D'éternels inconnus — Moran J. Powell

Le 10 février 1975,

Quelque part dans Poudlard,

Cher écossais ne portant pas de kilt,

V

our souvenez vous de notre dernier échange ? Il me semble que vous aviez perdu une bataille d'oreillers, je suis navrée pour votre défaite et m'excuse du retard. Les circonstances ont été atténuantes au sein du château. J'espère néanmoins que vous vous portez bien, et que votre moral est en hausse. Il m'a semblé comprendre qu'il a été quelque peu en baisse vers la fin de l'été.

Je suis ravie de savoir que ma clairvoyance n'a d'égal que votre humour, mon cher. Joueur de Quidditch ? Ainsi donc la liste des concurrents au titre d'écossais se réduit bien vite... Je ne chercherai cependant pas. Respecter un nom, c'est respecter une personne. Je ne tiens pas à le découvrir de cette façon. Il me semble que nos échanges n'avantagent qu'une partie sur l'identité de l'autre, ainsi je vous laisse poser une question ! J'espère que cela ira, choisissez bien !

J'ai repensé à notre conversation sur les kilts, tenue d'indépendance chez vos ancêtres m'avez vous dit. Vous m'avez assuré que vous n'en avez jamais porté aucun ce que je trouve dommage. Extrêmement dommage. Pour palier à ce problème, je vous envoie avec un certain retard votre présent de Noël. J'espère qu'il sera à votre taille, je l'ai choisi d'après l'image que je me suis faite de vous dans vos missives et espère qu'elle sera la bonne.

Amicalement,

— Une aventurière aunt perdu son chemin

sobade.

Un paquet aux couleurs argentées est joint à la lettre : un kilt

COTÉ DU BIEN

12 Février 1976

Chère correspondante toujours inconnue,

J'ai éprouvé un grand plaisir de recevoir de votre part un kilt en parfait état et d'excellente qualité. Je ne peux donc qu'être de très bonne humeur et j'espère que vous l'êtes tout autant. Je le porterai pour honorer votre cadeau un jour, mais je crains que vous ne voyiez jamais, puisque je m'assurerai d'être chez moi pour le faire. Désolé ! Néanmoins, pour vous montrer ma sincère reconnaissance vis-à-vis de ce présent qui vous fait bien voir de mes ancêtres, en voici un, en retard, milles excuses pour Noël. J'ai trouvé assez poétique d'enfermer sous une petite cloche un flocon de neige éternelle. Son origine est bien entendu, écossaise, ne m'en voulez pas.
J'ose espérer par ailleurs que maintenant que je suis de retour dans mes terres, que vous avez fait un bon retour pour rentrer de Roumanie.
Vous me voyiez ravi de savoir que vous ne chercherez pas mon identité, même s'il y a fort heureusement nombre de mes compatriotes dans les rangs des joueurs de Quidditch. Je me plaît assez à discuter avec quelqu'un dont ne je connais pas l'identité à dire vrai, aussi ne vous ferai-je pas l'affront de vous poser quelques questions pour déceler facilement votre identité. Cependant, je vous demanderai volontiers si vous même jouez ? Ainsi, nous serions sur un pied d'égalité, ayant tous les deux la même information que l'autre.

Cordialement,
Un correspondant dont le kilt est pendu dans son placard.

Une toute petite boîte en bois est jointe à la lettre.

Le 10 février 1975,

Quelque part dans Poudlard,

Cher ami,

J

e suis ravie que le cadeau vous plaise, je reste pourtant déçue de ne pas pouvoir avoir cette incroyable possibilité de vous voir un jour porter un kilt. Vraiment. Je suis extrêmement déçue. J'espère sincèrement que vos ancêtres veilleront à vous obliger à le porter. Vous n'aurez ainsi pas le choix. Je vous remercie sincèrement pour le flocon qui est magnifique, tout comme la boîte l'accompagnant par ailleurs. J'ai préféré le laisser dans la boîte, rangée dans ma table de chevet, ayant trop peur que mes camarades de dortoir ne se transforment en tornades.

