet sur lequel même la chaleur de la bière et du scotch ne les fédérerait jamais mais chacun d’eux était encore assez gentleman pour respecter les vertus d’un bon débat … et sûrement suffisamment de mauvaise foi également pour n’en voir leur propre conviction que durement renforcée à son issu.
Sur les autres sujets par contre, leur avis se retrouvait et quand Basil évoqua les beautés de Russie, Evan acquiesça séduit comme pour signifier que son choix était excellent. Puis il se questionna finalement sur la professeur qui l’accompagnerait. « Une de mes profs est dragonnière ? » se questionna-t-il à voix haute en imaginant certes mal le professeur McGonagall en train de caresser le nez d’une dangereuse créature. « Dumbledore recruterait enfin des enseignants intéressants ! » ajouta-t-il amusé car, s’il avait rarement trouvé à redire à la qualité des cours, nombreux étaient les professeurs qui provenaient de milieux qu’il ne respectait malgré tout que très peu. Evan était content que son oncle ajoute à son emploi du temps de véritables vacances passées à boire de la bière en joyeuse compagnie. Basil était un bourreau de travail et même si lui-même avait toujours été un garçon assez studieux cela ne semblait rien en comparaison à son oncle. Il ne connaissait aucun homme qui méritait plus de prendre des vacances que lui. « Deux semaines ? C’est moins que vous ne méritez ! Qu’est-ce que vous faisiez à l’époque où Poudlard vous laissait plus de deux mois de vacances ? » se moqua-t-il gentiment en espérant que son oncle ne lui répondrait pas qu’il en profitait pour potasser le programme de l’année suivante.
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