C’était un dimanche ensoleillé à Poudlard aujourd’hui. Un temps parfait pour une escapade révision dans le parc avec son ami Saul. Elle aimait beaucoup étudier en sa compagnie, parce que lorsqu’elle ne saisissait pas quelque chose, il savait toujours l’aider. Elle était en avance dans son programme de révision pour ses BUSES, alors avec un peu de chance, peut-être qu’il accepterait de faire un pause pour discuter un peu. Elle savait bien que la discussion n’était pas son fort, mais elle essayait aussi de lui tirer un peu les vers du nez de temps en temps pour savoir ce qu’il se passait d’intéressant dans sa vie.

Vêtue de son uniforme seulement, Delilah fourra ses bouquins d’Histoire de la Magie dans son sac et se mit en route pour sortir du château. Dehors, l’air était doux, ni froid ni chaud. Les rayons de soleil d’un printemps anticipé ravissaient sa chevelure rousse qui doucement se transforma en un roux plus intense, presque rouge, reflétant sa bonne humeur du jour. Parfois, Lilah adorait être une métamorphomage, la plupart du temps d’ailleurs. C’était seulement très peu pratique lorsqu’elle était de mauvaise humeur ou triste, et qu’elle n’arrivait pas à le cacher. Elle ne maîtrisait pas encore très bien son don, ce qui faisait que les émotions intenses ressortaient d’une façon ou d’une autre, qu’elle le veuille ou non.

Elle n’eut aucun mal à trouver son ami, assis sur un banc, le nez dans un bouquin, comme à son habitude.
«  Hey, Saul! » Appela-t-elle en s’asseyant près de lui, laissant tomber son sac à ses pieds. Mission parler avec Saul : ON. «  Comment tu vas aujourd’hui ? Quoi de neuf? » Demanda-t-elle d’un ton enjoué, un grand sourire perché à ses lèvres.

Saul avait l’air très intelligent et très rangé, comme à son habitude. Si l’on mettait à part ses cheveux toujours désordonnés, il était toujours habillé de façon smart, arborant toujours les couleurs de sa maison dont il semblait être très fier. Delilah pouvait comprendre cela, elle aussi adorait sa maison plus que tout et en était très fière. Lorsqu’elle le vit de loin, cependant, il était perdu dans ses pensées, bien qu’il se remit à lire peu de temps après. C’était inhabituel comme comportement pour Saul, et cela la conforta dans l’idée qu’il avait peut-être des choses dont il voulait parler. Le défi était à présent de réussir à lui tirer les vers du nez, sans le froisser ni avoir le sentiment de le forcer. Il fallait qu’elle y aille avec le plus grand tact, et surtout avec le plus grand calme. Mais être calme était loin d’être la qualité première de la jeune femme, alors le challenge n’en était que plus gros encore.

Lorqu’elle lui demandait comment il allait, il répondit en lui parlant des cours. Elle ne s’attendait pas à autre chose, pour être honnête, mais au moins la discussion était lancée. A présent, il s’agissait de la faire dévier sur un autre sujet, sur la vie personnelle du Serdaigle. Delilah doutait fortement du fait qu’il ai qui que ce soit à qui se confier, et pensait réellement que cela pourrait lui faire du bien de parler un peu d’autre chose que des cours à quelqu’un, et elle espérait pouvoir être cette personne. Elle savait qu’elle pouvait être une très bonne oreille pour écouter, comme elle avait sut le prouver avec Ange, Luzia et même Peter.

« Moi ça va ! » Répondit-elle d’un ton enjoué et chaleureux, son légendaire sourire planté sur ses lèvres, sa chevelure variant constamment du roux au rouge, sa nature de métamorphomage appréciant grandement le temps chaud et ensoleillé. « Mes révisions pour l’Histoire de la Magie avancent bien aussi, même si je trouve ça barbant à souhait. Ça rend les choses compliquées pour retenir des dates à foison, mais on fait aller. » Elle gloussa un peu et sortit les bouquins de son sac. Comment s’y prendre pour poser des questions personnelles sans qu’il ne se sente mis au pied du mur ? Elle ne voulait vraiment pas le mettre mal à l’aise ou risquer qu’il la fuit à cause de questions indiscrètes. Elle devait vraiment prendre des pincettes et faire attention. Elle allait commencer doucement , sans trop pousser.

