Sujet: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Mer 13 Juin 2018 - 19:06
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Décembre 1975, Pré-Au-Lard, l'asphalte londonien avait tombé sa couverture brûlée et laissé place à un épais drap blanc. Le bourdonnement citadin incessant d'une ville qui ne dormait jamais s'était rompu, s'abandonnant au calme et à la quiétude champêtre. Le fourmillement de ses habitants s'était évanoui, et à présent seuls quelques visages juvéniles arpentaient des rues à demi-désertes. Dans un craquement sourd, tout ce qu'il haïssait avait disparu. Les mains dans les poches, refuge chaleureux et rempart de ce froid mordant, le sorcier déambulait le pas englué dans cette mélasse blanchâtre. Son regard perdu sur les scintillements des vitrines qui arboraient leurs plus beaux atours en ce mois festif. Ses pensées plus légères et gaies à l'idée de la revoir après de long mois d’inquiétude et de correspondance. Il allait de nouveau pouvoir partager ses craintes et ses certitudes avec celle qui avait partagé les étés de son enfance. Celle là même qui l'amusait et la fascinait. Et bien que le temps est fait son oeuvre effaçant toutes les croyances (ou presque) qui avaient parfait son éducation, elle restait. Un coup d’œil jeté par dessus l'épaule et le voilà qu'il poussait une lourde porte dans un grincement strident à en faire pâlir une harpie. L'effervescence des lieux lui sautait au visage. L'établissement était bondé. Le sorcier ne s'attendait pas à une telle affluence en ces périodes de fêtes de fin d'années, pensées trop naïves. » Faen! « Il s'était surpris à jurer dans sa langue natale. La clientèle se bousculait, trinquait, chahutait dans un capharnaüm monstre. Si bien qu'elle faisait passer le rush matinale du ministère pour une berceuse, une mélodie enfantine. Et le voilà qui se jetait dans la ruée, jouant des coudes dans le maigre espoir de trouver une table libre à l'abri du courant d'air glaciale et des oreilles indiscrète. Sa robe et ses chaussures tâchées d'effluve d'alcool, le norvégien se laissait gracieusement glisser le long d'une chaise, exalté par sa traversée solitaire. Et avant qu'il n'est pu se remettre les idées en place, un sorcier bien portant plaquait son poing potelée sur la table. Un carnet dans sa main encore libre, son regard souriant accroché dans le sien, ses lèvres s'ouvraient, mais aucun son ne pouvait lui parvenir dans ce brouhaha. Le norvégien se leva brusquement et approcha ses lèvres des oreilles du tenancier, lui murmurant quelques mots imperceptibles dans cette cohue. Il n'avait d'autre choix que rebrousser chemin, laissant l'oubliator attablé.
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Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:48, édité 3 fois
Freya Bakke
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Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Fenrir, ce loup géant de la mythologie nordique | PATRONUS : Une loutre | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Mer 13 Juin 2018 - 20:44
L’hiver était là, avec sa neige et son vent glacial. Un plaisir pour Freya. En même temps, il y avait assez peu de saisons qu’elle n’appréciait pas. Mais l’hiver, tout était si beau, si brillant, même le sol scintillait. Magnifique. Le parc était sublime le matin, avant que qui que ce soit n’ait pu aller marcher sur la neige de la nuit. Elle se faisait souvent ce petit plaisir, de se lever tôt et de traverser le château, juste pour aller près du lac et regarder cette étendue blanche immaculée. Enfin, chacun son truc!
Mais quelque chose de mieux occupait son esprit en cette fin de vacances scolaires. Si elle était restée au château, elle entendait profiter tout de même de sa proximité avec une personne toute particulière. Un homme qu’elle n’avait pas vu depuis bien trop longtemps à son goût. Ils avaient rendez-vous aujourd’hui. C’était donc dans une grande joie qu’elle s’était préparée. Robe, coiffure, tout y était passé pour retrouver un peu de ses habitudes en dehors de ce château dont elle n’était pas encore totalement habituée. Ses collègues avaient beau être tout à fait charmants avec elle, elle n’avait pas encore eu l’occasion de réellement sympathisé avec eux. Freya avait donc plus que besoin de cette rencontre. Ils ne s’étaient jamais réellement quitté puisqu’ils s’étaient beaucoup écrit. Mais le revoir lui ferait tellement plaisir.
Peu avant l’heure convenue, elle avait donc pris le chemin de Pré-au-Lard. Presque sautillante tant elle voulait arriver rapidement, elle arborait un sourire plus que joyeux, faisant parfois même se retourner quelques personnes… Enfin, finalement c’était peut-être son accoutrement peu conventionnel ici qui les faisait se retourner… De toute façon elle n’y prêtait aucune attention! Elle fut rapidement devant la même porte bruyante que son comparse quelques minutes avant, la poussant dans le même bruit, avant de se retrouver dans la même foule. Se dressant sur la pointe des pieds pour balayer la salle du regard, sautillant par endroits, elle finit par le repérer, au fond de la salle. Retrouvant son sourire, elle se faufila entre les personnes présentes. Sur le côté, en se baissant, en enjambant, elle finit par arriver près de lui.
- Min lille hvite ræv!
Oui, mon petit renard blanc… Il ne fallait pas trop chercher à comprendre ce petit surnom tout affectif qu’il était. Le grand gaillard n’avait pas grand chose d’un petit renard mais c’était resté de leur enfance. Alors qu’elle lui était pour ainsi dire tombé dans les bras pour le serrer dans les siens, Freya senti pourtant un léger mal de crâne commencer à percer. Elle ne s’en inquiéta pas, juste un peu déçue qu’un tel symptôme puisse potentiellement l’empêcher de profiter pleinement de cette entrevue qui lui tenait tant à cœur.
-Yrian! Tu as l’air bien! Comment ça va? Je suis contente de te revoir!
Son enthousiasme était plus que clair, ne serait-ce que par ce sourire qu’elle arborait sans pouvoir s’en défaire. Bientôt le propriétaire des lieux était de retour. Prêt à prendre leur commande, Freya l’entendait très mal et lui-même semblait ne pas tellement l’entendre non plus. Alors dans sa délicatesse habituelle, elle avait finit par prendre le carnet de ses mains pour y noter elle-même la commande. Après un signe de tête et un sourire, l’homme repartit vers son bar. Voyant très vite qu’ils auraient du mal à s’entendre, Freya se permit un coup de baguette et ce fut le silence autour d’eux. Ainsi isolés phoniquement, c’était plus confortable. Mettant les coudes sur la table et son menton sur ses mains liées, elle l’écoutait avec une attention toute particulière, le couvant presque du regard.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Ven 15 Juin 2018 - 1:31
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La chaleur qui régnait dans l'établissement lui fit vite regretter la fraîcheur extérieur. Ces flocons se déposant sur ce visage marqué par la fatigue. Cette bise hivernal poussant au gré de ses assauts ce corps abattu par une masse de travail toujours plus accablante. Cette température polaire, mais si revigorante le faisant presque voyager vers sa terre natale. Le sorcier s'était pris à songer au pays et son apparente quiétude qui transpirait à chaque hibou reçu de son paternel. Il se retrouvait seul, enfermé dans ses pensées, l'esprit voguant vers des horizons plus lointaine où noirceur et ombre ne planaient guère telles une épée de Damoclès. Il se défit de sa cape, la posant délicatement sur ses genoux. Et tandis que ses doigts courraient sur la table, trahissant la nervosité et l'excitation qui l'habitaient, ses paupières trop lourdes s'accordèrent un répit amplement mérité.
Son âme vagabonde ne la remarqua pas. Prisonnier des songes il ne put la voir passer au travers de la devanture, son pas sautillant et enjôleur de farfadet. Il ne la vit pas non plus fendre la foule drôlement accoutré, enjambant sacs et paquets, se baissant au passage d'un plateau ensorcelé. » Min lille hvite ræv! « Une main tendue dans les mirages, sa voix cristalline le sortit de sa léthargie. Les sens en alerte, le regard vif, son visage écarlate se tournait vers elle. Elle n'avait donc pas oublié ce surnom enfantin qu'elle lui avait affectueusement donné alors qu'il n'était pas plus un qu'un botruc. Un sourire rayonnant perça chassant dans son éclat sa mine tiraillée. Skagen n'eut de temps de répliquer, le souffle coupé par son étreinte. Il avait attendu longuement ce moment, qu'il n'eut cœur à la repousser dans cette accolade asphyxiante. Tant est si bien qu'il ne remarqua pas dans l'immédiat ce petit quelque chose en Freya.
Sa présence lui redonnait l'énergie nécessaire. Les tracas de la vie au ministère, son manque indéniable de sommeil, ses incertitudes sur son futur à Londres, son enthousiasme débordant les balaya. Il se sentit aussi niais qu'une goule à sourire à s'en déchirer les pommettes. Il ne pouvait tout simplement plus s'en empêcher, comme si les ficelles d'un marionnettiste l'en obligeait. » Ja selvfølgelig! Et toi ? J'ai appris ce qu'il s'est pa...« ...Passé l'été dernier. Sa phrase resta en suspend. Devaient-ils réellement en parler, ou était-ce encore trop tôt pour elle. Il mourrait d'envie de le savoir autrement que pas le biais de sa maternel. Il crevait de désir d'en apprendre plus. Il était vrai que depuis le départ de son fils pour le Royaume-Uni, Mrs Skagen avait quelque peu perdu la raison. Il se laissait dire, qu'elle n'avait plus toute sa tête. » Nei, glem det!« Avec un peu de chance, elle n’avait sans doute pas perçu sa question à travers cette cohue.
Alors qu'un filtre, une bulle transparente les enveloppa dans une quiétude, leur regard se perdirent l'un dans l'autre. Le sorcier avait tellement de chose à lui demander, les questions se percutaient, s’enchevêtraient dans son esprit, que sa langue finit par tourner sept fois dans sa bouche avant qu'il n'ait pu calmer son enthousiasme. » Alors grande prêtresse ? Poudlard, c'est autant la débauche qu'on ne le prêtant ? « demanda-t-il sur un ton amical mais sarcastique.
