Tout le monde ne parlait que de cela. Partout. Dans les couloirs, dans les salles de classe, dans le parc, dans les dortoirs. A croire qu'un peu de musique, quelques danses, un bon buffet et des invitations de garçons pouvaient faire oublier tout le reste. Je parle bien sur de ce qui se passait en dehors de Poudlard mais surtout des BUSES ! De toute façon au delà des révisions, Emmeline Vance était malade comme un … Comment dit-on chez les moldus ? Ah oui malade comme une chien. Bref, la serdaigle avait développé une maladie bénigne mais pénible, les oreillongoules. Alors ce soir, durant le bal où tout le monde se rendait, Emmeline était emmitouflée dans une couverture, allongée sur un des canapés de la salle commune. A part le repos ….

Saul s'est fait beau, ce soir. Il a enfilé l'un des vieux costumes de son père que celui-ci lui a envoyé il y a quelques jours, il a soigné sa coiffure, enfilé de chics chaussures, bref, il s'est totalement pris au jeu du bal, malgré qu'il n'ait pas de cavalière (il s'est rendu compte ce matin, enfin on lui a fait remarqué, que c'était préférable d'avoir une cavalière, mais maintenant c'est trop tard pour inviter quelqu'un, et puis surtout, inviter qui car Saul ne connait aucune fille à inviter, qui accepterait de passer une soirée en sa compagnie ?).
Le Serdaigle, après une dernière inspection dans son miroir, descend les escaliers de son dortoir et retrouve Emmeline allongée sur le canapé, si bien emmitouflée sous les couvertures qu'on ne distingue que le sommet de son crâne chevelu. Fier de son apparence, il s'approche d'elle et se place devant le feu de cheminée, les bras écartés pour la laisser admirer un peu l'effort exceptionnel qu'il a fait.
« Emma, regarde-moi ça ! Ne suis-je pas méconnaissable ? dit-il en faisant un tour sur lui-même puis, remarquant l'état de son amie, il fronce les sourcils. Ça ne va pas ? Tu es malade ? »
Quelle observation, impressionnant !

L'air un peu renfrogné, la jeune serdaigle voyait les élèves descendre les uns après les autres parés de leurs plus beaux atours. Elle avait les dents serrées. Peut-être qu'elle voulait y aller à ce bal après tout. Personne ne lui avait proposé et elle n'avait proposé à personne. Emma avait toujours trouvé les bals tout à fait futiles. Elle ne s'intéressait d'ailleurs jamais aux mêmes choses que les élèves de son âge. Quand Marlène parlait de sorcière Hebdo, elle lisait Science et Sorcellerie Magazine, quand Aurora vociférait sur les membres de son équipe de quidditch, elle réfléchissait à l'article sur la géopolitique durant la révolte des gobelins, quand les maraudeurs faisaient les 400 coups, elle flânait dans les rayons arithmancie de la bibliothèque …. Puis tout à coup Saul rentra dans son champ de vision et son visage s'illumina un peu.

Waow !! Tu t'en mis sur ton 31 !!

Emmeline tendit un peu la tête afin de voir aussi ses chaussures. C'est vrai qu'il était beau. Enfin elle le trouvait beau. Saul était atypique. Un esprit remarquable dans un corps peu commun. Ce qu'elle admirait le plus c'était son intelligence et son ouverture d'esprit. Sa curiosité aussi. Il était aussi d'une incroyable gentillesse, toujours serviable et à l'écoute. Elle prit le temps de le détailler et remarqua sa carrure comme si elle avait changé depuis ce matin. Ses joues devinrent tout à coup très rouge et elle se cacha dans sa couverture. Bien que malade, elle restait à peu près lucide. Enfin il remarqua son état et elle répondit ironiquement :

Finement observé Ichabod Crane !! Que ça ne t'empêche pas de t'amuser !

