Tu avais eu une permission spéciale pour sortir, ce week-end, grâce à un anniversaire dans ta famille. Ton frère avait décidé de rester au château - les sorties mondaines n’étaient pas vraiment son truc préféré. Mais toi, tu avais préféré prendre un petit sac à dos comprenant l’essentiel, et rentrer chez toi dès le vendredi soir. La fête était dans la journée du Samedi, mais tu ne comptais pas faire que cela de ton petit week-end parmi les tiens. Et sur ta liste de choses à faire, il y avait rendre visite à Bellatrix Lestrange.

Après cette année, tu seras sortie de Poudlard, et tu pourras utiliser ta baguette comme bon te semble. Il te fallait donc pouvoir en faire bonne utilisation, et tu savais très bien que Bellatrix était la personne qui pourrait t’apprendre beaucoup à ce niveau là. Ce qui t’intéressait, c’était la magie noire, l’art de la manipulation et de la torture, et plus particulièrement, le sortilège d’Imperio. Et tu sais que tout cela, Bellatrix pourrait te l’apprendre, si elle acceptait. Et c’était ce que tu comptais faire ce week-end. Le timing était juste, il y avait encore plus de six mois avant la fin de l’année. Cela donnerait le temps à Bellatrix à la fois d’y réfléchir, si elle en avait besoin, mais aussi de se préparer.

Mais tu ne te faisais pas de mourons, tu savais que Bellatrix t’avait toujours appréciée, et que tes chances qu’elle accepte d’être ta mentor étaient hautes. Tu ne voulais cependant pas prendre cela comme un acquis, et souhaitais quand même faire bonne impression.

L’anniversaire auquel tu avais prit part s’était terminé vers quatre heures de l’après-midi, et tu étais attendue chez les Lestranges vers 17h. Tout se passait à merveille. Tu étais rentrée chez toi pour te préparer. Une tenue élégante, mais malgré tout sobre et sérieuse, souhaitant montrer que pour une fois, tu es humble. Tu ne demandes que très peu de faveurs, mais aujourd’hui, c’était un jour spécial. Assise sur le fauteuil devant la cheminée, tu attendais que les minutes passent, impatiente, et ne trouvant rien d’autre à faire en attendant. Tu te laissais aller à penser que tu aimerais bien que Rabastan soit là, pour lui montrer à quel point tu es dévouée à terrasser les nés moldus et lui prouver les valeurs de ta famille. Tu te demandais si un jour, vos parents décideront de vous marier. Tu sursautas lorsque la vieille horloge de la pièce commença à sonner les cinq heures de l’après-midi, et te leva. Tu enfilas la cape de cheminée, et mit tes deux pieds dedans. Tu pris une bonne poignée de poudre de cheminette dans la main et la jeta à tes pieds en annonçant “Manoir Lestrange”.

Tu arrivas dans un petit salon, où un elfe de maison semblait t’attendre. Il s’inclina devant toi, et te souhaita la bienvenue. Il te dit ensuite te t’asseoire, et qu’il allait aller chercher Dame Lestrange. Tu lui dit de se dépêcher avant de profiter de ta brève solitude pour te défaire de ta cape un peu poussiéreuse à cause de la cheminée. Tu l’époussetas et l’accrocha à un porte manteaux à côté de la cheminée. Tu prit ensuite place sur un des fauteuils de la salle, et attendit patiemment que ton hôte arrive.

