Être à la haute école de magie, ça a des avantages, comme par exemple pouvoir rentrer chez soi autant que l'on veut. Plus de liberté.C'est ça que j'aime depuis que j'ai quitté Poudlard en plus du fait que je n'ai plus besoin de suivre des cours qui m'insupportent. Un autre avantage, c'était certainement d'être l'une des premières à pouvoir bénéficier de la salle de bain afin de pouvoir me préparer.  Et en ce soir de Noël, c'est justement le moment où j'ai le plus besoin de cette salle de bain. Alors tempis pour Alexandre qui vient à peine de rentrer de Poudlard , il aura tout son temps pour se préparer mais après moi.
Je l'entends déjà, à rager derrière la porte pour que je sorte de cette merveilleuse salle de bain, prétendant que notre oncle et notre tante vont bientôt arriver. Je roule les yeux pour moi-même, toujours occupée à faire ma coiffure. Quel impatient lui alors !
~ Une heure seulement ?!
Dis-je sur un ton sarcastique. J'aime bien embêter mon frère , parfois trop je dois bien l'avouer mais je ne fait que lui rendre la pareille au fond.
~ T'as qu'à attendre, je me coiffe encore .... demerde toi !
Après tout, je me dois d'être jolie même si c'est une soirée en famille. J'ai une réputation à tenir moi.

C'est fou ce que les petits frères pouvaient être chiants. J'en sais quelque chose : Alexandre a toujours eut le don de m'agacer, de chercher les embrouilles et faire n'importe quoi. Ne vous méprenez pas : j'adore ce sale gosse, énormément même, je ferais n'importe quoi pour qu'il soit en sécurité mais comme dans n'importe quelle grande soeur, j'ai tendance à le chercher autant que lui me cherche. Et puis, je suis quand même la seule fille alors mince quoi :  je ne vais pas me laisser faire par les garçons de ma fratrie. Et l'autre là qui parvient encore à taper sur la porte, gros impatient qu'il est, comme si ça allait changer quelque chose.
~ Fait froid dans ma chambre, j'ai ouvert ma fenêtre.
Excuse débile. Je le sais et c'est pour ça que ma réponse manquait clairement de sérieux. Mais elle est vraiment ouverte hein ma fenêtre, il fait vraiment frais mais le temps que ça se réchauffe je ne veux pas attraper de rhume moi.
Et en plus, il parvient à me traiter de boudin maintenant cette imbécile.
~ Bah écoute, c'est pas ma faute si on se ressemble. J'essaie d'arranger ça comme je peux !  
Ouais c'est ça ; je sais encore ce que je vaux. Alors pourquoi je regarde mon ventre pendant une fraction de seconde ? Rah il m'énerve lui aussi.
~ Et si t'allais embêter notre frère pour avoir l'autre salle de bain ?
dis-je tout en continuant de me coiffer, prenant tout mon temps.

~ Au moins moi il me suffit d'ouvrir ma fenêtre comme tu dis pour ça. Toi il n'y a rien a faire : tu empestes toujours, peut-importe ce que tu peux faire !
On est vraiment pas cool l'un envers l'autre en faite, je m'en rends bien compte. On dit toujours que c'est normal de se disputer souvent entre frère et sœur, que c'est naturel mais dans le cas d'Alex et moi, on pourrait facilement croire qu'on le fait exprès... Des fois. Souvent. Tout le temps. Je ne sais même plus dire quand c'est la dernière fois qu'on s'est dit un truc sympa, gentil, adorable. Je crois que ce n'est quasi jamais arrivé. Et puis beurk , je préfère me prendre la tête que de passer mon temps à complimenter mon imbécile de petit frère.  Ca met un peu de piment dans ma vie bien ennuyante.
~ T'es censé ressembler à papa ? Oh ben zut alors !
Ajoutais-je d'un air faussement choquer alors que je finissais tout doucement ma coiffure. Une mèche là, une autre là, encore une. Ah oui, Alex est encore là. Mince alors, pourquoi faut-il toujours qu'il vienne squatter la salle de bain où je suis ?! Lui alors.
~ Eh ben tu attendras encore quelques minutes. T'es un boulet tu le sais ça Alexou ?
Ca n'avait rien de vraiment provocateur mais je sens qu'il va vraiment perdre patience. Et puis je le connais assez bien pour savoir qu'il ne va pas abandonner la salle de bain de sitôt.

