Marlene portait des œillères de naïveté de chaque côté de sa tête blonde. Aussi accueillit-elle la réserve d’Alexandre Rozen avec un grand éclat de rire comme s’il venait de formuler la blague la plus hilarante de l’année. Eh non, elle n’avait même pas abusé de champifleurs ce soir-là ! Il lui semblait qu’elle avait déjà obtenu de lui tout ce qu’elle désirait et s’en allait déjà en lui tournant le dos d’un pas guilleret. « Tu pousses Alexandre, tu pousses … » fit-elle énigmatique. Peut-être était-elle d’une certaine manière un tantinet plus manipulatrice que ce qu’elle aimait laisser paraître ? Toujours est-il que la préfète était aussi flattée que amusée que son homologue lui parle comme s’ils n’avaient pas été des êtres égaux. Jusqu’à preuve du contraire, la loi n’accordait aucun privilège à Marlene pour lui permettre de s’accorder l’allégeance absolue des membres de ses clubs. Elle avait un jour demandé au Professeur Flitwick après l’une de ses classes de lui apprendre le sortilège de fidelitas afin de pouvoir l’éprouver sur ses membres mais l’information était remontée jusqu’au Professeure McGonagall qui lui avait tiré les oreilles ! Elle détestait recevoir des soufflets de la directrice idolâtrée de sa maison et la honte avait inscrit de manière prégnante ce souvenir dans sa mémoire. Alexandre ainsi ne s’était engagé auprès de Marlene que par la promesse des mots et du high five (ce qui n’était malgré tout pas rien !). Elle lui lança un sourire avenant avant de tourner au détour d’un couloir. « Tu prépares la prochaine réunion, hein ? Je te brieferai ! Tu seras tellement un amour ! ». Elle lui envoya un clin d’œil et s’enfuit en rigolant avant qu’il ne vienne protester et trouver de nouveaux moyens de se défaire de ses engagements.

dragées:

Mon erreur de stratégie allait me coûter cher. J'aurais dû d'avantage la faire chanter. Il fallait se méfier de McKinnon ! Comme je l'avais supposé, elle n'écoutait pas mes conditions. Certes j'en demandais un peu trop mais elle n'en avait rien à faire. D'une façon, toute guillerette, elle me sourit et s'éloigna de moi.
« Tu prépares la prochaine réunion, hein ? Je te brieferai ! Tu seras tellement un amour ! » dit-elle avant de s'enfuir en gloussant.
« Hein quoi ?! McKinnon, ramène toi ! » Pas de retour. « McKinnon ! » Pas de retour.
Je lâchais un grand soupir. Alors elle voulait vraiment que j'organise la prochaine réunion ? Oh si seulement elle avait su ce que j'avais en tête. Elle ne me l'aurait jamais proposé. Cela allait lui apprendre à se foutre de ma tête comme ça. Si j'étais à Serpentard, c'est qu'il y avait au moins une raison. Je n'aimais pas qu'on me fasse ce genre de coup, et j'étais assez rancunier et revanchard. Même si l'idée de cette plaisanterie de mauvais goût hantait déjà mon esprit, ce projet se concrétisait prématurément. En plus, elle m'avait donné une bonne raison de le faire, non ? Oui, j'avais encore des progrès à faire en ce qui concernait ma manie de toujours m'attirer des ennuis.