Evan qui se levait aussi tôt qu’il se couchait tard avait démarré son samedi matin sans entraînement de quidditch par une course à pied dans le parc. Il avait rejoint les cachots pour se préparer tandis que les autres se levaient encore. Ce fut donc avec meilleure humeur que la veille qu’il se reput d'un copieux petit-déjeuner avant de s'arrêter dans le hall d’entrée. Il passa devant la jolie Luzia qu’il fréquentait lors de ses rondes et lui adressa un charmant sourire avant de lui reluquer le derrière dès qu’elle tourna la tête et tant pis si elle était en présence du traître qui avait été un temps son petit-ami. Il continua son chemin pour rejoindre son casier (idéalement situé à côté de ceux de la charmante Azelma et du beaucoup moins charmant Powell). Il assista avec un sourire assez amusé à leur échange à sens unique tout en récupérant ses gains et rencontra le regard de son rivale en refermant la petite porte. « Ne me regarde pas comme ça le traître, je ne te toucherai pas même si tu grossis assez pour avoir des seins ». Cela faisait bien une année que Azelma et Evan ne s’étaient alliés pour importuner le garçon. Sans doute le Rosier se laissait-il finalement toucher par l’esprit des fêtes. Il repartit néanmoins en ignorant complètement son ancienne fiancée.

* 1, 2 : cinq dragées qu'il balance sur Powell à son tour
* 3, 4 : cinq points de maison
* 5, 6 : une boule de neige qu'il balance sur Powell avant de s'éloigner en ricanant (et de se la payer à l'arrière du crâne, merde, c'est un boomerang !)

L’esprit des fêtes qui avait été tolérable pendant deux journées devenait tout à fait étouffant maintenant que la moitié des élèves du château arborait fièrement une panoplie d’accessoires aussi lumineux que bruyants. Tous des sang de bourbe et des mêlés pour s’extasier d’une camelote pareil devinait-il. Il avait croisé Janice Thickey en train de déguster un cookie citrouille-chocolat et avait bien hésité à le lui enfoncer dans sa bouche pour que la gamine s’étouffe avec. Mais il s’était contenté de l’ignorer car il n’était pas de cette trempe des impulsifs. Cela l’aurait de plus diablement ennuyé de faire perdre des points aussi bêtement à sa maison. En arrivant au calendrier de l’avent, il évita soigneusement de frôler une petite brune sur la tête de laquelle se dandinaient d’ignobles sapins les ailes du nez froncé comme si son impureté ou sa bonne humeur avaient été malodorantes. Puis ouvrant son casier, il se tourna vers les amis de sa maison avec un sourire mauvais et murmura « Je crois que j’ai trouvé une meilleure place pour l’épouvantard des cachots. Qui part à la chasse ? ». Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’un épouvantard se cachait dans une armure des cachots et que les serpents n’utilisaient plus ce couloir (bien trop indolents pour se débarrasser de la créature, ils se disaient bien qu’un bête griffon ne résisterait pas à l'occasion de faire son héros).


* 1, 2 : cinq dragées
* 3, 4 : cinq points de maison
* 5, 6 : une bouilloire qui siffle un air de noël quand elle est prête

La sombre humeur de Rosier ne s’améliora pas en ce lundi matin. Le petit groupe de bizuts qu’il avait trouvé dans sa maison n’avait pas réussi à venir à bout de l’épouvantard. Alors il commençait à se dire qu’il allait devoir s’en charger lui-même et rien ne le lassait autant. Qui aime, après tout, se confronter si frontalement à sa plus grande peur ? Il alla prendre son petit-déjeuner sans même jeter un coup d’œil à son calendrier. A deux tables de celle de l’illustre Salazar, Proserpine et Theo avaient repris leur petit jeu sous son regard le plus noir. Evan avait fini par comprendre que sa cousine était une irrécupérable traîtresse et, s’il ne comptait plus intervenir pour la redresser ni même pour l’humilier (car elle y arrivait si bien toute seule de son point de vue), cet intolérable spectacle l’empêcha malgré tout d’apprécier son petit-déjeuner. « Vivement que mon oncle la foute à la porte … » maugréa-t-il pour lui même avant de se retirer car il aimait se rassurer en dessinant cette destinée à sa bienheureuse cousine. Il flanqua un virulent coup d’épaule à quelqu’un qui entrait dans la grande salle trop vite tandis que lui en sortait mais ne se retourna pas pour vérifier la première victime de sa sombre humeur qui, décidément, ne s’améliorerait pas au fur et à mesure de la journée.