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Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:40, édité 2 fois
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Ven 15 Juin 2018 - 11:40
Il y avait beaucoup de monde ce jour-là. Freya avait du faire preuve d’agilité pour parvenir à atteindre son but. Une prestation pas loin d’être digne d’une gymnaste. Mais toujours avec le sourire! Après tout elle ne faisait pas tout cela pour rien, loin de là. Elle avait un but précis à atteindre après cette sortie rafraichissante et ces acrobaties. Et ce but ne collait plus du tout avec la première description qu’elle en fit ce jour-là. Il faut dire que ce surnom était resté d’une époque très lointaine où Yrian Skagen était encore plus petit et plus frêle qu’elle. Ce qui n’était plus tellement d’actualité à force. Il était tellement grand maintenant. Freya préférait parfois ne pas se rappeler d’eux lorsqu’ils étaient petits. De cette époque où elle lui prenait parfois la main pour aller jouer dans les champs. Douce époque dont elle garderait un souvenir des plus sympathique.
Elle avait vu Yrian qui somnolait dans le fond. D’où son interpellation. Alors il est vrai qu’elle l’avait peut-être serré un peu fort… Mais elle était tellement contente de le retrouver. Et puis malgré la fatigue visible mais qu’elle ne prendrait pas la peine de relever car c’était sans doute inutile. Il avait un travail prenant. Ce qui pouvait largement l’expliquer. Enfin, il avait de bonne humeur tout de même, c’était important!
-Ja selvfølgelig! Et toi ? J'ai appris ce qu'il s'est pa..
Ah oui… Sujet délicat. Forcément il en avait entendu parler. Il n’avait pas donné beaucoup de précisions pour le moment mais il ne s’en passait pas beaucoup chez elle. Surtout qui pouvaient concerner Yrian. Elle avait donc un peu baissé la tête, un peu gênée par la situation à laquelle il faisait référence.
-Nei, glem det!
Il avait sans doute senti son léger malaise. Il était donc assez gentil pour détourner un peu la conversation. Ou en tout cas ne pas exiger de réponse. D’un autre côté c’était sans doute une bonne occasion de lui signifier qu’elle-même n’en voudrait à personne pour cet évènement. Freya savait bien ce qui se passait chez les Skagen et elle avait très rapidement fait le lien.
-Non ça va… Tu sais, ta maman a un peu de mal. Elle ne va pas très bien. Je ne lui en veux pas. Mais elle a été interdite de nous approcher maintenant. Elle est trop instable pour nous…
Ignorant ce qu’on avait réellement raconté à Yrian, elle n’avait pas pris la peine de raconter une nouvelle fois cette interruption du rituel, comment sa mère avait hurlé contre elle, brandissant son athamé. Il serait mentir de dire que Freya n’avait pas eu un peu peur sur le coup. Cette femme qu’elle avait connu si gentille qui disait (même si criait serait plus exact pour le coup) qu’elle ne devait plus mener les rites, qu’elle était impure à cette place par sa condition de sorcière. Heureusement, la communauté moldue présente ne semblait pas avoir relevé cette appellation. Un nom courant même pour des moldus qui pratiquaient cet autre type de magie. Le ministère aurait été obligé d’intervenir… Cela aurait sans doute été très pénible et heureusement son mari avait fini par la maîtriser. Personne n’était intervenu pour l’incident et les choses avaient repris leur cour… Enfin… Évidemment Yrian l’avait appris. Il n’était pas mêlé à cette histoire mais Freya se doutait qu’il devait être touché par ces tristes évènements.
Finalement les choses s’étaient calmées. Au sens propre. Le bruit avait cessé de les entouré et ils avaient pu commencer une conversation un peu plus joyeuse dans le calme. Aucun ne savait vraiment par où commencer. Finalement, c’était lui qui avait lancé les hostilités.
-Alors grande prêtresse ? Poudlard, c'est autant la débauche qu'on ne le prêtant ?
Ce petit surnom venant de lui, c’était un peu ironique maintenant. C’était un peu un jeu entre eux dirons-nous. Yrian ne suivait plus tellement ce mode de vie si particulier qu’ils avaient partagé à une époque. Il avait finit par retourner à une vie plus “normale”. Là où Freya avait continué à prendre de l’importance dans ce groupe.
-Oh non, c’est bien calme au final. Les Seidr plongent bien plus dans la décadence. Ou alors je ne sais pas tout… Ce qui est plus que probable!
Elle s’en amusait pour le moment. Freya ne savait pas encore tout de cette école ou de ses habitants. Même parmi les professeurs elle étaient persuadées que de drôles d’histoires devaient se passer. Alors que leur conversation se poursuivait, sa migraine semblait vouloir s’installer réellement. Elle lançait parfois dans sa tête, ce fut à un moment si fort qu’elle porta la main à son front quelques secondes. Ce n’était pas pour autant assez fort pour décrocher ce sourire de ses lèvres, bien trop heureuse qu’elle était de retrouver Yrian. Cela finirait par passer. Sans doute aidé par ce jus d’œillet qui arrivait avec le propriétaire des lieux.
-Et toi le Ministère? C’est aussi froid qu’on le pense?
Toujours dans l’humour, c’était souvent ce que l’on entendait de ces gens aigris qui avaient eu affaire à cet endroit que la plupart essayaient d’éviter. Mais elle avait poursuivi rapidement sur un ton où une légère inquiétude transparaissait.
-Ce n’est pas trop dur? Tu as un peu de temps pour toi?
C’était plus fort qu’elle. Depuis toujours. Freya ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour lui, peu importait pour quoi.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Dim 17 Juin 2018 - 18:10
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Un peu de mal, trop instable, interdite de les approcher. Elle n'avait rien perdu de sa franchise. Un troll n'aurait été plus bourru. La délicatesse du sujet semblait lui avoir quelque peu échappé. La santé mentale de sa mère déclinait, il le savait, en avait pleinement conscience, même s'il préférait botter le cognard en touche. Il s'était peut-être dérobé trop longtemps à ses obligations; trop loin pour donner un sens à tout cela, trop impliqué dans son travail pour réaliser, inquiet du contexte dans lequel il évoluait. Si bien que se le faire entendre par une personne externe à la sphère familiale égratignait son ego, sa fierté. Elle n'était pas n'importe qui certes. Ils avaient pratiquement grandi ensemble, partagé les mêmes croyances dans leur enfance, pratiqué un culte qui les avaient sciemment rapproché. Tant est si bien qu'elle était bien plus qu'un crush de colonie, une amie sur qui il pouvait compté, elle était comme un sœur. La réalité revenait au galop et son fer glacé lui arrachait une petite moue déconvenue. Pendant des mois il s'était soustrait à ses responsabilités, elle l'avait seulement aider à prendre conscience de la gravité des événements. » Du har rett... « finissait-il par dire. Il ne désirait pas s'éterniser sur le sujet. Il culpabilisait assez de ne pas être un support sain sur lequel sa maternel aurait pu se raccrocher, et il se sentait blâmable de l'avoir délaisser.
Poudlard, calme, il n'en revenait pas. Il s'était peut-être emporté sur la réputation de cette école de sorcellerie. La rivalité installée entre les différents établissements de magie laissait penser que Poudlard n'était qu'un orphelinat pour enfants à problèmes, ceux dont les autres instituts magiques européens ne voulaient attirer dans leur filet par peur ou dégoût. Au final peut-être était-ce une école sans histoire, aussi fade que Beauxbâtons. Son interlocutrice avait tout de même l'air d'y avoir pris ses marques, ce qui en soit démontrait à quel point Skagen s'était mépris et emporté sur la réputation de cette institution. Il allait s'en dire que Poudlard avait gagner une formidable sorcière pour dispenser des cours. La réponse de la jeune femme à son attaque tout aussi amicale que leur relation ne se fit pas attendre. La Ministère de la magie froid ? Ce n'était pas peu dire. La décoration n'aidait sans doute pas à réchauffer l'atmosphère, comme si tout avait été pensé pour obliger ses employés à fuir ce lieu sinistre. Le norvégien n'en était pas fan, mais son poste lui permettait de ne pas se brûler la rétine à fixer son propre reflet dans l'atrium lugubre. » C'est de bonne guerre, mais je dois avouer que l'endroit est aussi chaleureux qu'un funérarium...« lâchait-il sur un ton amusé son sourire de nouveau suspendu aux lèvres.
Elle s’inquiétait à son sujet, il trouvait toujours cela tellement attachant bien qu'il n'ait plus six ans, son cheveu sur le langue et son regard espiègle. Il était vrai qu'il ne fallait pas avoir la perspicacité d'un aveugle pour se rendre compte que le sorcier était pour ainsi dire au bout du rouleau. Retard dans ses rapports, montagnes de dossiers, la vie au ministère n'était pas un long fleuve tranquille, son sommeil empatissait. Bien qu'il ne frôlait le burn out à chaque nouveau cas d’usage abusif de la magie, il avait toujours cette flamme en lui qui le poussait à aller de l'avant. Décidé à ne pas plus l'inquiéter sur son hygiène de vie et le cruel manque de repos, il truqua légèrement la vérité. »Tu me connais, même si je dois travailler vingt-quatre heures, j'arrive toujours à trouver un peu de temps pour souffler...« Le sorcier était piètre menteur, mais sur celui-ci il jurait sans être bien sorti. Il s'accordait une gorgée de jus d’œillet qu'elle leur avait commandé. Le liquide manqua de passer par le mauvais trou. Au final, elle ne devait pas si bien le connaître pour lui commander ce jus de chaussette. »La prochaine tournée est pour moi! « annonçait-il son sourire angélique en coin de lèvres.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Dim 17 Juin 2018 - 22:18
Freya bien qu’assez diplomate n’avait pas pour habitude de mâcher ses mots. Elle avait donc été assez directe avec Yrian. Il faut dire aussi qu’elle le pensait assez au fait quand à la situation de sa mère. Freya avait encore une certaine affection pour elle. Ce qui s’expliquait par la proximité qui avait existé entre les deux familles. Rapprochant au passage les deux enfants qu’étaient Freya et Yrian. Mais la belle savait que la situation plus que délicate devait être difficile à vivre pour son ami. Ce qui se confirmait largement par cette mine déconfite qu’il affichait. Elle s’en voulait un peu de provoquer chez lui ce genre de réactions. Il ne semblait pas vouloir insister pour autant, elle n’allait donc pas insister.
