Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Au bord du lac noir, Poudlard  
Il n'aurait pas été bon pour l’ego de la demoiselle - déjà bien entamé par sa récente défaite au Quidditch, que le Kostein lui expose la moitié des préjugés sur l'école britannique. Poudlard était une risée à l'Est. Le bleu et or se joignit volontiers aux rires de son interlocutrice tout en secouant la tête afin de se défaire des quelques brins d'herbes logés dans sa chevelure humide. Elle croyait qu'il tomberait aussi facilement dans le panneau. » Ne t'offusque pas, mais je ne suis pas de nature à... « - s'attaquer aux femmes ? laissa-t-il en suspens, de peur d'irriter la gryffondor. Et qu'aurait-il bien pu trouver comme excuse s'il s’avérait que son enseignement se trouvait être supérieur au sien - quoi qu'il pouvait fortement en douter. » Et puis je n'ai pas ma tryllestav*...« mentit-il en plaçant discrètement sa main dominante sur son haut,- s'assurant que sa baguette y était toujours dissimulée.

Naturellement, elle revint à la charge, ce qu'elle pouvait se montrer obstinée. Dans un soupir discret, son regard se posa dans le sien. Ses joues se mirent à rosir d'une teinte légère et chaude. Sa gorge se resserra avant qu'il ne se l'éclaircisse. » Je suppose que oui.« répondit-il timidement tout en lui jetant amicalement une poignée de pelouse fraîche. » Tout ce que tu dois savoir, c'est que nos professeurs nous prépare au pire.« reprit-il sachant qu'elle ne lui épargnerait la politesse d'esquiver la question. » L'apprentissage et l'usage sur sujet des sortilèges impardonnables en fait malheureusement parti.« finit-il par avouer à contre cœur. Il n'était pas réellement fier, mais il en allait ainsi à l'Institut. Les forces du mal ne reconnaissaient aucune règle d'engagement ou d'usage de la sorcellerie. Ainsi, familier des risques, les élèves de Durmstrang s'étaient vu apprêter à toute situation. Le scandinave reconnut bien malgré lui qu'un apprentissage théorique et bref en la matière aurait été amplement suffisant.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains  
Tout deux désarmés, il ne donnait pas chère de leur peau. Ils se retrouvèrent sans leur baguette, sans aucune chance de se défendre, sans aucun moyen de diriger l'escouade de sorciers qu'il avait alerté. A milles lieux des festivités et de ce match d’anthologie entre leur équipe respective, ces deux êtres en fin de course se muèrent dans une étreinte affectueuse. La main de l'auror parcouru le visage du norvégien, effleurant les écorchures de dame nature. L'espace d'un instant, dans un silence indiscret, le binôme s'inspecta. Il n'était sans doute pas au meilleure de sa forme, mais Audrey n'avait rien de la jeune femme pleine de vie qu'il se plaisait à admirer dans les couloirs du ministère. Sa jambe baignait dans une mixture ocre stagnante à l'odeur ferreuse. Son visage arborait les stigmates rubis d'un sprint branchu perlé dans l'effort. Sa chevelure dépeignée voletait à chaque assaut de la brise estivale se défaisant des débris sauvages. Le norvégien quand à lui, vidé de toute énergie, luttait. Il se battait contre cette envie de sommeil si pesante et enivrante, ce froid rongeant son être, contre ce désir de se laisser aller. Si bien que lorsque leurs mains s’entrelacèrent, leur étreinte se resserra, ces maux s'envolèrent. Son esprit se vida de tout autre besoin. Il aspirait à vivre l'instant présent. Il se pencha et déposa un baiser sur le front de l'auror, refrénant toute douleur. Rien ne pouvait plus leur arriver, tout allait rentrer dans l'ordre.