« Et sinon à part les cours et les recherches, rien de neuf ? » Demanda-t-elle de la façon la plus détachée qu’elle puisse imiter, tout en ouvrant son livre, comme si c’était une question tout à fait banale. « Je veux dire, on parle beaucoup de cours mais je regrette un peu de ne pas te connaître un peu mieux alors que tu es vraiment quelqu’un d’intéressant ! » Elle se tourna vers lui pour lui sourire, et dans un espoir de le rassurer, ajouta. « Et puis tu peux me poser des questions aussi, je promets de te répondre! »

La confusion sur le visage du Serdaigle ne surprit nullement la jeune fille qui s’attendait parfaitement à une réaction de ce genre, venu de lui. Et c’était là la seule raison pour laquelle elle n’avait jamais vraiment essayé avant, parce qu’elle savait qu’elle allait le confondre et elle ne désirait pas le faire fuir. Mais à présent, elle estimait qu’ils se fréquentaient depuis assez longtemps pour qu’elle puisse se permettre ce genre de chose, et surtout pour qu’il ne refuse pas de lui parler à nouveau après cette question.

En étudiant le visage du brun, elle pouvait presque voir ses pensées défiler dans ses yeux. Il devait être en train de se faire un long monologue interne pour essayer de découvrir ce à quoi elle pouvait bien s’intéresser venant de lui. Pour être honnête, la blairelle ne s’attendait pas à de grosses révélations personnelles ( même si elle ne les aurait pas refusées ), mais juste en apprendre un peu plus sur son ami d’études l’intéressait. La joueuse de Quidditch n’était pas vexée, parce qu’elle commençait à bien connaître Saul malgré tout, et elle savait qu’il n’était juste pas habitué à parler. Elle ne savait pas ce qu’il avait put lui arriver pour qu’il en déduise qu’il n’était pas une personne intéressante, mais cela l’attristait parfois. Elle aimerait être capable de lui prouver qu’il était en effet quelqu’un d’intéressant et que de partager sa personnalité et sa vie avec d’autre personnes pouvait en valoir le coup.

Après un silence plus long que la rousse n’aurait souhaité, l’aigle se manifesta enfin et se remit à parler, la jeune fille tournant toute son attention sur lui. Il lui demanda ce qu’elle voulait savoir, et même si la question ne la surprit pas vraiment, elle fut quand même désemparée. Il n’avait vraiment aucune idée de ce à quoi elle voulait en venir. Elle sourit un peu et reprit la parole en jouant avec la couverture de son livre d’Histoire de la Magie.

« Eh bien, je ne sais pas moi. Des trucs du genre : qu’est-ce que tu aimes faire quand tu n’es pas en train d’étudier, pour te détendre par exemple ? Ou alors, c’est quoi la sucrerie que tu aimes le plus manger, ou ton repas préféré ? Est-ce qu’il y a une fille que tu aimes bien, ou que tu penses qui t’aime bien ? Pourquoi est-ce que tu as préféré être gardien au quidditch parmi tous les autres rôles ? »

La métamorphomage avait bien fait en sorte que la question sur une fille qu’il aimerait potentiellement bien soit dissimulée au milieu des autres questions. Si elle était honnête avec elle-même, il était vrai que c’était là la question qui la titillait le plus, mais elle ne souhaitait pas le brusquer, c’est pourquoi elle lui avait donné plusieurs alternatives de réponse, et s’il choisissait de ne pas répondre à cette question pour le moment, elle n’insisterait pas. Mais elle n’était pas sans savoir qu’il y avait quelques autres filles dans l’entourage de Funestar, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander si l’une d’entre elle réussissait à intéresser le Seraigle assez pour qu’il la juge digne de plus d’attention que les autres. Elle attendit patiemment la réponse, jouant toujours avec la couverture en cuire de son ouvrage.

Lilah répondit à la question de Saul sur les sélections pour la BMP avec une moue presque boudeuse. Il était rare que Saul la taquine mais elle finit par sourire. Cela ne lui déplaisait pas, comme quoi il pouvait parfois tomber son masque sérieux pour faire des blagues. Bien entendu, la rousse n’avait aucune ambition d’intégrer la police magique, mais elle prit tout de même quelques secondes pour se demander si elle pourrait être une bonne policière. Elle chassa vite l’idée de son esprit vagabond pour se concentrer à nouveau sur Saul qui s’apprêtait à répondre à ses questions.

