Alors que tu prenais ta place à une table dans la grande salle de réception, tu ne put t’empêcher de remarquer que tu étais dos à dos avec le meilleur ami du marié, Walden MacNair. Tu ne savais pas grand chose de lui, si ce n’était qu’il était de bonne famille et qu’il avait du caractère. Ta famille n’avait jamais vraiment été proche de la sienne, et vous n’aviez jamais vraiment parlé. Vous aviez six ans d’écart, et vous n’aviez du coup passé qu’une seule année en commun à Poudlard, et il était si grand pour toi à cette époque que tu ne l’avais jamais vraiment approché.

Cependant, les choses avaient changé, et l’écart d’âge qui semblait être si grand quand tu avais onze ans semblait se resserrer de plus en plus. Et MacNair était en train de devenir le mentor de ton frère, un peu comme Bellatrix avec toi. Il était peut-être temps de faire sa connaissance, et de voir si cet homme était assez bien pour enseigner des choses à ton frère. Lorsque les invités s’étaient calmés et que la fête avait commencé, Alecto se décida à se mettre de côté sur sa chaise, et à interpeller Walden en lui tapotant l’épaule. Lorsqu’il se retourna, elle planta ses yeux de glace dans les siens et lui offrit un sourire charmant. - Pardon de vous déranger. J’espérais pouvoir me présenter. Je suis Alecto Carrow, la soeur d’Amycus. Il m’a dit que vous vous fréquentiez, et comme il est mon jeune frère, je m’assure qu’il ait de bonnes fréquentations, vous comprenez.

Un haussement de sourcil sceptique déforma la mine impénétrable de la benjamine Travers lorsque son cousin lui révéla avoir à la fois trouvé Lys... et leur table pour le repas de noces. Que leur valait l'honneur de manger à la table des parents du marié, aux Avery et aux Travers qui n'avaient rien à voir (de près, du moins) avec le nom de Malefoy ? Pour quelle raison les Carrow n'occupaient-ils pas leur place, en hommage à la prochaine union de Lys et ce charmant benêt d'Amycus ? Tout ceci n'avait aucune sorte de sens, mais Azelma ne laissa rien paraître de son étonnement — toute disposée qu'elle était à accepter un tel honneur. Après tout, c'était bien la preuve, pour son hypothétique futur fiancé, que sa famille était des mieux intégrée dans le gratin sorcier, et donc qu'elle était une sorcière à la fois importante, riche, et belle. Elle était gagnante sur toute la ligne ! Et ne se priva pas de lancer un regard autour d'elle tandis qu'un elfe de maison tirait sa chaise pour qu'elle puisse s'installer, pour vérifier si Rabastan Lestrange avait bien remarqué combien elle était honorée en ce jour. Elle ne discerna toutefois pas le visage du beau Mangemort, et cacha son léger dépit en s'intéressant à la sœur du marié, qui lui faisait face.
— Quelle belle cérémonie, fort émouvante ! félicita-t-elle Lys et sa mère en lissant les pans de sa robe sous la table, cela donne envie d'être à la place de Narcissa, tu ne trouves pas Lys ? s'enquit-elle avec un sourire indéchiffrable, curieuse de jauger la réaction de la jeune Malefoy tandis que Thomas s'installait à côté d'elle, la mine toute aussi fermée. Azelma n'ignorait pas que Lys méprisait profondément son fiancé, n'avait aucune envie de lier ses jours aux siens, et montrait bien plus d'empressement auprès de Thomas. Quelque chose lui disait qu'elle allait bien s'amuser à ce repas !