-Du har rett...
Elle respecterait son choix et n’en rajouterait pas. Il allait sans doute avoir besoin de temps pour réellement accepter les choses. A côté, elle ne pouvait que compatir et lui apporter un certain soutien. Du mieux qu’elle le pouvait. Alors qu’ils ne se voyaient pas toujours régulièrement. L’un de ses grands regrets.
Et cette migraine qui ne voulait décidément pas la quitter. Elle en avait presque mal jusque dans le cou. Ainsi que cette étrange sensation de parfois entendre un son très aigu, comme pour la couper du reste de ce qui l’entourait. Mais très vite le sujet de la conversation fut le plus prenant. Il faut dire que l’école où elle enseignait avait une sacré réputation. Chose qu’elle venait de réfuter. Finalement elle s’y sentait plutôt bien. Bon, Freya n’y enseignait que depuis quelques mois. Mais c’était plus sympa que ce qu’elle avait pu imaginer. Et il faut dire que la défense contre les forces du mal avait cet avantage d’être une matière intéressante et très active. Une matière qui avait tendance à bien plaire aux étudiants. Alors puisqu’ils étaient dans ces petites chamailleries, elle avait enchainé sur le lieu de travail de son ami.
-C'est de bonne guerre, mais je dois avouer que l'endroit est aussi chaleureux qu'un funérarium...
Freya eut un rire chaleureux (malgré le fait qu’il lui avait semblé l’entendre raisonner dans son crâne comme amplifié de façon excessive) à cette réponse pour le moins honnête. Mais comme à son habitude, l’inquiétude l’avait vite rattrapé. Il faut dire qu’elle avait toujours eu cette tendance à vouloir le protéger, quand bien même ce n’était pas du tout son rôle, et encore moins aujourd’hui. Mais c’était plus fort qu’elle, attachée à lui comme elle l’était.
-Tu me connais, même si je dois travailler vingt-quatre heures, j'arrive toujours à trouver un peu de temps pour souffler...
Il avait l’air assez convaincu de ce qu’il disait. Elle ne le croyait pas réellement pour autant. En fait, même si il pensait réellement tout cela, elle n’avait pas l’impression que c’était vrai. Tout simplement parce qu’il avait de véritables valises sous les yeux.
-Moui, justement je te connais. J’espère que tu auras des moments plus calme, je te le souhaite…
Finalement ce qu’elle avait commandé était arrivé. Il avait eu l’air un peu déçu et avait même manqué de s’étouffer. Oh elle savait très bien pourquoi. C’était entre la petite plaisanterie et la prévention. Histoire surtout de se donner bonne conscience. Après tout, ils avaient grandi dans une communauté ou célébration rimait avec boisson. Et pas du jus d’oeillet pour le coup…
-La prochaine tournée est pour moi!
Freya eut un nouveau rire. Elle se doutait bien de ce que cela donnerait. Il n’avait pas apprécié sa commande, et elle l’avait prévu.
-Oh je sais bien ce que tu veux Yrian. Mais vois le bon côté des choses, nous aurons été raisonnables le temps d’un verre! Mais je prendrais la suivante alors!
En riant elle avait approché sa main de la sienne dans le but de la serrer un peu amicalement. C’était comme ça, Freya était quelqu’un qui aimait le contact physique. Une habitude qu’elle allait peut-être regretter.
A peine l’avait-elle touché qu’une horrible sensation la pris. D’abord, elle cru manquer d’air, alors elle inspira rapidement dans sifflement angoissant. Puis une très violente douleur, c’était généralisé, tout son corps se crispa d’un coup. Cela avait provoqué un violent mouvement de recul. Une douleur vraiment atroce, mais le souffle coupé elle n’avait pas même eu la possibilité de crier. Ses yeux clos, elle avait pourtant quelques images. Tout était sombre, mais quelque chose brillait, comme un visage, mais pas humain. C’était comme une statu d’argent, mais uniquement une partie, juste ce visage qui ne semblait pas vraiment en être un. Un rire aussi, et quelque chose qui pendait au-dessus d’elle. Des cheveux, des cheveux sombres et bouclés.
Freya avait rapidement repris ses esprits. Cela n’avait peut-être duré que quelques seconde, quelques courtes secondes d’ailleurs. La belle était pourtant tendue à l’extrême, s’était écarté de la table, une main sur la poitrine où elle avait manqué d’air, l’autre sur la table pour se tenir. D’un coup très pâle et le regard encore terrifié, elle ne savait pas trop ce qui s’était passé. La Spakona venait visiblement d’avoir une vision. Jusque-là, elle savait un peu le reconnaitre. Mais il ne lui était encore jamais arrivé de la sentir si violente. Surtout que cela semblait concerner Yrian. Elle n’avait encore jamais eu de prédiction avec une personne qui n’était pas concernée. Ce qui ne la rassurait pas tellement…
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Lun 18 Juin 2018 - 15:37
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Skagen lui était reconnaissant de n'avoir rien à redire là-dessus. Sa mère, cette maladie et tout ce qu'elles engendraient, l'inquiétude et les remords, la culpabilité et la peur. Bien qu'il nourrissait envers elle une confiance indéfectible, il ne souhaitait pas aborder tout cela, pas en ce jour, pas en ce lieu. Et la simple idée de mettre des mots, de parler ouvertement de ce mal exempt de magie, le plaçait dans un cruel embarras. Il ne se sentait simplement pas d'humeur d'épiloguer à propos de sa maternelle. Il savait au fond de lui, qu'il ne pourrait cependant pas se dérober à ses responsabilités éternellement, que le moment opportun, il devrait y faire face. Son esprit fut tellement torturé par ce tabou, qu'il n'avait su remarquer que son interlocutrice souffrait elle aussi silencieusement, massant avec délicatesse son front. Le reste de leur conversation fut d'un ton plus léger, abordant leur travail respectif, la dureté de leur tâche. Son petit mensonge n'avait clairement pas eu l'effet escompté. Il savait pertinemment que son visage tiré le trahirait, que toute la volonté du monde ne dissimulait ses petits yeux bouffis, rongés par un manque cruel de repos. Il n'avait juste pas envie de l'alarmer, elle avait sans doute d'autres jardins à dégnomer. Il lui souriait toujours aussi bêtement, il ne pouvait pas refréner cet excédent de joie. » Je songerais à plus de calme quand les rats auront fuis le navire. « lâchait-il d'un ton détaché inaudible, un léger souffle filant entre ses lèvres. La société déraillait, ses règles désuètes les tiraient dans les abîmes et tout le monde (ou presque) s'en accommodait. Alors pour ce qui était d'une bonne nuit de sommeil, il s'en était volontiers passé. Le destin lui en voulait, sa chienne de roue ne tournait plus et la case sur laquelle elle bloquait ne lui laissait présager une éventuelle éclaircie, un futur dans la lumière.
Son verre entre les doigts, il s'amusait à lui donner le tournis. Il aurait juré pendant un instant que son contenu se vidait par lui-même, comme s'il répondait à ses désirs d'un breuvage plus costaud, d'un remontant corsé. Et alors que son regard se portait sur celle qui partageait la tablée, le petit récipient roulait d'avant en arrière, bercé par le vide incondionnelle qui l'habitait, avant de percuter son coude. Dans un geste vif, son bras gauche s'était portée à hauteur de son visage. Le barman accourait, fendant la marée humaine, il disparut un moment avant d'apparaître dans un léger craquement sonore. Ravi d'être tiré de derrière son comptoir, il griffonnait de son écriture brouillonne le commande du norvégien. L'oubliator le congédiait d'un hochement de tête, dans ce même bruissement le tenancier les abandonnait. » Laissons la raison pour les sages et dis moi tout, je veux tout savoir, comment s'est passée ta rentrée, le niveau de cette école... « Il la dévisageait presque se rapprochant, le buste au dessus de leur table. Il était consumé par la curiosité. » Un sorcier avec qui déambuler dans les couloirs? « demandait-il sur un ton amusé, mais toujours aussi sérieux. Son arrière train de norvégien de nouveau sur l'assise de sa chaise, son regard taquin dans le sien, un sourcil arqué pour marquer son intérêt.
Son rire raisonnait encore, percutait leur cocon de quiétude et se tut brutalement. La chaleur de sa main dans la sienne se laissait chasser dans un courant d'air frais. Son sourire s'évanouissait subitement. Son regard s'était durci. Un bruit de bois raclant le sol accompagnait son élan. Ses jambes l'avaient porté aux côtés de Freya en un battement de paupières. Il avait empoigné la sorcière avec force et douceur. L'esprit vif, ses pensées se bousculèrent. Il n'avait aucune idée de ce à quoi il assistait impuissant. Le souffle coupé, les sens en alerte, il balayait la salle dans une œillade emplie de noirceur. Il cherchait désespérément la source de cette agonie horrifiante. Chacun vaquait à ses occupations, riant, buvant dans un capharnaüm des plus silencieux. Le corps de son amie s'était figé de douleur. Ses yeux clos n'avaient rien de rassurant pour Skagen. Seul sa respiration sifflante témoignait d'une signe de vie. » Store søster ! « Le plat de sa main battait vigoureusement la joue creusée de la sorcière. Il savait qu'elle avait le don de seconde vue, qu'elle était emprunt à des prédictions, mais pour une première, il ne s'était pas attendu à cela. Le teint pâle, le front perlé, le temps s'était figé. Elle était en transe depuis une poignée de secondes qui lui était apparut être une incommensurable éternité. Il allait définitivement avoir besoin d'un bon remontant après tout cela.