Le manoir Lestrange était au yeux de Bellatrix, une tanière dans laquelle elle devait se terrer. Non pas par volonté, mais par simple obligation, car une femme disait-on, n'était bonne qu'à suivre aveuglément un époux plus intelligent qu'elle. Bien entendu, elle n'était pas de cet avis et si elle avait consenti à habiter ici, c'était davantage au début pour se faire un peu moins remarquer. Mais les mois de mariage passant, l'ancienne Black s'était trouvé des occupations beaucoup plus pertinentes et qui ne se trouvaient fort heureusement pas dans le Manoir de sa belle-famille. Ainsi, elle passait le plus clair de son temps loin, délaissant ouvertement un époux qu'elle détestait pour qu'il ai la paix avec ce frère qu'elle avait longtemps désirée. Bellatrix n'était pas comme sa sœur Narcissa, sa seule sœur à valoir quelque chose soit dit en passant, elle se fichait éperdument des gnomes, araignées géantes et autres horreurs qui se promenaient dans et en dehors de la demeure. La baguette frémissante, l'aînée Black n'avait aucun scrupule à mettre à mort ces créatures pour laisser ensuite l'elfe s'en occuper car telle était sa place.
Pourtant, et au grand dam de Rodolphus, Bellatrix n'était pas sortie de chez elle ce jour-là car elle attendait de la visite. Sans doute le spectre des conversations féminines l'angoissait, car il avait disparu depuis qu'elle lui avait annoncé recevoir Alecto Carrow ce jour-là. Cependant, c'était bien mal connaître la jeune femme que de penser un seul instant qu'elle invite une autre héritière pour parler bijoux et tissus. Elle-même n'y comprenait pas grand chose et elle embrassait à pleine bouche la réputation de sauvage que tout le monde – y comprit sa famille –  lui donnait. Alecto semblait être faite de cette même trempe, si ce n'est qu'elle restait un peu plus classe qu'elle, ce qui n'était pas bien difficile à faire. Elle avait renoncé à s'occuper correctement de ses cheveux et elle se fichait éperdument de ce qu'elle pouvait porter. Bellatrix était dans son mariage forcé, une femme libre que personne ne comprenait. Postée dans sa chambre, l'héritière Black avait vu arriver la jeune Carrow mais n'était pas descendue pour autant. Ce ne sera pas elle qui retirera à son invitée le plaisir de martyriser l'elfe pathétique qui était assortie au vieux nom des Lestrange. Si elle pouvait être fière de ses racines, de son nom de jeune fille et de la pureté de son sang mélangé à celui de son époux, elle exécrait cette famille par dessus tout. Sans doute les détestait-elle autant qu'elle les aimait d'une certaine manière. L'ancienne Serpentard n'était pas de celles à se confondre dans de grands et chaleureux discours, que ce soit pour un mariage ou un enterrement. Aussi, elle ne pensa guère plus longtemps à ses petits sentiments et se retourna vers l'elfe lorsque celui-ci vînt lui dire qu'on l'attendait dans le salon. L'air royal qu'avait prit soin de poser Bellatrix sur son visage faisait la paire avec le geste de dédain qu'elle eut pour la chose, qui transplana avant de se prendre un coup de pied à l'arrière du crâne. Lorsqu'elle arriva en bas Alecto était déjà là, et un sourire joyeux se forma immédiatement sur son visage. Elle la vit assise sur un fauteuil et s'il s'était agit de quelqu'un d'autre, elle l'aurait sûrement envoyé balader pour oser poser son séant sur un fauteuil qui lui était naturellement désigné. « Bonjour Alecto » la salua-t-elle bien sommairement en effaçant la distance entre elles pour poser sur son épaule, une main réconfortante. Elle n'allait pas lui demander si elle avait fait bon voyage, car Bellatrix n'était pas de ces femmes à  discuter de la pluie et du beau temps.  « Que me vaut l'honneur de ta présence ? » lui demanda-t-elle en s'asseyant sans aucune délicatesse sur le fauteuil en face de cette jeune femme qui, d'une certaine manière, lui ressemblait beaucoup. Elle rêvait depuis longtemps de trouver quelqu'un de sa trempe et elle s'était faîte une raison : Cissy ne sera jamais comme elle, et il était maintenant temps de lui trouver une digne héritière.

Tu avais été élevée avec l’idée que tout t’appartenait, c’était ainsi qu’on élevait un Carrow. Et si beaucoup de familles de sang-purs étaient très conservatrices au niveau de la place des femmes dans la société, la famille Carrow n’était pas la pire. Ainsi, tu avais toujours eut le droit de faire ce que tu voulais, et de ne pas être uniquement considérée comme une femme qui devait se marier et rester à la maison. Tu avais montré un côté de soldat dès le début, et on t’avait laissé le développer. Tu en étais reconnaissante.

Être de famille de sang-pur rendait en effet pour toi la tâche de te faire des relations plus facile, mais tu mettais quand même un point d’honneur à penser que beaucoup de ces relations étaient liées à qui tu étais personnellement. Tu savais que tu étais unique dans ta famille, et que tu étais appréciée de personnes qui n’aimait généralement pas les Carrow, et inversement. Tu te fichais presque des amis de longue date de tes parents, du moment qu’ils étaient de sang-pur et qu’il pouvaient t’être utiles. Après tout, le Seigneur des Ténèbres se fichait pas mal des petites querelles de ses serviteurs, du moment qu’ils faisaient ce qui leur était demandé. Et c’est ce que tu comptais faire.

