Aujourd’hui était un bon jour. Mike avait rendez-vous avec son ami Ludo, et il savait qu’ils allaient tous les deux passer une bonne soirée. Leur plan était parfait. Ils avaient trouvée une vieille salle de classe à l’abandon, dans laquelle même Rusard ne semblait jamais mettre les pieds pour vérifier s’il y avait là des élèves hors du lit. C’était un Samedi soir, et Mike avait réussi à se procurer des canettes de bieraubeurre, et quelques gourmandises dans les cuisines du château. Avoir des amis un peu partout était fort pratique dans ce genre de situation.

Cela faisait assez longtemps qu’il n’avait pas retrouvé Ludo, et il était sûr qu’ils allaient avoir un tas de trucs à se raconter. Que ce soit sur le Quidditch ou sur les filles dans leurs vies. Tout s'annonçait très bien. Vers 20 heures, Mike se glissa hors de son dortoir et commença à s’aventurer dans les couloirs, évitant préfets et autres élèves avec précaution. La chance était de son côté, puisque Rusard ne semblait pas être dans le coin. Il arriva le premier dans la salle et trouva des coussins en vrac, derrière une pile de bureaux entassés. A l’aide de sa baguette, il les sortit de là sans ne rien faire tomber, et passa les cinq minutes suivants à en extraire la poussière afin qu’ils fassent des sièges décents. Il prit un bureau cassé en guise de table basse et alluma quelques bougies afin qu’ils y voient quelque chose. Les fenêtres de la pièce étaient couvertes d’une couche de poussière si épaisse que personne ne serait capable de voir s’il y avait de la lumière depuis l’extérieur.

“ Bien-sûr que j’ai fait du bon boulot ! ” Répondit Thickey avec un sourire, rendant son accolade à son ami. Le gardien adorait retrouver son ami de temps en temps, car il savait qu’avec lui, il pouvait partager tous les petits tracas du quotidien, qu’il était un peu trop fier pour partager en temps normal, avec ses autres amis. Eh, il n’avait pas envie que ses autres potes sachent qu’il était triste d’avoir rompu avec Moïra, et qu’il avait momentanément envie de détester les femmes pour ne pas vouloir de lui !

Bon, la vérité étant qu’il exagérait beaucoup, et qu’il ne détestait pas vraiment les femmes, mais toute la beauté de ses réunions avec Ludo était qu’il pouvait toujours perdre le contrôl quelques instants et dire des choses qu’il ne pensait pas forcément, et Ludo n’allait pas le juger pour autant. Mike était parfois impulsif, mais au moins, il était honnête avec Verpey. “Comment je vais ?” Commença-t-il avec un air un peu indécis. Avant de répondre, il l’invita à s’asseoir et à ouvrir une canette de bièraubeurre avec lui. Ils trinquèrent et Mike commença. “Eh bien Moïra et moi on a rompu… On s’est dit que c’était mieux quand on était amis… J’sais pas trop comment prendre ça. Mais ça va, j’ai pas l’impression de l’avoir perdue pour toujours, tu vois ce que je veux dire ?” Il prit une gorgée de sa bière, l'air pensif. Après tout, il ne perdrait jamais vraiment Moïra, ils étaient tous les deux trop liés pour cela. Il était le seul à comprendre son caractère de cochon, et à ne pas s'enfuir en courant lorsqu'elle lui adressait la parole, et en retour, elle comprenait que Mike n'était pas seulement qu'un mec qui demandait toujours l'attention des autres, mais aussi un jeune homme qui demandait juste à être accepté comme il était. En soi, ils se comprenaient tous les deux juste un peu mieux que les autres ne le pouvait, et c'était cela qui rendait leur lien si particulier. Ludo avait été au courant de l'évolution de leur relation, il avait même mit un petit coup de pied au derrière de Mike pour qu'il se décide à inviter la jeune fille au bal... Mais voilà, ça ne s'était pas goupillé exactement comme les deux garçon l'avaient décidé. Et maintenant, il en était là, à ne pas trop savoir quoi faire.

" Et sinon, j'ai entendu que tu avais passé un après-midi sur le terrain avec une certaine blonde..?"

