Sujet: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mer 12 Juil 2017 - 23:14
Un matin boisé
Le vent qui traversait les conifères et les arbres qui boisaient la Transylvanie parvenait jusqu'à elle, et effleurait sa peau avec une sensualité qui la faisait frisonner. Ce frisson remonta son échine, jusqu'à parvenir au creux de son cou, et elle ferma ses paupières un court instant, refermant les rideaux sur son âme. En elle, ses pensées s'emmêlaient telles les filaments d'une étoffe soyeuse, les ébauches d'une trame étaient perceptibles, mais elle ne pouvait les distinguer avec assurance. Quel chemin choisir ? Si elle dévalait la pente ombragée, qu'elle traversait la forêt jusqu'à la rivière en contrebas, qui viendrait la chercher ? N'aurait-elle là pas finalement le choix de la liberté qu'elle avait toujours désirée ? Le tissu s'effilocha, et elle perçut avec une acuité rare, un profond constat qu'elle n'avait jamais eu le courage de faire. Elle aimait son rôle de sang-pur. Elle aimait la position sociale dominante qu'elle possédait, elle l'aimait avec une passion presque furieuse. Et plus que tout, elle ne voulait pas l'abandonner, ni la perdre. Non, elle ne voulait pas l'égalité, ce qu'elle souhaitait était plus complexe que cela, une sorte de tapisserie mélangeant plusieurs couleurs. Cassiopeia, en tant que femme, voulait pouvoir exercer ses prérogatives et pouvoir profiter des avantages de son milieu. Elle ne voulait pas la perte de son milieu. Ainsi, elle savait qu'elle choisirait entre Evan, Aurélius, et Achilles. Lequel, cela elle n'en avait encore aucune idée. Celui qui lui permettrait de préserver la pureté de son sang, tout en lui laissant acquérir sa liberté. Elle rouvrit ses paupières, et ses yeux furent éblouis par la,lumière qui les frappa. Décidement, elle avait trouvé l'endroit parfait dans le parc de ce château, à la lisière de la forêt, sur une petite colline. Elle l'avait à dire vrai, trouvé bien avait ce jour. C'était là qu'elle venait lire ses livres lorsqu'elle venait parfois en vacances ici. L'époque où ses fiançailles avec Niclas étaient encore d'actualité, époque où ce château aurait pu lui appartenir. Comme les aiguilles des pins qui l'entouraient, ces possibilités d'un autre futur, ces souvenirs à demi éteints, s'envolaient dans l'air du matin. Bientôt, lorsque le soleil aurait dépassé la cime des arbres, Evan arriverait. Elle lui avait donné rendez-vous ce matin là, tôt, sur cette petite colline du parc. Les mots qu'elle avait écris, elle les avait écris de sa plus belle plume, en calligraphiant chaque mot, et chaque lettres. Ses yeux se posèrent sur le sol, dans l'herbe qui y poussait densément, des petites fleurs blanches y fleurissaient. Sans hésitation, elle s'assit parmi elles, et en cueillie une. Elle admira ses corolles et ses pétales à la lumière de ce soleil matinal, celui ci s'y reflètait avec une intensité grandiose. Finalement, elle la glissa derrière son oreille avec un petit sourire enfantin, qui habillait son visage d'une certaine candeur qu'elle n'avait pas revêtu depuis longtemps. Encore un peu dans son monde, elle tourna son visage brusquement en entendant le froissement de l'herbe. Evan était déjà là, elle n'aurait su dire depuis combien de temps, et la regardait avec un sourire dont elle ne pouvait saisir le sens. Elle hésita à se relever, pour ne pas avoir l'air d'une ingénue, mais finalement elle resta assise, et tapota l'herbe à ses côtés, pour indiquer une place au jeune Rosier. Elle l’accueillit avec un fin sourire, et d'une voix douce :
- Belle mâtinée tu ne trouves pas ?
GASMASK
Dernière édition par Cassiopeia Yaxley le Jeu 14 Déc 2017 - 19:42, édité 1 fois
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Dim 16 Juil 2017 - 20:17
Evan s’était tôt arraché à ses draps ce matin-là. Il n’était guère un homme d’intérieur et n’était pas non plus sensible au charme désuet du manoir qui l’accueillait. Ce lieu irrespirable lui rappelait les appartement maritaux du manoir de sa propre famille où les rideaux étaient tirés et où s’accumulaient les exemplaires de la gazette autant que les grains de poussière comme seule marque du temps qui s’écoulait. Il préférait l’immensité des pins, la violence du vent, l’agression du soleil ou de la pluie. Le temps était malheureusement doux et caressant ce jour-là et tandis qu’il s’éloignait dans l’ombre du manoir que le soleil étirait - vaine tentative pour le retenir - il regrettait de ne pas avoir emporté son balais dans ses bagages ni que aucun lac ne se trouve à honnête distance de marche. Il avait rendez-vous avec Cassiopeia et profita de s’être levé aux aurores pour emprunter le chemin le plus long et escarpé qui serpentait à travers la forêt. Il en connaissait maintenant les différents sentiers et même quelques secrets - un fin filet d’eau s’échappant d’une sombre caverne qu’il n’avait pas encore visité - et avança en se complaisant dans ses pensées. Ce séjour en Transylvanie lui déplaisait depuis l’instant où son cousin Achilles l’avait escorté comme un prisonnier. Et leur relation ne s’était pas améliorée lorsque Evan avait découvert qu’il prenait un malin plaisir à courtiser celle qu'il considérait déjà comme sa fiancée. Ce jeu ne semblait pourtant pas confidentiel et d’autres héritiers tels que Fawley s’y adonnaient encore. Cette concurrence révulsait tout à fait le Rosier qui - à l’instant même où il commençait à considérer sa promise acquise et à s’en détacher pour préférer user de son temps libre pour s’adonner à des conquêtes plus charnelles - se retrouvait happé par une passion de la victoire dévorante. Plus que ses compétiteurs, il haïssait Cassiopeia. Il voulait la violenter plus brutalement que les autres. Elle pavanait dans les couloirs avec son port princier et son sourire de trophée en se glorifiant de sa pureté de vierge. L’idiote ne se rendait-elle pas compte que son seul et faible pouvoir n’était que celui de choisir son geôlier ? Il s’employait mentalement à la destituer de son pouvoir de femme - car un tel concept lui était intolérable - et cherchait à l’avilir. Cassiopeia l’allumeuse, Cassiopeia la traînée. Elle demeurait intouchable pour l’instant. Et cela décuplait encore son envie de la séduire. Il rêvait de l’acquérir pour pouvoir mieux la punir. Il l’observait depuis plusieurs secondes sous le couvert de l’ombre de la lisière de la forêt et rêvait des différentes manières dont il aurait pu la torturer pendant leurs noces pourpres.
Evan avança finalement vers elle et le froissement de l’herbe sous ses pas le trahit. Cassiopeia releva son regard vers lui et il répondit par un sourire aussi doux avant de la rejoindre docilement à l’endroit qu’elle lui avait indiqué. Il s’allongea confortablement sur le flanc non sans s’être amusé à lui glisser un baiser sur sa joue qui aurait pu être innocent s’il n’avait pas été aussi proche de la commissure de ses lèvres. Depuis qu’ils avaient échangé leur premiers mots sous l’étouffante serre de botanique, ils s’étaient souvent revus et un doux flirt s’était instauré entre eux. Il ne comptait pas changer d’attitude maintenant que deux concurrents étaient en lisse pour offrir leur prestigieux nom à la jeune femme. « Belle matinée - confirma-t-il sans la regarder pour s’intéresser davantage à un brin d’herbe qu’il pinçait entre ses doigts - idéale pour s’entraîner au Quidditch ! ». Il releva finalement son regard vers elle pour lui adresser un regard emprunt de nostalgie. Il regrettait sincèrement de ne plus se trouver à leur école pour profiter des gradins de quidditch comme arène de leur flirt. Cette époque - si proche de cette matinée d’été pourtant - lui paraissait être plus simple. Il avait longtemps tissé des fils autour de lui pour étendre son pouvoir de marionnettiste et avait le désagréable sentiment qu’ils se resserraient autour de lui. Il était le prisonnier de ses inextricables ambitions. « Je n’aurais jamais pensé dire cela mais je crois que l'école du vieux barbu me manque. » trancha-t-il finalement dans un léger rire avant de s’étendre sur le dos et de glisser ses mains derrière son crâne pour s’offrir un oreiller sommaire sur lequel paresser. Sa chemise et son cardigan s’était un peu relevés et il aurait pu se délecter des doux rayons du soleil qui caressaient le bas de son ventre s’il n’avait pas préféré que ce soit les doigts à la blancheur plus diaphane de Cassiopeia. Son habituel sourire en coin ne l’avait pas quitté. Il attendait qu’elle aborde la première leur jeu et les nouveaux atouts qu’elle pensait avoir en mains. Il était certain de la connaître assez pour savoir qu’elle ne se priverait pas de feindre de se cacher derrière eux comme un éventail pour faire ressortir le fauve de ses yeux qui, il fallait bien l’avouer, ne manquait jamais de le charmer.
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Dim 13 Aoû 2017 - 10:08
Un matin boisé
Son regard couva le jeune qui s'avança jusqu'à elle, oui définitivement, Evan Rosier lui avait manqué. L'admettrait-elle ? Non, certainement pas. Mais lorsqu'il l'embrassa, trop proche de ses lèvres pour être tout à fait innocent, et trop loin de celles ci pour être tout à fait aventureux, elle ne put empêcher un franc sourire séduit et une rougeur des joues le récompenser de son audace. Elle n'avait autorisé que peu de contact de ce genre entre eux depuis que leur relation avait pris la voie d'un flirt, pas qu'elle ne les désire pas ou qu'elle ne le désire pas, mais elle tentait tant bien que mal de conserver l'intérêt et la passion du jeune homme. Et pourtant, Cassiopeia avait pu constater que son petit jeu ne marchait pas aussi bien qu'elle ne l'aurait voulu. Lentement mais sûrement, l'intrépide rosier avait semblé s'éloigner et batifoler au loin dans d'autres jardins plus accessibles. Une fille plus désespérée qu'elle, lui aurait aussitôt donné ce qu'il voulait pour espérer qu'il revienne, mais Cassiopeia Yaxley n'aimait pas se soumettre et implorer. Néanmoins, si l'apparition de deux autres prétendants avait eu un effet stimulant sur Evan, elle devait désormais fuir comme la peste ces deux garçons qui étaient bien décidé à obtenir sa main. Alors qu'elle jouait distraitement avec une des fleurs qui poussait devant elle, elle releva son visage à l'écoute des paroles du jeune homme. Si c'était une journée idéale pour le Quidditch ? Comment aurait-elle pu le savoir ?
- Je me fie à ta connaissance pour cela, tu as emporté ton balai avec toi ? Demanda-t-elle d'un ton intéressé, et dont elle ne feignit ni la douceur, ni la curiosité.