Et c’est pour cela que Bellatrix t’avait toujours plu. Elle était différente des autres, elle ne se préoccupait pas vraiment de quelle robe elle portait, ni de quelles personne l’appréciait. Elle ne se souciait que de Voldemort, de la victoire des sorciers de sang pur, et de leur bataille. Et c’était pour cela que tu l’admirait. Bien-sûr, tu étais différente. Tu étais un peu plus délicate, un peu plus manipulatrice, et correspondait un peu plus à la jeune fille de sang-pur qu’on aimerait marier. Mais au fond, tout cela n’était que pour servir ses intérêts et ceux du Seigneur. Certains disaient que tu étais mieux élevée que Bellatrix, même si tu étais de la même souche. Tu ne savais pas vraiment si c’était la vérité, et tu t’en moquais puisqu’au final, ce n’était pas cela qui remporterait la guerre au bout du compte.

Tu étais contente de voir Bellatrix, et aussi qu’elle soit toujours aussi heureuse de te voir. C’était donc bien partit pour la discussion qui allait s’en suivre. Tu lui offris un sourire, et elle te demandas directement pourquoi tu étais venue lui rendre visite. Elle ne tournait pas autours du chaudron, et tu préférais. “J’ai une faveur à te demander, si tu le veux bien.” Répondis-tu, tout aussi directe et franche. “Tu me connais depuis longtemps maintenant, nous nous sommes toujours bien entendues.” Tu croisas tes fines jambes en souriant. “Et je crois que l’on se ressemble beaucoup sur certains points. Seulement, je n’ai pas encore quitté Poudlard, et je suis encore inexpérimentée.” Tu ajoutas d’un air presque désolé de ne pas encore avoir pu te mettre au travail sérieusement. “Mais je quitte Poudlard pour de bon cet été, et j’aurais mon permis pour utiliser ma baguette et mes pouvoirs comme bon me semble.” Pour une fois, tu faisais durer un peu le suspens, mais simplement pour que ton interlocutrice puisse se complaire à imaginer ce que tu étais sur le point de demander. Tu coupas court. “J’aimerais que tu sois la personne à m’enseigner la magie noire. Mais pas que, je voudrais que tu m’en apprenne plus sur ce que tu fais en général. La torture, la manipulation, la magie. Je veux apprendre. Si tu me trouves digne de ton enseignement.” Tu remarquas avec surprise une pointe de nervosité dans ton estomac.

Bellatrix avait souvent pensé que personne ne lui ressemblait, qu'elle était la seule femme qui en valait la peine dans leur triste société patriarcale. Entre Narcissa qui se mariait, et Andromeda qui les avait humilié, la famille Black semblait être le champ de ruine d'un plateau bombardé. Car ces deux tristes exemples n'étaient pas les seuls dans le monde, et elle était bien la seule à tenir tête à son époux et à son père. Si elle ne leur avait pas fait l'offense de travailler comme tous les elfes dans un secteur magique particulier, Madame Lestrange menait la guerre contre la vermine avec un enthousiasme qui dépassait celui de ses aînés. Si Lerouge était une femme de caractère, Bellatrix entendait bien la dépasser au centuple et rien, ni personne ne l'empêchera jamais. Rodolphus pouvait bien maugréer et la comparer à sa sotte de sœur – qui s'abrutissait l'esprit dans un mariage qui n'était bon que pour sa bourse – la seule chose qu'elle enviait à Narcissa, c'était sa beauté. Pour autant Alecto Carrow semblait être une création acceptable, un mélange presque parfait entre les deux Black. C'était sans doute pour cela qu'elle avait posé sur son épaule une main amicale, et qu'elle ne l'avait pas délogé du fauteuil des maîtres de maison. L'aînée Black s'assit sur le fauteuil, croisa ses jambes et se contenta d'observer patiemment la jeune fille sans faire aucun commentaire. Alecto ne pouvait pas être là pour quatre mornilles et Bellatrix sentait une espèce de curiosité malsaine à savoir tout ce qu'elle voulait lui dire.
La fierté exacerbée qu'avait toujours eu en elle l'ancienne Serpentard, la rendait particulièrement sensible aux caresses dans le sens du poil. Aussi, lorsqu'on lui demandait une faveur, il ne fallait pas le faire à la légère, car si Bellatrix acceptait, elle ne fera pas les choses à moitié. Elle aimait sentir en elle toute la puissance que lui conféraient ces simples mots, et Alecto sans le savoir, comblait de joie la Lestrange qui se sentait encore plus importante qu'elle ne l'était réellement. Elle l'écouta paisiblement, de cet air qu'elle n'arborait généralement pas à la demeure familiale où triomphait davantage l'air austère sur chaque visage. C'est que la baraque n'était pas propice à l'épanouissement personnel, et Bellatrix préférait encore celle de son oncle et sa tante au Square Grimmaurd. La douce association « magie noire » avait le don de provoquer des palpitations dans le cœur de la Black et Alecto venait de lui faire le plaisir de les prononcer devant elle. Elle était intéressée par sa proposition – qui ne le serait pas ? – mais elle ne comptait pas lui faire le plaisir d'accepter de suite. Bellatrix comptait bien gonfler un peu son égo avant d'accepter pareille demande : « Qu'est-ce qui te fait croire que je suis la mieux placée ? Pourquoi ne pas demander à Rodolphus ou à Rabastan ? ». Elle plissa ses yeux sombres en se rendant compte qu'elle n'avait pas de verre à liqueur, aussi, elle claqua des doigts pour invoquer le pitoyable elfe qui servait la famille Lestrange. « Apporte nous de la liqueur et deux verres, vermine » ordonna-t-elle. Impatiente d'avoir sa boisson préférée, Bellatrix commença à tapoter le bras de son fauteuil avec ses doigts.