Saul glisse ses mains dans les poches de son pantalon et sourit en remarquant que, même malade, Emmeline n'en perd pas son sens de l'humour. Alors le Serdaigle vient s'asseoir sur la table basse, juste entre le canapé et la cheminée et les flammes lui renvoient de la chaleur tout le long de son dos.
« Tu as besoin de quelque chose ? demande-t-il en fronçant les sourcils, sans se départir de son éternel sourire qui est un peu comme sa marque de fabrique (avec son intelligence, évidemment). Madame Pomfresh t'a donné de quoi te soigner ? Je peux aller lui demander, si tu veux. »
Saul, toujours dans sa grande bonté, en oublie complètement le bal lorsqu'il s'agit d'aider ses amis.

Soucieux, son ami s'assit tout à coup en face d'elle et lui posa tout un tas de questions pour savoir si elle n'avait besoin de rien. Elle lui était reconnaissante d'ainsi s'enquérir d'elle.

Non ça va Saul, t’inquiète pas, je n'ai besoin de rien d'autre qu'une bonne infusion de bois de rose avec un peu de fleur d'oranger. Lui répond-elle en plissant les lèvres.

Ce n'était pas parce que la soirée d'Emmeline était gâchée qu'elle devait faire de même avec celle des autres. Il était tout beau dans son costume et elle s'en serait voulu de le priver d'un tel ravissement. Alors elle allait le pousser vers la Grande salle plutôt que de le retenir égoïstement avec elle comme elle l'aurait voulu.

A moins que tu me trouves une potion de désengoule, je crois que seul le repos me remettra sur pied.

Plusieurs filles descendirent du dortoir en ricanant comme des oies et Emma leur lança un regard noir. Un peu agacée, elle saisit sa tasse sur la table et but une gorgée de son contenu.

Aux paroles d'Emmeline, Saul se lève brusquement de la table basse et file en direction de l'une des nombreuses bibliothèques qui ornent les murs de la salle commune.
« Désengoule, désengoule... murmure-t-il, les yeux plissés par la concentration tandis qu'il inspecte les rangées de livres du regard. Ah, j'ai trouvé ! »
Et il revient vers Emmeline avant de s'asseoir contre ses pieds sur le sofa. Il ouvre à la page sommaire le grimoire qu'il a extirpé des étagères et ne tarde pas à trouver ce qu'il cherche. Potion de désengoule, page 321. Aussitôt, le Serdaigle tourne les pages pour atteindre celle qui l'intéresse.
« Alors, qu'est-ce qu'il nous faut comme ingrédient pour une telle potion ? Hm. Hm hm. D'accord... Eh bien je crains de ne pas pouvoir t'aider, j'ai aucun de ces ingrédients dans ma valise. »
Saul, à la tête qu'il fait, semble vraiment désolé de ne pouvoir venir en aide à son amie. Il déteste se sentir inutile. Il se triture alors les méninges pour trouver une solution au problème d'Emmeline mais il semblerait bien que le repos soit la seule des conclusions qui lui viennent.
« Je vais te tenir compagnie ! dit-il alors d'une voix enjouée en posant ses pieds sur le bord de la table basse afin de caler son grimoire de potions sur ses genoux. Je peux te faire la lecture, si tu veux ! Tu connais la composition de l'Essence de Dictame ? »
La salle commune est déserte, à présent. Tous les élèves ont quitté les lieux pour se rendre au bal, tous sauf Emmeline et Saul.