Pour dire vrai, elle s'était surprise à lire des ouvrages sur le Quidditch, et à s'y intéresser. Comme si l’œuvre de séduction du jeune Rosier avait si bien réussi, qu'elle en était venue à être séduite par toutes les choses qui pouvaient le représenter sous une forme ou sous une autre. L'école du vieux barbu lui manquait furieusement. Là dessus, elle ne pouvait que le rejoindre, tout lui manquait à Poudlard : Les cours, la bibliothèque, ses amies. Hors de cette école, elle était devenue une femme pour la société, et il était l'heure de remettre en question l'existence de la fragile liberté qu'elle avait acquise en intégrant Serpentard.
-Oui, Poudlard me manque aussi. Cette école nous isole du reste du monde sans pour autant que l'on y soit seul, et par les temps qui court, c'était délicieux. Murmura-t-elle d'une voix songeuse, avant d'ajouter d'un ton plus ironique : Et puis, j'y étais moins traquée qu'en ces lieux. Je me sens telle une bête chassée par une meute de loup...
Son sourire se figea alors qu'elle considérait l'image comme bien trop exacte à son goût. Qui aurait la chance de coincer la Cassiopeia ? Qui en ferait son trophée de chasse ? Elle n'était pas dupe, une fois épousée ; quelque soit le prétendant, elle finirait dans un placard à pondre des enfants. Son regard couru sur la chemise d'Evan, et sur l’interstice de peau qu'elle révélait alors qu'il s'allongeait négligemment. Elle avait rarement eu autant de désir dans sa courte vie, et cela lui faisait peur. Elle n'appréciait pas perdre le contrôle d'elle même, et encore moins face à un homme. La maîtrise qu'elle exerçait sur son corps et son esprit étant la seule chose qu'elle pouvait contrôler dans son monde, et dans son destin. Comme pour répondre au mouvement d'Evan, elle s'allongea sur le ventre, le menton posé sur ses mains et le regard dirigé vers un spectacle moins tentant à ses yeux : La forêt embrumée. Alors que ses prunelles détaillant les branches au loin, elle finit par demander d'une voix précautionneuse :
- Nous sommes tous ici à cause de nos ancêtres … Je ne sais pas grand chose de tes parents, comment les décrirais-tu ?
Elle ne savait pas encore si un jour elle donnerait à Evan Rosier ce qu'il désirait, mais en entendant, elle souhaitait en apprendre plus sur son cadre familiale, et sur ce qui risquait à terme de devenir son propre entourage.
Le départ d’Evan en Transylvanie avait été précipité par l’apparition non désirée de son cousin Achilles aussi n’avait-il pas eu le temps d’emporter avec lui son balais. Il aurait pu transplaner jusque dans le Gloucestershire pour remédier à cet oubli mais craignait que sa volonté ne l'abandonne au moment du retour. Il avait, malgré ses plaintes d’adolescent capricieux, le sentiment que sa place était ici et cette fatalité, comme toutes les autres, était à la fois rassurante et terrifiante. Son balais ? Il faudrait qu’il s’habitue à le voir prendre la poussière. « Non - avant d’ajouter avec un sourire séduit par sa propre proposition - mais si la sensation de haut vol te manque, je peux trouver le temps d’aller le chercher ! ». Si c’était pour s’élever avec Cassiopeia au-dessus des sombres pins de la forêt qui les cernait, il aurait certes moins de difficultés à retrouver son chemin jusqu’en Transylvanie.
La douceur naturelle de la jeune fille soufflait aussi simplement que cela ses pensées les plus sombres et cruelles et notamment celles qui la concernaient. Il ne feignait pas l’affectueuse complicité qui s’était tissée entre eux lors de leurs nombreux rendez-vous. L’héritière Yaxley offrait une conversation bien plus intéressante que ce qu’il n’aurait pu soupçonner et les deux adolescents tombaient souvent d’accord autant dans ce qu’ils disaient que dans ce qu’il ne disaient pas. Un fin sourire traversa ses lèvres lorsqu’elle agréa ses propos concernant leur école car il comprenait et partageait également la seconde vérité que ses lèvres avaient tacitement confessée. Cassiopeia se sentait au moins aussi perdue que lui hors des remparts protecteurs du château où elle avait passé les sept dernières années de son existence. Leur relation amoureuse - autant que les machinations contre leur propre famille qu’ils avaient ensemble fantasmées sans ne jamais se l’avouer - quittait son sanctuaire pour se heurter à une réalité opaque. Leurs rêveries devenaient plus dures à percevoir. A l’instant où elle évoqua ses prétendants les traits du fils Rosier se figèrent. Son froid regard d’acier se devinait sous les paupières qu'il avait fermées pour paresser sous les rayons du soleil. Il croyait davantage aux lois de la nature qu’en celles de la société et estimait que la position de proie qui accompagnait le genre de la jeune fille lui faisait mériter de se voir dévorée par une meute de loups. Tout ce qu’il souhaitait, lui, c’était d’être le premier à y planter ses crocs. Cassiopeia avait ce pouvoir de chasser autant que d’invoquer chez lui les pensées les plus violentes. En avait-elle seulement conscience ? Et à quel point ? Un terrible pouvoir implique le plus souvent de terribles conséquences. « Arrête de jouer et tu ne te feras pas mordre » laissa-t-il filer durement entre ses lèvres en tentant vainement d’empreindre son ton de plus d’intimidation et de moins de reproche. Il n’aimait pas le statut d’enfant capricieux auquel il se sentait rabaissé par elle.
Rosier se releva finalement sur ses coudes et rouvrit les yeux sans pourtant accorder à Cassiopeia le moindre regard. Il était important de garder son esprit fixe sur le trophée et une franche démonstration de ses sentiments ne le rapprocherait pas de leurs fiançailles. Tandis qu’elle contemplait la sombre lisière, lui observait le lit de la rivière en contrebas. Un silence qui n’avait rien d’apaisant s’installa avant que la jeune fille ne fasse claquer une désagréable question à son oreille. Il réalisa que, tandis qu’il observait les reflets brillants du soleil sur le sombre cours d’eau, le sourire spectral de sa mère flottait dans son esprit. Cassandra Carrow était une pensée obsédante qu’il avait appris à contenir et étouffer en grandissant mais qui ne le quittait jamais vraiment. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Il avait entraperçu l’épouvantable beauté de sa mère. « Difficilement - bafouilla-t-il presque avant de prendre une longue inspiration - Je n’ai pas connu ma mère et je connais presque aussi peu mon père ». Ce n’était peut-être pas la réponse que son interlocutrice attendait mais c’était bien la plus sincère qu’il pouvait lui apporter. Laomédon faisait figure de véritable mystère dans les familles de sang pur. Il partageait son temps entre son bureau depuis lequel il administrait brillamment ses affaires et la tombe de sa défunte épouse. Lors de ses rares apparitions en société, il n’écoutait pas plus qu’il ne parlait, si bien que lorsqu’on le forçait à s’exprimer sur un sujet, il apportait souvent une réponse qui aurait pu être brillante si elle n’avait pas été sans aucun rapport avec la question posée. Evan qui se doutait que Cassiopeia ait pu entendre de drôles d'histoires à son égard souhaita pour une fois rendre à son père sa lettre de noblesse. « Ce n’était pas un mariage arrangé entre mes parents » excusa-t-il avec la décence de son rang l’excentrique comportement de son père. Les autres familles - et même quelques membres de sa propre famille - se plaisaient largement à railler ce personnage qui avait été admirablement jalousé dans sa jeunesse. Laomédon était connu pour avoir rendu à sa famille sa fortune d’antan et avoir épousé l’une des plus belles femmes de leur milieu. Et puis elle était décédée et il avait sombré dans la folie. « Mon grand-père Thanatos est le véritable patriarche de la famille » reprit-il d’un ton plus sûr tandis qu’il retrouvait, par cet habile tour de passe-passe, un sujet qui lui était moins sensible. Discuter de son lignage était plus facile lorsqu’il sautait le maillon de ses parents. « Et toi ? » souhaita-t-il savoir très largement à son sujet en tournant de nouveau vers elle ses prunelles radoucies.
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Un coup de vent secoua la douce et brune chevelure de Cassiopeia Yaxley, emmêlant des cheveux qu'elle avait passé un temps indécent à discipliner. Ceux ci, tel les fils de soie s'échappant d'un tissus élimé, balayèrent son visage et ses lèvres. D'une main pâle et qui n'hésita pas, elle attrapa les inopportuns et les regroupa pour mieux les contrôler, fronçant dans la tâche ses sourcils et ses traits fins.
« La sensation de haut -vol est comme une drogue, cette liberté enivrante a quelque chose de définitivement addictif. Murmura-t-elle en fixant la cime des arbres d'un regard songeur, avant de poursuivre : Peut être ne ressens-tu pas ça, mais pour une fille qui n'a jamais connu quelque chose d'aussi exaltant, ça en devient obsessionnel. » Elle termina sa phrase avec un sourire à mi-chemin entre la douceur et l'ironie.
Oui, elle, la petite Yaxley n'avait pas connu grand chose d'exaltant. Elle s'était obligée à trouver les choses qu'on lui présentait comme exaltante, elle avait trouvé exaltant d'apprendre l'histoire de la magie, ou les sorts ménagers, ou d'autres choses qu'elle devait savoir de par son statut et son sexe. Mais la réalité était qu'elle n'avait jamais été vraiment dupe. Non, jamais vraiment. Elle avait toujours eu la conscience accrue de la vacuité désespérante de sa vie de petite poupée de porcelaine. Lorsqu'elle avait rencontré Evan, elle avait pensé qu'il serait celui qui briserait cette routine et cette façade policée pour lui faire découvrir les délices interdits de la vie. Désormais elle se mordait les doigts de son idiote naïveté. Personne ne viendrait briser son monde, pas même lui. Dans son apparente rébellion, il demeurait dans les schémas de leur monde, et elle ne savait que trop bien que cela conduirait à sa défaite. Pourquoi ? Parce qu'elle était comme lui, et qu'elle ne savait que trop bien qu'il n'y avait pas de demi-choix. En tournant son visage sur le côté elle attarda ses prunelles dans ses yeux verts, et elle se demanda pourquoi elle se trouvait encore ici. Ces yeux étaient si beaux, si propres à lui. Jamais des yeux ne lui avaient paru si beaux. Voilà pourquoi elle restait là, les affres de l'amour. Voilà pourquoi les femmes restaient toujours alors que tout s'effondraient, par amour. Et c'était aussi par amour qu'elle avait souffert de son progressif désintérêt et de son comportement suspect envers de très nombreuses filles. Cassiopeia s'était promise de n'être jamais une victime, et qu'on lui reprochât une attitude qu'il appliquait lui-même, était au delà de ce qu'elle tolérait.