Il avait lâché son emprise sur elle, reculé de quelques pas, les mains fermement appuyées contre sa taille. Il la surplombait de toute sa taille. Planté, le corps immobile, le regard interrogateur, la mine inquiète. Il avait reprit ses esprits. Tout s'éclairait à présent, son don, ses visions. Effrayant, il n'avait aucun autre mot pour décrire ce qu'il venait de se passer. Il prit encore quelques secondes pour raisonner, se mettre au clair. La manche de sa robe épongeant son front, il essayait de trouver des réponses à tout cela. Il pensait au rythme de sa respiration, bien trop vite pour être concis. Il aurait pu faire le rapprochement. Le contacte aussi court fut-il, le déclenchement de sa vision, tout était lié. La prédiction avait à voir avec lui. Quelque chose allait se passer et à en croire la douleur qui irradiait de Freya, cela ne pouvait être une partie de plaisir. Cependant, il était encore trop nerveux pour faire le rapprochement. Inquiet pour son amie d'enfance qui s'était quasiment effondrée de douleur. Terrifié qu'elle se retrouve de nouveau prise dans une crise. Anxieux car au fond de lui une petite voix lui murmurait des inepties qui ne pouvaient s'avérées sérieuses. Ses poumons se remplirent d'air et il s'agenouillait auprès de la Spakona. Il lui prit la main, elle tremblait encore, elle devait être dans le même état d'esprit que lui, voir pire. » Tu... Ça va ? « finit-il par dire d'une voix peu assurée. Il n'avait rien trouvé de mieux à dire. Il ne souhaitait pas lui demander ce qu'elle avait vu ou ressentit, elle consentirait à lui dire l'objet de cette vision par elle même.
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Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:42, édité 2 fois
Freya Bakke
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Lun 18 Juin 2018 - 23:58
Plus le temps passait, plus il était évident pour Freya que le lien qu’elle pouvait avoir avec Yrian était fort. Elle avait ce sentiment qu’il était important pour elle, que son bonheur à lui participait au sien. Cela n’avait rien à voir avec une relation amoureuse. Cela faisait bien longtemps qu’elle faisait cette différence. Non, elle avait pour lui cette forme d’attachement et de compassion extrême. Il était comme de sa famille, comme son frère. Alors le lien s’était fait, s’était renforcé, et s’était petit à petit bien ancré. Aujourd’hui c’était ce lien qui la rendait si heureuse de le voir. Tout comme c’était lui qui la faisait presque culpabiliser d’avoir parlé de sa mère. Elle était malade, Freya le savait. Cela la rendait un peu triste aussi d’ailleurs. C’était une femme qui avait été si charmante. Il avait été assez choquant pour Freya qu’elle puisse tenir de tels propos et tels geste envers elle. La concentration et l’énergie qu’avaient demandé le rituel en cours n’avaient pas aidé à faire passer les choses. Mais c’était ainsi. Et Yrian lui-même devrait faire avec. Ce n’était pas elle qui pourrait y changer grand chose…
Ils s’étaient ensuite intéressé à la situation du jeune homme. Plus précisément à son sommeil visiblement trop rare pour être réellement en forme. Même si elle le voyait tout à fait joyeux ce jour-là et prompt à rire aux éclats avec elle, ces traits tiré et ces yeux gonflés de fatigue n’avaient pas pu lui échapper.
-Je songerais à plus de calme quand les rats auront fuis le navire.
Son sourire et sa bonne humeur ne pouvaient pas laisser Freya dans son inquiétude. Elle avait donc repris les siens, souriant franchement et de bon coeur à ce petit quelque chose qui faisait qu’elle aimait tant son petit renard blanc.
-Je t’offrirais un chat si il le faut mais crois-moi ça viendra, et le plus tôt possible. Tu fais peine à voir avec tes yeux noirs!
Elle plaisantait un peu. Et même si il y avait une part de vrai dans ses propos, c’était surtout pour une fois de plus se moquer un peu de lui. Au fond, Freya ne voulait que son bonheur. Mieux encore, pouvoir le partager avec lui lors de moments de complicité comme ils étaient en train de le faire. Même si cette entrevue autour d’une table avec ce jus d’oeillet avait presque quelque chose de formel par rapport à leurs habitudes. Ne pouvant pas l’inviter à venir la voir à l’école, ils n’avaient pour le moment pas beaucoup plus d’options. Alors il avait fini par demander une autre boisson, sans doute quelque chose de plus fort. Ce qui n’était pas pour déplaire à la belle.
-Laissons la raison pour les sages et dis moi tout, je veux tout savoir, comment s'est passée ta rentrée, le niveau de cette école...
Elle n’avait pas eu le temps de répondre qu’il se penchait vers elle avec ce petit regard espiègle qu’il avait déjà étant enfant. Elle avait plissé les yeux en retour, se penchant elle aussi au-dessus de la table pour rejoindre son regard.
-Un sorcier avec qui déambuler dans les couloirs?
Un éclat de rire la raccompagna jusqu’au fond de son siège. Forcément! Il était curieux de savoir si un sorcier pouvait faire battre son petit coeur. Ce qui n’était encore jamais arrivé.
-Si tu veux tout savoir… Non! Mais pour rattraper avec ton autre sujet, je suis sûre qu’il se passe des choses chez les collègues! Le professeur de vol et d’astronomie ont sûrement une histoire! J’en suis presque sûre! Ils n’arrêtent pas de se glisser des regards! Et j’ai cru comprendre qu’une autre collègue, le professeur d’étude des moldus, semblait se prendre du bon temps après qu’elle ait été attaquée l’année dernière. En même temps je peux la comprendre… Mais sinon c’est une équipe quand même très féminine… Je ne pense pas trouver en cherchant par là…
Puis reprenant doucement son propre regard en coin et son sourire plein de malice elle avait naturellement enchainé sur un…
-Et toi?
Question habituelle. Même si elle n’étais pas forcément au courant que sa fameuse collègue, Soyle Hoover, avait également profité du temps de son ami. En même temps, si elle l’avait appris avant, il aurait été probable qu’elle prenne la peine d’en apprendre plus sur la belle rousse. Peut-être était-ce une occasion. Ou peut-être avait-il d’autres choses à lui avouer. Ou peut-être rien d’ailleurs…
Très vite, en une fraction de seconde, la situation avait totalement changé. Sa vision avait provoqué une réaction si violente qu’elle n’avait sur le coup pas compris ce qui se passait. Elle ne l’avait pas même entendu l’appeler de ce doux surnom qu’elle trouvait toujours aussi touchant de sa bouche. Elle n’était pas sa soeur, elle ne le serait jamais. Et pourtant c’était un peu comme si elle l’avait toujours été. Elle n’avait pas senti sa main sur sa joue, ni son emprise alors qu’il l’avait saisi avec vigueur. Tout ce qu’elle sentait c’était cette douleur atroce. Tout ce qu’elle voyait, c’était cette forme argentée plus loin. Tout ce qu’elle entendait, c’était ce rire qui la glaçait jusqu’aux os et la hanterait sans doute encore un moment si elle se souvenait de cette prédiction une fois réveillée. Yrian était comme dans un autre monde pour elle, un monde qui refusait de s’ouvrir.
Enfin, elle finit par reprendre le dessus, mettant fin à cette douleur et plus généralement à cette vision. Freya se sentait encore très mal, tendue, tremblante, comme un peu endormie, sa tête tournait un peu, et elle avait l’impression d’avoir été vidée de son énergie. Elle avait pris quelques secondes pour reprendre une respiration correcte. Tête baissée, repliée sur elle-même, elle ne pouvait que voir ses mains sur la table. Il était encore à côté, une bonne nouvelle. Après une vision aussi violente il aurait été mentir de dire qu’elle n’appréciait pas un peu cette présence si positive. Ce qui avait été plus apprécié encore lorsqu’il s’était approché pour se mettre à sa hauteur. Sentir sa main chaude autour de la sienne était si réconfortant. La sienne devait être glacée. Elle tremblait, ne savait plus trop où elle en était, et voyait maintenant ce regard sur le visage de son ami. Soudainement vidée, elle avait lentement été poser sa tête sur l’épaule si amicale d’Yrian.
-Tu... Ça va ?
Finalement un peu remise, elle s’était redressé avec un sourire timide. Fatiguée, visiblement, mais déjà bien mieux que quelques instants avant. Dans un nouveau geste affectif plein de tendresse et de bienveillance elle avait passé sa main (toujours aussi froide cela dit) sur la joue de son ami.
-Oui je… ça va.
Un nouveau rire visant plus à le détendre lui qu’elle avait glissé de sa gorge. Un léger, petit, un qui pouvait flotter dans toutes les oreilles sans choquer personne.
-Excuse-moi, j’imagine que c’était assez impressionnant. Je… c’était assez intense, mais ça va, je t’assure. Elle m’a prise par surprise celle-là, c’est tout. Mais je vais bien, ne t’en fais pas.
En fait, un fois un peu redressée, elle n’avait plus même cette migraine. Alors à part le fait qu’elle avait réellement eu un mal de chien et qu’elle était maintenant vidée de toute énergie, elle se portait plutôt bien. Mais ce n’était pas inhabituel qu’elle soit un peu fatiguée. Sans compter que celle-là avait été vraiment intense. Elle ne voulait pas s’avancer sur ce qu’elle avait vu. Surtout si ça le touchait réellement lui. Après tout, ça avait été bien trop court pour qu’elle comprenne réellement quelle place elle avait pu occuper dans cette scène.