La serdaigle regarda Saul entrer en action en cherchant la potion dans un des manuels de leur salle commune. Lorsqu'il revint s’asseoir, elle décala machinalement ses pieds en repliant les genoux. Elle le regarda chercher sa tasse toujours chaude entre les mains et attendit en souriant. Bien sur que Saul ne pouvait pas fabriquer une potion de désengoule, même s'il le voulait ! Le sang de salamandre argenté était inaccessible pour des élèves de Poudlard comme eux. Et encore moins le jus extrait des racines des mandragores. A moins qu'il aille se servir dans les réserves des Professeurs, ce qu'elle douta qu'il fasse. Saul avait l'air sincèrement désolé et du coup elle était aussi désolée en retour. Il reprit vite son enthousiasme communicatif et chercha à la distraire. Elle acceptait volontiers qu'il lui tienne compagnie, et d'autant plus si cela était l'occasion d'apprendre toujours plus avec le bons vieux grimoires de leur grande bibliothèque. La salle commune des serdaigles étaient richement fournies et Emmeline et Saul allaient sûrement passer une soirée instructive. (les gros blaireaux)

- Laisse moi réfléchir, dit-elle comme si elle ne connaissait pas la réponse …. Du dictame évidemment …. mais uniquement les feuilles et les racines, les pétals étant toxiques ….

Elle posa sa tasse et s'installa assise, excitée de faire fonctionner ses méninges.

- Et de la tubéreuse, de l'ambrette et du vetiver … extraits par hydro-distillation.... Tu n'as pas plus difficile ? Je suis malade mais pas inopérationnelle Elle se pencha pour prendre le livre des genoux de Saul et prit une page au hasard … - A toi . Voyons voir …

Elle ferma les yeux et pointa avec son doigt un endroit de la page. Quand elle les rouvrit, elle formula sa question :

- En quelle année fut mis au point le vaccin contre la dragoncelle ?

Saul hoche la tête tout en se disant que, peut-être, sa question était un peu trop facile pour Emmeline qui est l'une des élèves les plus brillantes de cette école. Secrètement, Saul l'admire et est fier d'être son ami.
La sorcière s'empare alors du grimoire posé sur les genoux de Saul et l'ouvre au hasard avant de poser une question au Serdaigle. Celui-ci sourit, sachant évidemment la réponse.
« En 1615 par Gunhilda de Gorsemoor, répond Saul avec assurance, on passe devant sa statue chaque jour en allant au cours de métamorphoses, elle était facile, celle-là. A mon tour ! »
Saul reprend le livre que lui tend Emmeline et le feuillette jusqu'à trouver un sujet qui l'intéresse et qui pourrait piéger la jeune Serdaigle, même si le garçon sait bien que pour piéger son amie, il va falloir se donner du mal.
« Alors, j'aimerais que tu me donnes le nom de l'antidote à la Goutte du Mort Vivant, ainsi que la compo de cet antidote ! Tu as trente secondes », ajoute-t-il avec humour.
La salle commune est silencieuse, on n'entend que le feu qui crépite dans l'âtre de la cheminée. Soudain, on entend des « boum, boum ! » des basses du concert qui font vibrer le sol, signe que la soirée de la nouvelle année a commencé.

- La potion Wiggenweld évidemment ….mmm …

Emmeline plissa les yeux, farfouillant dans son esprit, comme si elle ouvrait mentalement les tiroirs hyper ordonnés de sa mémoire. Il lui fit moins de 10 secondes pour trouver et prononcer sa réponse :

- Ecorce de sorbier, Dictame, Moly et Mucus de véracrasse … Soupira-t-elle. Tu n'as pas plus difficile ?

Tout comme Saul, lorsque les basses se firent sentir, Emmeline s'immobilisa. Elle regarda Saul et une lueur déçue traversa son regard. La serdaigle fit la moue tout en tendant le bras en direction de la table où se trouvait sa baguette. « Amplificatum » murmura-t-elle. La musique se répercuta dans la salle commune presque comme si on y était. Faisant tourner sa baguette dans ses doigts elle dit :

- Tiens, comme cela tu ne te seras pas habiller pour rien ! Tu pourras même danser si tu veux ! Plaisanta-t-elle …

Comme si Saul allait danser, l'idée même qu'il le fasse la faisait franchement sourire. Les deux serdaigles n'étaient pas vraiment connus pour s'amuser. Alors danser ...