Dans la pénombre l'agitation régna dans le craquement des branches. Des voix s'élevèrent hurlant avec inquiétude le nom de la patrouille. 'Skagen ! Worthington !'. L'écho de leurs appels se perdirent dans le silence de cette clairière creusée par l'horreur. 'Skagen ! Worthington !'. L'oubliator, son regard azurin posé dans celui de sa collègue, n'eut guère de force pour les guider. 'Ils sont là !' Au détour d'un feuillu, une pair de sorciers se glissa hors des ombres nocturnes, accourant dans la direction du duo naufragé. Leurs mines abusées et effarées témoignèrent du drame qui s'était joué. 'Mais que s'est-il passé ici?' Des équipes d'individus, baguette au clair se déversèrent en un claquement de doigt. Bientôt, la plaine fut grouillante. Officiels, employés du ministère et autres encerclèrent le binôme. Des bribes de conversations qui planèrent, le scandinave n'y porta nul attention, il n'eut d'yeux que pour l'auror avec qui il était revenu des enfers. » Plus drôle que le match hein?« murmura-t-il avec ironie.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Au bord du lac noir, Poudlard  
 La rouge et or était loin d'être dupe. Comme tout bon sorcier, le scandinave ne se séparait jamais de son arme magique s'arrangeant toujours pour l'avoir avec lui dans toute les situations. Si bien que même lorsqu'il se plaisait à piquer une tête, un étui de cuir attaché à sa cuisse droite dissimulait sa baguette. Tout en accompagnant ses paroles, la jeune femme sortit sa précieuse tige de bois sculptée.  » Rien ne t'échappe...« concéda-t-il agacé par la perspicacité dont elle faisait preuve. Il glissa l'oeuvre de Gregorovitch discrètement hors de sa chemise enroulée, la laissant passer entre ses doigts. Dans un élan de provocation, la gryffondor lâcha un volute éclairée dans l'air après avoir détaillé point par point son morceau de bois, travail de l’artisan brittanique à coup sûr. Il passa sous silence la fiche technique de son arme et se perdit à scruter l'ouvrage de la belle brune. » Elle sort tout droit de chez Ollivander, je suppose. « affirma-t-il avec une certaine jalousie.

Son honnêteté avait eut raison de sa curiosité cuisante, soulagement inespéré. Ils allaient pouvoir passer ce sujet sous silence. » Toute vérité n'est pas bonne à entendre. « lâcha-t-il apaisé que l'envie de l'asséner de questions sur les pratiques du Nord lui soit passée. Il sentit tout de même que la britannique brûlait de désir de lui demander LA fameuse interrogation. » Pour ta gouverne, nous ne sommes pas assez niais pour expérimenter ces sortilèges entre nous... « coupa-t-il en songeant aux pauvre gnomes résidant dans le parc de l'Institut. Il passait un agréable moment en sa compagnie, mais l'envie de frapper du cognard le prit, si bien que d'un bond il surplomba de toute sa hauteur l'anglaise. » Je... je devrais être à l'entrainement avec mon équipe, on remet le duel à plus tard! « souffla-t-il un sourire franc accroché aux lèvres.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains  
Le visage de l'auror s'humidifia. L'oubliaor dans un réflexe maladroit lâcha un peu de leste et assouplit l'emprise qu'il avait sur elle. Était-ce un trop plein d'émotion? Cette étreinte avait-elle révélé de nouveaux maux indécelables à l'œil nu? Où était-il si mauvais à cet exercice? De peur d'être à l'origine de cette situation malaisante, il avait préféré s'effacer et la laisser déverser cet excès de sensibilités. 'Ils ne présentent plus aucune menace.' Lové dans cette bulle, le scandinave n'eut pas remarqué l'effervescence qui régnait autour d'eux. Une véritable armée s'était appropriée les lieux. 'Faites venir les médicomages!' Perdu dans ces pensées, le norvégien ne constata pas plus l'arrivée d'uniformes blanchâtres.