-Tu… Tu ne m’avais jamais vue en vision n’est-ce pas? Pour une première tu as tapé fort. Il y a des plus douces heureusement… Ne t’en fais pas, je ne sens plus rien, je ne devrais plus en avoir, pas tout de suite, tu peux te détendre.
Freya termina son jus d’oeillet, rafraîchissement bienvenu après de telles émotions. Même si elle ne dirait sans doute pas non à plus fort quand la commande d’Yrian arriverait. Puis relevant les yeux vers lui, elle eut un petit soupir amusé, de ces rires qui n’en sont pas réellement par manque d’énergie ou de volonté.
-Je t’écoute. Tu as l’air d’avoir des questions plein la tête. Je connais ton regard min lille hvite ræv, je te connais.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Jeu 28 Juin 2018 - 14:10
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Du reste de leur conversation, il n'en garderait qu'un vague souvenir, un mirage auditif. Il avait été question de lui offrir un chat. Une plaisanterie, une petit boutade à laquelle il avait certainement poliment laisser un éclat de rire lui échapper. Elle ne parvenait pas à chasser l'inquiétude qu'elle éprouvait à son égard. Son manque cruel de repos, de répit avait l'air de nourrir une profonde anxiété en elle qu'il n'arrivait pas lui même à éprouver. Cela restait attachant bien que le norvégien n'en tenait guère compte. Elle lui avait ensuite exposé les roucoulades au sein de l'école de sorcellerie et de magie britannique, sans qu'il ne puisse remettre une matière avec l'autre. Était-ce le professeur d'astronomie avec celui d'étude des moldus, le sorcier qui dispensait les cours de vol avait-il été attaqué? Tout se noyait dans un joyeux bordel. Il lui avait juste semblé que le professorat coulait du bon temps entre les vieux murs de l'institut de Poudlard, tandis que la marmaille devait sustenter son désir d'apprendre par elle-même. Elle devait aussi lui avoir demandé si il voyait quelqu'un en dehors de son travail. Pour sûr il s'était tût. Sa vie n'avait rien de passionnante. Il vagabondait par-ci par-là, sans s'être un jour réellement engagé par crainte de souffrir. N'ayant qu'un temps libre plutôt limité, il avait longuement arrêté de voir qui que ce soit. Pour dire vrai, personne n'éveillait son intérêt, enfin il avait peut-être cette sorcière, l'auror... mais cela, Skagen n'avait aucun désir de partager cette information. Sentimentalement parlant, son existence pouvait se résumer à une flaque d'eau; quelque peu battue par les vents, mais toujours aussi ennuyante. » Aussi trépidant que le sommeil d'un veracrasse... « avait-il laissé glisser d'un ton détaché. Il était à mille lieux de tout ces sujets futils et inutiles. Puis, tout avait basculé...
Ces quelques secondes de flottement avaient balayé le peu d'énergie qui lui restait. Le temps était figé, l'air en suspension, le froid lui rongeant les os. Agenouillé le regard hagard plongé dans l'azur du sien, son corps se refusait à toute autre action. Les nerfs à vif, les muscles raides, son être lui criait dans un frisson mordant de fuir. Quitter ce lieu et ne plus y revenir. S'esquiver pour oublier. Omettre cette vision d'horreur qui s'était offerte à lui. Se détacher de cette bulle où un rien l'affaiblissait. Une toute nouvelle vision de ce don, qu'il avait si longtemps sacralisé, avait éclos. Une éclosion violente et glaçante. Ses pensées, son esprit et ses envies entraient en conflit et plus rien n'avait de sens. Il brûlait de désir, la tentation du savoir. Savoir ce qu'elle avait vu, ressenti. Comprendre, si cette prédilection le concernait ou non. Clarifier ce qui devait l'être. Rendre ce supposé devenir plus concret. Il en brûlait de désir, mais la pudeur l'en empêchait. Ce n'était pas une première pour la Spakona, elle en avait vu d'autres au fil du temps. Le réconfort de sa tête posée sur son épaule le tirait de sa catatonie. La douceur de sa caresse l'arrachait aux songes sépulcrales. Son ricanement eut l'effet d'un remède. Son corps se décrispait. Sa motricité renaissait dans l'écho de ce gloussement. Puis de sa voix cristalline, elle brisait le silence dans laquelle le jeune oubliator plaisait à se morfondre. »Excuse-moi, j’imagine que c’était assez impressionnant...« Elle faisait bien de le souligner. Ce fut de loin la chose la plus choquante à laquelle il lui avait été donné d'être témoin. Il en avait vu des horreurs, les atrocités de la montée de ce mage noir qui deviendrait tristement célèbre. Il avait assisté aux spectacles de jeunes sorciers dépassé par leur faculté magique. Rien ne l'avait préparé à cela.
Elle s'était remise de ses émotions, tandis que son ami pataugeait encore dans le marasme de ses élucubrations. Passée était la stupéfaction. Envolés s'étaient toutes ses préoccupations. Deux verres apparurent et le bras serviable s'éclipsait. Dans un geste grossier et malhabile Skagen prit le récipient le plus à sa portée et en vida le contenu d'une levée de coude. Son whisky pur feu s'écoulant, d'ordinaire foudroyant et brûlant, le tirait peu à peu de son état de choc. Sa gorge se desserrait. Un bon remontant, il n'avait eu besoin que de ça pour reprendre des couleurs. Les fonctions de son être revenues, il s'attelait à se clarifier les méninges. Les suggestions, les réponses à tout cela ne le rassurait pour autant. Deux possibilités s'ouvraient et aucunes d'elles n'étaient guère attrayantes. Avec perspicacité, il en venait au fait que l'un d'entre eux courait droit vers un dessein peu enviable. Il aurait volontiers mis sa main à couper et affirmer qu'elle n'était que le messager et que toute cette mise en scène était le sombre présage d'un avenir lugubre, sa destinée. Elle tentait vainement de détendre l'atmosphère, de relativiser, minimiser les faits. Il avait cruellement ressentit le besoin de ce détendre, mais comment y parvenir. Comment faisait-elle pour paraître si détaché, détendue ? Le sorcier porta ses mains au niveau de son visage. Se frottant les yeux il espérait chasser tout cela. Ce ne pouvait être qu'un rêve, un cauchemar. Il allait se réveiller et elle passerait la porte dans sa démarche de petit lutin.
» Tu as l’air d’avoir des questions plein la tête. « lâcha-t-elle dans un soupir amusé abandonné de volonté. En réalité une seule question lui brûlait les lèvres. Une demande qui tirait ses entrailles dans les abîmes. Une angoisse qui lui arrachait un nouveau frisson. Il aurait bien sûr apprécié d'être au fait des moindres détails, connaitre la teneur de sa vision, quand, où, comment, s'il pouvait échappé à ce qu'elle avait vu? » Je... Tu as eu cette... Tu m'as touché juste avant... « bégayait-il sans formuler une réelle requête. Avait-il seulement besoin de le demander? Au fond, il connaissait déjà la réponse. Il s'était persuadé que tout avait avoir avec ce léger contact. Tout cela le concernait, lui qui était déjà au bout du rouleau. Son don n'avait plus aucun secret pour le norvégien, elle lui avait déjà expliqué son fonctionnement bien des années auparavant, alors qu'ils n'étaient que des adolescents inconscients. Un simple contact et elles se produisaient. Il ne fallait pas avoir eut un Optimal à tout ses ASPIC pour analyser les faits avec succès. Première vision, pas des plus joviales, premiers ennuies, et de taille. En effet, elle avait fait fort. » Sis*, celle là m'était destinée n'est-ce pas? « dit-il d'un ton détaché et quelque peu fataliste.
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Spoiler:
*Sis = Sœurette Désolé pour cette réponse médiocre et tardive Je me rattraperais à la prochaine promis
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Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:43, édité 2 fois
Freya Bakke
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Jeu 5 Juil 2018 - 20:27
Freya en avait déjà vu beaucoup. Ses visions s’étaient parfois montré très fortes. Une fois elle avait eu une vision d’un homme qui se noyait. Un sensation horrible que celle de manquer d’air. Mais elle s’en était toujours plutôt bien remis. Un instant à bien respirer et c’était reparti. Le problème avec cette vision qui venait de la prendre, c’était cette douleur généralisée, ce côté très oppressant et cette peur de savoir qui cette vision pouvait concerner. Yrian c’était son ami, son confident, son petit frère. Elle ne savait pas quel point de vue lui avait été montré dans cette vision. Mais l’idée qu’il puisse être la victime, celui qui subissait une telle douleur, elle en était très perturbée. Il était possible que ce ne soit pas par ses yeux qu’elle ait vu tout cela. Dans ce cas cela pourrait tout aussi bien être la personne qui infligeait cette douleur? Idée toute aussi dérangeante. Il n’était pas non plus exclu que cette vision la concerne elle. Idée à la fois effrayante mais assez rassurante en même temps. Même si les chances étaient infimes avec les circonstances qui l’avaient provoqué.
Pour le moment, elle tentait surtout de se remettre de ces émotions très fortes. Yrian n’avaient pas l’air très bien non plus d’ailleurs. Il s’était visiblement inquiété pour elle et semblait avoir du mal à la lâcher du regard. Ce regard qui bien que terrifié semblait lui crier qu’il la protègerait. Ils avaient repris leurs places d’origine et Freya avait tenté de détendre un peu le tout. Ce qui serait sans doute fortement aidé par l’arrivée des boissons. Yrian n’eut pas besoin de plus de deux secondes pour avaler son whisky. Là où Freya pris simplement le verre en main dans un premier temps. Elle tremblait. Le liquide ondulait tout seul entre ses doigts froids. Après ce constat elle en avait tout de même bu une bonne moitié avant de le reposer un peu rapidement, claquant assez fort le verre contre la table. Elle avait beau sembler la plus à l’aise du monde avec la situation, lui semblait avec le plus de mal du monde à l’accepter. Il savait, il connaissait son don, elle lui en avait parlé. Il savait qu’il avait de fortes chances d’être mêlé à cette vision. Et puisqu’elle avait été assez violente… Alors Freya savait qu’elle n’y couperait pas et l’avait invité à poser ses questions.