Lorsqu'Emmeline amplifie le son du concert, quelques tableaux n'hésitent pas à manifester leur mécontentement. Certains quittent leurs cadres pour aller râler dans celui d'un de leurs voisins, d'autres disparaissent tout bonnement pour, peut-être, se matérialiser dans un autre lieu plus calme où ils sont exposés et d'autres encore, plus rares, dodelinent de la tête en rythme, ravis de voir un peu d'ambiance dans la bonne vieille salle commune de Rowena.
Saul rigole franchement lorsqu'Emmeline lui propose de danser. Lui, danser ? Lui qui est si gauche avec son corps qu'il pourrait trébucher en s'entortillant dans ses chaussures ? Autant il peut être très à l'aise avec son cerveau, mais avec son corps, c'est un peu la cata. Lorsqu'il s'essaye à des pas de danse (car ça lui arrive, quand il parvient à résoudre un gros problème sur lequel il bosse depuis des jours et que l'euphorie s'empare de lui), on croirait un bébé en passe d'apprendre à marcher. Coordonner ses bras et ses jambes, c'est toute une affaire.
« Tu n'y penses pas, dit-il en refermant délicatement le grimoire avant de le déposer sur la table basse. Tu sais bien que quand je m'essaye à cette pratique, c'est un vrai désastre ! Si encore tu m'accompagnais... Et même alors, je suis sûr que ça ne serait pas plus concluant ! »
Mais tout de même, il se met inconsciemment à taper la mesure avec ses doigts sur l'accoudoir du sofa tout en hochant la tête au rythme de la musique, qu'il trouve bien entraînante. S'il se décoinçait juste un peu...

Ambiance musicale 1975 : https://www.youtube.com/watch?v=7-m9uG50mSw


Emmeline détailla un instant les portraits dans les tableaux qui pour une fois voyaient un peu leur routine modifiée. Cela ne leur faisait pas de mal pour une fois pensa-t-elle. D'ailleurs c'était valable pour eux aussi... Elle reporta son attention sur Saul qui se mit à rire gaiement. Elle haussa les sourcils, elle dansait comme une empotée, du haut de son mètre 75. La serdaigle n'avais jamais été très à l'aise dans son corps, elle ne savait jamais où se mettre ou comment se positionner. Ses bras étaient comme deux nouilles pendouillantes et son dos souvent voûté comme une grotte. Bon ok, j'exagère. Elle fit une moue boudeuse puis finalement se lança. Elle sortit de sa couverture et se mit debout dévoilant sa tenue tout à fait assortie : un beau pyjama deux pièces en pilou aux motifs carreaux blanc et bleu et des pantoufles molletonnées. Glamour... Les cheveux lâchés, elle mit machinalement ses mèches derrière les oreilles et lui tendit la main :

- Allez lève toi … On est coincés ici alors autant un peu s'amuser ..

Alors là elle sortait carrément de sa zone de confort, commençant à onduler son corps en essayant de marquer le beat... C'était pas vraiment encore ça, mais elle était sûre que Saul ferait pire ! Au moins ils rigoleraient !