Si Bellatrix voulait être caressée dans le sens du poil, tu n’avais aucun problème à le faire. A vrai dire, cela serait même ton plaisir de t’y affairer, puisqu’être dans les bonnes faveurs de Madame Lestrange était important pour toi, pour ton développement, pour que tu puisses être au meilleur de ton potentiel. Et de toute façon, tout ce que tu pourrais lui dire, tu le pensais. Tu pensais réellement que Bella était une personne admirable et avec laquelle tu pensais avoir beaucoup à apprendre. Et tu pensais aussi réellement qu’elle serait la seule à pouvoir te l’enseigner en t’intéressant. Parce que vous aviez une façon de penser similaire, et que tu n’avais jamais rencontrée une autre femme agissant ainsi.

L’avantage que tu avais, c’est que tu n’avais pas vraiment de soeur à laquelle on pouvait te comparer, et si on tentais de te comparer à ton frère, tu ne pouvais que briller en comparaison. Tu avais beau aimer ton frère plus que la vie, tu savais qu’il n’était pas très perspicace et que la personne qui serait à la tête de la famille après la mort de ton père serait toi, et non lui. Et cela te rendait fière, cela te remplissais de confiance en toi, et te faisais croire que tu méritais absolument tout. Pourtant, tu ne prenais pas Bellatrix comme acquise, parce qu’elle ne l’était pas, et elle pourrait très bien te fermer la porte au nez si l’humeur la prenais. Ainsi, tu faisais de ton mieux pour faire la meilleure impression possible.

“Premièrement, tu es une femme.” Commença-tu d’une voix pleine de confiance. “Je sais que cela peut paraître futile, mais nos rangs manquent de femme fortes. Je n’ai pas besoin d’apprendre à faire mon travail avec un homme qui va me sous estimer et me considérer comme plus fragile. Je veux apprendre la force brute, je veux apprendre à être cruelle et sans merci, et un homme ne me l’apprendra jamais comme tu le feras.” Tu croisas les jambes en regardant l’elfe courir vers une autre pièce pour aller chercher l’alcool. Tu aimais le fait que Bellatrix te traite déjà comme une adulte. “ Et ensuite, parce que parmi les femmes que je connais, tu es la meilleure.” Dis-tu de façon naturelle. Tu penses tout ce que tu dis, et même si tu es souvent malhonnête avec beaucoup de gens, tu n’en as pas l’intérêt avec Bella. “Soyons honnêtes, ce n’est pas Narcissa qui ira se battre à tes côtés quand le moment sera venu.” Dis-tu d’un ton sérieux, essayant de ne pas montrer le mépris que tu ressentais pour les femmes ayant abandonné leur volonté de se battre. “Et si  je respecte plus ou moins sa décision, moi je ne compte pas, même si je me marie, rester chez moi pour prendre soin du foyer. Ca, c’était bon pour nos ancêtres. Moi je suis d’une trempe différente, et je sais que toi aussi. Tu es la personne que je respecte le plus, alors il me paraît sensé de te demander à toi de me former au combat, à la manipulation et la torture.” Tu n’avais pas besoin de mâcher tes mots - pour quoi faire ? Bellatrix savait très bien quel genre de personne tu étais, et tu savais très bien quel genre de personne elle était. Vous n’aviez pas besoin de vous cacher en compagnie de l’autre, et cela faisait partie de ce qui vous rapprochait.