Rodolphus assista sans broncher à la cérémonie qui fit de Narcissa Black la propriété exclusive de Lucius Malefoy, quand il avait rêvé pendant de longs mois de la faire sienne. La nouvelle de cette union avait été difficile à accepter pour l'héritier Lestrange, et il n'avait pas su cacher son dépit lorsqu'un beau matin Bellatrix l'avait confronté à ce sujet. Sa femme n'ignorait pas qu'il aurait préféré épouser sa petite sœur, et lui en avait terriblement voulu pour cet affront. Lui en voulait sans doute toujours, en témoigna le sourire mi-goguenard, mi-désabusé qu'elle avait eu sur le visage quand il avait cillé. Il n'avait cependant que cillé, mentalement préparé depuis des années à accueillir la prévisible nouvelle des fiançailles de Narcissa avec un autre sorcier. C'était dans l'ordre des choses, une si belle sorcière de si bonne famille, si parfaitement dotée en tout, n'était pas destinée à rester seule, c'était une chose inconcevable sur laquelle Rodolphus ne s'était jamais attardé. Ce qui avait été pour lui un véritable déchirement, ç'avait été d'admettre qu'il ne serait jamais celui qui mènerait la jeune femme à l'autel. Une fois cette idée acceptée, apprendre que Lucius Malefoy était l'heureux élu ne lui avait finalement pas fait tant de mal que cela, à son grand soulagement. Il avait même été en mesure de garder la face quand Narcissa était en personne venue le torturer avec son invitation, preuve de l'important travail sur lui-même réalisé par l'aîné des Lestrange. Ainsi s'était-il retrouvé au premier rang pour assister aux épousailles de Narcissa avec un jeune homme qu'il méprisait, et cette grotesque cérémonie ne lui avait quasiment rien fait. Il prit à peine le temps de féliciter les jeunes mariés une fois le mariage célébré, indifférent aux reproches qui pourraient lui être faits, et s'éloigna bientôt de la foule pour rejoindre Rabastan, dont la haute stature permettait de le distinguer dans la foule.
— Dis-moi que tu es avec nous à la table des mariés ? supplia-t-il son frère d'un air souffreteux, tout en sachant pertinemment que seuls les témoins et leurs conjoints avaient été conviés à cette table d'honneur. Il donna à Rabastan une légère accolade et se décida à aller affronter son destin en rejoignant la table des mariés, à laquelle se trouvaient déjà Evan Rosier et sa fiancée Yaxley, ainsi qu'à sa grande surprise Basil Carrow, et l'intéressant Walden McNair, déjà alpagué par sa voisine de derrière. Rodolphus tira sa chaise et s'installa entre Cassiopeia Yaxley et la place dévolue à Bellatrix, tout en saluant poliment le reste de la tablée.
— Mes hommages Cassiopeia, Evan, Carrow, McNair, il ne connaissait pas suffisamment les deux autres hommes de la tablée pour se permettre de les appeler par leurs prénoms. C'était l'une des nombreuses règles que l'héritier Lestrange suivait aussi naturellement qu'il ne respirait. Il se mura ensuite dans un silence de quelques instants, avant de commencer à s'ennuyer et chercher Bellatrix des yeux : les mariés n'arrivaient pas, et rester ici seul lui était déjà insupportable. Après tout, un bon mari ne devait-il pas se lancer à la recherche de son épouse ?
— Je vous prie de m'excuser, je vais voir où en est mon exquise épouse, annonça-t-il en se levant de sa place pour planter là les attablés à la table d'honneur. Après quelques minutes de recherche dans la foule des invités, il localisa Bellatrix qui s'était isolée dans un coin du salon, et l'étonnement le saisit. Depuis quand sa tempétueuse épouse cherchait-elle à faire dans la discrétion ?
— Ben alors mon amour, l'alpagua-t-il de ce petit surnom qui n'avait pas lieu d'être entre eux mais dont il se plaisait malgré tout à l'affubler quand ils étaient en société, tout va bien ? Le ton était léger, mais la curiosité indéniable. De plus, ça n'était pas une question que Rodolphus posait tous les jours, habituellement fort indifférent aux états d'âme de sa femme ! Mais aujourd'hui était un jour particulier pour tous deux, et Rodolphus se trouvait l'envie de le partager avec celle que le destin lui avait imposé comme partenaire pour la vie.

S’il ne pouvait nier que Narcissa était radieuse dans son élégante robe étoilée, Rabastan n’était cependant pas enclin à se sentir touché par cette cérémonie rigide. Peut-être était-ce parce qu’il abhorrait trop celui qui venait de glisser un anneau au doigt de la dernière des filles Black, homme dont l’allure lui déplaisait, dans ce costume digne d’un autre temps. Peut-être était-ce aussi parce que, bien qu’il tenait désespérément de l’oublier, cette débauche de fils d’or et de soies ne lui rappelait que trop bien qu’il aurait pu, des années auparavant, être rejoint à l’autel par Mildred mais que tout cela avait volé en éclats. Un rêve, un accomplissement qui jamais ne se réaliserait et qui laissait le cadet Lestrange vide, simplement vide.

