Joseph était de très bonne humeur aujourd'hui. C'était le printemps, la saison du renouveau, de la floraison et surtout des amours. Et puis les dernières nouvelles au sujet de sa mère étaient plutôt positives. Tout semblait sourire au jeune Wilkes et même sa relation avec Marlene McKinnon qu'il courtisait depuis bien trop longtemps. Comme promis, il était allé la voir durant une rencontre hebdomadaire de son club des sang pur insoumis, dans l'espoir de sortir avec elle, mais la demoiselle était farouche et ses tentatives de baiser s'étaient toute soldées par un échec. Mais Joseph était persévérant. Et son obstination allait payer ce soir. C'était la fin des répétitions pour la pièce qu'organisait la jeune fille et tout le monde avait quitté la pièce. Marlène s'affairait entre les portants des costumes, examinant les coutures et les tissus. Doucement, le serpentard se glissa derrière elle et lui mit les mains sur les yeux tout en chuchotant à son oreille : "Mon cœur jusqu’à présent a-il-aimé ? Jurez que non, mes yeux, Car jamais avant cette nuit je n’avais vu la vraie beauté."

Marlène se dégagea à peine et il sentit que c'était de bonne augure pour lui. Pourtant il allait y aller prudemment. La jeune fille l'avait repoussé  si souvent que son ego en avait pris un sacré coup... Non en fait non, son égo était intact... L'odeur enivrante de la blonde ensorcela à nouveau ses sens et il s'approcha d'elle comme pour humer sa chevelure.  Il approuva vivement sa première remarque sans parler et répondit à la seconde :

- Quand je crois en une cause ou en un projet, j'y mets toujours tout mon cœur....

Le serpentard détailla la tenue que Marlène serrait contre son ventre et lui enleva délicatement des mains. Il la déposa machinalement sur une chaise et s'approcha d'elle.

- En amour aussi tu sais ….

Il effleura du dos de sa main la joue de la gryffondor puis lui saisit la main pour l'attirer devant l'immense miroir de la pièce. Il la plaça devant et se faufila derrière elle. Les deux visages côte à côte, s'effleurant les joues, il fixa leur reflet et l'invita à faire de même :

- Regarde comme nous sommes beaux. Les amants maudits de Poudlard … Ca sonne comme ta pièce …

Marlene, qui s’était déjà retrouvée coincée entre Joseph et un mur, se trouva cette fois-ci coincée entre Joseph et le portant de costumes. Il fallait soit en convenir qu’elle rasait de trop près les obstacles soit qu’elle traînait trop avec Wilkes. Son coeur se mit à jouer du tambour aussi férocement que la première fois mais elle inspira cette fois-ci un grand coup et ne recula pas. Elle était Marlene McKinnon, nom d’un dragon ! Elle maintint son fier regard enfoncé dans le sien et sourit gentiment comme si les propos qu’il lui adressait n’avait pas été lourds de sous-entendus. « L’investissement est la plus belle qualité qu’on puisse avoir » le félicita-t-elle d’une manière tout à fait générale. Mais voilà qu’il se mettait à parler amour et il devenait de plus en plus difficile d’ignorer l’intensité de son regard. Elle couina un simple « Ah ? ». Elle avait épuisé contre lui toutes ses munitions depuis les cinq dernières années et ne savait plus quoi lui répondre. Elle se pinça les lèvres interdites quand il lui caressa la joue et l’observa droit dans les yeux en s’interrogeant pour savoir si sortir avec lui serait un acte répugnant ou non. Elle rêvait du prince charmant (le vrai de vrai qui porte des collants !) en même temps qu’elle raillait très largement la lourdeur de Joseph. Est-ce que ce n’était pas contradictoire finalement ? Ou autrement dit, est-ce qu’elle n’était pas juste une chieuse qui ne voulait que ce qu’elle ne pouvait pas avoir ? A l’heure où toutes ses copines embrassaient leurs premiers garçons, elle commençait à se dire que si … Elle se défendit d’un pouffement de rire sincèrement amusé devant la petite mise en scène qu’il mit en place pour les ériger en beaux gosses maudits. Ca va l’égo ? pensa-t-elle. Mais au final, la mise en scène, elle aimait bien et puis c’est vrai qu’ils étaient plutôt beaux ensemble. L’impact politique d’un serpentard de sang pur qui sortirait avec une gryffondor de sang mêlé lui plaisait assez car cela lui avait toujours plu de bousculer les convenances. « Faut voir … » fit-elle avec un haussement d’épaules. Elle se tourna vers lui et lui fit face en ne serrant cette fois-ci aucun costume contre son ventre. Elle avait conscience qu’elle jouait à un jeu dangereux et son coeur ne décèlerait pas. « Tu porterais un badge ? » le provoqua-t-elle en arquant un sourcil comme si elle lui avait demandé de porter une laisse. Son regard dévia sur ses lèvres car au fond, qu’il lui réponde oui ou non, elle savait déjà ce qui se passerait.