Heureusement pour toi, tu n’avais pas vraiment besoin de t’émanciper de ta famille pour bien évoluer. Ton père avait tendance à ne pas se préoccuper de ce que tu faisais tant que tu ne salissais pas le nom des Carrow et que tu menais à bien ton héritage, ce que tu comptais faire, bien entendu. Ta mère aimerait bien entendu que tu te maries, et peinais parfois à voir que tu t’intéressais moins au mariage qu’au combat, mais en tant que femme de sang-pur de la génération précédente, si le chef de famille te l’autorisait, elle n’avait pas son mot à dire. Tu avais parfois envie de dire à ta mère qu’elle avait – bien sûr – son mot à dire, mais cela t’arrangeait qu’elle ne puisse pas te mettre de bâtons dans les roues, alors tu faisais profil bas à ce sujet. Tu n’en étais pas toujours fière, mais arriver à ses objectifs demandait parfois des sacrifices – des sacrifices que tu étais prête à faire. Parfois, tu t’en voulais, mais tu pensais réellement que c’était ainsi pour le mieux.

Ton esprit un peu nerveux se souleva lorsque Bellatrix t’accordas un point : tu étais en bonne voie pour avoir ce que tu voilais, son aide. A tes yeux, Bellatrix était une femme grandement sous estimée. Les traditions vieillardes de la famille Black avaient fait qu’elle avait dut se marier contre son gré et rester au domicile plutôt qu’au front. Cependant, elle avait décidé que cette vie ne lui plaisait point, et avait changé ce qu’elle pouvait changer – ses actions. Tu étais très contente de cela, puisque cela voulait dire que tu avais quelqu’un qui t’étais assez similaire pour la comprendre, et qui t’enseignerais les choses comme elles méritent d’être enseignées, et par une personne qui te jugerait compétente. Si tu avais eu un moment de nervosité en critiquant un peu Narcissa sur sa passivité, tu étais heureuse de voir que Dame Lestrange était d’accord avec toi. Ce fut un soulagement puisque tu ne voulais pas te mettre les faveurs de la brune à dos, ce n’était pas du tout dans tes intérêts. Mais Bellatrix elle-même ne refusait pas de voir la vérité concernant sa sœur.

La sorcière t’offrit un verre d’alcool une fois l’elfe revenu avec la boisson. Tu ignoras le couinement de l’elfe lorsqu’il s’écrasa contre le mur, et dut même retenir un sourire moqueur. Un sourire cependant victorieux et fier se dressa sur ton visage lorsque Bellatrix officialisa votre association, et tu imitas ton aînée en finissant ton verre de liqueur. La boisson réchauffa ton œsophage jusqu’à ce qu’elle se glisse dans tes veines. Heureusement, il t’en fallait plus pour être ivre. L’avantage d’être aussi mature, c’est que les personnes que tu fréquentais t’offrais régulièrement de l’alcool sans même penser à ton âge et au fait que tu n’avais même pas encore quitté Poudlard.

Tu écoutas ta maîtresse parler avec grande attention, et un sourire se dessina à nouveau sur ton visage. « Je ne m’attends pas à ce que tu m’éduques de façon douce et amicale. » Commença-tu en reposa ton verre, et en t’adossant plus confortablement sur le fauteuil. « Je sais que je serais sûrement blessée, parfois, que ça soit physiquement ou psychologiquement. Je sais que je serais la cible des sortilèges les moins plaisants sous ta tutelle, mais je n’espère pas pouvoir me servir de ces mêmes sortilèges parfaitement si je n’en connais pas l’effet personnellement. » Tu savais qu’en choisissant Bellatrix comme ta mentor, tu te mettais en danger, à un certain degré. Mais le champs de bataille que tu rejoindrais, parmi les mangemorts, ne serait pas sans danger, et tu vouais être préparée à tout. « Je n’ai pas peur, je ne demande qu’à apprendre. »