-Je... Tu as eu cette... Tu m'as touché juste avant...
Il ne savait pas comment formuler une telle question. Elle pouvait largement le comprendre. Tout comme elle préférait ne pas répondre avant qu’elle soit formulée. Par pure lâcheté elle ne voulait pas le faire, comme si cette question n’était pas valable tant qu’elle n’était pas clairement posée. Freya avait même posé un regard un peu honteux sur son verre, fuyant momentanément celui de son ami.
-Sis, celle là m'était destinée n'est-ce pas?
Il y avait des chances oui. Mais ce n’était pas l’unique possibilité. Et puisque Freya n’avait en soi pas vu grand chose, elle ferait de son mieux pour essayer de lui faire voir les autres possibilités. Sans doute parce qu’elle-même avait peur de le voir dans une telle position.
-Je n’en sais rien. Je n’ai pas vu grand chose. J’ai senti, oui, mais je ne sais pas qui. Tu sais que je peux être une autre personne, je sais simplement que tu es impliqué. Ou peut-être seulement moi d’ailleurs! Tu ne l’as peut-être déclenché que parce que tu y est mêlé de loin…
Elle avait senti au fur et à mesure que les phrases s’enchainaient qu’elle s’enfonçait… Alors après quelques secondes de silence elle s’était levé pour prendre son petit renard blanc dans ses bras, un sentiment de culpabilité dans les yeux.
-Ecoute, honnêtement je ne sais pas ce que j’ai vu, c’était trop peu et trop court. Je ne peux pas te dire oui ou non avec certitude… Tout ce que je peux dire c’est que tu es mêlé, mais je ne sais pas à quel point.
Freya s’était séparé légèrement de lui, tenant son visage entre ses mains déjà plus chaudes. Un sourire qui se voulait réconfortant (et sincère!) accroché au visage et le regard tendre, elle espérait avoir ne serait-ce qu’un peu rassuré son petit frère. Puis reprise d’une soudaine énergie, elle avait été finir son verre.
-Allez lille hvite ræv, je vais nous prendre une bouteille et on sort prendre l’air! ça va nous faire du bien, d’accord?
De toute façon Freya n’était pas une femme d’intérieur, c’était prévisible. Alors avec en plus ces émotions, elle avait besoin d’air frais et d’entendre ce vent faire vibrer les arbres autour du village.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Mar 10 Juil 2018 - 14:56
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Leur enfance lui semblait être des millions d'années derrière eux. Qu'avaient-ils fait de leur souvenir de bambins savourant la pureté des fjords? Qu'étaient-ils devenu, eux qui partageaient leurs moindres secrets, leurs déceptions, leurs craintes en toute franchise. Que s'était-il passé pour qu'ils se mentent l'un à l'autre ? Ils avaient grandis, voilà tout. Les deux norvégiens avaient gagné en maturité, responsabilité bonne à jeter. Ils s'étaient perdus de vue puis retrouvés. Malencontreusement le temps avait fait son œuvre, lavant de son sillage l'emprunte de leur complicité enfantine. Et bien qu'ils se soient sentis toujours aussi proche, -comme frère et sœur- quelque chose s'était brisé. Un reste de leur jeunesse abandonné dans les hauteurs des monts de leur Norvège natale, gelé à tout jamais par les neiges éternelles.
Du reste de son explication, le scandinave n'avait point jugé utile d'en toucher un mot. Elle s'était retranchée dans ce mensonge, laissée prendre dans ce cercle de vices. Savoir qu'il était mêlé dans un moindre mesure, ou qu'il soit le sujet de cette vision n'allait pas en le rassurant, mais il s'en contentait. Témoin ou victime, quelle différence cela faisait-il? Quelqu'un allait souffrir, atrocement aux jugés des spasmes qui avaient pris le contrôle de la Spakona. Et après tout n'avait-il pas signé pour être de ceux qui s'interposeraient au mal grandissant dans la région? Lui qui avait prêté serment. Lui que son caractère poussait à se jeter dans le feu de l'action. Souffrir l'espace d'un instant, mourir pour une cause juste, il pouvait très bien s'en accommoder. Il ne se résigna toutefois pas à ce qu'elle lui mente. Il n'avait pas besoin qu'on le protège. Il était à même de mener ses combats, défendre ses convictions, mais le pouvait-il seulement si les gens qui lui tenait à cœur venaient à taire la réalité ? Connaitre la vérité, voilà tout ce que le sorcier demandait. Un soupçon de franchise dans le chaos qui gagnait le société magique britannique était-ce trop en exiger ?
Tiraillé entre le moment présent et son esprit quelque peu brumeux, le nordiste se mura une nouvelle fois dans un silence de plomb. Il glissa une main dans le fond de sa poche, en tira quelques mornilles et les laissèrent rouler puis s'écraser sur la table. Le norvégien se leva tel une ombre dans la foule, un fantôme se faufilant entre la peuplade pressée dans l'établissement. L'étonnement, la surprise, l’effroi de sa vision passé, le jeune homme était en proie à l'agacement. Contrarié par le manque de confiance à peine déguisé que lui témoignait sa grande sœur. Dans un léger soupire, l'oubliator regagna la sortie poussant mollement la porte qui s'ouvrit sur ce paysage blanc laiteux si familier. La bise hivernal le requinqua, chassa les mauvaises ondes qui l'animaient dans son étreinte. Il ne pouvait consentir à lui en vouloir et se terrer dans un mutisme infantile. Les deux comparses ne partageaient pas autant de moment, il ne put se résoudre à finir cette journée en ayant soigneusement évité l'enseignante. Adossé à l'embrasure de l'entrée, robe de sorcier prise au vent, bras croisés sur le torse, il patienta quelques instants avant qu'elle ne franchise à son tour le perron de sa démarche singulière.
Changement de comportement déstabilisant, le sorcier arbora un sourire radieux aux coins des lèvres. Il ne pouvait lui en vouloir. Il avait appris qu'il était dans la nature de la Spakona de protéger tout ceux qui constituaient son cercle d'intimes. Se redressant dans le blizzard, le nordiste lui fit face. Il ne prêta pas grande attention à la bouteille qu'elle tenait en mains, après tout il boirait n'importe quoi tant qu'elle l'accompagnait. Mais liées derrière le dos, Skagen se pencha légèrement vers sa grande sœur. » Et si tu me faisait visiter cet endroit, il parait qu'il y a une cabane hantée pas très loin. « lâcha-t-il avec amusement tout en s'emparant de l'alcool qu'il s'empressa de porter à ses lèvres. La liqueur parcourut la gorge du norvégien brûlant son œsophage au passage. Prit d'une quinte de toux ardente, l'ouliator se frappa le sternum avec vigueur. » Par le caleçon de Merlin, c'est quoi cette pisse de gobelin? « toussota-t-il entre étouffement et ricanement.
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HRP:
Celui-ci est aussi désolant qu'un Troll au B.U.S.E. Je m'en excuse d'avance.
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Freya Bakke
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Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Fenrir, ce loup géant de la mythologie nordique | PATRONUS : Une loutre | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Mer 11 Juil 2018 - 15:44
Il fut un temps où les choses étaient simples, instinctives, faciles en somme. Cela s'appliquait aussi avec Yrian. Les enfants faisaient, simplement, sans se préoccuper de ce que cela pourrait donner après. Freya avait traîné son petit frère de cœur un peu partout, il avait fait de même avec elle, ils s'étaient même disputé parfois, ou avaient fait des bêtises ensemble. Il n'y avait pas eu besoin de faire plus que cela à l'époque. Mais maintenant, il y avait ces conventions sociales qu'ils avaient tous les deux assimilé, ces codes qu'ils avaient appris, et ces problèmes qui avaient grandi aussi avec eux. Des problèmes plus gros qu'eux. Alors les choses avaient un peu évolué. Freya ne pensait pas pour autant qu'elles avaient changé réellement, mais évolué était sans doute le mot le plus adapté. Et elle avait besoin de protéger Yrian, comme elle en avait toujours eu besoin. Cela se voyait sans doute beaucoup plus maintenant. Il était son meilleur ami, son petit frère, l'un des seuls qu'elle voulait voir heureux et bien dans sa vie. Sur ce qui n'était pas encore le cas, très visiblement.
Il y avait donc eu une tension qui s'était doucement installée dans leur conversation alors qu'elle ne savait pas comment lui dire qu'il y avait de fortes chances pour qu'un jour il souffre atrocement. Et sans doute plus longtemps qu'elle ne l'avait fait ce jour-là. Comment dire un truc pareil ? Du coup elle ne l'avait pas fait, ou pas directement. Chose qui avait visiblement déplu à son ami. Freya ne savait pas trop où se mettre. Alors elle avait fini par tenter de changer la situation. Elle avait proposé de sortir et il avait l'air d'accord. Enfin, il n'avait rien dit, mais il avait laissé de quoi payer sur la table avant de se lever. Bon... Alors Freya l'avait suivi en s'arrêtant au bar pour prendre une bouteille. Elle avait tout de même vérifié qu'il n'était pas parti. Non parce qu'il avait eu l'air d'avoir perdu un peu de sa bonne humeur. Il semblait l'attendre, alors elle se dépêcha et sorti rapidement, bouteille à la main. Yrian avait eu l'air d'être de meilleure humeur. Il avait même retrouvé son sourire. Alors elle avait aussi retrouvé le sien. Elle était rassurée. Freya voulait juste passer un bon moment avec lui, pour changer un peu d'air, pour le retrouver un peu.
Yrian la dominait de dix bons centimètres (il était loin le petit frère), le regard malicieux, et les mains dans le dos. Il s'était même un peu baissé pour lui parler. Elle n'était pas vexée, c'était un peu le jeu entre eux. Freya trouvait cela tellement mignon.