- Faut voir ….. Répondit-il simplement à sa provocation.

Il était bien sur hors de question de porter un quelconque badge en faveur des moldus .. Pourquoi pas des elfes de maison tant qu'on y était. Marlène était décidément indécrottable à vouloir absolument le soumettre à ses idées révoltantes, ou était-elle simplement assez idéaliste et bête pour penser qu'elle arriverait à le convertir juste pour quelques baisers. A la rigueur si elle promettait plus …. Il y réfléchirait...
De nouveau face à face, il repéra le regard de la jeune blonde qui baissait peu à peu les armes. C'était maintenant ou jamais, il le savait, il ne voulait pas louper le coche. Alors doucement il s'approcha d'elle et l'embrassa. Poussé par les hormones, il glissa une main sur sa joue et l'autre dans le bas de son dos, avec l’irrésistible envie de descendre plus bas. L'ultime lueur de lucidité qui lui restait le retint cependant. Allait-elle finir par le gifler ? Il profita de chaque seconde de l'étreinte et ...

Marlene n’avait jamais embrassé de garçon avant et si la chose n’avait pas l’air plus difficile que d’effectuer son premier lumos, elle paraissait hautement plus stressante tandis que Joseph s’approchait. Courage McKinnon, se répéta-t-elle en fermant les yeux et en puisant en son for intérieur le courage de Godric qui devait bien se cacher quelque part. Quel soulagement que Joseph n’y mette pas la langue ! Aussi rétracta-t-elle ses griffes pour finir par répondre de manière un peu hésitante à ce premier baiser en tournant la tête et en jouant délicatement avec ses lèvres en retour. Elle finit par rompre leur échange après avoir glissé le bout de ses doigts en haut de sa nuque pour lui caresser les cheveux et se trouva quelques secondes à le regarder un peu bête sans savoir quoi dire après ce changement d’état de leur relation. « C’était - hésita-t-elle avant de continuer de manière inutilement mesurée vu le fond de ses propos - moins terrible que ce que j’imaginais ». Elle retira les bras qu’elle avait glissé derrière sa nuque aussi précautionneusement que si elle avait joué à docteur maboule et acquiesça un peu gêné. Ses amies plus expérimentées lui avaient expliqué mille fois comment embrasser un garçon - ce qui lui semblait finalement plutôt évident maintenant qu’elle avait essayé - et elle regrettait plutôt de ne pas pas les avoir interrogées sur ce qu’elle était supposée dire après. Son instinct lui soufflait que, aussi tentante soit la porte ouverte, il était impoli de s’en aller juste après. « Bon » fit-elle en remettant ses cheveux derrière ses oreilles pour retrouver contenance car elle se sentait tout à fait idiote sous le regard de l’adolescent que sa pudeur aurait préféré qu’il détourne. Elle était aussi gênée que si elle s’était mise toute nue alors qu’elle l’avait somme toute plutôt embrassé avec la froideur d’un glaçon.