C’était sans réelle surprise que la métamorphomage réalisa que l’aigle avait mémorisé toutes ses questions. Elle avait déjà vu de quoi il était capable, comme ils étudiaient souvent ensemble, et si elle avait été sous le choc les premières fois, elle commençait maintenant à y être habituée. Cela n’en était pas moins impressionnant à chaque fois, mais au moins elle y était préparée à présent. Lilah n’avait jamais été capable d’avoir une mémoire aussi photographique que celle de Saul, mais elle ne trouvait pas cela très grave. Elle pensait que cela aurait put beaucoup l’aider pour ses examens, et qu’elle n’aurait presque pas eu besoin d’étudier, mais d’un autre côté, elle préférait que quelqu’un avec une grande soif de connaissance et le désir d’utiliser sa mémoire pour faire plus bénéficie de ce don. Elle, elle était déjà métamorphomage, c’était assez.

Le garçon répondit donc à ses questions une par une, et la rousse buvait les paroles, faisant attention à chaque détails. Elle en apprenait plus sur le jeune homme, et elle trouvait cela très intéressant, et très divertissant. La blairelle fit une grimace lorsque Saul lui dit qu’il n’aimait pas vraiment les sucreries parce que ça abîmait les dents. Delilah avait des dents en parfaite santé, et pourtant elle mangeait des tas de sucreries ! Mais bon, elle se lavait aussi les dents trois fois par jours pour être sûre que rien ne reste entre ces dernières pour lui refiler des caries. Saul finit par lui demander si c’était vraiment ce qu’elle voulait entendre, et la rousse gloussa.

« Bah c’est mieux que rien, non? » Répondit-elle avec un sourire. « Ça te paraît peut-être peu utile comme information à me donner mais tu vois, comme ça, si un jour je dois te faire un cadeau et ben je saurais qu’il faut pas vraiment que je t’offre un paquet de bonbon ! » Argument simple mais efficace, elle avait du mal à voir comment Saul pourrait le réfuter.

La jeune fille fit une moue lorsque Saul lui donna le nom de deux sorcières célèbres plutôt que de lui donner le nom d’une jeune fille pour laquelle il pourrait avoir un faible. D’un côté, elle aurait dut s’y attendre. Lorsqu’il s’agissait de sentiments, Funestar avait une sorte d’innocence et de naïveté presque inquiétante. Elle choisit cependant de ne pas insister pour le moment et écouta le reste de ses réponses. Le Serdaigle lui retourna ensuite ses questions, et la rousse prit le temps de penser quelques secondes.

« En dehors des études, j’aime faire de la musique. Je joue du violon, et je chantes aussi un peu. J’adore aussi m’occuper d’animaux et expérimenter avec différentes plantes. » Elle dit, puis regarda autour d’elle avant de répondre à la prochaine question. Elle devait s’assurer qu’aucune oreille indiscrète n’était en train de l’écouter, parce qu’elle allait lui dire quelque chose qu’encore très peu de personnes ne savait. « Une personne que j’apprécie. C’est Dowey Spencer Jr, de ma maison. Et depuis la première année. Mais tu ne peux le dire à personne, compris ? C’est un secret. » Elle lui fit un petit sourire. Peut-être ainsi allait-il comprendre ce qu’elle avait vraiment voulu savoir lorsqu’elle lui avait posée la question, mais sans le forcer non plus. «  Et pour le Quidditch, j’y joue en fait. C’est juste que je suis remplaçante dans l’équipe, alors je n’ai pas très souvent l’occasion de jouer. Mon poste préféré, c’est celui de poursuiveur, parce que j’adore les techniques et les prises d vitesses pour attraper le Souaffle. Mais bien souvent je sous batteuse, parce que on ne dirait pas comme ça, mais j’ai pas mal de force ! » Dit-elle en pliant son bras pour faire ressortir ses maigres biceps.

« Je suis contente, tu sais, que tu ai bien voulu me répondre. » Reprit la jeune fille avec un sourire blanc. « J’aime bien être en ta compagnie, mais j’ai toujours le sentiment que je ne peux pas vraiment me considérer comme étant ton amie parce que je ne te connais pas assez. Aujourd’hui, ça a un peu changé, alors je suis contente. J’aimerai juste, maintenant, que tu me parles de ta propre initiative de temps à autres, mais j’imagine que cela prendra un peu plus de temps. Mais je ne suis pas pressée. » Elle termina avec un clin d’oeil.