Adrian attendait son amie dans le hall de la Gare de Liverpool. Les vacances d'été venaient tout juste de commencer. L'étudiant commençait lentement à reprendre ses marques chez lui après des mois passés à l'école de magie. Un festival se tenait dans sa ville natale et le jeune homme avait voulu inviter Violette pour qu'elle y assiste avec lui. Son amie était beaucoup trop timide et réservée, selon lui. Il estimait qu'elle avait besoin de plus s'ouvrir, d'apprendre à s'éclater sans complexe. Et quelle situation était plus appropriée pour cela qu'un festival ? Il était ravi que son amie eut pu venir jusqu'ici pour cette occasion.
Quelques minutes après avoir entendu l'annonce d'un train arrivant en gare, il vit apparaître son amie en petite tenue d'été. Tout de suite, il alla à sa rencontre et lui fit un accolade amicale avec un grand sourire. Adrian était un garçon très expressif qui semblait toujours de bonne humeur comme une éclat de soleil chaleureux.
« Salut ! Alors ? Prête pour le Festival ? J'espère que tu a emmené de bonnes chaussures ! » dit-il avec encore plus d'enthousiasme qu'à l'accoutumée. « Le voyage s'est bien passé ? »
C'était la première fois qu'il voyait Violette en dehors de Poudlard. Cela sortait tellement de l'ordinaire pour lui. Il adorait ça. Il allait pouvoir peut-être la découvrir sous un tout nouveau jour. Sans l'uniforme de l'école et la robe de sorcier. Adrian avait déjà son sac à dos sur les épaules. Il avait tout prévu pour le festival: de l'eau et de quoi manger principalement. Cela pouvait toujours être utile. Il semblait déjà prêt à s'embarquer dans cette petite aventure. Sans avoir les parents sur le dos, qui plus est ! Quelle honte si ses parents auraient voulu l'accompagner comme s'il était un bébé.

Une chaleur insoutenable régnait dans le train Preston-Liverpool, mais c'était toujours mieux que de devoir supporter son bien-aimé chauffeur et garde du corps : Henri. La demoiselle l'adorait, mais elle voulait pouvoir passer des vacances dignes de ce nom, ses parents en voyage, elle avait eu l'autorisation de se rendre chez son meilleur ami. Elle était stressée, c'était la première fois qu'elle se rendait chez l'un de ses amis de "son autre vie" comme elle l'appelait, mais Adrian l'avait tellement tapée avec ce festival qu'elle n'avait pas pu résister à son invitation, il était beaucoup trop dur en affaires. La vapeur du train sonna la fin d'une heure et demi de trajet et la demoiselle arrivée à quai s'empara de son sac à dos, chapeau à la main prête à découvrir le monde de son ami le plus proche.

« Hey ! » fit-elle, gênée de se retrouver dans une autre tenue que sa robe de sorcière, à l'approche de son ami qui l'avait rejointe sur le quai. Il était certain que ses vêtements l'éloignait au possible de son caractère, première étape de la mission d'Adrian. Elle lui rendit timidement son accolade, toute sourire, contaminée par sa joie de vivre. « Prête ? Ça reste à voir... » La Serdaigle n'avait jamais mis les pieds à un festival, mondanités rythmant son quotidien depuis des années. Elle n'était pas sûre de s'y plaire, mais voulait réellement faire plaisir au jeune homme. « J'ai suivi tes ordres pour les chaussures, mais je suis morte de chaud pendant le voyage ! Et toi paré ? » fit-elle en attachant ses cheveux en une haute queue de cheval, priant pour que l'air frais la rafraichisse au plus vite. Elle pris ensuite une enveloppe violette dans son sac à dos et la lui tendit, tout sourire. « J'ai failli oublié, mais j'ai un cadeau d'anniversaire en retard pour toi... » Elle avait comploté avec les parents de ce dernier pour pouvoir l'emmener à ... La Coupe Du Monde et était désireuse de voir la tête que ferait le jeune homme à l'ouverture de l'enveloppe.