En quelque sorte, tu avais gagné. Tu t’étais doutée depuis le début que convaincre Bellatrix ne prendrait pas beaucoup de temps ni d’énergie. Non pas parce que Bellatrix était une femme facile à influencer, mais parce que tu connaissais la jeune femme depuis longtemps déjà, et tu avais déjà eu le temps de te rapprocher d’elle petit à petit, jusqu’à en arriver là où tu en étais. Après tout, tu étais tout comme Bella, mais différente. Tu étais aussi sauvage dans l’esprit, aussi vagabonde et indépendante. Tu étais têtue, déterminée, tu aimais te sentir forte, appréciée, et même crainte. Mais tu étais différente dans ta façon de le montrer. Tu restais propre sur toi et bonne fille de sang pur, tu faisais attention à la façon dont tu t’habillais et te coiffais, aux mots que tu choisissais pour parler aux autres, et tu prenais grand soin de ton image dans la société. Tu jouais le double jeu, tu voulais le jus de citrouille, et l’argent du jus de citrouille. Pour toi, te marier était important, parce que cela apportait honneur et légitimité, et parce que cela te permettait de préserver la pureté du sang de ta famille, et de celle des autres sang-purs.

Tu étais déjà une petite adulte. A vrai dire, tu l’avais un peu toujours été. Déjà petite, tu étais plus mature que les autres, et tu te responsabilisais plus. Tu avais déjà des objectifs à 5 ans, et tu faisais tout pour les atteindre. Tu as toujours dut prendre ton frère en charge, ça t’as sûrement aider à devenir plus grande. En échange de ses muscles, tu lui offrais tes stratégies, et déjà lorsque vous étiez enfants, ça marchait du tonnerre. A présent, tu devais prendre une route un peu écartée de celle de ton frère, juste pour quelques temps, histoire de revenir plus forte, plus grande, plus capable.

Tu finis ton verre alors que ton hôte se leva pour se mettre derrière toi. Un sourire naît sur tes lèvres peintes de rouge vif lorsqu’elle te dis qu’elle veut que tout le monde sache. “ Je ne comptais nullement me cacher. Amycus est déjà au courant, ainsi que père. Père avait des appréhension, mais il ne voulais pas m’empêcher de faire ce que je veux, même si mère n’approuve pas mon choix et préfèrerai que je me marie et que je reste à la maison. “ Tu levas les yeux au ciel et te leva à ton tour pour faire face à Bellatrix. “Je compte bien l’annoncer à toute ma famille, et tu peux l’annoncer à toute la tienne, et à qui tu veux d’ailleurs. “ Tu remis une mèche de tes cheveux ébènes derrière ton oreille et finit par dire. “ Et oui, je peux pratiquer la magie en dehors de l’école… Presque tous les sortilèges.” Dit-elle avec un sourire entendu. Bien-sûr, tu étais moins surveillée maintenant, mais tu ne voulais pas non plus prendre le risque de se faire exclure de ton école avant d’en avoir le diplôme. Cela ne serait pas une sage décision.

Si tu n’étais pas aussi excentrique que ton aînée, cela ne voulait pas dire que tu n’appréciais pas cette qualité pour autant. Pour beaucoup de gens, tu trouvais que l’excentricité était ridicule et que cela ne leur allait pas du tout. Tu n’aimais pas particulièrement les personnes qui se pavanaient et qui s’affichaient au grand jour. Pourtant, le fait que Bellatrix ne se cache pas, cela te plaisait. Cela lui donnait l’image d’une femme forte et indépendant. Peut-être qu’au final, tu appréciais ce trait chez elle seulement parce qu’elle adorait le Lord autant que toi, plus que toi même, et que tu aspirais à lui donner tout autant de dédication.

Tu n’avais jamais été très patiente, et contrairement à Bellatrix, attendre que ta proie arrive n’était pas pour toi. Tu étais plus semblable à un félin, traquant sa proie pour ensuite l’attaquer par surprise. Cela étant dit, tu savais très bien que Bellatrix n’avait jamais été ta proie et que tu n’avais pas eu besoin de la traquer pour l’atteindre. Il avait fallu t’armer de patience pour qu’elle te reconnaisse comme une personne avec un potentiel suffisant pour devenir son apprentie, mais à présent, ta persévérance portant ses fruits. - Oui, il faut écouter la voix du père. Dis-tu avec un sourire, puis ajouta. - Mais faut-il toujours lui obéir ? Après tout, si elle avait vraiment écouté son paternel, elle ne serait pas là à demander l’apprentissage de Bella. Il ne s’y était en effet pas formellement opposé, et lui avait dit qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, mais elle avait sentie une pointe de désapprobation. Cependant, tu le savais, cet apprentissage serait un grand tournant pour toi et pour ta réussite au sein des mangemorts. Peut t’importait comment certaines personnes allaient ensuite te percevoir, il te fallait cet entraînement pour grandir. - Je souhaite être marquée le plus tôt possible. Affirma-tu d’un ton décidé. - Je veux rejoindre les Mangemorts dès que je le peux, et je veux me mettre au travail. J’ai passé sept ans dans une école dans laquelle je n’avais que d’autre choix d’être passive. Je devais attendre patiemment. Je ne veux plus attendre, à présent. Une fois sortie du château, je veux évoluer le plus vite possible pour gonfler les rangs et recruter à mon tour.