Vos terres font parties intégrantes de nos échanges, cela me ravie, tout comme vous, je pense. Cela me fait me dire qu'il faudrait que j'aille explorer les highlands quand je serais libérée de ce château ! Mon retour de Transylvanie pour les campagnes anglo-saxonnes s'est bien passé, je regrette pourtant le paysage, vous comprendrez que Poudlard n'offre pas des centaines de possibilité de points de vue.
Je suis surprise que votre curiosité ne prenne pas le dessus puisqu'elle l'a fait lorsque ma lettre s'est perdue une première fois. Vous m'étonnez de plus en plus, Monsieur l'Écossais. Le fair-play est une verrue que j'apprécie même si mon caractère le contre-dit souvent. Il se peut que nous jouions dans la même équipe, cela répondrait-il à votre question ? Je l'espère.

Amicalement,

— Une observatrice de flocons de neige.

sobade.

COTÉ DU BIEN

Le 15 Février 1975

Chère correspondante,

Vous êtes déçue de ne pas me voir porter un kilt, mais peut-être serez vous satisfaite de ne pas le voir, considérant que l'habit traditionnel ne nécessite aucun sous-vêtement. Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il reste dans votre table de chevet, puisqu'il s'agit d'un cadeau, vous êtes bien libre d'en faire ce que vous voulez. De même, je garde ma tenue d’apparat cachée dans mon armoire.
Si vous souhaitez un jour partir à l'aventure dans les Highlands, je vous conseillerais fortement d'aller crécher à la ville d'Inverness, tout au Nord. Il y a là-bas des paysages splendides et la vie est profondément marquée par les mythes et légendes. C'est tout à fait intéressant pour qui s'y intéresse un peu. Si vous êtes davantage naturaliste, sans doute vous plairez-vous à vous perdre sur les vastes sentiers et à travers les collines. Poudlard en effet, malgré un cadre intéressant, n'offre que la monotonie de mon pays, et c'est en cela assez dommage puisque l'école parvient à me lasser de paysages que j'ai pourtant toujours aimé.
Si le fair-play est une verrue, je ne comprends guère comment vous pouvez l'apprécier. Une telle image tend davantage à dégoûter qu'à plaire, mais soit, chacun ses goûts. Vous m'intriguez particulièrement avec votre réponse évasive, et je crains de devoir faire une liste des joueurs qui ne jouent que certain match pour avoir une idée de votre identité. Il est bien malheureux de me tenter ainsi.

Un Ecossais des Highlands.

Le 19 février 1975,

Quelque part dans Poudlard,

Cher correspondant,

I

l me semblerait que vous n'ayez pas tord sur ce point. Je ne souhaiterai pas finir traumatisée aussi jeune voyez-vous ? Récemment il m'est apparu amusant d'imaginer la réaction de vos camarades de dortoirs si il s'avérait qu'ils tombent sur votre kilt pour une quelconque raison ! Je vous remercie de vos conseils concernant les Highlands, la ville d'Inverness me paraît être splendide tout comme le paysage que vous me décrivez, de la manière dont je le conçoit je pense que vous êtes en quête d'une liberté plus qu'essentiel à votre survie et une fierté absolue en vers votre pays !

Je dois avouer, que j'étais quelques peu fatiguée et sous pression lorsque j'ai répondu à votre missive et vous prie d'excuser ma plume faisant des siennes. Il est vrai qu'apprécier un verrue est assez rare dans le monde ! Je disais donc qu'il s'agit d'une vertu, et qu'elle est très louable. Je suis ravie de vous intriguer, mais seulement si il s'agit de quelque chose de positif ! Avez-vous terminé de dresser votre liste ? Ma curiosité est piquée à vif par le fait que vous recherchiez avec tant de dévouement. Devrais-je me mettre à chercher un joueur écossais ?

Amicalement,

— Une aventurière d'une curiosité sans faille.

sobade.