« Il est vrai que tu dois beaucoup t'y connaître dans ce genre de jeu. Rétorqua-t-elle d'un ton précis et coupant, ajoutant d'une voix lourde de sens : On m'a toujours répété que pour reprocher quelque chose, encore fallait-il avoir la décence d'être d'une parfaite innocence. » Cassiopeia tourna sur le dos avant de se redresser élégamment en position assise, et mordilla très délicatement ses lèvres avant de parler : « Ainsi tu annonces à tes amis que nous sommes déjà fiancés » Le son de sa voix faisait entendre très nettement que sa remarque n'était pas une question mais un simple constat, sur lequel elle enchaîna : « Et j'ai vu le regard torturé d'Azelma. »
Cassiopeia serra ses lèvres, son regard se parant d'une tempête d'émotion, toutes plus dangereuses les unes que les autres. Si elle avait senti la trahison ? Elle n'était pas dupe, les regards de petits chiens frappés que glissait sa cousine à Evan était évocateur. Evocateur qu'il n'avait jamais cessé son petit jeu. Combien de fois avait-elle pleuré en les sachant ensembles dans la salle commune, combien de fois n'avait-elle pas dormi en repensant à leur proximité trop flagrante, combien de fois s'était-elle forcée à sourire et à rester travailler dans un coin du canapé brodé de vert et d'argent. Cela ne lui ressemblait pas. Cela elle ne le voulait pas, elle ne voulait plus jamais le revivre. Maintenant, elle voulait le voir souffrir comme elle avait souffert. Et dans la souffrance, elle en connaissait plus qu'il ne pouvait penser. Néanmoins, la vengeance la plus savoureuse et douce aux goûts étaient celle qui prenait son temps, celle qu'elle verrait se mettre en place. Elle avait toujours été patiente. Changeant son visage et ses traits, elle acquiesça délicatement du menton à ses mots. Elle savait que sa mère était morte en le mettant au monde, et elle pouvait sentir dans sa voix la douleur que le garçon encore un peu enfant ressentait.
« Ce sont les plus beaux mariages, les autres ne sont que des pièces de théâtre de mauvais goûts. » Prononça-t-elle d'un ton adoucie et songeur, poursuivant ensuite : « Le dirigeant de ma famille est mon père, un homme qui n'a jamais fait preuve de beaucoup d'esprit. Ma mère a été une femme et une mère douce, fut un temps. Contrairement aux tiens, leur mariage n'était que pour l'apparence. » Cassiopeia tourna son visage dans la direction du jeune Rosier pour plonger son regard dans le sien avant de poursuivre : Ma sœur est folle depuis l'enfance, je l'ai toujours connue ainsi. Quant à mon frère, il n'a jamais pris la peine de s'intéresser à elle ou à moi. J'ai grandi seule. » Elle lui adressa un pâle sourire, un peu timide, son regard prenant les teintes d'une certaine nostalgie.
Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mar 29 Aoû 2017 - 11:14
Leur monde manquait de silence, comme Laomédon Rosier le disait souvent et comme Cassandra Rosier l'avait dit avant lui. Il n’était constitué que d’une suite d’évènements plus ou moins pompeux constituant une pièce interminable et bavarde. Ces mascarades - tout comme celle à laquelle ils prenaient présentement part en Transylvanie - l’ennuyaient terriblement. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait pas reçu la même éducation que tous ses cousins - ni même d’éducation tout court - et qu’il était très dur de jouer avec des codes qu’il ne maîtrisait pas. Il avait toujours appliqué les convenances qui accompagnaient ces rassemblements par dessus la jambe tandis que son regard était toujours tourné vers le dehors. Il aimait nager dans les profondeurs et il aimait voler dans les hauteurs. Il aimait le silence qu’il y recueillait. C’était le silence, plus que la sensation du vent encore, qui l’exaltait à la liberté. Le problème était que, depuis peu, les discussions de salon le poursuivaient jusque dans sa tête. Il était bien plus soucieux qu’il ne le montrait et ne parvenait plus à faire le vide dans le ciel ou sous les eaux. Il sourit, à la fois amusé et un peu envieux, lorsque sa camarade évoqua la sensation de liberté enivrante qui accompagnait la nouveauté de sa découverte. « Je rapporterai mon balais alors - lui offrit-il en bon gentleman pour toute réponse. - tu as un enthousiasme terriblement communicatif ».
Cette discussion aérienne qui logeait un indéfectible sourire sur leurs lèvres retrouva malheureusement bientôt la dureté de la réalité. La mâchoire d’Evan se serra quand Cassiopeia lui reprocha très justement le comportement séducteur qu’il pouvait avoir. Et, en bon homme débonnaire qu’il était, il ne regrettait pas autant les actions qu’elle lui reprochait que le fait d’y avoir été pris. Son égo, piqué par des fiançailles qu’elle avait publiquement écarté en début de séjour, était devenu fiévreux et l’avait même conduit en retour à se vanter des fautes qu’il avait commises. La supériorité de son ton l’agaçait plus encore que l’ordre des mots qu’elle choisissait et quand elle revint sur l’événement des fiançailles, il tourna enfin son regard le plus sombre vers elle. « Je ne joue pas d’une fausse innocence au moins - lui renvoya-t-il immédiatement - Tu ne peux pas publiquement annoncer que nous ne sommes pas fiancés et être choquée que ces deux fils de cracmols se jettent sur toi ! Tu n’es pas idiote ! Tu le savais ! ». Les deux fils de cracmols en question, l’aîné Fawley et son cousin Achilles, il avait l’idée d’en faire très prochainement son affaire. Il n’en restait pas moins que Cassiopeia avait bafoué, plus que son égo, son amour propre. Elle ne lui avait pas simplement durement rappelé son imposture d’enfant qui faisait semblant de maîtriser les convenances de leur monde - ce qui était déjà en soi tout à fait désagréable - elle l’avait désavoué lui et leur relation comme s’ils n’avaient rien partagé depuis la serre. Evan n’avait pas vraiment l’habitude qu’on s’oppose ainsi à ses caprices. Dans son esprit à lui, ils se trouvaient déjà fiancés. Mais cela lui paraissait être une vérité bien sotte à confesser car elle ne semblait pas dans l’ignorance de sa nature peu encline à la fidélité. « Je sais que nous ne sommes pas fiancés, tu ne m’autorises même pas à penser que tu es ma petite amie, mais je ne comprends pas que tu aies voulu en faire une esclandre » prononça-t-il avec un ton plus doux tout en décapitant la fleur avec laquelle il jouait pour l’envoyer voler loin de leur première dispute. Ses muscles étaient contractés et il n’était pas du tout calmé. La dernière personne qu’il souhaitait inviter dans cette conversation se trouvait être son ancienne fiancée. « Laisse Azelma en dehors de ça » fit-il d’un ton plus menaçant qui avait retrouvé toute sa dureté. Il ne pouvait s’expliquer à lui-même sa relation avec la jeune fille et aurait encore eu plus de difficultés à en faire part à celle dont il entendait faire sa future fiancée.
Evan se passa une main agacée dans la nuque quand elle évoqua les mariages car la réalité était que les deux genres d’union, arrangés et non arrangés, le révulsaient tout à fait. Le jeu des fiançailles, malgré les imprévus qu’il apportait, le divertissait. La souffrance de Tsadkiel et même d’Azelma, il s’en délectait. Mais une part de lui s’inquiétait également de ce que serait sa relation avec la très convoitée héritière Yaxley. Il n’avait d’abord vu en elle que le fleuron des filles bien éduquées de leur milieu et l’avait imaginée avoir moins de ressources et de répondant qu’elle lui démontrait chaque jour en avoir. Et il n’aurait su dire si leur relation lui plaisait ou non car elle était porteuse de trop de nouveautés. Ce n’était pas silencieux entre eux et c’était pourtant très libérateur. Le portrait qu’elle lui peignit de sa famille était tout à fait classique et il se demanda par quel acte de sorcellerie une jeune fille aussi peu classique que Cassiopeia en était issue. La folie de sa sœur - peut-être car elle faisait écho à celle de son père - l’interpella néanmoins. Le sourire qu’elle lui adressa en évoquant la solitude de son enfance lui sembla un peu éteint. Elle avait grandi seule. Lui aussi jusqu’à ce qu’il ne rencontre Azelma. Il serra une nouvelle fois sa mâchoire en réalisant que l’occasion de cette conversation était sans doute la plus convenable pour lui expliquer la nature de la relation qu’il entretenait avec sa cousine. A la place, il décapita une nouvelle fleur dont il envoya voler la tête vers l’horizon. « C’est mieux de grandir seul dans nos familles - et de porter seul son nom et son héritage - Achilles est ce qui se rapproche le plus d’un frère pour moi et il n’existe entre nous aucune loyauté comme tu es idéalement placée pour t’en douter ».
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Ven 1 Sep 2017 - 0:14
Un matin boisé
Les grands spectacles du monde des sangs-purs avaient toujours été le quotidien de Cassiopeia Yaxley. Sa naissance avait été un spectacle, tout comme son éducation et le reste de son existence. Cette mise en scène était subie par tous, certains la percevaient et étaient oppressés par ce qu'ils prenaient pour une carcan inéluctable, d'autres la prenaient pour un ordre naturel des choses. Elle, avait toujours su qu'il n'en était rien. Ce vaste jeu n'était qu'une vaste mascarade aux fils dorés et bien ficelés, et la seule façon de s'en échapper était de les saisir pour les utiliser à son avantage. Cette toile d'araignée, on ne la fuyait pas en se débattant, cela ne faisait que vous engluer plus encore et causer votre perte, non il s'agissait plus de tisser sa propre toile pour renverser l'ordre des choses. Cassiopeia avait toujours pensé que toutes sociétés humaines avaient ses carcans, qu'ils soient dissimulés ou non, et elle avait toujours considéré comme irréalisable un monde sans codes, et sans contraintes. Chaque êtres se créaient ses règles, et chaque êtres les respectaient en retour pour faire communauté. Ainsi allait le monde. Aussi, toutes ces cérémonies et ces réceptions plus ou moins fastueuses de leur monde étaient des lieux où elle nageait avec aise. Le sourire, le visage, le regard, la voix, tout n'était que les codes et les artifices de ce jeu qu'elle jouait, ce jeu dont elle avait été bien longtemps la victime et dont elle se servait pour emprisonner lentement ses victimes. Quels étaient ses proies ? Les hommes. Pourquoi ? Car dans son monde, et même au delà, le patriarcat la désignait et l'enfermait à une place qui ne pourrait jamais la satisfaire. Ainsi, elle tissait sa toile patiemment dans le but de prendre l'ascendant sur ceux qui avaient depuis trop longtemps détenus le pouvoir de sa destiné. Lorsqu'elle regardait Evan Rosier, elle se disait qu'il était ce genre de personne qui subissait cette pièce de théâtre, cet acteur sans talent et sans réelle envie de percer et qui s'interroge sur la pertinence de sa présence. Il n'aimait pas leur société, tout comme elle s'en défiait et s'en méfiait, et cela ne pouvait que les rapprocher. Mais là où Evan rentrait en révolte pour s'accaparer plus de pouvoirs tel un enfant gâté, elle, femme de son état, se révoltait pour acquérir les droits les plus fondamentaux. Arriverait-elle à lui faire entendre raison et à l'entraîner de son propre gré dans sa lutte ? Ou, comme à chaque fois avec les hommes, aurait-elle besoin de le manipuler pour le mener là où elle le souhaitait ? De cela elle n'avait pas la réponse. Mais aux mots d'Evan, elle en avait une qu'elle formula d'une voix apaisée et douce :
- Tant mieux. Une vie sans joie, n'est pas une vie. Il faut savoir se réjouir des petits plaisirs que celle ci nous offre. Répondit-elle lentement avec un visage sérieux.
