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Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS

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MessageSujet: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Jeu 6 Avr 2017 - 21:19

Sujet flashback
Manoir Travers, Février 75 ~

Bien que l'après-midi touchait à peine à sa fin, la luminosité avait déjà baissée depuis un moment. Le mois de février, aussi clément qu'il puisse être, n'était pas encore décidé à laisser place aux prémices du Printemps, et sur le Manoir Travers planait l'ombre vaporeuse d'une brume annonçant un orage certain.
L'immense parc qui bordait l'édifice et jouxtait la forêt environnante était étrangement calme, ponctué occasionnellement de quelques croassements de corbeaux, paisible et comme figé dans le temps, dans un décor de ouate et de nébulosité.
Le Manoir était silencieux, seules les vieilles boiseries qui le constituaient chuintaient lors du passage d'un de ses occupants, seuls quelques volets claquaient sous la houlette du vent qui venait de se lever.
Dans l'aile qui leur avait été dédiée suite à leur mariage il y a quelques mois de cela, Niclas jouissait d'un moment de solitude dans le living qu'ils avaient aménagé. La pièce n'était éclairée que par une poignée de chandeliers, plongeant la salle dans une apaisante semie-obscurité. Nick avait passé la majeure partie de sa journée au repaire du Lord, lorsqu'il n'était pas en visite au Ministère dans le bureau de son père afin de « parler affaire ». A ce moment de la journée, il n'aspirait plus qu'à une chose : le silence.
Dans l'âtre, il avait allumé d'un sort informulé un feu qui rougeoyait et projetait d'intrigantes ombres sur son visage. Enfoncé dans le confortable fauteuil club en cuir qui peu de temps auparavant encore faisait l'apanage de sa garçonnière — cette époque où il n'était encore qu'un jeune sorcier scolarisé à Poudlard, pas un homme marié —, il avait étendu ses jambes face aux braises, les talons reposant sur le bord de la table basse. Dessus trônait la Gazette, ouverte au hasard sur des nouvelles qu'il avait lues en diagonale, en étant d'ores et déjà parfaitement informé. Dans sa main tournait distraitement un verre de Whisky Pur Feu.
Le début de soirée s'annonçait délicieux. Fluvia devait être dans leur chambre supposait-il, à vrai dire il ne l'avait ni vue ni entendue depuis qu'il était rentré. Tout était tranquille. Peut-être même un peu trop. Massant son front et ses sourcils, Nick sentait ses paupières se faire lourdes, de plus en plus lourdes. Et presque se fermer.
Puis il y eut un bruit sourd et mat. Comme celui que faisait un objet se brisant sur le sol. Les minutes s'égrènent.

Puis un cri.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Mer 12 Avr 2017 - 23:27

Dès son réveil, au matin, après que Nick fut parti vaquer à ses occupations, Fluvia avait senti que ce serait une mauvaise journée. Elle se sentait la tête lourde, les jambes rigides et quitter le lit fut une épreuve.
Elle devait se rendre à l'école supérieure de Magie, mais renonça en se rendant compte que, debout, elle tenait à peine sur ses jambes. Elle avait donc passé la journée dans l'immense lit qu'elle partageait avec Niclas depuis leur mariage. Tantôt elle grelottait et réclamait de Goly qu'elle fît ronfler le feu dans la cheminée, tantôt elle avait chaud et repoussait la couette, le corps recouvert d'une mince pellicule de sueur. Dans les brumes qui enserraient son esprit, la jeune épouse songeait qu'elle avait attrapé froid à cause de l'hiver vigoureux. Ça lui apprendrait à vouloir mener une vie de femme du monde avec un enfant en route.
Pourtant, les potions que lui donna Goly furent sans effet, bien que réconfortantes. Fluvia dormit une bonne partie de la journée, de ces sommeils écrasants, de plomb, qui vous font perdre tous vos repères temporels.

Parfois, elle avait des éclairs de lucidité, et donnait à Goly tout un tas d'ordres concernant l'intendance, puis, tout aussi soudainement, elle replongeait dans ses oreillers.

En début de soirée, la blonde Fluvia avait entendu Niclas rentrer et s'affairer dans le salon. Elle aurait bien voulu l'appeler pour qu'il montât à son chevet, mais n'avait plus de force pour quoique ce soit. Même convoquer Goly était devenu au dessus de ses forces. Tôt ou tard, Niclas viendrait la voir... C'était certain...
Fluvia sombrait de nouveau dans sa torpeur, se déconnectant de la réalité.

La douleur arriva brusquement, aussi aiguë et brutale que si on lui avait plongé une lame dans le ventre. Sa respiration se bloqua et son visage devint aussi pâle que les draps - des étoiles dansèrent devant ses yeux. Clouée par la douleur sur son matelas, Fluvia ne comprenait pas ce qui lui arrivait car elle n'avait jamais ressenti cela. Songeant au bébé, qui devait forcément avoir mal, lui, aussi, elle passa une main sur son ventre arrondi, comme si elle voulait le rassurer, lui indiquer que tout irait bien.
Mais un nouvel élancement fit comprendre à la jeune femme que, non, cela n'irait pas bien. Le front trempé de sueur, le souffle erratique, elle cherchait en vain assez de force pour appeler à l'aide.