COTÉ DU BIEN

Le 23 Février

Chère curieuse correspondante,

Vous me voyez ravi de savoir que de telles imaginations vous amusent, mais n'ayez crainte. Ce kilt est correctement caché et a également subit un sortilège pour éviter de pareils désagréments. Il y a fort à parier qu'il subira la même chose une fois chez moi, je vivrais en effet assez mal de devoir me pavaner devant l'oeil amusé de ma mère, et devant l'oeil fier de mon père. J'ose espérer que vous reviendrez un jour en Ecosse pour visiter, et non étudier. Cette activité en effet, si elle est naturellement des plus instructives, se trouve également être parfois ennuyeuse et cela serait dommage qu'elle colle à l'image de ce pays.
Vous en êtes toute excusée, et à dire vrai, je n'ai guère fait attention au tremblement de votre plume. Mon écriture n'étant pas exempte de défauts, je serais bien mal venu de vous faire une réflexion là-dessus.
Vous m'intriguez en effet positivement. Notre correspondance s'étire dans le temps, et je commence à piaffer d'impatience de savoir votre réelle identité. J'ai en effet établie une liste, mais j'espère pouvoir en rayer certains noms. Il me semble déjà pouvoir faire des ratures sur les deux derniers. Je vous parlerai de mes conclusions plus tard.

Il est possible que vous deviez chercher ce type de joueurs, je crois hélas, être aussi transparent sur mes origines à travers une plume ou à l'oral.

Cordialement,

Un Correspondant curieux.

Le 10 février 1975,

Quelque part dans Poudlard,

Cher correspondant curieux,

M

a liste est arrêtée pour plusieurs raisons, j'avoue avoir commencé par votre profil et non par les origines écossaises. En ne me basant que sur cela, le champs des possibilités se réduit largement, j'ai bien peur que parmi eux je doive en rayer un certain nombre puisque certaine de leur naissance sur le sol anglais. Je vais donc m'arrêter ici, préférant vous découvrir par moi même que de par votre réputation (ou absence de réputation, ce qui est impossible parmi les joueurs de Quidditch, vous en conviendrez). Je réponds à votre lettre par l'envers puisqu'il s'agissait de vous faire part de mes recherches avant toutes choses.
Il est certain que si j'étais un jeune écossais, je ferai tout pour éviter que mes parents découvrent que je possède un kilt. Pavaner en kilt... Cela ne me viendrait pas à l'esprit, effectivement, mais l'idée de découvrir l'Écosse autrement que par l'horizon que l'on observe depuis la tour d'Astronomie me plairait assez. Concernant mon identité, je vous demanderai de ne pas faire attention à la réputation ou bien au reflet que projette une personne. Cela serait bien dommage pour votre liste qui en serait certainement fausser.

C'est avec une grande hâte que j'attend vos conclusions,

Votre mystérieuse correspondante.

sobade.

HJ:

COTÉ DU BIEN

Le 5 Mars

Chère correspondante,

Il me semblerait judicieux que ce soit là notre dernière correspondance. En effet, si vous parvenez à stopper votre curiosité, je crains que la mienne ne soit trop poussée pour se laisser faire. Je comprends que le champ des possibles se restreigne en effet, ce qui rend clairement la chasse à la baguette un peu moins palpitante. Que diriez-vous que nous nous donnions rendez-vous ? Peut-être serons-nous agréablement surprit. J'aurai un grand plaisir à vous parler kilt, Ecosse et grand-parents conservateurs en face à face. Je suis navré par avance de la longueur de cette lettre, pathétiquement petite en comparaison de la votre, mais je me hâte de vous répondre avant un cours.

Que diriez-vous du parc, à 19 heures, mardi prochain ?

Votre correspondant.

Le 10 février 1975,

Dans le parc de Poudlard,

Cher correspondant,

I

l semblerait que je fasse encore plus court que vous cette fois-ci, ne vous en faites pas. Je m'étonne d'ailleurs que vous ayez le trouvé le temps de me répondre avant un cours, je n'y aurai pas pensé. Votre curiosité est sans faille et je me ferais un plaisir à l'assouvir ainsi que la mienne par la même occasion. Parler avec vous face à face après plus d'un an de correspondance me stresse quelque peu, je vous l'avoue, mais me ravie encore plus.
Je vous attendrai donc mardi prochain à 19h, comme prévu, disons sous le grand chêne ?

Avec la plus grande joie d'enfin vous rencontrer,

Votre correspondante.

sobade.

Sujet: Re: D'éternels inconnus — Moran J. Powell

» POWELL vs SMETHWYCK (Moran)
» Moran Powell [Terminé]
» Wicked games ... (Moran Powell)
» "Sorry" seems to be the hardest word .. (Moran Powell)
» Toi et moi, on doit parler Powell ! || Moran ||

D'éternels inconnus — Moran J. Powell

D'éternels inconnus — Moran J. Powell

Sujets similaires

Sujets similaires