Adrian trouvait Violette bien jolie sans son uniforme scolaire. Ce dernier avait le défaut, selon lui, de camoufler toutes les formes et peut-être même de la tasser un peu. Il préférait la voir sans, avec des vêtements estivaux moldues qui mettaient bien plus en valeur ses formes féminines. Pas une seconde le jeune homme se serait doutée qu'elle ne se trouvait pas particulièrement à son aise dans cet accoutrement. Elle n'était pas habituée à se rendre à des festivals ou tout autre événement populaire, venant d'une famille mondaine. L'objectif d'Adrian était clair et net: lui faire découvrir les joies de faire partie de la population lambda. Les hautes classes pouvaient bien aller voir ailleurs ! Là au moins les humains avaient vraiment l'air humains et ne ressemblaient pas à des automates avec leurs comportements tout bien codifiés.
« Quelle question ! Je suis toujours prêt ! » répondit-il avec entrain.
Violette sortit ensuite de son sac une enveloppe de la même couleur que son prénom, attirant la curiosité d'Adrian. « C'est quoi ? » demanda-t-il. Elle lui tendit ensuite l'enveloppe avec un beau sourire. Le jeune homme la prit avec un regard et un sourire intrigués. Elle lui expliqua qu'il s'agissait de son cadeau d'anniversaire avec un peu de retard.
« C'est sûr que tu es pas mal en retard ! » commenta-t-il sans être méchant avec humour.
Adrian avait fêté ses seize ans le 9 mars 1976, soit il y avait de cela cinq mois. Mais il ne chipota pas plus que cela et ouvrit l'enveloppe, très curieux de découvrir ce qu'elle contenait. Il sauta littéralement de joie. Il prit Violette dans ses bras, tout content. Il allait aller à la Coupe du Monde de quidditch !
« Merciii ! J'suis vraiment trop content ! J'avais trop envie d'y aller. »
Il se détacha de Violette après lui avoir fait un gros bisou sur la joue.
« Mais ça a dû te coûter tellement cher ! Et mes parents ? Ils voudront pas que j'y aille. »
Le gros point noir. La dernière fois qu'Adrian leur avait parlé de la Coupe du Monde de Quidditch, il s'était confronté à un refus. Ils ne voulaient pas qu'il y aille tout seul. Or, les moldus n'y avaient pas accès. Ce qui posaient problème. Cela l'avait beaucoup contrarié. Tout ses amis y allaient, en plus.

La demoiselle avait été aussi excitée qu'une puce à l'idée de le voir ouvrir l'enveloppe, elle voulait absolument voir sa tête et avait hésité à l'idée de lui envoyer par hibou de peur qu'il ne perde l'enveloppe parfumée de son prénom. Elle avait toujours été ainsi : enveloppes violettes parfumée à la fleur portant le même nom. C'était sa signature en quelque sorte. Mais elle avait dû s'en passer dans le monde sorcier, les hiboux n'ayant pas l'air d'apprécier cette odeur. Elle rit au rappel de son anniversaire, il était vrai qu'elle avait quelques mois de retards pour ce cadeau, mais heureusement pour elle, elle lui avait offert une paire de lunette de soleil en mars pour camoufler son réel cadeau.
« Cinq jours ou cinq mois de retard, quelle différence ? » dit-elle  en se passant la main dans la nuque gênée de ne pouvoir lui offrir le plus important qu'à cet instant. Elle s'était attendu à une réaction démesurée, mais certainement pas à ce qu'il lui saute dans les bras, elle devait avoir pris quatre teintes de rouge supplémentaires à celle arborait déjà. « Je sais ! » dit-elle tout sourire, c'était une évidence. Il lui avait parlé de la Coupe pendant tellement de mois qu'elle n'osait plus compter de peur de se perdre dans les comptes. Le bisous sur la joue fut certainement la touche de trop. Trop de contact physique, tuait le contact physique, mais surtout elle-même. Trop timide et réservée, elle n'était pas le genre de personne à qui on sautait ainsi dans les bras. « Ne t'inquiète pas ni pour l'un, ni pour l'autre. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi, vraiment. » dit-elle toute sourire en repensant aux longues conversations écrites qu'elle avait eut avec les parents de son meilleur ami.« Leur seule condition était qu'une personne posée et responsable t'accompagne, comme... » Elle toussa et se redressa, tentant de mettre en application les conseils comportementaux du jeune homme.. « ... Moi. Par exemple ! » Elle sortit une deuxième enveloppe et lui mis sous le nez. « Tu comptais te débarrasser de moi comme ça ? »

Adrian était un garçon expressif, démonstratif et extraverti. Il ne pouvait jamais bien longtemps contenir sa joie qu'il avait besoin de manifester. De toute façon, il n'essayait jamais de se retenir de sauter de joie. Ce ne fut pas surprenant qu'il prenne Violette dans ses bras avec une telle proximité que cela en gênait la jeune fille, peu habituée à cela. Ce que le jeune homme ne remarqua absolument pas. Pour lui, tout était normal. Son amie lui expliqua qu'elle avait parlé avec ses parents et qu'ils étaient d'accord. Adrian n'en revenait pas. Ainsi, elle avait fait tout ça dans son dos ? C'était moche, ça. La seule condition que les parents de l'adolescent avait donné était qu'il devait être avec une personne responsable. Violette s'identifia comme étant cette personne responsable.
« Toi ? Responsable ? » la railla-t-il.
Violette sortit à son tour une enveloppe où était conservé ses entrées pour la Coupe du Monde de Quidditch qu'elle lui agita sous le nez. Adrian ne pensait pas que la jeune fille puisse aimer le quidditch. Elle était tellement délicate et ce sport pouvait se révéler tellement brutal. Néanmoins, il était content que ce fut elle qui l'accompagne et pas quelqu'un d'autre. Il en était sûr: ils allaient passer d'excellents moments. Comment pouvait-il en être autrement ?
« Oh non pas toi ! J'crois que j'vais trouver un moyen pour me débarrasser de toi en te jetant du haut des gradins dès le premier match. Ou te jeter sur les rails, là. Ce sera rapide et pas douloureux. » plaisanta Adrian.
Afin de ne pas perdre son enveloppe parfumée à la violette, il la rangea rapidement dans son sac avec un grand sourire.
« Bon, on commence par passer chez moi pour que tu puisses déposer tes affaires où on y va direct ? » demanda Adrian avec enthousiasme.
Il n'habitait pas loin de la gare et le festival était plus loin, sur les bords de mer.