Depuis toutes ses années où Alexandre était arrivé sur cette terre, sa grande soeur avait eu le temps de bien apprendre à le connaître, ayant carrément grandi avec lui. La seule personne qui connaissait peut-être mieux le jeune homme qu'elle, c'était certainement Njal Laensen en tant que meilleur ami depuis de nombreuses années. Depuis quand un petit frère disait tout à sa soeur ?
« Pia ! Après c'est encore moi que papa va engueuler ! J'déconne pas avec toi ! » protesta encore le Serpentard.
Depuis qu'Hans Rozen avait reçu une lettre de l'illustre directeur de Poudlard Albus Dumbledore rapportant les agissements violents de son fils à l'égard d'un né-moldu, la relation entre père et fils était des plus tendue. Jamais on n'avait vu une confrontation aussi violente entre les deux individus que celle de leur première entrevue le premier jour des vacances de la Toussaint. Jamais on avait vu le père de famille aussi furieux contre Alexandre, et c'est dire. Ce dernier s'était pris une gifle comme il n'en avait jamais reçu. Des mots avaient été prononcés: le Serpentard était une déception pour son père, un échec. Depuis, tout était prétexte à une nouvelle dispute entre eux.
« Si t'ouvres pas d'ici une minute, je lance un alohomora à la serrure et je fous en l'air ta coiffure ! » menaça le jeune homme en tapant une nouvelle fois sur la porte.
S'il le disait, c'était qu'il allait probablement le faire. La coiffure d'Agapia n'allait pas faire long feu, dans ce cas. Ni le maquillage. C'était très certainement déjà arrivé, cette situation.

Rahhhh, que je le haï parfois celui-là alors ! Bon sang pourquoi faut-il qu'il me rappel à quel point c'est tendu entre lui et papa ? Là, c'est plus une simple provocation là et c'est le cas le dire. Alexandre, il en a fait des bêtises, même énormément mais jamais je n'aurais cru père capable d'être violent avec lui comme ce fameux jour où il s'était reçu une belle gifle en pleine figure. Pire : une double gifle quand on y pense. Et j'y repense souvent aux mots de mon père, quand je me demande si mon frère se porte bien à Poudlard. Je remarque que j'ai laissé planer un silence un peu trop gros pendant que je réfléchissais, ce qui me force à soupirer.

~ Là tu joues avec les sentiments Alex …

C'était vraiment sorti tout seul, presque dans une supplication, comme si le simple son de ma voix suffisait à dire ce que je ne disais pas tout haut ; «Ne me le rappel pas. J'aime pas ça. Ca me fait mal. » Ces paroles, j'ai eus envie de les prononcer à de nombreuses reprises mais c'est comme dire clairement à mon frangin que je l'aime et que parfois, ses agissements me font du tords car je m'inquiète pour lui. Mais ça, je suis bien trop fière pour l'admettre. Je n'ai jamais eus besoin de le faire et à vrai dire, même si un jour ça devenait la seule chose qu'il aurait besoin d'entendre, je ne sais pas comment je m'y prendrais. Mais... Evitons d'y penser pour le moment !

~ Tu fais ça et je te garanti qu'on sera quand même deux à se faire tuer par papa.

Sale morveux ! Non en faite, je le déteste quand il s'y met !

~ T'as besoin de cette foutue salle de bain pour faire quoi ?

C'est que moi aussi je commence à m'impatienter. Les frères alors. On peut dire que je n'ai pas été gâtée.

Alexandre eut un mince espoir d'avoir persuadé sa soeur de lui ouvrir en la prenant par les sentiments. Mais il fut de bien courte durée. Il aurait pu continuer sur cette voie-là mais il eut un sentiment de conscience. Agapia était victime de la mauvaise ambiance qui régnait à la maison depuis bien trop longtemps. Tout avait commencé quand il fut réparti à Serpentard. Depuis, Hans Rozen allait de déception en déception par rapport à son plus jeune fils. Mauvaise maison. Résultats pas à la hauteur. Crise d'adolescence. Choix déplaisants. Mauvais comportement. La liste justifiant la rancune du père était longue. En sachant qu'il n'avait pas encore connaissance des informations qui risquaient de l'achever.
Le Serpentard passa à la menace. C'était que la jeune adulte ne se laissait pas impressionner.
« Bah pour prendre ma douche et m'habiller, quelle question ! Sérieux, t'avais tout le temps pour te préparer avant que j'arrive ! J'te signale qu'il ne te reste que 30 secondes avant d'ouvrir ! »
Oui, il comptait réellement les secondes qui passaient. Alexandre était presque un homme de parole. Il attendit, espérant pour elle qu'elle obtempère. Quand il ne restât que dix secondes, il sortit sa baguette en bois de sorbier de la poche de son jean.
« Dans 5 secondes, j'ouvre ! » avertit-il.
Il devait être difficile d'être la seule fille dans une fratrie. Victime des blagues typiquement masculines, comme aurait dit Marlene McKinnon, de ses frères, bénéficiant de moins de liberté car le monde extérieur était rempli de prédateurs, comme disait Hans Rozen.