☀ End of Summer ☀ Rosa & Adrian

NEUTRE

End of Summer

L'été touchait à sa fin, et finalement Rosalyn allait devoir retourner à Poudlard. Toute la famille Weasley était là, enfin du moins sa branche à elle de la famille, composée de ses deux parents et de ses quatre sœurs. Le spectacle avait quelque chose d'un peu ridicule. Tout ces roux devant le quai, habillés modestement, semblaient n'être absolument pas à leur place. Bien qu'on pouvait voir qu'ils étaient sorciers jusqu'au bout des ongles, leurs chaussures couvertes de boue indiquaient très clairement la provenance populaire de la famille. La jeune Weasley avait opté pour une tactique à même de sauver son honneur et avait emporté une paire de souliers propres à défaut d'être neufs dans un petit pochon. Arrivée devant le quai, elle retira ses bottes boueuses pour enfiler ses chaussures plus décentes. Elle n'aurait pas voulu qu'on la prenne pour une paysanne.
Elle rejeta ses cheveux en arrière en voyant le train arriver en gare, et se retourna vers ses parents avec un sourire. Il était temps pour les adieux, elle ne les reverrait pas avant les vacances. Ils lui manqueraient, mais la liberté de Poudlard lui manquait plus encore. Et quelque part, elle était bien embarrassée de devoir avouer qu'elle avait parfois honte de vivre dans un taudis, et de correspondre autant au stéréotype d'une Weasley. Ses parents de part leur authenticité et leur caractère rustique, la ramenaient constamment à cette image d'elle, ce qu'elle n'appréciait pas.
Elle serra dans ses bras sa mère, puis son père, avant de se retourner vers Cedrella, Bethany, Mary et Isobel. Elle leur adressa un regard un peu supérieur, avant d'agiter sa main « By les qenâilles ! » les salua-t-elles, alors qu'elle se dirigeait déjà vers la porte du train.
Elle hissa sa malle sur le strapontin, avec une grimace d'effort, avant de rajouter dessus la cage de son chat roux, Vispi. Un garçon de 6ème année lui tendit la main pour l'aider à monter, et elle fixa sa paume avec hauteur. En haussant les sourcils, elle monta les marches sans aide, en lui adressant un sourire froid, ajoutant une fois arrivée à sa hauteur : « Je sais encore marcher, merci. »
Elle se glissa dans un compartiment encore vide, et déposa sa mâle dans le filet. Sur la pointe des pieds, elle vérifia que la serrure de celle-ci tenait encore, l'âge vénérable de la valise n'inspirait pas la confiance dans ses jointures. Elle posa la cage de Vispi à ses pieds, elle attendrait le départ avant de le laisser sortir, et s'installa près de la fenêtre.
Elle fit un signe de main à sa famille, qui déjà prenait le chemin du retour pour Loutry Sainte Chaspoule, avant de sortir de son sac un petit carnet de recettes. Il fallait vraiment qu'elle se procure du dictame et de la sève de bouleau en arrivant. Elle jeta un œil à un recueil de poésie qu'elle lisait en ce moment d'un air distrait, patientant que le train parte pour prendre ses aises dans le compartiment.