Néanmoins, elle eut tôt fait de détourner les traits de son visage à l'écoute des premiers mots de la réponse agressive du jeune Rosier, elle ne souhaitait pas accorder un regard, ou du moins une considération, à une attitude qu'elle trouvait au mieux répréhensible, au pire alarmante. Ainsi, elle ne répondit pas à la première remarque, se contentant de fixer le paysage splendide qui les entourait avec un visage serein et aussi impassible qu'une sainte. Cependant, après avoir laissé planer un silence pesant entre eux, elle entama sa réponse d'une voix qui n'était ni agressive, ni hostile, sans pour autant être tout à fait douce :
- J'ai l'habitude de repousser les inopportuns, je recevais des demandes fiançailles alors même que je ne savais pas encore lire. Ce qui semble te choquer, a toujours été mon quotidien. Et on attend d'une femme qu'elle ne repousse personne, c'est à mon père de le faire. Cassiopeia ne put s'empêcher de laisser passer une petite grimace à l'évocation de cet ordre des choses qui la révulsait, ce qu'elle explicita ensuite : - Je suis la première à trouver cette situation injuste, mais nous n'y serions pas si tu ne m'avais pas rendu jalouse d'une fillette de quinze ans et qui est de plus ma cousine. Il était clair qu'elle n'avait pas fait cela de gaieté de cœur, mais elle ne pouvait accepter l'attitude de celui qui se revendiquait comme son fiancé. - Si tu veux être considéré comme mon fiancé, agis comme tel et tu seras traité comme tel. Ajouta-t-elle d'un ton posé et définitif, car à ses yeux il était clair que s'il voulait recevoir la moindre assurance de sa part, il aurait intérêt à se comporter avec une morale un peu plus concrète.
Peut être était-ce par orgueil ou juste par amour, mais Cassiopeia ne pouvait et ne pourrait tolérer la présence d'une rivale dans son couple. Si cela devait arriver, elle n'aurait de cesse de détruire le maroufle et l’inopportune. La jeune Yaxley ne valorisait qu'une seule valeur dans ses relations, de quelques natures qu'elles soient, il s'agissait de la loyauté. Elle pouvait tout pardonner, la colère, la violence, la jalousie, la naïveté, mais la trahison et la déloyauté n'en faisaient pas parties. Cassiopeia suivit des yeux la main nerveuse du jeune Rosier lorsqu'elle courut sur sa nuque. Le jeune homme était nerveux, et elle se doutait que l'idée du mariage n'en était pas étrangère. Pour dire vrai, elle n'éprouvait pas de réelle pitié à son égard. Il l'avait cherchée, il l'avait trouvée, il l'avait séduite. Lui en tant qu'homme aurait eu le choix de refuser un mariage, Elle non. L'unique chose qu'elle aurait apprécié qu'il eut, aurait été la cohérence. S'il ne voulait pas de mariage pesant, elle aurait accepté un mariage de convenance comme celui de Bellatrix. Peut être même qu'elle aurait trouvé cela plus agréable à vivre. Mais la réalité était qu'il présentait déjà les signes d'une jalousie maladive, alors que lui même semblait lui interdire de présenter la même réaction à son comportement "aventureux". En somme, Evan Rosier voulait le beurre, l'argent du beurre, et la crémière de ce mariage. Néanmoins, la jeune Yaxley prêta attention à la réponse d'Evan sur sa famille, elle avait conscience que c'était dans ce cadre ci que se logeait les malaises et les troubles du jeune homme. Lui aussi avait grandi seul, et contrairement à elle, semblait présenter cela comme le modèle à suivre. On ne pouvait que sentir qu'il avait dû ressentir le rejet, et se plonger dans la solitude pour mieux se protéger.
- La solitude peut apporter le meilleur comme le pire. Mais je suppose qu'entre loups solitaires nous nous sommes bien trouvés. Formula délicatement la jeune Yaxley avec un fin sourire. En effet à ses yeux, grandir seul pouvait conduire sur deux chemins très distincts, soit celui d'une maturité plus précoce et d'une réflexion sociale plus accrue, soit celui d'une vive misanthropie et du renforcement des défauts personnels. - La loyauté est quelque chose d'important. Et j'ai eu le loisir de constater qu'il était aussi dénué de loyauté, qu'il était dénué de charme. Cassiopeia avait tout à fait conscience de placer cette phrase au moment opportun dans cette conversation, et à dire vrai, elle avait beaucoup à dire sur le compte du cousin Rosier : Il parle trop, et il tente de jouer avec des codes qu'il ne maîtrise pas, il m'insupporte. Ajouta-t-elle d'un ton sentencieux, avant d'accorder un léger sourire à Evan, lui assurant que derrière leur sujet de dissension, elle le préférait à ses concurrents.
Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Ven 1 Sep 2017 - 18:45
Pour ce qui était de se satisfaire des petits plaisirs de la vie, Evan était le Rosier du Jardin d’Épicure qui lui avait inspiré cette philosophie. Le problème était plutôt qu’il montait les filles aussi facilement que les balais. Le regard de Cassiopeia s’était ombragé d’une dispute que ses lèvres rouges étaient trop nobles pour exprimer. Evan avait bien moins de retenue qu’elle et faisait au contraire entendre un timbre de voix éclatant dans la paisible carrière. Car la suffisance de Cassiopeia - qui semblait les suivre jusque dans leur affrontement - lui était tout à fait insupportable. Il aurait moins eu l’air d’un enfant capricieux si elle l’avait été autant que lui. Aussi dès qu’elle aborda son père, il y vit l’occasion d’être blessant. « Je ne t’avais pas deviné si soumise à ton père lors de nos dernières conversations, je ne doute pas de sa capacité à te trouver un époux parfait pour poursuivre cet état de fait » lui répondit-il en articulant chacun de ses mots. Evan avait tôt fait le pari de courtiser Cassiopeia plutôt que Canopus. Outre le fait qu’elle soit bien plus séduisante que son paternel ce qu’il ne lui ferait pas l’insulte de lui rappeler - à vaincre sans péril on triomphe sans gloire - il refusait ici de jouer le jeu de leur société. Il s’était déjà rendu compte du pouvoir de son libre arbitre en brisant unilatéralement ses fiançailles avec Azelma. La lettre avait bien évidemment été rédigée par son père et son grand-père mais suite à son caprice à lui. Et il entendait bien que l’héritière Yaxley le suive de près dans sa déchéance. Il ne voulait pas être choisi ni pour son sang ni pour son nom par un grabataire qui n’avait cure que de préserver son illustre lignée. Il voulait être choisi par elle aussi détestable puisse-t-il être. Et peut-être d’ailleurs Cassiopeia l’aimait-elle un peu se dit-il quand elle s’avoua jalouse de sa cousine Azelma. « Azelma n’est qu’une gamine bonne à lustrer les lattes de son parquet avec ses elfes ! » lâcha-t-il violemment à l’égard de celle qu’il se désolait de considérer en réalité un peu plus que cela. Mais jusqu’où pouvait-il encore mentir ? Il se trouva bien embêté quand elle lui demanda sans détour de montrer le visage d’un garçon fidèle. La tentation de s’amuser franchement de sa naïveté devenant trop délicieuse, il ne put s’empêcher d’y succomber une seconde de plus. « Je n’agirai plus contre toi et je ne parlerai plus à Azelma, c’est ce que tu désires ? - lui répondit-il en la regardant très sérieusement - Sauf que … ». L’ombre d’un sourire le trahissait déjà et il laissa naturellement son regard dévier vers sa poitrine ronde. Il tendit un doigt juste au-dessus pour caresser doucement la partie de sa clavicule formant un détroit comme s’il avait planté un premier drapeau sur le territoire de son corps. Il pencha finalement son visage vers elle et plutôt que de lui embrasser la gorge comme il rêvait de le faire dès qu’il respirait son parfum, il vint lui murmurer quelques mots plus cruels à l’oreille. « … je ne suis même pas sûre que tu en vailles la peine » la provoqua-t-il méchamment avant de reculer en faisant éclater son rire le plus indocile. Que son corps en vaille la peine, il voulait en réalité bien le croire. Mais pour l’instant, il souhaitait de nouveau voir danser cette flamme de rage qu’elle avait eu dans le regard lorsqu’elle lui avait parlé de son ancienne fiancée « Tu ne peux pas me mettre une laisse comme à l’un de tes elfes indisciplinés Cassie ! » la railla-t-il enfin complètement comme si ça avait été elle la gamine entre eux. Comme il avait l’impression de retrouver l’ascendant, il ne s’arrêta pas en si bon chemin et poussa encore plus loin la comparaison. « Est-ce que tu es aussi jalouse d’eux quand ils ramassent les chaussettes d’un autre maître ? » continua-t-il avec un regard fasciné et des fossettes railleuses. Il ne savait déjà plus s’il cherchait de la colère ou de la complicité dans son regard mais avait malgré tout une petite idée de ce qu’il y trouverait.
Aussi chaotique puisse être leur relation en cet instant, Evan rejoignait au moins Cassiopeia sur cet étrange lien qui commençait à les unir en dehors de toute relation charnelle et officielle. Elle n’avait peut-être qu’une année de plus que lui mais lui semblait bien plus femme que toutes les autres qu’il avait eu le loisir de fréquenter au cours de son adolescence. Elle l’inquiétait bien plus qu’il ne le lui montrait. L’héritier Rosier ne put réprimer un sourire sincère quand Yaxley fustigea son cousin Achilles et releva un regard adouci vers elle pour constater qu’elle le lui rendait. « Pour sa défense, ce n’est pas facile de jouer dans les règles quand on est face à toi ». Evan n’avait cesse depuis qu’il fréquentait la jeune femme de la conduire hors des codes de leur société et était très tenté de la faire sienne en dehors de toute union officielle. « Et comme tu me reproches mon manque de loyauté, j’en conclus que seul le charme me sauve de ton jugement ». Son humeur pour le jeu le quittait rarement et il lui lança un insupportable sourire.
