Il n'était pas si simple de donner des cours dans une telle matière. C'était beaucoup de préparation. Oh ce n'était pas que Freya n'était pas habituée à préparer tout un tas de choses. Elle le faisait déjà pour ses rituels en Norvège. Mais ici, elle devait faire très attention à tout. Après tout, de jeunes sorciers s'impliqueraient aussi dans l'action. Elle voulait donc éviter tout accident. Mais bon, en même temps, depuis qu'elle était arrivée, elle n'avait pas tellement pris le temps de beaucoup sympathiser avec ses collègues alors ce n'était pas le temps qui lui manquait. Elle passait d'ailleurs la plupart de son temps dans son bureau à prévoir tout ce qu'il lui faudrait, ou à la bibliothèque pour vérifier ses sources.

Pour ce cours, elle avait même du faire un sacré tas de papiers. Il lui avait fallu ramener une créature vivante. Ce n'était pas une créature très rare, et on avait même souvent fait appel à elle en Norvège pour s'en débarrasser. Assez difficiles à approcher, une fois qu'on avait compris le truc c'était de l'ordre du faisable. Mais la faire venir à l'intérieur de l'école, c'était autre chose. Alors elle avait fait en sorte que tout se passe au mieux, fait tous les papiers et placé toutes les protections nécessaires.

Lorsque les élèves firent leur entrée, Freya était en train de préparer son cours écrit sur son bureau. Ses petites notes qu'elle ne quittait pas de peur d'oublier quelque chose. Il était rare qu'elle en ait besoin mais ça la rassurait. Elle saluait gentiment chaque arrivant, le sourire aux lèvres. Une fois sa classe complète, elle ferma la porte et y lança un sortilège d'insonorisation. Juste au cas où. Puis elle commença en allant chercher une sorte de boîte dans un coin de la classe. Une sorte de grand caisse sur roulettes qu'elle tira au centre de la pièce tout en parlant.

-Bonjour à tous ! Aujourd'hui nous allons étudier une créature assez dangereuse. Ne vous inquiétez pas, j'ai pris des précautions et il ne vous arrivera rien. Je vous demande donc de ne pas paniquer mais également de ne pas la provoquer. Cela serait légèrement cruel et tout à fait inapproprié.

Une fois en place, Freya donna un coup de baguette sur les parois qui tombèrent à terre l'une après l'autre. Dans cette cage vitrée, une forme féminine, aux longs cheveux sombres, une silhouette squelettique, le teint d'un pâle plus que maladif. La créature était attachée aux mains et aux pieds et bâillonnée. Bien que visiblement calme, ses yeux scrutaient toute la salle, un regard mauvais et agressif qui pouvait peser sur les jeunes étudiants.

-C'est un spectre de la mort, ou Banshee si vous connaissez mieux. Son cri est mortel mais ne vous inquiétez pas, sa cage et totalement insonorisée au cas où elle parviendrait tout de même à ôter son bâillon. Elle est classée dans la catégorie des créatures maléfiques, donc magique par nature. Les moldus pensent que voir une Banshee annonce la mort prochaine de quelqu'un. D'autres les croient protecteur des grandes familles. Ce sont des théories que nous ne pouvons ni confirmer, non réfuter. Nous savons simplement qu'ils sont dangereux, et je vais donc vous apprendre comment maîtriser une Banshee.

Un nouveau coup de baguette et des mannequins arrivent au centre de la pièce alors que Freya fait signe aux étudiants de se lever.

-Faites trois colonnes devant moi s'il vous plaît, vous allez faire des essais sur ces mannequins. Afin d'éviter les risques si vous croisez cette créature, vous avez plusieurs options. Vous pouvez lancer un stupefix, petrificus totalus ou silencio. Votre but est de l'empêcher de crier !

Après avoir fait une démonstration de chaque sort, elle fait signe aux étudiants. Un par un c'est à eux d'en essayer un. Elle attend qu'ils soient en place pour lancer les hostilités.