Le doute, le remord, la culpabilité assaillirent le nordiste, chassant cette douleur glaçante. Ils en étaient arrivés là par sa faute. Sa seule faute. N'aurait-il pas simplement pu attendre un moment plus opportun pour s'ouvrir à elle? Et ce manque de maîtrise lors du duel. Était-ce une preuve qu'Audrey le rendait plus vulnérable à s'échouer en émotions? Il avait été bête de prioriser son besoin de s'alléger d'un poids, déléguant la sécurité de la patrouille au second plan. 'Je vais vous le retirer, ça risque de faire mal!' Il pouvait bien le faire souffrir, le scandinave l'avait surement mérité. Sans son manque de jugement, rien de tout cela ne se serait produit. L'auror méritait bien mieux, qu'un pauvre gars incapable de faire la part des choses. Sa main entrelacée dans la sienne, il se dégoûtait.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Au bord du lac noir, Poudlard  
Le kostein remarqua bien que la rouge et or scrutait avec insistance son arme. Songeait-elle réellement qu'il se perdrait en détails sur cette baguette, l'extension même du sorcier? Le bleu et or comptait bien garder une part de mystère et s'étaler sur la composition de son bâton magique n'allait guère dans ce sens. L'objet tournoya silencieusement entre ses doigts avant qu'il ne finisse par la glisser dans la boule de tissu que formait son haut tout froissé.

Du haut de son mètre quatre-vingt, il toisa avec amusement l'anglaise bondir sur ses appuis non sans lui jeter une petite pique bien placée. »En prétendant que vous passiez les phases de pouls« lança-t-il d'un ton pince sans rire. Leurs regards se croisèrent l'ombre d'un instant. Ses yeux bleus ne trahirent cette attirance naissante et grandissante qu'il se surprit à éprouver à l'égard de la gryffondor. Quelque peu mal à l'aise à l'idée qu'elle ne puisse décrypter une quelconque expression, il jeta son dévolu sur l'onde du lac noir. »Je... je ferais mieux de te laisser.« souffla-t-il après s'être péniblement raclé la gorge.

Malgré son envie irrésistible de jouer de sa batte, le scandinave ne put s'empêcher de reluquer par dessus son épaule. »Juste pour s'assurer que rien ne lui arrive sur le chemin du retour. « tenta-il vainement de se persuader. Et alors, qu'il se pencha pour récupérer son maillot, son attention se porta sur ce torchon. Elle venait d'oublier son exemplaire du Quidditch à travers les âges. »Tu as... «soupira-t-il. L'avait-elle fait exprès dans l'espoir de le revoir? Ou n'est-ce qu'une simple étourderie?  Sans se poser plus de question que nécessaire, le sorcier prit le manuscrit et l'emmaillota. Elle venait tout juste de lui donner une raison de la revoir hors d'un terrain. Le pas léger, la mine satisfaite par sa découverte, le kostein prit le chemin de son foyer d'été.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains  
Les uniformes fantomatiques des médicomages se hâtèrent sur le duo amoché. Leur étreinte curative fut rapidement brisée par cette agitation nacrée. Et dans cette effervescence médicale, les regards respectifs de l'auror et de son collègue n'osèrent se quitter. Le scandinave ressentit ce cruel besoin de garder un œil sur celle, se noyer dans ces yeux, échappatoire aux élancements continus de ses blessures. Les questions des soignants se perdirent dans l'intensité de la douleur qui fut la sienne en voyant la belle brune s'envoler. Sa silhouette ne fut plus qu'un point à l'horizon effacé par l'obscurité, le laissant dans une solitude indiscutablement méritée. Hagard, perdu, le garçon des fjords ne réalisa que bien trop tard le déroulé de cette folle soirée. Il avait échoué sur toute la ligne, faillit en tout point. Il avait manqué à son devoir envers le ministère, échoué à s'ouvrir aux sentiments qu'il éprouvait, et dans un ultime élan chevaleresque raté de les faire tuer. “Vous ne devriez pas...” L'oubliator -bras en écharpe-, se leva avec raideur, son épaule en proie aux cuisants assauts battant qu'une potion de Wiggenweld ne parvenait à adoucir. Il s'accorda une dernière œillade amère sur ce cimetière et repoussa avec ménagement la jeune femme qui s'attelait à lui venir en aide et s'avança dans le clair-obscur. “Skagen ! Revenez, vous nous devez des comptes...” Le sorcier ne porta aucune attention aux injonctions et gesticulations de ses supérieurs et se perdit dans ce manteau nocturne.

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