Tu n’avais aucun doute que ton entrée allait se faire facilement. Tu étais une femme de caractère, avec beaucoup de potentiel. Tu étais forte, déterminée, et ne rechignais pas quand on te demandait d’utiliser des moyens de pression un peu différents. Tu suivis ta mentore dans les couloirs poussiéreux du manoir, laissant ton index se promener sur les murs de pierre, amassant la poussière sur le bout de ton doigt. Tu faisais attention à chaque détail, et même si l’endroit était poussiéreux et un peu négligé, on saisissait facilement la richesse dont il faisait preuve, vestige d’une famille autrefois très noble, qui s’était un peu égarée. Les Lestranges avaient bien fait de se lier au Blacks au travers de ce mariage, sinon ils n’auraient pas tant duré. Tu hochas la tête à ce que Bella te dit. Tu trouvais cela dommage que même les faux sorciers puissent apprendre ce que tu avais aussi appris à Poudlard, mais tu étais d’accord avec le fait que les bases que l’on t’avait enseignées étaient nécéssaires.

Vous arrivèrent dans une grande salle vide à l’odeur poussiéreuse et renfermée. Sans nul doute, personne ne venait dans cette pièce pour y faire quoi que ce soit de très honnête. Les murs étaient en mauvais état, ainsi que le sol et le plafond. Parfait, te dis-tu. Au moins vous n’auriez pas besoin de vous soucier du mobilier lorsque les sortilèges commenceront à s’écraser avec fracas dans le décors. D’une main délicate, tu mis la main dans la poche de ta veste et agrippa ta baguette d’une main ferme, tes ongles peints de noir se confondant au manche de ton arme. Tu donnas un coup de poignet et l’élastique autour de ton poignet s’agita jusqu’à tes cheveux pour les nouer en une queue de cheval, afin que des mèches vagabondes ne se mettent pas en travers de ton chemin à un moment critique. - Je suis prête. Dis-tu d’une voix déterminée, la posture défensive.

Douce, gentille, compréhensive… Tout comme Bellatrix, tu ne pouvais prétendre être toutes ces choses que la femme de sang-pur parfaite devait arborer. Tu n’avais pas été conçue pour ce genre de fonctions, et si certaines personnes pensaient que tu étais gentille avec eux, ce n’était que parce que tu décidais d’agir ainsi pour mieux les manipuler ensuite. C’était bien plus pratique que de donner sa gentillesse à des gens qui ne l’apprécieraient pas, et en soit, tu ne te savais de toute façon pas capable de gentillesse. Combattante avant l’heure, tu refusais d’accepter les stéréotypes que l’on avait jeté sur les femmes de sang pur. Tu ne resterais pas au foyer à pondre des gamin, tu n’attendrais pas que ton mari rentre blessé de la guerre pour prendre soin de lui. Et ton entourage avait très vite compris cela, et n’essayait même plus de te convaincre de le faire. Cela t’arrangeait, car tu n’avais pas à mener de batailles inutiles au nom de ta liberté, et cela était un gain de temps considérable. Et puis, il y avait Bellatrix. La femme qui arborait tout ce que tu appréciait, et qui pourtant était sous estimée par tous. Tu ne comprenais pas comment les gens autours de toi te voyaient comme une femme forte mais voyait pourtant Bellatrix comme une femme tombant dans la folie. Il n’y avait pourtant presqu’aucune différence entre vous deux, si ce n’était qu’elle était plus vieille, et beaucoup moins diplomate que toi. Peut-être que la différence était là - toi tu t’intéressait aux autres (ou du moins tu faisais semblant), et elle avait décidé que les autres allaient aller au diable.