GASMASK

Adrian avait insisté pour mettre les Beatles pour tout le trajet en voiture de Liverpool jusqu'à la Gare de King's Cross à Londres. Et par Merlin, que le chemin était long. En tant que moldus, les parents du jeune homme n'avaient d'autre choix que de l'amener par leur propre moyen sur le quai de la voie neuf trois quarts. Aucun des moyens de locomotion sorcier n'était à leur disposition, d'une façon assez évidente. Ils n'avaient aucun moyen de savoir où était le Portoloin le plus proche, ils n'avaient pas non plus de poudre de cheminette (ni même de cheminée), Adrian n'avait pas son permis de transplanage... Par conséquent, trajet en voiture obligé.
Au début enthousiaste et jovial, plus le temps passait, plus Adrian avait commencé à s'impatienter et à râler, affalé sur la plage arrière du véhicule. Vivement qu'il obtienne son permis de transplaner ! Ainsi, quand ils arrivèrent enfin à destination, l'excitation de l'adolescent était revenue au galop. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour se rendre au portail du quai du Poudlard Express tandis que ses parents étaient à la traîne derrière poussant toutes sa valise et son sac dans un chariot. Il aurait tellement eu envie de crier partout dans le hall de gare qu'il retournait à l'école de sorcellerie !
En arrivant quelques instants plus tard, les parents du jeune garçon lui donnaient leurs derniers conseils en tant que père et mère bien avisés.
« Ne fais pas trop de bêtise, hein ! Et n'oublies pas de nous envoyer du courrier régulièrement ! » insistait sa mère.
« Mais ouiii ! » répliquait d'adolescent avec impatience.
Le moments de dire au revoir arrivait enfin. C'était toujours un déchirement pour Mrs. Owen de voir son fils chéri partir quelques mois loin d'elle. Mais c'était le prix à payer pour avoir un enfant exceptionnel et elle savait qu'il était en sécurité dans cette école. Après de dernières accolades, Adrian passa à travers le portail magique, ayant pris toutes ses affaires, en faisant un signe de main à ses parents. « Promis j'fais pas de bêtise, cette année ! »
Le voilà reparti pour une nouvelle année scolaire.

Le quai de la voie grouillait de monde, d'étudiants qui disaient au revoir à leurs parents, se trimbalant avec leurs gros chariots encombrants. Adrian se frayaient efficacement un passage dans la foule pour rentrer directement dans un wagon. Aussitôt, il se mit à la recherche d'un compartiment où il aurait pu trouver une personne cool à qui parler pendant le trajet et dans lequel il restait de la place. Alors, il vit une tête rousse qui lui fut tout de suite familière. Rosalyn ! Content de revoir son ami et voyant qu'elle était seule, il ouvrit la porte du compartiment.
« Rosa ! » la salua-t-il avec enthousiasme. « Ça fait longteemps que je n'ai pas vue ma Gryffondore rousse préférée ! » poursuivit-il en posant sa valise et son sac dans le filet prévu à cet effet.
Il n'avait même pas demandé à la jeune fille s'il pouvait bien s'installer au même compartiment. Pour lui, la réponse allait de soi. Il s'assit donc en face d'elle. Il jeta un coup d'oeil à la cage près de son amie.
« J'ai l'impression que ça fait deees années qu'on s'est pas vu ! » s'exclama-t-il en passant sa main dans ses cheveux rebelles.
Il adressait un grand sourire à Rosalyn, un sourire chaleureux et communicatif.

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End of Summer

Alors que la jeune Weasley fixait la fenêtre du train depuis plusieurs minutes déjà, la porte s'ouvrit sans prévenir pour laisser entrer Adrian et ses valises, qui s'empressa de les ranger dans les filets.
« Adrian ! » s'exclama Rosalyn d'une voix enjouée « Un instant quand la porte c'est ouverte, j'ai eu peur que ça soit la goule Wilkes, je suis rassurée ! » plaisanta-t-elle ensuite avec un sourire espiègle.
La jeune fille était très heureuse de revoir son camarade de Serdaigle, avec lequel elle s'entendait si bien. Il lui avait manqué pendant l'été, et le revoir lui donnait l'impression d'être déjà arrivée à Poudlard. Adrian ne demanda pas s'il pouvait s'installer, et Rosalyn n'y prêta pas attention, car il était évident qu'il était le bienvenu ici !
« Au moins ! » lui répondit-elle avec emphase, en agitant d'un geste extravagant sa main pour appuyer son propos. « Le temps ne passe pas de la même façon quand tu n'es pas là ! » Rosalyn s'était morfondue tout l'été, et il était assez clair qu'elle avait l'impression d'avoir passé dix ans dans une hutte. « J'espère que tu as des choses passionnantes à me raconter ! » exigea-t-elle en riant, enroulant une mèche rousse autour de son index, revêtissant à son tour un sourire resplendissant, ne pouvant le retenir face à Adrian.