Joseph apprécia ce qu'il se passa malgré la froideur de sa partenaire et sentit monter en lui un désir bien visible. Pas du tout honteux, mais pas non plus fier, il éloigna le bas de son corps puis le reste lorsqu'elle rompit leur échange. Elle eu l'air un peu bête avant de prononcer ses mots. Ainsi Marlène n'avait jamais embrassé de garçon et il était donc son « premier ». Flatté, il bomba légèrement le torse et répondit :

- Moins terrible que ce que tu imaginais ? C'est même plaisant si tu veux mon avis.

Et Joseph savait de quoi il parlait, il en avait embrassé tout un tas, des brunes, de blondes, des grandes, des petites. La gryffondor retira son bras et se recroquevilla sur elle-même. Le serpentard sentit sa gène et se rapprocha d'elle, en saisissant doucement ses mains qu'il entrelaça :

- On peut recommencer si tu veux.. Il avança son visage doucement : - .. Ou pas.. c'est comme tu le sens …

Oui bon ce serait super si elle voulait parce lui il en avait très envie et qu'il serait franchement vexé de la voir reculer. Allez fais pas ta trollesse, Marlène, après tout tu peux plus reculer

Tandis que la jeune fille s'approcha, consentant à recommencer, elle sentit poindre sa virilité. Elle recula vivement et par réflexe, Joseph fit de même. En écoutant son commentaire, il porta machinalement la main à son pantalon comme pour se cacher. Des scrouts dans son caleçon ? Était-ce une insulte ou trouvait-elle, à juste titre, que son engin était démesuré ? A moins que la gryffondor croit qu'il abritait des insectes bien logés  contre ses parties ? La grimace qu'il afficha devait trahir son conflit intérieur. Il ne savait décidément pas comment réagir. Les paroles de la jeune fille étaient-elles un compliment auquel cas il devait sentir flatté ? Ou bien lui faisait-elle un reproche ? Avant d'avoir pu lui demander, elle enchaîna sur le fond de ses sentiments :  

- Mes sentiments sont sincères, Marlène … Répondit-il avec franchise .. Ce que tu vois là n'est que l'expression de ceux-ci … C'est la manifestation tout à fait ordinaire de mon désir pour toi .. Il ne faut pas te sentir offusquée, au contraire tu devrais te sentir flattée en fait …

Il se rapprocha d'elle et posa la main sur son épaule :

- Tu es très belle, tu dois être la seule à ne pas l'avoir remarqué...

Là il se trouva bon dans sa pirouette ! Joseph espéra qu'elle aussi et changerait finalement d'avis.

S'il n'avait pas terriblement envie de Marlène, il aurait pu lever les yeux au ciel d'impatience. La trouvait-il intéressante ? Admirait-il son cerveau ? Euh vraiment, McKinnon ? En réalité, le jeune garçon la trouvait belle, il aimait bien sa poitrine, mais il se foutait royalement de son intellect. Comme si les ados de son âge s’intéressaient aux filles pour autre chose que pour les tripoter un peu. Sachant pertinemment quoi lui répondre pour lui faire plaisir -et se faire plaisir- le serpentard sortit son plus beau sourire :

- tu es la fille la plus intelligente que je connaisse !

Ce n'était pas totalement faux après tout. Marlène l'embrassa de nouveau mais visiblement le contact étranger de son membre la gênait beaucoup trop.

- Excuse moi. Ajouta-t-il en essayant de réduire les effets de la jeune fille sur lui.

Il songea à sa tante Gertruda pour s'aider, mais l'image qui fonctionna le mieux sur son corps fut la vision de la mère son meilleur ami Thomas Avery en sous vétements. Aussitôt, tout dégonfla et il put s'adonner à la cession de roulage de pelle tant attendue avec la gryffondor.... Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que …

(porte de sortie;))