Le jeune homme ne pouvait que sourire d'une oreille à l'autre il avait toujours adoré son ami gardien et leurs soirées "hommes". Bièraubeurre, Quidditch et filles étaient leurs sujets de conversations principaux mais ils leur arrivait de parler de tout autre chose. Mais le batteur savait pertinemment que ce ne serait pas le cas ce jour-là, il avait eu des échos de la rupture de son ami et de la jolie Moïra aux dragons de part les gens de sa propre maison et était désolé pour le jeune homme. Aujourd'hui, il voulait lui donner le sourire et peut-être lui servir de confident s'il décidait de lui parler de ses amours. Il sourit à l'entente des propos de Michael. “Toujours aussi sur de toi ! ” fit-il moqueur tandis qu'il lui rendit son accolade. Ils s'installèrent tout deux, après une journée atypique aux côtés de Marlene, il était épuisé et se laissa tombé sur l'un des coussins préparés par le Serdaigle, une bièraubeurre dans la main. Et plus vite qu'il ne l'aurait cru, Michael lui parla de son ancienne petite-amie, de son propre chef de surcroît. Il voyait bien. Il voyait bien que son ami était encore touché par la rupture qu'il ne voulait l'avouer et il avait beaucoup de peine pour lui, après tout le jaune avait joué un "rôle essentiel" dans leur relation, comme il avait aimé le lui rappeler après le bal de Noël. Maintenant il se disait que c'était peut-être de sa faute si le tout en était arrivé là, peut-être. “J'en ai entendu parlé.” dit-il penaud. “Je suis désolé pour toi, Mike !” dit-il en posant sa patte sur l'épaule du gardien en soutien. Mais avant même qu'il ait pu amorcer une phrase plus positive, celui-ci changea de sujet avant même qu'il n'ait pu dire Quidditch. “Grillé ?” rit-il tout en passa une main derrière sa tête. Sa jolie et douce Marlene. Il avait tellement espéré que ce jour-là arrive, et il avait eu un rendez-vous (plus ou moins) avec sa douce. Deux années à attendre et à la regarder de loin ou de près avait rendu cela possible et il avait fait nuit blanche en répétant un cours sur le poste de batteur pour Elle. “Marlene m'a demandé de lui donné un coup de main !” commença-t-il un sourire d'une naïveté infinie sur les lèvres. “Elle veut prendre le poste de batteur au prochain match !” continua-t-il pris dans l'entrain. Il avait été aux anges !

Parfois, Thickey ne savait pas trop si il était vraiment sûr de lui, il si il faisait croire aux autres qu’il l’était pour se donner du courage. Sûrement un peu des deux. Inconsciemment, lorsqu’il avait découvert que son père avait quitté sa famille en se faisant passer pour mort, tout ça pour se mettre avec une autre femme en secret, il avait dût penser que c’était à lui de renvoyer l’image de l’homme fort, droit et juste pour sa famille. Il avait pourtant encore été jeune à l’époque, et Archie, son frère, était d’un an son aîné. Pourtant, quelque chose dans l’esprit du jeune garçon s’était dit que son aîné ne prendrait pas cette responsabilité, et que c’était à lui de faire le gardien. Et c’était pour cette raison qu’il avait sans cesse le sentiment qu’il devait se légitimiser, se grandir et se valoriser, que tout le monde voit qu’il n’était pas aussi pathétique que son père, que lui portait ses cognards et qu’il ne laisserait pas ses ennuis derrière lui.  “Je suis un Thickey ! Bien-sûr que je suis sûr de moi !”

Mike savait bien que Ludo aurait probablement déjà entendu parler de sa rupture avec la dragonnière, mais il tenait à le lui annoncer lui-même. Après tout, Ludo avait été une personne centrale dans cette histoire, puisqu’il avait été le premier à qui Mike avait parlé du fait qu’il voulait faire de Moïra sa petite amie. Et même si le batteur l’avait encouragé, l’aigle ne le rendait pas du tout responsable de l’échec qu’avait été cette relation. S’il avait été à la place du blond, il aurait sans aucun doute eu le même comportement, et l’aurait tout autant encouragé à faire le premier pas. “Sois pas désolé, c’est la faute de personne. C’était pas fait pour marcher, pas entre nous, on doit être de trop bons amis. Mais eh, c’est pas grave ! Ca veut dire que Thickey est de retour dans l’arc principal des liaisons dangereuses, et qu’il doit trouver une nouvelle proie !” Dit-il avec un sourire en coin, essayant de convaincre son ami qu’il allait bien malgré tout, et surtout, essayant de se convaincre lui-même qu’il pourrait rapidement passer à autre chose.

“Bah ouais, grillé ! Tu peux rien me cacher !” Rit Mike en souriant à son ami. Les deux jeunes hommes étaient malgré eux très doués pour se tenir au courant des derniers ragots concernant l’un et l’autre. Et puis, avec Jane comme petite soeur, Mike était rapidement au courant des dernières histoire se racontant dans la salle commune des Griffons. “Je suis quand même absolument vexé que tu ne m’en ai pas parlé plus tôt !” Dit-il sur un faux ton de reproche, l’air dramatique exagéré, une main sur le front.