GASMASK

« T'as cru que j'avais le faciès de Wilkes ou quoi ? » rit-il en s'installant suite à la remarque de Rosalyn.
Adrian était toujours ravi de revoir ses amis après les vacances, en retournant à Poudlard. Il adorait la Gryffondore qu'il aurait facilement qualifié comme étant l'une de ses meilleures amies. Il aimait particulièrement son côté peste qui ne le laissait pas marcher sur les pieds malgré le fait qu'elle fut issue d'une famille aux moyens modestes. Selon lui, toutes les femmes devaient avoir autant de répondant face à quelconques remarques sexistes de la part des hommes dans cette société misogyne fondée sur la création toujours croissante de profit.
Les deux adolescents étaient d'un enthousiasme sans faille à l'idée de se retrouver. Adrian avait tellement de choses à raconter à son amie. Il s'en passait pas mal pendant les grandes vacances. D'autant plus que cet été, le Serdaigle avait eu l'occasion de voyager à l'étranger avec ses parents. Rosalyn ne tarda pas à lui demander de parler de ses vacances, choses qu'il voulait faire volontiers. Il passa sa main dans ses cheveux.
« Avec mes parents cet été on a été en France. C'était vraiment bien. Tu vois la première semaine on est allé à Paris, c'est vraiment grave beau là-bas. On a été au Champs Elysées et en voyant les magasins de maquillage moldu, j'ai trop pensé à toi. T'aurais trop kiffé ! Ma mère, c'est une grande malade elle a acheté un fond de teint à un truc comme 60€. Ça doit faire environ huit gallions, c'est énorme huit gallions pour une petite bouteille ! »
Adrian savait que Rosalyn avait son petit trafic de vente de maquillage clandestine. Les produits, elle les fabriquait elle-même dans un chaudron dans les toilettes de Mimi Geignarde. Le Serdaigle trouvait ça super !
« Après la deuxième semaine on a été dans l'Sud. J'sais pas ce qui s'est passé dans la tête de mes parents mais ils nous ont emmené en camping genre. On a dû dormir dans des tentes ! Mais c'était cool il y avait des jeunes dans le camping. Du coup j'essayais de baragouiner des mots de français pour communiquer mais mon vocabulaire se limitait à bonjour, au revoir, merci, s'il vous plait et boudin, j'te dis pas la galère ! »
Adrian avait trouvé certaines françaises jolies. Il parlait rapidement et avec ses mains et beaucoup d'expressivité. Encore, il se retenait de raconter tout à Rosalyn d'un coup, sinon comment ils allaient tenir tout le voyage sans laisser de grands silences ?

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Rosalyn laissa échapper un rire espiègle, car il était assez évident que Vespyr et Adrian ne se ressemblaient pas le moins du monde, et c'était bien mieux ainsi. Elle était heureuse de retrouver le Serdaigle après les vacances, il était l'un des seuls de ses amis qui jamais ne l'avait jugée, ou ne l'aurait jugée, pour son franc parler, son tempérament affirmé, et son compte en banque désespérément vide.
Elle croisa ses jambes et enroula une mèche rousse autour de son index en écoutant avec un intérêt non-feint le récit de vacances du jeune garçon. Elle haussa des sourcils stupéfaits, en soufflant avec regret : « Huit gallions ! Je suis même pas sûre d'avoir déjà vu autant d'argent. »
Heureusement que pour se fournir tout ça, elle fabriquait ses produits dans les toilettes de Mimi, car jamais elle n'aurait pu s'acheter le moindre produit par elle-même.

« Dans des tentes ? » Répéta la jeune Weasley avec un air consterné « Mais vous aviez jeté un sortilège contre les moustiques ? » ajouta-t-elle en fronçant les sourcils. Pour dire vrai, elle n'avait aucune idée de l'existence ou non de moustiques dans le sud de la France. Car déjà pour elle, la France se résumait à Paris et à une image très stéréotypée de celle-ci. Elle enviait Adrian d'avoir pu voyager, sans pour autant lui en vouloir. « Cela devait être tellement génial … La France, il paraît que c'est super beau ! Tu as pris des photos ? » La question de Rosalyn fut accompagnée d'un sourire, et d'une moue pleine d'espoir dans la photographie de son ami, qui lui permettrait d'apercevoir ces lointaines contrées.