Puis elle eut une violente envie de vomir qui la força à se lever. D'un bond, Fluvia se dressa sur ses jambes, posa aléatoirement les pieds sur le sol, avançant de guingois vers la salle de bain, le regard trouble, et la respiration haletante. Elle heurta la commode avec force, fit tomber quantité d'objets qui se brisèrent en touchant le sol, mais elle poursuivit vaille que vaille sa course.
Cependant, ses jambes faiblirent et Fluvia tomba devant la porte de la salle de bain, en proie à un violent tournis. Elle s'adossa au mur.
L'envie de vomir avait disparu, elle pouvait donc rester un peu reprendre des forces avant de se relever. Tandis que le sang pulsait dans ses tempes, Fluvia laissa son regard errer autour d'elle.

Quand elle vit sa chemise de nuit tâchée de sang au niveau des jambes, elle poussa un énorme cri avant de perdre complètement connaissance...

Citation :
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Ven 21 Avr 2017 - 13:27

Nick ne se rendit compte que ses yeux s'étaient fermés que lorsque le cri déchira le silence comme un coup de couteau dans une toile de peinture.
Ses paupières si lourdes quelques minutes auparavant s'ouvrirent soudainement et sa main, comme par automatisme, se faufila vivement jusqu'à sa baguette, à laquelle elle s'agrippa fermement.
Il lui fallut quelques secondes pour resituer l'environnement dans lequel il se trouvait, comme s'il émergeait d'un long sommeil alors qu'il ne s'était reposé qu'une poignée de minutes pourtant, mais lorsque Goly se matérialisa devant lui, petite chose tremblotante et agitée, se tordant les mains et gémissant à fendre l'âme, Niclas fut à nouveau tout à fait maître de ses esprits.
Poussant brusquement l'elfe, qui glissa sur le parquet qu'il avait si assidûment ciré, il se leva d'un bond et quitta le living, Goly sur les talons. Le Manoir était certes grand, mais l'aile dans laquelle ils avaient pris leurs quartiers ne possédait que quelques pièces, bien moins nombreuses que celles qui constituaient le corps du bâtiment principal.
Aussi ne lui fallut-il pas bien longtemps pour rejoindre leur chambre à coucher. Fluvia n'y était pas.
Il y avait des traces de sang sur le sol. Le sorcier se raidit, aux aguets.
Leur lit était défait, les draps étaient froissés, comme si quelqu'un avait dormi dedans toute une journée entière durant. Une vague odeur de renfermé flottait dans la chambre, et les traces au sol le guidèrent jusqu'à la salle de bains, d'où provenait une faible lumière.
Pénétrant dans la pièce, la vision qui l'assaillit le cloua sur place. Il eut un moment de blanc, durant lequel il fut incapable de quoi que ce soit, avant que le sang n'irrigue à nouveau son cerveau et le pousse logiquement à s'agenouiller près de sa femme, inerte sur le sol, qu'il secoua jusqu'à ce qu'elle revienne à elle.
— Fluvia... Fluvia ! Sa robe de nuit, maculée de sang à l'entrejambe, l'horrifiait. Instinctivement, il se douta qu'il y avait un problème avec l'enfant.
Leur enfant. Ses yeux noirs de jais étaient exorbités tandis qu'il portait sur son épouse un regard hébété. Mais... Qu'est-ce que tu as fait ? Demanda-t-il d'une voix blanche.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Jeu 27 Avr 2017 - 19:51

Flottant, son esprit ne ressentait plus rien. Puis il eut la vague sensation d'un tourbillon, de quelque chose qui se répétait en boucle, de plus en plus distinctement.
Fluvia... Fluvia... Fluvia...

Sa conscience perça alors le plafond de verre de l'inconscience. Fluvia sentait qu'on la secouait, elle reconnut la voix de Niclas, y percevant une note de panique. Elle ouvrit les yeux.
Cela lui suffit à se souvenir de la situation : elle était allongée sur le carrelage froid de la salle de bain, avec une douleur sourde au niveau du bas-ventre.
Mais... Qu'est-ce que tu as fait ?, demandait Niclas aussi blanc que le carrelage.

Fluvia posa une main tremblante sur son ventre rebondit. Des larmes perlèrent à ses paupières tandis qu'elle peinait à articuler.
Je crois... je perds le bébé...

De son autre main, elle cherchait à s'accrocher à Niclas, comme s'il était le moyen de se raccrocher à quelque chose, comme si elle était plongée dans un cauchemar et qu'il représentait la réalité. Une réalité sereine, dans laquelle elle ne perdait pas leur enfant, sans douleur. Mais au fond d'elle-même, Fluvia savait que la réalité vraie était celle qu'elle vivait. Péniblement, elle se redressa sur un coude. C'est avec effroi qu'elle se rendit compte que les tâches de sang s'étaient élargies, et que au niveau des jambes, sa chemise de nuit était trempée.
Je vais gérer, dit-elle, haletante, à son mari. Laisse-moi seule.

Elle ne voulait pas que Niclas assistât à tout cela, car ça risquait de n'être pas beau à voir. Fière, elle considérait que c'était sa galère et ne supportait pas que quelqu'un, même son époux, la vît dans un tel état de faiblesse.
Goly, ordonna-t-elle en grimaçant sous le coup d'un regain de douleur, vas me chercher Kretina. Vite.
Niclas hésitait à s'en aller.
Amène-moi ma baguette et reste dans ma chambre. Tu n'as pas à supporter ça.