Il n’écouta les mots prononcés au-devant de la salle qu’avec distraction. Tout cela était d’un ennui terrible.
Heureusement, le temps sembla avoir de la peine pour lui et abrégea ses souffrances. L’assemblée se mit à applaudir, lui indiquant alors que Malefoy venait d’embrasser la mariée. S’il releva la tête, Rabastan n’applaudit toutefois pas. Aller féliciter les jeunes mariés lui serait déjà bien assez pénible. Ce qu’il fit d’ailleurs, rapidement, laconiquement. Il ne ferait pas à Malefoy le plaisir de se délecter de félicitations tout à fait formelles et hypocrites.
Une fois que cela fut fait, Lestrange se retira de toute cette foule attroupée aux pieds des mariés pour retrouver un peu de calme près de la dernière rangée de sièges. C’est alors que son frère, à son grand soulagement, vint le rejoindre pour quelques fugaces instants. « Dis-moi que tu es avec nous à la table des mariés ? » Cela avait tout l’air d’une supplication et même si Rabastan n’était pas quelqu’un d’émotif, il se trouva touché par la question de son ainé. Il secoua la tête de dépit. « J’aimerai pouvoir t’aider à supporter l’insolente présence de Malefoy à ta table. Vraiment. Néanmoins, c’est là une épreuve que tu devras affronter seul. » A dire vrai, le cadet n’était pas si mécontent de ne pas se retrouver à la même table que les mariés. Plus il se tenait loin de cet avorton de Lucius, mieux cela était. Stoïque, l’ainé s’en alla accomplir son devoir juste après avoir échangé une brève accolade avec son benjamin.

Comme les convives se répartissaient déjà entre les nombreuses tables de la salle, Rabastan se mit en quête de son siège, espérant que Malefoy ne lui aura pas fait l’affront de le placer aux côtés de son odieuse sœur et de son affligeante engeance.
Contre toute attente, ce ne dût pas être à Lucius que fut dévolue la tâche du plan de table puisque Rabastan n’eut pas à supporter la présence des Fawley. Il se trouva même bien heureux lorsqu’il trouva à ses côtés les respectables Selwyn. S’asseyant à la place portant son nom, il les salua d’un signe de tête appuyé. « Ares, Lyssa. » Finalement, le cadet Lestrange avait tiré de bonnes cartes. « Le petit Branwell ne vous accompagne pas ? » Non pas qu’il se souciait de ce très jeune héritier. Il souhaitait simplement se tromper qu’en à cette ennuyeuse soirée.

Bon tu étais arrivée vraiment pile à l'heure pour voir Lucius et Narcissa se dire oui. Du coup tu étais restée au fond de la pièce, légèrement dissimulée dans l'ombre. Cissy était magnifique, Lucius très classe, tout allait très bien. Tu en voyais qui pleurait d'émotion ce qui te fais arquer un sourcil. Pourtant tu n'es pas un coeur de pierre loin de là, tu as même plutôt une âme sensible que tu dissimules bien derrière un visage avenant et d'une neutralité affligeante. Tu applaudis quand tout le monde applaudis et tu te glisses dans la foule jusqu'à retrouver Lyssa et Ares. Ta belle-soeur te lance une oeillade amusée mais ne dit rien quand à ton retard assez consécutif quoique discret. Et oui tu es ce genre de fille, qui se glisse sans qu'on la remarque ou qui peut disparaître sans qu'on s'en préoccupe plus que ça. Tu félicites Cissy et Lucius de ta voix douce après tes aînés et te diriges avec eux vers votre table. - Alors, où étais-tu planquée ? te glisses Lyssa. - J'avais perdu l'invitation avec l'heure inscrite dessus. J'étais persuadée que c'était plus tard ... tu murmures en rosissant. Oui, il t'arrives d'être tellement plongée dans tes rêveries que tu en oublies le monde extérieur.

Avant d'arriver à table tu es interpellée par ta mère et tu vas la rejoindre. Lorsque tu arrives à t'en débarrasser par quelques tours habituels pour toi, la table où tu es assise est déjà bien remplie. Il y a ton frère et ta belle soeur bien sûr, mais aussi la tante de Lyssa, Elise Lerouge une femme que tu trouves aussi belle qu'impressionnante et Rabastan Lestrange, un bel homme avec une solide réputation. - Bonjour, tu fais d'une voix douce en t'installant près de Lyssa alors que celle ci répondait à Rabastan. - Non c'est ma mère qui s'en occupe. On s'est dit que c'était plus pratique. Tu devines qu'ils devaient parler de ton neveu, Bran. Tu meurs d'envie de savoir comment il va, de demander des nouvelles, de parler mais tu te contentes de tenir ta place et de rester discrète. Rapidement tu te sens dériver et repartir dans ton monde de rêveries, à repenser à l'homme que tu as rencontrer par le biais des cheminées l'autre jour. Jusqu'à ce que Lyssa te ramène à la réalité d'un délicat coup de pieds. Tu te réintéresse donc à ce qui se passe dans le monde réel.  

