D’un geste décidé, Wilda Griffiths balança son sac sur son dos et quitta la salle commune des Serdaigles en direction de la bibliothèque. En cette fin du mois mai, l’adolescente avait épuisé sa réserve de mauvaises excuses afin de repousser le moment où elle enfouira sérieusement son nez dans ses grimoires. La journée de cours était terminée, elle s’était entrainée le matin même et toute âme qu’elle connaissait s’affairait à rendre leurs parents fiers. Elle devait maintenant se rendre à l’évidence, le moment de prendre ses études en main était venu. Il n’y avait plus d’échappatoire.
Alors que la bleue montait l’escalier d’un pas déterminé, celui-ci se mis à trembler légèrement pour ensuite brusquement se détacher du mur et aller s’accrocher à l’extrémité opposée de l’étage. Aucunement malaisé par le fait qu’elle pourrait aisément tomber dans le vide, elle affectionnait les hauteurs, Wilda éclata d’un rire franc : quand ce n’était pas elle qui repoussait son étude, c’était le château. Elle tapota avec affection la rampe en se disant que Poudlard était vraiment un endroit
magique. Dès que l’escalier fut attaché à une paroi solide, la serdaigle gagna le plancher et plissa les yeux en essayant de se rappeler la configuration des couloirs de l’école et de trouver un nouvel itinéraire vers la bibliothèque. Elle aurait pu attendre patiemment que l’escalier change de direction une nouvelle fois, mais, au bout de six ans d’étude, elle avait appris que les escaliers du château étaient capricieux et pouvaient passer des heures sans esquisser le moindre mouvement ou encore prendre une toute autre direction que celle d’origine. La jeune femme haussa les épaules et pris le couloir le plus à l’est, elle verrait bien où elle se retrouverait ou encore demandera son chemin lorsqu’elle croisera une autre âme qui vive, ou pas.
Hummm, gauche, droite… «
Ma p’tite vache a mal aux pattes, tirons la par la …»
BANG ! Alors qu’elle chantonnait à haute voix une comptine qui allait déterminer au hasard la direction qu’elle allait prendre, un truc énorme et tiède la heurta durement, si durement que malgré son 1m70 elle fut projeté à près d’un mètre d’où elle se tenait initialement. Son coude droit – son bras fort au Quidditch – fut la partie de son corps qui toucha en premier la pierre amortissant ainsi la totalité du choc de sa chute. «
AOUTCH, nom d’un povrebine vicieux, ça fait un mal de troll ! » cria-t-elle en se tenant le coude et en se recroquevillant en position fœtale. Bien qu’il s’agit de l’os le plus dur du corps, la rotule du coude était d’une sensibilité inouïe et Wilda venait malgré elle de s’en rappeler.
Le truc, ou plutôt l’individu, qui l’avait happé lui adressait à présent la parole d’un ton tellement piteux que la serdaigle n’eut pas le cœur de lui faire des reproches malgré la douleur lancinante qui s’évaporait beaucoup trop lentement à son goût. De sa main droite elle agrippa suspicieusement celle que lui tendait son assaillante et le regretta aussitôt en sentant la douleur dans son coude reprendre de plus belle à l’usage de son bras. Fière, Wilda se mordit la langue, ravala sa douleur et esquissa même un sourire forcé.
Si, j’ai surement le coude en miettes et une carrière de Quidditch brisée, mais y’a pas de soucis, tout beigne. «
Hurmph, ça va », marmona-t-elle en dépoussiérant sa robe de sorcier. Soudainement, la sorcière vit un truc qu’elle n’avait jamais vu auparavant : un fin morceau de bois qui bougeait doucement au sol, pas bien loin des deux élèves. Piquée par la curiosité et par sa passion pour les objets qui se mouvaient seuls, Wilda regagna rapidement sa bonne humeur – sans pour autant en oublier complètement sa douleur – et s’écria : «
Merlin ! C’est quoi cette chose volante? » Surexcitée, la bleue s’approcha de ladite chose et s’accroupit pour l’observer de plus près, sans oser y toucher. «
C’est quoi ? Ça peut voler plus haut? » demanda-t-elle en tournant son regard en direction de la poufsouffle qui l’avait percutée, «
tu étais debout dessus… Oh lala ! Est-ce que c’est le nouveau prototype nimbus? J’ai lu qu’il allait être dix fois plus stable que les anciens… » C’était vrai, elle avait lu dans le
Quidditch Hebdo que le prochain balai de cette marque allait offrir une stabilité hors du commun, jamais égalée auparavant et elle ne put qu’associer le fait d’être debout sur son balai et de n’avoir aucun membre de cassé avec celle nouvelle magicologie. «
Par contre moins 1000 points pour l’aérodynamisme et le confort : pas de manche, pas d’appuie pieds… c’est pas génial pour le control.» fini-t-elle en appuyant sur le dernier mot, le souvenir de sa chute encore frais dans sa mémoire. Wilda regardait à présent la brunette en plissant yeux et nez, convaincu qu'il y avait quelque chose sur laquelle elle ne mettait pas sa baguette.
- Dragées:
Rp de 500 mots et plus, 2 dragées : 810