Une fois sa baguette dans les mains, la jeune Travers se fit couler un bain d'eau chaude. Kretina apparut alors dans un craquement sonore.
Maîtresse Fluvia, Goly m'a dit...
Tais-toi et aide-moi simplement, siffla-t-elle.

Trois quarts d'heure plus tard, la porte de la salle de bain s'ouvrit. Kretina, l'elfe de Maison de Tiberius, finissait de nettoyer la pièce. Fluvia, bien que débarrassée de son vêtement souillé, et lavée à grande eau, était en piteux état. Les yeux gonflés par les larmes, elle traversa sa chambre en se tenant aux meubles, comme si elle craignait de tomber en syncope une nouvelle fois.
Elle rejoignit Niclas, s'asseyant précautionneusement sur un des fauteuils.
C'était un garçon, lâcha-t-elle en fixant le tapis de laine.

À ces mots, son sang froid s'envola et elle éclata en sanglots, ses mains plaquées sur son visage défait.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Sam 29 Avr 2017 - 22:50

Fluvia revint à elle, comme dans un demi-sommeil, baignant dans du coton entre réalité et songe. Niclas était blanc comme un linge, n'osait plus bouger, comme pétrifié par un échange de regard avec un basilic, immobile comme une statue. S'il n'y avait son torse qui se soulevait et s'abaissait au rythme de sa respiration saccadée, on l'aurait put croire aussi immuable qu'un bloc de marbre.
« Je crois... je perds le bébé... » Quelque chose, au fond de lui, explosa. Quelque chose d'étrange, de tout à fait inédit, quelque chose dont il n'avait jamais eu conscience auparavant, qui était vivant, palpable, palpitant. D'un coup, il eut la sensation d'être tout à fait adulte, d'être vieux, même, et d'avoir perdu quelque chose d'important. Son cœur manqua un battement, sa gorge était sèche, un poids lui pesait sur le plexus solaire, l'empêchant presque d'inspirer et d'expirer normalement. Mais il ne bougeait pas, il ne pouvait rien faire. Il portait sur Fluvia un regard indéchiffrable et lorsqu'elle lui demanda de la laisser seule, lui affirmant gérer la situation, sa bouche s'ouvrit, se referma, se rouvrit, sans qu'aucun son, ni même une onomatopée, n'en sorte.
Goly reçut l'ordre d'aller chercher Kretina, la fidèle elfe de Fluvia, qui à nouveau réclamait qu'il s'en aille, ne voulant pas qu'il supporte la scène.
Lui non plus ne le voulait pas.
Comme un automate, il se leva, les yeux rivés sur l'auréole sombre que formait le sang sur le vêtement de sa femme et au sol, sur son visage au teint de plus en plus gris. Ses jambes le menèrent jusqu'à leur chambre, mais il ne vit rien du trajet. Elles le guidèrent jusqu'à leur lit défait, sur lequel il se sentit s'asseoir, sa main frôlant les draps froissés comme n'osant pas les toucher. Il n'aurait pas du la laisser seule avec ses deux incapables de serviteurs, mais était incapable de se lever et de la rejoindre dans la salle de bains.
Les minutes passaient, interminables, et lui était assis sur leur lit, droit comme un « i », les yeux braqués sur la porte close en face de lui, d'où il entendait le fébrile brouhaha de l'eau qui coulait, des elfes qui s'affairaient et de Fluvia qui pleurait. Il avait envie qu'elle sorte, et en même temps rechignait à la voir.
Que se passait-il ? Comment tout cela était arrivé ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi à eux ?
Au bout de ce qui lui sembla être plus d'une heure, la porte s'ouvrit enfin sur le fantôme de son épouse. Livide, bouffie, les cheveux mouillés, elle s'assit dans un fauteuil, stoïque.  

Et lâcha la bombe.

Nick la dévisagea d'un air grave, tandis qu'elle plongeait son visage dans ses mains. Un garçon... Leur enfant était un garçon. Et il était mort. Que lui avait-elle fait ?
Le mangemort sentit une sourde rage monter en lui par vagues. Tout doucement, tout doucement. Il ne se leva pas pour s'accroupir à ses côtés et la réconforter. Leur enfant était mort. Il ne voulait pas y croire. Il ne pouvait pas y croire. Il devait y avoir autre chose, forcément. Un goût de bile envahit sa bouche.
— C'était un garçon... Répéta-t-il, hochant gravement la tête, assimilant la nouvelle. Sa voix était dure et avait perdue quelques octaves, vaguement menaçante. C'est tout ce que tu trouves à dire, Fluvia ?
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Ven 12 Mai 2017 - 20:27

Même assise, Fluvia avait les jambes qui tremblaient. Elle aurait bien voulu parcourir les quelques mètres qui la séparaient de Niclas, assis sur leur lit dont les draps étaient en vrac, mais c'était au dessus de ses forces.
Maintenant, les nerfs lâchaient. Elle pleurait sans discontinuer, mouillant les manches de son déshabillé qu'elle pressait contre son visage. Dire que leur enfant mort-né était un garçon, mettre des mots sur ce qu'elle venait de vivre rendait la chose terriblement réelle et fatale.