* 1, 2 : cinq dragées
* 3, 4 : cinq points de maison
* 5, 6 : un bonnet de père noël qu'il ne s'encombrera jamais à porter, excusez sa dignité, il le flanqua dans le calendrier de Moran Powell

Enfin, aujourd’hui, la massacrante humeur d’Evan Rosier lui passerait. Alors qu’il finissait son repas, l’un de ses sbires était venu lui glisser à l’oreille que la petite Janice arrivait dans le hall d’entrée. Il fit joyeusement sauter une pomme dans sa main avant de laisser dans sa chair la marque de ses dents blanches. Il haussa un sourcil surpris en ouvrant la porte de son casier. Luzia Ozores était vraiment la plus adorable des sorcières qui lui ait été donnée de rencontrer ! Comme Moran était à côté, il y vit une nouvelle opportunité de l’exaspérer. Il referma la porte du casier de son capitaine en y déposant son épaule nonchalante et renifla le bouquet avec une véritable tête d’illuminé. « Hum - huma-t-il de manière exagérée - Respire l'odeur de l'amour Powell ! - lui mit-il le bouquet dans le nez - Je suis sûre que ça sent comme … ». Mais il s’interrompit car un cri retentissant s’élevait dans le hall. Il en aurait presque oublié l’épouvantard qu’il avait glissé dans le calendrier de la griffonne. Pensez bien qu’il explosa d’un rire tonitruant en la voyant ramper de manière pathétique au sol pour quoi ? Un simple moremplis ? Une idiote s’interposa malheureusement trop vite à son goût et brisa le pot aux roses avec un excès d’intelligence si rare chez les bouffondors qu’il valait bien qu’on le souligne. « Hé regardez, Thickey a peur d’une cape noire ! Moi j’dis que c’est sa vision de la mode qui fait peur ! » se ficha-t-il très audiblement de sa gueule. Mais le spectacle se trouva encore plus réjouissant quand se succédèrent dragons, corps ensanglantés et glorieuse marque des ténèbres. « Ce n’est pas un épouvantard, c’est une attaque de mangemorts ! » pointa-t-il en feignant la peur la fumée du doigt pour voir des faux courageux repartir aussitôt en prenant les jambes à leur cou. Ohlalala, même la préfète griffonne qui en était à l'origine se barra. Il pleurait de rire.

* 1, 2 : cinq dragées
* 3, 4 : cinq points de maison
* 5, 6 : une paire de chaussettes verte et argent

La merveilleuse journée qu’avait passée le jeune homme la veille s’était prolongée par une soirée au cours de laquelle il avait tenu compagnie à Luzia Ozores lors de sa ronde. Il avait su la remercier de son attention comme le parfait gentleman qu’il était. Et comme son heureuse humeur se poursuivait ce matin-là, ce fut en sifflotant qu’il s’en alla ouvrir son calendrier de l’avent. Moran était à côté - les deux garçons avaient toujours eu le chic pour se croiser plus que leurs nerfs ne pouvaient le tolérer - et le petit air qu’il sifflotait rappelait à s’y méprendre la chanson qu’il lui avait chanté au début de l’année (« Son blason est jaune et noire, il fait la honte de Poudlard … Elle est belle et bien élevée, donne envie de se souiller … »). Il n’avait absolument rien avoué à l’intéressé de leur relation qui avait outrepassé le stade amicale. Il fanfaronnait, glissait ci et là des indices, son rivale n’était pas un idiot et finirait bien par imbriquer lui même les pièces du puzzle. Comme Daisy Blackstone passa par là, son sifflotement se fit bien plus admiratif en lui fixant la croupe. Il adressa au capitaine un clin d’œil en lui jetant au visage, comme il en avait pris l’habitude, son cadeau. « Bonne journée ! ». Puis il s’en alla mais fut surpris par une violente détonation qui le fit sursauter. C’était quoi cette fois-ci ? Il était bien curieux comme il n’y était pour rien !

* 1, 2 : cinq dragées
* 3, 4 : cinq points de maison
* 5, 6 : une eau de toilette « nuit du centaure » de la basse gamme « eau sauvage »