-Et si tu me faisait visiter cet endroit, il parait qu'il y a une cabane hantée pas très loin.
Oh oui, cette maison. Enfin maison c'était un bien grand mot, mais elle voyait bien de quoi il parlait. Alors amusée, elle lui lâcha la bouteille d'alcool en faisant un grand oui de la tête.
-Oh oui, si tu veux ! Mais honnêtement j'ai des doutes. On entend des choses mais je n'ai jamais trouvé une seule trace d'un esprit vers cette cabane. Pourtant tu me connais, j'ai essayé !
Alors lui prenant le bras enjouée, Freya commença à le guider vers la cabane en question. Jusqu'à ce qu'il fasse une sacré quinte de toux.
-Par le caleçon de Merlin, c'est quoi cette pisse de gobelin?
Oh, et bien il semblerait que ce soit la bouteille qu'elle avait prise un peu plus tôt qui soit à l'origine de cette toux. Intriguée, Freya pris à son tour l'alcool en main pour vérifier. Une légère grimace s'était accrochée à son visage suite à son essai malgré tout prudent.
-Je te l'accorde, c'est un très mauvais akvavit. Promis, la prochaine fois je prendrais directement celui de tante Sigyn...
Il fallait avouer que la tante Sigyn faisait très bien l'akvavit. Elle le parfumait à la cannelle, c'était un vrai délice. Clairement pas le cas de la mixture dans leurs mains. Mais bon, puisqu'ils n'avaient que cette bouteille entre les mains, elle en repris un petit coup en continuant à avancer. Plus ils avançaient, plus c'était calme autour d'eux. Ils quittaient le village, croisaient de moins en moins de monde. Ils étaient bientôt au milieu de ce paysage blanc, cette forêt calme où la neige commençait à tomber très doucement. C'était sans doute ce qu'elle préférait. Avancer dans cette neige fraîche, quelques flocons tombant dans ses cheveux sombres, le sourire aux lèvres et son petit frère au bout du bras. Dans une petite clairière un peu avant d'arriver, elle s'était arrêté avant de se retourner souriante vers lui.
-Franchement, on se pose dans un coin comme ça, on fait un grand feu et on passe une soirée avec une bonne bière, une bonne dose de cerf fumé et quelques fèves, ça fait pas une bonne soirée ? C'est pas encore la Norvège mais ça changerait, non ?
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Jeu 12 Juil 2018 - 17:07
I'm not looking for somebody who's lying. ϟ Freya & Yrian
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Ils avaient quitté l'établissement, trop peuplé au goût du norvégien, doux sentiment d'oppression. Battu par les assauts hivernaux, l'employé du ministère ne laissa rien paraître de son amertume. Amer qu'elle lui mente aussi aisément. Ainsi armé de la vérité - aussi atroce soit-elle, il aurait pu facilement faire face au destin qui l'attendait sagement. A présent, dans le flou et le mensonge, il ne savait que trop peu à quoi s'attendre. Quand ? - Le jour suivant, dans un mois, une année, première question au demeurant sans réponse. - Où ? Ici, là-bas, au pays ou sur le sol britannique, cela n'avait aucune importance. - Qui ? Un ami, un ennemi, qui était prêt a se délecter de la souffrance d'autrui, aucun indice là non plus. - Comment ? Sur ce point le scandinave n'était pas totalement embrumé, seul un sortilège impardonnable était à même d'arracher à la Spakona un tel râle. Son attitude distante l'avait empli de remords.
Toutefois, garder le silence et agir enfantinement n'était clairement pas un réponse mature et responsable. Si bien qu'il avait esquivé toute nouvelle remarque - désobligeante à propos de cette vision. Balayer par les mots, les sujets embarrassant et porter une attention plus légère à tout autre chose, un art qu'il maîtrisait. Cela semblait fonctionner, puisque leur conversation dévia très rapidement sur la véracité de cette cabane hurlante. Le norvégien freina un éclat de rire. Ces britanniques arrivaient toujours à le surprendre par leurs aprioris sur certaines thèses. L'ouliator accompagna les paroles de sa søster d'un sourire poli, la dévisageant presque à chaque son, amusé qu'elle se soit empressée de démystifier l'endroit en question. » Hvorfor overraske det meg ikke?* « lâcha-t-il dans un norvégien parfait. » Si les locaux sont effrayés par cette bâtisse, il doit bien y avoir un raison. « ajouta-t-il d'un ton faussement apeuré. Que cette cabane soit ou non hantée par un quelconque esprit, Skagen aurait apprécié qu'elle prenne plus de dispositions, après tout il n'y avait jamais de fumée sans feu. Ce lieu avait bien bâti sa réputation sur un événement pour en devenir aussi anxiogène. » Promets-moi qui se tu y retourne, tu feras plus attention! « s’inquiéta-t-il pour la jeune femme.
Bras dessus, bras dessous, les scandinaves continuèrent leur balade dans les rues pratiquement désertées de Pré-au-Lard. La liqueur - qu'il s'était empressé de subtiliser et goûter, lui arracha une vilaine quinte de toux. Le sorcier manqua littéralement de lâcher la bouteille d'eau-de-vie. A ce rythme, elle n'avait plus besoin de lui donner une explication sur sa vision, elle le tuerait avant même qu'elle ne se produise. La professeur y bu à son tour une gorgée et sa mine de farfadet disparut sous une grimace de troll. Cette moue burlesque arracha un éclat de rire franc au nordiste. Ne pouvant se contenir, sa main libre lui tint l'abdomen, perdu dans ce fou rire incontrôlable, il n'eut guère l'attention nécessaire pour s’inquiéter de l'akvavit de tante Sygin - une bonne femme qu'il n'avait toutefois jamais réellement apprécié. » A croire qu'ils ont laissé des dragées surprises de Berty Crochu goût crotte de nez macérer avant de l'embouteillé dans une lie de veracrasse ! « ironisa-t-il.
Le pavé enneigé du village laissa place à la nature sauvage d'un blanc intact. Le coton alpestre se remit à tomber en averse légère caressant le visage du norvégien dans sa chute silencieuse. Ce paysage de carte postale le rendit instinctivement nostalgique du pays. L'ouliator marqua un temps mort, laissant sa søster prendre quelques mètres d'avance. Les yeux clos, le menton levé au ciel, les bras en croix, le scandinave ne put se sentir plus vivant qu'à ce moment. En une foulée il se porta aux côtés de la Spakona, un sourire radieux qu'il partagea volontiers. » Je n'oserais pas rêver mieux! « répondit-il en toute franchise, laissant son arrière train tomber dans la poudreuse. » Le pays ne te manque pas ? « lâcha-t-il mélancolique. Depuis plusieurs semaines, il avait ressenti grandir en lui un mal du pays que rien n'y personne ne parvenait à lui faire passer.
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HRP:
* Pourquoi cela ne me surprend pas ?
Citation :
— 703 mots
Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:44, édité 6 fois
Freya Bakke
COTÉ DU BIEN On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Fenrir, ce loup géant de la mythologie nordique | PATRONUS : Une loutre | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Lun 16 Juil 2018 - 23:40
Il y avait toujours une part de mystère avec ce don, y compris pour elle. Surtout pour elle même parfois. Mais Freya faisait preuve de la meilleure volonté du monde et espérait un jour pouvoir avoir un réel contrôle sur cette capacité. Le chemin était encore très long. Et aujourd’hui elle n’était pas capable de répondre correctement à son ami. La belle se rendait bien compte pourtant qu’il n’était pas satisfait une seconde du peu qu’elle avait accepté de lui dire, de ce peu d’informations qu’elle avait pu (voulu?) lâcher. Même si cela pouvait l’attrister, elle ne dirait pas grand chose de plus…
Heureusement, Yrian ne semblait pas lui en vouloir, ou pas trop. il était vite parti sur un tout autre sujet de conversation. La cabane dont il était question avait sa réputation. Forcément, aussi proche de son lieu de vie, Freya avait voulu en savoir plus. Elle avait cherché à savoir si ce lieu était réellement hanté ou s’il ne s’agissait que de légendes plus ou moins anciennes. Et si elle n’avait pas encore tellement de détails, elle avait déjà plus ou moins conclu que les esprits n’en avaient pas fait leur demeure.
-Hvorfor overraske det meg ikke?
Il est vrai que ce n’était pas forcément surprenant. Mais Freya avait eu une légère déception en tirant cette conclusion. Même si beaucoup auraient plutôt été rassurés.
- Si les locaux sont effrayés par cette bâtisse, il doit bien y avoir un raison.
Pour le coup ils se rejoignaient. Et c’était pourquoi la brune n’avait pas encore dit son dernier mot. Feignant un regard effrayé en réponse au ton faussement apeuré de son interlocuteur et ami, elle eut rapidement de nouveau son beau sourire aux lèvres.
-Il y a parfois des bruits, des hurlements disent certains. Mais à chaque fois que je me suis approché, il n’y avait vraiment rien, pas la trace d’un esprit quelconque…
Elle n’y avait pas non plus passé ses semaines, mais bon, deux ou trois fois tout de même elle avait fait le déplacement. Pourtant Yrian avait eu l’air un peu plus préoccupé pendant quelques secondes.
-Promets-moi qui se tu y retourne, tu fera plus attention!
Il était mignon de s’inquiéter pour elle. En même temps, Freya faisait largement la même chose. Parfois même pire! Parce qu’elle était plus âgée? Parce qu’elle était une femme? Par ce rôle si protecteur que lui donnait sa communauté? Difficile à dire. Peut-être rien de tout cela. Mais sans doute principalement parce qu’elle tenait à son petit renard blanc… Alors elle avait saisi la joue haute perchée de son petit frère entre ses doigts pour la secouer doucement dans une moue qui s’approchait de la grimace.
-Oui mon petit chou, je ferai bien attention, c’est promis!