Un garçon. Leur enfant. La jeune Travers ne voulait même pas envisager ce qu'ils allaient faire de son tout petit corps. Repenser à l'image de ce qu'elle avait difficilement expulsé d'elle-même lui donnait la nausée.

Rien ne venait de la part de Niclas, posté plus loin. Fluvia aurait tellement voulu qu'il vienne près d'elle, qu'il l'entoure de son bras, qu'il lui dise que l'important était qu'elle aille bien, elle - qu'il pleure même avec elle. Mais elle savait qui elle avait épousé. Tout au plus, Niclas viendrait l'aider à se mettre au lit...
Se pourrait-il que cette tragédie le pousse à faire preuve de tendresse envers elle ? La jeune femme se dit qu'il devait être aussi abasourdi qu'elle. Ils étaient deux à avoir perdu un enfant, n'est-ce pas ? Et les larmes qui continuaient de ruisseler sans qu'elle n'eût la force de les retenir, de se contenir.

C'était un garçon - la voix de son mari était si grave qu'elle l'entendit à peine. C'est tout ce que tu trouves à dire, Fluvia ?

Cette dernière inspira profondément, ravalant une crise de larmes. Tournant la tête vers Niclas - offrant un visage rougi, défait, ravagé par le chagrin - elle parla difficilement :
Que veux-tu... que je te dise ? Tu as très bien compris que... ce qu'il s'est passé.

Sa voix se brisa tandis qu'elle se trouvait incapable de dire explicitement qu'elle avait perdu son enfant. Si Niclas avait eu un air moins sombre, elle aurait peut-être trouvé le courage de dire tout ce qu'elle avait sur le cœur : sa douleur morale, physique aussi, sa fatigue, son sentiment d'injustice. Voulait-il entendre tout cela ? Pouvait-il le faire ?

Fermant les yeux, Fluvia respira aussi profondément qu'elle pouvait. Un crac sonore lui fit comprendre que Kretina, après avoir terminé le nettoyage de la salle de bain, était repartie chez les Avery.
Serrant la mâchoire pour réprimer un sanglot, Fluvia se redressa et essaya de se calmer. Elle devait offrir un bien piètre spectacle...
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Sam 29 Juil 2017 - 17:38

Le visage défait et anéanti de son épouse aurait dû briser la froideur de Nick.
C'est ainsi que cela aurait dû se passer.
Cependant, son cœur de pierre se durcissait au fil du temps, et aujourd'hui, l'immense désillusion d'avoir perdu son enfant, son héritier, son
premier héritier, l'emplissait de rage et de chagrin. Il n'arrivait à concevoir comment une telle chose était possible et avait pu leur arriver, à eux, le jeune couple Travers, alors que la vie s'ouvrait sur un grand avenir. C'était ainsi que les choses étaient prévues et avaient été conçues, leur futur devait être grand, et il n'y avait de place que pour le pouvoir et l'omnipotence de leur famille, ainsi que celles du cercle fermé des sang-pur, au côté de leur Lord.
Alors que la ligne continue de leur avenir tout tracé filait droit vers des desseins majeurs, pourquoi devait-elle être brutalement stoppée ce jour par un événement indésirable tel que celui-ci ?
Niclas se leva, droit comme un i, raide comme un piquet, le visage blême et fermé à la discussion. Fluvia ne cessait de pleurer, et le son de ses sanglots étouffés avait le don de nuire à ses nerfs à mesure que les minutes s'égrenaient.
Se dirigeant vers la fenêtre, il l'ouvrit dans un grand bruit sec et aspira une grande bouffée d'air, étouffant dans l'ambiance lugubre qui régnait dans leur chambre à coucher plongée dans l'obscurité. Sa cousine geignait et lui affirma qu'il savait parfaitement ce qu'il s'était passé.
Oh oui, il le savait.
Nick n'était plus un enfant, savait très bien comment on les faisait, et s'apprêtait à en voir arriver un, alors qu'il venait de naître mort.
Était-ce là un signe ? Une punition ? Le mettait-on à l'épreuve ? Il n'arrivait plus à rien éprouver à l'encontre de sa femme, prostrée sur sa perte, il n'arrivait qu'à se concentrer sur sa tristesse et sa déception.
Tout était de sa faute. Sa faute à elle, pas à lui.
— Les choses arrivent toujours pour une bonne raison... Murmura-t-il, les yeux rivés au loin sur un point imaginaire, à travers la fenêtre. Les choses, arrivent... Martela-t-il, la gorge serrée, la voix rauque. Toujours pour une bonne raison. Il tourna la tête tout de go vers Fluvia et lui lança un regard noir à vous glacer le sang. Qu'est-ce que tu as fait ? Qu'est-ce que tu as fait d'aussi horrible pour arriver à perdre notre enfant ? Demanda-t-il d'une voix sourde.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Mar 1 Aoû 2017 - 23:32

Malgré l'immensité de sa douleur et l'infinité de son désarroi, Fluvia Travers comprit que Niclas, son cousin et époux, qu'elle connaissait depuis toujours, ne compatissait pas à sa peine - et probablement qu'il ne le ferait jamais.