Avec un accent à couper au couteau, elle rajouta à son tour « Volez vos cochez avec moi ce soir ? » avant d'éclater de rire. C'était bien la seule chose qu'elle connaissait en Français. « Et alors, il y avait des belles filles, des beaux garçons ? » se renseigna-t-elle avec un sourire espiègle.

GASMASK

« C'est indécent comme prix, huit galions ! Ah j'espère qu'il y avait des larmes de licorne dans leur peinture, pour ce prix là ! » commenta Adrian.
Rosalyn semblait tout aussi outré que lui des prix des cosmétiques. Elle qui faisait tout maison dans son chaudron clandestinement dans les toilettes de Mimi Geignarde. C'était connu dans le monde sorcier, les Weasley ne volaient pas sur des balais en or. Mais ça, le Serdaigle y accordait peu d'importance. L'argent, ce n'était que de la ferraille ! Les deux adolescents venaient de milieux parfaitement mais cela ne les empêchait pas de s'entendre comme larrons en foire.
Il était évident que la jeune Gryffondore n'avait jamais quitté le territoire britannique. Quand Adrian racontait ses vacances, elle buvait ses paroles.
« Même pas ! On était dans un camping moldus et j'ai même pas encore le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école. Ces rapaces m'ont bouffé de partout ! »
Rosalyn demanda à voir des photos en rêvant de se rendre un jour en France. Bien évidemment que le jeune homme avait pris un tas de photos de tout ce qu'il voyait ! De la photo la plus basique de la Tour Eiffel jusqu'au détail de la grille des jardins du Luxembourg. Adrian sortit de son sac une pochette où il y avait mis tout les tirages de ses photos de vacance dans l'optique de les montrer à ses amis et aux professeurs. Il lui passait en revu tout ce qui y apparaissait. Parlant autant des bâtiments haussmanien que les édicules de métro d'Hector Guimard.

Dans un français très bancal, Rosalyn prononça une phrase qu'Adrian fut incapable de traduire. Il rit. Tout ce qu'il fut capable de comprendre, c'était qu'il s'agissez d'une question par rapport à la tonalité. « J'sais absolument pas ce que ça veut dire mais ouais ! » répondit-il, un grand sourire innocent aux lèvres.
Que serait une conversation sans parler de filles ou de garçons ? Des jolies filles, Adrian en avait vu ! Le sourire espiègle de la Gryffondor trahissait volontairement son envie d'en savoir plus sur la question. On ne savait jamais, peut-être que les garçons français étaient plus séduisants que les anglais.
« Y'avait des jolies filles ouais ! Y'en avait une elle était tellement beelle ! Châtain claire aux yeux bleus plus bleu que le blason Serdaigle. J'ai essayé un peu de voir si y'avait moyen de moyenner avec mes trois mots de français mais j'étais dégoûté, j'crois qu'elle avait un copain. » Il passa sa main dans ses cheveux. « J'ai pas trop regarder les mecs. En même temps, tu comprendras que c'est pas trop mon penchant. Mais je m'étais fait un pote, Marc, il était plutôt beau gosse franchement. Brun aux yeux verts, je pense que t'aurais plutôt bien aimé. C'était assez ton genre. »
Il sortit un paquet de souris au sucre de son sac et en proposa à Rosalyn d'un signe de tête avant d'en manger une. Ça craquait et couinait sous la dent !

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Rosalyn leva les yeux au ciel en acquiesçant avec conviction : « Au moins, et de la poudre de bicorne » Appuya-t-elle à son tour, ne pouvant concevoir qu'un produit cosmétique puisse se vendre aussi cher. Peut être qu'au final, si un jour elle continuait sa production illégale de maquillage, elle en vendrait. Néanmoins, elle se jura que si elle venait à faire ça, elle rendrait les prix suffisamment abordables pour n'importe qui.
La jeune Gryffondor posa son coude sur son genoux, et soutint son mention avec sa paume, accordant une attention entière à Adrian. Elle était heureuse qu'il puisse autant voyager, même si elle aurait tant souhaité pouvoir faire de même. Elle ne l'enviait pas, car elle savait qu'Adrian ne la regardait jamais de haut.
« Oh, atroce ! » S'exclama-t-elle en imaginant la répression moustiquière féroce qu'avait dû subir le jeune Serdaigle « Mais ils n'ont pas attaqué ton visage ? Il paraît que ça peut le déformer pendant des jours ! » s'inquiéta la jeune en observant d'un œil inquiet les traits d'Adrian.