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Dernière édition par Evan Rosier le Ven 8 Sep 2017 - 10:46, édité 2 fois
Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Jeu 7 Sep 2017 - 16:29
Un matin boisé
La belle Cassiopeia Yaxley avait toujours été fascinée par la nature et les paysages forestiers. Elle imaginait sans difficulté les arbres ombragés et luxuriants se développant sous le couvert feuillu des bois transylvains. Entre leurs troncs, de nombreuses espèces devaient naître, vivre, et mourir. Ce qu'elle appréciait chez les animaux de toute sorte, était leur soif brûlante de vie. Leur lutte acharnée pour survivre lui rappelait ses propres luttes, et les propres conflits qu'elle devait mener. Traquée et chassée par des chasseurs plus expérimentés, plus âgés, et dont l'ensemble de sa société semblait approuver le comportement, elle ne pouvait compter que sur elle-même et sur son instinct. Si une femme de son monde devait être considéré comme soumise, on pouvait très difficilement considérer que ce fut elle. Même si elle préservait les apparences et montrait une docile façade, personne ne pouvait ignorer que lorsqu'on rentrait dans les codes de leur société, on rentrait dans son terrain de chasse. Aussi, à l'écoute de la réponse d'Evan elle ne put s'empêcher de se sentir à la fois attaquée et amusée. Très peu attaquée, dans la mesure où elle savait pertinemment que les paroles du jeune Rosier était fausse, et amusée qu'il ait pu penser que ces mots eussent pu lui faire du mal. Ainsi, elle revêtit un sourire ironique, et laissa échapper un rire à mi-chemin entre le réel amusement et le cynisme.. « Ce n'est pas en me disant ça que tu arriveras à me blesser. Toi comme moi savons exactement qui contrôle qui dans ma famille. » Formula-t-elle d'une voix doucereuse, avant de poser ses prunelles fauves dans celles d'un vert pâle du jeune Rosier. Il était temps de rappeler délicatement à Evan, qu'elle pouvait faire à peu près ce qu'elle voulait de son père, au risque et péril de l'héritier qui se voulait son fiancé et son amant. Cependant, cette humeur joueuse ne dura qu'un temps sur le visage de Cassiopeia, alors que la réponse sadique d'Evan sonnait telle une provocation et une manipulation sans nom. Comme si celle ci n'avait été qu'une bourrasque, elle effaça tout, son sourire, son regard, et sa présence. Elle laissa voguer son regard sur le côté, revêtissant chaque traits, chaque parcelles de son corps, d'une froideur extrême à vous glacer le sang. Son corps, tel une statue d'un marbre antique, ne bougea pas d'une once lorsqu'il l'effleura, et aussi certainement que la température entre eux avait franchi le cercle polaire, le toucher de sa peau avait tout pour lui glacer ses doigts imprudents. Lorsqu'enfin les derniers mots de sa provocation sortir de sa bouche, selon lesquels elle valait peut être pas la peine, elle riva son regard acéré dans le sien. Ses prunelles si elles avaient été des lames auraient percées de part et d'autres ses yeux infidèles, et elle laissa paraître une moue dédaigneuse sur ses traits, avant de formuler du ton le plus doucereux, et le plus provoquant qu'elle puisse revêtir, nappé d'un étrange séduction : « Et bien, qu'attends-tu ? Que fais-tu là même ? Va donc retrouver des proies plus faciles et dociles, si tu préfères la biche à la louve. » La jeune Yaxley garda ses pupilles fixées dans celles d'Evan, mais à l'intérieur de celles ci, il n'y avait pas que du froid. Quelque part dans leur reflet se nichait une petite flamme joueuse, celle d'une femme sûre de son charme. Azelma, comme tant d'autre filles, étaient de petite proies naïves et qui trépignaient d'impatience d'être dévorée. Elle, Cassiopeia Yaxley, était d'une autre étoffe et elle en avait conscience. Et mieux encore, elle savait qu'Evan Rosier le savait pertinemment, et que les prédateurs de leur espèce faisaient leur progéniture ensembles, et qu'ils ne se mêlaient pas aux plus faibles qui les entouraient. Enfin, elle ajouta à ses dernières récriminations sur sa jalousie, jouant habilement avec sa propre métaphore elfique, d'une voix plus joueuse qu'attaquante cette fois ci : « Non, mais je te serais grée néanmoins de ne pas ramasser celle d'Azelma. » Répondit-elle d'un ton mi-mordant, mi-amusé. A la suite de cette réponse qu'elle considéra comme définitive, elle s'approcha un peu du jeune Rosier, venant s'asseoir à côté de lui, appuyant légèrement son épaule droite contre son épaule gauche. Son regard passa paisiblement sur le paysage devant elle, et sur la brume qui enveloppait à certains endroits la forêt épaisse. Sa froide colère passa finalement comme elle l'avait toujours fait, et elle acquiesça délicatement à la réponse d'Evan. Il était assez vrai que peu de personnes pouvaient rivaliser avec elle lorsqu'il s'agissait de se servir des usages à son avantage. Mais cela ne disculpait pas Achilles à ses yeux, car ce dernier semblait vouloir faire croire à tous qu'il les maîtrisait, alors que ce n'était pas réellement le cas. Encore une attitude d'homme, pensa-t-elle fugacement. Mais néanmoins il était assez évident, que jamais elle n'avait envisagé de sortir de son territoire, qui était bien le seul garant de sa liberté et de sa supériorité. Elle se savait entourée par d'autres personnes qui maîtrisaient bien mieux le monde extérieur, et qui en avaient fait leur terrain de chasse, à l'instar d'Evan. « Ce n'est pas faux » Laissa-t-elle échapper dans un rire amusé, en réponse à sa première phrase, avant de poursuivre « Disons que tu es doté d'atout indiscutable dans ce domaine là » commença-t-elle avec un ton jouer, avant d'ajouter plus sérieusement : « Tu as surtout l'honnêteté de connaître tes limites et tes capacités, ça efface ton côté aventureux. Partiellement. » Cassiopeia précisa le dernier mot avec un petit rire taquin, préférant rire de la situation d'infidélité chronique qu'elle vivait, plutôt que de s’appesantir plus encore lourdement sur un sujet qui avait remué assez de passion et de colère. Finalement, elle tourna son visage vers lui, avec un sourire franc, murmurant d'une voix simple et douce : « On n'enferme pas les loups de notre espèce, on les convainc de rester. »
Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Ven 8 Sep 2017 - 10:36
Il suffisait que Cassiopeia darde ses prunelles fauves dans les siennes pour qu’elle ensorcèle l’héritier Rosier de tous ses mots. Evan avait beau serrer les mâchoires et glacer son regard déjà froid pour s’en protéger, Yaxley pénétrait son âme aussi sûrement que la magie noire. Elle savait jouer de son statut de femme comme nulle autre et il jalousait presque cette cape d’invisibilité que lui avait attribué son genre pour mieux surprendre ses adversaires. Elle le surprenait. Constamment. Et une fois n’étant pas coutume, il ne trouva rien à répondre qui ne l’abaisse alors il choisit de se taire. Elle jouait si cruellement avec son âme qu’il était irrésistible de ne pas la suivre dans cette danse violente à laquelle elle l’invitait. Elle était aussi splendide drapée de froideur divine que de tiédeur humaine et ne manquait jamais d’embraser ses pensées. Il cessa de rire comme un chahuteur insensé lorsqu’elle l’interrogea pour reprendre le contrôle de leur valse sinistre. Il sourit en voyant de nouveau danser une flamme dans son regard qui s’était incendié à travers le sien. Rien n’était plus beau à son sens que le ruban incandescent d’une flamme dansant avec la mort et luttant contre la vie pour acheter sa liberté. Il n’accordait aux mots de Cassiopeia que la nature de vaines provocations. « Je ne souhaite être nulle part ailleurs qu’ici avec toi » avoua-t-il défait en baissant son regard comme un enfant pris en faute pour la première fois depuis le début de leur houleuse conversation. Il chercha sa main pour s’en emparer avec douceur et croisa ses doigts dans les siens. Il réalisait la stupidité qu’il avait eu à la sous-estimer pour ne l’envisager que comme une pâle figure de plus au sein de leur maison. Cassiopeia avait à la fois la beauté de sa cousine Narcissa et la force de sa cousine Bellatrix. La curiosité damnait son pion à l’inquiétude d’une manière bien insidieuse. Leur union ne promettait aucun repos et aucune paix mais était gage d’une complicité qu’il n’avait pas connu depuis ses fiançailles avec la benjamine Travers. Il avait fui la violence de ses sentiments une première fois en ne souhaitant pas emporter sa plus tendre amie dans sa déchéance, il n’était pas sûr d’avoir la force nécessaire pour recommencer une seconde fois. Son coeur se mit à battre un peu plus fort tandis qu’il prenait douloureusement conscience que leurs fiançailles ne seraient peut-être pas un unique acte de destruction et de dépérissement pour tous les protagonistes. Cassiopeia. Azelma. Tsadkiel. Lui. Ce n’était pas ce qu’il avait prévu et pourtant Yaxley savait rendre l’idée séduisante. Tous deux étaient de nouveau apaisés et il rit avec complicité avec elle lorsqu’elle l’imagina ramasser les chaussettes de sa cousine. « J’aurais peur de perdre un peu de mon charme dans l’affaire » plaisanta-t-il avec elle. Elle se rapprocha de lui et il porta finalement sa main délicate avec laquelle il jouait à ses lèvres pour y déposer un pieux baiser. « Comment juges-tu ces excuses ? Sont-elles suffisamment protocolaires ? » poursuivit-il en s’amusant encore avant de lui déposer un second baiser sur l’intérieur du poignet pareillement parfumé. Il considéra la finesse de son poignet avec une certaine curiosité et osa délivrer ses pensées. « Je me suis toujours interrogé sur les parties de leur corps que les femmes parfument, la peau y est toujours fine, les palpitations du coeur sensibles, la jugulaire et les veines apparentes, souhaitez-vous rendre les hommes cannibales ? - et se disant il s’amusa à déposer avec douceur l’une de ses canines pointues sur son poignet avant de lui rendre enfin sa liberté comme pour lui assurer qu’il ne la blesserait pas en dépit de son inquiétante nature - Quelles sont tes ruses, sorcière ? ».
Il était heureux de retrouver la proximité de la jeune femme et se rendait compte que leur complicité lui avait étrangement manqué depuis qu’il s’était éloigné ces dernières semaines. Cassiopeia ne rentrerait pas avec lui à Poudlard l’année prochaine et une partie de son âme, ce reliquat de bonté non encore gangréné par de plus sombres sentiments, s’en trouvait attristé. Il regarda ailleurs dans un léger rire magnanime quand elle parla de ses limites et de ses capacités car il n’aimait en réalité pas du tout les admettre. « Je veux bien admettre que tu es ma limite, je ne m’en admettrai aucune autre » corrigea-t-il en retrouvant instinctivement son côté séducteur tandis qu’elle soufflait si voluptueusement sur son égo. Il retrouva son regard fauve et répondit à sa douce assertion par un doux sourire. Il reconnaissait pour la première fois qu’elle était une louve du même acabit et il ne l’avait jamais trouvé aussi désirable qu’en cet instant. « Tu ne me rends pas raisonnable - lui avoua-t-il en cessant de regarder ses yeux ensorceleurs pour se demander quel goût divin avait le poison de ses lèvres rouges - Persuade-moi ». Il ne demanda aucune autorisation et franchit les quelques centimètres qui séparaient leur lèvres pour s’emparer furieusement des siennes. Il en mourrait d’envie depuis qu’elle l’avait envoûté avec son parfum et ses mots lors de leur premier rendez-vous et il n’avait plus la patience de respecter ni les convenances ni son assentiment.