Sentant que ses pleurs n'allaient aucunement arranger la situation, Fluvia essaya de ravaler ses larmes et de respirer plus profondément pour se calmer. De son côté, Niclas se leva, aussi stoïque qu'un balai, et ouvrit la fenêtre. La fraîcheur de la soirée entra dans la pièce, amenant des odeurs de rosée. Les cheveux mouillés, Fluvia sentit le froid l'envelopper et elle resserra les pans de sa robe de chambre. Toutefois, elle n'osa pas dire à Niclas de fermer la fenêtre, craignant de l'irriter davantage.
L'ancienne Serpentard tourna la tête vers lui et l'observa. Naturellement, elle n'était pas la seule que la perte de leur enfant déstabilisait. Leur enfant - une nouvelle salve de larmes lui brouilla la vue.
Elle aurait voulu pouvoir dire quelque chose qui pût le calmer, le rassurer. Des fausses-couches, cela arrivait, et rien ne les empêchait d'avoir d'autres enfants. Ils n'avaient tous deux que dix-huit ans...

Mais rien ne remplacerait celui qui aurait pu être. Fluvia se passa les mains sur son visage, puis dans ses cheveux laissés en liberté. Elle se sentait fatiguée, engourdie, après cette terrible journée. Le cerveau embrumé, elle ne se pensait pas capable de regagner son lit. Le canapé était moelleux, cela lui suffirait. Elle plongerait dans un sommeil noir et oublierait sa journée et au réveil, s'il y en avait un, tout serait différent.
La jeune femme s'était laissée aller contre le dossier du sofa, les yeux à demi-clos, encore rougis, quand elle entendit enfin son mari dire quelque chose, qu'elle ne comprit pas vraiment.

Reprenant contact avec la réalité, Fluvia se rendit compte que Niclas n'avait pas bougé, les yeux fixés quelque part dans le dehors mais, soudainement, il se tourna vers elle, une expression terrifiante sur le visage.
Qu'est-ce que tu as fait ? Qu'est-ce que tu as fait d'aussi horrible pour arriver à perdre notre enfant ?

L'étrangeté de la question la fit hésiter et elle ne releva pas le regard sombre qu'il lui lança. Fatigue.
Je n'ai rien fait, Niclas, se força-t-elle à répondre, la voix un peu tremblante, tu étais avec moi hier soir et... et j'ai passé toute la journée au lit.

Autrement dit, elle n'avait fait aucun effort particulier ni pris aucun risque. Fluvia, qui ne voyait pas où son mari voulait en venir, tentait de lui expliquer que la perte de leur enfant n'avait peut-être aucune explication.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Mar 5 Sep 2017 - 19:36

Les deux pupilles de jais de Travers fixaient toujours le visage fantomatique de sa femme, si intensément qu’on aurait pu y voir des flammes danser dedans. À vrai dire, il ne la regardait pas. Il la sondait.
Le pensait-elle sot ? Ignorant, ignare ? Croyait-elle pouvoir le berner, lui, son époux, avec son visage d’ange et ses airs de ne pas y toucher ? Car lui savait bien qu’avant leur mariage, il n’avait pas été le seul homme de sa vie.

La douleur de l’épreuve qu’ils subissaient, cumulée à la rage insidieuse et tenace qui le tenaillait depuis ce fameux concert lors de leur dernier été d’étudiants de Poudlard, créaient en lui un maelström d’émotions aussi brutales que désastreuses. Un véritable tsunami de courroux bouillonnait en son for intérieur comme autant de vagues de lave en fusion, et nombreux étaient ceux de son entourage qui savait reconnaître dans l’ébène de ses yeux les prémices d’une colère noire.

La compassion n’était désormais plus qu’une très lointaine notion au dictionnaire de ses états d’âme, et que sa femme endure encore les contrecoups d’une fausse-couche aussi brutale que subite n’effleurait même plus la surface de son subconscient ; Nick se laissait consumer par l’acidité de la rancœur, lentement, sûrement, si complaisant comme un porc aimait se rouler dans la boue. L’ire était depuis très longtemps sa plus fidèle amie, et il s’abandonnait dans ses bras grands ouverts avec toujours autant de débonnaireté et d’ardeur.

— Je ne te parle pas d’hier soir, Fluvia, aboya-t-il d’un ton rauque et cassant. Allait-elle jouer la carte de l’ingénue ? Il ne valait mieux pas pour elle, car Nick était très proche du point, le fameux point que ceux qui le fréquentaient ne connaissaient que trop bien ; le point de non-retour. Chacun de nos actes a ses conséquences, mesures-tu seulement la portée des tiens ? Sa voix s’était faite sifflante et basse, comme le susurrement d’un serpent. Dans la balance de ta conscience, n’y a-t-il pas quelque chose qui pèse lourdement, et dont tu aimerais te soulager du poids ? Ses yeux, telles deux fentes, s’étaient plissés et dardaient sur elle des rayons inquisiteurs qui la passaient au crible. L’heure de la vérité avait sonné.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Ven 15 Sep 2017 - 22:11