Le bruit courrait dans les cachots que Albus Dumbledore avait embauché une sang de bourbe pour remplacer leur ancien professeur de défense contre les forces du mal. Evan suivit les pas de sa cousine jusque dans la classe et poussa la porte en ne saluant leur nouvelle enseignante que d'un regard supérieur et d'un sourire méprisant pour cacher le grincement de ses dents. Le cours néanmoins promettait d’être intéressant et l’esprit malsain du jeune homme se trouva immédiatement fasciné par la captive famélique qui leur fut présentée, et on appelait cette chose le spectre de la mort ? Il ne la trouvait pas si impressionnante au vu de son nom et regretta un peu que sa curiosité l’ait conduit à avancer car il formait maintenant avec Kalia et Olivia la tête de la dernière colonne. Son caractère ne se plaisait guère en première ligne mais il maintint sa position et ne détacha pas son regard de la banshee car il était naturellement attiré par la contemplation des ténèbres. « Tu n’es pas vraiment ce qu’on peut appeler une jolie fille » lui confessa-t-il avant qu’elle ne tourne vers lui un regard qui le transperça et le fit déglutir. Elle était peut-être un peu plus impressionnante qu’un inferius finalement …

Ne pas paniquer et ne pas la provoquer, écrivait bien inutilement quoi que d’une jolie plume la préfète dans un cours qui était connu pour être plus pratique que théorique. Elle n’était pas réputée comme la plus courageuse des griffonnes et se rassurait avec les maigres moyens en sa possession. Alors qu’elle revissait tranquillement le bouchon de son encrier, il lui glissa des mains quand le professeure prononça le nom de banshee bien trop connu dans le folklore écossais … alors ça existait vraiment ? Elle nettoya sa bêtise d’un coup de baguette et se rangea sagement derrière Kalia. La créature lui faisait pitié à être prisonnière de sa cage de verre et elle songeait que à sa place, elle aurait été très tentée de hurler. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas le moment de lever la main pour demander au professeure si elle promenait parfois son spectre de la mort bâillonné au bout d’une laisse. « Ma tata a une cliente dans son cabinet d’aromathérapie qui connaît quelqu’un qui a vu une banshee et qui est mort ! On dit que c’est un esprit dont le cri annonce la mort prochaine chez nous … mais oh, j’y pense, il est peut-être mort à cause du cri alors ? » commença-t-elle à raconter toute sa vie à sa camarade de maison. « Je te déconseille de la regarder dans les yeux en tout cas ... on sait jamais ! ». Elle avait déjà sa baguette en main et était un peu plus alerte que d’habitude.

Doucement, et non sans avoir chacun eu leur petite réaction quand à la créature devant eux, les élèves vinrent se mettre en place comme elle le leur avait demandé. Ils avaient pour certains un peu divagué, quelques parpaings avaient même été envoyés, mais ils se mettaient en place. Elle avait notamment entendu quelques insultes gratuites d'élèves envers d'autres et une allusion à une collègue... charmant. Mais pas très surprenant. Loin de se laisser déconcentrer, elle se place à leurs côtés une fois les colonnes faites.

- Chacun votre tour, vous allez lancer un sort. Qu'il soit réussi ou non, vous irez en suite en bout de colonne. Une fois tout le monde passé, nous changerons de sort à essayer. Soyez un maximum réactifs. Si jamais vous deviez vous retrouver face à une Banshee, elle ne vous laisserait sans doute pas beaucoup de temps. Est-ce que c'est compris ?

Alors que des mannequins venaient se placer devant les colonnes, Freya faisait un petit tour du regard sur ses élèves, histoire d'évaluer le temps que cela prendrait. Oui, cela devrait aller. Elle-même lance un stupefix au mannequin le plus proche.

-A vous maintenant, lancez votre stupefix et laissez la place au suivant.

S'écartant un peu mais en faisant bien attention de garder une vue d'ensemble, Freya les laisse faire et note précieusement chaque intervention.

Lancer un stupefix à un mannequin, quel ennui après l’été qu’il avait passé. Néanmoins, Rosier se mit en position en faisant comme à son habitude un vif mouvement du poignet pour se le dégourdir avant d’attaquer sa proie à peine mobile. Si la vieille classe, autant que le nouveau professeure, ne suscitaient chez lui pas une once d’enthousiasme, il avait néanmoins des examens à passer à la fin de l’année et compter les réussir brillamment. Le mannequin le surprit néanmoins en surgissant sous ses yeux pensifs plus vite qu’il ne s’y était attendu. « Stupefix ».

1, 2 : Droit dans la face du mannequin qui s’écroule immobile à ses pieds. Il se range en queue de file sans le moindre enthousiasme.
3, 4, 5 : Droit dans la face du mannequin mais le sortilège n’est pas assez puissant et le mannequin titube sur ses deux pattes … tombera ? tombera pas ? Leur professeure intervient, la chance est passée.
6 : Droit dans sa face à lui, le mannequin lui saute au visage et il réagit trop tard. En reculant vivement, il met un coup de boule à Mulciber. Ca promet des barres l’avenir chez les mangemorts ...