Suite à la fin de la cérémonie, l'ensemble des invités vinrent pour féliciter les mariés. D'un grand sourire aussi véritable que factice, Lucius se perdait en remerciement et poignée de main. Bien vite, il fut happé loin de son épouse de par l'effet d'attroupement. Il lui adressa un sourire complice avant de la perdre de vue. Bien fut assailli de tout les côtés, comme dans tout mariage, la véritable vedette restait la mariée avec sa somptueuse robe blanche qui émerveillait et rendait jalouse chaque jeune femme présente dans l'assemblée. Tant d'hommes devaient convoiter ce trésor de femme.
Dans la mêlée, Abraxas Malefoy interpella son fils et vint lui chuchoter quelque chose à l'oreille tandis qu'ils s'approchaient du chapiteau où allait se tenir le repas. Un elfe de maison leur servit à chacun un verre de champibulle dont le prix de la bouteille était très onéreux.
« J'aurais une annonce à faire au début du repas. Tu me laisseras un temps de parole, d'accord ? »
« Une annonce ? »
« Tu verras bien, c'est une chose que tu sais déjà. »
Sur ce, Abraxas s'éloigna de son fils pour aller discuter avec le père de Narcissa pendant que Lucius recevait encore des félicitations. Au bout d'une vingtaine de minutes à discuter avec les invités, le repas allait bientôt commencer. Accompagné de sa fiancée, le mangemort s'assit à la table d'honneur qu'il regardait avec émerveillement.
« Tu es vraiment divine, Cissy. » la complimenta-t-il sincèrement.
Un tintement produit par un couvert se heurtant délicatement contre une verre à pied se fit entendre, provoquant sous le chapiteau un silence seulement troublé par de petits chuchotements. Il s'agissait d'Abraxas Malefoy, debout, surplombant toute l'assemblée qui était alors assise. C'était un homme raffiné et digne qui inspirait le respect de par son importance dans la société sorcière. Le quarantenaire -ou cinquantenaire, qui savait ?- était craint à cause de son influence.
« Je tiens à vous saluer et vous remercier d'être venu célébrer ici le mariage de mon fils, Lucius Malefoy, et de sa magnifique épouse Narcissa. C'est un grand jour pour eux ouvrant un nouveau chapitre de leur jeune vie. En tant que père, j'espère que ces jeunes gens seront donner un héritier à la famille Malefoy. Avant de laisser la parole à mon fils, je voudrais vous annoncer une autre bonne nouvelle. Je suis fier d'annoncer que ma fille, Lys Malefoy a été promise à Amycus Carrow. Il me tarde que nos deux illustres familles s'unissent dans ce mariage tant attendus. Merci de m'avoir écouté et je laisse la parole à Lucius. »
Les fiançailles de Lys ne réjouissait en aucun cas Lucius. Son père venait littéralement de mettre une entrave à la possibilité de changer de fiancé en annonçant cela publiquement. Il était assez mal vu de retourner sa veste ainsi. Le mangemort lança un regard désolé à sa soeur avant de se ressaisir et de se lever. Non, il n'allait pas laisser cette nouvelle lui gâcher son mariage. Il se leva et regarda l'ensemble de l'assemblée.
« Bonjour à tous. Je tiens déjà à vous remercier d'être venu aussi nombreux, cela nous va droit au coeur à Narcissa et à moi-même. Grâce à ce mariage tant attendu, nous allons vraiment pouvoir être un couple heureux et poursuivre la lignée des Malefoy. Je ne vais pas parler plus longtemps et laisser la parole à ma chère épouse. Après, mon cher ami Christian Travers nous fera l'honneur de jouer un air de violoncelle. Vous verrez, il est extrêmement talentueux. Merci de votre attention. »
Lucius tourna son regard vers Narcissa en lui adressant un sourire pour lui donner la parole.