Fluvia était de bonne foi quand elle disait qu'elle ne voyait pas ce qu'elle avait bien pu faire pour déclencher sa fausse couche. Elle aurait d'ailleurs continué à argumenter si le regard de Niclas ne l'en avait pas empêché. Elle se sentit transpercée par les prunelles de cet homme et cela la glaça.
Fluvia savait Niclas terrible quand il entrait dans une colère noire. Voilà pourquoi il était si respecté et que être sa femme avait d'abord paru à la jeune Travers être le meilleur choix. Maintenant qu'il était en colère contre elle, ce choix ne lui paraissait pas vraiment le meilleur. Pire, elle se sentait très mal de ne rien lui répliquer - pour qui se prenait-il pour la regarder de cette manière ? Fluvia n'avait jusqu'alors jamais permis que l'on la traite ainsi. Elle était la fille de Tiberius Avery, et son oncle n'était autre qu'Edgar Blackstone. Cela avait de quoi écraser les Matamores.
Mais devant la fureur froide de Niclas, la fille de Tiberius Avery n'avait pas le loisir de répliquer. Observant Niclas, qui semblait sur le point d'exploser, l'ancienne Serpentard comprit qu'elle ne le verrait plus jamais de la même façon.

Je ne te parle pas d’hier soir, Fluvia - la voix de Niclas claqua dans l'air comme une lanière de cuir - Dans la balance de ta conscience, n’y a-t-il pas quelque chose qui pèse lourdement, et dont tu aimerais te soulager du poids ?
Là, ce fut elle qui eut l'impression de recevoir un coup de fouet. Il sait, songea-t-elle en scrutant dans les prunelles d'onyx de Nick quelque chose qui lui prouverait que, non, il n'en savait rien.
Peine perdue.

Si elle ne s'était pas déjà trouvée assise, Fluvia aurait probablement perdu l'équilibre. Son cœur s'était emballé dans sa poitrine, affolant sa respiration, et faisant tambouriner le sang dans ses tempes. Son premier réflexe fut d'essayer de nier, mais elle se ravisa avant d'ouvrir la bouche. Mentir ne lui servirait à rien sinon qu'à aggraver la situation.
Attrapant un coussin, Fluvia le posa sur ses cuisses, comme si elle voulait se cacher derrière lui. Comment savait-il ? Comment cela était possible ?
Et pourquoi avoir attendu tout ce temps pour lui demander des explications ?
Ma conscience est lourde, c'est vrai, avoua-t-elle.
Et c'était la vérité. Elle s'en voulait de s'être laissée aller bêtement avec Maximus et - pire - d'y avoir pris plaisir sur l'instant. Mais à présent, c'était une honte dont elle ne parvenait à se défaire. Elle s'était salie en couchant avec un sang impur.
Mais cela n'a rien à voir avec le bébé, articula-t-elle difficilement, n'était plus si sûre de ce qu'elle disait désormais.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Dim 17 Sep 2017 - 21:50

Cela n'a rien à voir avec le bébé ? Répéta Nick, secouant la tête, bouche légèrement entrouverte, ébahi et furieux à la fois.
Il s'était attendu à ce que Fluvia nie en bloc, et fut surpris qu'elle ne le fasse pas. Enfin, surpris. Hormis tout le dégoût qu'elle lui inspirait en cet instant-même, il avait toujours apprécié et admiré chez elle la farouche détermination avec laquelle elle disait haut et fort ce qu'elle pensait. La façon dont elle avait de garder impétueusement la tête haute et le port altier, lorsqu'elle assénait, les yeux rivés à ceux de son interlocuteur ou interlocutrice, ses vérités, l'avait toujours rendu fier que leurs deux noms et deux familles soient si étroitement liés.

Il ne devait donc pas être surpris qu'elle ne tente pas de lui mentir. Terriblement dégoûté, par contre...
S'imaginait-elle seulement ce qu'il ressentait, au quotidien ? La profonde humiliation avec laquelle il se levait chaque jour, dans leur lit à ses côtés, puis celle avec laquelle il se couchait, le soir, entre leurs draps ?
— Cela a tout à voir avec le bébé, cracha-t-il d'un air mauvais. Tu m'as trahi, et tu t'es rendue coupable de la pire des souillures, avec un impur qui plus est ! Les ailes de son nez frémirent de mépris lorsqu'il renifla sèchement, pilonnant sa femme sur place du regard le plus condescendant qu'il soit.

Brave Thomas, qui lui avait tout rapporté. Il y en avait au moins un de fidèle dans la famille, pensa-t-il avec amertume. La rage qu'il avait éprouvait alors n'avait pas diminué depuis. Quant à Brankovitch, il s'étonnait lui-même qu'il soit encore en vie, et qu'il ne soit pas déjà allé chez lui, lui régler son compte.
Le voyait-elle seulement encore ? Après tout, Nick ne l'avait pas à l'œil toute la journée, qui lui disait comment elle occupait son temps libre ? Qui lui garantissait, aussi, qu'elle ne profitait pas la nuit de son sommeil de plomb pour s'éclipser et transplanner jusqu'à chez lui ? Elle l'avait déjà trompé une fois, avant même qu'ils soient mariés, rien ne l'empêchait de s'en donner à cœur joie désormais. Peut-être était-ce là même ce qui lui plaisait. Il vint s'agenouiller devant elle, et d'un regard où brillait une lueur démente, lui demanda ;
— C'est cela que tu aimes, Fluvia ? Uhm ? Les sangs-de-bourbes, ça t'excite ?
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Dim 1 Oct 2017 - 21:36

Niclas n'était pas du genre à se laisser conter des histoires à dormir debout. Quand Fluvia annonça que son écart avec Maximus n'avait rien à voir avec la perte de leur enfant, Niclas réagit du tac au tac, répétant les mots de sa femme, avec une expression ahurie.
Alors, elle sut que sa colère était déclenchée et s'attendit, les mains crispées sur le coussin, à la voir se déverser contre elle.