La gêne passée, Lottie fut heureuse de voir que le cadeau avait l'effet escompté sur son meilleur ami, il fallait dire que c'était le seul avec qui elle entretenait de tels liens et elle appréciait cela, préférant n'avoir qu'un seul véritable ami que des dizaines de gens qui ne se rapprocherait pas plus d'elle que d'une autre. Les discussions avec les parents du jeune homme avaient été quelques peu houleuses et elle avait du leur apporter ses bulletins et un avis de ses professeur pour lui faire totalement confiance et laisser partir Adrian. Bon, c'était tout à fait normal, mais quand même, elle était quelqu'un de confiance, ou tout du moins elle l'espérait. «Oui ? Peut-être ? Tout à fait !» fit-elle peu sûre d'elle, la personne de confiance oui, l'artiste oui, mais pas l'orateur et sportif du duo, ça, c'était lui et elle en était certaine. Le sportif et son agent.

L'enveloppe fut tout aussi vite sortie que rangée, elle ne voulait pas prendre le risque de la perdre, c'était un moment qu'il pourrait partager ensemble et cela la rendait heureuse. À vrai dire tout ce qui pouvait rendre Adrian heureux faisait d'elle une amie comblée, les autres pouvaient dire ce qui leur chantait mais elle vivait ainsi depuis trop longtemps pour se défaire de cette habitude. Elle rit à la plaisanterie du jeune homme avant de faire mine de bouder. « Tu peux me rendre l'enveloppe aussi, aucun problème, je suis sûre que quelqu'un d'autre la prendrait ! ». Violette ne l'aurait jamais reprise, mais le fait de le menacer la changeait de ses propres façons de réagir, ce qu'elle trouvait assez plaisant. Elle voulait s'ouvrir plus aux autres et il fallait bien commencer quelque part.
« Ca devrait aller, j'ai pris le moins de choses possibles et pour pouvoir facilement bouger. » fit-elle enjouée avant de lui murmurer à l'oreille la suite de sa phrase. « Et j'ai lancé un sort d'agrandissement et un autre de légèreté dessus avant de partir du Château. » Praticien et intelligence régissait ses principes.

« Comment ? Tu oses me menacer ? » fit Adrian d'un air faussement scandalisé. « Tu files un mauvais coton jeune fille ! Il y a des fessées qui se perdent ! »
Mais que devenait sa petite Lottie ? C'était qu'elle commençait à avoir un certain répondant. Et ça plaisait au Serdaigle au très fort caractère. Il était presque fier d'elle par rapport à sa timidité. Il était ravi de voir qu'elle commençait à sortir de sa coquille et espérait qu'elle continue ainsi. Surtout avec lui. Rien ne le séduisait plus chez une fille qu'un fort tempérament. Ou au moins, les filles qui essayaient. Il avait parfaitement conscience que dans la société misogyne dans laquelle ils évoluaient, la gente féminine peinait à s'affirmer par moment. Pour cette raison, hélas, elles devaient être encore plus combatives que les hommes. Cela faisait mal à Adrian de dire ça mais il fallait de temps en temps voir la vérité en face. Ce n'était pas pour autant qu'il trouvait cela normal.

Adrian proposa à Violette de passer par chez lui pour qu'elle puisse déposer ses affaires mais celle-ci lui répondit que ce n'était pas la peine, lui murmurant à l'oreille qu'elle avait lancé un sort à son sac.
« Dans ce cas, on y va ! » déclara-t-il avec enthousiasme. « Quand je dis que t'es plus intelligente que moi. J'serais venu chargé comme un bourricot ! »
Il se mit en route. La joie se lisait sur son visage illuminé. A la même occasion que le festival, il voulait lui faire découvrir Liverpool. Elle y avait certainement déjà été avec ses parents. Mais elle ne la connaissait certainement comme il la connaissait.  Avant d'être anglais, c'était un fier liverpuldien.
« Je suis sûr que tu vas adorer ton séjour ici et Liverpool. C'est la meilleure ville de toute la Grande Bretagne. Après tout, on a les Beatles donc c'est obvious. » dit-il en marchant après être sorti de la Gare.