Devant tes yeux surpris, Bellatrix semblait touchée. Tu n’avais jamais oublié que la femme en face de toi était un être humain malgré tout, mais tu n’aurais jamais pensé qu’elle se montre vulnérable face à toi ne serait-ce qu’un court instant. Tu te sentais incroyablement privilégiée, car toi-même tu n’aurais pas été capable de te découvrir autant face à ta mentor. Pas encore en tous cas. Tu n’avais jamais vraiment aimé Poudlard. Tu n’aimais pas les professeurs, et tu méprisait la plupart des élèves. Tu étais reconnaissant pour les rares choses que tu avais appris là-bas, et pour les quelques personnes en valant la peine que tu avais rencontrées. Mais tout le reste était un calvaire, et tu n’en pouvais plus d’attendre de partir. Tu n’avais d’autre projet que de te rallier à la cause du Lord et te battre pour ses idéaux, sans savoir que pourtant, tu allais être celle qui épouserait Walden, l’ancienne flamme de Bellatrix, et que tu en tomberait même amoureuse. Cela ne t’empêchera pas de te battre, mais tes perspectives changeront un peu.

Tu avais été très en colère après ton frère, d’avoir attiré les suspicions du public sur ta famille, mais pour le moment, l’honneur semblait sauf. Cela étant dit, c’était tout de même un risque non nécessaire qu’il avait prit, et tu t’étais chargée de lui rappeler que tous leurs efforts ne serviraient à rien s’ils étaient tous envoyés à Azkaban avant même de pouvoir se battre correctement. Tu hochas la tête, toi aussi tu voulais faire connaître ton nom. Tu voulais qu’on le respecte presqu’autant que l’on respectait celui de ta mentor, c’était ta mission. Aussitôt que Bellatrix te dit de l’attaquer, tu t’élanças. - Expelliarmus ! Puis, sans laisser vraiment le temps à son sortilège de même faire effet, elle enchaîna. - Flipendo ! Désarmer, puis mettre à terre. La base te ton attaque, pour faire comprendre de façon rapide et efficace que c’est toi qui contrôle la situation.

S’il y avait une personne en ce monde, au temps présent, qui était capable de vraiment te comprendre, c’était Bellatrix. Vous aviez toutes deux connue la frustration d’être née femme de sang-pur avec un esprit de combattante. Heureusement pour toi, tu avais réussi à t’émanciper assez tôt et à faire comprendre à ta famille que tu ne serais jamais l’enfant sage modèle, et que s’ils t’empêchaient de faire des tiennes, tu ne ferais qu’apporter le déshonneur sur votre famille. Alors, plutôt que de te rejeter, ils avaient décider d’accepter et d’enrichir la personne que tu étais, et cela apportait plutôt de la fierté et du respect sur votre famille. Tu ne te faisais pas d’illusions, avec les ennuis qu’apportait ton frère en ce moment, il était de ta responsabilité de continuer à faire de Carrow un nom à la fois respectable et craint pour les bonnes raisons.

Comment connaître le pouvoir de la douleur sans l’avoir ressentie ? Tu ne comptais pas sur un entraînement sage et théorique. Tu savais tout à fait de quoi Bella était capable, et c’était bien pour cette raison que tu avais jeté sur elle ton dévolu. Tu savais que tu étais apprécié de la jeune femme et qu’elle accepterait de t’entraîner comme elle aurait aimé qu’on l’entraîne quand elle avait ton âge. La Lestrange était une sorcière très talentueuse, contrairement à ce que certains semblaient penser. Elle excellait dans l’art du duel, et cela se voyait clairement dans la facilité qu’elle avait à envoyer tes sortilèges dans le mur. Alors que la brune s’approchait de toi l’air féroce, ton coeur se mettait à battre plus vite et ton sang pulsait dans tes veines. Un sourire presque sadique s’afficha sur ton visage, tu allais commencer à t’amuser. Le bonheur que la bataille t’apportait était sans égal, et si cela te rendait folle aux yeux de la plupart des gens, tu savais que l’ancienne Black comprendrait. - Jambencoton. Tu essaya à nouveau de déstabiliser ton adversaire. - Stupéfix ! Tu passais à l’offensive. Tu pointa ta baguette sur une pierre dans un coin de la salle, et à l’aide d’un charme de lévitation non formulé, l’envoya à toute allure vers les jambes de ton ennemie temporaire. Une étincelle d’excitation brûlait dans tes yeux.