Devant les prunelles émerveillées de la Weasley, défilaient des photographies de paysages qu'elle ne connaissait pas. Les bâtiments et les architectures lui semblaient très étranges, très carrés et rigides. « C'est tellement étrange comme maison » murmura-t-elle, ne connaissant que sa ferme et le chemin de Traverse comme exemple d'architecture. Elle garda une photo du jardin du Luxembourg dans ses mains quelques instants, avant de finalement la rendre d'une main à Adrian. « C'est trop beau en tout cas ! Tu photographies bien en plus. »

La jeune rousse était bien incapable de comprendre les paroles de sa chanson, et accompagna d'un rire la réponse du Serdaigle « Je crois que c'est pour demander à être embrassée » précisa Rosalyn naïvement, en fronçant ses sourcils, se souvenant vaguement qu'un de ses oncles lui interdisait de chanter ces paroles dans la rue. Adrian lui raconta ensuite ses déboires amoureux, et la jeune fille ne retint pas un rire amusé de résonner dans le wagon « Dommage, tu étais arrivé trop tard pour avoir tes chances » le taquina-t-elle avec un sourire de connivence
« Peut être bien » répondit-elle mystérieusement en regardant ses cuticules d'un air indifférent à la mention du Marc, avant d'ajouter avec détachement : « Cela dit, si tu l'invites cet été chez toi, préviens moi … » Elle n'aimait pas faire de plan sur la comète, on laissait l'appât et on regardait ce qui mordait. Les relations amoureuses étaient comme les boîtes de chocolat, quand on cherche trop à prendre le meilleur, on finit par tomber sur les pires.

GASMASK

« Les moustiques ça déforme pas le visage. Merlin merci ! J'aurais eu l'air d'une gueule cassée. J'sais pas si chez les sorciers on utilise cette expression pour parler des soldats revenant du front... Mais il paraît que dans des zones tropicales, les piqûre de moustique de là-bas peuvent déformer le visage ! »
Adrian eut un frisson en imaginant ce à quoi il aurait ressemblé s'il avait eu le visage déformé. Juste horrible ! Plus jamais il n'aurait pu séduire une fille. N'aurait-ce été que la plus laide ! Ainsi, il aurait fini sa vie seul. Non pas que le célibat lui déplaisait. C'était synonyme de liberté. Mais c'était triste de renoncer à la compagnie féminine.

Adrian exposait à Rosalyn toutes ses photos de vacance. Il y en avait certaines dont le jeune homme n'était pas satisfait et d'autres qu'il trouvait vraiment bien réalisées. Notamment une des bouquinistes sur les quais de Seine avec un bel effet de point de fuite. La Gryffondor trouva les immeubles haussmaniens très étranges. Le Serdaigle pouvait comprendre le sentiment de son amie qui n'avait connu que le monde sorcier anglais. Il aurait aimé l'emmener en voyage un jour. L'emmener voir Paris, Venise, Casa Blanca, Bombay... Le monde avait tellement de merveilles à offrir et c'était regrettable de ne pas pouvoir en profiter. En plus avec les moyens de transport sorciers, tout semblaient plus facile ! Rosalyn le complimenta pour ses photos. Il élargit alors son sourire.
« Merci ! Mais certaines photos ne sont pas top... C'est pas celles que j'encadrerais quoi. » répondit-il en rangeant les clichés.
A chaque voyage ou "shooting", Adrian avait pris l'habitude de sélectionner jusqu'à quatre photographies, celles qu'il estimait les meilleures, pour les mettre dans un porte-vu pour avoir en visuel toute l'évolution de son travail. Et il en était fier.

