the sun's delight

Été 1965.

Vous voyez ce petit garçon courant à grandes enjambées – ou du moins ce que ses petites jambes peuvent lui permettre – à travers ce champ de blé, les bras ouverts comme s’il allait embrasser quelqu’un et riant à plein poumons ? C’est lui. C’est Sven. Il n’est âgé que de quatre ans, et pourtant l’amour de la vie qu’il ressent est déjà bien ancré en lui. La folie norvégienne dirait-on, l’âme viking. Il roule, il saute, s’éloignant toujours un peu plus de la voix de son père qui lui somme pourtant de revenir près d’eux. Il y a même son grand-frère, Njal, qui crie son nom. Rien n’y fait, lui et sa jumelle Nina sont bien lancés dans cette course de qui arrivera le premier à l’arbre tout là-bas, une complicité qui ne les quittera qu’à leur mort. Et autant dire qu’elle n’est pas prévue pour tout de suite.