“McKinnon en batteur ?!” Répéta-t-il avec horreur. “Mais on va tous finir à l’infirmerie, c’est une dingue cette fille, elle va tous nous tapper dans la tête !” Plaisanta le jeune homme en riant de bon coeur. “Dis-moi qu’elle est mauvaise et que j’ai pas trop de soucis à me faire pour le prochain match.” continua-t-il d’une voix faussement suppliante, le sourire toujours aux lèvres. “Je suis content pour toi, mec. Elle t’a demandé un autre coup de main après votre petit cours particulier ? Vous allez remettre ça ?” Il fallait être honnête, Mike ne portait pas toujours Marlène dans son coeur, à cause de l’influence qu’elle avait sur sa petite soeur. Cependant, il voyait aussi le bon côté des choses - Jane devenait plus forte, plus indépendante, et cela soulageait un peu le Serdaigle, qui s’était donné la responsabilité de la protéger. Cependant, même si McKinnon n’était pas sa meilleure amie du tout, il pensait réellement que elle et Ludo formerait un beau couple, surtout que le blaireaux était amoureux d’elle depuis déjà un moment maintenant. “L’an prochain, c’est avec toi qu’elle ira au bal!” Affirma Thickey en lui donnant un coup de coude amical.

Thickey avait toujours été son "compagnon de beuverie" et un ami qui lui ressemblait plus qu'il ne voulait l'admettre par moment. Mais si une chose les différenciait c'était bien cette assurance à toute épreuve qu'il liait avec l'humour que Michael possédait et pas lui. Mais cette personnalité si enthousiaste n'avait pas empêcher au couple qu'il formait avec O'Odraig de se briser en éclat. Couple que le batteur des blaireaux avait participer à former. Il voyait que si son ami tentait de tourner la situation à la plaisanterie, il ne se convainquait que peu lui-même, mais il laissa couler, sa naïveté et volonté d'aider les autres au mieux prenant le dessus. «Si tu le dis ! Je suis sûr qu'on te trouvera une belle demoiselle, peut-être pas autant que Moïra, mais... » Avec le sentiment d'en avoir trop dit, il termina tout de même sa phrase un moue désolée sur le visage. « On doit pouvoir trouver, non ? »

Ils changèrent rapidement de sujet, Mike déviant la discussion sur la personne qu'était le Poufsouffle celui-ci ayant réussi à avoir un "rencard" avec la belle Gryffondor qui faisait chavirer son coeur. Il s'était préparé à devoir répondre aux questions du Serdaigle, mais ne s'était pas attendu à ce que la conversation s'oriente aussi tôt. Il répondit d'un sourire mystérieux à son ami qui s'était transformé avec une théâtralité presque trop naturel en la réplique exacte de sa soeur cadette. «On est quitte, Mike !». Des étoiles apparurent dans son regard lorsque qu'il commença à parler de la jeune femme aux tâches de rousseurs. «C'est quand même le but. D'envoyer des joueurs dans les sapins. » fit-il riant face à l'horreur qui se peignait sur le visage de son ami. Il était vrai que si cela n'avait pas été la première chose à laquelle il avait pensé, il avait effectivement imaginer les dégâts que pouvaient provoquer Marlene avec une batte.

«Malheureusement pour toi, elle se débrouille. » fit-elle en avalant quelques gorgées de bieraubeurre. «En même temps avec un prof tel que moi, comment veux-tu qu'il en soit autrement ?» termina-t-il en tentant de l'imiter quelques instants plus tôt. Pensant aux matchs des bleus, il ajouta en riant. «Si Ollivander ne décide pas de te laisser sur le banc !» Il lui donna une accolade pour le remercier, il savait très bien l'avis que son ami portait sur la Gryffonne vis à vis de sa soeur et était heureux qu'il ne lui adresse pas quelconque avertissement.  Le blond sourit à l'évocation d'une éventuelle poursuite des cours et hocha la tête vigoureusement, la tête dans les étoiles. «On remet ça samedi prochain.» Il ne pensait plus qu'à ça depuis qu'elle avait quitté le terrain avec son animal jaloux, il l'avait regardé marcher jusqu'aux vestiaires et s'était mis à sauter partout où il le pouvait. Cela avait décidément été l'une des meilleures journée de sa vie à Poudlard ! «Y'a plus qu'intérêt ! Je la vois déjà descendre l'escalier avec un énième badge défendant une énième cause.» soupira-t-il, jouant l'amoureux transis, quoi qu'il n'avait pas réellement besoin de le jouer...