Elle se moquait un peu… beaucoup… en étant très mal placée pour le faire. Mais cela faisait sans doute aussi partie du jeu entre eux. De ces petites choses qu’ils faisaient depuis leur enfance commune.
Il avaient ensuite commencé le chemin, accompagnés de cette bouteille qui avait le don de provoquer des réactions violentes. Plus jamais Freya ne reprendrait de cette boisson! Pas ici en tout cas! Au moins cela faisait visiblement beaucoup rire Yrian.
-A croire qu'ils ont laissé des dragées surprises de Berty Crochu goût crotte de nez macérer avant de l'embouteillé dans une lie de veracrasse !
Freya eut une nouvelle moue assez violente avec l’arrivée de cette image. Oh elle avait précisément l’image en tête, son imagination étant assez efficace. Dégoûtant!
-Ah nooon, mais ça ressemble vraiment à ça en plus! Oh Yrian, c’est horrible, maintenant je vais y repenser à chaque fois!
A moitié en train de rire avec lui, la moue de dégoût toujours présente bien qu’agrémentée d’un doux sourire, elle avait l’impression de retrouver son petit frère, pas comme tout à l’heure où il avait eu l’air si fatigué.
Une fois hors du village, c’était un milieu plus familier pour eux. Surtout avec cette neige qui tombait de nouveau. Ils avaient d’ailleurs tous les deux eu ce réflexe de s’arrêter un instant pour profiter de cette fraicheur humide qui perlait sur leurs visages. De ce petit vent frais et un peu mordant qui caressait leurs joues. Elle lui avait fait une proposition qui semblait lui plaire à en croire ce sourire qu’il lui offrait.
-Je n'oserais pas rêver mieux!
Alors ce serait fait. Freya se débrouillerait pour leur trouver tout cela et surtout leur trouver un moment où ils pourraient être tranquilles! Et vite! Elle aurait sans doute du mal à attendre leur prochaine entrevue une fois qu’elle serait rentrée au château. C’est qu’il lui avait manqué son petit frère.
-Alors on se fera ça! La semaine prochaine! Tu te trouve une soirée, tu fais comme tu veux, mais la semaine prochaine on revient ici et on allume un beau feu!
Si il ne pouvait pas répondre à cette contrainte elle ne lui en voudrait pas. Ce n’était que l’expression de sa grande envie. Cette envie de profiter de sa présence et de ce programme qui lui faisait tellement envie.
Yrian s’était laissé tomber dans la poudreuse. Freya le rejoint très vite. D’abord assise, elle se laisse ensuite tomber en arrière, les bras écartés, pour tomber dans la neige dans un soupir de contentement. Son manteau serait mouillé, mais quelle importance? C’était tellement agréable.
-Le pays ne te manque pas ?
Si bien sûr! Sa Norvège lui manquait beaucoup. Mais elle avait choisi de venir. Sans trop savoir pourquoi elle avait pris cette décision de venir en Angleterre pour y enseigner. C’était son choix et elle l’assumait totalement… même si son pays lui manquait affreusement.
-Si, beaucoup même. La neige est belle ici aussi mais elle n’a pas autant de relief qu’à la maison. Et puis, les gens sont différents ici… je ne sais pas, c’est difficile à expliquer. Mais j’imagine que de toute façon un anglais dirait pareil chez nous…
La belle se redresse pour arriver à peu près à la hauteur de son ami. L’un comme l’autre le pays leur manquait, ce qui était normal sans doute. Mais non moins douloureux. Alors elle lui pris la main, son doux sourire aux lèvres et les yeux pleins de tendresse.
-On y retournera bientôt, passer juste le week-end même. Tu as bien des jours de congé, non? Tu voudrais qu’on rentre quelques jours ensemble? Même là-bas ça fait un moment qu’on a rien organisé tous les deux.
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Sujet: Re: Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos Mer 18 Juil 2018 - 0:13
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Le norvégien ne broncha pas d'un pouce lorsque sa søster lui expliqua les étranges événements qui se produisaient de manière régulière dans ladite cabane. Sans doute en rajoutait-elle pour feindre la véracité de sa réputation. Il fut d'autant plus rassuré qu'elle souligna qu'aucun fantôme n'avait prit ses quartiers dans la vieilles bâtisse. D'ailleurs son inquiétude ne résultait pas plus de la présence d'un possible esprit malin que de la vétusté du lieu. Depuis combien de temps était-elle perché dans la roche, malmenée par les intempéries britanniques? » Sis, je ne faisais pas allusion aux prétendus êtres présent, mais plus au bois pourrie et mité! « s'empressa-t-il de la reprendre un ton plus dur qu'à l'accoutumé. » Quand les murs rompront, il serait appréciable que tu ne sois pas à l'intérieur à la recherche du fantôme qui hante les lieux. « ajouta-t-il la voix posée, mais plus autoritaire que jamais. Il connaissait la Spakona comme sa propre sœur, ce n'était pas le craquement d'un plancher vieillissant qui l'arrêterait dans ses recherches. Il n'accepterait toutefois pas qu'elle se mette en péril simplement pour des chimères et on-dit. Il espérait que le message soit passé, qu'elle abandonne ce ton ton léger et amusé.
Les crépitements de la neige gelé les accompagnèrent hors du sentier tracé dans l'artère principale de Pré-au-Lard. C'est alors que la comparaison très imagée du scandinave souleva le doute de la jeune professeur. L'oubliator ne put se retenir plus longtemps et se laissa aller dans un fou-rire de ceux que l'on ne peut contrôler. L'idée de boire un tel mélange le ramena très vite à la réalité. Dans un geste maladroit il s'empara de nouveau de cette liqueur. Il la souleva de manière à ce que ses yeux puissent juger la lie. Il inspecta rapidement le cul-de-bouteille et s’essuya le front. » Le fond est aussi propre que le derrière talqué d'un nouveau-né! « lâcha-t-il ravi de son inspection. Et oubliant totalement les hauts le cœur que cette mixture lui provoquait, le sorcier posa ses lèvres sur le goulot le coude généreux. Le contenant chauffa son gosier dans un feu des dieux. Sa main libre chassa l'air, ses joueurs s'empourprèrent avant que le norvégien ne juge plus raisonnable de cracher ce jus de chaussette sur le sol enneigé. »Oublie la lie de veracrasse et remplace la par du pue de goule. « jura-t-il tout en s'épongeant les lèvres. Il tendit le récipient de verre à sa søster en priant qu'elle daigne s'en accaparer. Il pouvait bien mourir de déshydratation, au grand jamais il n'oserait profané ses papilles d'une telle boisson - véritable déshonneur à l'akavit du pays et de tante Sygin.
Le fessier enfoui dans la fine pellicule de poudreuse, il soupira à la suggestion de son interlocutrice. Avait-il seulement du temps à perdre pour un feu de camp sauvage? Lui qui ne planifiait jamais grand chose. Lui qui préférait de loin vivre au jour le jour, sans s’accommoder de veines promesses qu'il ne savait guère tenir ou qu'il ne pouvait mener à terme. Après tout n'avait-il pas besoin de cela, -briser cette spirale infernale qui l'aspirait dans une monotonie ennuyante? »Je ne te promet rien, mais je ferais tout ce qui est possible pour me libérer. « proposa-t-il avec envie. Du changement, reprendre goût à la vie, voilà qui lui changerait des rapports et autres activités ministérielles. L'idée d'une escapade, loin des affaires londoniennes, entre enfants du pays reboosta son moral en berne. »Je me chargerais des rafraîchissements. « lança-t-il. Il ne doutait pas que sa grande sœur puisse faire parvenir un bon cru artisanale, mais il préférait s'assurer de la qualité de l'alcool par lui-même.
Le scandinave se détendit dans la douceur de l'hiver britannique se laissant tomber dos à terre, un bras sur la poitrine l'autre poursuivant les diamants alpestres. Il était bien là, loin de toute l'agitation de la capitale, à se pavaner dans son élément en bonne compagnie. Il buvait les paroles de sa søster et ne put refréner un rictus à l'évocation du peuple anglais. On pouvait bien décrire les norvégiens comme étant distants et froid, il n'empêchait qu'une fois le masque tombé, la plupart se révélait être des personnes tout à fait aimables, accueillantes et bienveillante. L'enfant des fjords aurait tant aimer en dire autant des grands-bretons. Et la population à elle seule n'expliquait pas ce besoin cruel de retourner au pays. Il n'y avait pas remis les pieds depuis trop longtemps, surchargé par la masse de travail, il avait légué sa famille et connaissance en arrière plan. Et sa mère en pleine descente en enfer, rongée par la maladie, avait cruellement besoin de son fils, ce qui ne l'aidait pas à bouter son pays hors de ses pensées.
Les doigts fins de sa søster s’entrelacèrent dans les siens, une bouée de sauvetage dans ce naufrage émotionnel. Son regard fixé sur le dégradé nuageux tacheté se porta sur le visage de la Spakona. La douceur de sa paume sur la sienne apaisa la nostalgie qui rongeait le sorcier. Ses traits fatigués se muèrent en un sourie des plus radieux. Sa nouvelle proposition lui parut toute aussi séduisante que la première. Se retrouver au pays, le temps d'un week-end, fuir la folie du Royaume-Uni et regagner la terre qui l'avait vu naître. »Je ne sais pas si les cols blancs accepteraient qu'un de leur meilleur employé parte se prélasser au Pôle Nord alors que tout part à vau-l'eau... « dit-il d'un ton plein de sarcasme. Peut-être songerait-il à quitter le sol britannique quand le ministère méditera à lâcher un peu de lest sur ses employés. En attendant aucune concessions n'étaient faites, chacun à son poste et les sombrals furent bien garder.
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Dernière édition par Yrian R. Skagen le Lun 13 Aoû 2018 - 5:46, édité 2 fois
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Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais où il va. ☾ [Flashback ft. Freya] | Clos