Saul pouffe de rire, c'est plus fort que lui, lorsqu'Emmeline se lève du canapé et dévoile sa somptueuse tenue de bal, à savoir son pyjama pilou pilou que Saul découvre pour la première fois. Non pas qu'il imaginait son amie dans des tenues plus féminines mais c'est surtout que jamais il ne lui est venu à l'esprit d'imaginer Emmeline en pyjama, tout court.
« Quel dommage que tu ne puisses pas assister au bal, fait Saul en se retenant de rire, tu aurais probablement été élue reine de la soirée avec une tenue pareille ! »
Emmeline se met alors à se déhancher sur la musique. « I believe in magic ! » chante l'artiste et sa voix emplit la salle commune tandis que Saul, d'une main hésitante, attrape celle d'Emmeline et se lève du canapé pour aller la rejoindre. Le sorcier ne doute pas qu'il doit être horriblement ridicule alors qu'il essaye d'entrer dans le rythme, avec beaucoup de mal. Si vous arrivez à imaginer le calmar géant en pleine crise d'épilepsie, vous n'aurez aucun mal à capter l'image que renvoie Saul actuellement. Mais peu importe, car aussi étonnant que cela puisse paraître, Saul s'amuse et même beaucoup. Il rigole en regardant Emmeline et essaye d'imiter ses mouvements tellement gauchement qu'en reculant, il se prend les pieds dans le tapis et manque d'atterrir dans la cheminée.
« Haha ! Quand je te disais que la danse, ce n'est pas fait pour moi, dit-il en riant franchement. Je suis un peu comme un troll des montagnes dans un magasin de fioles en verre, il vaut peut-être mieux que je m'arrête là ! »
Et, toujours hilare, il se laisse tomber dans le sofa, un peu haletant de l'effort qu'il a du donner, lui qui n'est pas un grand adepte de la dépense physique. Quelques personnages dans les tableaux semblent soulagés de cette décision tandis qu'une nouvelle musique se fait entendre. C'est alors que la porte de la salle commune s'ouvre sur un elfe de maison qui semble étonné de trouver encore quelqu'un dans la pièce à cette heure-ci alors que le bal bat son plein dans la grande salle.
« Oh ! Veuillez excuser Gurki, Madame, Monsieur, Gurki ne savait pas qu'il y aurait encore quelqu'un dans la salle commune...
— Ce n'est pas grave ! fait Saul et d'un geste de la main, il l'invite à s'avancer. Entre, fais ce que tu as à faire ! »
Gurki s'avance timidement puis semble remarquer que les deux sorciers ne participent pas au bal. Alors il les regarde de ses grands yeux interrogateurs.
« Mais, Madame et Monsieur ne sont pas en train de faire la fête avec les autres élèves ?
— Non, répond Saul en souriant, Emmeline est malade et ne peut pas y aller, alors je lui tiens compagnie.
— Monsieur est très aimable, mais vous ne dînez pas ? Voulez-vous que Gurki vous rapporte à dîner ? Oh Gurki se ferait une joie de vous apporter de quoi faire la fête ! »
Et dans un POC, il disparaît. Saul se tourne vers son amie et hausse les épaules d'un air de celui qui ne comprend pas tout ce qui se passe.

Emmeline explosa de rire lorsque Saul évoqua sa tenue et la possibilité d'être élue reine grâce à celle-ci. Alors là c'était sûr ! Quelle grâce avait-elle, quelle élégance dans un si beau pyjama ! Saul avait saisi sa main et avait commencé une sorte de .. danse ? Qu'est-ce que c'était que ça ? Emma ne ria pas, souhaitant encourager son ami à continuer, mais ne put se retenir plus longtemps lorsqu'il manqua de tomber dans la cheminée. Finalement il arrêta le massacre en se laissant tomber dans le canapé. Un peu déçue, la serdaigle continua néanmoins à bouger au gré de la musique. Lorsqu'un elfe pénétra dans la pièce, elle s’arrêta net et jeta un coup d’œil surpris à Saul. Elle profita de son arrivée pour retourner s'asseoir, repositionnant la couverture sur ses genoux. Écoutant sa proposition, elle s'enthousiasma :

« - Ah mais oui, quelle bonne idée ! », mais il avait déjà disparu.

La seconde d'après, Gurki revint un plateau complet de victuailles pour deux. La cinquième année se releva et s'empressa de préparer la table basse pour accueillir le plateau. Des toasts végétariens, des roulés de légumes et une coupe de fruits frais. Deux parts de gâteaux au chocolat et pour couronner le tout deux coupes de champibulles.

«  - Merci beaucoup Gurki !!! » S'exclama la serdaigle franchement contente.