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mar 12 Sep 2017 - 20:17
Un matin boisé
Derrière les grilles de ce château transylvain, un monde s'agitait, et grouillait de milles intentions. Mais Cassiopeia Yaxley avait toujours été à son aise derrière les barrières de son monde, aussi intolérant et cruel qu'il puisse être, car il n'en demeurait pas moins, le sien. Les injonctions, les violences et les sourires forcés étaient son quotidien, et même si elle savait qu'un autre façon de faire existait, elle ne la désirait pas tant. Dans son rôle de femme, elle avait toujours été la meilleure, avec le plus beau sourire et la plus belle toilette, que deviendrait ses armes si elle sortait de ce monde réglé et ordonné ? Les règles de leur société étaient la seule chose qui donnait du pouvoir à la maîtrise de la jeune Yaxley, et elle en avait tout à fait conscience. Et comme pour la confirmer dans cette idée, le jeune Rosier finit par ployer sa volonté à la sienne, et sous la flamme de ses prunelles n'offrit qu'une résistance symbolique, déjà conquis. Dans cette société où elle ne comptait pas, où on ne se souciait guère de son avis, son dernier instrument pour obtenir la parole et le contrôle était encore la séduction et l'utilisation d'une image féminine qu'elle avait elle même construite. Son esprit se cachait derrière ses charmes pour mieux s'emparer de l'esprit de l'aventureux séduit par son parfum. Néanmoins, cette méthode n'était à ses yeux que temporaire, et elle rêvait d'un temps où elle n'aurait plus besoin de séduire ou de manipuler un élément masculin pour obtenir ce qu'elle souhaitait. Elle rêvait qu'elle puisse changer sa société, et ainsi se libérer du pouvoir symbolique masculin, mais cela pouvait encore attendre un peu, et elle continuait d'utiliser ce qui marchait le mieux. Evan finit par abandonner son inutile provocation, et comme en réponse, Cassiopeia abandonna son regard brûlant et son comportement froid et glacial. Elle ne cherchait pas à dominer le jeune Rosier, mais seulement à être respectée de lui. Aussi, comme en récompense de la bonne volonté de son presque-fiancé, et parce qu'elle désirait elle aussi ce contact, elle lui laissa prendre sa main et la serra dans la sienne. Elle lui adressa un sourire en réponse à sa phrase, un sourire sincère et presque touché par l'aveu du jeune garçon. Elle savait à quel point un Rosier pouvait être obstiné et sournois, et elle en appréciait à la lumière de cela ses mots. Un instant, la jeune Yaxley se demanda à quoi ressemblerait son couple et son mariage, et si elle serait capable de contenir la fougue et la rage grandissante d'Evan avec de beaux sourires et de douces paroles. Elle doutait très sincèrement en être capable bien longtemps, et elle prit conscience que certainement un jour, les choses se rapprocheraient plus encore de la confrontation directe et d'un rapport de force nocif. Mais cela n'était pas encore le cas, et elle se prenait à savourer les moments parfumés de l'idylle amoureux qui prenait place entre eux.
Cassiopeia ne tenta pas de retenir le rire clair qui s'échappa de ses lèvres à la réponse d'Evan, elle ne pouvait que reconnaître la répartie du jeune homme. En effet, le voir ramasser des chaussettes risqueraient de mettre à mal l'image digne et fier qu'il construisait consciencieusement. « Seulement un peu, je suis certaine qu'on peut ramasser des chaussettes avec dignités » renchérit-elle d'un ton joueur. La jeune Yaxley suivit du regard sa main s'approcher des lèvres d'Evan, et elle déposa ses prunelles dans les siennes lorsque sa bouche se posa sur sa peau. Oui, définitivement, on lui avait rarement fait d'excuses aussi mémorables. « D'un raffinement rarement égalé » Laissa-t-elle échapper avec un fin sourire, avant de suivre des yeux sa progression le long de son poignet et l'y voir déposer un autre baiser. « Les usages de la féminité sont si mystérieux et antiques, qu'on a oublié depuis longtemps pourquoi l'on parfumait certains endroits plutôt que d'autres » Commença-t-elle d'un voix joueuse et amusée, avant d'ajouter « Mais nul doute qu'il s'agissait de l'objectif » La belle Cassiopeia pencha son visage sur le côté, intriguée par cette phrase qui paraissait être la formulation exacte des pensées immédiate du jeune Rosier, et elle appréciait pouvoir sentir dans l'intonation une formulation qui la faisait affirmer, qu'il n'y avait ni mensonge, ni manipulation ou prétexte derrière ces mots. Lorsque la canine du jeune garçon lui mordilla la peau, elle haussa un sourcil intrigué, et amusé, murmurant d'une voix de connivence « Ai-je bon goût ? » Ne répondant à sa question que par un clin d’œil élégant, et un sourire mystérieux.
Sentir la chaleur d'Evan contre elle lui rappela sournoisement, que sous peu elle ne pourrait pas le voir autant, le sentir autant, et avoir sa présence à ses côtés. Elle aimait dire qu'elle lui pesait parfois, mais envisager qu'elle disparaisse lui faisait prendre conscience un peu brutalement qu'elle appréciait ça plus qu'elle ne l'avouait. Ce jeune homme avait déjoué les barrières qu'elle avait dressé depuis vingt ans, et avait trouvé sa place dans un lieu où personne n'avait réussi à poser les pieds en conquérant. Son cœur avait sans doute cédé, mais Cassiopeia Yaxley et sa raison pas encore. Néanmoins, elle pouvait admettre l'instant qui se déroulait entre eux lui donnait envie de rendre ça mémorable, et elle ne put qu'acquiescer lorsqu'il la considéra comme sa limite. L'égo de Cassiopeia tout comme son cœur appréciait ce genre de propos. « Si tu admets celle ci, je m'en contenterai alors. » Murmura-t-elle en réponse dans un soupir. Tel deux loups s'étant trouvés, ils se tournaient autour, et se rapprochaient progressivement, et le regard d'Evan prouvait qu'il avait enfin pris conscience que devait lui se trouvait peut être le spécimen le plus adapté à lui, ou tout du moins, ce qui lui ressemblait le plus. Avec un beau sourire ravissant feignant un innocence, elle chuchota en réponse à sa phrase « Peut être est-ce le but ? » Sentant le regard du jeune homme dériver vers ses lèvres, la jeune Yaxley avait l'impression de retrouver la chaleur et la moiteur de la serre de Poudlard, et alors que les mots franchissant les lèvres d'Evan auraient mérité une réponse, elle accompagna le chemin de son Rosier jusqu'à elle et répondit à son baiser avec une fougue et une passion qu'elle cachait bien derrière sa perfection recherchée. Elle avait désiré l'embrasser depuis le premier jour, et presser ses lèvres enfin contre les siennes lui procurait un plaisir et une joue qu'elle avait du mal à dissimuler. Alors qu'elle répondait à ses baisers, elle glissa une main sur la joue d'Evan, caressant enfin la peau de son visage d'un geste délicat. Enfin, elle détacha ses lèvres avec un sourire mêlant la surprise à la douceur, avant de déposer son front contre le sien. « Je me sens bien avec toi » murmura-t-elle d'une voix chaude et délicate, laissant parler ses sentiments tout en caressant la joue du garçon. Là, maintenant, Cassiopeia Yaxley avait goûté au bonheur même si ce n'était pas son premier baiser, ni son dernier, c'était peut être celui qu'elle avait le plus désiré et celui dont elle se souviendrait le plus longtemps.
Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mar 19 Sep 2017 - 11:41
Si Cassiopeia avait bon goût ? Evan était persuadé - sans n’avoir pourtant jamais bu aucune de ces potions - que les lèvres de la jeune femme jouissaient à la fois de la saveur de l’amortentia, du philtre de confusion et de l’élixir d’euphorie. Les secrets de féminité que se transmettaient les Yaxley de génération en génération avaient dû faire tomber des empires s’ils remontaient à l’antiquité. C’était la première fois qu’une femme jouait ainsi avec lui. Son patronus qui était un puissant épaulard se transformait en poisson dans les griffes cruelles de celui de la jolie brune. Et même s’il avait été celui qui avait franchi les quelques centimètres séparant cruellement leur lèvres, il avait cette étrange impression de n’être entre ses mains qu’un pantin relié à elle par un fil sur lequel elle avait doucement tiré pour l’emmener là où elle le désirait. Et comme cet endroit se trouvait présentement être contre son corps, cela convenait tout à fait bien au Rosier. Il l’avait connue froide - tiède parfois - mais elle l’embrassait d’une manière qui lui faisait soupçonner qu’elle dissimulait un brasier sous son armure de gel. Et tandis qu'elle prolongeait leur baiser il voulait voir cette surface se craqueler pour s’emparer de ce qui se cachait dessous. C’est que la curiosité du jeune homme était insatiable concernant la gente féminine et il se sentit frustré qu’elle finisse par interrompre leur baiser. La caresse qu’elle laissait sur sa joue était douce mais sa voix était trop suave pour qu’il résiste plus longtemps à la saveur addictive de sa personne. Sa nature fougueuse ressurgit et il répondit à ses sentiments d’une manière moins pieuse. Il logea une nouvelle fois son visage au creux de son cou pour l’étreindre de sa barbe rugueuse et y déposer de brûlants baisers pour faire céder le dur albâtre de sa peau. Elle venait de l’inviter à un nouveau jeu en se laissant embrasser et comme tout jeu était pour lui un jeu de pouvoir il entendait bien la voir ployer. Il se doutait en même temps que ce ne serait pas aussi facile et il lui répondit enfin en remontant son visage jusqu’à son oreille. « Épouse moi ». Ou bien si elle ne voulait pas l’épouser, qu’elle lui offre malgré tout le droit d’accéder à son corps, entendez-bien. Mais si elle avait la beauté d’une Narcissa et la force d’une Bellatrix, il se doutait qu’elle n’avait pas pour autant la bêtise d’une Andromeda. Il la regarda d’un air un peu fou droit dans les yeux pour répéter sa demande avant de la justifier. « J’arrêterai mes jeux futiles si tu cesses les tiens ... » promit-il d’une manière qu’il pensait sincèrement au moment où les mots franchirent ses lèvres mais dont l’expérience pouvait faire douter de leur conviction face aux épreuves du temps. « Je me sens bien aussi avec toi alors épouse moi » répéta-t-il en l’embrassant une nouvelle fois plus amoureusement. Les jours semblaient s’égrainer selon une autre temporalité en Transylvanie et Evan craignait que le mois de septembre n’arrive trop tôt. Quelle garantie aurait-il de son union avec Cassiopeia et de l’exclusivité de ses sentiments pour lui s’ils ne se fiançaient pas immédiatement ? Il ne pensait pas Achilles, ni même Aurélius, suffisamment aventureux pour tourner autour de la jeune Yaxley si elle était promise à un Rosier. Et si tel était le cas, les macabres idées qu’il avait les concernant pourraient être entreprises d’une manière légitime dont il s’accommoderait avec plaisir. Il était bien trop couard pour affronter qui que ce soit en duel mais sa fourberie ne connaissait quant à elle aucune limite depuis qu’il avait fait la providentielle rencontre du potionniste le plus accompli de leur pays. Il contempla séduit les traits que des années de lignage pur avaient dessiné avec perfectionnisme sur son visage. Il la trouvait aussi séduisante d’apparence que captivante de caractère et sourit doucement en se surprenant à imaginer d’une manière concrète, et pour la première fois sans doute, la supériorité qu’engendrerait leur union. Cette idée flattait son égo le moins mesuré. Ils ploieraient leurs parents à leur volonté et pourraient prétendre être les maîtres de leur destin. Quel destin ? Il s’en fichait bien tant qu’il en était le bâtisseur et que celui-ci promettait d’être violent et périlleux. Et Cassiopeia avait au fond de ses yeux et au coin de ses sourires une étrange lueur qui ne lui faisait pas douter que malgré ses aveux les plus délicats l’empire qu’ils bâtiraient ensemble serait vicié de tellement de défauts qu’il serait suffisamment bancale pour menacer de s’écrouler sur leurs rêves les plus insensés. Il ne lui promettait pas uniquement son nom et la pureté de son sang mais la déchéance de leur monde dans lequel elle haïssait se réfugier. Son coeur se mit à battre un peu plus fort dans sa poitrine et il glissa une main curieusement réconfortante sur sa joue avant de sourire d’un air joueur en sentant le bout de ses doigts s’arrêter sur une pince qui retenait sa chevelure. Il s’en empara délicatement, comme il se l’était un jour permis avec une feuille de mandragore, et vit une mèche parfaitement bouclée rebondir devant son visage. Un rire amusé l’anima car Cassiopeia était pareille à des matriochkas qui auraient été faites en porcelaine, chaque poupée cachait sous sa perfection une autre poupée qui cachait sous sa perfection une autre … et ainsi de suite. Lui voulait savoir s’il y avait un coeur là-dessous et s’il était aussi laid et gangréné par les ambitions que le sien. « Dis moi oui et tu ne seras jamais plus aussi magnifique et libre qu’en cet instant … » finit-il avec un regard qui luisait d’une sinistre promesse.