Niclas était si blême que la couleur de son teint contrastait terriblement avec le noir de ses cheveux et de sa barbe.
Tu m'as trahi, lui jeta-t-il à la figure, et tu t'es rendue coupable de la pire des souillures, avec un impur qui plus est !

Fluvia aurait voulu baisser la tête, mais ç'aurait été capituler. Elle préféra fixer un point légèrement au dessus de l'épaule de Niclas, évitant ainsi son regard, son avoir l'air de flancher.
Son corps, bien que fatigué par la terrible épreuve qu'il venait de subir, était tendu au possible, si oppressé que la jeune femme respirait à peine. Sa faute découverte puis jetée à la figure au moment où elle s'attendait le moins, lui faisait prendre conscience de l'étendue de sa culpabilité qui, à présent, la prenait à la gorge, lui coupant l'envie de répliquer, de recadrer Niclas qui osait la traiter comme si elle était une moins que rien.

"La pire des souillures"
Mais Fluvia ne pouvait pas croire qu'elle eût pu maudire son mariage en couchant avec Brankovitch. Des tas de gens le faisaient sans jamais être inquiétés. Elle songea alors que Niclas craignait peut-être que l'enfant ne fût pas de lui et allait lui assurer que si, quand il reprit, assénant sa phrase en une apothéose qui estomaqua Fluvia :
C'est cela que tu aimes, Fluvia ? Uhm ? Les sangs-de-bourbes, ça t'excite ?
Elle aurait voulu lui jeter le coussin pour lui faire ravaler ses mots, mais ses bras restèrent figés, comme soudés au moelleux tissu.

La franchise du propos l'avait désarmée. C'était si vil, c'était si mesquin, si bas, également. Elle trembla quelques instants sous l'appréhension, mais trouva ensuite le courage de lui répondre, la bouche sèche :
Tu dis n'importe quoi. Cette soirée-là, je n'étais pas moi-même. J'ai fait une erreur.
Elle inspira plus profondément.
Je ne suis pas fière de moi, vraiment - elle risqua un coup d’œil à son époux - mais il ne vaut pas la peine que nous nous prenions la tête.
"Il", parce qu'elle ne pouvait pas prononcer son nom devant Niclas.
Le bébé était de toi, je te le jure, dit-elle en réprimant un sanglot, je... à part cette fois-là, je t'ai toujours été fidèle.

Les phalanges de ses doigts blanchissaient tandis qu'elle serrait davantage le coussinet.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Mer 14 Mar 2018 - 16:31

La colère de Niclas était désormais lancée à pleine vitesse comme un galop de mille chevaux, comme la lave en fusion s'échappait d'un volcan en pleine éruption.
Fluvia, c'était quelque chose qui lui avait toujours plut, avait toujours sut se montrer à la hauteur, à sa hauteur : une femme de sa trempe, la seule qui savait lui tenir tête, la seule qui osait le faire. Désormais, c'était quelque chose qui le rendait fou.
Elle croyait d'ailleurs peut-être qu'avec lui, l'adage « faute avouée, à demie pardonnée » était valable : loin s'en faut ! Sa chère et tendre se fourrait la baguette dans l’œil jusqu'au coude. Non seulement la faute n'avait pas été avouée mais découverte par le biais de quelqu'un d'autre que la principale concernée, mais en plus... Nick n'était pas un homme de pardon.
— Une erreur ? s'étrangla-t-il, toujours agenouillé devant sa femme si belle mais si pâle. J'en viens à me demander sérieusement si l'erreur, ce n'est pas moi qui l'aie faite ! Cracha-t-il, ivre de colère. Fluvia se risqua à plonger ses beaux yeux de biche dans les gouffres noirs de son époux et se justifia tant et si bien qu'elle ne fit qu'agacer Nick encore plus.
Il se leva d'un bon, comme un ressort, et s'éloigna d'elle le plus possible, le poing fermé devant la bouche, ses yeux lançant des éclairs.
— Tu peux me jurer fidélité autant que tu le souhaites Fluvia, c'est terminé. Il ne la regarda pas, regarda par la fenêtre, le visage blême. Je n'ai plus aucune confiance en toi. Il la regarda enfin, les yeux pleins de hargne et de répugnance. Cet enfant, rien ne me prouve que c'était vraiment le mien. Il choisit volontairement de ne pas dire « notre » car il n'était désormais plus que cruauté dans ses propos. Après tout, peut-être est-ce aussi bien qu'il soit mort. Il fit une pause, fixant le visage de sa femme de ses yeux plissés et soupçonneux. Qu'aurais-je fait d'un enfant illégitime ? As-tu seulement pensé à notre réputation ? A ta réputation ? Que dirait ton père s'il était au courant ? Lui en as-tu touché un mot, seulement ?
Nick n'était plus que méchanceté et culpabilisation, mais dans son malheur il ne discernait même plus la détresse de sa cousine et épouse. La faute qu'elle avait commise était bien trop grave à ses yeux.