Le Serdaigle lâcha un rire en entendant la signification approximative de cette fameuse phrase en français. « Oh mais c'est que c'est un peu coquin ! » plaisanta-t-il en faisant une moue appréciative. « Ah bah j'aurais voulu qu'on me demande ça en France ! »
C'était beau, l'ignorance mêlée à la naïveté. Adrian raconta à Rosalyn ses "aventures" amoureuses. On s'intéressait si tôt à ce genre de choses qui fascinaient tant les adolescents.
« En plus franchement, je suis sûr que son gars était pas si bien que ça. »
Il lui parla alors du fameux Marc. Oh s'il avait eu un penchant pour la gente masculine, il se serait jeté sur le jeune homme sans réfléchir. Il était persuadé que Rosalyn aurait été plus subtile que lui. Il se mit par ailleurs à l'aise en posant ses pieds sur la banquette d'en face à côté de la demoiselle en regardant son air mystérieux avec un regard amusé.
« De toute façon, même si je te faisais le rencontrer... Je sais que j'ai bien plus de charisme que lui. Et tu vas bien t'en rendre compte. »
Que de modestie chez ce jeune homme. Mais surtout, un excès de confiance en soi.

NEUTRE

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La jeune fille approuva à l'air épouvanté d'Adrian. Elle ne pouvait pas imaginer comment elle ferait si elle était déformée par des moustiques tropicaux fourbes. C'était à peu près sûr que les autres élèves de Poudlard se moquerait d'une personne qui aurait eu ce genre de piqûres, à n'en pas douter, et pas que des serpentards. Alors qu'elle lui rendait les photos, elle prit conscience que son ignorance sur le monde extérieur commençait à devenir désespérément risible, et il allait bien falloir qu'un jour elle réussisse à économiser quelques gallions pour découvrir ce monde dont l'on chantait tant les louanges. Elle aimait le Devonshire, mais elle commençait à en avoir plus qu'assez des champs, des fermes, et des villages tordus.

En tout cas, une chose était sûr, son ami était doué en photographie, et bien qu'il faisait le modeste en précisant ne pas apprécier certains clichés, Rosalyn n'hésitait pas un seul instant pour dire que toutes ces photographies étaient parfaites. Cela dit, elle n'en voyait pas souvent, donc elle n'avait que peu de moyen de comparaison, aussi elle n'insista pas. Elle dirigea son regard vers la vitre pour voir le paysage défiler, avant de rediriger son regard sur Adrian. Elle acquiesça avec un sourire en coin profondément amusée, avant d'ajouter : « Tu m'étonnes ! Si un jour j'y vais, j'irai chanter ça aux gens que je trouve beau » Elle ria de nouveau, sans se douter un seul instant du sens réel de sa phrase.

Avec un sourire amusé, la jeune fille acquiesça d'un air faussement convaincu : « A n'en pas douter, encore un de ses mangeurs de grenouilles, rien à voir avec toi. » Elle accompagna sa phrase d'un nouveau rire, avant d'ajouter : « Elle a mauvais goûts, c'est tout. » Elle ouvrit son sac pour y chercher un tube de crème hydratante qu'elle avait acheté l'année dernière et qu'elle tentait d'utiliser le moins possible pour ne pas avoir à en racheter. Elle en extraya une noisette avant d'en frotter ses mains d'un air appliqué. Rosalyn savait ce qu'elle voulait généralement avec les garçons, mais ça ne l'empêchait pas d'agir avec beaucoup de discernement et de subtilité. Elle prenait son temps et ne fonçait jamais dans le tas. Adrian posa ses pieds à côté d'elle, se mettant à l'aise, et la jeune fille haussa des sourcils amusés sans pour autant le déloger. Elle n'allait pas le chasser pour simplement chercher le confort. « Je n'arriverai pas à comprendre un seul mot à ce qu'il dira, donc je suppose que je ne pourrais qu'être d'accord avec toi » répondit-elle en riant, étant à peu près sûre d'être tout à fait incapable de comprendre un seul mot de cette langue barbare qu'était la langue française.