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mar 26 Sep 2017 - 10:06
Un matin boisé
Dans les tréfonds de ses pensées, quelque chose en elle à la fois exultait, et se morfondait. Si ce baiser était l'assouvissement de plusieurs mois de tentation et de séduction, il indiquait surtout la fin d'un jeu. Elle, qui comme son patronus avait plus du chat que de la jeune fille, aimait le jeu. Elle s'y complaisait. Mais avec cette conclusion, il était désormais perceptible que leur relation prendrait une nouvelle tournure à la fois officielle, et contraignante. Néanmoins, dans cette vaste séduction, elle avait donné plus qu'elle n'avait reçu. Désormais, Cassiopeia fixait chaque jeune filles, ou jeunes femmes qui s'approchaient trop près du jeune Rosier, comme si elles pouvaient toutes être de potentielles rivales. Mais elle se haïssait pour cela, et elle haïssait Evan pour lui infliger ceci. Elle n'aimait pas perdre le contrôle sur elle, et il lui faisait perdre ce contrôle. Et elle avait bien conscience que lui aussi perdait le contrôle de ses moyens, elle avait pu sentir son abandon sur ses lèvres, elle pouvait percevoir qu'il était tout entier séduit. Néanmoins, là où elle savait qu'elle serait séduite pour longtemps et que l'emprise envoûtante qu'il exerçait sur elle serait encore présente dans plusieurs mois, voire plusieurs années; elle doutait très sincèrement a contrario qu'il eut la même capacité. Son attirance, et sa passion était comme une feu de broussaille, passait de feuille en feuille vivement et ne laissant que des cendres derrière lui. Démontrant plus encore sa fougue, il vint nicher son menton au creux de son cou et y déposa plusieurs baisers brûlants et chauds. Comme si des troupes d'invasions étaient venues se fracasser contre les portes fortifiées d'un château northumbrien, elle se sentait prises au centre d'un dilemme, résister malgré une défaite inévitable ou céder sans combattre et sans courage. Et comme s'il avait trouvé la clef de cette forteresse qu'il assiégeait, et qu'il savait quel cheval de Troie employer pour passer les murailles, il lui murmura des mots empreints de détermination et d'une fougue passionné qui étaient perceptibles jusque dans les mots. A son oreille ne résonnait pas "Épouse moi" mais "Cassiopeia Rosier". Aimait-elle cette association, appréciait-elle que son nom disparaisse, pour être remplacée par celui d'Evan ? Oui, cela serait un grand mariage, oui cela serait un mariage convenable, oui, cela serait un mariage d'amour, mais tout ceci ne garantissait pas un mariage heureux. Elle avait appris à connaître son Evan, et elle avait appris à sentir ses défauts. Son inconstance et sa haine de l'habitude rendait tout projet figé vicié dès le germe. Et le mariage par essence demeurait un engagement monolithique, qu'il s'empresserait de détruire. Mais néanmoins, elle qui avait toujours été très sérieuse et très prudente dans ses choix et ses émotions sentait sa méfiance défaillir sous le regard d'amoureux fou que lui adressait le jeune Rosier. Cependant, lorsqu'il lui promit de cesser ses jeux futiles à condition qu'elle cesse les siens, elle ne put que désirer qu'il en soit ainsi.
Elle entoura le visage d'Evan de ses mains en posant ses paumes sur ses joues, avant de lui murmurer d'une voix tout autant séduite que séductrice « Qu'il en soit ainsi. Nous avons assez joué, j'accepte. » Avant que leurs lèvres ne scellent ces promesses par un doux baiser. Cassiopeia se doutait bien que des fiançailles officielles ne rendraient pas plus fidèle et constant le jeune Rosier, mais elle espérait tout du moins ne plus avoir à craindre la concurrence. Elle avait désiré ce mariage, car il était à la fois un devoir et un plaisir, et elle ne doutait pas qu'ils puissent donner naissance à une lignée plus riche et plus pure encore. De plus, elle n'aurait plus à recevoir les avances nuisibles de jeunes autres héritiers qui avait cherché sa main, et même si elle s'en était amusée et l'avait utilisé à bon escient durant les premiers jours, cela lui était devenu insupportable. Et elle ne pouvait que reconnaître qu'à leurs côtés, Evan les surpassait de beaucoup. Plus aventureux, plus déterminé et plus séduisant aussi, la personnalité de son fiancé était assez similaire à la sienne pour qu'elle le comprenne, et assez distincte pour qu'il la surprenne. Ainsi alors qu'elle avait laissé dériver ses pupiles dans la contemplation de ses iris, elle sentit le contact de sa main sur sa joue, un toucher doux et délicat, qui alla s'aventurer jusque dans ses cheveux pour en défaire une pince. A la suite de ce geste, une mèche retomba devant son visage, et elle ne put s'empêcher de rire à la suite d'Evan, écartant simplement d'un doigt la boucle qui lui barrait le visage, sans pour autant la remettre en place. La spontanéité du jeune homme l'avait toujours séduite, et ces contacts imprévus avaient toujours su la déstabiliser par leur douceur. Les mots du jeune Rosier vinrent résonner à ses oreilles, et elle replongea son regard dans le sien pour en éprouver la sincérité. Elle y trouva une lueur qui lui rappelait ses désirs de revanche et de vengeance, mais elle n'en fut pas effrayée, elle lui adressa un beau sourire avant de murmurer « Dans ce cas, c'est oui » Cassiopeia revint rejoindre ses lèvres pour l'embrasser de nouveau, plus doucement et plus sincèrement que les fois précédentes. Dans ses pensées, elle jubilait mais savait aussi ce que voulait dire la phrase d'Evan. Elle ne serait plus jamais aussi libre qu'en cet instant. Ce qu'il ne savait sans doute pas encore, c'est qu'elle comptait bien le rester, et qu'elle comptait bien le faire suivre ce projet. Mais ce qui lui plaisait autant dans leur union était la promesse d'une revanche sanglante sur leur milieu, ils allaient le détruire de l'intérieur tout en y vivant dans leurs privilèges. Oui, elle aimait cette idée. Elle murmura alors à son oreille « Je dis oui au meilleur comme au pire, ensembles. »
GASMASK
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Mar 3 Oct 2017 - 10:51
Comme on s’ennuie à triompher sans péril, Evan avait toujours aimé parier son destin. Et son coeur battait férocement tandis que sa destinée pendait en suspens aux lèvres de la douce Cassiopeia. Dirait-elle oui ou dirait-elle non ? Il forçait autant qu’il le pouvait de ses baisers les plus tentateurs un agrément à sa demande. Sa vision du monde lui apparaissait aussi brumeuse que le contenu d’une boule de divination. Il n’avait jamais su quel chemin emprunter car s’il tournait un peu trop à droite, il embrassait le triste destin d’un Rosier. Il ne voulait pas devenir ce bon petit-fils, ce bon petit bureaucrate, ce bon petit soldat d’Achilles. L’obéissance, sous chacune de ces formes, ne convenait pas à sa nature fougueuse et la petitesse de la position de son cousin était pour lui une insulte à la grandeur que lui avait promis la maison de Salazar. Il craignait également de faire le pas de trop à gauche car il savait que c’était une pente descendante que l’on empruntait trop facilement mais de laquelle on ne remontait jamais. Un bon nombre de personnes dont il partageait la pureté du sang l’avaient avant lui empruntée : Andromeda, Sirius, Proserpine et par-dessus tout Basil quoi que d’une manière bien plus intelligente et subtile que tous les autres. Il souhaitait entrer chez les mangemorts autant qu’il souhaitait sacrifier son sang dans un nouveau parricide. S’il éliminait Achilles et s’il épousait Cassiopeia alors ils tiendraient, seuls entre leurs mains, le destin tout entier de la lignée des Rosier. Il serait le seul homme de sa famille à pouvoir donner un fils et un nouvel empire, libéré de toute adversité, pourrait se bâtir. Cette pensée était aussi enorgueillissante que la promesse plus terrestre de pouvoir défaire les rubans de la robe de sa si intouchable épouse et il fut bien tenté de la prendre toute entière avant qu’elle ne formule sa réponse. Car il désirait farouchement la posséder qu’elle l’y autorise ou non. Sa raison et son coeur étaient pour la toute première fois alignés et il exultait d’un désir profond qu’il n’avait jamais connu avant. Sa solitaire position ne le poussait pour l’instant pas à écarter Cassiopeia et, bien au contraire, il ne désirait en cet instant rien de plus fort que de ne faire qu’un avec elle. Nom. Âme. Corps.