« - Gurki est content de vous faire plaisir. Si vous avez besoin d'autres choses, Gurki se fera un plaisir de vous l'apporter » Il disparut

Les yeux d'Emmeline étaient ceux d'une enfant qui découvrait ses cadeaux de noël au matin. Décidément avec Saul ces derniers temps il leur arrivait des choses vraiment extra-ordinaires. Elle picora deux trois légumes et prit un toast dans la main qu'elle tendit vers son ami :

« Très cher .. un petit "canapé" (en français) ? » Dit-elle avec un ton un peu grandiloquent de comtesse.

Saul, toujours assis dans le sofa, se penche en avant pour admirer le plateau repas que vient de leur déposer l'elfe Gurki sur la table basse. Il n'a pas le temps de le remercier que déjà celui-ci disparaît, laissant seuls les deux Serdaigle. Aussitôt, Emmeline se sert puis tend un toast aux légumes à Saul en prenant des airs de la haute société.
« Très cher... dit-elle, un petit "canapé" ?
— "Avec plaisir !" répond Saul en français avec un accent anglais à couper au couteau. Et que diriez-vous, "mademoiselle",  d'une petite coupe de — comment dit-on, déjà ? — Ah oui, de "Champagne !" »
Alors il s'empare des deux coupes de chambibulles et en tend une à Emmeline, la tête haute et les épaules en arrière, d'un air hautain comme s'il était le digne fils d'une très grande famille de Sang Pur.
« A la tienne ! » dit-il, puis il en avale une gorgée et se met à tousser.
Ça brûle un peu dans sa gorge, le Serdaigle est surpris, lui qui n'a jamais bu une goutte d'alcool autrement que dans de la bièraubeurre (et honnêtement, même un enfant de cinq ans pourrait boire de la bièraubeurre). Et puis l'effet de brûlure passé, ça fait tout drôle dans son œsophage, comme une douce chaleur qui s'insinue en lui. Alors le Serdaigle repose son verre en se disant qu'il ne serait peut-être pas très malin d'abuser de ce genre de choses, non ?
« C'est autorisé de boire ça à Poudlard ? » demande-t-il en riant doucement pour masquer une certaine gêne de se faire prendre la main dans le sac par un préfet ou par un professeur.
Lui qui a bravé le règlement pour aller observer illégalement l'Immortelle se voit mal à l'aise à l'idée de boire une seule et unique coupe de Champibulle. Oui mais, l'Immortelle, c'était pour la science, pardi...

- Avec « joie » …

Emmeline saisit la coupette et trinqua avec son ami. Elle trempa ses lèvres doucement voyant Saul pris d'une quinte de toux. La sensation était bizarre mais pas désagréable. Tandis qu'il reposait la coupe, Emmeline termina la sienne doucement. La reposant, celle-ci se remplit automatiquement de nouveau.. Mmmm, une suffisait amplement pensa-t-elle. Surtout que ça lui montait déjà un peu à la tête. Elle ne sut pas si sa fièvre remontait ou si c'était le champibulle qui faisait effet mais tout à coup elle eut très chaud. La cinquième année enleva la couverture et la posa sur l'accoudoir, tout en remontant les manches de son pyjama. Avec ses mains, elle se ventila tout en écoutant la remarque du garçon.

- Ahah Saul le petit délinquant de Poudlard !! Tu risques au moins de finir à Azkaban pour trois petites gorgées .. Plaisanta-t-elle.

Tout à coup, la lumière de la salle commune se tamisa et des bougies s'éclairèrent magiquement. Elle ne repéra pas tout de suite Gurki dans un coin de la pièce, mais celui-ci disparut à nouveau. Une musique plus lente se fit entendre et la serdaigle reconnut un slow des Stolling Rones. Un peu mal à l'aise, elle prit l'assiette de gâteau au chocolat et commença sa dégustation. Il était délicieux. Qu'y avait-il dedans ? Sa tête commençait légèrement à tourner, si bien qu'elle se demandait si elle n'allait pas régurgiter son repas...

- Je ne sais pas si tu devrais toucher au gâteau ….