GASMASK

Même si Adrian avait réellement su le sens de cette fameuse phrase en français, il n'aurait pas été étonnant qu'il l'utilise quand même, n'aurait-ce été que pour rire. Il n'avait pas froid aux yeux. Il aurait fait un parfait Gryffondor mais son côté créatif l'emportait sur sa bravoure -ou son inconscience, c'est selon-.
« Tu vas chanter ça à Dorkins ? » demanda-t-il d'un air malicieux.
Qui était la fille à Poudlard qui n'avait jamais rêvé du professeur de Quidditch, hormis Jyn Dawkins ? Cet homme avait tout pour plaire, si on en croyait les jeunes demoiselles en fleur. Adrian en était sûr, il devait aussi y avoir des garçons dans le lot. Peut-être Dumbledore, qui savait ! Cette idée fit glousser le Serdaigle. Le directeur avait-il au moins une fois été un jeune homme dans sa vie où était-il né avec sa barbe blanche ?

« Bah ouais, moi j'suis de la team Fish & Chips ! Mais les sorciers français sont super cruels de manger leurs crapauds comme ça. »
En vérité, Adrian n'en savait rien. Il ne savait même pas si les sorciers français avaient réellement eux aussi des crapauds comme animaux de compagnie. D'autant plus qu'il avait dans l'idée que la cuisse de grenouille était un repas quotidien. Comme quoi, passer un mois dans un pays ne nous en faisait pas connaître toute la culture et ses subtilités.
Le Serdaigle regardait son amie s'appliquer de la crème hydratante -et fut d'ailleurs étonné de voir qu'elle l'avait achetée et non concoctée- tout en parlant. Finalement, la langue n'avait pas été tant un problème que cela quand il était en France. Il se débrouillait très bien avec des geste et la plupart des français avaient des notions d'anglais. Néanmoins, il ne parvenait pas à comprendre le niveau, qu'il trouvait bas, des français en anglais. Leur accent, même s'il pouvait avoir un petit côté charmeur, devenait rapidement ridicule en étant beaucoup trop prononcé. Et si en plus de cela, on rajoutait les fautes de langue ! Vraisemblablement, apprendre une autre langue que sa langue maternelle était une chose qu'Adrian n'avait jamais essayé de faire. Si la langue la plus parlée au monde était l'anglais et qu'on l'apprenait dans d'autres pays, pourquoi en apprendre une autre ?
« Les français parlent un peu anglais. Mais faut voir leur niveau quoi ! A 4 ans, je parlais mieux que ça. » dit-il à Rosalyn avec une moue moqueuse.
Que de condescendance. Il semblait s'estimer, si ce n'était supérieur car il refusait toute hiérarchisation sociale ou de culture, beaucoup plus séduisant que leur voisin outre-mer. Et il n'allait pas cracher dans le chaudron d'un pays qu'il avait très bien apprécié.
« Et toi tes vacances dans ton terrier ? Pas trop barbant ? » demanda-t-il ensuite en sortant de la nourriture -en l'occurrence des chips- de son sac.

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Rosalyn n'éprouvait que très rarement la honte. Sans doute parce que paradoxalement elle culpabilisait honteusement de ses origines Weasley, elle était dénuée du moindre scrupule sur le reste de ses actions. Être affirmée, être un peu concupiscente, rien ne la choquait outre mesure. « Je suis sûre que ça lui fera de l'effet, il va tomber comme une prune trop mûre » répondit-elle avec amusement, convaincue de son charme irrésistible. Ce n'était pas comme si elle se pensait insignifiante, et puis elle n'avait pas peur des challenges. Néanmoins, elle devait avouer qu'elle n'était pas vraiment du genre à poursuivre un garçon avec ses avances. Elle préférait largement appâter la proie, et attendre qu'elle morde à l'hameçon. Et s'il ne mordait, c'est qu'il n'en valait pas la peine.

« Les Français sont des barbares, c'est bien connu » Conclut Rosalyn avec un rire ironique, car pour dire vrai elle n'en avait que faire de l'existence des français, et ne doutait pas que ces rumeurs de barbarismes étaient totalement infondées. Après tout, on trouvait toujours une population à blâmer. En Angleterre, on se moquait des gallois et des corniques illettrés, et des peuples d'outre Manche, mais elle ne doutait pas que si l'Angleterre s'était trouvé sur la Lune, les anglais auraient trouvé d'autres « barbares » à critiquer. Et puis de toute façon, les accents ne la choquaient pas. Elle était quelque part trilingue, entre le cornique et le dialecte de sa région qu'elle avait appris dans sa famille, et l'anglais qu'elle avait appris plus tard. Une langue n'était qu'un outil à ses yeux, il fallait juste le saisir et l'apprivoiser, parfois l'aimer, mais vraiment rien de compliqué.