Cassiopeia accepta enfin de l’épouser et la naïveté si rare d’Evan se trouva ivre de bonheur. Un sentiment de puissance qu’il n’avait éprouvé qu’en jouant des impardonnables du bout de sa baguette le gagna. Il avait le sentiment d’être le maître du monde et que son épouse était quelque divinité le bénissant d’une caresse sur sa joue, un souffle d’elle déclenchait un typhon sur les voiles de son macabre égo. Et enfin, il lui sembla pour la première fois, qu’ils partagèrent un baiser égalitaire lequel mêlait autant la fougue et la douceur dans une union tout à fait prometteuse. Leur alliance qui n’avait été décidée ni par Thanatos ni par Canopus promettait de dépasser toutes celles que l’esprit de ces deux vieux renards auraient pu imaginer ensemble. Le grand-père d’Evan s’était longtemps réjoui d’offrir à son petit-fils cette gamine plus jeune mais aussi capricieuse que lui d’Azelma. Sans doute avait il espéré que Evan se perdrait ainsi dans leur enfantillages les plus sincères et ne deviendrait jamais plus que ce qu’il avait toujours été jusque là … une ombre de lui-même renonçant à la grandeur de son destin pour se complaire dans les passions les plus terrestres. Il se réjouissait de le surprendre et de sortir au grand jour en épousant plus grand que ce que ce dernier n’aurait jamais pu lui promettre et de lier, une seconde fois, le sang des Rosier à un sang où coulait la puissance du gène Black. Cassiopeia, nulle autre qu’elle, promettait des rêves de grandeur qui n’étaient pas vains. Et comme il pensait, tout homme qu’il était, à sa seule émancipation et non à celle de son épouse, il formula à sa belle une funeste promesse qu’elle s’empressa de corriger pour le rejoindre sur son piédestal. Il sourit contre le baiser de ses lèvres qui se séparaient une seconde fois. « Tout ce que ton coeur ou même ton caprice désirera, tu l’auras » lui promit-il une nouvelle fois enorgueilli par leur union. Il savait déjà qu’elle rêvait de rejoindre le mangemagot ; eh bien qu’elle fasse pensait-il d’une manière bien passive. Elle ne serait après tout pas la première femme à s’inscrire à l’école supérieure de magie pour s’en retirer une fois qu’elle découvrirait les joies de la maternité. Leur société était constituée de tellement de contraintes pour les femmes de leur rang qu’il ne ressentait quant à lui pas le besoin d’y ajouter les siennes. Son caractère de mari débonnaire ferait la peine autant que la joie de son épouse. « Mon grand père sera fou de colère que tu acceptes - lui avoua-t-il enfin en riant aussi séduit par les prunelles de sa belle que amusé par celles ombrageuses qu’il imaginait chez son aîné - Cette union surpasse de loin toutes celles qu’il estime que je mérite, je crois qu’il envisageait même pour moi une alliance avec ce laideron de Bullstrode ! ». Un rire plus railleur le traversa tandis que son regard d’acier était baissé vers la barrette de Cassiopeia avec laquelle il jouait distraitement. Il était tout à fait désabusé que quiconque puisse penser que sa passion, certes entêtante pour la chair des femmes, ne connaisse aucune limite de qualité. Il était un homme de goût avant d’être un homme. « Attend un peu qu’il réalise que tu es en plus intelligente et on l’enverra avec un peu de chance directement dans le tombeau familial … » s’amusa-t-il d’un sincère sourire en relevant enfin ses prunelles flatteuses vers elle. Il ne se lassait plus de la contempler amoureusement maintenant qu’il savait qu’elle lui appartiendrait jusqu’à ce que la mort les désunisse et il s’amusa à lui retirer une nouvelle pince qu’elle avait dans sa chevelure pour contempler, conquis, une nouvelle mèche parfaitement bouclée s’émanciper du carcan qu’elle leur imposait. Il désirait la défaire de tous ses attraits car il lui semblait que ceux-ci ne faisaient qu’étouffer injustement la beauté, plus resplendissante encore quand elle était sauvage, de leur divine maîtresse. Il haussa un sourcil joueur en pinçant cette seconde baguette contre la première, comme s’il avait été un quelconque guerrier collectionnant des trophées, et la provoqua très franchement de son regard d’acier qui n’avait plus rien de froid. Il se demandait quand est-ce que Cassiopeia oserait l’arrêter car son coeur battait plus fort tandis qu’il rêvait d’étendre son empire au-delà de la muraille de ses barrettes de cheveux. Il l’embrassa une nouvelle fois, sans doute désireux de lui ôter à force de baisers, la couleur carmin de son rouge à lèvres. Il glissa une main cavalière en bas de son dos pour la faire basculer sur lui dans une position qui la rendait elle davantage cavalière. Un sang fou lui battait de nouveau aux tempes tandis que l’ivresse du bonheur et du désir l’envahissaient à nouveau. « Je tombe amoureux ... » lui murmura-t-il séducteur à l'oreille en espérant que cette incantation, qu'il avait cent fois prononcée mais ne pensait sincèrement que pour la première fois, lui permettrait de soulever encore une robe. Rosier voulait toujours plus et, s’il se sentait pour la première fois complet, il était désireux de se sentir plus encore complet avec elle. Nom. Âme. Corps.
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Sujet: Re: ◮ Un matin boisé ◮ Cass/Evan | SUJET CLOS Ven 17 Nov 2017 - 20:45
Un matin boisé
Toute son enfance, et toute sa vie ensuite, Cassiopeia avait imaginé milles fois la façon dont elle se fiancerait, la façon dont elle se marierait. Trop jeune, elle rêvait que son père lui trouverait le sang-pur parfait, et qu'il lui plaise tout autant qu'à elle. Moins jeune, elle se contenta d'espérer qu'elle puisse avoir son mot à dire, et plus tard, elle s'imagina choisir le meilleur de tout les hommes, et d'en faire son époux. Au final, qu'avait-elle obtenu ? Un peu des trois, Evan représentait par bien des égards ce que son père aurait voulu qu'elle épouse, elle avait eu plus que son mot à dire dans ce choix, et au final le jeune Rosier était dôté de nombreuses qualités qu'elle appréciait. Et puis, elle l'aimait. Elle l'aimait assez pour considérer que ces défauts étaient mineurs, et qu'elle serait capable de les oublier, ou du moins de feindre de les ignorer. Elle aimait la liberté qui animait Evan, cette fougue qu'elle partageait mais qu'elle dissimulait plus que lui, et surtout cette force de caractère qui l'assurait d'être face à un égal. Oui, malgré tout, malgré le caractère sexiste d'Evan, et même malgré son propre caractère manipulateur, leur relation restait assez égale. Ils formaient un duo, et cela lui plaisait, et même si elle savait sa place dans l'ombre de son futur époux, elle saurait s'en contenter. Elle avait l'habitude de s'en contenter, et d'y agir avec plus de force, de détermination qu'en pleine lumière. Elle n'était pas une Andromeda, elle n'était pas une Aliénor, ni même une Azelma. Elle était autre chose, elle était quelqu'un d'autre. Elle était incapable s'affranchir de son monde et de s'y complaire, et Evan tout autant qu'elle. Comme une sombre promesse, Evan lui confia que tout ce qu'elle désirerait, il le lui donnerait. Ce qu'elle voulait, était de partager son intimité avec lui, dans l'immédiat. Et toutes les fibres de son corps se retenaient de répondre plus encore à ses avances, car il était inconcevable à ses yeux de céder et de se parjurer avant son mariage. Néanmoins, si ce dernier pouvait être le plus rapide possible pour leur permettre de partager enfin le même lit, cela satisferait son caprice actuel. "Mon seul caprice là maintenant, serait que nous nous marions le plus vite possible." Cassiopeia n'avait pas peur de son avenir une fois mariée, elle avait rarement eu peur face aux épreuves, et elle avait assimilé que dans une société machiste une femme qui souhaitait s'émanciper était obligée de faire deux fois plus qu'un homme. Avoir un enfant être un obstacle à son ambition ? Certainement pas, et le laisser à une nourrice ? Encore moins. Si elle devait changer une couche d'un geste de baguette, et réviser ses cours d'un autre côté, elle le ferait. Car après tout, elle voulait que ses enfants soient meilleurs que ceux de Fluvia, mais elle ne voulait pas finir en petite femme rangée et désœuvrée. Les remarques d'Evan la laissèrent amusée, quelque chose était satisfait dans son orgueil de savoir que le père Rosier pouvait voir en elle un prix de choix qu'il n'aurait pas voulu accorder à son héritier. A eux deux, ils renversaient bien des destins, et des décisions arbitraires faites par des despotes domestiques. « En colère, et en même temps satisfait, car je doute que l'on ait désobéi souvent pour faire mieux. Ce qui est sans doute pire, que tu arrives à te fiancer à un meilleur parti que celui auquel il te prédestinait, sans son aval … C'est très aventureux et surtout très humiliant » Elle ajouta ensuite avec un petit rire amusé : « Toi avec une Bulstrode ? C'eut été un gâchis. » Ses yeux suivirent les pupilles joueuses d'Evan, et s'y fixèrent. Son regard avait quelque chose de captivant, qui avait le don d'hypnotiser tout à fait Cassiopeia. Néanmoins, elle réussit à émerger de sa contemplation lorsqu'elle l'entendit complimenter son intelligence, bien qu'il ne soit pas avare de compliment, il complimentait rarement des caractéristiques chez elles qui n'étaient pas ou physiques, ou charmeuses. Suite à cela, elle esquissa un sourire distrait et délicatement amusé lorsqu'il insinua que ses qualités provoqueraient la mort du vieux patriarche. Qu'elle puisse causer la perte d'un patriarche, cela elle n'en doutait pas, mais Laomédon Rosier n'était pas la cible dont elle souhaitait la perte. Un instant, elle sentit au contact du jeune Rosier la partie la plus sombre d'elle même, la plus destructrice, se renforcer et s'affirmer plus encore. Elle avait conscience qu'autant elle le poussait vers plus de lumière, lui-même la poussait vers des cieux plus sombres. Peut-être se retrouveraient-ils au centre de cela, fusionnant dans l'expression de leurs vices et de leurs vertus réciproques ? Alors que les doigts captivés d'Evan parcouraient ses cheveux et défaisaient un ouvrage qu'elle avait bâti consciencieusement, elle se sentait plus sauvage, et plus libre qu'elle ne l'avait jamais été. Son action en effaçant les cheveux bien rangés, libérait par la même Cassiopeia des codes de son monde. Ses cheveux étaient libérées si tout du moins elle ne l'était pas réellement. Sans hésiter, elle suivit son mouvement pour se retrouver sur lui, reprenant un ascendant qu'il semblait lui accorder de bon cœur. Tandis qu'elle approchait ses lèvres pour qu'elles rejoignent celles du jeune Rosier, ces dernières laissèrent échapper trois mots qui la ravirent et la charmèrent. Tout en plongeant ses prunelles fauves dans celles du jeune Rosier, elle accompagna son regard d'un sourire ravissant, murmurant d'une voix chaude et aux inflexions séduisantes à son oreille : « Je crois que nous sommes deux ... » Néanmoins, ce n'était pas ces mots qui la ferait chanceler et céder aux avances du jeune homme, elle avait dû faire une promesse à ses parents avant de partir, et elle comptait bien la tenir.