HJ:
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Dim 1 Avr 2018 - 21:18

Les explications que donnait Fluvia ne ramenaient pas Niclas à la raison. Ce dernier était toujours près d'elle, à genoux sur le tapis, et la jeune femme ne savait si cette proximité était de bon augure, ou si elle était dangereuse...
Il vociféra que lui aussi avait peut-être fait une erreur, sous-entendant que leur union était ridicule. Ses mots blessèrent Fluvia qui tendit une main vers Niclas pour essayer de saisir quelque chose de lui - ses doigts, son bras, son visage - mais il se releva, comme galvanisé, lui échappant complètement. Le bras de la jeune Travers retomba mollement.

Furieux, son époux s'était tourné vers la fenêtre, et lui assurait qu'il ne lui faisait plus confiance, que rien ne prouvait que l'enfant était de lui.
Après tout, peut-être est-ce aussi bien qu'il soit mort.

Fluvia leva les yeux vers lui, croisant son regard. Bien que son visage n'exprimât aucune émotion - elle commençait à se sentir si fatiguée qu'elle semblait comme anesthésiée - des larmes perlèrent à ses paupières. Cet enfant, elle l'avait porté près de sept mois, et elle avait eu l'impression que ses entrailles avaient été déchirées quand il avait fallu l'expulser.
Doucement, Fluvia s'enfonçait dans le sofa. Ses jambes étaient lourdes et elle avait soudainement froid. Elle détourna ses yeux auréolés de cernes violacés quand Niclas lui demanda si son père était au courant pour Brankovitch. Doutait-il vraiment de la réponse ?
L'héritière Avery savait qu'il ne valait mieux pas que Tibérius fût au courant de cette maudite affaire. S'il tenait trop à sa fille pour lui nuire, il ne l'aurait cependant plus considérée de la même manière...
Tu connais la réponse, murmura-t-elle en remuant à peine ses lèvres livides. Mais si tu veux le mettre au courant, vas-y, je t'en prie.

Elle ferma les yeux, laissant sa tête retomber en arrière, sur l'assise. Ses cheveux mouillés humidifièrent le tissus, y laissant des traînées sombres. Niclas pouvait faire ce qu'il voulait, elle n'avait pas la force de parlementer. À ce moment-là, elle souhaitait juste dormir, tout simplement.
Je ne peux plus me disputer avec toi, je suis trop fatiguée, ajouta-t-elle sans ouvrir les paupières.

Fluvia, pour la première fois de sa vie, venait de capituler.
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MessageSujet: Re: Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS Never envy a man his lady. Behind it all lays a living hell. | FLUVIA TRAVERS 129196351Lun 28 Mai 2018 - 22:34

Nick savait que ses paroles crues et dures tourmentaient bien plus que de raison l'éprouvée mère-en-devenir, mais il était consumé par une colère si sourde qu'elle bourdonnait à ses oreilles en obstruant toutes autres pensées logiques en ce genre de situation.
Souffrir tel qu'il souffrait n'attendait pour seule réponse que châtiment, la déception qu'elle lui causait ne méritait que punition, la trahison qu'elle avait commise n'appelait que justice. Et la justice, pour Travers, était synonyme de cruauté. Jamais il n'aurait pu lever la main sur son épouse ou tenter quoique ce soit contre elle, que Salazar l'en garde.
Mais il y avait des mots qui torturaient plus encore que mille blessures physiques.
Il existaient des paroles qui vous brisaient plus encore que les plus indicibles sortilèges. Niclas savait tout cela, et Fluvia aussi. Le Mangemort savait appuyer là où cela faisait mal, il connaissait les fêlures de Fluvia, ses doutes, ses peines, ses plus intimes angoisses. Pour certaines, il le savait, il était en passe d'en devenir le germe.
Qu'importe, qu'il cristallise sa peur ! La bougresse n'avait eut que ce qu'elle méritait, elle qui avait choisi de se corrompre dans la boue avec cet impur, elle qui avait décidé de se débaucher dans les bras d'un sang-de-bourbe alors qu'elle avait passé la majeure partie de sa vie à les fustiger, elle qui avait par sa seule faute abâtardie leur lignée.
Mettre au courant Avery Sr ? Oh non, cela aurait été bien trop simple, bien trop facile. Sa vengeance serait bien plus insidieuse et, au fond d'elle-même, sa belle épouse devait pertinemment le savoir. La jeune sorcière était à bout de forces, et semblait à deux doigts de défaillir. Niclas poussa un soupir, et se dégagea de la fenêtre. Il passa devant sa cousine, sans lui jeter un regard, et ne s'arrêta que lorsqu'il fut devant la porte, la main sur la poignée. Il se tourna vers elle, et lui jeta un regard torve.
— J'espère au moins que tu as pris ton pied, Flu, et que cela en valait la peine. Oh, elle était loin d'imaginer tout le dégoût et la fureur que lui inspirait l'idée de son épouse dans les bras de Brankovitch, rien que d'y penser, son visage se tordit de douleur et de dégoût. Repose-toi donc, puisque tu ne tiens plus debout, cracha-t-il, lui tournant le dos. Je pars ce soir pour la Transylvanie. Ce n'était pas prévu, mais c'était devenu
vital. Ne m'attends pas, j'y resterai certainement quelques jours, acheva-t-il en ouvrant la porte pour quitter la scène de ce terrible huis-clos avec sa femme.
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