« A quatre ans, je parlais pas anglais, donc je ne vais pas les blâmer ! » gloussa-t-elle amusée par le niveau médiocre des français. A dire vrai, c'était plus le manque de volonté que la capacité qu'elle jugeait, et il était assez connu que les habitants de le France mettaient un point d'honneur à parler le moins possible anglais.
La jeune fille afficha un moue blasée à la question d'Adrian, l'air lasse. Elle formula sa réponse en soupirant doucement avec mécontentement : « Était-ce seulement des vacances ? J'ai ramassé des citrouilles, j'ai fait de la confiture de citrouille, j'ai refait le plafond de ma chambre qui commençait à tomber ... » énuméra-t-elle l'oeil vide, avant d'ajouter pour conclure : « Et mes gnomes de jardin se sont multipliés par deux, ils ont même une sorte de cheffesse désormais … Bientôt ils vont nous faire un royaume, qu'on l'aura pas vu venir ... » Elle laissa échapper un énième soupir, ce n'était pas croyable que sa vie soit autant ridicule.

GASMASK

Sujet: Re: ☀ End of Summer ☀ Rosa & Adrian Sam 29 Sep 2018 - 22:30

« A quatre ans, mes parents voulaient que je ferme ma bouche ! A quoi bon apprendre à parler aux enfants si c'est pour après leur dire se taire ? Ca n'a aucun sens. »
Adrian avait fait parti de ces enfants qui, une fois qu'ils avaient à parler à peu près correctement, devenait insupportable. Il passait ses journée à répéter ce que disait ses parents, les gros mots y compris, du matin au soir. Il les répétait à son institutrice également qui en alertait les parents. N'était-ce pas naturel un tel mimétisme chez un enfant innocent qui n'avait pas encore la notion du bien et du mal et qui voulait faire comme les adultes alors qu'il n'atteignait même pas leur ventre en terme de hauteur ?

Adrian demanda à Rosalyn comment s'était passée ses vacances. La jeune fille avait beau ne pas passer souvent des vacances passionnantes, le Serdaigle pensait qu'elle avait beaucoup de chance. Il enviait son mode de vie qui était on ne pouvait plus sorcier. A l'écart des moldus à faire des trucs très sorciers dans une maison sorcière entouré de sorciers. Depuis qu'il savait qu'il était un sorcier, Adrian avait un secret à cacher auprès de ses amis moldus. Cela lui avait fait très étrange, étant donné qu'auparavant, il n'avait rien à cacher. Ca ne lui plaisait pas, il trouvait que cela avait instauré une distance avec eux. Tandis qu'un sorcier ou une sorcière qui était né parmi ses semblables, il ou elle n'avait pas ce problème là. Cependant, il avait appris qu'une grande partie étudiait à domicile et donc ne se mélangeait pas souvent aux autres enfants. Il trouvait ça très triste qu'une vie sociale ne commence qu'à partir du collège. Rosalyn lui raconta l'expansion de la population de gnome dans son jardin et qui avait à commencer à ériger une véritable société. Cela fit sourire Adrian, alors que son amie semblait lasse.
« Mais c'est trop classe ! » s'exclama-t-il. « J'aimerais trop avoir un royaume de gnome près de chez moi. Sans rire ! »
Cela avait beau être ridicule, ce genre d'anecdote le faisait avoir des étoiles dans les yeux. Il avait un tempérament très optimiste.
« Tu te rends quand même compte que les gnomes sont quand même plus avancés que nous en ce qui concerne l'égalité des sexes ? »
Les sorciers avaient bien connus des premiers ministres féminins mais aucune société humaine ne pouvait se vanter d'avoir comme tout premier dirigeant une femme. Cela avait toujours été des hommes Jusqu'à preuve archéologique du contraire. Pourquoi donc cette hégémonie du sexe masculin ?

Sujet: Re: ☀ End of Summer ☀ Rosa & Adrian